Claire Fauvel

J’ai vu passer cet album un peu partout et très franchement je ne pensais pas être la cible.

Je me suis pourtant laissé embarquer dans cette histoire.

J’ai suivi Nawel et Alice dans leur quête de succès musical. Ce qui n’est d’abord qu’un rêve adolescent va-t-il devenir réalité ?

Difficile de ne pas s’attacher à Nawel, jeune fille de banlieue, confrontée à la tradition familiale musulmane, au déterminisme banlieusard, elle est bien décidée à s’affranchir et avancer vers son rêve coûte que coûte.

Le talent de Claire Fauvel est indéniable, elle parvient à représenter la musique, les concerts, les musiciens s’animent et les émotions passent avec une grande liberté de découpage.



Au final, un album très réussi sur le rêve adolescent, la création, le désir de réussir en franchissant les barrières, un témoignage contemporain attachant.

Le début de "la nuit est mon royaume" se passe dans une banlieue avec un groupe de lycéenne qui tente de faire la loi. C'est Alice qui en subira les frais jusqu'à ce que la musique de Paul McCartney vienne lier d'amitié les deux jeunes filles. La découverte de cette passion commune pour la musique vont les rapprocher. Dès lors , elles ne vont cesser de tenter de réaliser leur rêve de devenir un groupe de rock célèbre. Leurs différences sont une force. Alice adore la musique mais garde tout de même un pied à terre. Tandis que pour Nawel, la création est vitale pour elle.



C'est un album dense, avec une construction que j'ai apprécié. On y trouve toutes les étapes du passage à l'âge adulte à travers nos deux héroïnes. Il y a une évolution à travers les émotions et les désirs de chacunes.



Une mise en scène dynamique. À la fois réconfortant, inspirant ou témoin des souffrances, la nuit est mon royaume est un hymne à la création, à cette jeunesse qui ose encore croire à leur rêve. La musique vibre à travers cette histoire simple au réalisme contemporain pour un attrayant moment de lecture.

J'ai bien aimé cette BD, découverte grâce à ma bibliothèque (vive les bonnes bibliothèques !) et qui parle d'orientation, de traditions familiales, et surtout de musique, de débrouille, de femmes, de victoires ! J'ai bien envie de l'offrir à une fille de 18 ans qui se teint les cheveux en rose ou bleu alternativement, rêve d'un tatouage et de travailler dans la musique (lisez la BD et vous comprendrez pourquoi !) mais aussi que mes filles le lisent, pour aller au bout de leurs rêves.

Avoir une passion peut être très destructeur. Surtout quand on s'y consacre corps et âme allant à l'encontre de la raison. Nawel a bravé les interdit de sa culture pour croire en un rêve. Claire Fauvel fait le portrait d'une jeune fille maghrébine qui veut se construire en dehors des règles d'un autre temps de ces parents et des clichés de la cité? Impossible? Non, il faut renoncer à des choses. Heureusement, sa meilleure amie, Alice, lui donne la force d'avancer. La solitude n'est jamais là. La scénariste montre le champ des possible quand on se lance. Parfois cela peut réussir et parfois échouer. Quand l'amour rentre dans ces possibilités tout et n'importe quoi peut arriver. Car les sentiments ne sont pas forcément réciproque et les gens sont parfois malhonnêtes. Il faut accepter d'être trompé, manipulé et se reconstruire. Un chemin difficile mis très joliment en dessin sans fioriture et sans mensonge. Même si elle souligne la difficulté en tant que femme issue de l'immigration et vivant dans un quartier pauvre, on fait une boucle. Nawel prend confiance, quitte ces parents traditionaliste, essaie, échoue et revient à son point de départ. Et là, il n'est plus question de se reconstruire et d'avancer. Va t'il falloir se résoudre à se soumettre? Nous ne le saurons pas.  
Lien : https://wp.me/p1F6Dp-9KW

J'ai commencé la lecture de cette bande dessinée et je n'ai pas pu lâcher le long récit avant sa fin, tellement il était captivant et ce qu'il raconte est important.

Un très beau récit et un dessin net et agréable.

Phoolan Devi vit dans un environnement social atroce, celui de l'Inde profonde d'aujourd'hui où la puissance des discriminations de castes combiné à la discrimination des femmes fait qu'il n'est pas bon d'être né femme dans ce pays.

C'est une petite fille qui s'appelle Catherine, qui adore faire des photos et qui est dans une école spéciale. Un jour, la maitresse lui dit que ce serait mieux de ne plus aller à cette école donc Catherine va aller dans une famille d'accueil et dans une novelle école avec sa cousine. C'est alors que débute la deuxième guerre mondiale et on comprend que Catherine est juive, elle doit donc se cacher pour survivre tout en prenant des photos( PSEUDO: Milly )

C'est une histoire forte, mais très dure et pleine de violence dans une société profondément marquée par les inégalités sociales liées au système des castes. C'est le destin d'une femme qui a connu les pires cruautés qu'on puisse infliger à une femme et qui se lance dans une terrible quête de vengeance, pour elle et pour les autres femmes, les autres opprimés.



Par contre, je n'ai pas tellement aimé les dessins de Claire Fauvel. Les paysages et les ambiances sont bien restitués, avec des couleurs riches et contrastées. Toutefois les personnages sont nettement moins maîtrisés : on ne les reconnaît pas vraiment d'une vignette à l'autre.

Très belle histoire ,triste mais heureuse à la fin

La nuit est mon royaume [#RuedeSèvres], Chrysalide ❤



Avec La Nuit est mon Royaume, Claire Fauvel nous livre un récit intimiste, sensible et bouleversant qui nous conte la mue d’une jeune femme passionnée de musique et qui va tout abandonner pour poursuivre son rêve, au risque de s’y brûler les ailes. Avec délicatesse, elle met en scène des personnages d’une rare justesse, nous faisant partager leurs espoirs et leurs désillusions avec une facilité tout juste désarmante…



L’autrice signe un nouvel album remarquable et finement orchestré qui donne la mesure de son saisissant talent.




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⁣Dans cette magnifique bande dessinée, Claire Fauvel réussit le prodige de nous faire entendre la musique qui rythme ses pages. Les illustrations sont bouillonnantes de vie, de jeunesse, d'énergie... et parallèlement, certaines planches donnent l'impression que le temps s'arrête. le travail graphique est fabuleux. L'intrigue est rythmée, mais finalement assez sombre. La 4e de couv' parle du « portrait fiévreux d'une génération » et je trouve la formule super bien choisie. C'est le récit des espoirs de la jeunesse, mais aussi de ses désillusions.⁣

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Une très belle BD, à lire avec les yeux... et les oreilles.

C'est l'histoire d'une fille qui s'appelle Rachel, elle est juive et habite à la maison des enfants de Sèvres. Elle se passionne pour la photographie. Puis elle va déménager à plusieurs reprises et fait beaucoup de rencontres. Pour éviter d'être embarqués par les Allemands, elle change de prénom, Catherine, pour finalement retrouver son vrai prénom celui de Rachel à la fin.

Super bande dessinée incontournable sur la 2nd Guerre Mondiale qui se déroule en France.

J'ai adoré ce livre car c'est tiré d'une histoire vraie, c'est une lecture facile et illustrée. Ce livre est poignant et saisissant qui nous plonge dans la dure vie des juifs durant la Deuxièmeguerre mondiale. J'ai également aimé ce livre car la narratrice rend hommage à sa maman, elle nous invite à un voyage émouvant vers le passé.

Mathieu



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Ce livre, écrit par Julia Billet, parle dune fille qui s’appelle Rachel, qui est envoyée en pension à la Maison de Sèvres où elle découvre la photographie. Mais la seconde guerre mondiale est déclenchée et elle oblige Catherine à changer de nom, à fuir. Elle s’allie avec un groupe de résistants français.



J’ai bien aimé car c’était une bande dessinée qui parle de la guerre et je trouve que c’est un sujet passionnant et intéressant. J’ai trouvé que Catherine était courageuse parce qu’elle s’est alliée avec des résistants, elle n’a peur de se faire tuer. Je l’ai quand même trouvé un peu long.



Grégory

Cette histoire est émouvante c'est d'ailleurs pour cela que je l'ai aimée.C'est l' histoire d'une adolescente pendant cette guerre horrible, une jeune fille à qui on s'attache et qui doit changer de prénom, changer de lieu d'habitation et quitter des personnes qu'elle aime. C'est un récit raconté par des images jolies et simples. Catherine vit dans la crainte et la peur chaque jour. Je vous conseille ce livre car l'histoire nous touche et elle nous montre les conditions atroces de cette guerre pour les enfants juifs .



Lily-Rose





J’ai bien aimé ce livre car l’histoire est passionnante parce que l’héroïne voyage en France pendant la seconde guerre mondiale et elle doit changer de nom pour qu’on ne sache pas qu’elle est juive et cela m’a particulièrement plu car c’est une histoire vraie.

Un passage qui m’a beaucoup plu est lorsque le soldat allemand dit qu’il voulait être réalisateur s’il n’y avait pas eu la guerre et il est gentil avec Catherine.



Antoine Carpentier



C'est l’histoire de Rachel qui,par sécurité a changé de nom, elle a douze ans, Rachel nous raconte son histoire … La seconde guerre mondiale!

Cette histoire m’a profondément touchée car une jeune fille ,sans ses parents à ses côtés, survit et n‘arrête jamais de prendre des photos.

Je n’ ai pas trop aimé comment les illustrations ont été réalisées à l’aquarelle,

j’ai trouvé que les dessins n’ étaient pas précis mais ça ne m’a pas dérangé plus que ça . J’ ai bien aimé le personnage de Rachel car comme elle a notre âge ,on peut s’identifier à elle et se rendre compte comment elle s’est battue pour regagner sa liberté car elle ne vivait pas dans une époque facile.



Erwan

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Rachel COHEN, enfant juive de la France sous Pétain, elle est confiée par ses parents à la maison des sèvres. Elle y découvre la photographie, son médicament pour oublier la disparition de ses parents. Obligée de changer de nom pour survivre; elle s'appellera Catherine. Elle est embarquée dans un périple d'un bout à l'autre de la France, de Riom à Limoges, de Limoges aux Pyrénées et enfin, un retour à Paris bouleversant.



J'ai aimé ce livre car il était intéressant. J'ai eu de l'empathie pour Catherine une BD de 160 pages qui fait réfléchir et qui nous fait réaliser à quel point nous avons de la chance de vivre en 2020. Il témoigne des difficultés de grandir à cette époque. Ce que Rachel surmonte avec brio.

Je recommande ce livre car il aide à mieux comprendre le monde de Rachel et permet de se documenter sur la Seconde Guerre mondiale.

Hermione69 et Enola Holmes

C'est l'histoire de Rachel Cohen, une jeune fille qui étudie à l'internat de la maison de Sèvre, là où ses parents l'ont confiée. C'est à cet endroit que Rachel se fait des amis, mais surtout se découvre une passion pour la photographie. Malheureusement la Seconde Guerre Mondiale est engagée et il n'y a plus de sécurité, donc du jour au lendemain, les enfant juifs changent de nom et partent. Ces ainsi que Rachel, va devenir Catherine.

J'ai beaucoup aimé ce livre parce qu'il est émouvant, mouvementé, réaliste, triste, captivant, il procure des émotions, il y a un intérêt documentaire car il fait comprendre la dure vie des enfants juifs pendant la 2e guerre mondiale, et enfin le livre est facile à comprendre et à lire car même si il paraît long il n'y a pas beaucoup d'écriture et surtout il est très captivant.

J'ai bien aimé ce livre car le personnage principal veut développer un film mais elle doit sans cesse déménager avant que les Allemands n'arrivent. Finalement Paris est libérée et la jeune fille peut retrouver ses amis...

Clément

J'ai découvert l'histoire de Phoolan Devi grâce à cette bande dessinée. Je crois pouvoir dire que c'est une réussite, autant graphiquement que la façon dont l'histoire est racontée et dont les différents sujets sont traités. C'est dur de se dire que c'est une histoire vraie, de savoir que ces faits sont si récents. Et aborder ces sujets et les faire connaître au travers d'une BD si réussie est pour moi fondamental.

Si vous ne connaissez pas l'histoire de Phoolan Devi, le système de caste en Inde, la suprématie des riches sur les pauvres, la façon dont les femmes peuvent être traitées là-bas, c'est selon moi la BD idéale pour en apprendre plus !

Rachel utilise le prénom d'emprunt de Catherine. En effet elle est une juive et elle essaye de se cacher et d'utiliser une fausse identité pour retrouver ses parents et se protéger. Pour ce faire, elle va devoir aller dans plusieurs pensionnats ainsi que chez des personnes qui vont l'accueillir et qui vont petit à petit apprendre à la connaître. Ce livre, tout en finesse et facile à comprendre, revient sur un épisode noir de notre Histoire, la seconde guerre mondiale et notamment les persécutions des Juifs. A travers sa passion, la photo, la narratrice va nous aider à comprendre ce qu'il sait passer afin que cela ne se reproduise plus. Ce livre est très intéressant, il nous transporte, il nous aide à comprendre une période difficile. J'ai beaucoup apprécié le personnage principal, sa détermination, ses actions et ses luttes.



(Hermione)

"Passionnant" est le premier mot qui me vient à l'esprit quand je dois décrire ce livre. L'histoire est prenante, le rythme constant, et les personnages attachants. Il est facile d'avoir de l'empathie pour Rachel/ Catherine. C'est une enfant qui s'accroche à la vie, et on a envie de la suivre jusqu'au bout. C'est vraiment un livre que je conseille vraiment.

Lh.

LA GUERRE DE CATHERINE, UNE BANDE-DESSINEE TOUCHANTE



La guerre de Catherine est une bande-dessinée franco-belge de Claire Fauvel et Julia Billet parue en 2O17.



La guerre de Catherine, c'est l'histoire d'une jeune fille juive prénommée Rachel qui vit en France pendant la seconde guerre mondiale. Elle étudie à la maison de Sèvres où ses parents l'ont placée par sécurité. Elle y noue de belles amitiés mais y découvre surtout sa passion, la photographie. Bientôt, les lois contre les Juifs s’intensifient, il n’y a plus de sécurité nulle part en zone occupée. Du jour au lendemain, ils quittent tout et doivent oublier, le temps de la guerre, tout de leur vie d’avant, à commencer par leurs prénoms. Rachel devient enfin Catherine, et se donne comme objectif de raconter la guerre en photos.



Cette bande-dessinée a été une superbe lecture pour moi. Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas plongée dans un album dessiné et j'ai trouvé que les dessins de celui-ci étaient particulièrement doux ( dessins colorés à l'aquarelle ) ce qui contrastait avec le thème de la guerre.

Quand à l'histoire, ce n'est pas l'histoire de la déportation et des camps mais bien l'histoire de la vie de cette pétillante jeune fille passionnée de photographie, et qui va tenter tant bien que mal de traverser cette période troublée. L'auteur retranscrit bien les problèmes de la guerre du point de vue de Rachel, qui est une jeune fille et qui doit se cacher et aller de famille en famille en tant que juive. Malgré cela, la BD garde une ambiance bon-enfant, qui est à la fois légère et émouvante.

Ce livre a un intérêt documentaire puisqu'il nous informe à la fois sur les machinations de la guerre ( comme les réseaux de résistance en France ) et nous permet de la voir d'un point de vue subjectif. On voit au fil des pages et des années de guerre Rachel grandir peu à peu, et développer sa passion pour la photographie.



Pour conclure, La guerre de Catherine est une bande-dessinée touchante et informative, qui nous permet de comprendre la vie des jeunes juifs durant la période de la guerre. Les personnages sont émouvants et attachants et les dessins sont doux et faciles à parcourir.



Je recommande cette bande-dessinée aux lecteurs qui apprécient l'Histoire et qui souhaitent une lecture douce et facile.



Note: 4



Prune

Le bel album Casterman grand format comporte une préface de l'autrice et quelques références "pour aller plus loin". L'album est directement inspiré de l'autobiographie romancée de Phoolan Devi. Très belle couverture, l'une des plus belles de l'année dernière.



Dans l'Inde des années 70 Phoolan Devi naît fille dans une famille de basse caste. Dans cette société extraordinairement inégalitaire et patriarcale, les filles sont moins que rien. Phoolan est une révoltée. Mariée à 11 ans, violée à plusieurs reprises, elle prends le maquis, devient chef de bande, une Robin des bois féministe utilisant les mêmes armes violentes que ces hommes qui terrorisent femmes et pauvres. Elle finira députée. C'est cette histoire incroyable que nous propose de vivre Claire Fauvel.



Sorti en même temps que l'extraordinaire Guarani, les enfants soldats du Paraguay (qui fait parti de mon top de l'an dernier), Phoolan Devi m'avait attiré par sa couverture très percutante avec notamment ce rouge puissant, le rouge du sang et de la liberté. La figure de Phoolan Devi est éminemment romantique et dramatique. Toute la première partie de l'album est difficile à lire tant elle nous plonge dans une société d'une injustice et d'une violence envers les femmes parfois insoutenable. Non que le graphisme de Claire Fauvel soit dur, tout au contraire, son trait et ses magnifiques couleurs sont agréables à regarder. Mais l'histoire de Phoolan est absolument tragique en ce qu'elle nous jette à la figure la dureté ultime lorsque cette fillette de 11 ans, ignare, d'une innocence absolue, est livrée à un homme de 30 ans, quittant pour la première fois sa famille et son village pour devenir esclave domestique et être violée... Dans cette société une fille n'a pas plus de valeur qu'un chien.



Le récit est celui de Phoolan. Le regard qu'elle porte, adulte, emprisonnée après sa reddition, sur son paye, sa société, les hommes. C'est un récit éminemment féministe, un féminisme de guerre, de révolte concrète contre une injustice quotidienne insupportable et qui mène à la mort, comme ces femmes répudiées ou dont le mariage est cassé et qui n'ont plus pour solution que de se jeter dans un puits... Cette thématique rejoint d'ailleurs l'une des histoires du très intéressant projet Midnight tales chez Ankama. Après cette première partie rude on entre dans une histoire plus romantique, celle d'une jeune femme qui découvre tout à la fois la liberté, l'amour simple, celui d'un humain pour un autre humain avant même de comprendre ce que peut être l'attirance sexuelle. L'auteure touche à ce moment le cœur même de l'humanité et de l'inhumanité vécue par son personnage en ce que le simple fait de considérer l'autre pour ce qu'il est et non par son statut dégradé peut changer un destin. Il n'y a pourtant pas de naïveté dans cet album qui nous montre la violence qu'a pratiqué Phoolan à l'encontre de ses agresseurs, de ces hommes dominants contre lesquels elle retourne la même inhumanité. Claire Fauvel ne condamne ni ne dénonce. Elle documente simplement une réalité, celle de la vie de Phoolan Devi qui jusque dans les dernières heures de négociations pour sa reddition sera victime de son inculture face à des adversaires sans foi ni loi pour maintenir l'ordre établi. En cela le combat de Phoolan Devi est bien un combat révolutionnaire, qui n'est jamais associé à celui de Gandhi mais qui pourrait le rejoindre tant il touche à des fondements de l'humanisme.



Visuellement le trait et le découpage simples mais très graphiques de Claire Fauvel font mouche. Il permet de traiter de scènes crues sans voyeurisme ni violence gratuite. On suggère suffisamment pour ne pas avoir à insister et cette délicatesse joue beaucoup dans la perception du lecteur qui peut voir l'inmontrable sans dégoût, Phoolan étant toujours montrée comme insoumise et accompagnant nos yeux dans une Inde de beaux paysages sauvages et de moments de beauté. C'est cette vision positive que je garde après avoir fermé ce très bel album qui mérite la réputation d'être l'un des plus beaux de 2018.


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