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Critiques de Claudie Hunzinger (379)
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Un chien à ma table

Un chien à ma table … une histoire de chien ? Pas du tout.



Grieg et Sophie ont choisi de se retirer dans cet endroit auquel aucun chemin ne mène. Ils ont choisi leur isolement, loin des tumultes du monde, pour apprendre la vieillesse et l’accepter. Ils ont vécu leur vie, leurs amours, leurs chagrins, le temps est venu d’aller vers autre chose.

Leur nouveau refuge au nom prédestiné « Les bois-bannis » est une vieille bâtisse plantée au milieu de nulle part entre montagnes et forêts où nature et faune règnent en maîtres.

Cet isolement, c’est un retour aux sources, à l’essentiel. Écrire pour l’une, lire pour l’autre.

L’une respire en communion avec la nature. L’autre vit en apnée entre les quatre murs de sa chambre. Cependant, ils partagent encore leur chemin.

Et puis, il y a Yes, petite chienne maltraitée, qui un jour débarque chez ce duo improbable. Comme un chaînon manquant, l’Animal vient rejoindre l’Homme et la Nature et les aider à finir de se réaliser avant de repartir.



Un chien à ma table ? Un titre à découvrir au fil des pages. C’est un hymne à la vie, à la nature, à l’amour. C’est le temps qui passe et qui n’épargne rien. C’est l’immuabilité de la nature et sa force. C’est une interrogation sur le monde, sur l’humanité.



Des mots posés avec précaution. Une approche de la vieillesse pleine de douceur et de contemplations. La saveur de chaque instant. Un monde qui s’en va sans bruit.

Il y a énormément d’émotion dans ce roman et de philosophie.
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Un chien à ma table

Une femme se penche sur son passé. Ce titre me semble plus approprié au sujet principal de ce prix Fémina 2022.

Au crépuscule de sa vie cette écri-vaine, comme elle l'écrit, nous fait part de sa nostalgie du passé, de ses pensées et réflexions qui en découlent et de ses craintes à affronter les quelques années d'existence qui lui restent.

Le chien du titre? Elle, car c'est une femelle, ne fera que passer pour enjoliver le récit et le rendre moins pessimiste et un peu plus vivant.

Globalement ennuyeux donc décevant.
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Un chien à ma table

Voilà un texte qui m'a profondément marquée. Un livre naturaliste, humaniste, un foisonnement de pistes de réflexions sur le temps qui passe, la vieillesse, la solitude, la décroissance, le corps qui s'abîme, la vie de couple qui résiste à tout alors que l'agacement est parfois présent.



Finalement l'histoire du chien n'est de mon point de vue qu'un prétexte pour disserter et méditer, pour nous proposer de longs moments d'introspection à travers les longues promenades que Sophie effectue en compagnie de sa chienne Yes.



Un vrai coup de coeur, ce n'est pas un texte facile à lire, l'autrice se répète parfois, il ne se passe pas grand chose dans leur vie, mais c'est justement cela que j'ai apprécié. Pas d'effets spéciaux, juste le temps qui passe inexorablement, les nuits qui ressemblent au jour ou qui se confondent, en fonction des heures d'insomnie. Ces heures propices aux bilans, qu'avons nous vécu, sommes nous prêts à quitter la scène.

Vraiment, je ne saurais dire à quel point ces deux personnages, Sophie et son mari Grieg m'ont émue. A quel point elle est attentive au bien être de son mari et à quel point, lui qui semble si taciturne, grincheux, acariâtre, est attentif à sa manière à son épouse.



Je souhaite à tous les couples qui durent, qui s'aiment et qui vieillissent ensemble de pouvoir lire et partager ce texte, d'en discuter ensemble, et de philosopher sur leur chemin de vie et sur leur futur, même s'il est de plus en plus restreint.
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Les grands cerfs

Pamina (qu'on devine vite être l'auteure Claudie Hunzinger), vit depuis de nombreuses années avec Nils, son compagnon, dans une vieille maison de montagne éloignée de tout, au coeur de la forêt vosgienne. Un choix de vie "poétique" plutôt que politique, explique-t-elle.



Dans ce récit qui semble fortement inspiré d'expériences réelles, elle retrace sa rencontre progressive avec un clan de cerfs qui évolue dans les bois autour de sa maison.



Méconnaissance, curiosité, premiers affûts, rencontres manquées, moments de grâce... l'auteure aborde la relation entre l'humain et l'animal, entre l'humain et la nature qui l'entoure. Elle touche aussi évidemment à la question écologique, condamnant les chasseurs qui réduisent chaque année un peu plus "son" groupe de cerfs, et faisant le parallèle avec l'extinction des espèces.



Certains passages sur les cerfs sont très beaux et m'ont carrément donné envie de mettre mes chaussures de marche et d'aller faire un long tour dans la forêt, loin de tout.



Mais à d'autres moments de cette lecture, trop nombreux, je me suis surprise à m'ennuyer, et à regretter que le texte ne soit pas plus concis, plus travaillé. Car Pamina digresse pas mal, et ses digressions semblent un peu artificielles, utiles seulement à mettre en avant le fait qu'elle est une artiste et qu'elle connaît plein d'autres artistes. J'avoue que j'aurais préféré rester uniquement dans la forêt...



Et puis je suis ressortie un peu confuse et mitigée sur le propos de fond. Pamina nous dit qu'elle se place avant tout du côté de la poésie et qu'elle ne veut pas se mêler de politique. Mais en même temps, au cours du livre elle prend parti, et fait siens certains discours plutôt typiques de mouvements écologistes et de gauche. (Tout en nous avouant que quand elle en a envie, elle prend sa voiture pour descendre en ville acheter des crevettes et des mangues...)



Je ne suis pas en désaccord avec toutes ses opinions, mais j'aurais trouvé plus poétique, pour le coup, qu'au lieu de ressortir certains poncifs et d'essayer de nous dire quoi penser, elle creuse un peu plus avant dans la complexité et l'ambivalence du monde animal. Qu'on reste, encore une fois, un peu plus longtemps dans la forêt, avec les cerfs.
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Un chien à ma table

On retrouve le même décor, la même ambiance que dans Les grands cerfs , mais le couple – Pamina et Nils sont remplacés par Sophie et Grieg - a pris un coup de vieux, du coup la vieillesse devient le thème du roman. L'arrivée de Yes, une jeune chienne abandonnée qui a subi des sévices sexuels, vient casser la monotonie, le couple redort ensemble - une sorte de ménage à trois avec Yes se met en place - et l'héroïne-narratrice, Sophie, va retrouver de l'entrain pour faire de longues promenades, sortir de sa léthargie. Mais, cet animal de compagnie est aussi motif d'inquiétude. Sophie croit entendre des bruits de voitures, de rôdeurs, qui lui font penser que son ancien maitre la recherche. D'ailleurs, Yes montre parfois des signes de peur lorsqu'elle regarde par la fenêtre.

Le ton est donné, nous savons dès le début, que l'issue sera dramatique.



J'ai beaucoup aimé Les Grands Cerfs, donc très naturellement, avec gourmandise, j'ai entamé Un Chien à ma table, Prix Femina 2022. J'ai très vite déchanté. L'écriture est toujours aussi belle mais le pessimisme de Claudie Hunzinger devient trop oppressant. J'ai trainé pour finir ma lecture, et en reprenant mes post-it je me suis aperçue qu'il y avait des clins d'oeil intellectuels qui m'avaient complètement échappé.
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Un chien à ma table

Sophie et Grieg, couple déjà âgé, découvrent une maison en pleine campagne appelée « Bois-Bannis » et ont un coup de foudre pour ce lieu. Eux qui se sentent de plus en plus étrangers au monde, trouvent que le nom de cette maison incarne un symbole qui leur correspond. Ils y construisent une vie à deux où chacun profite de son indépendance, lui se réfugiant dans sa bibliothèque et le pouvoir d'évasion que procure la littérature, elle trouvant de l'apaisement dans la contemplation de la nature. Mais le surgissement d'une chienne qu'ils appellent « Yes » va leur apporter une cohésion perdue avec le temps, et un regain d'entrain pour la vie: le bonheur, par exemple de dormir à nouveau dans le même lit, de former tous les trois une bulle de joie. Parce que la chienne Yes est débordante d'enthousiasme, de vitalité, et qu’elle est dans le don de soi total, elle provoque en chacun un souffle de vie nouveau, malgré le constat de leur vieillesse, et le spectacle d'un monde qui les attriste de plus en plus.

Dans ce roman qui aborde les thèmes de la vieillesse, de l'éco-anxiété, mais aussi de l'émerveillement face à la nature, et de la puissance de la littérature, Claudie Hunzinger fait le portrait touchant d'un vieux couple complice qui voit son quotidien illuminé par la présence inattendue d'un animal.
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Un chien à ma table

Le synopsis est réduit au minimum : un vieux couple dans leur maison au milieu des bois. Un jour, une chienne débarque, visiblement maltraitée. Les vieux et la chienne vivent ensemble, entre lectures, promenades et angoisses qu’un salopard vienne récupérer sa chienne.



C’est tout ? Au niveau de l’histoire proprement dite, oui. Mais ce bouquin, c’est tellement davantage. Claudie Hunzinger raconte la forêt et son corps qui vieillit, qui pourtant reste sauvage. On sent l’amour de l’autrice pour les plantes et les oiseaux, son attention aux détails minuscules, son goût pour la vie « en marge », forestière, sauvageonne.



J’ai adoré ce livre assez inclassable. Roman ? Sans doute. En partie autobiographique aussi. Presque de la poésie par moment, une poésie dans une prose un peu étrange, mais douce et rétive à la fois. Indomptable et charmante.



Et encore, n’ayant que 30 ans, je dirais que toute la partie sur la vieillesse, sur ce corps de femme qui veut rester libre dans les bois mais qui est bien obligé de se confronter aux limites que lui imposent son âge, je suis sans doute passé un peu à coté. Ce soit être encore plus fort de lire ça quand on vit aussi cette fatigue de l’âge et le corps qui grince.



En tout cas, voilà une autrice dont je vais découvrir d’autres livres.
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Un chien à ma table

Une histoire d'amour, d'amour au singulier, d'amours au pluriel, une histoire de solitude, être seul mais ensemble, savoir se retrouver,une histoire de temps, une histoire de vie. J'ai aimé me perdre dans ce livre, m'interroger, réfléchir. C'était beau, c'était doux, j'ai aimé ce livre , tellement.
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Un chien à ma table

Un moment hors du temps, un moment de poésie, une immersion dans la nature. L'écriture est tellement belle, parfois un peu "fou fou", mais tellement vrai. Une ode aux animaux, à la vieillesse, au couple, au trouple pardon avec Yes la petite chienne. Un roman d'une très grande sensibilité, mais attention la vie choisie par la narratrice et son compagnon est exigeante, mais au bout une chose qui n'a pas de prix "la liberté".

C'est très beau et à lire absolument.
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Un chien à ma table

On adhère, ou pas, ou modérément .

Et peut on parler de road movie verbal, je ne crois pas, je l’écris quand même.



Un avatar de Claudie Hunzinger, Sophie Hunzinga et Grieg, son compagnon de route, octogénaires accomplis ou pas encore, ont choisi de vivre dans un coin reculé du monde et des Vosges. Ils en sont à leur troisième année. Le premier commerce est à une heure de route, le premier médecin probablement à guère mieux, bon choix lorsqu’on est vieux d’être ainsi loin de tout, sauf du cimetière, à portée d’un lancer de caillou. Précisons, Sophie et Grieg ont découvert cet endroit lors d’une balade. Un ancien hameau où s’étaient repliés au temps jadis des amish ou équivalent. Le village fut ensuite abandonné pour les Amériques lointaines et autre contrée



Une chienne, surgie de nulle part, pardon surgie de la violence humaine qui ne peut être que violente, s’en vient trouver refuge auprès de nos deux compagnons.



Peu d’éléments d’histoires et de vie concernant Sophie et Grieg.

Rencontre à 5 ans respectifs.

Grieg, un en marge de tout. Serait devenu clochard à l’ancienne aux dires de Sophie, s’ils ne s’étaient pas rencontrés. A t il un peu travaillé, de quoi a t il vécu hormis les revenus de Sophie. On ne sait pas, ce n’est pas le propos du livre ni le nerf de la guerre.

De Sophie, on en sait légèrement plus. Une famille enfermement où elle ne s’est pas laissée enfermée. Le père, absent de l’écriture de Claudie Hunzinger. A 5 ans se prend pour un chien, attention aux morsures à l’école, puis endosse les habits d’une fille abandonnée vers 12 ans, à 15, se qualifie garçon. Etc. En marge mais moins que Grieg. Des talents d’écrivain, source de revenus du couple, ne soyons pas terre à terre et ne nous attardons pas plus sur le matériel. Des enfants, deux je crois, je ne suis pas sûr. N'existent dans le livre. Dans la vie, je ne sais pas.



Donc, dans ce road movie littéraire, Sophie monopolise la parole. Il y a de tout, il y a de rien, il y a des qualités descriptives indéniables, des propos portes ouvertes que l’on défonce, d’autres plus discutables, des pensées profondes que l’on partage, d’autres pas. Quelques phrases me dérangent. Exemples.

- Le charme de Grieg était celui d’un enfant, un enfant en ce sens qu’il avait réussi à échapper à la vie des adultes. Commentaire, L’immaturité doit elle être érigée en programme ?

- Déguerpir. Idem est ce un programme ?

- La vieillesse, c’est toujours pire. Commentaire, toute une vie pour cette conclusion !

- Je répète, je suis pour l’humain. Il est le grand personnage du roman de la terre. Rien d’un héros positif. Plutôt un beau salaud. Commentaire, tiens on parle de moi.



Et le chien dans tout cela. Une chienne en fait. Reflet de quoi. Sophie à 5 ans puis plus, l’innocence de la vie, bonne conscience, ange gardien, un peu de tout cela et de tout ce qui m’a encore échappé.



Jolies pages de fin sur la mort de Grieg qui ne mourra pas en vrai du moins tout de suite. Et des pensées amoureuses qui nous réconcilient avec ces salopards d’humains.



P. 86. Je me suis demandé ce que j’aimais plus que tout. J’ai compté. Liberté. Grieg. Yes ( le nom du chien), mes Buffalos, notre abri de jardin.

Commentaires. Liberté, je comprends en ces temps de franche dictature ( je plaisante ), Grieg l’âme et l’amour sœur, important effectivement, Yes c’est à dire moi, mes Buffalos pour déguerpir, notre abri de jardin. Soit, chacun ses choix de vie, mais il n’est pas interdit d’être moins égocentré.



Un chien à ma table, on adhère, ou pas ou modérément.
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Les grands cerfs

Ce livre est une ode à la nature, au monde des forêts, et au peuple animal qui l’habite. J'ai été surprise devant la tournure digne d’un thriller qui s’est infiltrée au fur et à mesure du récit, cependant c’est assez … déroutant. Ce livre se propose comme un mini guide de l'affût, cet art du camouflage et de la traque de l’observation de l’animal. Si l’on s’éloigne peu à peu du monde naturel au cours de l’histoire, c’est pour s’immiscer dans la vicissitude humaine…pour un final en apothéose. Un livre intéressant qui bouleverse un peu les codes du genre, et qui donne envie de découvrir les autres oeuvres de Claude Hunziger.
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Les grands cerfs

Partager la forêt avec Claudie Huntzinger, c'est vivre de peu, se lever tôt, après un thé brûlant se jeter dans le froid, marcher dans la nuit, et à l'aube, caché derrière les broussailles, contempler les grands cerfs en liberté.

Liberté, c'est l'esprit et le feu de ce roman rebelle, humble et puissant à la fois.
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La Survivance

La survivance, c’est une grange un peu à l’abandon située dans le Parc des ballons des Vosges où retournent vivre Jenny et Sils, deux libraires obligés de se séparer de leur commerce et de leur domicile. Une grange dans laquelle ils avaient déjà brièvement vécu quarante ans plus tôt. Commence pour eux une vie d’ermites, environnés par la nature, leurs animaux (une chienne, une ânesse)… et les livres.



La survivance est un roman très bien écrit, duquel transpire l’amour des livres, ceux que l’on achète dans un commerce physique, pas dans un truc en ligne. Les références à des auteurs ou des livres y abondent. C’est aussi l’histoire d’une très belle relation entre deux personnes, à la fois indépendantes et attachées l’une à l’autre. C’est le récit d’une vie à l’écart, une vie sans confort, dépendante des conditions climatiques (parfois rudes dans ces contrées). Mais une vie proche de la nature, marquée par quelques rencontres furtives, plus d’ailleurs avec les cerfs qu’avec les êtres humains. Le rythme de l’histoire est certes un peu lent, et j’aurais aimé en savoir encore un peu plus sur ces deux personnages, leurs histoires, leurs sentiments, en lieu et place par exemple de certains passages sur l’art qui m’ont semblé un peu longuets…mais ce roman relativement atypique possède toutefois une atmosphère particulière, apaisante, sereine, qui rend sa lecture plutôt agréable.

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La Survivance

Ce livre est tout en nuance et plein de couleur, comme les saisons. Comme la vie… Emplit de solitude, de mélancolie, de joie, d’amour, tout cela vécu en pleine nature. Sils et Jenny font l’introspection de leur vie, ils parlent des livres qu’ils ont aimés et qu’ils ont emmenés avec eux, ainsi que d’art. Et de la mort aussi… Ils vivent en symbiose avec la nature et les animaux qui viennent chercher refuge autour de leur métairie, notamment les cerfs. Jusqu’à l’après…

Il y a toujours beaucoup de sous-entendus dans les livres de Claudie Hunzinger. Je n’y suis pas encore tout-à-fait habituée. Je ne sais pas si je comprends toujours où elle veut en venir.

Mais je recommande vivement ce livre, car il interpelle le lecteur sur bien des sujets de façon magistrale, notamment le couple.

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Bambois, la vie verte

Retour en arrière que j’aurais pu faire après la lecture de Survivance mais que je choisis de lier avec des récits de montagne.



Qui n’a pas rêvé un jour de grimper sur le flanc d’une montagne d’y construire un chalet et là de vivre de peu.

Mélu et Pagel s’installent dans les Vosges, dans une ferme où ils vont tenter d’élever un troupeau. Vivre de ce troupeau est forcément difficile et d’un rendement précaire. La météo est parfois capricieuse, la vie un peu difficile dans cette ferme au confort spartiate.

Mais rien n’arrête nos rêveurs, les kilomètres à faire pour assurer un minimum grâce aux poste de Mélu comme prof de dessin qui pour se faire enfile « des habits propres chaque semaine »

Les naissances sont partout, Chloé puis Robin, mais aussi les agneaux qu’ils faut mettre au monde, soigner, tondre pour permettre le travail de la laine.

Filer, teindre, tisser pour le plaisir, pour la subsistance aussi.

Les amis sont là et de nouveaux arrivent pour rencontrer ce couple marginal, différent, entreprenant. Ils partagent « les projets, les rires, les rêves »



Ce couple en a fait rêver plus d’un je garde précieusement ce petit livre qui, disparu une première fois dans une inondation, a repris sa place dans ma bibliothèque.

Le genre de témoignage qui incite à la réflexion aujourd’hui encore sur la surconsommation, qui incite à s’interroger et à vivre un peu autrement.

Passez un peu de temps sur les chemins des Vosges vous ne le regretterez pas.
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Un chien à ma table

Un petit livre tourmenté et lumineux. Comment aborder l'entropie, la vieillesse et l'idée que le monde se casse la gueule et qu'on n'y peut rien ? Claudie Hunziger tente de le faire avec des mots bien choisis, un lien organique avec le vivant et un chien. C'est tour à tour déchirant et enthousiasmant et toujours superbement écrit. Prix Fémina 2022.
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Un chien à ma table

Etonnant récit ( plus que roman) qui emprunte divers chemins et diverses tonalités.

Sophie, qui est le double de l'auteure, et son compagnon de toujours Grieg, vivent avec frugalité au lieu dit " Les bois bannis" dans une clairière des Vosges. C'est un choix de retrait qui illustre aussi le goût prononcé de Sophie pour la nature en général et la forêt en particulier. Sophie explore de long en large ce qu'elle nomme une île, dans un cercle de 13 kms autour de la maison. Son envie de marche en forêt, malgré un corps vieillissant, est réveillé par Yes, une petite chienne de berger qui débarque un jour d'on ne sait où, avec une chaîne brisée autour du cou. Sophie pense que la chienne a été maltraitée, elle l'accueille comme on accueille une amie.

Ce récit, qui ne me semble pas vraiment construit promène le lecteur dans des directions singulières.

Il y est question de la frontière entre l'humain et l'animal, ou plutôt d'un questionnement sur ce qu'est le vivant, en abandonnant l'idée de hiérarchie. Il est question du vieillissement du corps et du vieillir ensemble.

Ce couple qui vit hors des sentiers battus se nourrit de livres ( surtout Grieg) et redoute la déchéance, déjà à l'oeuvre, de notre monde.

La langue de l'auteure est souvent poétique, nourrie de métaphores. Elle fait surgir de belles images, nous fait partager sa connaissance d'une nature sauvage et ses réflexions très personnelles sur son rapport au monde.

Tout ce qui concerne sa relation à Yes et à Grieg est particulièrement touchant. J'ai été dépaysée, charmée, intriguée. Cette lecture m'a donné l'envie d'en savoir plus sur la femme au delà de l'auteure.
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Un chien à ma table

Un couple âgé s'est réfugié dans une vieille bâtisse perdue dans la montagne, elle pour écrire un roman, lui pour lire. L'arrivée soudaine d'une petite chienne pleine d'énergie malgré les maltraitances subies va transformer leur fin de vie.

Sophie la romancière partage tout avec elle, jeux, roulades, promenades , elles se comprennent et semblent avoir le même langage, celui qui associe le monde végétal, animal, minéral à l'humain.

Dans la 2ème partie, la chienne, vieillissante, reste plus sédentaire avec Grieg, au milieu des livres qui forment un mur protecteur.

Pendant ce temps, la romancière trace les chemins, se cache dans la nature et fait part de son cheminement intérieur.

Finalement le livre s'appellera "Un chien à ma table".

De très belles descriptions, précises, visuelles et poétiques et une ode à la littérature avant la fin de ce monde.
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Les grands cerfs

Pas facile de partager un avis qui m’implique trop personnellement mais dire que ce roman est très pessimiste quant à notre planète et ressentir l’horreur des massacres des grands cerfs, ça c’est indiscutable. Cependant je ne suis pas sûre que les pages d’observation de la nature, cervidés, oiseaux, plantes captivent tout le monde. Moi ce sont les oiseaux, les poissons et les coraux qui me fascinent et je comprends cette passion qui dans ce roman devient une addiction, une fusion totale, une raison de vivre et de désespérer. Un texte fort, poétique, sans nuance, sans pitié pour ceux qui détruisent la nature, la beauté, c’est totalement viscéral. C’est un cri déchirant qui me secoue sans pour autant panser nos plaies. J’ai aimé les phrases comme des balles traçantes, le vocabulaire, la vie passionnante des cervidés et la fin que j’avais hâte de découvrir dans le détail. J’ai bien fait de croire en ce prix Femina.
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Un chien à ma table

La magie n'a pas opérée pour moi à la lecture de ce roman.

Fondamentalement j'ai trouvé qu'il y avait un fossé entre l'impression de naturalité et d'ensauvagement que souhaite nous donner l'auteure et la désespérante tendance à nommer, compter, des espèces (qui plus est avec des erreurs rien que dans l'écriture, c'est un peu la honte pour la maison d'édition...).



En fait, c'est désespérant de constater que dans la littérature contemporaine, nommer quelques espèces, inventer leur écologie en s'appuyant sur des termes scientifiques piochés au hasard, suffit à ce que les lecteurs.rices se sentent embarqués dans la nature, "une ode à la nature" pour reprendre le terme consacré. Et de retrouver des phrases bateaux "la nature et moi on ne faisait plus qu'un", qu'est ce que ça m'agace. Rien que dans la phrase se trouve l'antithèse : si tel est vraiment le cas alors le sujet et la nature ne peuvent pas être deux entités distinctes... Bref, je pinaille mais typiquement ce genre de phrases me donnent envie de refermer un livre.



Mais non, pour moi ces mots scientifiques, ces noms d'espèces en latin de ne sont que de la poudre aux yeux. Ce ne sont pas ces mots qui rendent justice à la nature enveloppante et sauvage. Et ici, ça sonne faux par rapport au narrateur et personnage principal qui a une connaissance empirique de son environnement, de ce qui entoure sa maison quoi... Et à vouloir tout nommer on perd la poésie qu'est vraiment une rencontre avec le sauvage.



Néanmoins, il y a des beaux passages particuliement quand l'auteure/le narrateur évoque la construction du livre. Là les multiples phrases qui peinent à traduire une idée, un ressenti, là j'ai trouvé que c'était poétique, que c'était beau. Mais quel dommage que ce ne soient que des éléments minoritaires du livre.

J'essaie de garder à l'esprit que l'auteur nous questionne sur notre individualité et notre lien à notre environnement, aux autres être vivants qui l'habite, à notre corps, à la perte que nous expirimentons, comme les personnages, bien que dans une moindre mesure.



Des sujets très en vogue finalement mais qui ne donnent pas toujours des essais réussis.
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