Citations de Christos Markogiannakis (123)
À Nissos, Markou voyait les choses « avec l'œil du détective qui ne connaît et n'a de sentiments pour personne, et pour qui tous sont au même titre étrangers et suspects », comme le disait Hercule Poirot dans Le Meurtre de Roger Ackroyd.
Combien d'artistes avaient juré leurs grands dieux qu'ils avaient raccroché pour faire tôt ou tard leur come-back ? Étaient-ce les applaudissements, cette drogue, le besoin de reconnaissance ou bien l'argent qui les poussaient à se dédire et à répéter les derniers shows et les tournées d'adieux, comme l'avait fait trois fois Barbra Streisand ?
"Ils ne s'intéressent à rien ni à personne en dehors d'eux-mêmes. Tout le reste n'est que prétexte. Les gens et les situations ne sont rien que des outils - ou des obstacles- en vue d'atteindre leur but. "
Que le polar, ce n'est pas de la vraie littérature, mais du trash.
Il n'aurait jamais imaginé qu'il se retrouverait un jour à la place d'un de ces détectives que la littérature affectionne, ces héros de polars qui réunissent les suspects d'un meurtre dans la bibliothèque d'une villa des années 1920 et leur exposent étape par étape leur vision de l'affaire, pour finir par révéler le nom du coupable dans une minutieuse mise en scène... Est-ce l'art qui imite la vie ou la vie qui imite l'art ? s'amusa-t-il. Et il se voyait bien en costume de tweed sombre, tripotant sa moustache ou mordillant sa pipe, tel Hercule Poirot ou Sherlock Holmes, en ouvrant la porte de son appartement où il n'avait pas mis les pieds depuis des jours.
En quelque sorte elle a choisi sa mort.
On avait beau enfouir les secrets, tenter de les faire disparaître, il venait toujours un moment où ils remontaient à la surface
Bref, Neni n’était pas quelqu’un qui faisait des économies. Tout ce qui entrait dans sa poche en ressortait immédiatement. Elle disait toujours que les poissons et l’argent se consomment frais.
Il appuya sur le bouton numéro 5 et attendit la fermeture des portes pour soulever la manche de sa veste en cachemire et jeter un coup d’œil à sa montre Cartier. 22h12. Il la régla à l’heure grecque. 23h12.A peine débarqué de l’avion de Paris, il s’’était rendu à la faculté de droit sans passer par chez lui pour prendre une douche ou se changer. Et malgré ça, il était en retard à son rendez-vous : l’appareil était resté bloqué trois quarts d’heure sur le tarmac à Roissy à cause des intempéries. Mais on l’attendrait, il en était quasiment certain – il fallait absolument qu’ils se voient : il avait hâte d’entendre ses explications. » p 7 (Incipit)
La dernière chose qui lui passa par la tête en cet instant-là ne fut ni une pensée fulgurante, ni un souvenir d’enfance surgi des tréfonds de l’oubli, encore moins les sons ou les images qui composent le film d’une existence : ce fut une balle. » p 12 a 3
La Voix du dehors avait promis que tout irait comme sur des roulettes. La Voix du dedans, silence radio, tout à coup. Peut-être qu’elle ne voulait pas laisser voir ses doutes, qu’elle voulait rester en retrait. En tout cas, aucune raison de paniquer, tout irait bien, même avec ce flic en train de fouiner partout et de passer tout le monde sur le gril. Faire confiance aux instructions de la Voix du dehors, les yeux fermés. Avec son calme olympien et sa raison en acier trempé, elle a eu le dessus sur l’autre, cette satanée Voix du dedans qui a cessé de geindre et de larmoyer. » p 68 a – 11
Tourner les pages une à une, lentement, en effleurant le papier du bout des doigts comme si l’on exécutait un rituel religieux, comme si l’on voulait caresser les touches de la machine à écrire qui impriment la feuille en cadence. Les mots et les phrases qui jaillissent les uns à la suite des autres, l’odeur si reconnaissable du papier gorgé d’humidité, le tracé arrondi des lettres et, ici ou là, une ou deux ratures. Des images mentales se forment, elles qui semblaient oubliées, avec le temps. Des souvenirs resurgissent avec une suave violence et font monter les larmes aux yeux. » p 87 a 7
A bout de nerfs, il tremblait de la tête aux pieds, à en agiter la rangée de sièges qui faisait entendre un cliquetis métallique. Même s’il fallait passer la nuit entière dans ce couloir il ne sortirait pas de là sans avoir vu Vera, il voulait absolument s’assurer qu’elle allait bien. » p 154 a – 7
D’une phrase à l’autre, d’un paragraphe à l’autre, Markou sentit ses muscles se tendre, ses paumes se crisper : enfin des éléments importants qui allaient le faire avancer ! » p 160 a – 11
Non. Non. Inutile de se voiler la face. La Voix du dedans avait raison : il avait été trahi. Lâché. C’était à cause de la Voix du dehors qu’il en était là, pris au piège comme un rat, réduit à attendre qu’on vienne l’arrêter. Pour lui avoir obéi. Une seule solution : la fuite. » p 200 a 17
Il n’aurait jamais imaginé qu’il se retrouverait un jour à la place d’un de ces détectives que la littérature affectionne, ces héros de polars qui réunissent les suspects d’un meurtre dans la bibliothèque d’une villa des années 1920 et leur exposent étape par étape leur vision de l’affaire, pour finir par révéler le nom du coupable dans une minutieuse mise en scène… Est-ce l’art qui imite la vie ou la vie qui imite l’art ? s’amusa-t-il. Et il se voyait bien en costume tweed sombre, tripotant sa moustache ou mordillant sa pipe, tel Hercule Poirot ou Sherlock Homes, en ouvrant la porte de son appartement où il n’avait pas mis les pieds depuis des jours. » p 218 a 4
Quand une idée vient se nicher au fond de notre cerveau et qu’elle prend racine, elle finit par devenir en quelque sorte autonome. A un moment, elle semble aller de soi et elle nous pousse inévitablement à tirer des conclusions. » p 240 a 6
Dans le tableau de Mélingue, le visage d'Étienne Marcel est empreint de cette énergie. La foule lui donne de l’assurance, il se sent invincible. Mais en l'espace d'un instant, l'adoration et le soutien de la multitude peuvent se changer en haine et se retourner contre la personne même qui les a inspirés. (à propos de : Le Prévôt des marchands Étienne Marcel et le dauphin Charles, de Lucien Mélingue ; 1879)
Le mélange confus de couleurs et de lignes représente la réalité d'une tentative d'assassinat tumultueuse, la panique, l’angoisse, l'effervescence, le tohu-bohu, le désarroi dans ce moment dramatique. (à propos de L'attentat de Berezowski contre le tsar Alexandre II, le 6 juin 1867, par Jean-Baptiste Carpeaux).
Orphée envoûtait les mortels, domptait les bêtes sauvages et pouvait même contrôler les phénomènes naturels. (à propos de La Mort d'Orphée d'Émile Lévy ; 1866)