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Citations de Charles Bukowski (2091)


Charles Bukowski
on nous demande toujours
de comprendre le
point de vue de l'autre personne
, peu importe à quel
point
il est obsolète ou
odieux.

on leur demande
de considérer
leur erreur totale,
leur perte de vie
avec
bienveillance,
surtout s'ils sont
âgés.

mais l'âge est le total de
nos actions.
ils ont
mal vieilli
parce qu'ils ont
vécu
dans le flou,
ils ont refusé de
voir.

pas leur faute?

dont la faute?
exploiter?

On me demande de leur cacher
mon point de vue par peur de leur peur.




l'âge n'est pas un crime

mais la honte
d'une vie délibérément
gâchée parmi tant de vies délibérément gâchées l'est.
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Charles Bukowski
De longues promenades la nuit -
c'est ce qui est bon pour l'âme :
jeter un coup d'œil par les fenêtres
en regardant des femmes au foyer fatiguées
essayer de combattre
leurs maris affolés par la bière.
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Charles Bukowski
Je te vois boire à une fontaine avec de petites
mains bleues, non, tes mains ne sont pas petites
elles sont petites, et la fontaine est en France
où tu m'as écrit cette dernière lettre et
j'ai répondu et je n'ai plus jamais entendu parler de toi.
tu écrivais des poèmes insensés sur
les ANGES ET DIEU, tout en majuscules, et tu
connaissais des artistes célèbres et la plupart d'entre eux
étaient tes amants, et je leur ai répondu, c'est bon,
allez-y, entrez dans leur vie, je ne suis pas jaloux
parce qu'on ne s'est jamais rencontrés. nous nous sommes rapprochés une fois à
la Nouvelle-Orléans, à un demi pâté de maisons, mais jamais rencontrés, jamais
touchés. alors vous êtes allé avec le célèbre et avez écrit
sur le célèbre, et, bien sûr, ce que vous avez découvert,
c'est que les célèbres s'inquiètent pour
leur renommée - pas la belle jeune fille au lit
avec eux, qui leur donne cela, puis se réveille
le matin pour écrire des poèmes en majuscules sur
les ANGES ET DIEU. nous savons que Dieu est mort, nous ont-ils dit
, mais en vous écoutant, je n'en étais pas sûr. c'était peut-être
la majuscule. tu étais l'une des
meilleures poétesses féminines et j'ai dit aux éditeurs,
éditeurs, 'elle, imprime-la, elle' folle mais elle'
magique. il n'y a pas de mensonge dans son feu. Je t'ai aimé
comme un homme aime une femme qu'il ne touche jamais, qu'il
écrit, dont il garde de petites photos. Je
t'aurais aimé plus si j'étais assis dans une petite pièce en train de rouler une
cigarette et de t'avoir écouté pisser dans la salle de bain,
mais ça n'est pas arrivé. tes lettres sont devenues plus tristes.
tes amants t'ont trahi. gamin, ai-je répondu, tous
les amants trahissent. ça n'a pas aidé. tu as dit que
tu avais un banc pour pleurer et que c'était près d'un pont et que
le pont enjambait une rivière et que tu t'asseyais sur le
banc pour pleurer tous les soirs et que tu pleurais pour les amants qui t'avaient
blessé et oublié. J'ai répondu mais je n'ai
plus jamais entendu. un ami m'a parlé de votre suicide
3 ou 4 mois après qu'il se soit produit. si je t'avais rencontré,
j'aurais probablement été injuste envers toi ou toi
envers moi. c'était mieux comme ça.
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Charles Bukowski
la chair recouvre l'os
et ils
y mettent un esprit et
parfois une âme,
et les femmes cassent
des vases contre les murs
et les hommes boivent trop
et
personne ne trouve celui
-là
mais continue
à chercher
en rampant dans et hors
des lits.
la chair recouvre
l'os et la
chair cherche
plus que
de la chair.

il n'y a aucune chance
:
nous sommes tous piégés
par un
destin singulier.

personne ne trouve jamais
celui-là.

les dépotoirs de la ville remplissent
les dépotoirs remplissent
les asiles de fous remplissent
les hôpitaux remplissent
les cimetières que

rien d'autre
ne remplit.

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Charles Bukowski
nous avions des poissons rouges et ils tournaient en rond
dans le bol sur la table près des lourds rideaux
qui recouvraient la baie vitrée et
ma mère, toujours souriante, voulant que nous
soyons tous heureux, m'a dit : « Sois heureux Henry ! '
et elle avait raison : il vaut mieux être heureux si on
peut
mais mon père continuait de nous battre elle et moi plusieurs fois par semaine tout en
faisant rage à l'intérieur de son cadre de 6 pieds 2 car il ne
comprenait pas ce qui l'attaquait de l'intérieur.

ma mère, pauvre poisson,
voulant être heureuse, battue deux ou trois fois par
semaine, me disant d'être heureuse : « Henri, souris !
pourquoi ne souris-tu jamais ? '

et puis elle souriait, pour me montrer comment, et c'était le
le sourire le plus triste que j'ai jamais vu

un jour les poissons rouges sont morts, tous les cinq,
ils flottaient sur l'eau, sur leurs côtés, les
yeux toujours ouverts,
et quand mon père est rentré il les a jetés au chat
là sur le sol de la cuisine et nous regardé ma mère
sourire
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- Que faites-vous quand vous n’écrivez pas ?
- Les chevaux. Je parie sur eux.
- Ils vous aident à écrire ?
- Oui. Ils m’aident à oublier que j’écris.
- Vous buvez dans ce film ?
- Oui.
- Vous trouvez que c’est courageux de boire ?
- Non, mais rien d’autre ne l’est.
- Que signifie votre film ?
- Rien.
- Rien ?
- Rien. Reluquer le cul de la mort peut-être.
- Peut-être ?
- Peut-être signifie que ce n’est pas sûr.
- Qu’est-ce que vous voyez quand vous regardez le « cul de la mort » ?
- La même chose que vous.
- Quelle est votre philosophie de l’existence ?
- Penser le moins possible.
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Il avait autant de classe qu’un trou de balle de chat.
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Je ne supportais pas ces longs intervalles entre les prises. Les films coûtaient beaucoup d’argent parce que la plupart du temps les gens ne faisaient qu’attendre, attendre et attendre encore. Jusqu’à ce que ceci ou cela soit prêt, que l’éclairage soit prêt, que la caméra soit prête, que la coiffeuse ait fini de pisser, que le consultant ait été consulté, rien ne se passait. C’était du branlage délibéré, un salaire pour ceci, un salaire pour cela, un seul type qui avait le droit d’enfoncer une prise dans le mur, l’ingénieur du son qui en avait plein le cul de l’assistant réalisateur, et puis les acteurs qui ne se sentaient pas bien parce que c’était comme ça que les acteurs devaient se sentir, et ainsi de suite. Gaspillage, gaspillage et gaspillage.
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Les hippodromes représentaient une autre forme de gaspillage d’énergie et d’intelligence humaines. Les gens se pressaient aux guichets pour y échanger leur argent contre des tickets avec des numéros dessus. Et presque tous ces numéros étaient perdants. En outre, les sociétés de courses et l’Etat prélevaient 18% sur chaque dollar joué, qu’ils se partageaient. Les plus cons allaient au cinéma ET aux courses. Et moi, j’étais un con qui allait aux courses.
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Les courses reprirent, j’y allai tous les jours, me débrouillai pas trop mal, rentrai à la maison et, comme d’habitude, mangeai, regardai un peu la télé avec Sarah, puis montai rejoindre ma bouteille de vin et ma machine. Je faisais des poèmes. Il n’y avait pas beaucoup d’argent à faire dans la poésie, mais c’était une grande cour de récréation pour y patauger.
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Dans le lavabo traînait une serviette blanche. Un bout était enfoncé à l’intérieur du tuyau et l’autre pendait par terre. Je n’aimais pas ça. Et elle était mouillée, complètement trempée. A quoi ça pouvait servir ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Trace d’une orgie récente ? Je ne voyais pas. Je savais pourtant que ça devait signifier quelque chose. Je n’étais qu’un vieux bonhomme. Est-ce que je commençais à être largué ? J’en avais connu des jours et des nuits merdiques, avec plein de trucs apparemment absurdes, et pourtant je ne comprenais pas ce que cette grande serviette blanche foutait là.
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Le cloisonnement régnait toujours. Même dans ce jardin en ruine se reproduisaient les groupes des ghettos, les groupes de Malibu, les groupes de Beverly Hills. Ainsi, les gens les mieux habillés, en vêtements de grands couturiers, demeuraient ensemble. Chacun reconnaissait les siens et ne manifestait nulle envie de se mêler aux autres. Il me semblait déjà surprenant que certains d'entre eux aient accepté de venir dans un ghetto noir de Venice. C'est le dernier chic, avaient-ils peut-être pensé. Bien sûr, ce qui rendait tout ça puant, c'est que nombre des gens riches et célèbres n'étaient que de sales cons et de sales connes. Ils avaient simplement eu du pot. Ou s'étaient enrichi sur le dos de la stupidité des foules. En général, ils étaient sans talent, sans intelligence, sans âme, des étrons sur pattes, mais aux yeux du public, ils étaient comme des Dieux, beaux et révérés. Le mauvais goût créait plus de milliardaires que le bon. En définitive, ça se résumait à une question de suffrages. Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois. Alors qui mérite quoi ? Personne ne mérite quoi que ce soit...
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Le scénario avançait bien. Ecrire n'avait jamais été un travail pour moi. Aussi loin que remontaient mes souvenirs, ça s'était toujours déroulé de la même façon : mettre la radio sur une station de musique classique, allumer une cigarette ou un cigare, ouvrir une bouteille. La machine à écrire faisait le reste. Il me suffisait d'être là. Tout ça me permettait de continuer quand la vie elle-même avait peu à m'offrir, quand elle virait au film d'horreur. Il y avait toujours la machine pour m'apaiser, me parler, me divertir, me sauver. Dans le fond, c'est pour ça que j'écris : pour sauver ma peau, pour échapper à la maison de fous, à la rue, à moi-même.
Un jour, l'une de mes ex m'avait lancé : - Tu bois pour fuir la réalité !
- Bien sûr, ma chère..., lui avais-je répondu.
J'avais la bouteille et la machine à écrire. Deux tiens valent mieux qu'un tu l'auras !
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Et puis on arriva en territoire noir. Les rues étaient jonchées d’un tas d’objets divers : une vieille chaussure, une chemise orange, un vieux sac à mains… un pamplemousse pourri… une autre chaussure… un jean… un pneu…
Je devais slalomer au milieu de tout ça. Deux jeunes Noirs d’une dizaine d’années nous dévisagèrent, juchés sur leurs vélos. Un regard rempli d’une haine absolue, implacable. Je la sentais. Les Noirs pauvres haïssaient. Les Blancs pauvres haïssaient. C’était seulement quand les Noirs avaient de l’argent et que les Blancs avaient de l’argent qu’ils se mélangeaient. Certains Blancs aimaient les Noirs. Très peu de Noirs aimaient les Blancs, et peut-être même aucun. Ils voulaient leur revanche. Peut-être ne l’auraient-ils jamais. Dans une société capitaliste, les vaincus bossent pour les vainqueurs et il faut donc qu’il y ait plus de vaincus que de vainqueurs. Qu’est-ce que j’en pensais ? Je savais que la politique ne parviendrait jamais à résoudre le problème et qu’il ne restait pas assez de temps pour forcer la chance.
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Mon sentiment sur toute l’affaire, c’est que la plupart des gens ne sont pas alcooliques mais s’imaginent seulement l’être. Il s’agit de quelque chose qu’on ne peut pas précipiter. Il faut au minimum vingt ans pour devenir un véritable alcoolique. Moi, j’en étais à ma quarante-cinquième année et je ne regrettais rien.
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Il y avait des nuits où je savais que si je m’endormais, je mourrais. Aussi, pendant des heures, j’allais de la chambre à la salle de bains, de la salle de bains au living et du living à la cuisine. J’ouvrais et refermais le réfrigérateur. Je tournais les robinets. Puis je revenais dans la salle de bains et faisais couler de l’eau dans le lavabo. Je tirais la chasse. Je tirais sur mes oreilles. J’inspirais et j’expirais. Et lorsque le soleil se levait, j’étais sauvé.
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La femme vient d'abord, l'alcool suit.
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Mort, le tigre gardait plus de noblesse qu'un homme vivant.
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Un type m'apporte un bouquin de Norman Mailer. Ça s'appelle chrétiens et cannibales. Putain, il empile les mots. Pas de force, pas d'humour. Je ne comprends pas ça. Il dégobille les mots, n'importe quel mot, n'importe quoi. C'est ça qui arrive quand on devient célèbre ?
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Je payai, on descendit de nos tabourets et on se dirigea vers la porte. Je notai de nouveau les blousons de cuir, le vide de ces visages, et j’eus l’impression qu’il n’y avait pas beaucoup de joie ni d’audace en eux. Ces pauvres types étaient à jamais privés de quelque chose, et j’éprouvai, l’espace d’un instant, comme un déchirement, l’envie de les prendre dans mes bras et de les consoler tel un autre Dostoïevski, mais je savais bien que ça ne mènerait nulle part, sinon au ridicule et à l’humiliation pour moi comme pour eux. Le monde avait été trop loin, et la gentillesse spontanée ne pouvait pas s’exprimer ainsi.
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