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Critiques de Catherine L. Moore (34)
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Shambleau

Shambleau est un recueil assez étrange et intriguant de nouvelles fantastiques mêlés de science-fiction. Le titre m'a captivé même si j'ai du mal à le prononcer (Shambleau ? Shaumbleau ?) et la couverture de l'édition que j'ai (celle de 1972) montrant une femme ensorcelante aux cheveux rouges semblables à des serpents organiques et aux yeux d'un vert hypnotique... et le fait que ce soit une femme qui a écrit des récits d'un genre pourtant encore réservé aux hommes à l'époque des rédactions m'a encore plus titillé !

Dans ces nouvelles, on suit un héros du nom de Northwest Smith, un hors-la-loi galactique errant dans les trois planètes que sont Terre, Vénus et Mars et qui fait face à d'étranges aventures... Les nouvelles sont inégales mais ils méritent une critique... surtout la première !

Shambleau ouvre la voie du recueil de manière particulière : dans une rue de Mars, Smith voit une foule enragée et poursuivant une mystérieuse femme. Il sauve celle-ci et parvient à calmer la populace, mais ne comprends pas la raison de leur poursuite. Lorsqu'il ramène chez lui (enfin, dans un hôtel mais bon) sa demoiselle en détresse, il va bientôt comprendre que la foule avait bien une raison de pourchasser celle-ci... car c'est une Shambleau, une créature redoutable et dangereuse, et très vite, le statue de victime s'inverse...

Cette nouvelle m'a complètement emporté, et comme Smith, je suis tombée sous le charme vénéneux et maléfique de cette entité féminine vampirique. Si le cadre de l'histoire est typiquement dans la SF avec Mars (au début, avec la rue poussiéreuse et un peu malfamée) et le pistolet thermique, le fantastique domine largement. avec la présence de cette Shambleau. La Shambleau est une des figures les plus déconcertantes et les plus envoûtantes que j'ai pu connaître dans la littérature fantastique, une beauté mortelle à la chevelure atroce, réminiscence de Méduse... l'horreur apparaît mêlé à la séduction, une horreur proche de celui de Lovecraft face à l'inconnu (d'ailleurs, Lovecraft à lui-même lu et adoré cette nouvelle, !) où le désir et la sensualité sont liés à la mort. La tension monte jusqu'à une fin certes un peu " amère" mais qui conclut la terreur. Et l'écriture ! Une écriture expressive, plein d'oxymores liés à la beauté et à l'atroce, où on ressent parfaitement l'approche et la confrontation de la frayeur et d'émotions contradictoires de répulsions et d'attractions. Inutile de préciser que cette nouvelle est pour moi une nouvelle culte du SF mais aussi du fantastique. Shambleau est une parfaite illustration de l'être vampirique séducteur et désirable et se servant de notre attirance de lui pour nous tuer...

Concernant les autres nouvelles, on s'aperçoit qu'il y a hélas un schéma un peu répétitif, déjà présent dans Shambleau : notre héros doit faire une mission inconnue, croise la route d'une belle femme qui l'entraîne dans une mésaventure risquée et périlleuse avant de se sauver. Et si elles sont toutes intéressantes, elles n'ont pas le même poids de Shambleau mais voici les critiques :

-Songe Vermeil : Où Smith achète un châle rouge, s'y endort avec et se retrouve dans une étrange contrée où le rouge domine, rencontre une femme qui lui dit de ne pas quitter le pays et de faire attention à la Chose... dans cette nouvelle, on est plongé dans le monde des rêves mais un univers peu accueillant où même l'herbe veut votre mort (je parle de l'herbe de pelouse, pas un certain type d'herbe à fumer) ! On angoisse d'être plongé dans un cauchemar vivant et la fin est terrible mais il y a quelques longueurs et surtout, on ne sait rien de l'origine précis du châle...

-L'arbre de vie : Où Smith se trouve dans des ruines, fait la connaissance d'une mystérieuse prêtresse et doit affronter un drôle d'arbre... vampire ! Déjà, l'influence de Lovecraft est bien présent avec l'appréhension d'une force inconnue et monstrueuse, l'apparition insolite d'un arbre finalement peu accueillant et horrible mais j'ai trouvé que la nouvelle était parfois moue et ennuyeuse et la fin était trop bâclé...

-La Soif noire est mon autre nouvelle préféré du recueil, disons mon numéro 2 après le numéro 1 qu'est Shambleau : Où Smith est guidé par une vierge Minga dans la citadelle Minga, citadelle enfermant de femmes d'une beauté renversante et croise du terrifiant et sombre Alendar... Ici, encore une fois, le rapport entre la beauté et la mort est frappant, puisqu'on découvre un vampire se nourrissant littéralement de beauté mais aussi que la beauté la plus pure et la plus parfaite plonge quiconque la regarde dans la folie (petite réflexion sur la beauté et de ses dangers ?). Non seulement l'idée est plus que plaisante mais en plus, on frémit dans le dédale qu'est la citadelle Minga et on craint l'horrible Alendar...

-Paradis perdu : Où Smith fait un pacte avec un drôle d'homme et explore la naguère et ancienne civilisation de la Lune... cette nouvelle est intéressante puisqu'on plonge dans un monde lunaire prenant et ressemblant aux canons de l'âge d'or du SF (n"oublions pas que les nouvelles de Shambleau ont été écrit pendant cette période, d'où parfois les stéréotypes) et la fin surprenante mais hélas, toujours les longueurs...

-La poussière des dieux : Où Smith, avec son pote Yarol le Vénusien, part à la recherche des restes de dieux millénaires... une quête amusante, au début poussif mais à la fin agréable, où est abordé la confrontation de puissances divines terribles (qui font penser au panthéon extraterrestre de Lovecraft, eh oui encore).

-Julhi : Où Smith doit affronter une cyclope dont il peut partager les souvenirs... Une nouvelle insolite où on croise une vampire cyclope peu sympathique et terrifiante, au but tout aussi terrible, avec la transmission et le partage des rêves bien pensé mais effrayants.

-Le dieu gris : Où Smith rencontre une femme portée morte mais doit se confronter à une entité démoniaque... Encore une fois, Lovecraft n'est pas loin et l'union entre la beauté et la mort non plus mais cela a été moyen pour moi, malgré l'idée amusante du " vol de corps".

-Yvala : Où Smith avec son ami, voyagent dans une jungle étrange et font la rencontre d'Yvala, une femme enchanteresse... Dernière nouvelle qui rehausse un peu la qualité du recueil, où on revisite le séjour de Circé, où ici, le vampirisme se nourrit du désir d'ambition et d'inconnu des hommes, où étonnamment, le monde visité par le héros est le mieux décrit du recueil... en tout cas, une bonne nouvelle pour terminer le recueil.

Comme vous voyez, le recueil est inégal avec la répétition de schéma, des longueurs, l'omniprésence de femmes d'ailleurs maléfiques... mais pourtant, quelques nouvelles sont vraiment inoui et à ne pas délaisser, avec la belle écriture de Moore décrivant l'horreur.

Mais ne ratez surtout pas Shambleau, LA nouvelle à lire du recueil, que je considère comme une des nouvelles phares sur les vampires. Prenez garde à son regard vert félin et à ses cheveux...
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Jirel de Joiry

Jirel de Joiry est un recueil de nouvelles de Catherine L. Moore qui vient tout juste d’être édité chez Folio SF. Ce nom ne vous dit peut être pas grand chose, et pourtant, il fait parti avec d’autres grands noms de l’Heroic Fantasy avec Conan le Cimmérien et autre Solomone Kane. Car les nouvelles datent pour la plupart des débuts du genre, alors publiées dans le magazine pulp phare de l’époque, consacré à l’imaginaire donc, Weird Tales. Synopsis. [lire la suite sur le blog]
Lien : http://ifisdead.net/livres/j..
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Shambleau

Par un jour ordinaire, au détour d'un immense marché stellaire, l'aventurier Northwest Smith est attiré par le bruit d'une foule enragée, sur le point de lyncher à mort une jeune femme, une créature non humaine aux yeux de chat et à la chevelure singulière faite de filaments vivants; merveilleusement attirante. Le baroudeur prend donc Shambleau, car c'est ainsi ainsi qu'on la nomme, sous sa protection sans se douter de la terrible erreur qu'il vient de commettre en gardant auprès de lui cette entité millénaire séduisante et dangereuse. La nouvelle baigne dans un climat de terreur et d'érotisme intense, mêlant avec talent le glauque et la sensualité. C'est bien moins l'action que les sentiments, l'atmosphère et l'impression d'irréalité qui se dégage de ce court récit comme des huit autres réunis dans un même recueil. On a presque affaire à des nouvelles d'un style relevant d'avantage du fantastique que de la science-fiction.
Lien : https://leventdanslessteppes..
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Jirel de Joiry

Catherine L. Moore où C. L Moore est une auteure connue pour être l'une des premières femmes à s'être initié à la science-fiction et à la fantasy dans les années 30, une époque où ces genres étaient le monopole des hommes (Lovecraft, Howard pour ne citer qu'eux). Sa nouvelle Shambleau mettant en scène Northwest Smith, est la plus célèbre de ses œuvres, parue dans Weird Tales, la magazine pulp, et est devenue une des plus grandes nouvelles de science-fiction et même Lovecraft a dit que cette nouvelle était géniale... Mais elle ne s'est pas seulement consacrée aux aventures de Northwest Smith, elle a aussi écrit les aventures d'un autre personnage, et pas des moindres : Jirel de Joiry, une des premières héroïnes de la fantasy, et que certains considère comme l'ancêtre de Red Sonja par exemple.

Bon, après ce début style " Wikipedia", j'introduis la critique. Autant vous dire que j'aime beaucoup le style de l'auteure, très expressive et mélangeant adroitement la sensualité et l'horreur autant ses histoires sont souvent répétitives et ne varient guère. C'est hélas aussi le cas pour Jirel de Joiry, même si le décor change radicalement.

Nous voici avec Jirel de Joiry, une châtelaine qui possède le château de Joiry dans la France au Moyen-Age, qui vit sans seigneur à ses cotés, avec ses épées et n’hésitant pas à tuer pour affermir son autorité. Mais au cours de ses aventures, elle doit se confronter à des puissances obscures et surnaturelles...

Six nouvelles nous transportent dans un Moyen-Age un peu imaginaire et peu réaliste faut le dire. Alors oui, il y a la mention de la religion avec les notions omniprésente du pêché et de la repentance qui ajoute un peu de gravité dans les aventures de Jirel, étant donné qu'elle se sert souvent de sa croix dans ses périlleux voyages. Alors oui il y a des descriptions minutieuses des armures et un langage bien imité mais bon, faut avouer qu'une femme chevalière et "seigneure" en même temps était rare à ces temps, surtout que le contexte historique n'est pas vraiment exploité, dommage. D'autant plus que dans la dernière nouvelle, La Quête de la Pierre-Etoile, la version originale mentionne l'année "1500", ce qui n'est pas vraiment... médiéval. Mais bon passons :

Le baiser du Dieu Noir : Sire Guillaume s'est emparé du château de Joiry et Jirel est sa captive. Il exige qu'elle soit à lui mais celle-ci n'est pas de son avis. Voulant le vaincre et se sauver, elle se rend dans les sous-terrains du château, entre dans un monde mystérieux et inquiétant en quête d'une arme pouvant vaincre le conquérant... une nouvelle plutôt bonne avec une belle introduction bien classe du personnage. De plus, le monde surnaturel est bien étrange, malsain et des scènes angoissantes, on a une inspiration lovecraftienne dans les décors et les créatures hantant cette dimension, et de plus, l’héroïne malgré sa détermination farouche, nous montre sa peur et ses hésitations. Et une fin marquante aussi.

L'ombre du Dieu Noir : Sire Guillaume a été tué mais son âme erre dans l'horrible monde d'en-bas et Jirel, prise de culpabilité, y retourne pour le sauver... c'est le même récit avec les mêmes chemins donc rien de nouveau, même si la dernière partie est plus interessante et que la présence du Dieu Noir est... insidieuse. Mais rien de notable.

Le ténébreux pays est ma préférée et la meilleure pour moi. Jirel est ramène au château mourante après une bataille, et se retrouve inexplicable dans un pays sombre, où tout n'est que ténébres, en compagnie de Pav, un homme sinistre qui veut l'épouser. Sauf que Jirel veut bien partir de cet endroit et doit trouver la solution... un récit plus original, avec un monde bien flippant, plein de mystère, avec une chute inattendue.

Hellsgarde, qui est elle aussi très bien menée, où Jirel doit se rendre dans un château lugubre où de terribles légendes circulent, mais elle est accueillie par un étrange homme... la nouvelle m'a fait curieusement penser à Dracula tant l'atmosphère est semblable, et la fin est un peu surprenante aussi.

Jirel face à la magie, où Jirel doit retrouver un sorcier qui s'est échappé dans une autre dimension... je crois que je me suis ennuyé tant c'est presque pareil à la première nouvelle, que l'univers pour une fois ne m'a pas intéresse pour un sou, et de plus c'est lent voilà.

La Quête de la Pierre-Etoile, la plus curieuse des nouvelles, où on a carrément un crossover entre les deux héros de Moore, Jirel et Northwest. Très original, assez amusant, bien que l'histoire est peu consistante, mais l'idée retient l'attention. Et puis c'est un régal de retrouver le héros de Shambleau.

Voilà un recueil singulier, légèrement inférieur à Shambleau, mais tout aussi attrayant, et pour découvrir une des premières héroïnes de la fantasy.
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Shambleau

Je termine "Shambleau".

Un recueil de neufs nouvelles écrites entre 1933 et 1936. Le système solaire de l'époque semblait si proche que l'imagination y inscrivait les mythes terrestres avec autant de saveur fantastiques

Shambleau, c'est Méduse. La nouvelle débute le recueil où l'on fait la connaissance de Northwest Smith, aventurier de l'espace, contrebandier, désabusé et désoeuvré, parcourant les planètes Mars et Venus, jusqu'à un satellite de Jupiter décrit dans la dernière nouvelle, Yvala, Circé. Entre, des rencontres de femmes, parfaites ou imparfaites, maitresses ou esclaves, vengeresses ou soumises.

Le texte est dense, littéraire. Il s'attache aux descriptions des lieux, des émotions, des situations, un sentiment d'oppression guète à chaque page. On craint pour le héros qu'il succombe à chaque tentations, car il s'agit aussi de cela dans la plupart des récits constituant ce recueil. Et comment, par la force de son raisonnement la plupart du temps, ou grace à ces amis, Yarol le vénusien, il parvient à s'extraire d'une situation.

On croise des magiciennes, des cyclopes, des vampires, des êtres doués de facultés insoupçonnées. Des dieux ou demi-dieux, en quelque sorte des dieux ancestraux, races mythiques, civilisations perdues, issues de légendes.

À lire.
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Jirel de Joiry

Goupilpm Telle une machine à remonter le temps, Jirel de Joiry nous fait effectuer un bond dans le passé, à l'âge d'or de la fantasy. Publiées de 1934 à 1939 dans Weird Tales, les six nouvelles fantastiques qui constituent ce recueil , nous ramènent à l'époque mythiques des pulp-fictions, ancêtres de nos webzines et fanzines. A l'instar de Robert E. Howard, avec Kull le Barbare et Conan, c'est dans un univers d'héroîc-fantasy que Catherine Lucille Moore situe son héroïne qui fut l'une des premières en fantasy.



Dans les pas de son héroïne, l'auteure nous entraîne d'un improbable moyen-âge français quelque part entre le règne de Charlemagne et la Renaissance. Un univers de fantasy épique à mi-chemin entre les romans de cape et d'épées et des univers fantastiques parallèles. Une fantasy épique fortement teintée de sword and sorcery où notre héroïne affronte par ses fureurs et ses passions les puissances infernales tout en secouant sa crinière rousse.



Le baiser du dieu noir : Assiégé, le château de Joiry, vient de tomber, enfermée dans une des geôles du château par son ennemi, Jirel parvient à s'échapper. Désireuse de se venger, elle pénètre dans les entrailles de la terre, au royaume des démons, pour y trouver une arme qui pourra la débarasser de son ennemi.



L'ombre du dieu noir : Prise de remords, elle se rend à nouveau dans les territoires du dieu noir, pour libérer l'âme de Guillaume qui erre dans les enfers.



Jirel face à la magie : Jirel à la tête de ses troupes enlève le château de Guischard pour s'emparer du sorcier Giraud qui a tué quelques uns de ses hommes. Mais le sorcier s'est échappé par une fenêtre qui s'ouvre sur un étrange paysage où Jirel va se trouver confrontée à une reine-sorcière.



Le pays ténébreux : Grièvement blessée et reposant sur son lit, Jirel disparaît subitement pour se retrouver projetée dans une contrée étrange où un homme l'a soustrait à la mort pour qu'elle devienne son épouse.



Hellsgarde : Jirel se rend à Hellsgarde, une forteresse entouré
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Les aventures de Northwest Smith

Ce recueil rassemble l'ensemble des nouvelles mettant en scène Northwest Smith.

Notre mercenaire est un baroudeur de l'espace (on se cantonne ici à la Terre, Mars et Vénus) qui mettra souvent sa vie en danger en partie par curiosité.

L'histoire qui ouvre le bal, la plus ancienne, l'ensemble étant classé par ordre chronologique avec précision de la revue de parution initiale, cette histoire donc figure parmi les plus célèbres de l'auteur, il s'agit de "Shambleau", petit bijou qui reprend le mythe de Méduse. Catherine Moore parvient à merveille à effrayer le lecteur et à rendre sa créature à la fois fascinante et répugnante.

Il est curieux de voir que ces nouvelles ne reprennent jamais les faits d'armes de Smith mais le mettent dans des situations troublantes, où le non-dit, la sensualité, le domaine du rêve, la mythologie... tiennent une place importante.

On a ainsi l'impression très souvent d'être au coeur même du cauchemar et de la psyché du héros, personnage assez énigmatique dont on apprend très peu de choses. Il n'est d'ailleurs pas étonnant que Lovecraft ait apprécié "Shambleau" lors de sa parution.

Chaque histoire est indépendante et l'ensemble peut très bien se lire de manière aléatoire.

A noter une préface très intéressante de Serge Lehman qui fait au passage référence à l'autre grand recueil d'importance de Catherine Moore qu'est "Jirel de Joiry".
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Shambleau

Je ne sais pas comment classer ce livre : SF ou fantastique. Si le décor est l’espace, les histoires sont franchement du domaine fantastique. Catherine Moore sait décrire l’impossible et nous le rendre réel.



J’aime beaucoup ce livre qui fait appel à notre mémoire de toutes les vieilles légendes et des personnages étranges qui y vivent. De superbes créatures (à formes féminines à défaut d’être réellement femmes) y sont décrites : Shambleau, Vaudir l’une des vierges de la Minga, Apri, Judai et Yvala.

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Les aventures de Northwest Smith

Ce recueil de nouvelles, datant toutes des années 1934 à 1940, raconte 11 aventures vécues par un même aventurier de l'espace : Northwest Smith. Ce bel homme, hors-la-loi intergalactique, dont le meilleur ami est vénusien, fait quantité de rencontres étranges et vit des expériences hors du commun. Mais ne cherchez pas dans ces histoires la moindre once de science-fiction, hormis le fait que cela se passe sur la planète Mars et que trois races y cohabitent (terriens, martiens et vénusiens), rien ne justifie cette appellation de science-fiction. (mais comme c'est édité chez Folio SF, je le classe en SF quand même)



Lovecraft avait, en son temps, dit qu'il serait préférable de parler de "science-fantasy", mais dans ce terme, il y a le mot "science", et à part le classique pistolet à rayon laser, je n'ai pas vu la moindre technologie scientifique. Il faut donc bien appréhender ce recueil comme n'étant pas de la SF, car les histoires racontées (et très bien racontées !) pourraient aussi bien se passer de nos jours sur la Terre, ou à la préhistoire, ou sur la Lune, cela n'a aucune importance.



Le principe de chacune de ces nouvelles est la rencontre avec un être, ou une chose, ou un dieu, qui va emmener notre aventurier dans d'autres dimensions. Plus j'avançais dans ma lecture, plus je pensais à Ulysse qui rencontre des sirènes, des tentatrices, des Lotophages, Gorgone, Circé etc...



Shambleau, la première nouvelle, celle qui a fait la célébrité de Catherine Moore, raconte l'histoire de la rencontre de Smith avec une Shambleau, une jeune fille non humaine, très belle, qu'il sauve des griffes d'une foule en colère et qu'il emmène chez lui. Elle est étrange, belle et très vite, quelque chose se passe...mais ce n'est pas ce qu'on croit ! Shambleau est en fait une version intergaltique de la Gorgone et elle va envoûter dangereusement notre héros, qui sera sauvé in extrémis par son meilleur ami. C'est une très belle nouvelle, écrite avec beauté, sensibilité, des descriptions fortes, imagées, des couleurs, des senteurs, des sensations très prononcées. Oserai-je dire "une écriture toute féminine" ?



Le problème est que les autres nouvelles vont traiter exactement la même chose ! Bien sûr, ce ne sera pas une Shambleau, mais un châle rouge, ou une Minga (jeune femme vierge d'une incroyable beauté), ou une prêtresse qui doit nourrir son dieu ou un tas de poussière...Beaucoup de femmes dans ces nouvelles, souvent des tentatrices, manipulées par des puissances venues d'ailleurs. A chaque fois, le héros va se retrouver dans un monde onirique mêlant beauté divine et danger extrème, créatures étranges et rites déroutants, et à chaque fois, il sera sauvé de la mort, soit par son ami, soit par sa force de caractère supérieure, soit par...quelque chose d'indéfinissable. L'auteure abuse un peu des formules faciles comme "il ne le sut jamais" lorsqu'elle ne sait pas expliquer un phénomène, comme si elle-même ne comprenait pas toujours ce qui se passe...



Pour apprécier pleinement ce recueil, il ne faut surtout pas le lire d'une traite, car cela devient lassant, et la poésie indéniable de chaque histoire n'a plus aucun effet sur le lecteur. Comme il y a onze nouvelles (plus une dernière très courte, où Smith se repose en réfléchissant à sa vie), je vous conseille d'en lire une par mois, par exemple ! En alternant avec d'autres lectures, vous retrouverez avec plaisir Northwest et tous ces mondes étranges, dignes de la mythologie. Mais il ne faut pas paser à côté de cette oeuvre, ce sont vraiment de belles histoires, pleines de trouvailles ! J'ai personnellement beaucoup aimé la première et la troisième, puis moins les suivantes. Mais je les ai lues toutes à la suite, ceci expliquant probablement cela.



A découvrir donc, à déguster, mais avec modération, pour mieux en apprécier toute la saveur.



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Aucune femme au monde

J'ai fait cette découverte littéraire grâce à une session masse critique SF/fantastique. Mille mercis à Babelio et aux éditions du passager clandestin.



Cette nouvelle fantastique se rattache davantage à l'essai philosophique : il s'agit finalement d'une conversation entre 3 personnes. Deirdre, une jeune artiste chanteuse-danseuse dont le cerveau a été sauvé et intégré à un robot androïde; Maltzer, son créateur : l'ingénieur qui lui a permis de reprendre vie; John, un ami de Deirdre humaine. Est-ce que Deirdre est-elle encore humaine ? Qu'est-ce qui fait qu'on est humain : nos sens ? Notre attitude ? Notre manière de se mouvoir ?

Même si la description incroyablement moderne, sensuelle et réaliste de la nouvelle Deirdre constituée d'anneaux de métal porte le texte au début, on se perd dans des longueurs qui plombent inévitablement cette courte nouvelle.



Je ne connaissais pas du tout l'auteur avant de recevoir ce texte. J'essaierai un autre titre pour retrouver cette écriture fluide, très agréable à lire de l'auteur pour mieux l'apprécier. Mais j'avoue être complètement passée à côté de ce texte qui devait être tout à fait novateur et avant-gardiste en 1944. Mais le sujet a, depuis, tellement été abordé et lu, qu'il en perd malheureusement sa substance. J'ai presque davantage apprécié les notes et commentaires de la maison d'édition sur les 20 dernières pages. En effet, la thématique du robot dans la littérature est retracée, et c'est très intéressant pour appréhender le texte et le remettre en perspective.

J'espère que les grands fans de l'auteur ne m'en voudront pas !
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Aucune femme au monde

Dans ce texte, la prouesse tient aussi à la manière subtile et sensuelle dont Catherine Lucille Moore décrit un corps métallique qui dégage un charme de mortelle. Et sans pour autant conclure sur une issue fatale à la Frankenstein.
Lien : https://www.liberation.fr/cu..
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Shambleau

Un parfait mélange étrange de Sf et de fantasy. Au risque de gâcher quelques surprises, je ne dirais rien de plus !
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La dernière aube

Une intrigue assez brillante menée avec un sens du rythme remarquable,une écriture superbe,d'une précision chirurgicale, un final dantesque inoubliable. Un livre majeur de la SF,impérissable.
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Jirel de Joiry

Je termine "Jirel de Joiry".

Les nouvelles n'ont rien d'extraordinaire si ce n'est le fait qu'elles aient été écrites entre les années 1934 et 1939 et ont influencé nombre de maitres de l'écriture fantastique sans dire qu'elles sont la première apparition d'une femme comme personnage principal de l'ensemble de l'ouvrage.

On pourra regretter son manque de modernité, mais entre les histoires de vampires efféminés et de donzelles effarouchées, je préfère cette littérature.
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