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Citations de Catherine Pozzi (41)


Ave
Très haut amour, s'il se peut que je meure
Sans avoir su d'où je vous possédais,
En quel soleil était votre demeure
En quel passé votre temps, en quelle heure
Je vous aimais,

Très haut amour qui passez la mémoire,
Feu sans foyer dont j'ai fait tout mon jour,
En quel destin vous traciez mon histoire,
En quel sommeil se voyait votre gloire,
Ô mon séjour...

Quand je serai pour moi-même perdue
Et divisée à l'abîme infini,
Infiniment, quand je serai rompue,
Quand le présent dont je suis revêtue
Aura trahi,

Par l'univers en mille corps brisée,
De mille instants non rassemblés encor,
De cendre aux cieux jusqu'au néant vannée,
Vous referez pour une étrange année
Un seul trésor

Vous referez mon nom et mon image
De mille corps emportés par le jour,
Vive unité sans nom et sans visage,
Coeur de l'esprit, ô centre du mirage
Très haut amour.

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Dans un monde au futur du temps où j'ai la vie
Qui ne s'est pas formé dans le ciel d'aujourd'hui,
Au plus nouvel espace où le vouloir dévie
Au plus nouveau moment de l'astre que je fuis
Tu vivras, ma splendeur, mon malheur, ma survie
​​​​​​​Mon plus extrême coeur fait du sang que je suis,
Mon souffle, mon toucher, mon regard, mon envie,
Mon plus terrestre bien, perdu pour l'infini.

"Nova", extrait
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SCOPOLAMINE

Le vin qui coule dans ma veine
A noyé mon coeur et l'entraîne
Et je naviguerai le ciel
A bord d'un coeur sans capitaine
Où l'oubli fond comme du miel.

Mon coeur est un astre apparu
Qui nage au divin nonpareil.
Dérive, étrange devenu !
O voyage vers le Soleil -
Un son nouvel et continu
Est la trame de ton sommeil.

Mon coeur a quitté mon histoire
Adieu Forme je ne sens plus
Je suis sauvé je suis perdu
Je me cherche dans l'inconnu
Un nom libre de la mémoire.
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NYX

O vous mes nuits, ô noires attendues
O pays fier, ô secrets obstinés
O longs regards, ô foudroyantes nues
O vol permis outre les cieux fermés.

O grand désir, ô surprise épandue
O beau parcours de l'esprit enchanté
O pire mal, ô grâce descendue
O porte ouverte où nul n'avait passé

Je ne sais pas pourquoi je meurs et noie
Avant d'entrer à l'éternel séjour.
Je ne sais pas de qui je suis la proie.
Je ne sais pas de qui je suis l'amour.
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Mon cœur a quitté mon histoire
Adieu Forme je ne sens plus
Je suis sauvé je suis perdu
Je me cherche dans l'inconnu
Un nom libre de la mémoire.
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AVE
«  Très haut amour , s’il se peut que je meure
Sans avoir su d’où je vous possédais,
En quel soleil était votre demeure
En quel passé votre temps , en quelle heure
Je vous aimais .

Très haut amour qui passez la mémoire ,
Feu sans foyer dont j’ai fait tout mon jour ,
En quel destin vous traciez mon histoire ,
En quel sommeil se voyait votre gloire ,
Ô mon séjour....

Vous referez mon nom et mon image
De mille corps emportés par le jour ,
Vive unité sans nom et sans visage ,
Cœur de l’esprit , ô centre du mirage
Très haut amour » ...
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POÈMES RETROUVÉS


   Infusoire, infusoire,
Viens te poser sur ma main.
  Tu me diras le chemin
     De la gloire.
  Sous le soleil illusoire
  Du havre laboratoire,
  Ha, dirige ta nageoire
Vers mon transparent destin.
 Sois mon serin, mon carlin,
  Mon béguin enfin bénin
  Sois ma dernière victoire
       Infusoire !

p.78
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RÉPONSE DE MAME AU SONNET D'ALBERT P.
SOUHAITANT LA STE FÉLICITÉ.


« C'est vrai, mon cher ami, la vieillesse est venue,
Et l'enfant qui riait et dansait, en chantant
Les jolis mots patois de la ronde connue,
Est aujourd'hui l'aïeule au sourire apaisant.

Où mes quinze ans dorés ? Ma joie insouciante ?
Le bonheur d'être belle et d'ignorer le mal ?
Où les printemps naïfs, — quand vous disiez : " charmante !... " —
Où le Peyrou d'alors au parfum provençal ? …

Tout cela est bien mort, mon ami, et je rêve
Au rêve de la vie et de sa douceur brève
Qui charme seulement pour mieux faire souffrir…

— Mais je sens sur ma main une main très petite,
Une voix me dit : " Mame, amuse bébé, vite ! "
Et deux yeux purs d'enfant m'éclairent l'avenir ».
                   (Ms. inédit, hiver 1898-1899)

p.85-86

  Ce sonnet fut sans doute écrit à la demande de la grand-mère de Catherine ( « Mame »). Agée de quinze ans, Catherine emprunte la voix de sa grand-mère pour remercier Albert P. de ses vœux le jour de sa fête. Le bébé dont il est question est Jacques Pozzi, « la voix », celle de Catherine elle-même.
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Mercredi 2 mars 1898 : en écrivant ces pages, je ne voudrais pour rien au monde qu’elles fussent profanées par un regard indifférent, mais je voudrais qu’elles restent. Qu’elles restent, non pas comme un exemple de style - oh loin de moi cette idée ! je ne travaille pas ces lignes ; j’écris sans chercher ce qui me vient du cœur - mais comme un intéressant document psychologique sur ce que pouvait être l’état d’âme d’une petite fille, qui écrirait sincèrement, par cela même qu’elle écrirait pour elle, et qui dirait simplement tout ce qu’elle ressent, tout ce qu’elle souffre ou tout ce qu’elle pense. Je voudrais que ces livres restent, parce que je veux qu’on connaisse mieux les enfants - on ne les connaît pas : la plupart voient en eux de petits êtres frivoles incapables de penser - je veux dire aux indifférents combien un enfant peut souffrir, combien une jeune fille peut être seule.
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Très haut amour, s'il se peut que je meure
Sans avoir su d'où je vous possédais,
En quel soleil était votre demeure
En quel passé votre temps, en quelle heure
Je vous aimais
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VALE


La grande amour que vous m'aviez donnée
Le vent des jours a rompu ses rayons —
Où fut la flamme, où fut la destinée
Où nous étions, où par la main serrée
Nous nous tenions

Notre soleil, dont l'ardeur fut pensée
L'orbe pour nous de l'être sans second
Le second ciel d'une âme divisée
Le double exil où le double se fond

Son lieu pour vous apparaît cendre et crainte,
Vos yeux vers lui ne l'ont pas reconnu
L'astre enchanté qui portait hors d'atteinte
L'extrême instant de notre seule étreinte
Vers l'inconnu.

Mais le futur dont vous attendez vivre
Est moins présent que le bien disparu.
Toute vendange à la fin qu'il vous livre
Vous la boirez sans pouvoir être qu'ivre
Du vin perdu…

p.25-26

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Un seul signe de l'univers
Ne passe le seuil de la vie
Mais il n'existe pas de vie
Qui n'ait reçu mille univers
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Très haut amour, s’il se peut que je meure
Sans avoir su d’où je vous possédais,
En quel soleil était votre demeure
En quel passé votre temps, en quelle heure
Je vous aimais
Très haut amour, qui passez la mémoire
Feu sans foyer dont j’ai fait tout mon jour
En quel destin vous traciez mon histoire
En quel sommeil se voyait votre gloire
Ô mon séjour…
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Catherine Pozzi
Âme ! Âme !
  
  
  
  
Âme ! Âme ! nécessaire surprise !
Ô le plus proche de mes corps !
Ô tout mon bien amassé sur la terre !
Ô le plus étroit de mes corps !
Ô mon attention !
Ô ma distraction !
Ô ma fidélité !

Qu’est-ce qu’il y a de plus ténu au monde ?
Qu’est-ce qu’il y a de plus ancien ?
Qu’est-ce qui rend le monde solide, étant transparent ?
Qu’est-ce qui est permanent, n’étant rien ?
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POÈMES DE MESURES

MAYA


Je descends les degrés de siècles et de sable
Qui retournent à vous l'instant désespéré
Terre des temples d'or, j'entre dans votre fable
Atlantique adoré.

D'un corps qui ne m'est plus que fuie enfin la flamme
L'Âme est un nom chéri détesté du destin —
Que s'arrête le temps, que s'affaisse la trame,
Je reviens sur mes pas vers l'abîme enfantin.

Les oiseaux sur le vent dans l'ouest marin s'engagent,
Il faut voler, bonheur, à l'ancien été
Tout endormi profond où cesse le rivage
Rochers, le chant, le roi, l'arbre longtemps bercé,
Astres longtemps liés à mon premier visage,

Singulier soleil de calme couronné.

p.29-30
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Le jardin de Juillet s'étendait sans limites, car les paysans de ce pays n'élèvent pas de murs entre leurs vignes, seulement des haies qui sont aux pampres confondues.
Un espace de fleurs divisé par quatre allées droites, de quoi marcher cent pas, laissait marcher la fantaisie sur cent hectares, des ceps au ciel. Mais à vos pieds les passe-velours, trop nombreux par tige, ronds comme des mandarines, un frelon au cœur, envoyaient jusqu'à vos genoux une odeur orange ; et à votre main la couleur de votre sang avait fait une seule rose, et elle approfondissait l'azur. Vous étiez assis sur un banc.
C'était les dahlias que vous regardiez, ils jouaient déjà dans l'automne, ils étaient déjà, ce matin, dans le faste soir ; ils accompagnaient déjà de cris épanouis les raisins qui n'étaient pas mûrs, comme au chant des vendanges passées.
Soudain vous entendîtes les jours passés.
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MAYA
«  Je descends les degrés de siècles et de sable
Qui retournent à vous l’instant désespéré
Terres des temples d’or, j’entre dans votre fable
Atlantique adoré.


D’un corps qui ne m’est plus que fuie enfin la flamme
L’âme est un nom chéri détesté du destin ———
Que s’arrête le temps , que s’affaisse la flamme ,
Je reviens sur mes pas vers l’abîme enfantin.


Les oiseaux sur le vent dans l’Ouest marin s’engagent ,
Il faut voler, bonheur, à l’ancien été
Tout endormi profond où cesse le rivage


Rochers, le chant , le roi, l’arbre longtemps bercé ,
Astres longtemps liés à mon premier visage ,
Singulier soleil de calme couronné. »
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SONNET MORAL
SUR LES RIMES D’UN POÈME
DE MON AMANT IMPOSSIBLE


J’aime les roses qui se                    meurent
Les caprices                             inachevés
Et le long regret qui                       demeure
Au bout des refus                        énervés.

J’aime aussi les promesses                lentes
De paradis                              vertigineux
Qui (soulevant sa main                  ardente)
Raidissent le monsieur                  nerveux.

Mais ma belle âme                       renversée
Sur l’alme sagesse                       irisée
Que les dieux éternels m’ont              fait [sic]

Goûte la chasteté                        Fervente
Cher flirt, Bagdad, valse                 Indolente
Et rit de vos sexes                       défaits.

p.53
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Terre rapide aux rives de la route
Terre imprévue en un regard dissoute
Terre entraînée au passé par les vents
Je prends et perds tes arbres, tes vallées
Tes noirs chemins, tes villes constellées
Et tes vivants.

Le grand pays du bonheur sans mémoire
Se forme enfin sur la route où tu fuis
De l'horizon accourt la grande image
Des cieux nouveaux vont toucher mon visage
Je suis débout.
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J'ai retrouvé le céleste et sauvage
Le paradis où l'angoisse est désir.
Le haut passé qui grandit d'âge en âge
Il est mon corps et sera mon partage
Après mourir.

Quand dans un corps ma délice oubliéee
Où fut ton nom, prendra forme coeur
Je revivrai notre grande journée,
Et cette amour que je t'avais donnée
Pour la douleur.
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