Je ne pensais pas qu'
Amorostasia aurait un second tome, tout simplement parce que l'album de départ constituait un excellent one shot ! Mais voilà qu'un an et demi après la parution de l'album,
Cyril Bonin nous propose une suite. Pourquoi bouder son plaisir quand une histoire si passionnante se voit prolongée !
Comme pour le premier volet, le coup de coeur a été au rendez-vous. Bien que nous soyons désormais familiarisé avec l'univers de la BD, c'est avec plaisir que l'on retrouve l'atmosphère du Paris amorostasié, à la fois dangereuse et pleine d'allégresse. Tandis que le premier tome était plutôt centré sur Olga et la découverte de l'amorostasie, ce second volume approfondit les conséquences de la maladie sur la société. Trois ans ont passé depuis qu'Olga s'est figée. Ce bond dans le temps permet à l'auteur de nous montrer où en sont les recherches scientifiques sur l'amorostasie, mais aussi comment la société s'y est adaptée (ou non).
Cyril Bonin pousse le parallèle avec le Paris de l'Occupation avec une imagination fertile, tout en restant réaliste. Brassards, couvre-feux, réseaux de résistance, propagande etc. Autant d'éléments qui font écho aux évènements historiques du siècle précédent.
Si l'histoire est toujours aussi aboutie, les dessins ne le sont pas moins. le découpage est soigné, fluide, et le trait propice à l'expression des sentiments.
Cyril Bonin se démarque par l'élégance de son trait ainsi que le subtil noir et blanc qu'il utilise. Mon seul regret est que l'intrigue de ce second tome est moins poétique, plus "scientifique".
Cyril Bonin nous réserve-t-il un troisième tome ? Mystère...