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Critiques de Christine Jordis (44)
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Gandhi

Une biographie intéressante sur la vie de Gandhi. Luttant en Afrique du sud en tant qu'avocat contre un racisme virulent, puis en Inde pour l'indépendance, l'abolition des castes, et le rejet de la violence.

Une grande âme dont se sont inspirés Martin Luther King et Nelson Mandela, une vision de l'humanité ayant des airs d'utopie.

Il reconnaît ses faiblesses et ses échecs, la tâche est tellement immense.

Faire de l'agriculture le tremplin vers une humanité plus juste, se détourner du matérialisme qui écrase les plus faibles et enrichit les dirigeants. Ne plus considérer la société de consommation comme un exemple de progrès. La vérité est ailleurs.

Un sage qui fait de la politique ou un homme politique qui veut devenir sage ? Gandhi est tout à la fois.



Mais que reste-t-il des idéaux de Mahatma Gandhi dans l'Inde d'aujourd'hui ? Une belle histoire?



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L'aventure du désert

L'aventure du désert, ou la porte ouverte vers la connaissance de soi, par la mise en parallèle de la vie de deux hommes. le père Foucauld d'un côté et TE Lawrence de l'autre.

Les deux hommes aspirent à se perdre dans une solitude plus vaste que la leur. le cheminement est différent, l'un cherche Dieu, l'autre le dépassement de ce qu'il est jusqu'à sa négation même !

Effrayant résultat dans les deux cas, les deux sortent de l'humanité, dans ce qui semble être, non pas une extase, mais une douleur inquiétante. La fascination pour la solitude et l'ascèse mise en place pour parvenir à ce dépassement font froid dans le dos.

La méditation, l'élévation de l'âme, dans ces deux cas sont démesurées. Ces deux hommes se récusent en tant qu'homme, nient leur état, l'un veut trouver Dieu, l'autre veut simplement s'éloigner de sa condition d'homme, d'être pensant. Son plus grand désespoir est d'ailleurs de ne pas parvenir à ne plus penser ! « être libéré de la pensée », atteindre le « vide que rien ne remplit ».

Pour y parvenir : privations, et châtiments corporels pour TE…Une image de la spiritualité que je ne partage pas du tout, mais ce n'est là que mon sentiment, ils étaient maître de leur destin, et considéraient que seule cette voie était convenable à leurs aspirations…Le problème est que même dans ce dénuement extrême, ils ne semblèrent jamais heureux…

Livre magnifique sur deux hommes hors du commun…

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Impressions japonaises: Un pas vers le moins

Difficile dans une relation de voyage au Japon de ne pas tomber dans les lieux communs et les clichés. Christine Jordis le reconnait elle-même : "J'ai tenté d'éviter les quelques pièges tendus au débutant, à l'étranger : ces évidences que profèrent tant de voyageurs extasiés ou même les vieux routiers du Japon. le côté naïf, plaisant sans doute, que je revendiquais au début de ce récit, aujourd'hui, alors que j'en atteins la fin, me séduit moins." peut-on lire en conclusion de son livre. Pourtant l'idée de suivre la vie du moine Kukai est très judicieuse. Car, à travers ce prisme, l'auteure nous entraîne à Kyoto et dans les environs, où le moine a vécu et développé sa vision du bouddhisme ésotérique Shingon. Elle nous emmène également dans le temps, au 9e siècle, cette époque de tensions, troublée par les guerres, où le bouddhisme commençait à bien s'implanter dans l'archipel. On y apprend une foule de choses sur ce moine hors du commun et la secte Shingon qu'il a créée. On appréciera ici la large documentation et les recherches qu'elle a dû effectuer. Pourtant, là encore, on reste à la surface car, comme elle l'avoue elle-même, elle n'est pas spécialiste du bouddhisme. le lecteur la suit donc dans ses découvertes de profane, comme peut-être, il le ferait lui-même, ce qui est à mon avis un peu mince pour un récit de voyage.

Il manque à ce livre une dimension. Elle fait souvent référence à Nicolas Bouvier, à Roland Barthes ou à Paul Claudel pour étayer son propos, mais on reste un peu sur sa faim. Heureusement que le choix du parcours de vie de Kukai comme fil narratif est là pour éveiller notre intérêt. j'ai été particulièrement sensible au passage du Mont Koya, me rappelant des souvenirs personnels de voyage, comme l'obscurité sur les temples au clair de lune, dans un silence extatique. Je comprends plus facilement son émotion et ses élans bouddhistes sur le temps qui s'efface, dans la contemplation. C'est une expérience spirituelle et ce n'est pas rien.

En résumé, ce qui sauve le livre est certainement cet aveu de faiblesse, ce côté naïf assumé de profane qui découvre le Japon et le bouddhisme. On pourra regretter en revanche un certain manque de profondeur.
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Gandhi

Ce petit livre est le complément idéal de l'autobiographie de Gandhi - Mes expériences de vérité -. Il dispose de plus d'un petit cahier central de photographies et de quelques cartes. Il retrace de façon claire, dans une langue très accessible, la vie du Mahatma, en des chapitres très courts dont le contenu est résumé dans le titre ; ce qui permet de retrouver très facilement un moment de la vie de Gandhi. Christine JORDIS a également doté son livre d'une bibliographie fournie, pour qui voudrait aller plus loin dans la découverte de Gandhi, de son combat et de l'Inde de son époque.
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Gandhi

Comment un simple mortel peut changer le monde en prenant simplement sa part de responsabilité. La vie de Gandhi apporte un témoignage fort à cette question éminemment d'actualité.
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Gandhi

Un homme comme ça il y en a un par siécle . Cet apotre de la non violence , de la tolérance , de l'écoute de l'autre , représente le summum de l'humanité . Il faut lire ce livre pour réelement prendre conscience de ce qu'il représentait à l'époque pour le monde entier . En ces temps de populisme renaissant , il est nécessaire defaire ce retour vers l'essence méme de la nature humaine . Remarquable livre sur un étre d'exception .
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Prudence et passion

C'est la première fois de toute l'historie de mon blog (10 ans d'existence) que je mets une telle note et ça me coûte. Quand je n'aime pas un roman, j'essaie toujours d'argumenter, pour commencer, parce que ce qui ne me plaît peut très bien plaire aux autres, et puis j'essaie de dégager des points positifs, il y en a toujours quelques uns. Pas ici. Je n'ai rien aimé, ni le fond, ni la forme, ni les idées, ni la transposition. Rien.



Tout d'abord, la part de roman est négligeable. En entamant ma lecture, j'ai même vérifié que j'avais bien le premier chapitre sous les yeux, et non une préface. Il s'agirait plutôt d'un essai ou d'un pamphlet politique qui décortique l'actualité, et tout y passe, des gilets jaunes aux réfugiés, en passant par Polanski, pour faire bonne mesure. Les idées sont clairement orientées à droite, ce qui aurait pu ne pas me gêner en soi, s'il y avait quoi que ce soit de nouveau ou de véritablement interessant dans ce qui est dit, si la plume n'était pas si alambiquée, prétentieuse, avec en prime, toujours un petit arrière-goût de non-dits qui trouvera son apogée dans une phrase d'un racisme extrême. À partir de ce moment-là, j'ai commencé à sauter des passages entiers...



Si j'ai continué, c'est parce que, bien sûr, j'attendais qu'il soit question de Jane Austen. Elinor (ici Éléna), qui est un de mes personnages préférés, porte ce discours, ce qui la rend évidemment assez détestable, Edmund est un homme lâche et sans intérêt et le colonel Brandon n'est qu'un vieux pervers... Pour comprendre comment on a pu en arriver là, il me faudra parcourir les toutes dernières pages de l'ouvrage, la postface, dans laquelle l'auteur nous brosse un tableau de Jane Austen et de son oeuvre qui est aux antipodes de ma propre vision. Décidément, il sera impossible de nous réconcilier. Et quand je lis sa conclusion, qui prône "un sain retrait en soi", je ne peux m'empêcher de penser qu'elle aurait peut-être dû, ici, se l'appliquer à elle-même.



Comme j'ai du mal à rester sur une note aussi négative, je vous conseille malgré tout de vous faire une idée par vous-même si jamais vous croisez ce livre en librairie, le premier chapitre et la postface étant parfaitement représentatifs du roman dans son ensemble.
Lien : http://janeausten.hautetfort..
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Une vie pour l'impossible

Comme il est des vies qu'il est difficile de résumer il y a des livres où l'on se butte à décrire les dimensions où ils nous emportent. Un simple merci à Christine JORDIS, pour qui les mots ne sont ni manie ni magie, permettra peut-être de ne pas dénaturer la grâce de ces portraits trempés dans l'existence, de l'ensemble de cette vie de laquelle il sera difficile de se détacher.
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Paysage d'hiver

Entre récit de voyage et biographie, l'autrice nous mène sur les traces de Chusa, homme aux mille facettes. Personnage fascinant qui a marqué la Corée par son engagement.

Avec ce roman, avec ce calligraphe d'exception, c'est un grand voyage qui s'annonce, dans le temps, l'espace, intérieur.

À ne conseiller qu'à ceux qui veulent apprendre de ce grand sage, qui veulent aborder le confucianisme et qui connaissent déjà un minimum Kim Jeong-hui.
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Paysage d'hiver

Avec Christine Joris, le lecteur se déplace dans le temps, l'espace et surtout la pensée et le "ressentir" en compagnie d'un sage Kim Jeong Hui qui survit aux obstacles, aux malheurs, s'engage alors qu'il est en exil, s'ouvre au monde alors qu'il est reclus, s'adonne à la calligraphie qui, plus qu'un art est un mouvement, allie émotion et réflexion, beauté, plénitude et maîtrise de soi. Ce paysage d'hiver est un paysage en mouvement, symbolise le chemin vers la vieillesse, le souffle de vie, l'accomplissement de soi, l'effort vers la plénitude. C'est du moins ce que j'ai compris et ressenti.
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Une vie pour l'impossible

Passons sur le titre, qui à première vue, rappelle les pires Guillaume Musso. Car il n’en est rien. Christine Jordis nous convie à la découverte d’un personnage, ou plutôt d’un être humain ayant existé, Henri de Foucaucourt, né à l’aube du 20ème siècle et mort à son crépuscule. Témoin de l’Histoire il aurait pu être, témoin d’une histoire universelle, celle d’un être humain cherchant la libération de soi et des contingences sociales, il a été. Ne nous méprenons pas, nous ne sommes pas ici dans un “Into the wild” fait Histoire, mais dans la quête personnelle d’un personnage ayant participé à la grande marche du monde tout en en refusant les codes temporels, restant fidèle à une morale de comportement toute personnelle.



Tour à tour instructeur, champion hippique, aventurier, combattant, commerçant, banquier, missionnaire… Mais exilé, toujours. Quelles que furent les nombreuses vies d’un être hors du commun, une fut sa quête : celle de l’absolu, celle du soi, bien loin des ors d’une lancinante tragédie bourgeoise ou aristocrate – bien qu’il soit bien né –, mais au plus près d’un homme qui a fait son temps tout en vivant dans un autre. Le temps d’un esprit chevaleresque parfois suranné, dans le sens valeureux du terme et non romantique, celui d’un homme porteur de valeurs : celle de penser à se saisir soi en saisissant l’autre, qu’il soit Druze, combattant, Inuit…



Véritable directeur des ressources humaines de son unité dans la Seconde Guerre Mondiale, il a su faire sienne la maxime selon laquelle on ne peut demander à ses hommes de faire ce qu’on n’est pas capable de faire soi-même. Certainement pas gaulliste, encore moins pétainiste, mais fidèle à la liberté, il fut un combattant irrésolu : contre la barbarie nazie, contre l’occupant anglais, de la Syrie à Mers el Kébir, pour lui, pour ses hommes, pour le respect d’un choix de jeunesse. Un homme Inclassable, historiquement parlant, si ce n’est, toujours, sous cet angle d’une chevalerie dans un siècle qui a délaissé les mousquets pour les tapis de bombes : respectueux de son prochain comme il pouvait l’être de lui-même, préférant la preuve par l’action à tous les discours dont il s’est toujours méfié, marquant sa distance et sa défiance envers la politique car il est homme. Chevalier toujours, anachronique parfois, universel tout le temps.



Sous le couvert d’une biographie, Christine Jordis sait toucher chacun de nous, pour peu que le lecteur voie d’un bon œil voler les conventions sociales, considère chaque individu comme pouvant accomplir son destin personnel selon ses propres termes ; pour peu que le lecteur comprenne que rester libre ne signifie pas être lâché sans foi ni loi en plein monde, mais de mettre sa foi et sa loi au service de sa responsabilité envers le monde, mais aussi envers soi-même. Un destin lié à une seule idée : la fidélité. La fidélité au respect gagné parmi les hommes, la fidélité à soi. Qu’importent les récompenses.



On pardonnera aisément à l’auteur certaines langueurs et répétitions dans son commentaire parfois didactique des actions de M. de Foucaucourt, tant ces “explications” rendent la lecture plus limpide et la compréhension de la logique d’un personnage aussi insaisissable plus commode. Un personnage en quête d’ataraxie, de la Syrie au Pôle Nord en passant par le Centre de la France, en quête du bout de soi, de libération, de vivant, mais toujours condamné, limité par sa propre propension au mouvement, au défi, à l’optimisation. Un personnage qui ne saura trouver la paix dans un monastère, ni dans le temps de l’amour, qu’il n’a su prendre. Incapable mari, insoluble dans la vie “rangée” du mariage et des manières, oui, mais aussi capable de la plus grande fidélité, celle de sauver de la faillite une belle famille qui ne lui ressemble que si peu. Avoir le sentiment du devoir accompli pour avoir le sentiment du soi accompli. Qu’importe presque si l’amour reste sur le bas-côté de la grand’route de cet homme : non qu’il n’ait aimé, mais qu’il n’ait su rester.



M. de Foucaucourt incarne sous la plume de Christine Jordis une voie personnelle qui ne peut manquer de faire écho à quiconque trouve de l’inanité dans une vie civilisée et urbaine qui impose des répétitions sans but, des renoncements sans dessein, si ce n’est le trépas qui nous attend tous. Ce n’est pas pour rien que l’auteur ne révèle le nom de son héros – finalement extraordinairement ordinaire – qu’à pas feutrés, car, bien loin de la biographe, elle se pose en contemptrice de nos êtres : touchant du doigt la contradiction fondamentale entre nature et culture, elle questionne notre capacité à placer nos valeurs hors du quotidien, hors des figures imposées, et nous demande de poser leur cohérence quelles que soient les situations.



Parce qu’Henri de Foucaucourt pourrait être vous, moi, n’importe quel quidam, son message devient universel : quelle est la responsabilité d’un homme face à lui-même ? Pas uniquement dans les morceaux de bravoure que sont les grandes batailles ou les grands desseins, mais dans cette idée simple : comment puis-je me mettre à la place de l’autre si je ne suis pas moi-même ? Un roman qui satisfera donc les férus de destin, les férus d’Histoire, les férus d’histoires, mais aussi les insatisfaits, qui voient jour après jour l’humain libre s’enfouir sous les éboulis des obligations quotidiennes jusqu’à oublier sa propre nature. Celle de l’impossible. Finalement, ce titre à la Guillaume Musso n’était pas si ridicule. Il m’a fallu un peu plus de 400 pages passionnantes pour le découvrir. Vous aussi, peut-être.
Lien : http://www.madamedub.com
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Automnes : Plus je vieillis, plus je me sen..

Très mitigé sur la démarche de l'auteur qui consiste à clouer au pilori l'attitude de la société vis à vis de la vieillesse en convoquant un mélange improbable de poètes anglo saxons, Powys et Blake, et de vieux chinois, Confucius et Lao Tseu. Hasardeux itinéraire, teinté de nouvel âge, qui a eu du mal à me convaincre.



Ajoutons que l'ouvrage flirte avec le sexisme, déployant largement le phénomène du vieillissement comme concernant surtout les femmes. Celles qui ne se reconnaissent plus face à leur miroir, qui ne sont plus rien sans la séduction. Citer sans cesse Simone de Beauvoir ne récupère pas une impression de caricature bien sentie.



L'opus qui m'a paru finalement un peu suffisant et inutile aux premiers concernés. Conseiller aux personnes âgées de devenir le brin d'herbe qu'ils ou elles regardent de la fenêtre de leur Maison de Repos apporte peu de réconfort à mon sens. Mais ceci n'est que mon avis...
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Bali, Java, en rêvant

Ce livre m'a vraiment fait rêver, non seulement en me donnant l'envie de visiter ces pays, mais aussi celle d'approfondir l'étude de la philosophie orientale et la manière dont elle imprègne malgré tout notre société occidentale.

C'est un de mes coups de cœur.
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Promenades anglaises

Nous suivons l’auteur au fil de ses voyages & explorations : paysages et réminiscences historiques, littéraires et picturales se mêlent au fil des pages à des réflexions sur les particularités anglaises (doux passages sur l’excentricité britannique !) et sur l’acte de voyager et de découverte. J’ai beaucoup apprécié le souci que Jordis prend à nous faire voyager à travers le temps autant qu’à travers l’espace : ses va-et-vient entre la nostalgie des beautés du passé et la comparaison avec l’époque moderne offre un point de vue intéressant sur l’Angleterre, bien souvent réduite à Londres dans l’esprit des Français.



Ce livre fait à la fois office de récit et de guide : aussi, si vous souhaitez découvrir l’ambiance de la bibliothèque du British Museum avant sa fermeture, les jardins de Vita Sackville- West, la ferme de Beatrix Potter, les enchantements de Glastonbury, le presbytère des sœurs Brontë, les promenades de Keats, la région des Lacs célébrée par Austen et Wordsworth, Chaldon Herring (le chaudron des sorcières), les pierres de Manchester, la forêt de Sherwood, ou les paysages ayant inspiré Constable… Ce petit livre est fait pour vous et garni de cartes vous permettant de vous déplacer mentalement. Je regrette simplement l’absence de quelques clichés, qui auraient développé encore un peu plus mes rêveries.
Lien : http://www.delitteris.com/in..
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Promenades anglaises

J'ai découvert Christine Jordis l'année dernière avec Gens de la Tamise. J'avais beaucoup aimé. Elle a travaillé au British Council à Londres et est spécialiste de la littérature anglaise.

Promenades anglaises est vraiment bien écrit. C'est entre l'essai et le livre de voyage érudit. En quatre zones géographiques, l'auteure déambule dans l'Angleterre surtout victorienne avec son insularité, son aristocratie, sa révolution industrielle avec ses nouveautés et ses méfaits, ses utopies aussi, son architecture, ses cimetières, ses spectres, la Tamise, son climat, sa poésie et sa littérature mais aussi ses cataclysmes. Elle convoque Dickens, Henry James, Trollope, D.H. Lawrence, Jane Austen, les sœurs Brontë, Virginia Woolf , des peintres comme Constable.

Christine Jordis me fait découvrir une île enveloppée de pluie et de nuages, de pierres moussues, de jardins fleuris, de ruines, de fantômes érudits ; un paysages de livres, une échappée vers l'ailleurs.

J'ai gardé les yeux grands ouverts devant cette société où des peuples se juxtaposent sans vraiment se rencontrer, cette société en mutation tournée vers le profit, féroce.
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William Blake ou l'infini

Le monde que nous contemplons est un monde de vision car vous portez en vous votre ciel et votre enfer et tout ce que vous regardez, même si cela parait être en dehors, est en dedans, dans votre imagination.

William Blake



Pour voir autre chose, il suffit de remplacer une imagerie matérielle en imagerie spirituelle en minimisant pour cela toutes nos approches sensitives fabriquées par notre quotidien.



Il existe deux mondes celui ou nous vivons et que nous validons comme étant celui de notre devenir et celui des esprits et de leurs fantaisies.



Aux yeux de l’homme d’imagination, la nature est l’imagination même.



Pour celui qui sait voir le monde est ouvert à l’infini.



Les autres n’ont qu’une approche bloquée, biaisée et ne voient rien d’autres que les clichés de leurs époques.



"Pour moi, ce monde n’est qu’une vision continue de la fantaisie ou de l’imagination, et je me sens flatté que l’on m’en impute l’idée."



L’imagination est une sensation spirituelle contenant l’espace, le temps et tous les mondes qui existent en nous.



Un autre niveau de conscience insérée dans une hiérarchie progressive passant d’un état de demi-sommeil à celui d’éveil.



"J’étais Socrate, une sorte de frère, j’ai du avoir des conversations avec lui, comme avec Jésus Christ. J’ai le vague souvenir d’avoir été avec l’un et avec l’autre. "



Une citation jugée par des contemporains hostiles à tout changement comme étant le produit d’un génie mais trop dépourvu de lucidité divaguant au fil de l’eau de ses états d'âmes.



Un décalage difficile à accepter dans un XIXe siècle moralisateur et conformiste en pleine ascension matérialiste.



Selon Blake Rousseau s’est trompé, l’homme est mauvais interné dans un environnement n’étant qu’enfermement, souffrance, cauchemars, vision d'horreur, dépression, apocalypse, tourbillons et ténèbres.



Des maux installés durablement depuis la nuit des temps.



Au plus loin de l’allégresse et de l’élévation d'un monde n’appartenant qu’à soi, ôté de sa médiocrité dévoilant tel un nouveau dieu des images inconnues.

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Gens de la Tamise

Cette année, je prévois de lire quelques auteurs anglais. Et cet essai de Christine Jordis va m'y aider.

La littérature, cette force obscure qui nous tient éveiller jusqu'à faire des nuits blanches. N'y voyez aucune perversité. La littérature a ses fans, son réseau.

J'ai entamé ma découverte de la culture anglaise par Virginia Woolf. Excusez du peu. Dans cet essai, l'auteure analyse la littérature anglaise du XXe siècle. Ses audaces, son humour, son souci esthétique. Elle fait référence à la communauté du Bloomsberry Group, dont les membres sont issus majoritairement de l'Université de Cambridge, groupe qui s'est maintenu jusqu'au début de la seconde guerre mondiale.

La littérature britannique s'est développée, s'est transformée avec la société. L'histoire violente de ce siècle a laissé des traces. Elle a dressé un tableau moral et social. Elle s'est pénétrée de la science psychanalytique, a parfaitement assimilée l'esprit de son temps. Tout en conservant son humour parfois noir.

La littérature anglaise témoigne, s'engage. Elle est vertige.

Cet essai est une exploration des auteurs marquants de ce siècle jusque dans les années 90.

En fin de volume, quelques incursions dans les pays du Commonwealth.





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Promenades anglaises

L'auteure, spécialiste de littérature anglaise, relate ses impressions liées à la visite, sur des années, de diverses régions d'Angleterre. Elle évoque la vie de nombreux écrivains, peintres... Le tout est très vivant, jamais "simplement charmant" car il y a beaucoup de profondeur dans ses remarques. J'ai pris le temps de lire cet essai, presque deux semaines... Mais il en vaut la peine.
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Le nuage fou

Un récit sur un moine japonais très spécial, rédigé par une autrice qui s'intéresse de près à l'Asie ? Cela avait l'air très tentant. Malheureusement, autant le dévoiler tout de suite pour vous éviter de perdre du temps : je n'ai vraiment pas apprécié ce livre. J'ai même survolé le dernier quart, parce que critiquer un livre sans le lire totalement me paraît assez malhonnête, mais c'était...laborieux.



Tout d'abord, j'ai eu un a-priori négatif sur la couverture de celui-ci. Mais cela ne touche qu'à ma sensibilité personnelle, et c'est vrai que ce type de papier change un peu nos habitudes de lecteurs.



Mais je m'y suis quand même lancée, prête à découvrir la vie d'un moine du XVème siècle, qui, paraît-il, défraya la chronique, et ce par la vision de deux "intouchables", engagé pour travailler sur un célèbre jardin zen. Raconté comme ça, on s'attend à des personnages haut en couleur, à des rebondissements, à une plongée dans le Japon de l'époque, rempli d'image et d'histoires !



En réalité, nous en sommes bien loin. Les personnages apparaissent de ci de là, anecdotiquement, au milieu d'un étalage de points culturels. Et quand je dis un étalage de points culturels, ça m'a semblait tellement peu vivant, tellement catalogue, que j'aurai même préféré oublié la petite histoire qui devait transcender la grande pour m'arrêter juste à "ce livre est un essai historique".



Ensuite, il y a la façon d'écrire. Ampoulée, avec des cassages de rythme régulier, des tentatives de faire "un peu asiatique", et parfois "un peu dynamique", sans réussite.



Et enfin, il y a cette incursion régulière de l'autrice, qui nous parle d'elle plus que de son récit. Pour être honnête, j'ai plus d'une fois eu l'impression d'être à une soirée diapositive sur un voyage au japon, le genre de chose que les sexagénaires adorent et que les plus jeunes trouvent étranges.



Je vais être honnête avec vous, j'ai tout de même des scrupules à être si dure dans mon avis, parce que ce livre a tout de même une force : il est extrêmement bien documenté, et, si l'on réussit à mettre de côté son message premier, on en ressort plus riche d'informations. Seulement, c'est, à mon sens, une très mauvaise idée de l'avoir rédigé de cette façon.
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Bali, Java, en rêvant

Un voyage onirique ! Une plongée dans l'incroyable paysage balinais où les dieux sont partout. Christine Jordis retrace à merveille son parcours dans Java et Bali. D'émerveillement en émerveillement, ce récit se transforme en rêve initiatique. Apprendre à s'arrêter, faire une pause avec soi, hors du temps. Cette respiration dans le grand mouvement du monde devient nécessaire pour l'autrice comme pour le lecteur. Une lecture qui devient voyage.
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