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Critiques de Clifford D. Simak (384)
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Chaîne autour du soleil

Parut un après « Demain les chiens », « Chaîne autour du soleil » est un roman ambitieux, puisqu’il traite de nombreux thèmes de la Science-Fiction, que l’on découvrira au fur-et-à-mesure de l’avancée de l’histoire.



Écrit en 1953, Clifford Donald Simak s’imagine un avenir où l’avenir de l’industrie n’a plus sa place, puisque le récit se déroule dans les années 1980. Jay Vickers est le personnage principal de cette histoire. Il exerce le rôle d’écrivain. Sa vie n’est que routine.



L’auteur est un humaniste convaincu. L’après-guerre, il constate avec amertume l’évolution du monde. Il en conclut que si l’on donnait aux hommes ce qu’ils désiraient en quantité illimitée, les guerres n’auraient plus lieu d’exister – une vision naïve, un brin utopiste. C’est ainsi qu’une mystérieuse industrie s’est développée autour des plaisirs masculins, comme ces briquets immortels – qui permettent d’allumer les pipes et cigares de ces messieurs –, ces lames de rasoirs inusables, ces lampes également éternelles et depuis peu, ces automobiles perpétuelles. Seulement, le vice c’est que si ces choses ne se détérioriont jamais, cela met un sacré coup aux millions d’ouvriers. Pour paliers à la pauvreté qu’engendrent le chômage et la baisse de l’économie mondiale, une nouvelle substance synthétique permet de nourrir les foyers de la Terre entière.



Comme je l’ai précédemment énoncé, dans ce roman, Clifford Donald Simak abuse des thèmes de la Science-Fiction. C’est ainsi, qu’autour de la page 100, il nous met en scène un monde parallèle, une Terre utopique où l’homme ne s’y est jamais développée, vierge de toutes impuretés, de défigurations du paysage. Ainsi, l’être humain peut vivre le rêve américain. Une société dirigée par des surhommes où les armes à feu sont prohibées.



Après, les mutants, les mondes parallèles, l’utopie, Bref, une œuvre s’égare. Si Graham Masterton a parfaitement inclus l’univers de mondes multiples, grâce à des portes physiques (« Les gardiens de la porte »), ici c’est confus, même si un objet ordinaire peut faire voyager.



L’ensemble s’étire sur un récit philosophique, un plaidoyer sur l’humanité. Même si dans l’ensemble j’ai bien aimé, j’ai trouvé ces passages trop nombreux. L’histoire est plaisante, bien qu’elle manque de rythme.
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Demain les chiens

Clifford D.Simak est un homme à part.

Il fait partie de ces hommes qui ont fait l'âge d'or de la Science-fiction du milieu du XXème siècle tout en étant bien différent dans le courant sous jacant de ce "mouvement" d'écriture et de pensée, qui donne à l'homme la place principale dans l'univers et l'au-delà.

L'homme est l'avenir de l'Homme (on ne parle pas de ces dames, n'oublions pas que dans ces années 1940/1970 elles sont partie négligeable, même dans l'univers du roman.)

Simak, lui, (tout en faisant l'impasse sur une moitié de l'humanité) a prit un autre chemin:

L'homme est le pire ennemi de l'Homme

Demain les chiens ne parle que de choix humains (masculins ?) ineptes et maladroits qui amènent inéluctablement à la fin de l'humanité, mieux même, à l'oubli total de la race humaine.

C'est en cela que Simak se différencie autant de ses compagnons d'écriture, il n'a aucune confiance en ses congénères, autant laisser la place à d'autres....



Parce que:



La triste haleine de la pensée humaine ne peut que tout corrompre.



Je n'ai pas pu m’empêcher de penser à notre société actuelle, à ce que l'on vit en ce moment dans le monde et ici en France: les mauvais choix semblent devenir la règle...

On a peut-être déjà posé le pied sur le chemin décrit par Simak.....
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Demain les chiens

Après avoir abandonné les villes qu'ils trouvaient obsolètes et adopté un nouveau mode de vie à la campagne, les humains finissent par s'exiler loin de la Terre. Ils laissent alors la planète à la domination des chiens. En effet, ceux-ci ont acquis l'usage de la parole et c'est aidés de nombreux robots (pour les tâches quotidiennes) qu'ils conquièrent la planète bleue. Onze mille ans ont passé et une question demeure quand ils se racontent des histoires mettant en scène des hommes : ceux-ci ont-ils réellement existé ?



Comment présenter un tel chef d'oeuvre sans tomber dans la redite ? Que dire de nouveau sur ce roman qui n'aurait pas déjà été dit, et en mieux par des gens bien plus compétents que moi ? Bon, déjà, qu'en fait de roman, il s'agit ici d'un fix up novel, cette forme un peu bâtarde de livre qui veut qu'à partir d'un recueil de nouvelles, l'auteur donne une cohésion au tout pour donner les atours du roman. Ainsi, les histoires s’enchaînent au fil d'un récit qui se déroule sur quelques milliers d'années, avec des liens parfois ténus. Comme cette fameuse famille d'humains, les Webster, dont l'un des ancêtres est le protagoniste principal d'une histoire, puis son descendant, un siècle après dans un autre récit. Ensuite, alors que les humains sont tous, ou presque, partis sur Jupiter, un des derniers représentants de cette famille importante en son temps est réveillé du sommeil artificiel dans lequel il s'était volontairement plongé. Réveillé par le robot qui a toujours servi les Webster, robot qui sera, bien plus tard, lui-même remis en fonctionnement par les chiens... Bref, un fil ténu mais qui existe bel et bien.



Demain les chiens est bien un roman sur la nostalgie, sur le regret de ce qui a été et n'est plus, sur la mélancolie que ces états entraînent. Dans City (c'est ainsi que s'intitule le premier conte en V.O., qui donne son titre original au présent livre), certains hommes sont nostalgiques des villes, même s'ils ont trouvé à la campagne (ayant passé une partie de sa jeunesse à la campagne, Simak est considéré par beaucoup comme un écrivain aux valeurs rustiques) le bonheur d'une vie harmonieuse. Et vers la fin du roman, ce sont les chiens qui regrettent les humains, tout en se demandant s'ils ont vraiment existé. Malgré tout, la lecture de Demain les chiens n'apporte aucune tristesse au lecteur. Bien au contraire, même si c'est loin d'être un livre comique, il donne beaucoup de plaisir de lecture. Un plaisir de l'ordre du contemplatif parce qu'avec ce roman, on est loin des aventures rocambolesques telles que la SF peut nous en offrir parfois. Non, là, chaque nouvelle est comme un tableau qui nous montre une vision de ce futur plus ou moins lointain. Et même si l'homme n'existe plus pour dominer la Terre, cela n'est pas perçu comme une catastrophe (à l'inverse du héros de La Planète des singes, de Pierre Boulle). Ici, si les chiens sont devenus l'espèce dominante, c'est bien parce que c'est ainsi que cela devait se passer. Parce que le monde nous est donné à voir par les yeux canins, et non par celui des humains.



Nouveaux Millénaires, la collection SF de J'ai Lu dirigée par Thibaud Eliroff, nous offre ici une nouvelle traduction (signée, de façon impeccable, par Pierre-Paul Durastanti alors que toutes les autres éditions nous proposaient celle de Jean Rosenthal, datant de 1952), ainsi qu'une édition augmentée d'une préface de l'éditeur (ça ne mange pas de pain), mais surtout d'appendices composés de note de l'auteur, d'un épilogue (non inédit), d'un avant-propos de Clifford D. Simak lui-même et, last but not least, d'une préface de l'auteur étasunien Robert Silverberg (datant de 1996). Bref, une édition revue et augmentée que tout amateur de science-fiction aurait bien tort de rater. Que ce soit pour le lecteur connaissant déjà le roman le plus connu de Clifford D. Simak et qui voudrait le relire dans cette nouvelle édition, ou celui qui aimerait le découvrir, je ne peux que les inviter à foncer dans une librairie pour l'acheter. D'autant qu'il ne coûte que 16€ ! D'accord, moi j'ai eu la chance de le gagner grâce à un concours organisé sur le blog La Prophétie des ânes... Mais quand même !
Lien : http://les-murmures.blogspot..
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Au carrefour des étoiles

Au carrefour des étoiles fut récompensé en 1964 par le prestigieux prix Hugo. Dans ce court roman, nous suivons un homme pas comme les autres, du nom de Enoch Wallace. Il a été choisi par la communauté intergalactique afin de surveiller la station sur la Terre. Bien complètement différent, je n'ai pu m'empêcher de penser au récit I'm legend de Richard Matheson. Peut-être cette complicité qu'a le lecteur avec le personnage principal.

En lisant ce livre, j'ai reçu un pointe de mélancolie et de nostalgie. J'aime beaucoup la plume de Clifford D. Simak. J'avais déjà eu l'occasion de goûter à ses récits avec l'excellent recueil : Des souris et des robots. Encore une fois, il nous distille d'une écriture humaniste et parfois naïve.

Clifford D. Simak est un conteur. Je l'imagine parfaitement l'écoutant narrer l'une de ses histoires au coin d'un feu.

Une chose ne changera jamais. Dans ce récit, écrit en 1963 (Way station), l'auteur expose une guerre imminente entre les deux gros blocs. Depuis, les choses ont changé, mais pas tellement sur le fond. De nos jours, le conflit est mondial avec les événements au Proche-Orient. Les êtres humains continueront toujours à faire la guerre.

L'auteur reste sur une pointe d'optimiste parfois un peu trop de gentillesse, un regard bien naïf. C'est un très bon roman, qui se lit aisément grâce au talent de Clifford D. Simak.
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Projet Vatican XVII

Jason Tennyson, médecin personnel du dirigeant de la planète Gutshot, doit fuir après la mort de ce dernier pour échapper à la vengeance du successeur. Il embarque à bord du premier vaisseau spatial en partance, sans se soucier de la destination. Le vaisseau transporte les pèlerins vers Vatican XVII, planète peuplée presque exclusivement de robots. En quête de spiritualité, ceux-ci ont crée un « pape » qu'ils nourrissent avec des quantités astronomiques de données, afin qu'il devienne infaillible. Des Écoutants fournissent ces données en partant en transe dans des univers ou des temps différents. L'une des Écoutantes déclare avoir trouvé le Paradis, nouvelle qui enflamme la petite planète.



L'idée de base était séduisante, mais la réalisation est nettement moins bien réussie. Les personnages acceptent les pires bouleversements avec un calme olympien. On découvre un clandestin poursuivi par toutes les forces armées ? On lui accorde immédiatement une confiance absolue, sans lui poser de questions. Le héros est présent depuis 24h sur la planète qu'on le met au courant de tout le plan dont la réussite se base sur le secret absolu. Quelqu'un se fait tirer dessus ? Sa première pensée est de déplorer la cuisson de son poisson qui allait être parfaite et que le tireur vient de gâcher.



Les dialogues sont aussi à pleurer. Sans être expert en séduction, si en constatant une cicatrice sur la joue d'une femme, je lui disais « Abstraction faite de votre joue, vos traits sont d'une pureté classique. Une moitié de votre visage est ensorcelante, l'autre moitié est déparée », la probabilité qu'elle me tombe dans les bras en roucoulant « vous alors, vous savez parler aux femmes » me semble tout de même bien faible.



À noter que le dénouement final implique de nouveaux extraterrestres, les êtres-équations, cubes de couleur qui peuvent afficher des équations complexes, les Bouboules (non mais vraiment... les Bouboules...) et un Patafloup (...), sympathique créature qui fait « flop, flop, flop »...



Même le thème initial, une religion des robots, est traité par dessus la jambes, et le pape infaillible ne casse pas trois pattes à un canard.



Ce roman est pour moi une déception totale.
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Au carrefour des étoiles

Au carrefour des étoiles est un texte profondément doux, mélancolique et porteur d’espoir en même temps. Qui parvient, quand la catastrophe est imminente, à ouvrir une autre porte et trouver des solutions. Qui fonctionnent plutôt bien. Plutôt. J’y reviendrai plus bas.

Peut-être que je suis à côté de la plaque, mais je trouve là une source aux textes de SF positive contemporains.

C'était mon 1er Simak, il y en aura d'autres :)



Je disais plus haut que le roman parvenait plutôt bien à mener sa barque. J’insiste sur le "plutôt". Parce que l’intrigue en elle-même n’est pas non plus parfaite. Certes, c’est fluide, agréable à lire, facile. Mais… un peu trop, justement. En effet, le schéma narratif est d’une simplicité enfantine, et les éléments perturbateurs assez ridicules, tombant comme un cheveu sur la soupe. On sent bien que ce n’était pas là l’important pour l’auteur, mais quand même. Je me suis marrée plusieurs fois en constatant quels étaient les ressorts utilisés par Simak pour faire avancer son histoire. Parfois, c’était vraiment risible, tout de même.



Mais non, l'important n'est pas là, en effet.

Au carrefour des étoiles se déroule au centre d’une galaxie interconnectée, au cœur d’un réseau de planètes reliées. Mais on ne sait pas, par exemple, comment s’est construite cette station-gare; ni comment les liens se sont faits entre la Terre et ces autres planètes. On ne sait pas non plus pourquoi, qui, quand.

L’altérité, on la côtoie au moment où des extraterrestres font escale chez Enoch. Ce sont des scènes de vie : un thé, une discussion, une soirée bavarde. Quelques descriptions, quelques impressions personnelles et intuitions d’Enoch permettent d’en apprendre un peu plus sur toutes ces créatures. Mais on n’en sait pas vraiment plus. Mais finalement, on n’en a pas besoin non plus. L’auteur parvient à nous donner juste ce qu’il faut pour attiser notre curiosité, et notre imagination fait le reste toute seule.

Certaines scènes sont très touchantes, porteuses de beaucoup d’émotion très pure et très simple. Je ne m’y attendais pas du tout. En fait, je ne m’attendais pas à un texte empli d’une si grande humanité. Nulle technicité compliquée dans ce roman; pas de jargon, pas de concept tiré par les cheveux ou nécessitant un bac +1000 pour comprendre ce dont il est question. Non, Au carrefour des étoiles est un roman très abordable et qui donne des étoiles plein les yeux.



Voici donc un texte de SF profondément humain. Car l’enjeu est résolument humain. Enoch doit faire des choix, et il se trouve à un carrefour présentant plusieurs solutions. Laquelle choisir ? Quelles conséquences aura tel choix, pour lui et sa planète ? C’est très intéressant d’avancer dans ses réflexions, parce que l’échelle change; ce n’est plus seulement lui qui compte, mais la Terre entière. Sa place dans la galaxie. Tout devient très relatif : le temps, l’individu, la vie et la mort. D’ailleurs, la différence d’échelle se mesure à chaque instant. L’infiniment grand côtoie directement l’infiniment petit, avec des querelles de voisinage et des histoires du quotidien.



J’ai bien aimé, à ce titre, la place de cette maison. Je n’y avais pas pensé de prime abord, mais ce bouquin rejoint parfaitement mon petit challenge littéraire autour de « la maison en SFFF » (dont j'ai fait une liste ici, d'ailleurs). En effet, elle est au centre du roman, du réseau intergalactique qui se construit; en cela, elle est un lieu de passage, mais aussi de protection contre l’extérieur. Tout se concentre, dans cette maison : les enjeux galactiques, planétaires, et ceux du voisinage. Et évidemment, tout est interconnecté, et la maison joue un rôle prépondérant ici. Je trouve qu’elle symbolise parfaitement ce qui se joue dans ce roman : elle offre des portes aux personnages, vers des chemins différents, jamais empruntés.



Voilà donc un roman dont je redoutais un peu la lecture. Je ne sais pas pourquoi, vraiment. De la SF américaine des années 60, un prix Hugo… J’avais tendance à penser que le texte serait poussiéreux, vieillot, et un peu ardu. Et puis bon, les prix et moi… Et en fait, rien de tout ça. Quels a priori à la con quand même on peut avoir. Bref. La traduction révisée de Pierre-Paul Durastanti n’est pas non plus pour rien dans le plaisir que j’ai eu à découvrir et lire ce texte. Ca change quand même beaucoup de choses, une traduction dépoussiérée. Je me souviens en avoir fait l'expérience avec Neuromancien... !
Lien : https://zoeprendlaplume.fr/c..
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Demain les chiens

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce livre qui nous propose, à travers huit textes, à imaginer la fin de l’humanité et la montée comme culture dominante, même si par certains aspects il m’a laissé sur ma faim. L’auteur joue ainsi avec le point de vue du lecteur en contant son récit non pas à nous, mais à un peuple chien, offrant ainsi une véritable mythologie et une véritable réflexion dense et percutante. On sent aussi clairement que les textes évoluent avec le temps, ayant été écrit sur plus de trente ans, tout en restant cohérent et intéressant. Une certaine mélancolie se dégage du récit, offrant ainsi une ambiance douce et nostalgique qui fonctionne bien. Mais là où le récit gagne en intérêt c’est dans les idées qu’il développe que ce soit sur la fin de la politique, la fin des villes, la technologie, les mutations, mais aussi sur nous et notre façon d’évoluer, d’avancer. Sauf que voilà certains points m’ont tout de même dérangés, certains aspects traités de façon un peu jeunesse, des points qui m’ont paru amené et conclu de façon trop rapide, parfois un manque de profondeur, mais aussi des idées scientifiques qui ne sont jamais vraiment développé ce qui m’a parfois bloqué. J’ai peut-être un esprit trop cartésien. En tout cas malgré ces aspects, j’ai passé un bon moment de lecture avec ce livre, bien porté par une plume très simple et un minimum entraînante. Je lirai sans soucis d’autres écrits de l’auteur.





Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Demain les chiens

L'homme a-t-il réellement existé ? Voilà la question que se posent les chiens. Et la guerre ? Et la civilisation ? Tous ces concepts n'ont aucun sens pour les chiens. Ce sont des mots d'hommes et tout le monde sait que les hommes n'existent pas (enfin c'est ce que disent les légendes).



Ce recueil de nouvelles, compte huit contes que se racontent les chiens à la tombée de la nuit. Huit histoires pour tenter de percer le mystère de l'homme et de son extinction. Savoir ce qu'il est advenu de ce grand rêve de marcher côte à côté, patte dans la main et de bâtir un monde meilleur.



Je viens de redécouvrir une de mes lecture d'adolescence. Il n'a pas pris une ride et c'est toujours un réel plaisir de plonger dans ses pages. Ce livre apporte énormément de recul sur l'homme et son égocentrisme.
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Demain les chiens

Parfois, on s'attend à avoir un cadeau merveilleux à Noël. Et puis quand on le déballe...



Demain les chiens conte l'évolution du Chien, qui finit par remplacer l'Homme, et d'après les réactions des gens, semble être un livre bien plus connu que ce que j'aurai pu imaginer.

Pour certains, il passerait même pour culte.

Pas pour moi.



Le concept du remplaçant dans l'évolution est très attractif, tout comme l'idée de compiler des contes qui rappelleraient cette transition. Mais toute l'oeuvre est plombée par ce côté "50's" qui tend à balancer des possibilités, des espoirs, des craintes et ne jamais vérifier si ça peut coller un tantinet.

J'ai eu l'impression de lire un de ces Pulps, édités mensuellement à la va-vite, et dont le nombre de mots est soigneusement limités.

Dans le genre, certains s'en tirent bien. Simak non.



Un recueil de contes qui évoquent l'évolution ? Pourquoi pas ?

Une histoire qui court sur 12 000 ans sans perte d'infos, sans trou, sans vide ? On frôle le n'importe quoi. Notre propre histoire court sur 2 000 ans et les zones d'ombres sont légion.

L'excuse dont se sert l'auteur pour "supprimer" les humains était vraiment à creuser, parce qu'on la survole plus ou moins, et on a l'impression qu'au final, l'auteur s'en fiche. Je pourrais faire la liste des idées qui sont vraiment, vraiment bien trouvées, mais au final, mal ficelées.



Bref, Demain les chiens n'a rien de culte. Il avait tout pour l'être.

Personnellement, j'y vois un petit livre sympatoche plein de bonnes idées, mais brouillon.

Quant à la portée "philosophique" de l'oeuvre, désolé de ne pas m'y attarder, mais elle vole au niveau d'un "Martine fait de la bicylette".



(Mais je n'ai pas détesté ! Sérieux ! Je trouve juste étrange de le rendre culte !)
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Au carrefour des étoiles

Ce roman, daté en VO de 1963, est de ceux qui pourraient plaire aux lecteurs qui détestent la SF ; et les pousser à explorer plus avant un genre en mal de reconnaissance. C’est tout ce que je leur souhaite.



« Au carrefour des étoiles » est un roman SF signé Clifford D. Simak, auteur américain majeur de l’Age d’Or US. C’est l’un de ses deux (allez trois.. !) chef-d’œuvres, aux côtés de « Demain les chiens » et, à un moindre niveau, « Dans le torrent des siècles ».



Début des années 60, Millville, un petit village du Wisconsin profond. On ne s’y mêle que peu des affaires d’autrui. Pourtant, Enoch Wallace s’y montre un drôle de paroissien. De ce que l’on sait, comprend ou suspecte, son cas interpelle. Ne serait ‘il pas immortel ? Des détails tendraient à le prouver … presque des certitudes. Les villageois s’inquiètent, l’ostracisent, murmurent, chuchotent, à tel point que les Services Spéciaux, en discrète surveillance … peu à peu découvrent un pot aux roses étonnant.



Citation: « Il était le seul espoir qu'avait l'humanité d'accéder un jour à une place parmi la vaste confrérie galactique. Mais appartenait-il encore à la race humaine ? »



L’état civil lui donne 124 ans alors qu’il parait à peine la trentaine. Les registres municipaux le recensent soldat unioniste pendant la Guerre de Sécession (le prologue traitant de Gettysburg est particulièrement prenant). Un siècle plus tard, il est toujours là, jeune, vif et alerte. Quasi reclus dans sa demeure isolée que personne ne se vante d’avoir jamais visitée. On ne le croise que peu, sans jamais lui adresser la parole, invariablement méfiants et craintifs. Il vit en quasi autarcie. Ses seuls contacts : le facteur, par qui transitent son courrier, un peu de nourriture, des revues scientifiques auxquelles il est abonné, hors de compréhension du commun des mortels, de grands registres vierges et des litres d’encre noire ; le banquier chez qui il troque périodiquement d’inattendues pierres précieuses contre espèces sonnantes et trébuchantes ; Lucy, une jeune fille du voisinage, une sauvageonne sourde et muette, un tantinet guérisseuse qui va se montrer un « Chainon manquant » crédible et émouvant… Mary, cette jolie demoiselle du Sud en crinoline et ombrelle avec qui il va vivre une bien belle, triste, émouvante mais impossible histoire d’amour … ou comment s’éprendre d’un hologramme-cadeau d’origine E.T. pas si indifférent que çà. … la suite appartient au récit. Sortez les mouchoirs.



Derrière la façade aux fenêtres aveugles de sa maison, le cas Wallace dévoile une troublante réalité, empreint d’humanisme et de bienveillance. La maison d’Enoch est une station-relais spatiale par laquelle transitent incognito les visiteurs de l’Espace. Wallace en est le gardien, le veilleur et le dispatcheur. Ses bons services de chef de gare en échange de l’immortalité … et de cadeaux étranges dont il ne parvient pas à comprendre le fonctionnement.



En parallèle au roman, le contexte géopolitique ambiant, quoique diffus, n’est pourtant pas sans importance. Alors que s’agitent jusqu’au paroxysme les soubresauts de la Guerre Froide et que, sur un coup de dés, sur un coup de folie, l’embrasement nucléaire est à portée de bouton rouge, s’inscrit l’histoire édifiante et déterminante d’un enfant de la Terre : Enoch Wallace. Le rapport à l’Atome guerrier n’est pas innocent, il s’insère dans une logique SF historique qui chercha, Hiroshima et Nagasaki aidant, à tirer les sonnettes d’alarme sur sa potentielle utilisation guerrière et ses conséquences induites. Une semblable évocation à minima apparait dans « Demain les chiens » en prélude à un changement d’importance pour l’humanité ; son usage en filigrane accentue le message véhiculé : l’Homme doit changer, mûrir, pour simplement éviter le pire, survivre, grandir. En parallèle, une confraternité extra-terrestre, dont la Terre ignore l’existence, étudie l‘Homme, acceptera ou refusera sa candidature … C’est mal barré… et pourtant.



S’il est, lecture close, un qualificatif retenir, c’est « bienveillance ». Plus omniprésent encore que dans « Demain les chiens », le terme cerne un auteur attaché aux traditions, au bon sens campagnard, aux beaux sentiments, à l’entraide communautaire. En sus de son humanisme, de son bucolisme … tout concoure vers un auteur à part, auquel s’attacher, sur lequel veiller pour que ses messages ne s’émiettent pas. Merci Monsieur Simak.



PS : un satisfecit particulier pour le travail graphique de Caza en une de couv. L’illustrateur a très souvent frappé cœur de cible et ici, plus particulièrement. On y retrouve le cœur du roman, l’ET chauve et arc-en ciel, la maison d’Enoch en sommet de falaise, la constellation étoilée qui, de là-haut, surveille.


Lien : https://laconvergenceparalle..
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Demain les chiens

« Demain les chiens » est un mélange de science-fiction et de fantastique qui nous embarque dans une série de contes imaginés par Simak. Il y avait à l’origine huit contes, auxquels un neuvième est venu se rajouter, quelques années plus tard, sous forme d’un épilogue.



Neuf contes donc, qui se succèdent chronologiquement et que séparent le plus souvent des milliers d’années. Avant chaque conte, il y a un intermède où l’on assiste aux interrogations des chiens, leurs hypothèses et leurs doutes concernant le contenu et l’authenticité du conte qui va suivre.



Mais pourquoi des chiens ?



Et pourquoi pas après tout !



Simak a imaginé un monde futur où l’espèce humaine a totalement disparu, remplacée par une civilisation canine, ou plus précisément « La Fraternité des bêtes », ainsi que par des robots.



Au fil des contes, on comprend pourquoi et comment le monde des Hommes s’est peu à peu effiloché. Il s’agit là d’une étude sans fard des comportements humains, de leur tendance à la destruction, de leur incapacité à comprendre et à tirer des leçons de leurs erreurs.



Simak a écrit cette histoire dans un contexte de menace nucléaire, après deux guerres mondiales destructrices qui n’ont même pas pu freiner les penchants belliqueux des nations.



Dégoûté et certainement déçu, l’auteur a alors tricoté un monde meilleur, sans nous. Un monde où le respect de la vie est primordial, où le meurtre est banni et où chaque espèce a le droit d’évoluer comme elle le souhaite.



Dans quasiment tous les contes, l’on retrouve certains éléments, un fil conducteur qui donne une cohérence à cette évolution des espèces et des évènements.



Il y a tout d’abord les Webster. Le tout premier Webster apparait dans le premier conte. C’est un américain qui décide de quitter la ville, tout comme la majorité des terriens, et d’aller s’installer avec sa famille à la campagne.



La suite verra ses descendants, chacun apportant sa pierre à l’édifice et jouant un rôle plus ou moins important dans le déclin de son espèce.



Il y a aussi Jenkins, un robot serviteur qui a été construit par un des Webster du futur et qui restera fidèle durant des millénaires à cette famille et même au-delà, gardien dévoué qui entretiendra inlassablement la demeure Webster de la colline.



Et puis bien-sûr, il y a les chiens. Le tout premier, Nathanaël, a été manipulé chirurgicalement par un Webster, afin d’acquérir la parole et ainsi entamer son ascension évolutive. Petit à petit, les chiens construiront leur monde, aidés par les robots, indispensables pour remplacer les mains que les chiens n’ont pas. Un monde différent de celui des Hommes, forcément, puisque les chiens n’ont pas la même vision des choses, ne perçoivent pas leur environnement comme nous et ont une sensibilité différente. Les contes sont à cet égard fantastiques, oniriques.



La plume de Simak est douce, sans violence. On se laisse embarquer avec délice dans ce rêve peuplé de chiens, dans un monde de tous les possibles, où il est question de conquête spatiale et de voyage dimensionnel.



J’ai refermé mon livre (lu en format ebook) avec regret. J’aurais aimé prolonger cette aventure aux côtés des chiens, mais aussi des robots sauvages et de Jenkins, de voir où l’évolution les mène. Mais voilà, il faut bien savoir s’arrêter, car il ne peut y avoir de fin nette et tout dépend des choix des uns et des autres. Et puis lorsque le temps est venu, peut-être qu’il faut tout simplement savoir s’effacer et laisser la place à une autre espèce ;-)



Bonne lecture.
Lien : https://lebouddhadejade.blog..
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Le pêcheur

Il y a des auteurs dont je ne me lasse jamais. Clifford Donald Simak en fait parti. D’ailleurs, rares sont les personnes qui ne l’apprécient guère.



Imaginons que l’être humain n’ait jamais réussi à envoyer des engins dans l’espace. Imaginons que cet échec lui ait permis toutefois de voyager à travers la Voie Lactée. Ces expéditions lui permettent de découvrir une multitude d’exoplanètes.

Aussi puissante qu’une union entre la NSA et la NASA, l’Hameçon est une entreprise très influente spécialisée dans tout ce qui touche à l’extraterrestre. Par ses visites, elles ramènent des artefacts qu’elle revend à la populace par le biais de “comptoirs”.

Que se passera-t-il maintenant si un de ses employés revient sur Terre avec une créature – une entité millénaire – dont la sagesse et les connaissances dépassent de loin la compréhension humaine ?



J’ai adoré le début du roman où le personnage principal – du nom de Sheperd Blaine – s’enfuit. On suit une chasse à l’homme, une traque pour retrouver ce fugitif. Chose rare, l’auteur nous glisse quelques scènes d’action savoureuse.

J’ai bien aimé aussi cette “chasse aux sorcières” moderne où les êtres évolués dites Parakinésie (alias les PK – rien à voir avec le Potassium).



Malheureusement, le récit prend une tournure chère à l’auteur, pour se contenter sur une morale les différences. Le tout prend une trop grande part sur l’histoire et étouffe l’intrigue. À cela on pourrait ajouter des longueurs assommantes et des répétitions.



J’aime beaucoup la plume de Clifford Donald Simak, très tendre, humaine et profondément sentimentale. Il est à la fois optimiste et réaliste sur les rapports qu’ont les êtres humains entre-eux. « Le pêcheur » (« Time is the simplest thing » – 1961) est un savoureux mélange de Science-Fiction et Fantastique (puisque l’on y décèle des pouvoirs psychiques), malgré une moralisation omniprésente et un récit qui traîne en longueur.
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Demain les chiens

Quel incroyable bouquin resté bien trop longtemps à prendre la poussière ! J’avais des a priori avant d’entamer ma lecture, un vieux roman d’anticipation dystopique, j’en ai lu plus de mauvais que de bons, et puis rivaliser avec le fameux 1984 ce n’est pas chose aisée. Cependant, je le trouve bien plus accessible que ce dernier sur un thème tout aussi sérieux. Le but de ma critique n’est pas à la comparaison même si je pense que Demain les chiens, mériterait une plus grande considération.



Pour parler brièvement de l’intrigue, les chiens ont été laissés sur Terre tandis que l’Humain est parti conquérir d’autres planètes, ces braves animaux ont évolués, seuls, et se posent des questions métaphysiques. Comment était la planète avant qu’ils n’accèdent à l’intelligence, qu’est-ce que la guerre, une cité, qui était les « Hommes », sont-ils une légende créée par d’habiles anciens ? Tant de questions et bien d’autres qui remettent l’humain à sa place, ça fait du bien à lire, c’est plaisant de voir évoluer les différents protagonistes et chercher la vérité, leur vérité, dans chacun des huit contes. La richesse des réflexions en fond, selon moi, un incontournable, la question de l’origine du chien est intimement liée à celle de l’Homme, les questionnements des premiers vont de paires avec les seconds.



Je pourrais en parler pendant des heures tellement il m’a plu, je ne lui trouve pas de gros défaut, le roman se lit facilement, c’est accessible à tous, même aux ados. Il tourne autour de la déchéance de la race humaine et de l’avènement des chiens, sans être utopique, nos compagnons à quatre pattes sauront-il se montrer meilleurs que leurs anciens maîtres ? Je vous laisse le plaisir de le découvrir.



C’est un livre que j’offrirais et laisserais dans les boîtes à lire pour propager sa richesse. C’est un coup de cœur.

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Demain les chiens

Demain les chiens est LE roman d’anticipation par excellence. Ecrit d’une main de maître par Clifford D. Simak, c’est de la grande littérature !



Plongée dans un monde dystopique où les hommes n’ont pas le monopole de l’évolution et de la civilisation. En attestent les chiens qui ont pris la place des humains. Car dans ce monde futuriste, les hommes ont disparu et sont devenus des mythes, des légendes qu’on raconte aux chiots le soir au coin du feu.

Ce recueil de nouvelles, mises bout à bout, constituent un véritable roman avec comme point d’ancrage, la puissante famille des Webster qui évolue sur plusieurs générations, vecteurs des changements au cours des époques sous le regard bienveillant de Jenkins, le robot majordome qui traversera les millénaires jusqu’à la fin de toute humanité humaine ou canine.



On découvre avec curiosité un monde où se côtoient des robots, des mutants, des martiens (dont le célèbre philosophe Juwain) et des Joviens (entendez par là des créatures de Jupiter ou des Galopeurs). La genèse de l’évolution des chiens y est également relatée.



Un roman qui a du chien (désolée pour le jeu de mots, c’était trop tentant !), une imagination grandiose rend ce roman tout simplement passionnant !

L’auteur soulève de belles questions philosophiques : que deviendrait l’être humain débarrassé de son instinct grégaire qui le pousse à agir pour se conformer à la société ? Se peut-il que ce carcan soit un frein à son évolution et à ses capacités qui ne demandent qu’à se dévoiler ? Mais n’est-ce pas ce même instinct qui le définit intrinsèquement en tant qu’humain ?

Une belle réflexion également sur la robotisation qui déshumanise le monde, un sujet plus que d’actualité alors que le livre a été publié en 1952 !



Je recommande cet éminent classique que je considère comme la référence absolue que tout amateur de science-fiction se doit d’avoir lu !

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Le temps sauvage

Le sous-titre annonce : "Huit manières insolites de défier le temps par les maîtres de la science-fiction américaine". Pourtant ce n'est qu'à partir de la quatrième nouvelle, "le futur antérieur", signée Ray Bradbury que ce recueil commence à tenir ses promesses.

En effet, "Sally", le premier texte, pourtant signé par Isaac Asimov, n'est qu'une variation, sans beaucoup d'intérêt, sur le thème de la voiture vivante.

"Vous ne retournerez jamais chez vous", de Clifford D Simak, le deuxième texte du recueil, s'il est un excellent et original "planet-opéra" n'a que peu ou pas de rapport avec le voyage dans le temps.

Ainsi en est-il, aussi, de "l'oeil de Tandyla", une nouvelle de L. Sprague de Camp dont au final je ne sais trop que penser.

Ray Bradbury arrive, donc à propos, pour sortir ce recueil du marasme dans lequel il semblait devoir s'enliser et le replacer dans son propos.

Steve est écrivain, il rentre chez lui. Il a vainement recherché du travail. Depuis qu'il s'est séparé de sa machine à écrire pour payer son loyer, il n'a qu'une envie, celle de briser l'habitude qu'il a de vivre pour en finir.

Mais ce jour là, il trouve une machine à écrire posée sur le sol de son appartement...et avec celle-ci, il va entretenir une relation épistolaire avec Ellen Abbott, jeune fille experte en sémantique et en recherche dimensionnelle de l'an 2442...et se voir confier une mission de la plus haute importance pour l'avenir...

Le défi lancé au temps se poursuit, avec de prestigieuses signatures, Robert Bloch, Théodore Sturgeon, John Wyndham et Fritz Leiber, tout au long des quatre textes qui font l'essentiel de l'intérêt de cet excellent recueil.
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Mirage

Quelle fut ma surprise quand j’ai ouvert le colis et découvert ce livre à la couverture psychédélique. Je ne m’attendais pas un format aussi petit, que l’on pourrait comparer à un carnet (similitude également à son épaisseur). « Mirage » (« Seven came back » - 1950), titre inventé par le premier éditeur français, j’ai toujours du mal avec ces libertés éditoriales où c’est une part de l’auteur que l’on tronçonne, est une nouvelle d’une quarantaine de pages. Indépendamment de ma volonté, il s’agit d’une relecture, puisque ce texte fut paru dans deux autres ouvrages : « Fiction spécial n°16 : Grands classiques de la science-fiction » (Opta, avril 1970) ; « Des souris et des robots » (Jean-Claude Lattès, novembre 1981). C’est après deux ou trois pages que je me suis rappelé cette lecture.



C’est un texte naïf et un brin désuet, puisque l’action de passe sur Mars. Comme à cette époque, une majorité de personnes pensaient que cette planète regorgeait de vies. Toutefois, Clifford Donald Simak est un excellent conteur et il est possible de juxtaposer les faits sur un lointain astre.



Cette nouvelle philosophique pose les questions sur la place de l’homme dans un univers qui lui est hostile. Comme dans la plupart de ses écrits, il est question d’humanité, de tolérance. On trouvera donc certaines similitudes. L’histoire est plaisante, même si je n’ai pas compris qui étaient ces sept créatures. Peut-être une référence mythique ?
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Des souris et des robots

Ce livre, je l'ai acheté tout à fait par hasard. Alors que je me rendais dans une petite librairie, je discutais avec le libraire, très sympa et me proposa de chercher des ouvrages de SF. Pour lui faire plaisir je choisi un des livres qu'il disposait actuellement dans sa boutique. Pas vraiment emballé, j'optais néanmoins pour ce recueil de nouvelles. Acheté à contre cœur, mais aussi parce physiquement il ne m'attirai pas, je le laissa un petit moment au fin fond de ma PAL, le repoussant dès que j'arrivais régulièrement à son niveau. Faut dire que les histoires de robots ne m'attire pas forcément.



Ce recueil regroupe 9 nouvelles. De plus, un nombre assez impressionnant d'histoire, nous sommes gâté puisqu'elles sont toutes plus ou moins excellentes. Elles ont été écrite entre 1951 et 1971.

Trois d'entre elles valent à elles seules la lecture de ce livre, si on passe outre l'épilogue à son recueil Demain les chiens.



La maison des grands pingouins. Malgré un nom plutôt ridicule, se cache une véritable merveille. Cette longue nouvelle est vraiment excellente. Un homme visite une vieille bâtisse et se retrouve envoyé dans un univers mystérieux. J'en dirai pas plus pour ne pas divulguer l'intrigue.

L'arbre à Dollars. Que se passerait-il si vous découvriez que l'un de vos employeurs possède un arbres à Dollars ? Encore une belle pépite que cette histoire. Décidément, deuxième récit, deuxième plaisir.

La vermine de l'espace. Ici Clifford Simak nous narre un récit à la fois touchant et humoristique. Alors que son voisin les réveille chaque matin par son horrible musique, un homme découvre dans son jardin un gros rocher. Dans sa maison, d'étranges insectes ont élus domicile. Décidément, c'est la troisième nouvelles de ce recueil et c'est encore un bon cru.

La barrière. Pas trop aimé celle-là. Elle est très court. Il s'agit d'hommes qui sont notés sur leur satisfaction.

Mirage. Celle-ci j'ai un peu moins apprécié. Les terriens ont presque décimé les marsiens. Ils ne sont plus très nombreux et juste ce qu'il faut pour se reproduire. Le récit se passe sur Mars.

Révolution rétrograde. Des terriens sont envoyé sur une lointaine planète afin de négocier avec les Googles (quelle vision ce cher Clifford Simak) sur une plante, appelé Babou, qui ne pousse que là-bas. Une vision assez sympathique de l'humain vis-à-vis des autres cultures.

Les réponses. Pas trop compris celle-là. Une histoire entre quatre entités : l'humain, le chien, l'araignée et la sphère. Elle est très courte. Je me suis mieux senti concerné par la fin.

Une mort dans la maison. Voici la quatrième nouvelle que j'ai beaucoup apprécié dans ce recueil. Un récit sensible et humaniste, je dirai presque Sturgeonesque. Un homme vit seul depuis la mort de sa femme. Il découvre un jour, un être blessé, mourant, dans les bois. Il décide le recueillir.

Épilogue. Elle aurait pu s'appeler des souris et des robots. Voici la nouvelle qui parachève Demain les chiens.



Malgré mes réticences du départ, cette lecture fut savoureuse. Même s'il date maintenant et qu'il sera difficile de le trouver, ce livre mérite d'être lu. Moi qui croyait avoir en ma possession un recueil sur des robots, à ma grande surprise, il n'en est rien, hormis bien sûr la dernière nouvelle. Ce livre est une merveille, une ode à l'humain. Des récits où cohabitent humains et extraterrestres. Avec Theodore Sturgeon, la Science-Fiction peut se vanter d'avoir eu, dans son histoire, deux auteurs humanistes. Alors que nous vivons dans une société de plus en plus individualiste, de plus en plus égoïste, ça fait vraiment du bien de pouvoir lire ces histoires.
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Le pêcheur

Un autre roman de Clifford D. Simak. Cette fois, c’est une relecture d’un roman que j’avais découvert à l’adolescence.

J’en avais conservé d’excellents souvenirs, des souvenirs que je confirme aujourd’hui avec plaisir.

Le sujet ?



L’humanité a renoncé à la conquête spatiale traditionnelle.

Fusées, stations, capsules, bases… tout cela appartient désormais au passé.

Trop de vide, trop d’espace…

Cependant, l’humanité ne baisse pas les bras. Elle trouve une autre voie.

Au sein du formidable centre de l’Hameçon, les explorateurs, dotés de pouvoirs psychiques, partent en esprit explorer d’autres mondes.

Ils en rapportent des idées, des idées fabuleuses qui transforment la vie sur Terre.

Shepherd Baine travaille à l’Hameçon,

jusqu’au jour où, dans son esprit, il ramène une autre entité.



Le roman



C’est un récit à la structure simple : Shepherd Baine est en fuite.

L’Hameçon, devenu un vaste conglomérat, n’apprécie guère l’idée d’un de ses membres “légèrement” modifié en liberté.

Baine va découvrir que, hors de l’Hameçon, ceux qui possèdent des talents psychiques sont méprisés, persécutés et relégués dans des communautés à part.

Les “normaux”, remplis de peurs dans un monde qui leur échappe, peuvent basculer dans la violence à tout moment.



Baine apprend qu’il n’est pas le seul à avoir quitté l’Hameçon.

Un autre fugitif nourrit une haine profonde pour ceux dotés de pouvoirs psychiques.

Une confrontation se prépare.



La fuite de Baine à travers le pays, la nature sauvage, les communautés, ne manque pas de rythme.

Pas de peinture idyllique ici.

Les gens vivent dans la terreur, la haine de l’autre, de celui qui est différent.



Le rythme est soutenu. La traque est prenante.

Bien sûr, on se doute que la clé de l’histoire est l’entité ramenée par Baine.

Les rebondissements sont parfois prévisibles, mais la trame reste captivante.



Baine fait des rencontres significatives,

illustrant la tentation du repli, de l’obscurantisme, de la haine - des tentations tristement contemporaines.

D’autres rencontres insufflent de l’espoir.



Un espoir typique des œuvres de Clifford Simak.

Je divulgâche un peu ses romans…

Dans “Les visiteurs”, il s’agissait de l’espoir de partager un foyer.

Dans “Au carrefour des étoiles”, de l’espoir d’accueillir l’étranger, de partager un moment au coin du feu dans un esprit de compréhension et de communauté universelle.

Dans “Dans le torrent des siècles”, c’était l’espoir d’embrasser la communauté universelle de la vie.

Ici, à travers les distances infinies, c’est l’espoir d’échanger, main dans la main ou esprit avec esprit, avec l’autre.

Un autre bienveillant, riche en connaissances, empreint de tendresse pour l’univers.

Et le rêve un peu fou de s’installer à ses côtés pour écouter ses récits sur la diversité de la vie.

En conclusion



Même si la trame est prévisible, c’est un vrai plaisir de (re)lecture.

Il me reste maintenant à relire “Demain les chiens”, récemment retraduit.
Lien : https://post-tenebras-lire.n..
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Demain les chiens

Un recueil de nouvelles narrant un mode post-apocalyptique (on le devine), post-humain en tout cas, d'une poésie réelle très prenante. On n'a pas ici de grandes envolées, ni de fusées allant dans tous les sens, d'Enterprise ou de Han Solo mais un monde apaisé, où le temps passe lentement, à se raconter les légendes de l'homme. Une belle découverte, qui a sans doute pris quelques rides mais mérite d'être lue.
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Demain les chiens

J’ai lu « Demain les Chien » dans une vieille édition de poche, dont j’ai mis la couverture dans ma liste. Je n’aime pas la dernière couverture, cet homme à tête de chien, n’est pas représentatif de l’histoire.

En aucun cas les hommes ne prennent une tête de chien dans le livre. Celui-ci nous raconte comment quelques hommes d’une même famille ont permis au chien d’avoir la parole et de se développer avec l’aide de robots, les chiens n’ayant pas de main. Mais pour que cette nouvelle civilisation existe avec ses propres valeurs, il faudra la disparition des hommes. Pas par un accident nucléaire, ni une guerre ou le réchauffement climatique. Non, dans leur immense majorité ils partiront ailleurs, volontairement, sur une autre planète.

Ce qui est original dans ce livre c’est qu’il est raconté sous forme de contes que les chiens se transmettent. Il y en a huit, chacun est introduit sous la forme d’une petite étude, qui nous fait part des débats entre chiens « érudits ». L’homme a t’il existé ? S’agit-il d’un mythe ? etc.

On y suit aussi les réflexions d’un des derniers hommes présents sur terre, on va voir comment il perçoit la différence de valeurs et de civilisation entre homme chien. Et à quelle décision ses réflexions le conduiront.

J’aime aussi le ton du livre, il est parfois empreint parfois de nostalgie, le rythme est calme, tandis que nous parcourons des millénaires. Le style est simple, clair.

Quelques mots, j’ai déjà parlé de la couverture, j’ai recherché celle de mon édition, elle est sommaire, mais la maison sur la colline et les robots jouent un rôle important.

A propos de « Léviathan » de Julien Green, j’avais remercié une professeure de français, « Demain les chiens » nous avait été conseillé par un professeur de philosophie. Je l’avais lu alors, mais cette deuxième lecture presque cinquante ans après est une redécouverte que je conseille.

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