AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Chahdortt Djavann (459)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Les putes voilées n'iront jamais au Paradis !

Une grosse colère tripale m’est venue à la lecture de ce livre et n’a cessée depuis.

Une femme est retrouvée morte dans son tchador, c’est automatiquement une pute. Sauf l’ouvrier qui l’a trouvée et se demande s’il doit avertir la police, personne, ni femme, ni homme pour avoir une once d’humanité devant le cadavre de cette femme.

« Moi, j’ai entendu une fois un gardien dire qu’il faudrait exterminer toutes ces femmes qui répandent le mal et pervertissent les croyants

Moi, je dis qu’elle méritait ce qui lui est arrivé

Moi, je dis pas

Et tu dis quoi ? Il faut les laisser faire, ces putes ?

Non, il faut les sanctionner fermement

Rien n’arrête une pute. C’est vrai, on n’en peut plus de ces traînées

Nos fils sont pervertis

Et nos maris alors ?

Une femme qui va avec des hommes inconnus ne mérite pas mieux que ça.

J’espère que ça va servir de leçon aux autres

Il faut laisser son corps, comme un chien, pour que les autres traînées la voient.

C’est vrai quoi ! On n’ose pus marcher Danby la vie à cause de ces traînées…

Vous dites n’importe quoi. Il ne manquait plus que des assassins dans ce quartier !

Ce n’est pas un assassinat, c’est du nettoyage.

Enfin un homme qui a eu le courage de nous débarrasser d’une souillure !

En tout cas, c’est un croyant courageux. »

Que voici une bonne mise en appétit !

Oui, il y a un homme courageux, un bon croyant qui prend la peine de débarrasser l’Iran de ce fléau que sont les putes. Les a t-il exterminées avant ou après usage ??? J’opterais pour le numéro deux. De toute façon, ce n’est pas grave, le sang de ces femmes était sans valeur, des chiennes.



Zahra et Soudabeh deux amies d’enfance, belles comme le jour, ont, au départ des envies, des espoirs. Las ! Zahra est mariée à douze ans, impubère, à un homme peut-être plus âgé que son propre père, ce qui signifie plus d’école et plus d »avenir.

« Une fille si belle est un danger permanent, une tentation diabolique même pour ses propres frères ».

« Son époux avait dépucelé la gamine sans égard ni tendresse. Brutalement. Ce qui l’avait fait jouir puissamment. Préparer sa très jeune épouse avec des caresses et des baiser, l’exciter de sorte que son vagin fût humide et prêt à être pénétré était une vision avilissante et dégradante pour la sexualité virile des hommes de son milieu. On pénètre sa femme avec force, d’un coup, comme on enfonce une porte. Comme on viole. On pénètre sa femme vagin sec et fermé avant qu’elle n’écarte les cuisses comme une pute. »

Veuve à dix-sept ans, avec deux jeunes enfants, sans avoir connu l’insouciance de l’adolescence, et très naïve, elle sera mise sur le trottoir par un très bon ami de feu son mari. Elle n’est pas belle la vie !!!

Soudabeh, quant à elle, pour ne pas se trouver mariée à l’adolescence, et tout aussi naïve, à treize ans, fait une figue qui se termine… au bordel

« En tant que novice, c’est avec talent et obéissance que Soudabeh se soumit à la volonté de Dieu et débuta sa carrière de prostituée. Puisque Dieu en avait décidé ainsi, elle accomplirait de son mieux sa destinée. ».

Soudabeh devient pute de luxe. Ces macs ne cessent de lui rappeler d’où elle vient.

« N’oublie jamais dans quel taudis on t’a ramassée, ta chance est inespérée. »

N’est-il pas !



Chahdortt Djavann, entre fiction et réalité, vous donnez la parole à ces femmes qui se sont prostituées et qui, toutes, sont mortes parce qu’elles étaient putes. Elles sont cueillies par la misère, pour avoir fait confiance à la mauvaise personne, payer les drogues parentales et ou maritales, vendues, bonnes à tout faire, dans le plein sens de l’expression. Ces fillettes n’ont aucune éducation et lorsqu’à 17 ou 20 ans, elles sont veuves, répudiées, divorcées quel autre destin peuvent-elles avoir. De toute façon, la mort est au bout de leur chemin d’épines. Mouche sur le tas de fumier qui leur sert de vie, la mère, à sa naissance ne la déclare pas et se sert du certificat de naissance de l’aînée morte à quelques trois mois. Dès le début les dés sont pipés, une fille cela ne cause que des ennuis, alors, le plut tôt elle sera mariée, le mieux ce sera.

Les termes sont crus, durs. Elles parlent de cul, de bite, de branlette, de violence, de sueur, de saleté, de viol, jamais de l’amour, elle ne l’on jamais connu. Ces termes n’évoquent que la violence

« Une femme de ce pays, même une pute, se déplace sans faire de bruit. A travers le tchador noir, les clients ne voient ni jambes, ni seins, ni peau, ni boucles de cheveux, ni chute de reins… Les hommes visent directement le trou où tremper leur bite, c’est tout. »

Shahnaz assume son métier, elle aime le sexe, c’est presque l’exception qui confirme la règle, mais sa fin fut commune aux autres femmes.

« Je préfère la bite et le sperme à l’urine et les excréments, et même parfois, outre le pognon, je prends mon pied avec vos pères, vos frères et vos maris ».

Elle dit aussi

« Ce n’est pas pour rien que, dès que les extrémistes islamistes s’emparent du pouvoir, ils s’en prennent tout de suite au plaisir en général et au plaisir sexuel en particulier… Pour eux, la sexualité des femmes est diabolique. Ils ne supportent pas l’idée que leur mère ait écartée les jambes pour les fabriquer. »



Ces mollahs, ces hommes vertueux, religieux, obéissants…. Sont issus du ventre de leur mère. Est-ce pour cela qu’ils ne veulent pas écouter ni voir le plaisir d’une femme ? parce que la jouissance, possible, de leur génitrice la rabaisserait ? Touche pas à ma mère, mais je viole ta sœur qui est seule dans la rue ou je l’épouse pas encore nubile.

Epouser une gamine de huit, dix ans, pour moi, c’est de la pédophilie. Tout comme ces contrats de mariage temporaire s’apparentent à du proxénétisme. Une fois le contrat terminé, la jeune femme ne sera plus vierge et, finira au bordel ou dans la rue. Quelle belle morale vous nous donnez-là, messieurs les mollahs !



Malheureusement, cela ne se passe pas qu’en Iran. La pauvreté engendre cette vie sans espoir, J’ai l’impression d’enfoncer des portes ouvertes. En France, je ne crois pas que les femmes venues chercher une vie un peu meilleure et qui se retrouvent sur le trottoir sans papiers, sous les ordres d’un mac, d’une mafia, soient plus heureuses. Laissons venir à la tête du pays, des ultras et….



Que de conneries sont faites et dites au nom de la religion… Toujours au détriment de la femme. C’est à elle de se cacher, de s’enfouir sous un tchador, pas à l’homme de se maîtriser. Je me demande si la religion qui interdit tout n’est pas la raison de cela, le serpent se mord la queue (pardon pour l’image).



Pour ceux que la longueur de ma chronique rebute, sachez que c’est un livre-document à lire absolument


Lien : http://zazymut.over-blog.com..
Commenter  J’apprécie          110
Je ne suis pas celle que je suis

Donya, jeune fille iranienne, n'a qu'un désir, celui de fuir le régie des mollahs, qui lui imposent le port du foulard, qui persécute tous ceux qui tentent de prendre quelques libertés avec leurs lois, avec leurs interdits. Une jeune fille de plus en plus rebelle au fil des pages, qui sera torturée à 12 ans, violée à vingt ans...

Elle brave les interdits en passant des nuits avec Armand, son ami. Femme, elle n'a pas le droit d'être avec un homme avec lequel elle n'est pas mariée...La seule solution qui s'offre à elle, c'est de quitter l'Iran, de se marier avec un étranger, qu'elle n'aimerait pas, et d'obtenir un visa. Oui, mais Donya est foncièrement honnête avec les autres...Elle n'a jamais accepté l'hypocrisie et le mensonge du régime, tous les mensonges, toutes les hypocrisies, la turpitude.

Une autre femme, mal dans sa peau, va chez un psy, après une tentative de suicide et une hospitalisation en psychiatrie. Une jeune femme qui ne sait plus trop qui elle est. Elle est la file d'un père qui ne l'a jamais aimé, il avait quarante femmes, il a été lui aussi persécuté par le régime...Elle vit de petits boulots au noir à Paris.

Nous suivrons ces deux femmes tout au cours du livre, grâce à une alternance de chapitres, passant ainsi du divan du psy, de ses "oui..je vous écoute..." laconiques à Bandar Abbas, ville iranienne où vit Donya, à ses trafics, ses mollahs ou à Téhéran, des interdits religieux et de la torture, des viols et de la prostitution aux blocages et au silences chez le psy.

Deux femmes ou une seule ? Quand on d'abord lu "Comment peut-on être français", il n'y a plus de mystère

Chahdortt Djavann dénonce ce régime des ayatollahs, son hypocrisie, sa violence, et le mensonge de la psychanalyse et des psychanalystes, faisant payer très cher leurs "Oui, je vous écoute..." leurs "Pouvez-vous préciser..", leurs silences, l'hypocrisie de certains aussi, leur écoute distraite, leur appât du gain. Une certaine forme de dérision qui indignera le lecteur et qui le poussera presque à sourire...jaune des situations.

Certains dans le monde soignent leur détresse en se battant au péril de leur vie et de leur liberté. l'Occident soigne ses détresses sur les divans de (presque) charlatans.

Ce roman (ou cette autobiographie partielle? ) se lit avec plaisir et rapidement malgré son nombre de pages. On ne peut qu'être admiratif devant la force de caractère de cette jeune fille débarquant à Paris, vivant de petits boulots, qui apprend le français dans le dictionnaire et le Lagarde et Michard.

Chahdortt Djavann, jamais mièvre dans ses écrits, est une battante qui force l'admiration du lecteur


Lien : https://mesbelleslectures.co..
Commenter  J’apprécie          110
Les putes voilées n'iront jamais au Paradis !

Une sexologue qui je connais avait parlé de ce livre en le conseillant sur son fil FaceBook et m'a donné envie de le lire. Elle m'avait prévenue: "Attention, tu risques de ne pas pouvoir le lâcher", elle même ayant dû faire le deuil de plusieurs heures de sommeil. Elle avait raison, c'est exactement ce qui s'est passé, heureusement, prévenue, je l'ai commencé un matin d'un jour où je n'avais pas trop de travail.



"C'est une pute"... "Qu'est-ce qu'elle faisait ici? C'est évident, c'est une pute". Quelques phrases assassines aux côtés d'un cadavre, un cadavre qui n'était qu'une femme, quantité négligeable, on ne la connaît pas alors c'était sûrement une pute et là ce n'est pas quantité négligeable, car à partir de cette déduction, la rumeur naît et la rumeur dit que c'était une pute, donc on félicite l'assassin, héro inconnu pourfendeur de vermine.



L'histoire se passe en Iran, l'autrice, Chahdortt Djavann, est franco-iranienne; elle y parle de l'aberration, de l'horreur, de la haine des femmes, du corps des femmes, de l'autorisation (encore plus que l'impunité, il y a un encouragement sou forme de devoir) de tuer les prostituées (et les homosexuels) dont le sang est considéré sans valeur par la charriât. Il s'agit aussi de pédophilie lorsqu'on voile des fillettes de 6-7 ans, en leur signifiant qu'elles peuvent être mariées (et donc violées).



Les filles, les femmes sont quantité négligeable a un point inimaginable, le viol est la norme. Une des filles porte le voile dès 4 ans, mariée à 12 ans, non pubère, à qui l'on dit: "Une si belle fille est un danger permanent, une tentation diabolique même pour ses propres frères.". Une fillette de 8 ans disparue... la mère ne peut signaler la disparition puisqu'il s'agit de la fille du père (la mère, est une femme, elle est donc négligeable, elle ne compte pas, seul le père, seul l'homme est important et compte).

C'est un patchwork iranien qui nous est cousu par Chahdortt Djavann: des morceaux de paysages, de vies, avec quelques fils conducteurs. Elle donne des mots, des voix, des écrits à celles qui n'en ont pas, qui n'ont pas le droit de s'exprimer. Un des personnage dira d'ailleurs: "Mettre en mots les crimes, c'est le pire crime aux yeux des mollahs.".



Le langage est brutal et sans fioriture pour exprimer une réalité brutale. Le viol pour échapper au viol, la fuite mais vers où? Vers quoi? Il n'y a que haine et mépris pour les femmes, que danger et violences.



Je me demandais si c'était des histoires vraies et l'autrice nous répond au bout d'un tiers du livre, étonnant mais intéressant (p57-62 où l'autrice nous parle directement).



Ce livre m'a donné envie de lire son autre livre "Bas les voiles". Celui ci est à la fois facile à lire (le langage est simple, clair, les phrases sont courtes) et difficile (le sujet, la violence), en tout cas je l'ai trouvé très intéressant.
Commenter  J’apprécie          112
Les putes voilées n'iront jamais au Paradis !

Bouleversant au plus profond.

Rarement un roman touche aussi précisément la condition des femmes.

Les violences qui leur sont faites.



Un chef d'oeuvre pour moi.

Commenter  J’apprécie          110
Bas les voiles !

Chahdortt Djavann est iranienne, vivant en France depuis 1993. Elle a écrit ce pamphlet « Bas les voile ! » directement en français, ainsi que d’autres romans (pour lesquels j’aurais certainement la curiosité de lire un jour). Subissant à l’âge de 12 ans la révolution de Khomeyni, elle dut porter le voile : voile ou mort, voilà le choix qu’à l’époque les autorités lui proposaient... Les Droits de l’Homme en Iran, et ceux de la femme ? et ceux des enfants ?



Que représente finalement ce voile ? Une discrimination sexuelle, certainement ; une atteinte à la liberté, sûrement. Mais que cette « prison ambulante » soit portée par des femmes consentantes n’a à priori rien de dérangeant pour l’auteur. C’est juste une question de choix et de liberté. Par contre, le problème intervient quand ce voile est imposé aux enfants, sources de joies, de bonheur et d’insouciance qui devraient être absents de toutes ces idéologies politiques ou culturelles. Quel avenir une jeune fille entièrement voilée peut entrevoir ? A quel âge, peut-on ou doit-on considérer la jeune fille suffisamment mature pour comprendre la signification de ce voile et pour prendre la décision de le porter ou pas ? Imposer aux enfants une certaine vision du monde à travers constamment un voile ne serait-ce pas tenter de formater la vision et la pensée de ces enfants en limitant leurs territoires ?



Juste pour lire son histoire, pour découvrir sa pensée, parce qu’elle est une femme musulmane qui vient d’Iran...
Commenter  J’apprécie          111
Autoportrait de l'autre

Ce roman est le monologue intérieur d'un photographe de guerre au seuil de sa vie, sur son lit de mort. Il revient avec beaucoup de cynisme sur ces frontières et ces lieux qui ont fait son métier et sa réputation, celles entre les pays bien sûr, mais celle aussi qu'il est en train de franchir et qui a alimenté tout son travail. Il a bâti sa vie et son art sur le malheur des autres, sur les conflits absurdes auxquels se livrent les hommes, et au moment de l'ultime sursaut, il revient sur ses morts à lui, ses deuils, ses échecs et son passé, ce qu'il a fait et ce qui l'a fait.

J'ai retrouvé dans ce texte ce que j'aime chez l'autrice, la limpidité de son style, ici dans des phrases courtes, hachées, qui rendent bien les pensées du personnage et son urgence à les dire, et sa dénonciation de la folie des hommes, en écrivant cet autoportrait de l'autre qui semble davantage éloigné d'elle mais que nous pourrions être aussi.
Commenter  J’apprécie          100
Et ces êtres sans pénis !

J'ai refermé ce livre le cœur battant, l'indignation au bord des lèvres. L'autrice française et d'origine iranienne sait de quoi elle parle. En Iran, la femme est portion congrue voire indésirable. Un être sans pénis qui doit se cacher pour ne pas attirer de "mâle". Si on la viole c'est parce qu'elle n'a pas porté le voile comme il faut. Si on la tue, quelle importance. Ce livre a été un véritable choc, encore une fois, après la lecture de "Je ne suis pas celle que je suis" et "Bas les voiles".

Ce livre cumule plusieurs styles différents : l'autobiographie, les faits réels et l'imagination à la fin qui tonne comme une délivrance. C'est le pouvoir de l'imagination que de finir sur son désir.

Je n'en dirai pas plus mais je trouve ce livre indispensable parce que justement il dérange l'ordre des choses et rappelle que ces êtres sans pénis sont des êtres humains ! Les femmes ne sont pas des faire valoir.
Commenter  J’apprécie          103
Et ces êtres sans pénis !

Pas de fausse pudibonderie : Ouvrez ce livre .

Il est écrit "roman "en première de couverture, mais c'est surtout un long témoignage . A travers la vie de plusieurs femmes Chahdortt Djavann nous ouvre les portes de ce pays si fermé : l'Iran . Il y a l'horreur dans ce livre . Celle subit par "ces êtres sans pénis " à qui rien n'est épargné . Si une femme meurt "il n'y a pas mort d'homme " ! On étouffe de colère en lisant ...

Il y a mille sources de réflexion ,sur la politique ,la religion ,l'intégrisme ,le pouvoir des hommes,leur mépris absolu de la femme .Mais aussi sur le peu de cas que les femmes occidentales ,font de leurs soeurs bafouées . Le mouvement #me too ne s'intéressent guère aux femmes orientales .

"I have a dream " pourrait être le titre du dernier chapitre .

A lire .
Commenter  J’apprécie          101
Je ne suis pas celle que je suis

Ce livre n'est pas sans intérêt et il est abonde de réflexions passionnantes sur l'héritage familial et la difficile unification des êtres divers que nous recelons sous notre masque social.



Cela est particulièrement pertinent dans le cas de l'exilé qui porte en lui la déchirure. Par métaphore et extension, tout être humain est un exilé. La profondeur du désarroi, résultat de la difficile cohabitation en nous de plusieurs voix, dépend de la position du curseur sur l'échelle de l'exil.



Le premier exil est l'insécurité familiale et le manque d'amour ; le second est la trahison de l'identité de son pays par ceux qui accaparent le pouvoir et le déshonorent.



Ce roman largement autobiographique de Chahdortt Djavann traite en parallèle des épisodes de vie en Iran où l'héroïne se débat pour échapper à l'enfer glauque qu'est devenu son pays et ceux d'une psychanalyse menée à Paris.



La peinture de l'annihilation en Iran des libertés intimes et de ses conséquences est, comme d'habitude, glaçant.



Les séances d'analyse reflètent la personnalité clivée qui en est le résultat.



Mais le roman est trop long, j'ai fini par m'ennuyer.
Commenter  J’apprécie          100
Les putes voilées n'iront jamais au Paradis !

Révoltée, voilà mon état d'esprit après la lecture de ce roman, mi-fiction, mi-étude sociologique sur un pays : l'Iran , où les mollah font la loi.

Nous suivons les interviews imaginés de prostituées iraniennes racontant le pourquoi et le comment de leur situation où seule la mort est l'aboutissement de leur libération.

Un très beau livre qui vous prend aux tripes.
Commenter  J’apprécie          100
Bas les voiles !

"De treize à vingt-trois ans, j’ai été réprimée, condamnée à être une musulmane, une soumise, et emprisonnée sous le noir du voile. De treize à vingt-trois ans. Et je ne laisserai personne dire que ce furent les plus belles années de ma vie."...depuis La France l'a accueillie, l'a libérée de cette obligation faite par les mollah aux femmes et aux gamines iraniennes, dès sept ans parfois.

Elle ne doit plus se comporter en femme soumise, en prison derrière le voile. Elle ne cache pas se reconnaissance pour la liberté qu'elle a acquise. Un merci indiscutable adressé à la France pour l'avoir accueillie.

Mais aussi un fort coup de gueule contre les intellectuels français "des Ponce Pilate de la pensée" qui à la fois autorisent le voile dans la rue, accueillent, au nom de liberté, des familles de réfugiés, et ne s'insurgent pas contre les violences faites aux femmes musulmanes, acceptent qu'elles portent ce voile, derrière lequel se cachent des violences, des interdits, une soumission sexuelle...Un voile qui devient ainsi symbole de ces violences, de ces viols de cette pédophilie.

La laïcité est un pilier de notre démocratie républicaine, c'est pourtant un mot inconnu du monde musulman...Cette laïcité hypocrite qui n'impose "aux élèves aucune restriction vestimentaire et [...] ne leur interdisait pas non plus d’afficher leur appartenance religieuse"

Elle est très violente contre cette religion, religion d'Etat, religion indiscutable et imposée dans les pays musulmans, qui ne reconnaît que les hommes, et jette une malédiction sur les filles dès leur naissance, violente contre ce voile, qui n'est nullement banalisé, mais symbolise au contraire une soumission de la femme au nom d'une religion. Une soumission bien éloignée de notre devise d'égalité, et de laïcité, 'le mot « laïcité » n’a de place ni dans la pensée ni dans le langage du monde musulman, où les dogmes de l’islam doivent régenter jusqu’aux menus détails de la vie quotidienne de chacun. Le mot « laïcité » n’a pas d’équivalent en arabe ou en persan. Car la laïcité n’a pas été pensée dans ces langues-là."

Ce voile et ces interdits religieux en arrivent à créer un Etat dans l'Etat "des pouvoirs locaux, des « dictatures modérées »".

La France l'a accueillie et lui a donnée une liberté d'expression, elle la remercie vivement, mais aussi nous prévient, nous alerte : "La démocratie occidentale, malgré ses insuffisances, reste le meilleur système existant. Je pense qu’avec la montée du libéralisme sauvage, de l’extrême droite, des religions et du communautarisme ethnique, elle court de réels dangers.

Livre coup de poing, bref, violent, percutant, qui nous sonne...et nous inquiète.

"Le voile ou le viol".... Livre coup de poing, bref, violent, percutant, qui nous sonne...et nous inquiète. Il nous impose, une fois le coup reçu, une réflexion une réaction à la fois personnelle et politique.

Puisse ce petit livre intelligent et courageux faire émerger une réaction et une prise de position comparables, d'un intellectuel reconnu par le monde musulman
Lien : https://mesbelleslectures.co..
Commenter  J’apprécie          100
Les putes voilées n'iront jamais au Paradis !

Les conditions de vie des femmes en Iran sont strictes. Chahdortt Djavann montre la réalité à travers son livre afin de dénoncer les crimes, les viols et tout autre acte barbare sur les femmes. Elle s’intéresse plus particulièrement aux prostituées.



J’ai entendu beaucoup de bien de ce livre, notamment sur un compte Instagram féministe. J’ai peu de connaissances sur ce que vivent au quotidien les femmes en Iran, je me suis dit que ce livre m’apporterait sûrement beaucoup.



Le roman est « découpé » en plusieurs points de vue, tout d’abord l’auteure a voulu mettre en scène ce que des prostituées assassinées auraient dit de leur vie, de ce qu’elles vivaient chaque jour et pourquoi elles se prostituaient. En faisant parler ces femmes décédées, Chahdortt Djavann a voulu donner un coup de poing aux lecteurs pour leur expliquer que tous ces faits sont réels, qu’il est difficile en Iran d’être une femme et de vivre dans de bonnes conditions.



L’auteure nous offre deux autres points de vue, ceux de Soudabeh et Zahra. Ces personnages m’ont touché. L’une quitte sa famille pour fuir un mariage forcé tandis que la seconde devient veuve et enchaîne les emplois humiliants. Leur vie est différente en tout point et pourtant, elle se ressemble. Ce sont des femmes et leurs conditions de vie sont affreuses.



Cette lecture m’a choqué. J’ai bien entendu le message passé par l’auteure, celui de parler et de dénoncer les abominations faites aux femmes, de dire et comprendre ce qu’elles supportent chaque jour, que les femmes en Iran ne vivent pas, elles survivent. Les phrases sont crues afin de heurter le lecteur pour le faire réaliser et réagir. C’est ce qu’il s’est produit pour moi. J’ai appris énormément de choses et tout ce que j’ai lu m’a choqué. Je trouve vraiment important que des livres comme celui-ci soient écrits pour changer le monde ou les esprits, faire prendre conscience des atrocités qu’il y a.



Ce n’est pas un livre à mettre entre toutes les mains, le thème est difficile, les mots douloureux mais le message est bien là. Je suis ravie d’avoir découvert cette lecture, mes connaissances sont plus approfondies et je sais ce qu’il se passe dans d’autres pays désormais.
Lien : https://lademoiselleauxcerfs..
Commenter  J’apprécie          100
Comment peut-on être français ?

Un livre impressionnant par sa richesse littéraire, philosophique et pour ses analyses pointues et érudites sur la vie, sur la religion. On est là dans le plaidoyer pour la liberté d’être une femme et dans la révolte face à la dictature. Un livre où l’émotion devient de plus en plus grande pour atteindre un paroxysme dont on ne ressort pas indemne, juste bouleversé. Ce roman peut être lu comme un documentaire car il décrit la condition d’une migrante, la perte de repères dans l’exil, l’extrémisme : des sujets ô combien d’actualité. Un livre à lire pour ne pas oublier que chaque jour, des hommes et des femmes souffrent plus que de raison juste parce qu’ils sont.
Commenter  J’apprécie          100
Les putes voilées n'iront jamais au Paradis !

Une authenticité sans voile.
Commenter  J’apprécie          100
Les putes voilées n'iront jamais au Paradis !

L'Iran et sa charia...

L'Iran et son hypocrisie...

L'Iran où la vie d'une femme ne vaut rien... où la femme n'est rien... Et encore moins les prostituées...

Les prostituées... les putes... ces femmes qu'on lapide, qu'on pend...

Ces femmes qui font la honte d'un pays...

Ces femmes que les hommes battent mais dont ils recherchent la compagnie dans le secret des nuits noires...

Ces femmes à qui l'on fait parfois signer un signer... un mariage à durée déterminée pour être en accord avec les lois de la Charia... une durée de quelques minutes parfois, le temps d'un rapport sexuel pas toujours consenti...

Ces femmes que les hommes, même les hommes de foi, monétisent pour les plus riches... ou non... ces femmes sans valeur...

Ces femmes qu'on étrangle avec leur propre voile...



Un roman violent, cru qui m'a soulevé le coeur à de nombreuses reprises.

Entre réalité et fiction, Chahdortt Djavann nous livre la triste et révoltante histoire de ces femmes cachées et pourtant connues de tous.

Commenter  J’apprécie          92
Bas les voiles !

Dans la continuité de la lecture de "Lettre à ma fille qui veut porter le voile", j'ai découvert ce texte de Chahdortt Djavann qui complète de façon très pertinente l'argumentaire qu'on peut déjà former avec le premier. Ici, l'auteur(e) a connu l'intégrisme islamique en Iran et dénonce une appropriation de la femme en tant qu'objet asservi dans les pays où la charia est loi. Elle rappelle, extraits de textes religieux et officiels à l'appui, combien ces modes de vie sont contraires à la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, analysant que l'enjeu n'est pas dans un "vêtement" mais dans la condition de la femme qu'il détermine et définit. C'est également un excellent point d'analyse et de définition de la laïcité en tant que séparation de l'église (c'est-à-dire du fait religieux) et de l'état et que les personnes qui se réclament de la liberté et de l'identité sont avant tout des défenseurs des inégalités et du sexisme. Le voile n'est en rien une émancipation ; la lutte contre l'insécurité, les conditions de vie dans les banlieues ou l'égalité entre les hommes et les femmes réside dans d'autres démarches.

Et surtout : voiler des enfants mineures est un crime !
Commenter  J’apprécie          91
Les putes voilées n'iront jamais au Paradis !

Ce livre est un document incontournable, à faire lire dans les lycées et en fin de collège, pour que les yeux s'ouvrent dès l'adolescence et que la lucidité gagne du terrain sur la dérive du pire quand c'est la religion qui commande.

Horreur, dégoût, effroi, et beaucoup d'autres mots de ce genre, quand on découvre les destinées tracées d'avance pour ces fillettes, ces jeunes filles, puis ces femmes, dont pas une ne semble pouvoir réchapper, jusqu'à l'exécution finale, étranglées jetées sur un bout de trottoir, ou pendues par les larbins des mollahs, imams et autres ayatollahs.

Ces mêmes personnes qui ont inventé (?) (je n'ai pas vérifié), de source coranique, le mariage temporaire d'une heure ou d'une semaine, soutirant au passage l'argent de l'hypocrite système.

Ce qui se passe dans ce pays, l'Iran chiite, et dans beaucoup d'autres, sunnites, doit être su et combattu. Mais la puissance du mal semble sans limite... Là-bas des femmes meurent sous la torture pour le combat de leur libération (c'est à dire le droit de mener une vie "normale"), pendant qu'en Europe on semble sourire de ces nouvelles modes vestimentaires, sans redouter les étapes suivantes.

La tristesse m'a serré la gorge tout au long de ce livre.

A lire aussi : 19 femmes, sur le témoignage de femmes syriennes pendant le conflit.

Commenter  J’apprécie          90
Les putes voilées n'iront jamais au Paradis !

Un livre coup de poing.

Le style utilisé est cru mais percutant et énonce et dénonce une histoire violente mais truffée d'une vérité finalement universelle. Il y a certes une grande hypocrisie en Iran mais elle se retrouve partout dans le monde dès qu'il s'agit de prostitution même si à des degrés différents.

La colère de l’auteure est le point fort de ce roman qui se lit rapidement et cerise sur le gâteau les dernières lignes où elle vous donne libre fantaisie à votre imagination même si elle se doute bien que la réalité sera bien autrement que la fiction.

Un livre qui se doit d'être dans toute bibliothèque.

Commenter  J’apprécie          90
Les putes voilées n'iront jamais au Paradis !

Roman ou témoignage ? Fiction ou réalité ? Telles ont été les questions que je me suis posée tout au long de ma lecture. Quel triste destin que celui des femmes iraniennes ? Après avoir été voilées, elles sont aujourd'hui violées et éliminées pour empêcher, une bonne fois pour toutes, leur féminité de se propager !

Plusieurs faits ou fictions rapportés dans ce livre ont conversé avec ma lecture précédente « violence et Islam ». C'était donc intéressant de savoir ce qui était en vigueur chez les chiites, en matière de violence. Mais passons, ce roman-témoignage donne la parole aux « mahdourodam », ces femmes dont le « sang (est) sans valeur ». Leur sang est sans valeur car elles transgressent les Lois divines de la Chari'a en vendant de « la jouissance » souvent pour nourrir leurs enfants, payer leur dose à des drogués (qui ne sont autres que pères, frères, époux). Leur corps qui ne leur a jamais appartenu est vendu à une majorité d'hommes de pouvoir, d'impuissants violents et de Mollahs, souvent eux-mêmes clients et proxénètes des « sang sans valeur ».

Dans une théocratie comme l'Iran où les préjugés, le regard des autres, le mépris et la condamnation sont le lot des seules femmes, qu'elles soient « filles, soeur, épouses, divorcées ou mères… », il n'y pas de place pour la romance : sexe, drogue, violence et argent sont les valeurs les plus respectées. En république islamique de l'Iran, la pédophilie est tolérée par la Loi. C'est à 9 ans que les filles se marient. Cela nous fait penser à une certaine Aicha…

Qu'elles soient épouses, Sigheh (« femme halal ayant un ou plusieurs « mari d'intérim ») ou prostituées, leur sang est sans valeur, car ce ne sont que des putes, même si elles sont voilées. L'une des prostituées « éliminée » à qui l'auteure a donné la parole disait : « être pute, tout le monde l'est, plus ou moins je veux dire… ». Et ça, ça veut tout dire…

Commenter  J’apprécie          90
Je viens d'ailleurs

Petit livre rapide à lire et toujours emprunt de nombreuses émotions, de beauté, de tristesse, de colère et de rage. Chahdortt Djavann raconte son enfance, adolescence et début de jeunesse dans son pays d'origine, l'Iran, sa brusque transformation politique, économique et religieuse, les conséquences sur la vie quotidienne. Elle en partira puis reviendra pour deux semaines qui confirmeront qu'elle n'y avait pas sa place. Retour à Paris.
Commenter  J’apprécie          90




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Chahdortt Djavann (2134)Voir plus

Quiz Voir plus

Le rêve de Sam

En quelle année ce passe cette histoire?

1945
1950
1965

10 questions
141 lecteurs ont répondu
Thème : Le rêve de Sam de Florence CadierCréer un quiz sur cet auteur

{* *}