Citations de Cyrille Javary (114)
Pendant tout le temps durant lequel chaque type de trait, entraîné par le dynamisme qui lui est propre tend vers son opposé, il conserve sa forme caractéristique. Prenons l'exemple du trait Yin, durant le temps où les deux moitiés qui le constituent se rapprochent l'une de l'autre, la forme reste double. De la même façon, le trait continu yang, tant que le mouvement d'expansion qui l'anime ne le déchire pas en son milieu, il reste tenant. Et puis en une fraction de seconde, tout bascule ; le distendu par l'intérieur, le trait continu se divise ; tendu l'un vers l'autre, les deux moitiés du trait Yin finissent par se toucher et, par ce contact même il devient continu.
L'une est la discontinuité : un nombre est un quantum délimité et séparé. Cette discontinuité répétitive des nombres, que nous retrouverons au chapitre suivant, abstraitement symbolisée par la graphie des trais Yin des figures du Yi JIng est une des caractéristiques du Yin. L'autre est la fécondité, cette disposition particulière qu'on les nombre de s'engendrer les uns les autres, principalement en se multipliant, comme les idéogrammes dans les caractères composés, plutôt qu'en s'additionnant l'un l'autre comme des lettres dans les mots que nous lisons.
l'analogie exerce une véritable domination dans le monde chinois, parce qu'elle va bien au-delà de l'idée de simple comparaison. Ce qui est agaçant, avec les Chinois, c'est de ce sentiment diffus que, quel que soit le stade de connaissance auquel nous sommes parvenus, le Chinois que nous avons en face de nous, y était arrivé avant.
L'idéogramme 木 écrit l'idée d'arbre. Dans sa forme ancienne [je n''ai pas trouver le symbole pour le mettre ici] , on distingue clairement en haut la ramure, au milieu le tronc, et en bas les racines. Mais conclure qu'il s'agit d'un pictogramme est aller un peu vite en besogne. Car les racines poussent sous terre, elles sont invisibles. Or représenter quelque chose d'invisible, ce n'est pas faire le dessin d'une chose, mais celui d'une idée. Dès son origine ce signe est déjà un idéogramme. Ce qu'il décrit n'est pas l'objet "arbre", mais la qualité qui distingue les arbres parmi l'ensemble des plantes.
p. 303 Cette figure, maintenant asse répandue en Occident, y est souvent appelée "dessin du Tao". Voilà un nom un peu curieux dans la mesure où dans le Dao De Jing, le livre maître du taoïsme, chacun est prévenu dès le premier verset que toute nomination, comme toute représentation,, du Tao sont impossible puisque le Tao n'existe pas au sens où les choses existent, il n'est que leur fonctionnement.
La raison est, comme nous le verrons tout au long de cet ouvrage, que ces chiffres n'ont pas valeur de nombre, mais d'emblèmes renseignant sur les qualités propres de l'ensemble qu'il caractérise. Cette coutume est si ancrée dans l'esprit chinois, qu'on l'a voit intervenir même dans les domaines où elle parait incongrue.
Les anciens Grecs comme les anciens Chinois avaient également été frappés par la violence de la foudre et des éclairs. Mais alors que ceux-là en avaient fait un attributs vengeurs de ZZeus, ceux-ci y voyaient un fluide régénérateur qui réveillait l'énergie vitale enfouie dans la terre au cours de l'hiver.
On pensait que la vision résultait d'une onde émise par les yeux et renvoyée vers eux par les objets qu'ils rencontraient. Physiquement naïve, cette conception ne manque pas de justesse psychologique. Posant l'acte de voir comme résultant d'un couplage, elle inclut l'observateur dans l'observation.
L' Elan réceptif représente un souffle puissant de matérialisation qui se manifeste dans une propension à répartir la force et à nourit les processus..
La chauve-souris est un petit animal très mal considéré en Occident où il a plutôt une représentation proche de celle des vampires et autres fantômes nocturnes buveurs du sang des vivants. En Chine, son image est complètement différente. Non seulement il est fort apprécié mais on voit son image représentée partout, très souvent de manière stylisée, comme motif décoratif, notamment sur les ustensiles de table, bol, tasses, etc., mais aussi de façon tout à fait réaliste sur les cartes de vœux ou les images de bon augure dont on décore volontiers les maisons.
Figuration abstraite d'un dispositif énergétique, les trigrammes du Yi Jing sont chacun associés à une image naturelle qui aide à mieux se figurer ce qu'ils emblématisent.
Ecrire l'idée de "vivre" avec la représentation d'une pousse printanière est plus qu'une image, c'est un manifeste philosophique : la vie n'est pas un etat mais une continuelle renaissance. Le caractère vivre, en effet, ne représente pas une pousse sortant de terre, la plante qu'il dessine a déjà vécu et vivra encore tout au long du cycle sans commencement ni fin prévisible de la ronde des saisons.
kilomètre 里 Dans cet idéogramme, le signe des champs (田 tian) est disposé au dessus de celui de la terre ( 土 tu)
Inchangé depuis plus de trois mille ans, le caractère 田 tian, dont la forme est si semblable à ce qu'il représente (les champs chinois sont globalement rectangulaires et divisés en petite parcelles), est un bon exemple du sentiment d'évidence morphologique avec lequel les Chinois aprécient leur écriture.
Le ciel symbolise la puissance de l'Elan créatif, le dragon, seule imagine utilisée dans le texte, en montre le déploiement.
On ne "lit" pas un idéogramme, on le reconnaît.
Les mots sont les outils avec lesquels on pense.
Le Livre des Changements a généralement été lu en Occident à la lumière d'éléments souvent fort étrangers à sa sphère d'origine. Il en est résulté des déformations diverses, provenant de conditionnements pas toujours conscients ou de choix idéologiques, religieux, voire commerciaux délibérés.
La Terre manifeste la puissance de l'ELAN RECEPTIF, le Milieu est son domaine, le jaune sa couleur et le multiple sa manière d'être.
Le Yi Jing n'est pas un Texte, c'est une structure.