Ouvrir un livre de contes commence toujours par un amusement. On se réfugie sous sa couette à la venue d'un ogre menaçant, on fait de longues promenades dans des bois inquiétants, on est subjugués par l'éclat d'une baguette magique, mais aussi invités à de somptueuses fêtes
tout semble alors pensé pour notre distraction. Il arrive pourtant que l'aventure aille un peu plus loin et que l'on en tire quelques morales qui nous seront bien utiles, tout au long de la vie
Conte de Charles Perrault, lu par Julia Boutteville. Ce texte fait partie des Histoires ou Contes du temps passé également connus sous le nom des Contes de ma mère l'Oye, publiés en 1697.
"Les Contes scintillants, histoires de bijoux", une série originale de la Bibliothèque Nationale de France, en partenariat avec l'École des Arts Joailliers, soutenue par van Cleef & Arpels.
Coordination scientifique : Charline Coupeau
Coordination éditoriale : Constance Esposito
Réalisation, et générique original : David Federmann
Aide à la réalisation : Benjamin Orgeret
Illustrations © Artwork Elisa Seitzinger
Pour aller plus loin, rendez-vous sur le site des Essentiels de la BnF : https://c.bnf.fr/TRC
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Il était une fois un homme qui [...] avait la Barbe bleue : cela le rendait si laid et si terrible, qu'il n'était ni femme ni fille qui ne s'enfuît de devant lui. Une de ses Voisines, Dame de qualité, avait deux filles parfaitement belles. Il lui en demanda une en Mariage, et lui laissa le choix de celle qu'elle voudrait lui donner. Elles n'en voulaient point toutes deux, et se le renvoyaient l'une à l'autre, ne pouvant se résoudre à prendre un homme qui eût la barbe bleue. [...]
La Barbe bleue, pour faire connaissance, les mena [...] à une de ses maisons de Campagne, où on demeura huit jours entiers. Ce n'était que promenades, que parties de chasse et de pêche, que danses et festins, que collations : on ne dormait point, et on passait toute la nuit à se faire des malices les uns aux autres ; enfin tout alla si bien, que la Cadette commença à trouver que le Maître du logis n'avait plus la barbe si bleue, et que c'était un fort honnête homme.
Un Prince jeune et amoureux est toujours vaillant. Il entra dans une grande avant-cour où tout ce qu'il vit d'abord était capable de le glacer de crainte : c'était un silence affreux, l'image de la mort s'y présentait partout, et ce n'était que des corps étendus d'hommes et d'animaux, qui paraissaient morts. Il reconnut pourtant bien au nez bourgeonné et à la face vermeille des Suisses, qu'ils n'étaient qu'endormis, et leurs tasses où il y avait encore quelques gouttes de vin montraient assez qu'ils s'étaient endormis en buvant.
Le conte est difficile à croire ; mais tant que dans le monde on aura des enfants, des mères et des mères-frand, on en gardera la mémoire.
Il est, j’en suis d’accord, des femmes infidèles,
Et dignes du mépris que ton cœur a pour elles ;
Mais, si de deux ou trois le crime est avéré,
Faut-il que tout le sexe en soit déshonoré ?
De mille chagrins l'âme pleine,
Elle alla trouver sa Marraine,
Loin, dans une grotte à l'écart
De nacre et de Corail richement étoffée.
C'était une admirable Fée
Qui n'eut jamais de pareille en son Art.
Le Prince aida à la Princesse à se lever ; elle était tout habillée et fort magnifiquement ; mais il se garda bien de lui dire qu'elle était habillée comme ma mère-grand, et qu'elle avait un collet monté ; elle n'en était pas moins belle.
Le Prince au gré de son désir
La contemple et ne peut qu'à peine,
En la voyant, reprendre haleine,
Tant il est comblé de plaisir.
Quels que soient les habits, la beauté du visage,
Son beau tour, sa vive blancheur,
Ses traits fins, sa jeune fraîcheur
Le touchent cent fois davantage ;
Mais un certain air de grandeur,
Plus encore une sage et modeste pudeur,
Des beautés de son âme, assuré témoignage,
S'emparèrent de tout son cœur.
Trois fois dans la chaleur du feu qui le transporte,
Il voulut enfoncer la porte.
- On m'a assuré encore, dit le Chat, mais je ne saurais le croire, que vous aviez aussi le pouvoir de prendre la forme des plus petits Animaux, par exemple, de vous changer en un Rat, en une Souris ; je vous avoue que je tiens cela tout à fait impossible.
- Impossible ? reprit l'Ogre, vous allez voir.
Et en même temps il se changea en une Souris, qui se mit à courir sur le plancher.
Il la menaça de la battre si elle ne se taisait. Ce n'est pas que le bûcheron ne fût peut-être encore plus fâché que sa femme, mais c'est qu'elle lui rompait la tête, et qu'il était de l'humeur de beaucoup d'autres gens, qui aiment fort les femmes qui disent bien, mais qui trouvent très importunes celles qui ont toujours bien dit.
[Le Petit Poucet]
" Les hommes, disait-il, pour souffrit sont bien nés !
Peste soit du Boudin et du Boudin encore ;
Plût à Dieu, maudite Pécore,
Qu'il te pendit au bout du nez ! "
La prière aussitôt du Ciel fut écoutée,
Et dès que le Mari la parole lâcha,
Au nez de l'épouse irritée
L'aune de Boudin s'attacha.
Ce prodige imprévu grandement le fâcha.
Fanchon était jolie, elle avait bonne grâce,
Et pour dire sans fard la vérité du fait,
Cet ornement en cette place
Ne faisait pas un bon effet ;
Si ce n'est qu'en pendant sur le vas du visage,
Il l'empêchait de parler aisément,
Pour un époux merveilleux avantage,
Et si grand qu'il pensa dans cet heureux moment
Ne souhaiter rien davantage.
LES SOUHAITS RIDICULES.