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Critiques de Claudie Hunzinger (379)
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Un chien à ma table

Un couple qui vieillit , dans la foret: une vieille , écrivaine (ou écri-vaine), un vieux qui vit la nuit, .Autour d'eux : la Nature avec un grand N , car des pages et des pages constituent une ode à la Nature, mais une ode peu originale , gnan-gnan, sans relief .... et puis apparait une chienne .

Je n'ai pas adhéré du tout , je me suis ennuyée..

Comment peut on attribuer un prix littéraire à ce livre ???

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Un chien à ma table

Sophie est romancière, et vit dans une petite ferme isolée au fond des Vosges. Elle cohabite avec Grieg, son compagnon ; ils vivent ensemble sans trop être l’un sur l’autre ; chacun ayant son rythme de vie, ses occupations, son coin de maison bien à lui.

Un beau jour, surgit une chienne, en apparence maltraitée. Sophie la baptise Yes. Commence alors comme une nouvelle vie autant pour Sophie que pour Grieg.

La chienne provoque une véritable révolution dans la vie des deux seuls humains. Ce couple va se rapprocher, insidieusement.

C’est la première fois que je lis Claude Hunzinger ; plusieurs fois j’ai caressé l’envie de tenter, et à chaque fois j’ai laissé tomber faute de véritable motivation.

C’est particulièrement bien écrit, souvent empreint de poésie L’auteur nourrit une réflexion poussée sur la vieillesse, la relation dans le couple ; le rapport à la nature, les rapports humains, la solitude.

Cela étant, cette littérature-là ne convainc pas entièrement. Si la forme est impeccable, et sans doute trop pour moi, il m’a manqué le souffle romanesque que j’attends éperdument dans un roman ; C’est beau, c’est propre, mais ça tourne un peu en rond. La lecture est agréable, mais au final pas assez prenante, à mon goût.


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Un chien à ma table

Un chien à ma table est une leçon de vie garantie 100% humanisme. Le livre d’une vioque qui pose sur le monde le regard émerveillé d’une gamine de 80 piges, un émerveillement lucide parce que les signes du danger climatique sont là. Les interrogations sur la survie des espèces ou sur la capacité des générations futures à appréhender les défis écologiques traversent l’ouvrage. Mais, bordel que la montagne est belle chez Hunziger ! Tellement que l’on arriverait presqu’à la fredonner, manière de se rappeler que, du temps de Ferrat déjà, les enjeux écologiques inquiétaient.

Un livre d’une vioque, donc, mais plus proche des Vieux Fourneaux que de Carmen Cru. Une vioque qui écrit un roman d’amour. Amour pour son chien, amour pour son éternel fiancé, amour pour la nature. Une vioque que l’on inviterait bien sur le Larzac voisin afin de marcher en silence dans ce faux désert kartique et parler avec elle du pastis des Homs, des cardabelles, des loups, des vautours, des slogans d’hier « Faites labour, pas la guerre », et surtout à qui, on oserait parler, en toute camaraderie, du chagrin d’avoir dû faire euthanasier Cayenne, un Royal Bourbon qui accompagna tant de nos errances.

Un Chien à ma table est aussi le livre d’une militante à qui sont pardonnées toutes les références qui émaillent l’ouvrage. Habituellement, l’étalage de tant de connaissances culturelles me font basculer dans le rejet façon vieux schnock (j’aime bien ce terme qui démarre si lentement, lèvres en avant puis langue qui claque comme une torgnole sur une joue de petit con) mais là, j’ai accueilli ces indications comme la volonté louable d’enseignement. On ne se refait pas Claudie, prof un jour, prof toujours !

Enfin, les passages les plus beaux sont sans doute ceux où l’auteur décrit les transformations physiologiques qui accompagnent le temps qui passe. Peut-être qu’ils ne résonnent pas pour tous de la même manière et que j’aurais sans nul doute conclu différemment si la séance de bûcheronnage d’hier ne pesait pas sur mes lombaires de jeune… vioque.

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Un chien à ma table

Qu'est-ce que j'ai pu m'ennuyer avec ce livre. Heureusement que Claudie Hunzinger a une belle plume. Mais que nous enseigne ce roman ?

Si on peut appeler ce livre un roman. La nature c'est presque un poème à la Nature avec un grand N, des pages et encore des pages sur cette nature que l'homme n'aime plus et détruit. Et puis la vieillesse. En effet nous tous vieillissons et prenons cet état de fait avec humour comme Bernard Pivot avec " ... mais la vie continue ". Et puis il y a la chienne...

Franchement je me demande comment a-t-on pu donner un prix à ce livre.
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Les grands cerfs

« Look what they've done to my song ma

Well it's the only thing

That I could do half right

And it's turning out all wrong ma »



Voilà le plan :

« Le village, puis le chemin sombre dans la forêt sombre, prendre à gauche la voie indiquée par une pancarte « SANS ISSUE », ou plutôt sans issue générale, une voie qui s'écartait de la tyrannie du nous, du nous-politique, du tous-ensemble, prendre donc la voie barrée à franchir ; voie qui sentait l'aventure, le vent et les secrets, qui sentait la singularité, la ferveur singulière, la découverte de soi, du monde, la voie du libre; voie qui menait droit à un endroit clandestin bourré de connaissances ésotériques ... »

Un très beau voyage dans lequel il ne faut pas craindre d'être trempés, essorés, lacérés par la pluie. C'est peut-être ça le vrai voyage, comme le dit l'auteure : « survivre au froid, à la peur. »

Pour perdre la notion du temps.

Être à l'affût de la splendeur.

Contempler la liberté.

La noblesse. La splendeur.

Savourer.

S'éveiller.

Prendre conscience de l'appauvrissement de notre monde.

S'en émouvoir...

Se faire invisible pour voir l'invisible,

Curieuse d'un monde inépuisable de détails et de précisions.

« [...] ce n'était pas poète seulement qu'il fallait que je sois pour le livre que j'avais commencé à bâtir, mais poète de la nature, lui donnant la voix. Ce qui signifiait un autre genre de travail. Des précisions. Des faits. Tout, scientifiquement exact. La science comme méthode, mais avec l'aide de Vénus, son aide sensible, amoureuse, passionnée, si je voulais obtenir un soulèvement des consciences. »

Un excellent moment de lecture, qui respire la nature et qui m'a davantage touchée que le prix Femina 2022 "Un chien à ma table". La narration y est un poil moins fluide j'ai trouvé.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Un chien à ma table

Un crépuscule qui s’embrase joyeusement

Ce livre à la grâce d’une clairière dans une forêt dense, il éclaire le crépuscule d’une vie qui n’a pas abdiqué.

C’est un seuil où mémoire, respect, résistance, fantaisie et bien d’autres fleurons vous invitent à percevoir le monde avec ses sons, ses couleurs, ses odeurs en une symphonie pastorale régénérante.

Sophie et Grieg, octogénaires, se sont installés à Bois-Bannis dans les Vosges, dans une tanière à leur image.

Plus de soixante ans de vie commune dans le respect et l’amour. Chacun son rythme, sa vie mais toujours là l’un pour l’autre.

« Grieg pouvait avoir autant de rides qu’il voulait, il resterait à jamais à mes yeux un vieux gamin intraitable, adoré réfractaire à tout pouvoir, à toute bataille, à tout engagement, qui me disait : Ne jamais se laisser prendre par une idée, par un courant, par un groupe, par une vague. Toujours se cavaler ! Personne au cul ! »

Lui lit devrait-on dire plutôt relit inlassablement la nuit, elle écrit et inlassablement observe la nature, la vie qui l’entoure.

Un jour une petite chienne maltraitée surgit Sophie la baptise Yes, c’est un oui à la vie, c’est une explosion de joie dans ce qu’elle a de plus pure.

Tous les trois dans leur tanière vont vivre hors de tout temps chronométré, Sophie exerce son œil et sa plume à interroger la vieillesse, la condition féminine, et le pourquoi d’’une vie qu’ils ont menée en marge d’un monde qui ne leur convient pas, ancrés dans cette terre, cette nature qui leur apporte tant.

L’âne Utopie m’a fait beaucoup pleurer.

Le lieu ici est source de vie, c’est une invitation à être dans l’essentiel, la source, l’élixir.

Vivre en osmose avec cette nature qui nous offre tout, la respecter, ne pas la détruire, ne pas scier la branche sur laquelle on est assis.

Cette vie en lisière est visiblement moins effrayante quand on est au cœur de la nature, l’auteur nous y raconte la beauté, la douceur sans édulcorer la réalité, vieillir c’est être en lisière par la force d’un monde qui tourne en niant l’humain et la nature au profit de l’argent et du consumérisme.

Dans la construction il y a la magie de ce qui n’est pas calculé, pas question d’ordonner, la vie jaillit comme Yes avec sa danse de la séduction, c’est tout fou mais tellement joyeux.

Cela donne de la légèreté à un propos, une réflexion profonde sur la vie.

« Des vioques. J’aime beaucoup ce mot, vioque, il dit l’effarement insoluble de l’enfant qu’on est resté. »

Sophie nous parle d’ancrage et de vulnérabilité et ce n’est pas incompatible.

Claudie Hunzinger a voulu « écrire un livre qui fasse battre les cœurs » et c’est cela, elle a réussi à nous faire vivre ce qu’elle raconte, à nous offrir des émotions pures, du rire aux larmes par la beauté des mots.

Le crépuscule d’une vie et d’un monde dans une joie réelle, sans artifice avec beaucoup de saveur, saisie au bond avec des instants qui filent comme des notes de musique qui n’en finissent pas de nous imprégner.

En refermant ce livre, le lecteur reconnaissant dit : merci madame.

©Chantal Lafon






Lien : https://jai2motsavousdire.wo..
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Un chien à ma table

Sophie et Grieg vivent retirés du monde dans un coin de la forêt des vosges, « les bois bannis », elle est écri-vaine préoccupée par son environnement végétal et animal, la perte de la biodiversité….Il est solitaire, passe son temps réfugié dans la lecture des nombreux livres de sa bibliothèque, n’aime guère sortir à l’extérieur de la bergerie et se repose sur Sophie pour les quelques achats nécessaires à sa consommation de tabac. Ils recueillent une chienne perdue qu’ils nomment « Yes » qui accompagne Sophie dans ses randonnées d’observation de la nature et semble bienheureuse d’avoir trouver une chouette famille d’accueil. Le temps qui passe, les explications érudites sur les occupants du milieu naturel qui les entoure, les nombreuses références littéraires de Grieg accompagnent le lecteur dans un cheminement intellectuel parfois un peu difficile à suivre, mais baigné d’amour et de poésie.
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Un chien à ma table

#Unchienàmatable #NetGalleyFrance

Merci avant tout à Netgalley France et aux Éditions Grasset pour m'avoir permis de lire ce livre.

Je découvre avec ce livre la plume de Claudie Hunzinguer poussée d'abord par une amie qui n'a cessé de m'en parler, et surtout sa présence dans les sélections de trois prix littéraires Renaudot, Médicis et Fémina 2022.

Une écriture très poétique, travaillée, très visuelle, avec de nombreux rapports avec la nature, les fleurs.

Une grande connaissance des plantes est indéniable.

Roman ou autofiction, l'histoire raconte la vie retirée du monde, d'un couple vieillissant, lui désireux de rester en dehors du monde, à l'intérieur de ses livres, elle plus sauvage, à l'affût des pertes, des changements de ce monde à cause de l'homme et de ses irresponsabilités. Un jour, un chien se présente à leur porte, une jeune chienne, très certainement violée, ou maltraitée par un zoophile, maigre, affamée. Elle repartira, pour ensuite plus tard revenir, et doucement, elle se posera à leurs côtés. D'abord à côté de Sophie, puis à côté de Grieg. Comme une parenthèse de vie à trois, où chacun protège les autres, sans les perdre de vue. Lui grand lecteur, elle écri-vaine comme elle se définit, sorte de portrait de l'auteure elle-même et de son compagnon.

Tentative de repli sur soi-même pour échapper à la folie du monde, qui pour Sophie se soldera en fait par une volonté quasi-animale d'observation de la nature d'abord, puis de tout être humain, ou tout animal passant près de leur demeure.

L'un des thèmes est celui de la langue, celle écrite où se réfugie Grieg, celle de Yes qui tente de comprendre peut-être les verbiages de Sophie, celle de Sophie qui tente de comprendre le monde et son changement pour pouvoir le décrire, le rendre visible à travers ses mots d'écri-vaine.

Un autre thème fort est celui de l'amour, celui de la vie ensemble. La vie ensemble de plusieurs êtres, de la perte de soi, en vivant ensemble, de l'ensauvagement de Sophie, elle qui a souffert de solitude, de la volonté de Grieg de se réfugier dans les livres lui qui rêvait de voyages et d'aventures. Le thème de l'isolationnisme, du survivalisme est abordé, avec ses ombres et ses lumières, avec ses incohérences, et ses bonnes idées. Pas de réponse sur quoi faire face au changement du monde, juste cette phrase superbe : "l'absurde est beaucoup trop léger pour les humains."

Et le rideau de ma chronique se baisse sur la chanson de Dominique A, les éveillés, citée en toute fin du livre, où se trouve cette phrase magnifique : "Nous n’avons pas le droit de nous perdre de vue".

Un très beau livre qui met l'accent sur ce que nous ne devons pas perdre de vue.
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L'incandescente

« J’aime ton sommeil mieux que ta vie. Tu m’appartiens mieux quand tu dors. Au moins tu ne changes pas. Tu ne ris pas avec d’autres. Je ne voudrais pas que tu aies de petites intrigues avec d’autres. Je ne suis pas capable comme tes nouvelles camarades de vivre dans la haute atmosphère des livres. »



WOW quel roman ! Je viens vraiment de vivre une belle rencontre littéraire, à la fois tendre et intense. J’aurais tellement voulu que cette histoire ne prenne jamais fin et que je puisse la retrouver chaque soir, ne serait-ce qu’à travers quelques lignes, que je parvienne à lire entre les marges les sentiments amoureux qui y sont évoqués avec fougue et spontanéité. L’auteure et narratrice, Claudie Hunzinger, nous raconte les amours de sa mère Emma, dont elle ignorait l’existence jusqu’à ce qu’elle reçoive à ses funérailles un colis contenant des centaines de lettres. En parcourant les pages de ces mots tendres, elle redonnait vie à un amour plus grand que nature. Un amour passionnel, foudroyant, celui de sa rencontre avec Marcelle au début du siècle dernier, vers 1907.



L’auteure se souvient de sa mère comme d’une femme peu affectueuse, distante et incapable de proximité. Elle se questionne sur les raisons qu’elle a eu de rester toute sa vie silencieuse sur les sentiments qu’elle éprouvait envers Marcelle. Elle avait 17 ans à l’époque quand, dans un village de la Côte-d’Or, Marcelle et sa famille viennent s’installer tout près de chez Emma. Elles s’aperçoivent de loin, d’abord farouchement, puis se revoient à un bal du village. Au cours d’une deuxième rencontre, lors d’un mariage, elles se regardent à peine, toutes en émotions retenues. Marcelle « 2 ailes E », femme casse-cou, sauvage, troublante, excessive et « hautement inflammable » - est-ce suffisant pour la décrire tant le personnage est beau ? - a été amoureuse de sa mère. Elles ont vécu deux années d’amour passionné, période durant laquelle Emma est devenue femme, jusqu’à ce qu’une distance se crée. Marcelle, souffrante, la supplie de revenir, de se souvenir de leurs nuits et du désir profond installé sous les draps de leurs jouissances. Emma s’intellectualise. Dans le fossé qui s’est creusé entre elles, cette intellectualisation n’y est pas pour rien… Jalouse du savoir d’Emma, qui la plonge dans un sentiment douloureux d’infériorité à son égard, elle tente tout pour lui plaire. En vain…



Il y aura aussi Thérèse, Lucie, Marguerite… Mais le cœur du roman pivote autour de cet amour entre Emma et Marcelle. Déchirement de chaque instant, elles se quittent, renouent, se quittent encore jusqu’à la rupture finale. Claudie Hunzinger revient souvent sur la souffrance infligée par sa mère à sa partenaire. Elle exprime ouvertement lui en avoir voulu, ne pas comprendre, puis finit par se prendre d’affection pour Marcelle, l'incandescente. Sa mère pousse l’audace jusqu’à lui demander l’autorisation d’en aimer une autre. Qui était donc cette femme, secrète, puissante, indépendante et spontanée ?



Quoi qu’il en soit, les femmes qui habitent cette histoire sont toutes éprises de liberté. Elles vivent hors d’une époque, affirmées et rebelles. Elles sont belles et vivantes. Et l’auteure nous les raconte en épousant leurs sentiments aux beautés de la nature. Ce récit est une grande métaphore, un poème d’amour…



« Emma, vous avez l’amour de l’équilibre ; moi, celui des excès. Vous, plus de puissance de compréhension ; moi, plus de puissance de sensation. »



******************



« Vous êtes la fille la plus vivante que j’ai jamais rencontrée »
Lien : http://www.lamarreedesmots.c..
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La langue des oiseaux

ZsaZsa a 43 ans et elle fuit la ville, la reconnaissance pour un premier roman édité, l’amour de Thomas pour vivre en solitaire dans la forêt plusieurs mois. Là, elle retrouve la solitude, "cadeau" de parents qui ne se sont pas beaucoup occupés d’elle dans sa jeunesse et les deux passions de son père, la traduction chinoise et l’ornithologie.

Toutefois, une rencontre tout d’abord virtuelle puis physique va bouleverser sa quiétude. Son attention est attirée par des annonces Ebay de vente de vêtements de la célèbre marque japonaise "Comme des garçons" écrites par une mystérieuse magicienne des mots.

" Comme des garçons Blouson noir

Il est en laine noire pour le torse très menu

En velours de coton noir pour les épaules matelassées, incroyablement larges et comme musclées. Il renverse l’ordre ordinaire des choses: une femme adorable en homme costaud (^^!)

Grâce à lui, j’ai fait fuir des molosses.

Peur de rien.

Il se ferme d’un zip."Après l’achat de ce blouson, ZsaZsa ne cesse de surveiller les nouvelles annonces et entre en contact virtuel avec Kat-Epadô ( première personne du verbe ensorceler), pseudonyme de Sayo ( un pseudonyme "vous camoufle et en même temps vous révèle.") .

Claudie Hunzinger construit ainsi deux romans imbriqués. La retraite solitaire ou presque, puisque ZsaZsa rencontre tout de même la vieille et attachante fermière Marguerite, donne naissance au roman sur Sayo, personnage vivant qui trouble son auteur. Le roman se construit ainsi au fil de notre lecture.



ZsaZsa, figure proche de l’auteur, et Sayo ont la même magie et le même jaillissement des mots. Une langue des oiseaux que l’une met au service de la nature et l’autre à la description de ses vêtements ou dans son rire de corbeau. ZsaZsa se sent liée avec quelque chose de plus profond que l’affection à cette jeune femme "exilée, corps et langue, et sous menace d’expulsion."

"Sayo était pour moi cette part d’innocence qui résiste en tout lieu, malgré les horreurs, et qu’il fallait aider à ne pas se faire prendre. Aider à se faire entendre."



Au delà de cette rencontre ambigüe, Claudie Hunzinger excelle à nous faire découvrir la beauté de la nature, la vertu et la complexité du roman.

En citant le tableau de Zhao Zhiqian, La falaise aux livres empilés, Claudie Hunzinger image son roman comme un mélange de beauté naturelle et de composition littéraire sous un imaginaire chinois.



Voici une fois de plus, un livre de cette rentrée littéraire qui permet agréablement de sortir des sentiers battus sous la riche plume d’une auteure discrète et talentueuse, maître dans la description d’une nature qu’elle aime tant et des gens inattendus, fragiles et auréolés de grâce.
Lien : http://surlaroutedejostein.w..
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Un chien à ma table

Claudie Hunziger réalise l'exploit d'explorer divers thèmes en les questionnant, au cours d'une histoire simplissime, laissant toutes la place aux réflexions profondes qui naissent après l'apparition d'une chienne blessée dans le quotidien routinier d'un couple au grand âge. marginaux, ils se sont perdus dans la nature, volontairement, vivant de marche et de littérature.

Deux premiers thèmes explorés, la nature sauvage, et la place de l'Homme dans cette dernière. Ensuite, le regain de vitalité que la chienne apporte à Sophie, et enfin sa capacité à combler les failles de ce couple vieillissant.



Une preuve que la nature et l'Homme peuvent s'aimer, à condition d'un respect mutuel.







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Un chien à ma table

Je n'ai pas, mais alors vraiment pas du tout réussi à accrocher à ce récit.

Pas vraiment d'histoire et beaucoup trop de vaines citations à mon goût.

Je me suis vraiment ennuyée et, fait rarissime, je n'ai pas été jusqu'au bout de ce livre.

J'avoue m'étonner franchement qu'il ait été récompensé par le prix Fémina...
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Un chien à ma table

Nous avons l'impression de retrouver le couple de La Survivance, d'ailleurs le mari dit à son auteur de femme : "tu ne vas pas encore me faire mourir."

La nature est tout autour de la maison. Nous sentons l'odeur de la prairie, le craquement des brins d'herbe sous les pas. les os qui craquent. Le corps qui ne répond plus comme avant.

Les livres, la littérature, les animaux. Un couple.

Claudie Huntzinger nous emmène dans ses escapades. Nous nous faisons petite souris pour apprécier chacune de ses découvertes, rencontres, émerveillement.

Nous aimerions avec une carte retrouver la ferme, son cimetière et sa fontaine.

Une très belle lecture.



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La Survivance

Quel drôle de roman! Il y a là-dedans une ambiance qui vous colle à la peau. En faillite, Jenny, la soixantaine, et sa moitié Sils, ont dû renoncer à leur librairie. Acculés, ils se réfugient dans un repli des Vosges, avec leur chienne, leur ânesse, et des cartons de livres. Dans un refus, une fuite, du monde tel qu'il est devenu, ils se terrent là, comme des bêtes dans un terrier, au milieu de la dure nature. Parce que oui, le climat des Vosges dans une vieille grange abandonnée, ça va l'été, et encore, et à soixante ans...

C'est un livre basculant sans cesse de la beauté, plein de couleurs et de nature, à la dureté, renforcée encore par d'étranges choix dystopiques de l'auteur, qui marque le récit d'événements ne s'étant pas produit, et en esquisse des autres derrière les lignes.

Un très belle histoire, mais qu'est-ce que c'est dur pour un lecteur au coeur tendre!
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Elles vivaient d’espoir

magnifique, tendre, humain ; une vie sensible et pleine de surprises ;

très profond.
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La Survivance

magnifique et sensible parcours d'un couple de libraires que la désaffection des clients qui, eux, achètent sur le net, entraîne dans la montagne dans une masure dans laquelle ils ne se rendaient plus ; commence une aventure difficile mais la liberté les aide.

j'aimerais connaître la suite.

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La Survivance

Claudie Hunzinger, née le 9 avril 1940 à Colmar dans le Haut-Rhin, est artiste et écrivain. Elle place l’écriture au centre de son travail.

C’est quand voulant anticiper l’endroit où je rangerai La Survivance dans ma bibliothèque passablement surchargée que j’ai retrouvé un autre ouvrage de Claudie Hunziger, Bambois la vie verte. Une édition de 1973, date de sa sortie, qui m’a ramené quarante ans en arrière ! Mais le plus beau était à venir car les deux livres entrent eux-mêmes en résonance, le second reprenant l’histoire du premier quatre décades plus tard. C’est ce genre d’incident qui rend la vie des amoureux de la lecture, plus belle encore.

Bambois, la vie verte n’était pas un roman mais plutôt un récit ou un journal retraçant le parcours d’un jeune couple parti s’installer dans une ferme des Vosges pour y élever des moutons et se lancer dans le tissage. Un texte très écolo et représentatif de cette époque où de jeunes citadins partaient dans le Larzac vivre leurs rêves de hippies.

La Survivance qui vient de paraître, s’inscrit dans la même démarche, sauf que nos héros Jenny et Sils ne sont plus un couple de jeunots, mais des adultes d’une soixantaine d’années, obligés de se séparer de leur logement et de leur librairie en faillite. Acculés, mais habitués toute leur vie à la dèche, ils trouvent refuge dans une baraque en ruines perdue dans le massif du Brézouard dans les Vosges. Ni eau ni électricité, à peine un chemin pour y accéder, ils s’y installent secrètement car si le terrain leur appartient, il n’est pas permis d’y habiter.

Avec Avanie l’ânesse (dans Bambois elle se nommait Utopie) et Betty la chienne, ils vont construire une mini-communauté post-soixante-huitarde, « Nous sommes nés pour ne rien posséder », constituée de deux êtres humains exclusivement. Refaire le toit quasi inexistant à leur arrivée, couper du bois en prévision de l’hiver particulièrement rude à cette altitude dans cette région, planter un petit potager, le retour à la terre n’est pas une sinécure.

Si les corps souffrent, l’âge ne facilitant pas les choses, l’esprit reste vif et vaillant, entretenu par ces piles de livres qui constituent l’essentiel de leur avoir et envahissant leur demeure. Le soir, épuisés du travail manuel de la journée (elle surtout !), s’éclairant à la bougie ils lisent et se lisent des extraits des bouquins qui sont leur principale raison de vivre.

Nos deux ermites ne se contentent pas de regarder pousser leurs carottes ou d’étudier le comportement d’une harde de cerfs, ce qui nous donne de belles pages à lire néanmoins, mais ils sont très cultivés et leurs discussions savantes autour des pigments utilisés par le peintre Grünewald ou la pensée de Maître Eckhart nous laissent un peu sur le bord du chemin parfois.

Claudie Hunzinger réussit un bien beau livre, sans intrigue haletante, sans révélations fracassantes, sans bruit finalement, mais qui nous parle de l’essentiel, la liberté qui rime souvent avec difficulté, la vie simple qui n’exempte pas des peines, la nature à laquelle nous sommes tous redevables même ceux qui ne l’ont pas encore compris et enfin, pour ceux qui connaissent ce secret si riche de joies, les livres et leurs univers sans limite.

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Un chien à ma table

Suite aux émotions qui m’ont étreinte à la lecture de Son odeur après la pluie de Cédric Sapin-Dufour, j’ai voulu découvrir Un chien à ma table, de Claudie Hunzinger.



Comme c’est souvent le cas lorsque l’on attend beaucoup d’une lecture… j’ai été déçue.



Ce roman avait pourtant beaucoup pour me plaire : des personnages « à part », une existence proche de la nature, une place prépondérante accordée aux livres (Sophie - le double littéraire de l’autrice ?- est écri-vaine et son époux Grieg un insatiable lecteur), des réflexions sur la vie, le temps qui passe ou l’écologie, et cette petite chienne traumatisée par des sévices qui vient chercher refuge auprès du couple.



Il se passe peu de choses, le temps semble ralenti et nous naviguons dans les pensées de Sophie.



Le propos est intelligent, la plume de l’autrice élaborée, à la fois érudite et poétique, ponctuée de digressions qui m’ont toutefois rendue fastidieuse la lecture de certains passages.



Un retour mitigé donc, mais encore une fois ce n’est que mon avis.
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Un chien à ma table

J‘aime la nature et les oiseaux, c’est un premier volet classique chez cette auteure. Puis il y a la décrépitude du corps humain, ses sursauts de vie, sa complicité diminuée avec son conjoint. Arrive une chienne, c’est quelque chose de nouveau, à la fois tragique et bienheureux. Puis apparaît la notion « faire corps » avec un animal, des arbres, des lieux. Tout ça fait partie d’un quotidien répétitif où il ne se passe pas grand-chose. Il y a un peu de drôlerie, un peu de suspense, un peu de peur face aux tourments de la planète, mais rien de convaincant, tout se passe à travers le filtre de l’isolement de la société. Je ne me vois pas conseiller ce livre que j’ai lu jusqu’au bout sans grand enthousiasme.
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Un chien à ma table

Je suis tombée par hasard sur l'émission Répliques de Alain Finkielkraut consacrée ce samedi 19 mai à la vie avec un chien. Claudie Hunzinger invitée pour son livre, une fiction appuyée sur le vécu de l'auteure "Un chien à ma table" m'a donné fortement envie de me procurer son livre.

Cette dame de 80 ans vivant au cœur de la nature, à l'écart du monde a recueilli une chienne maltraitée, qu'elle a nommée "YES" pour dire oui à la vie , à l'aide qu'elle veut lui apporter, un oui primordial.

Avec son vieux compagnon qui vit comme un clochard lettré, leur vie prend un tournant . Elle va sortir, marcher, retrouver un lien puissant avec la forêt.

Le chemin du nouveau parcours de santé l'entraine à élargir sa curiosité aux autres humains , joggeurs, cueilleurs de champignons, chasseurs, randonneurs...

Une ode à la féminité révoltée, à la nature saccagée et méprisée.

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/repliques/la-vie-avec-un-chien-8852654



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