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Citations de Charles Bukowski (2091)


Nous goûterons aux îles et à la mer

je sais qu’une certaine nuit
dans une certaine chambre
mes doigts
caresseront
bientôt
une douce
et claire
chevelure

il y aura des chansons comme aucune radio
n’en a joué

avec de la tristesse partout, et
tout ça se mélangera.

*

We will taste the islands and the sea

I know that some night
in some bedroom
soon
my fingers will
rift
through
soft clean
hair

songs such as no radio
plays

all sadness, grinning
into flow.

***
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Il venait pour les moulins à vent, oui

quelque chose pour t’aider à tenir le coup
serait le bienvenu
tandis que les filles de ferme crient des obscénités
dans des dialectes en tout genre,
l’usine est à l’arrêt,
il y a des massacres dans les enseignes de
fast-foods,
frère Tuck l’a dans l’os,
les Etats-Unis se classent au 17e rang des nations
en termes de longévité des
individus,
et personne ne nettoie le pare-brise.

La bête sommeille à Beverly Hills,
Van Gogh est un milliardaire absent,
l’Homme de Mars bandit l’as de
pique,
Hollywood vire au soap opéra,
le cheval monte le jockey,
la putain taille une pipe au congrès,
il ne reste plus qu’une vie au chat,
le cul-de-sac est un psychiatre,
la table est mise avec des fantasmes à tête de
poisson,
le rêve s’abat comme une matraque dans les
chiottes
pour homme,
les sans-abri se font rouler,
les dés sont jetés,
le rideau est baissé,
les sièges sont vides,
le gardien s’est suicidé,
les lumières sont éteintes,
personne n’attend Godot,
quelque chose pour t’aider à tenir le coup
serait le bienvenu,
salement
follement,
maintenant
dans la forêt qui brûle
dans la mer agonisante
dans les sonnets monotones
et les soleils levants
gâchés,
il faudrait quelque chose
ici
au-delà de cette musique
pourrie,
ces décennies cisaillées,
cet endroit comme celui-là,
cette époque,
la tienne,
mutilée,
recrachée,
le dos d’un miroir, une
mamelle de porc ;
une graine sur un rocher,
froide,
même pas la mort
d’un cafard
en attendant.

*

he went for the windmills, yes

something to keep you going is needed
badly
as the milkmaids now scream obscenities
in sundry dialects,
the mill is shut down,
there are mass murders at hamburger
joints,
friar Tuck is screwed,
the United States ranks 17th of the
nations in longevity of the
individual,
and nobody wipes the windshield.

the beast sleeps in Beverly Hills,
Van Gogh is an absentee billionaire,
the Man from Mars deals the ace of
spades,
Hollywood goes soap opera,
the horse rides the jock,
the whore blows congress,
the cat is down to one life,
the dead end street is a psychiatrist,
the table is set with fish-head fantasies,
the dream strikes like a blackjack in the men’s
crapper,
the homeless are rolled,
the dice are fixed,
the curtain is down,
the seats are empty,
the watchman has suicided,
the lights are out,
nobody waits for Godot
something to keep you going is needed
badly,
madly,
right now
in the burning forest
in the dying sea
in the dull sonnets
and the wasted
sunrises,
something is needed
here
besides this rotten
music,
these shorn decades,
this place like this,
this time,
yours,
mutilated, spit
away,
a mirror’s back, a
hog’s teat;
a seed upon a rock,
cold,
not even the death of
a cockroach
now.

***
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Ce qu’elle veut


Vallejo écrivant sur
la solitude tandis qu’il crevait
de faim ;
la pute repoussant l’oreille
de Van Gogh ;
Rimbaud mettant le cap sur l’Afrique
à la recherche de la fortune et n’y trouvant
qu’un cas incurable de syphilis ;
Beethoven devenant sourd ;
Pound que l’on traîne à travers les rues
dans une cage ;
Chatterton prenant de la mort au rat ;
la cervelle d’Hemingway tombant goutte à
goutte dans le jus d’orange ;
Pascal se taillant les veines
dans une baignoire ;
Artaud s’enfermant avec sa folie ;
Dostoïevski que l’on colle au mur ;
Crane sautant sur un bateau à moteur ;
Lorca abattu sur la route par des soldats
espagnols ;
Berryman se balançant du haut d’un pont ;
Burroughs tirant sur sa femme ;
Mailer la poignardant ;
— voilà ce qu’elle veut :
un spectacle du feu de Dieu
leurs noms en grandes lettres de néon
au milieu de l’enfer.
voilà ce qu’elle veut,
cette bande
de minables
ramollos
pépères
mornes
consommateurs
de spectacle.

*

What they want

Vallejo writing about
loneliness while starving to
death;
Van Gogh’s ear rejected by a
whore;
Rimbaud running off to Africa
to look for gold and finding
an incurable case of syphilis;
Beethoven gone deaf;
Pound dragged through the streets
in a cage;
Chatterton taking rat poison;
Hemingway’s brains dropping into
the orange juice;
Pascal cutting his wrists
in the bathtub;
Artaud locked up with the mad;
Dostoevsky stood up against a wall;
Crane jumping into a boat propeller;
Lorca shot in the road by Spanish
troops;
Berryman jumping off a bridge;
Burroughs shooting his wife;
Mailer knifing his.
-that’s what they want:
a God damned show
a lit billboard
in the middle of hell.
that’s what they want,
that bunch of
dull
inarticulate
safe
dreary
admirers of
carnivals.

***
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Charles Bukowski
Style

Le style est la réponse à tout.
L’approche neuve d’une chose terne et dangereuse.
Mieux vaut faire une chose terne avec du style qu’une chose dangereuse sans style.
Faire une chose dangereuse avec style, c’est ça l’art.

La tauromachie peut être un art.
La boxe peut être un art.
Faire l’amour peut être un art.
Ouvrir une boîte de sardines peut être un art.

Rares sont ceux qui ont du style.
Rares sont ceux qui peuvent le garder.
J’ai vu des chiens avoir plus de style que les hommes.
Bien que peu de chiens aient du style.
Les chats en ont à profusion.

Hemingway se faisant gicler la cervelle contre le mur au calibre 12, ça c’est du style.
Quelquefois les gens vous donnent du style.
Jeanne d’Arc avait du style.
Jean-Baptiste,
Jésus,
Socrate,
César,
Garcia Lorca.

J’ai connu en prison des gens qui avaient du style.
J’en ai connus plus en prison que hors de prison.
Le style, c’est une différence. Une façon de faire, une façon d’être.
Six hérons juchés sur leurs pattes dans un étang…
ou vous, qui sortez nu des chiottes, sans me voir.

*

Style is the answer to everything.

A fresh way to approach a dull or dangerous thing
To do a dull thing with style is preferable to doing a dangerous thing without it
To do a dangerous thing with style is what I call art

Bullfighting can be an art
Boxing can be an art
Loving can be an art
Opening a can of sardines can be an art

Not many have style
Not many can keep style
I have seen dogs with more style than men,
although not many dogs have style.
Cats have it with abundance.

When Hemingway put his brains to the wall with a shotgun,
that was style.
Or sometimes people give you style
Joan of Arc had style
John the Baptist
Jesus
Socrates
Caesar
García Lorca.

I have met men in jail with style.
I have met more men in jail with style than men out of jail.
Style is the difference, a way of doing, a way of being done.
Six herons standing quietly in a pool of water,
or you, naked, walking out of the bathroom without seeing me.

***
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[...]dit la fille en se penchant vers lui, un sein sortant de son corsage, collant une érection au soleil[...]
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ma meilleure amie traînant une valise de carton au son de la marche des rats du meublé

il faisait toujours trop chaud ou trop froid

à se les geler et les jeunes filles étaient amoureuses des combattants du dollar et je traînais ma valise en carton

à travers le Texas,l'Arizona,,la Louisiane, la Géorgie,la Floride,la Caroline du Sud j'étais cinglé

j'étais malade incapable d'affronter l'évidence et je finissais à picoler du gin sur les matelas crasseux de nulle part

à rendre les punaises alcooliques elles aussi je faisais des projets de suicide qui

échouaient, et je finissais avec des petits boulots fastidieux les heures comme des cibles réduites en bouillie par quelqu'un qui s'en foutait quelqu'un de plus intelligent que moi.

je ne pouvais pas demander à Dieu de me sortir de là

mais dieu que je vidais de bouteilles des centaines et des centaines de bouteilles emportées par les fleuves de nulle part et on peut dire ce qu'on veut des méfaits de la boisson mais sans elle je n'aurais jamais pu affronter ces contremaîtres aux yeux de rat et au front

étroit ces ouvriers qui se contentaient de leurs vacances et de leur assurance sociale le véritable esclavage humain de ces hommes qui ne savaient pas qu'ils étaient des esclaves et qui se croyaient les

élus c'était la bouteille et seulement la bouteille et toutes les bouteilles qui me permettaient de vivre

ça.

chaque jour

à rêver du soir où je serais de retour dans ma chambre allongé sur le lit dans le noir sans chaussures

à déboucher la bouteille et à boire avec délices la première gorgée pour chasser la pourriture la décrépitude

à allumer une cigarette et

à aimer les murs et la clarté de la lune

à travers la fenêtre j'inhalais le monde pourri et je l'exhalais juste comme

ça puis je reprenais la bouteille non pas faible mais fort:

une grande lampée reposant la bouteille:

chacun lutte

à

sa manière.
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Si vous désirez savoir qui sont vos amis, faites vous condamner à une peine de prison.
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La vie, parfois, est belle, mais que de fois cherche-t-elle à nous écraser.
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La première étape de l’apprentissage et de la création consiste à se défaire de l’enseignement.
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Dans l’histoire, les gens qui se voyaient comme des êtres humains sont probablement ceux qui ont fait le plus de mal. Plus que tous les autres. Je veux dire, éloignons nous du sacré et peut-être qu’avec un peu de chance on accédera au sacré. L’effort et le dévouement, ça ne suffit pas.
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Parfois, je tombe sur ces interviews d’écrivains qui parlent de leurs méthodes de travail et j’ai l’impression que ces gens poncent des meubles.
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Il n’y a pas d’issue ; il n’y a aucun moyen de gagner cette guerre particulière dans laquelle je me suis embarqué. Chaque pas m’envoie en enfer. J’imagine passer des journées difficiles et c’est alors que vient la nuit. La nuit tombe et les jolies femmes couchent avec d’autres hommes des hommes avec des têtes de rats’ des têtes de crapauds. Je fixe le plafond, j’écoute la pluie ou le son du néant et j’attends ma mort. Ces poèmes viennent de là. Quelque chose comme ça. Je ne serai pas entièrement seul si une personne au monde les comprend. Ces pages sont à vous.
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J’aimerais pouvoir changer d’humeur aussi facilement qu’on change de pansement et, si la sagesse était une bête sauvage, je la laisserais dévorer et recracher mon fragile cerveau.

« Les poètes ont la lourde tâche de régner la confiance du public. »
Warren G. French. Hiver 1959
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Dans mes moments de sobriété, quand je m’interroge sur le futur de l’art, j’en arrive à craindre que malgré les réserves des fourmis, le temps au contraire de ce que je viens d’écrire, ne lui joue un sale tour. J’entrevois le jour où on aura réussi à nous faire oublier que Van Gogh fut dans sa jeunesse un idiot magnifique. Le jour où l’on attribuera son échec final à un manque de pureté, de coeur et de perspicacité tout le contraire de ce qui est communément admis aujourd’hui.
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Tout allait de travers. Les gens s'accrochaient aveuglément à la première bouée de sauvetage venue : le communisme, la diététique, le zen, le surf, la danse classique, l'hypnotisme, la dynamique de groupe, les orgies, le vélo, l'herbe, le catholicisme, les haltères, les voyages, le retrait intérieur, la cuisine végétarienne, l'Inde, la peinture, l'écriture, la sculpture, la musique, la profession de chef d'orchestre, les balades sac à dos, le yoga, la copulation, le jeu, l'alcool, zoner, les yaourts surgelés, Beethoven, Bach, Bouddha, le Christ, le H, le jus de carotte, le suicide, les costumes sur mesure, les voyages en avion, New York, et soudain, tout se cassait la gueule, tout partait en fumée.
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Un être libre, c'est rare, mais tu le repères tout de suite, d'abord parce que tu te sens bien, très bien quand tu es avec lui.
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Un intellectuel dit une chose simple d'une manière difficile à comprendre.
Un artiste dit une chose difficile d'une façon simple.
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J'avais pour ami un jeune type, Bobby, un gamin pas méchant qui travaillait dans une librairie porno, et, accessoirement, comme photographe. Bobby avait des problèmes avec sa femme, Valérie. Un soir, il m'a téléphoné pour me dire qu'il m'amenait Valérie, qu'elle passerait la nuit avec moi. Au bout d'un moment, je les ai entendus arriver et s'arrêter devant mon appartement. Je me suis souvenu que Bobby m'avait raconté que, quand il avait présenté Valérie à ses parents, ceux-ci avaient fait une remarque sur sa robe - déclaré qu'ils l'aimaient beaucoup - et qu'elle avait répondu: " Ouais, et qu'est-ce que vous dites du reste ? " Elle avait alors levé sa robe au dessus de sa taille. Et elle ne portait pas de slip.
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J'suis retourné au lit. Mindy était chaude, son corps était chaud. Elle semblait endormie. J'aimais ça. Doucement, j'ai frotté mes lèvres contre les siennes. Ma queue s'est levée. J'ai senti ses siens contre moi. J'en ai pris un dans la bouche et l'ai sucé. J'ai senti le mamelon durcir. Mindy a bougé. J'suis descendu jusqu'à son ventre, jusqu'à son con, lentement.
J'avais l'impression d'ouvrir un bouton de rose. Ça c'est réel. Ça c'est bon. Comme deux insectes qui se rapprochent lentement l'un de l'autre dans un jardin. Le mâle opère sa lente magie. La femelle s'ouvre lentement. J'aime ça, j'aime ça. Deux scarabées. Mindy s'ouvre, elle mouille. Elle est belle. Puis je l'ai enfourchée. Ma bouche collée à la sienne, j'ai trempé mon biscuit.
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J'étais vieux, j'étais moche. C'était peut-être pour cela que je prenais tant de plaisir à planter mon poireau dans des jeunes filles. J'étais King Kong, elles étaient souples et tendres. Essayais-je en baisant de me frayer un chemin au-delà de la mort ? En allant avec des jeunes filles, espérais-je ne pas vieillir, ne pas me sentir vieux ? Je ne voulais pas vieillir mal, mais simplement quitter la partie, mourir avant que la mort ne me tombe dessus.
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