Chloé Cruchaudet

Paul est un petit garçon presque comme les autres.
Il vient de déménager, et ne connaît encore personne.
Ce matin-là, il décide de suivre un chemin qu'il n'avait jamais pris avant.
Souvent l'aventure commence comme cela.

— Tu comprends, j'veux pas leur laisser ce plaisir-là... C'est moi qui déciderai du sort de ma carcasse, pas eux.
— Je suis ta femme, ta carcasse maintenant, c'est moi qui m'en occupe.

T'es stupide ou quoi ? T'as oublié qui t'étais ? T'as oublié ce qui pourrait t'arriver si tu te faisais remarquer ?

Les déserteurs ne sont pas amnistiés ... mais ne t'en fais pas ... ils le seront sûrement un jour ... faut attendre, c'est tout.

« - Bon, tu veux que je joue au pédé, quoi…
- Pas du tout…
- Comment tu veux que ça paraisse naturel ? J’suis un bonhomme, c’est tout ! » (p. 63)

« Quoi, ça ne te fait pas plaisir que je te désire ? / Je ne te fais pas envie… tu as envie d’être moi, c’est pas pareil. » (p. 152)

Déjà soif… Mon Dieu… si une bête s’approche, je ne l’entendrais même pas. Ne pas penser à la peur, me concentrer sur le rythme de mes pas. Me caler sur les battements de mon cœur. Un, deux… C’est étrange que l’on puisse voir la nature comme un paradis. Un, deux, un… L’odeur des végétaux en putréfaction… Cette lutte agressive pour la survie. Un cycle de vie et de mort assez cruel en fait

Savez-vous, c'est étonnant de voir que le Ritz reste le Ritz, même en temps de guerre ! ... Les vieillards, planqués et souffreteux comme moi, échangent des nouvelles du front autour d'une coupe de champagne ... les veuves rivalisent de charme ... les élégantes portent de hautes guêtres qui rappellent celles des combattants, assorties de bagues, de bracelets, faits avec des fragments d'obus ... Céleste, ne trouvez-vous pas cela étrange, dérisoire ? Vous les auriez vus se plaindre de la guerre en se goinfrant d'asperges à l'épi finement pignoché de mauve et d'azur ...

p. 72-74

Mes phrases sont comme vos caisses, toute la vie ne rentre pas dedans …Il faut faire des sacrifices!

L'incipit, c'est comme tremper le doigt dans le plat avant la dégustation

- Toute cette matière, il faut que je la décortique, la condense l'étire ... que j'essaye d'en extraire toute la beauté, en faisant l'effort de lui prêter toute l'attention du monde ... Même les moments les plus infimes et anodins. Le temps que les retrouve, ça macère ... Ils deviennent encore plus intenses ... que lorsqu'ils étaient dans le présent ...
- C'est un drôle de travail que vous faites là. C'est comme si ... vous essayiez de retenir le temps par les cheveux !

(pages 98 et 99)

Il faudrait poupoir mettre de côté ... tout ce que nous savons sur ces objets... changer d'angle ... pour comprendre la nature véritable des choses ...
Avez-vous remarqué ? Il y a des moments de la vie...où une sorte de beauté naît de la multiplicité des ennuis qui nous assaillent ...

pages 48 et 49)

- J'en étais sûre ... Tu t'es fait proustifier !
- Prousti ...quoi ?
- Je l'ai fréquenté l'animal ... Il t'emberlificote dans ses mots ... C'est comme si on était ... englué dans du miel ... On s'en rend même pas compte ... On le sert, on le sert, nuit et jour, on est épuisé, mais ses mots vous anesthésient le cerveau ...

(page 19)

Puisque vous avez la bonté de trouver dans mes livres ... quelque chose d'un peu riche qui vois plaît ...dites vous que cela est dû ... précisément ! ... À cette sur-nourriture que je leur réinfuse en vivant ... ce qui matériellement se traduit pars ces ajoutages.


(page 77)

Les vieillards, planqués et souffreteux comme moi, échangent des nouvelles du front autour d'une coupe de champagne ...Les veuves rivalisent de charme...
Les élégantes portent de haute guêtres qui rappellent celles des combattants... assorties de bagues, de bracelets, faits avec des fragments d'obus...
...Céleste, ne trouvez-vous pas cela étrange, dérisoire ?

(pages 72 et 73)

Elle a trop vieilli, cette chère âme. Je préfère son souvenir.

(page 41)

Ici, on ne déplace pas un grain de poussière sans ma permission.
Mon asthme, comprenez-vous.
J'ai la phrase longue, mas le souffle court . Ha ! Ha !

(page 32)

- Et tu crois que cette puanteur va me rendre plus gaillarde ?
- Allez ...'Fais pas ta fine bouche ! C'est Paris ! Tu verras, les riches aussi sentent fort. D'autres odeurs, des parfums capiteux ...

(page 12)

Tu sais pourquoi chez nous on ne plaint pas les orphelins ?
...C'est parce qu'ils deviennent les hommes les plus forts de la tribu. Ce sont les meilleurs chasseurs. Les plus malins. Les plus coriaces.


(page 51)

Un soir, je me suis assise à table avec eux et j'ai osé une question.
Je leur ai demandé s'ils pensaient que ma génération, notre génération, renfermait des a priori, des distances, des jugements quant à la différence, aux différences en général.
Ils ont tous éclaté de rire. Ils m'ont parlé du monde, du Net, des réseaux sociaux, de leur façon de communiquer, de s'ouvrir aux autres, de s'intéresser à eux.
Ils ont dit que bon, c'est vrai, OK, ils ne s'y prennent pas toujours très bien, mais que nous devions apprendre à leur faire confiance et à nous faire confiance aussi sur ce que nous leur avons appris.
Le bien, le mal, ils savent ce que ça veut dire, par contre, les différences...ils n'en ont rien à faire. J'en ai pris plein les dents, mais plein les yeux aussi. On dit beaucoup de choses sur eux, et pas toujours du positif.
Moi, je ne dis plus rien, je les regarde, j'ai décidé de suivre leur conseil, de leur faire confiance.
Ces ados, nos héros d'hier, d'aujourd'hui et de demain. On va l'admettre, mon fils, toi et moi, on les kiffe. (L'Enfant à particule par Catherine)