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Critiques de Cyril Bonin (407)
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Comme par hasard

Beaucoup de talent dans cette bande dessinée, une belle réussite tant sur la beauté du trait et des couleurs choisies, notamment le vert et l'orange qui s'harmonisent parfaitement, que sur le fond de l'histoire qui tient les promesses du titre.



C'est quasiment un conte philosophique où les cartésiens et ceux qui croient surtout au hasard peuvent se retrouver dans l'histoire de Victor Nimas et de ses amours aléatoires. Lui ne croit qu'aux chiffres, aux mathématiques qui expliquent tout, il va devoir en rabattre, confronté qu'il sera à différentes formes de hasard dont les enjeux vont d'une simple clé perdue à la mise en danger de sa propre vie.



Il est amoureux Victor, il ne peut nier que son coup de foudre ne soit pas le fruit du hasard. Il se console par hasard avec une autre quand la femme idéalisée semble lui échapper. Hasard ou non, il va au bout de ses sentiments et devient un personnage plein de force, loin du comptable des premières pages.



Une lecture vraiment très agréable découverte par hasard qui ne fait pas toujours bien les choses sur le plan des attentes en matière littéraire.
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Du bout des doigts

Parfois, il suffit d'une rencontre avec la bonne personne pour nous rendre heureux. C'est ce qui va arriver à un peintre insatisfait de son art au milieu des années 60. Il suffit parfois de se rendre chez la coiffeuse pour voir sa vie totalement basculer. Bref, une belle romance entre Paul l'artiste en mal d'inspiration et Mathilde la belle coiffeuse.



J'adore ce genre de sucrerie légère qui fait parfois du bien comme quand on déguste un bonbon acidulé. La thématique outre la création artistique est celle du bonheur et comment on le définit. C'est un thème qu'on traite généralement en cours de philosophie mais pas vraiment dans une bande dessinée.



Le graphisme de Cyril Bonin séduit toujours aussi bien dans l'élégance physique et parfois intellectuel. Les traits rendent la lecture à la fois dynamique et fluide ce qui concourt à une lecture assez agréable dans l'ensemble avec une belle douceur dans le récit. Il y a incontestablement du charme qui se dégage de cette oeuvre. On est très vite enveloppé par la tendresse.



Cela fait passer évidemment une émotion et un message au lecteur c'est à dire voir toujours le bon côté des choses même dans l'adversité et les petits tracas de la vie. C'est un divertissement assez agréable et plaisante.



J'ai tout de suite envisager l'achat car j'adore ce que produit cet auteur depuis quelques années déjà. Je dirai que c'est un one-shot hautement recommandable dans un style feel-good !
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L'homme qui n'existait pas

Cette bande dessinée est un joli conte, avec une pincée de fantastique, qui propose à la fois un petit voyage cinématographique et sociologique des plus intéressant.



Le héros, Leonid Miller, est un solitaire, lassé du tumulte de la compagnie de ses semblables, cinéphile, discret, effacé, à tel point qu'à la sortie d'une séance de cinéma, dès les premières pages, il devient invisible, inaudible, avec petit atout sympathique, celui de pouvoir traverser les portes sans les ouvrir, et même les murs.



L'histoire enchaîne diverses péripéties qui vont le conduire sur les plateaux de cinéma où il fera une rencontre inattendue... pour un gentil dénouement qui ne tombe pas du tout dans la mièvrerie et que j'ai personnellement bien apprécié, notamment par la richesse des couleurs des dernières pages.



D'ailleurs, c'est l'ensemble qui est présenté dans des teintes orangées ou bleutées et les dernières pages en accentuent la lumière pour donner une image de ce qui pourrait bien devenir un bonheur simple très agréable à imaginer.



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La belle image

J'ai l'illusion que le temps se rejoint...

...que mon aventure tient tout entière dans une seconde élastique, monstrueusement distendue...

...mais qui se resserre au point de n'être plus, en vérité...

qu'une seconde.



p78

cas typique du temps hélas TIC tacTique .



------arrêt sur image ------

-- début XXem, retour sur la Belle Image--

Le destin lui offre un nouveau visage

tour de passe passe, digne d'un roi mage

son seul soucis... et c'est bien dommage

retrouver sa femme et son ménage.

Pas laid ontologiste, mélange des ages

tu y mêles un siècle après le message

on te renverra une autre belle e-mage...



l'auteur du Passe muraille et de la Traversée de Paris

nous enseigne ici comment rendre cocu son homme avec son mari !!?

Cyril Bonin nous retranscrit si bien le roman de Marcel AYmé

qu'inutile de vous dire,moi plus que ça, j'ai vraiment bien... adoré.





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Chambre obscure, tome 1

Un article, et plus particulièrement, une photo dans le journal, attire l'oeil de Séraphine Dambroise. Elle est certaine d'avoir reconnu sa tante, Alma, près de l'aviateur Santos-Dumont. Elle lui envie sa vie trépidante aux quatre coins du monde et ses entrées dans les milieux les plus sélect. La supposant de retour en France, Séraphine espère qu'elle viendra rendre visite à la famille... Et c'est bien Alma qui sonne chez eux quelques jours plus tard. Ravie de revoir après 5 ans d'absence son frère, Simon, qui travaille dans le textile, sa belle-soeur, Edmée, un brin hypocondriaque et surtout sa nièce, Séraphine, qui vit des aventures palpitantes à travers ses lectures. Elle s'empresse d'emmener cette dernière à des séances de tirs ou de tennis. Un soir, alors que tout le monde dort paisiblement, un bruit au rez-de-chaussée réveille toute la maisonnée. Deux cambrioleurs se sont introduits par la porte-fenêtre et, malgré l'intervention d'Alma, réussissent à s'enfuir, trois tableaux sous les bras. L'inspecteur Alcide Leblanc arrive dès le lendemain constater les méfaits...



Chez les Dambroise, une famille bourgeoise, l'on ne comprend pas un seul instant qui pourrait s'intéresser à de simples tableaux d'aïeux. L'inspecteur Leblanc va tenter d'éclaircir ce sombre mystère. En plus de cette enquête qui nous emmène dans les rues parisiennes, Cyril Bonin nous dresse une galerie de portraits tout à fait particulière: de la tante féministe et voyageuse à une mère hypocondriaque en passant par un grand-père sénile, toujours le sourire aux lèvres, ou encore un bien étrange majordome. Un véritable plaisir que de se plonger dans cet album un brin rétro, rappelant les romans d'Agatha Christie ou de Gaston Leroux. Un album qui allie malicieusement enquête policière et bonnes moeurs de la bourgeoisie. Graphiquement, le trait si particulier de Cyril Bonin sert à merveille ce récit élégant et captivant: un trait élégant, soigné et anguleux, des tons sobres et une ambiance parisienne début XXième siècle parfaitement mise en scène.
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Comme par hasard

Paris, 1909. Victor Nimas est un jeune homme pour le moins cartésien. Employé pour la société académique de comptabilité, il passe ses journées le nez dans les chiffres, ce qui ne lui déplait pas. Bien au contraire. Grâce à eux, on peut ordonner, mesurer, quantifier... Ils sont pour ainsi dire rassurants. En cette fin de journée, en chemin pour retrouver son petit appartement, alors qu'il récite les décimales de Pi, il trouve par terre un billet pour Les Ballets Russes, de Serge Diaghilev. S'il n'est pas loin de penser que le théâtre ou l'opéra est une perte de temps, il décide tout de même d'y assister sans se douter un seul instant que ce coup du destin va bouleverser sa vie...



Victor ne croit pas au hasard ni à la chance et pense qu'il y a une explication logique ou rationnelle à toute chose. Pourtant, à partir de ce simple billet d'opéra, ses convictions vont être mises à mal et sa vie va prendre une tournure inattendue. Il croisera, sur sa route, une femme qu'il n'aurait jamais dû rencontrer, un baron, une belle fleuriste et un chat qui parle. Ce comptable à la vie bien rangée et sans surprise va, bien malgré lui, se prendre au jeu de l'amour et du hasard. Cyril Bonin nous offre un album surprenant, plein de rebondissements mais aussi de charme. Il donne à réfléchir sur le destin, le hasard et le sens de la vie. De son trait raffiné et élégant, il croque, avec finesse, tous ses personnages et les plonge dans un Paris magnifique de la Belle Époque. L'ambiance subtile, parfois magique, et la palette de couleurs douce et délicate apportent un charme fou.

Un album séduisant...

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Les dames de Kimoto (BD)

Au temple Jison, au mont Kôya, Hana et sa grand-mère, Toyono, vivent leurs derniers instants ensemble. En effet, la jeune femme va bientôt se marier et Toyono, qui n'a jamais consenti à être séparée d'elle, sait qu'elle ne verra plus beaucoup sa petite-fille. Ayant bénéficié des mêmes avantages que son frère aîné, Hana a pu faire des études et a obtenu un diplôme l'autorisant à enseigner l'art de la cérémonie du thé ainsi que la pratique du koto. Aujourd'hui femme épanouie, intelligente et d'une beauté rare, sa grand-mère veut ainsi la marier au fils Matani, maire du village de Musota à seulement 24 ans, une future épouse devant toujours descendre le fleuve pour se marier. Élevée dans la pure tradition, Hana, silencieuse et soumise à son mari, verra peu à peu évoluer les us et coutumes, notamment en mettant au monde une fille qui, à son tour, aura une fille...



Cette adaptation du roman éponyme de Sawako Ariyoshi met en lumière le destin de quatre générations de femmes, dans le Japon de l'ère Meiji. Si le récit se focalise sur Hana et sa fille, Fumio, l'on entrevoit le passé avec Toyono et le futur avec la petite-fille de Hana, Hanako. Si Hana, épouse et mère de famille dévouée, respecte les traditions japonaises, elle va très vite se heurter à sa fille, figure d'un souffle de liberté, de modernisme et d'indépendance. Parcourant plusieurs décennies d'histoire en 100 pages, abordant aussi bien la condition de la femme, les traditions, l'éducation, les superstitions, le deuil, la guerre... cet album, que l'on aurait finalement souhaité plus dense tant le propos s'y prêtait, dépeint, avec subtilité et douceur, le portrait de quatre femmes partagées entre traditions et modernité. Des femmes fortes, touchantes et courageuses. Graphiquement, le trait reconnaissable de Cyril Bonnin, élégant, délicat et détaillé, exprime parfaitement les émotions et les expressions (de soumission ou de rébellion). Les couleurs pastel nous plongent dans une ambiance empreinte de douceur et d'un brin de mélancolie...

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Les dames de Kimoto (BD)

J'aime beaucoup le travail de Cyril Bonin dont j'achète régulièrement les dernières œuvres. Cette fois-ci, il délaisse les œuvres originales pour faire une adaptation d'un roman de Sawako Ariyoshi. C'est un exercice difficile en l’occurrence et on le ressent bien.



C'est pourtant une trame assez classique pour décrire la trajectoire de trois femmes de générations différentes. Cependant, en réalité on va surtout intéresser à Hana qui va fonder une famille à l'aube du XXème siècle dans un Japon qui hésite entre modernisme et poids des traditions.



J'ai beaucoup de mal avec cette société qui n'accorde que peu de place à la femme malgré certaines apparences trompeuses. On sait que cela fut le dénominateur commun de beaucoup de civilisations dans le monde. Bref, c'est un portrait de femme qui va être obligé de se marier à un homme qu'elle ne connaît pas afin de maintenir son rang dans la société.



On peut parfois tiquer un peu par rapport à ces traditions d'un autre temps mais il y a une intelligence du propos et surtout chez cette femme qui est remarquable. On se rend compte que c'est elle qui domine d'une certaine manière. Et puis, il y a ces superstitions comme le fait qu'une femme doit toujours descendre le fleuve pour se marier et non le remonter.



C'est une maîtresse de maison et une épouse dévouée qui nous est décrite. Cependant, c'est surtout une femme d'une rare élégance et d'un esprit fin. Sa fille Fumio ne le comprendra pas forcément mais Hana pourra à nouveau se relier à sa petite fille moins rebelle.



Le trait graphique est toujours aussi maîtrisé rendant absolument divin les personnages et assez charmant le cadre de ce pays avec ces cerisiers en fleurs. Une mention spéciale également pour la colorisation qui apporte une tonalité particulière dans la délicatesse.



Au final, une adaptation plutôt réussie pour un roman des années 50 décrivant une autre culture sur la condition féminine dans un Japon qui fut ravagé par la Seconde Guerre Mondiale. On pourra lire ce one-shot avec intérêt.
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La délicatesse (BD)

Nathalie et François s'étaient rencontrés dans la rue. Entre eux, c'était comme une évidence. Une simplicité déconcertante. Elle poursuivait ses études tandis que lui travaillait dans la finance. Au bout de deux ans, il la demanda en mariage. Les noces furent célébrées dans la joie et les rires...

Cinq ans plus tard, Nathalie travaillait dans une entreprise suédoise. Le directeur, Charles Delamain, était très content de la compter parmi ses proches collaborateurs d'autant que la jeune femme était brillante et travailleuse. Charles n'était d'ailleurs pas insensible à ses charmes mais ses tentatives de séduction restèrent vaines. Le jeune couple était toujours très amoureux et passait leurs week-ends chez eux. Épuisée, elle lisait tranquillement sur le canapé, lui, aimait faire des puzzles et allait souvent courir. Un jour, il ne rentra pas de son footing. Renversé par une voiture, il se retrouva dans le coma mais mourut quelques jours plus tard. Un drame pour la jeune femme qui peine à s'en remettre. Il lui faudra plusieurs mois avant de reprendre le chemin du travail, ne se doutant pas que sa vie va de nouveau basculer...



Adapté du roman éponyme de David Foenkinos, cet album, qui a sa propre patte, retrace l'histoire entre Nathalie et Markus au sein de l'entreprise qui les embauche. Après le décès de son mari, François, la jeune femme fera la connaissance de Markus, un personnage original, touchant, délicat et profondément humain. Cyril Bonin s'est approprié avec aisance le best-seller de David Foenkinos et l'a parfaitement adapté en bande dessinée. En à peine 100 pages, il rend tout à fait compte des situations et des sentiments qui habitent chacun des personnages, que ce soit la tendresse et l'attirance que Delamain éprouve pour Nathalie ou encore l'amour que Markus éprouve pour elle. Il émane de cet album beaucoup de tendresse et de sensibilité, un brin de mélancolie. Les personnages ont touchants dans leur faiblesse et leur maladresse, notamment Markus. Le trait anguleux parfaitement reconnaissable de Cyril Bonin charme de suite ainsi que les couleurs allant de l'ocre au marron.
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L'homme qui n'existait pas

Cinéphile passionné, passant son temps dans les salles obscures, Leonid Miller va peu à peu perdre sa corporéité. ● En s’investissant trop dans des œuvres immatérielles, Leonid devient une sorte d’ectoplasme qui passe à travers les murs et les gens et n’est plus visible. ● La trame narrative est simple et si les dessins sont beaux et le code des couleurs bien choisi, je n’ai pas été emballé plus que ça par cette œuvre qui se lit agréablement et vite mais manque de profondeur. Il me semble que le thème principal aurait pu donner lieu à des développements plus intéressants et plus complexes.
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Amorostasia, tome 1 : Amorostasia

Une femme de ménage découvre sa patronne figée, une lettre à la main. Une vieille dame, dans la rue, surprend deux amants, immobiles sous la pluie battante. Il n'en faut pas plus pour intriguer Olga, journaliste aux «Murmures de Paris» et son collègue photographe, Lambert, pour s'intéresser à cette affaire qui fait la une des journaux. S'agit-il d'une nouvelle épidémie? Très vite, d'autres cas sont découverts: des couples statufiés lors d'un baiser ou d'un débat amoureux. C'est ainsi que le célèbre docteur Korda, épidémiologiste, est appelé puisque le phénomène prend de l'ampleur dans l'incompréhension et la panique générales. Lors d'une conférence, il explique ainsi les symptômes inhérents à ce phénomène, à savoir rigidité cadavérique, inertie musculaire et mutisme. Les personnes touchées sont dans un état cataleptique ou catatonique mais elles respirent normalement et n'ont pas besoin d'être nourries. Cette épidémie, nommée Amorostasie, touche seulement les personnes amoureuses et semble échapper à toute logique médicale. A la fin de la conférence, Olga rentre chez elle abasourdie. Comme d'habitude, elle entend les concierges se chamailler et rencontre Mr Rozier, son voisin de palier. Une fois la porte fermée, elle repart voir son petit ami. Ils décident alors d'éviter de se rencontrer. Mais, l'épidémie s'intensifie et se propage au delà de Paris...



L'amour peut-il devenir une maladie? Quelle est l'origine du sentiment amoureux? Est-ce que tout est question de chimie? Peut-on contrôler ce sentiment? Existe-t-il plusieurs sortes d'amour? Tels sont les problèmes soulevés dans cet album de Cyril Bonin. L'idée de départ est intéressante et originale et l'auteur l'exploite habilement. L'on découvre les effets de l'amour sur chacun et l'on s'amusera de voir comment la société a mis en place des mesures pour éviter la contagion. La fin n'en est alors que plus surprenante. Ce récit, particulièrement touchant et efficace, est d'une grande finesse.

Le dessin en noir et blanc, rehaussé de gris, empli de sensibilité et de réalisme, colle parfaitement à cette ambiance. Le cadrage est dynamique et le trait particulièrement élégant.



Amorostasia... je veux bien être contaminée...
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La belle image

Raoul Cérusier, un courtier en publicité, marié et père de deux enfants, se rend compte tout à coup que son visage s’est complètement transformé. Raoul était commun et grâce à sa métamorphose il est devenu très beau garçon. ● Je ne connaissais pas le roman de Marcel Aymé que Cyril Bonin a adapté en BD, mais en effet on est en plein dans l’univers si particulier, à la fois fantastique et réaliste du romancier. ● La BD fonctionne à merveille et est très agréable à lire. ● Outre les conséquences vaudevillesques qu’entraîne le changement de visage, nous nous rendons compte notamment de l’influence que peut avoir notre apparence sur notre esprit et nos actes, même si ce point, qui est le plus intéressant, me paraît insuffisamment développé. ● Les dessins sont très réussis, avec une belle palette de couleurs.
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The time before

New-York, juin 1958. Muni de son appareil-photo, Walter Benedict immortalise le solo improvisé de Miles Davis, au Village Vanguard. Un moment qu'il ne fallait surtout pas rater, lui photographe passionné par son métier. Il est déjà presque minuit lorsque le jeune homme rentre chez lui. Il est étonné de voir, devant son immeuble, un vieil homme en train d'essayer de vendre ses cravates, montres et autres brosses à dents. Il faut croire qu'il n'y a pas d'heure pour les affaires! Lui souhaitant une bonne nuit, Walter pénètre dans son appartement lorsqu'il l'entend soudain crier, agressé par trois voyous. Aussitôt, il se porte à son secours, la tête des trois lascars flashée. Pour remercier son sauveur, le vendeur de rue offre à Walter une sorte de talisman qui, paraît-il, possède un pouvoir magique. Cette pierre aurait le pouvoir d'aider celui qui la possède à réussir sa vie. Il le met en garde cependant d'en faire bon usage. Le jeune homme accepte volontiers ce cadeau, sans réellement trop y croire...



Que feriez-vous si vous possédiez un talisman qui a le pouvoir de vous faire voyager dans le passé? Une pierre capable ainsi de réparer les erreurs et de vous aider à faire les bons choix? Une pierre finalement capable de vous donner une vie rêvée et parfaite? C'est ce qui arrive à Walter Benedict, possesseur d'un tel talisman. Cyril Bonnin nous offre un album étonnant au scénario accrocheur. Les questionnements de Walter quant à la vie qu'il souhaite sont pertinents. Son personnage est très attachant et touchant. Cet album autour du voyage dans le passé est finement mené, un brin sentimental, sensible et poétique. Une fin surprenante et douce-amère. Le trait de Cyril Bonnin est élégant et tout en finesse, ses visages expressifs et sa palette de couleurs au ton pastel siéent parfaitement à cette ambiance romantique et fantastique.
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Amorostasia, tome 2 : Pour toujours

L'amorostasie, maladie qui touche les amoureux en les figeant, a priori irréversible, sévit toujours et s'est même propagée un peu partout. Ici et là, l'on cherche des remèdes. En vain... Aussi, la population est-elle obligée de prendre des médicaments qui annihilent les sentiments et d'éviter les sorties afin de ne pas croiser le sexe opposé. L'on va même jusqu'à proscrire les livres ou les films d'amour. Les personnes figées sont stockées. Alors qu'elle enquêtait sur cette maladie, Olga Politoff, journaliste aux Murmures de Paris, a été frappée par l'Amorostasie. Tombée amoureuse soudainement de Kiran, homme sans scrupule qui dépouillait les maisons des personnes figées. Or, c'est justement sur lui que les scientifiques français veulent faire des essais. Essai peu concluant puisque, malgré l'augmentation de son activité cérébrale et de sa pression artérielle, il sombre peu après dans le coma. A des kilomètres de là, Olga se réveille au même instant...



La fin du premier tome ne laissait présager aucune suite et pourtant, l'on retrouve dans cet album Olga et Kiran que l'on avait quittés figés. Trois ans sont passés depuis et l'amorostasie se répand partout dans le monde même si des chercheurs du monde entier essaient de trouver des remèdes à tout cela. Alors que dans le premier tome, Cyril Bonnin s'attardait essentiellement sur Olga, ici, il s'intéresse plus à la population, à cette endémie et aux moyens utilisés pour l'éradiquer. Un problème se posera inévitablement: comment perdurer la race humaine si l'amour est proscrit? Un album bien différent mais tout aussi convaincant, l'on se laisse surtout séduire par le dessin, en lavis de gris, au charme indéniable et délicat.



Amorostasia... je veux bien être contaminée...
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Amorostasia, tome 1 : Amorostasia

La maladie d'amour : "elle foudroie dans la rue cet inconnu qui passe".

Dans ce Paris de nos jours...d'un futur proche (?), cette maladie que les scientifiques nommeront rapidement "amorostasia", statufie instantanément ceux et celles que l'amour envahit. Maladie non-bactérienne, ni virale, mais virulente dans sa propagation...



Vous vous imaginez que cela laisse supposer ? Interdisez-vous le coup-de-foudre et les papillons dans le ventre. Ne regardez plus les gens dans les yeux : il ou elle pourrait vous taper dans l'oeil ! Faites "chambre à part" si vous êtes en couple parce que même après de nombreuses années de vie commune, vous n'êtes pas à l'abri d'une brusque bouffée d'amour. Rangez ou brûlez les photos de vos amants et maîtresses...

Natalité et économie en baisse, le gouvernement sera obligé de prendre des mesures qui vont vous cantonnez entre quatre murs. Les femmes seront stigmatisées parce que trop séductrices...(ah, ça m'a agacé, ça...comme si les hommes...)

Olga, jeune et jolie journaliste qui, au départ, est appelée à "couvrir" le phénomène pour son journal va en faire les frais...



Et malgré ce scénario plutôt sombre, porté par les dessins soignés en noir et blanc, cette bande dessinée aux touches fantastiques (ou anticipatives ?)...chante l'amour ! La finale est certes prévisible mais n'enlève rien à l'émotion qu'on ressent alors...

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Comme par hasard

Paris, 1909. Victor Nimas est un jeune comptable qui ne croit qu’aux chiffres et, esprit très rationnel, refuse la notion de hasard. Il se pourrait bien que la réalité lui donne tort car un jour, il découvre sous sa chaussure, en pleine rue, un billet pour un ballet de Diaghilev, point de départ d’une suite d’événements inattendus. ● C’est un album qui se lit avec plaisir, même si j’ai trouvé le scénario un peu trop simple. Les dessins sont d’une grande élégance et mettent en valeur le Paris de la Belle Epoque ainsi que les ballets (Cyril Bonin dessine mieux les femmes que les hommes !). Les couleurs sont magnifiques. Le récit se fait fantastique avec le chat qui joue aux dés et veut montrer à Victor que le hasard existe. Un album sympathique que je remercie @Erik_ de m’avoir fait connaître.
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Comme par hasard

Les traits des personnages sont fins, délicats. Les teintes douces, dans les bruns, souvent nocturnes. Les gens sont minces, élégants.



Le personnage principal, Victor Nimas est comptable, donc un gars que je devrais bien comprendre. Mais son goût inconditionnel pour le rationnel n'est pas le mien.

De toute façon tous ceux que Victor rencontre s'ingénient à lui faire comprendre qu'il a tort, que le hasard ne se met pas en équation aussi simplement que ça et que la vie fait bien ce qu’elle veut de nous.



Qu'importe, cette BD est originale, romantique, saine. Je l'ai beaucoup appréciée

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The time before

New York, 1958. Le photographe Walter Benedict reçoit d’un vieil homme qu’il a défendu lorsqu’il se faisait agresser un talisman lui permettant de revenir en arrière dans sa vie. ● J’ai dévoré cette BD que j’ai trouvée formidable. Le scénario est très habile et les dessins sont agréables, dans des tons orangés et verts. Il faut dire que je suis bon public pour les histoires de voyages dans le temps, qui me fascinent ! Mais cet album me paraît particulièrement réussi et source de multiples réflexions sur le sens de l’expression « réussir sa vie ». ● Que voudrait-on changer dans sa vie si l’on avait la possibilité de revenir en arrière et de faire différemment, ou d’éviter d’être confronté à certains événements ? Cette question est vertigineuse. Car si on change une chose, alors tout le reste change aussi… ● Un magnifique album, une grande réussite. ● Merci à oiseaulire qui me l’a fait découvrir malgré sa critique en demi-teinte !
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The time before

Walter Benedict n'imaginait pas un seul instant que le fait de sauver ce vieillard d'une bande de malfaisants allait radicalement changer sa vie.

Un talisman qu'il acceptera, le sourire au coin des lèvres, en guise de remerciement, gage d'existence idéale et pour cause, Marty, puisque ce petit bijou fantaisie allait ringardiser ma Dolorean de façon irrémédiable.



Aaaaah que ne donnerait-on pas pour pouvoir réécrire sa vie. Certains passages tout du moins.

A défaut de posséder les gènes de Duncan McLeod, voire la méthode Coué de Lara Fabian beuglant IMMORTEEEEEEEELLE, difficile de prétendre au sans-fautes sur toute la ligne.

Walter s'en fout comme de sa première communion.

Snap est devenu son artiste préféré.

♫I've got the power, hey yeah heh, i've got the power, Oh-oh-oh-oh-oh-oh-oh-oh-oh yeah-eah-eah-eah-eah-eah♪ murmure-t-il à tue-tête, un brin fat, histoire de bien vous faire sentir le gouffre existentiel qui nous sépare désormais.



Bonin revisite les couloirs du temps en s'attaquant au mythe des voyages temporels.

Si l'idée séduit d'emblée, le parcours apparaît finalement chaotique et un brin convenu.



Rien à redire sur le coup de crayon parfaitement raccord aux couleurs pastels qui subliment ce New-York à deux doigts de basculer dans les sixties.

Le gros écueil de ce récit , de mon point de vue, est cette sensation de surplace ressentie une fois le dilemme posé pour Walter.

Réécrire inlassablement le passé pour tendre vers la perfection ou se laisser porter par un présent déjà prometteur ? That is the question because I do.

De plus, une mécanique scénaristique présent/passé/présent...usitée à l'envi pourrait bien laminer votre compte " moi j'adore les surprises" en moins de temps qu'il n'en faut à un redressement fiscal pour vous faire perdre votre affabilité coutumière, nom de Zeus!



The Time Before est un récit ambitieux à qui il aura manqué un brin de folie pour que j'utilise, à mon tour, ce talisman histoire de bisser fissa.

Comme une envie de Retour Vers le Futur d'un coup d'un seul, tiens.

Faites chauffer la Dolorean Doc, j'arriiiiiive !
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Chambre obscure, tome 2

Chez les Dambroise, famille bourgeoise de la région parisienne, l'enquête concernant le vol des trois tableaux qui, a priori n'ont aucune valeur si ce n'est sentimentale, avance doucement. En effet, l'inspecteur Leblanc en a retrouvé deux chez un recéleur mais le troisième reste toujours introuvable. Ayant un suspect en vue, celui-ci lui échappe de peu. C'est à ce moment-là qu'Alma, la tante de Séraphine, décide de quitter la demeure de son frère après y avoir séjourné 3 semaines. Leblanc, ayant quelques soupçons quant à ce départ précipité, décide, en compagnie de Séraphine, de la suivre...



Voilà un deuxième tome riche en rebondissements ! Mais aussi en chasse aux trésors, romances et petits cours de science (c'est d'ailleurs que le titre de ce dyptique prend tout son sens). Leblanc, toujours sur l'enquête, va, en compagnie de Séraphine, faire de belles et d'étranges découvertes. Cyril Bonnin peaufine son scénario dans ce tome et mélange habilement intrigue, enquête policière et comédie. La galerie de personnages ne manque pas de piquant, que ce soit ce grand-père sénile, cet inspecteur un brin superstitieux ou encore ce professeur de musique qui se dévoile sous son vrai jour. Le tout dans une ambiance de début XXième siècle délectable et parfaitement retranscrite. Graphiquement, l'auteur charme de par son trait élégant et anguleux, sa palette de couleurs judicieuse dans les tons ocre ou encore sa mise en page dynamique.

Un dyptique efficace...
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