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Citations de Claudie Gallay (1148)


p. 408 Les plus grandes solitudes, c’est quand plus personne ne partage vos souvenirs. Quand plus personne ne vous a connu enfant, que plus personne ne sait votre passé, votre jeunesse. Vous ne pouvez plus parler de vous alors vous vous repliez et vous vous taisez.
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C'est parce qu'ils ont eu peur de l'espace que les hommes ont inventé les dieux, ils ont mis du vivant dans les nuages.
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Comme une épine enfoncée dans le fond de ma chair. Parfois, je t’oublie. Et puis il suffit d’un geste, d’un mauvais mouvement, et la douleur revient, tellement vive.
Parfois aussi, la douleur n’est pas là et c’est moi qui la recherche. Je la trouve, je te réveille.
La douleur familière.
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— Les vieillards font cela parfois.
— Vous avez raison, les vieillards mentent. Mais ils ne le font pas pour le plaisir. Ils veulent intéresser encore un peu ou parce que leur mémoire ne se souvient pas, ou mal, ou qu'elle ne se souvient plus rien et qu'il devient alors nécessaire pour eux de tout recréer.
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Et la bêtise des autres, ceux qui font du mal et qui blessent. Ceux qui ont des regards acérés comme des couteaux. Ceux des mots en lame de rasoir. Ceux-là plantent en nous des blessures bien singulières, de ces douleurs éternelles qui sont différentes d'un être à l'autre, et qui sont présentes d'un être à l'autre. Et qui nous rapprochent. Et cette nécessité, toujours, de continuer.
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Je connais tous les détails de mon visage, parfois je cherche les liens avec ce que je suis dedans.
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La première fois que j'ai vu Lambert, c'était le jour de la grande tempête. Le ciel était noir, très bas, ça cognait déjà fort au large.
Il était arrivé un peu après moi et il s'était assis en terrasse, une table en plein vent. Avec le soleil en face, il grimaçait, on aurait dit qu'il pleurait.
Je l'ai regardé, pas parce qu'il avait choisi la plus mauvaise table, ni pour cette grimace sur le visage. Je l'ai regardé parce qu'il fumait comme toi, les yeux dans le vague, en frottant son pouce sur ses lèvres. Des lèvres sèches, peut-être plus sèches que les tiennes.
J'ai pensé qu'il était journaliste, une tempête d'équinoxe, ça pouvait faire quelques bonnes photos. Derrière la digue, le vent creusait les vagues, boutait les courants, ceux du Raz Blanchard, des fleuves noirs venus de très loin, des mers plus au nord ou des tréfonds de l'Atlantique.
Morgane est sortie de l'auberge. Elle a vu Lambert.
- Vous n'êtes pas d'ici, elle a dit en lui demandant ce qu'il voulait.
Elle avait le ton maussade des jours où elle devait servir des clients quand le temps était mauvais.
- Vous êtes là pour la tempête ? Il a fait non avec la tête.
- Alors c'est pour Prévert ? Tout le monde vient là pour Prévert...
- Je cherche un lit pour la nuit, il a fini par dire. Elle a haussé les épaules.
- On fait pas hôtel.
- Je peux trouver ça où ?
- Il y en a un au village, en face de l'église... ou alors à la Rogue. À l'intérieur des terres. Mon patron a une amie, une Irlandaise, elle tient une pension... Vous voulez son numéro ?
Il a hoché la tête.
- Et manger, c'est possible ?
- C'est trois heures...
- Et alors !
- À trois heures, c'est jambon-beurre.
Elle a montré le ciel, la barre de nuages qui avançait. Le soleil filtrait un peu par en dessous. Dix minutes encore et il ferait nuit.
- Ça va être le déluge ! elle a dit.
- Le déluge n'empêche rien. Six huîtres avec un verre de vin ?
Morgane a souri. Lambert était plutôt beau gosse. Elle a eu envie de lui tenir tête.
- En terrasse, on sert seulement les boissons.
Je buvais un café noir à deux tables derrière lui. Il n'y avait pas d'autres clients. Même à l'intérieur, c'était vide.
Des petites plantes au feuillage gris prenaient racine dans les fissures des pierres. Avec le vent, elles semblaient ramper.
Morgane a soupiré.
- Faut que je demande au patron.
Elle s'est arrêtée à ma table, ses ongles rouges pianotant sur le rebord de bois.
- Ils viennent tous pour Prévert... On viendrait là pour quoi hein ?
Elle a jeté un coup d'oeil par-dessus son épaule et elle a disparu à l'intérieur. J'ai cru qu'elle ne reviendrait pas mais elle est ressortie un moment après avec un verre de vin, du pain dans une soucoupe et les huîtres sur un tas d'algues, elle a tout posé devant lui.
Le numéro de l'Irlandaise aussi.
- Le patron a dit, D'accord pour les huîtres mais dehors, c'est sans nappe... et il faut faire vite parce que ça va tomber.
J'ai commandé un deuxième café.
Il a bu le vin. Il tenait mal son verre mais c'était un mâcheur d'huîtres.
Morgane a empilé les chaises, elle les a toutes poussées contre le mur et elle les a entravées avec une chaîne. Elle m'a fait des signes.
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- Je me demande comment tu fais pour t'habituer
[...]
- Je m'habitue pas.
- Ça fait bientôt vingt ans...
- C'est pas les ans qui font l'habitude.
[...]
- Et c'est quoi qui fait l'habitude?
- C'est le renoncement.
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Les vents qui soufflent les jours de tempête sont comme des tourbillons de damnés. On dit qu’ils sont des âmes mauvaises qui s’engouffrent à l’intérieur des maisons pour y prendre ce qu’on leur doit.
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Pourquoi fait-on toujours tant de mal à ceux qui nous aiment le plus ?
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J’ai serré les poings. Comprendre quoi ? Qu’un jour on se réveille et on ne pleure plus ? Combien de nuits j’ai passé, les dents dans l’oreiller, je voulais retrouver les larmes, la douleur, je voulais continuer à geindre. J’ai eu envie de mourir, après, quand la douleur m’a envahi le corps, j’étais devenue un manque, un amas de nuits blanches, voilà ce que j’étais, un estomac qui se vomit, j’ai cru en crever, mais quand la douleur s’est estompée, j’ai connu autre chose. Et c’était pas mieux.
C’était le vide.
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Je l'ai aimée cette envie-là. Avec tant d'hommes. Ce moment brûlant d'avant la peau; (p182)
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Claudie Gallay
Elle se sentait en équilibre, comme lorsque, en de rares et brèves occasions, ce que l'on est parvient à rejoindre ce que l'on croit être, et se noue à ce que l'on fait.
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Une porte a claqué violemment quelque part dans la maison.Un coup sec .C'etait le vent.Depuis le matin ,les bourrasques couchaient les hortensias ,emmêlaient les branches fines du saule.Une chevelure folle ,on aurait dit.
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Claudie Gallay
Comment on sait qu'on aime faire les choses ? Je veux dire, avant de commencer, comment tu as su que tu allais aimer faire ça ?
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Se souvenir permet de ralentir la perte des êtres comme celle des choses.
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- Tu sais quoi ? C'est tes fringues. Tu ne peux pas trouver un mec avec des fringues comme ça.
- Je n'ai jamais dit que je voulais en trouver un.
Elle a haussé les épaules.
-Tes seins, on les voit pas sous tes pulls. Je pourrais te prêter des hauts un peu plus...Hein Raphaël, tu ne trouves pas qu'elle s'habille sac ?
- Fous-lui la paix...
Elle a fait claquer sa langue contre son palais.
- Tu vois, si j'étais toi, je...
- Tu n'es pas moi.
Elle a souri.
-Oui, mais si j'étais toi...
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Claudie Gallay
C'est justement parce que certaines choses ne sont pas possibles qu'il faut essayer de les faire
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Jeanne aimait les endroits où on ne va pas parce qu'on les rêve.
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Vous savez, les sentiments amoureux… Qu’est-ce qui fait que l’on s’éprend comme ça, au premier regard, sans jamais s’être vus avant ? Il y a des rencontres qui se font et d’autres, toutes les autres qui nous échappent, nous sommes tellement inattentifs… Parfois, nous croisons quelqu’un, il suffit de quelques mots échangés, et nous savons que nous avons à vivre quelque chose d’essentiel ensemble. Mais il suffit d’un rien pour que ces choses-là ne se passent pas et que chacun poursuive sa route de son côté.
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Claudie Gallay

Née à Bourgoin-Jallieu en ...

1941
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