Citations de Charles Bukowski (2092)
très peu de temps après, j'ai quitté New-York, et n'y suis jamais retourné, je n'y reviendrai d'ailleurs jamais, les villes ont été créées pour exterminer l'humanité. s'il existe des villes qui ne portent pas la poisse, il en existe d'autres. et ce sont les plus nombreuses. à New-York, mieux vaut être né coiffé. ce qui n'est pas mon cas.
C'est si rare dans une vie d'homme de se retrouver dans un endroit où les gens ne songent qu'à vous aider alors que vous vous contentez de les regarder et de les écouter.
les foules trahissent toujours.
ne faites confiance à personne.
j'en ai par-dessus la tête de ces précieuses intelligences qui s'obligent à vous aligner des pensées plaquées or. et par-dessus la tête aussi de devoir batailler pour m'assurer un espace de liberté créatrice. c'est la raison pour laquelle je me suis si longtemps tenu à l'écart des masses, et maintenant que je recommunique avec mon prochain, je me dis que je ferais mieux de m'en retourner dans ma tanière.
je me fous de savoir à quelle chapelle on cotise - je ne remarque qu'une chose: il y a trop de gens qui font dans leur froc.
pour un mot en l'air, pour une remarque anodine qui touche à leur conception préfabriquée de l'homme, de la politique, de l'art, ou de tout ce que tu voudras, tu prends immédiatement la porte.
Pour le moment, sous le bananier, je commence à voir des moineaux là où je voyais des corbeaux, et leur chant ne me paraît pas si désagréable.
Mais il faut que je mette le nez dehors, afin de me convaincre que presque tous les humains ne sont qu'un ramassis de tocards. Ah, s'ils avaient le désir de se corriger! Hé, ma poule, tu vires con, ou quoi ? Sérieusement, il y autre chose dehors - il y a que la mort m'y obsède moins, car on se sent si hébété en compagnie de ses frères bipèdes qu'on en oublie de penser;
Les usagers de l'autoroute invitent au jugement. La clientèle des restaurants aussi. Idem de la masse des téléspectateurs. Et de la foule des supermarchés, etc. Jamais le verdict ne diffère. Mais qu'y faire ? Sinon les éviter, et résister. En vidant une autre bouteille. Moi non plus, je ne déteste pas que les gens soient heureux. C'est juste que j'en ai vu trop.
Mieux vaudrait sentir davantage et penser moins.
Ce facteur temps est la meilleure et la pire des choses. Pas moyen d'agir dessus.
Là-dessus, un homme entre et se dirige illico vers le siège A LA DROITE DU MIEN. Alors que les vingt ou vingt-cinq autres sont libres. Mais non, il a préféré se poser à côté de moi. Je ne raffole pas de la promiscuité. Plus je suis isolé, et mieux je me porte.
En sorte que pour vaincre cette angoisse la page blanche, je m'oblige à aller là-bas observer l'Humanité, car il n'est pas de meilleur catalyseur que le travail d'après motif. Là-bas, le pire survient inéluctablement, l'horreur s'y donne sans relâche en spectacle. Oui, là-bas, je m'accepte tel que je suis, je ne flippe plus, à chacun son université, pas vrai ? Moi, je suis étudiant en sciences infernales.
Si n'avoir pas un sou vaillant dans les poches constitue le b.a-ba du Romantisme, encore faut il être très jeune pour le supporter.
Pour moi, la communauté toute entière est frappée de non sens, et personne n'y changera quoique ce soit.
Qu'on l'attende ou non, la mort vient quand elle veut.
Oh, et puis merde, sans la mort, le moteur à rêves ne tournerait pas rond. On a besoin d'elle. Moi, le premier. Et vous aussi. On saloperait l'ouvrage en s'éternisant.
Personne ne m'a aidé à façonner cette forteresse de pierre à mon image. Et c'est très bien ainsi.
Je ne suis pas un bon convive, le bla-ba-bla n'a jamais été ma tasse de thé. Je déteste échanger des idées - ou des émotions. J'habite un bloc de granit. Et je ne souhaite pas en déménager, car il est garanti toutes agressions.
Je suis trop fragile pour me soumettre à pareille épreuve. Les gens me pompent. Je ne recharge mes batteries qu'en les fuyant.