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Citations de Claude Halmos (52)


Les parents n’ont pas besoin de belles paroles. Ils n’ont pas besoin qu’on leur vende, sous prétexte de les rassurer, des illusions. Ils ont besoin qu’on les épaule dans leur tâche et qu’on leur donne des repères clairs. Et ils ont surtout besoin aujourd’hui qu’on leur permette de comprendre qu’éduquer un enfant n’est pas, comme ils le redoutent souvent, l’asservir, le brimer et l’entraver mais au contraire l’aider à se développer. Et que c’est, à ce titre, al plus belle (et la seule) façon de l’aimer.
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En premier lieu en rappelant qu’un enfant a toujours une attitude ambivalente par rapport aux limites. Il les refuse parce qu’elles contrarient sa recherche d’un plaisir dont il souhaiterait précisément qu’il soit sans limites. Et, en même temps, inconsciemment, il les recherche et les attend parce qu’il sent confusément que l’absence de ces limites empêche la vie d’avancer en lui et qu’ainsi il n’arrive pas à être heureux.
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Or affirmer qu’il doit y avoir des normes en matière d’éducation ne veut pas dire qu’il faille être normatif. Il ne s’agit en aucun cas de mettre tous les enfants dans le même moule en niant leur singularité et leur désir.
Chaque enfant est unique. Il doit être écouté et respecté comme tel. On ne construit pas un enfant comme on monte un meuble en « kit » à l’aide d’une « notice de montage » identique à celle du voisin.
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Françoise Dolto, qui a travaillé sa vie entière à faire entendre l’importance fondamentale de cet accompagnement de l’enfant par ses aînés, proposait d’ailleurs que l’on remplace le mot « éducation » par celui d’ « humanisation ». terme qui prête beaucoup moins à malentendus et surtout rend à la notion sa véritable dimension. Eduquer un enfant, l’humaniser, c’est en effet à la fois :
• L’aider à découvrir ce qu’il est, ce qu’il aime, ce qu’il veut, à développer ses potentialités, à construire son être propre, sa singularité ;
• Et lui permettre parallèlement, en lui enseignant les règles de la vie humaine, d’inscrire cette singularité dans la communauté des autres.
Les deux démarches sont d’ailleurs indissolublement liées. Apprendre à un enfant que l’on se doit de respecter… quoi qu’il en coûte, c’est lui donner l’une des clefs de la vie en société.
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Chacun d’entre nous le sait : le parent qui regarde sans mot dire sont enfant faire tout et n’importe quoi au square, à la maison ou chez des amis ; celui qui le laisse, ne respectant rien ni personne, mettre sa sécurité et celle des autres en danger n’est jamais désigné par don entourage comme « maltraitant ». ce que pourtant, il est ? Car « l’omission » est en matière d’éducation tout aussi destructrice que « l’excès d’action ».
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Qu'est-ce qu'un chouchou?

Un chouchou c'est... un enfant qui n'a vraiment pas de chance! Certes ses frères et ses sœurs le jalousent parce qu'il a plus de droits, plus de cadeaux et bénéficie plus d'attention qu'eux, mais ces prérogatives n'ont rein d'enviable car, contrairement aux apparences, elles ne sont pas le fait d'un véritable amour. On peut dire en effet de parents qu'ils aiment "vraiment" leur enfant, lorsqu'ils le prennent au sérieux, travaillent à découvrir ce qu'il pense et ce qu'il veut et l'aident à réussir la vie qu'il a choisie. Cela ne peut pas se faire à coups de câlins et de cadeaux mais implique au contraire que l'on apprenne à l'enfant les limites, qu'on lui donne le sens de responsabilités, qu'on lui enseigne que rien dans la vie ne peut se faire sans qu'il y ait un prix à payer. Ce sont des choses difficiles à apprendre pour un enfant, elles ne lui procurent pas de plaisir tous les jours mais constituent la seule arme que l'on puisse lui donner pour la vie. Accorder à un enfant tous les droits, le couvrir de présents comme si l'on avait une baguette magique, ne lui imposer aucun devoir, ce n'est pas l'aimer pour lui comme un enfant humain, c'est l'aimer comme l'on aimerait, pour soi, un animal domestique et c'est le faire vivre dans une prison dorée dont il aura le plus grand mal à sortir parce qu'elle est confortable.
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[ Mais pour quoi faire référence au père ? ]
Parce que la mère a déjà pour l'enfant ( pour l'enfant petit, celui qui se construit ) un pouvoir mille fois plus grand que celui du père. Pour un enfant petit, sa mère est tout. D'autant plus "tout", d'ailleurs, qu'il pense toujours ( tant qu'on ne lui a pas expliqué le rôle du père dans la conception ) qu'elle est capable de faire les enfants toute seule. Qu'elle n'a besoin de personne pour cela. Si ce personnage de la mère qui incarne déjà la toute-puissance détenait en plus l'autorité dans la famille, il deviendrait pour l'enfant l'image même du pouvoir absolu.
[...] lorsqu'une mère dit à son enfant : " Tu te débrouilleras avec ton père", elle casse la croyance qu'il pouvait avoir en sa toute-puissance. Elle lui signifie que, contrairement à ce que sans doute il croit, elle ne peut pas tout. Qu'elle n'est pas tout. Et elle lui prouve, par là même, que personne ne peut être "tout", et que le combat pour la toute-puissance est un combat vain.
Et c'est aussi cette dépossession, cette privation de puissance, acceptée par la mère, qui permet à l'enfant de renoncer à ses propres rêves de puissance. "Si même ma maman qui est si puissante, n'arrive pas à être le maître du monde, c'est que vraiment ce n'est pas possible".
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Le fait d'introduire un tiers permet à l'enfant de sortir du combat à deux ( toi tu veux - moi je ne veux pas - qui va gagner ? ) et de changer de terrain. En faisant référence à un autre ( le père ), la mère fait exister tous les autres. C'est-à-dire tous les adultes concernés, comme elle, par la règle qu'elle énonce. Et, du même coup, cette règle elle-même. Cette règle que l'on nomme à juste dire "commune".
La référence au père n'a rien à voir avec les capacités réelles du père et de la mère. Et elle n'a surtout rien à voir avec une hiérarchie qui ferait de l'un le dominant de l'autre. C'est un dispositif.
[...] par la référence au père, la mère transforme le monde dans lequel vit l'enfant. Elle lui montre que ce monde n'est pas un conglomérat d'individus isolés dans lequel chacun pourrait, au gré de ses envies, exercer sa force sur l'autre. Mais un univers dans lequel chacun est pris dans une sorte de tissage symbolique [ lien social ]qui relie les individus entre eux et dont il faut tenir compte.
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Car, à l'école, en fournissant le travail demandé, on n'obtient pas l'amour de l'enseignant. On obtient un statut de bon (ou de moins bon) élève. Un statut qui peut certes valoir à celui qui l'acquiert l'estime de l'enseignant. Mais - complication supplémentaire - un statut et une estime qui, loin d'être à tout jamais assurés, sont à gagner et à regagner sans cesse.
[...]
Dans l'univers de l'enfant, qui pensait jusque-là qu'il suffisait d' "être" pour être aimé, cette nécessité d'une tâche à accomplir pour exister fait donc surgir un nouvel élément : le "faire".
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Faut'il parler aux enfants ? Faut'il répondre à leurs interrogations ? Qui poserait aujourd'hui ces questions aux parents obtiendrait sans nul doute une majorité de "oui".
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Si les parents apportent à leur enfant, dans tous les domaines,les matériaux dont il a besoin pour devenir d'abord un "grand" puis, plus tard un adulte.pour voler seul, de ses propres ailes, vers d'autres cieux.
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On peut dire que vouloir garder un enfant pour soi n'est pas l'aimer.
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Un enfant se construit. Et dans cette construction les parents jouent un rôle déterminant que l'on ne peut, sauf à le réduire, limiter à l' "amour ".
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L’enfant ne se construisant pas seul mais dans un rapport étroit à ses parents, on ne peut donc prétendre le soigner sans les écouter en même temps que lui.
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Eduquer est un travail difficile pour tous les parents. Mais pour ceux que leur passé a pris, à leur insu, en otages, il peut être infiniment douloureux.
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Françoise Dolto l’écrit clairement : à chaque castration de l’enfant correspond une castration de ses parents. Pourquoi ? parce qu’en lui interdisant le plaisir qu’il prenait auparavant les parents barrent du même coup la route à celui qu’eux-mêmes prenaient jusque-là avec lui.
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De fait, les règles sociales sont aujourd’hui de moins en moins transmises dans la famille (les instituteurs ne cessent de sen plaindre). Comme si, à partir du moment où l’on est « chez soi » et « entre soi », tout était permis, y compris ce qui ne l’est pas au-dehors. On est ainsi, en consultation, de plus en plus souvent obligé de rappeler à des parents que, s’ils laissent faire à leur enfant à la maison telle ou telle chose que la société prohibe, il aura plus tard, notamment à l’école, les pires ennuis.
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On se dit que le mythe de l’amour parental et la survalorisation de la famille biologique qui en découle ne coûtent pas seulement cher aux individus dont ils gâchent la vie. Ils ont également pour la société un coût élevé au vu de l’importance des populations sacrifiées et de la dérive idéologique qui s’ensuit.
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Car aimer un enfant c’est aussi – et ce n’est pas le moindre des paradoxes- l’aider à se détacher de soi afin qu’il puisse s’attacher de plus en plus à d’autres. C’est, pour lui ouvrir les portes du monde, renoncer à l’exclusivité de son affection.
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La vie continua ainsi longtemps, et pour Uruburu chaque soir le cauchemar se répétait.
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