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4.07/5 (sur 72 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1965
Biographie :

Christine Bard est une historienne française.

Elle étudie l'histoire à l'Université de Lille III puis prépare sa thèse, sous la direction de Michelle Perrot, à l'Université de Paris 7. Elle travaille sur l'histoire des féminismes en France entre 1914 et 1940. Cette thèse soutenue en 1993 est publiée sous le titre "Les Filles de Marianne", chez Fayard.

En 1995, elle devient maître de conférences en histoire contemporaine à l'Université d'Angers. Entre 2000 et 2005, elle est membre junior de l'Institut universitaire de France. En 2004, elle est élue professeure des universités (histoire contemporaine), à l'Université d'Angers.

Directrice de la Maison des sciences humaines à Angers, elle est aussi membre du Centre de Recherches Historiques de l’Ouest (CERHIO) à l'Université d'Angers, et membre du Centre d'histoire de Sciences Po (Paris), où elle est directrice de recherche.

Elle est également la coordinatrice scientifique de Musea, musée virtuel d'histoire des femmes et du genre, édité par l'université d'Angers, pour lequel elle a notamment conçu deux expositions: "Femmes au masculin" et "Visages du suffragisme français".

Elle pilote le programme de recherche GEDI (Genre et discriminations sexistes et homophobes) de 2014 à 2017.

Christine Bard est pacsée depuis 2001 avec Corinne Bouchoux, sénatrice (EELV) de Maine-et-Loire.

Twitter : https://twitter.com/christine_bard?lang=fr
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8 avr. 2022 Conférence de Christine Bard, Professeure à l’Université d’Angers (Temos), autrice de La révolution féministe et Les garçonnes. Avec la participation de Sabine Lambert et Héloïse Morel, membres du Planning familial. Animation : Louise Fromard.


Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
"Dans ma bulle, le romantisme a pris une gifle,
Les actrices de film X sont devenues des artistes.
Dans ma bulle on critique les femmes en jupe
Mais t'as pas besoin d'venir d'la ZUP pour te faire traiter de pute.
Dans ma bulle, ça parle cash, ça partage, ça parle mal,
ça part au quart de tour, ça part au chtar,
Dans ma bulle, l'amour est en garde à vue,
Non y'a plus de love dans les rues de ma bulle."

Diam's, Dans ma bulle, 2006
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La garçonne, fille des villes, naît à la croisée des espérances et surtout des incertitudes que provoque l'entrée dans le véritable XXe siècle, au moment "où le traumatisme social se mue en traumatisme psychique". Son invention relève de l'exorcisme. aussi peut-on se demander si elle n'a pas été crée pour mieux être détruite.
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C’est un pantalon certes protecteur mais pas émancipateur que l’on découvre dans ces témoignages. Et en France, ce pantalon n’est en rien contradictoire avec le voile islamique. Le pantalon, dès lors qu’il devient obligatoire, n’est plus porteur des valeurs héritées de son passé militant. Le vêtement de la résistance, aujourd’hui, est visiblement la jupe. La presse pour adolescentes abuse de l’expression « revendiquer sa féminité » (porter une jupe), vocabulaire révélateur d’une difficulté vaincue au prix d’un combat. Le film La journée de la jupe (2009), avec Isabelle Adjani dans le rôle d’une enseignante en jupe, réclamant pour libérer les élèves qu’elle a pris en otages l’institution d’une « journée de la jupe », montre bien le problème : le pantalon aujourd’hui présente des similitudes avec le voile. L’imagination du réalisateur, Jean-Paul Lilienfeld, rejoint la réalité.
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Ainsi la poétesse Héra Mirtel, qui publie en 1920 aux éditions de la Matrie "De la patrie à la matrie ou du bagne à l'éden", où elle évoque l'âge d'or révolu du "temps de la Matrie, qui précéda de plusieurs siècles la Patrie où régna la Mère, qui précéda de plusieurs siècles la Patrie où règne le Père, chaque femme croyait enfanter des frères et des soeurs aux enfants des autres femmes". L'enfer patriarcal est symbolisé par une femme dépravée qui séduit les hommes rn leur ôtant toute volonté. La spectatrice de cette décadence crée une colonie matriarcale fondée sur des règles saines. Elle oppose la maternité, symbole de la régénération morale, à la sexualité, assimilé à l'"ordure", avec quelques images antisémites à l'appui.
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Mais on ne peut négliger ce fait essentiel, déjà souligné pour le travestissement : une femme qui se masculinise s’élève dans la hiérarchie des valeurs. Elle gagne un pouvoir symbolique. Un homme qui adopte un vêtement féminin descend la même échelle, perdant volontairement un peu de son pouvoir, en s’approchant du statut féminin. L’une se fait sujet, l’autre se fait objet. Et il en sera ainsi aussi longtemps que notre culture reconnaîtra la « valence différentielle des sexes » comme un des principes organisateurs. La différence des sexes est en effet également une hiérarchie des sexes. L’universalisation de la jupe, après celle du pantalon serait un signal fort de réduction de la différence des sexes. On en est encore loin.
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Le pantalon obligatoire pour les adolescentes, manière d’éviter la sexualisation du corps féminin enjuponné, n’est pas réservé aux « quartiers difficiles ». c’est un mouvement profond, issu d’une culture partagée par les jeunes. Les injonctions religieuses y ont leur part. mais l’impact de la pornographie aussi. On s’en doute, c’est la gestion de la sexualité juvénile qui est difficile, entre tabous persistants et injonctions à avoir une sexualité affranchie. Du comportement « conforme » attendu du groupe de pairs dépend la réputation, véritable mot clé. La fille en jupe, comme hier la fille en pantalon, aura mauvaise réputation. Porter une jupe, c’est « allumer », « chercher » le regard. C’est se prendre pour une femme adulte.
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Parmi toutes les raisons qui poussent des féministes – et non pas les féministes en général – à « revendiquer » le pantalon, il en est une, fondamentale, qu’il est important d’expliciter d’emblée : le pantalon est un vêtement fermé. Ne nous laissons pas abuser par le « pantalon féminin » du XIXe siècle, qui désigne en réalité une culotte du dessous, généralement fendue, c’est-à-dire ouverte. Le passage à la culotte fermée précède de peu le triomphe du pantalon féminin et même l’annonce, d’une certaine manière.
Les hommes portent donc un vêtement fermé, et les femmes un vêtement ouvert. Contrairement à ce que suggère l’envolée froufroutante de Marilyn Monroe sur une bouche de métro, la jupe soulevée est le cauchemar des femmes ordinaires… Le vent, de même que les accidents, les chutes, et de nombreuses activités et postures, sportives ou non, outragent la pudeur. Le rapport entre les sexes est aussi engagé par cette dissymétrie vestimentaire, dès les jeux enfantins (la peur des jupes soulevées), et pour la vie. L’ouverture du vêtement féminin évoque la facilité de l’accès au sexe féminin, sa disponibilité, sa pénétrabilité.
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Enfin, si les symboles de la foi religieuse sont bien identifiés, il est beaucoup plus difficile de reconnaitre ce que nos habits ordinaires peuvent avoir de symbolique. La question est rarement posée, parce qu'elle dévoile une codification sociale subtile que l'on respecte en général sans la commenter, sauf sous l'angle de la réprobation esthétique et morale...(le "mauvais genre", le "mauvais goût").
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Leurs arguments les plus forts, les féministes les empruntent aux hygiénistes, soucieux de sauvegarder l’avenir et la santé de la « race », et en particulier de celles qui la reproduisent. En 1899, Hubertine Auclert s’appuie sur la thèse de l’une des premières doctoresses, dont les recherches sur le corset montrent qu’il « comprime les organes, refoule en dedans les côtes, provoque des troubles respiratoires, développe l’anémie, la chlorose ». Une voie moyenne est défendue par Inès Gaches-Sarraute, qui crée le corset abdominal ou hygiénique, lequel fait le ventre plat, évitant la ptôse du bas-ventre. Bien qu’il creuse le dos, il rencontre un succès certain. Plusieurs thèses de médecine apportent aux féministes des arguments de poids en faveur de la disparition du corset, du raccourcissement de la robe, de la jupe-culotte et de la culotte-cycliste.
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Les limites de la libération des corps sont déjà perceptibles. La beauté reste un atout extraordinaire, que l’on préfère sous-estimer tant elle favorise celles et ceux qui en sont dotés dans toutes les interactions sociales. Le vêtement étant devenu signe du corps, c’est le corps lui-même qui doit être à la mode. Le look reste déterminant, chacun doit s’en sentir responsable, quitte à faire appel à un service de relooking. Le vêtement reste un marqueur social. Enfin, l’érotisation du corps (féminin, bien plus que masculin) à laquelle la presse féminine et masculine conduit s’avère difficile à gérer au quotidien. C’est dans cet univers resté contraignant, notamment au travail, que les codes de genre se maintiennent.
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