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Critiques de Daniel Arasse (74)
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On n'y voit rien : Descriptions

Ce qui me gêne avec "On n'y voit rien", c'est cette renommée qu'on lui a faite de livre accessible à tous, qui permettrait, grâce à l'interprétation de six oeuvres, à des novices complets en histoire de l'art d'apprendre à lire un tableau. Je ne veux ni nier le talent d'historien de l'art de Daniel Arasse, ni conspuer son travail de vulgarisation, d'autant que sa série d'émissions sur France Culture fut une réussite en la matière ; là n'est pas le problème. Mais je ne sais pas d'où vient la confusion : il ne s'agit pas ici de comprendre les bases de l'analyse de la peinture. Si le livre s'intitule "On n'y voit rien", ce n'est pas en référence aux personnes qui ne sont pas familières des arts plastiques, mais aux nombreux spécialistes de l'histoire de l'art qui, selon Daniel Arasse, ne savent pas regarder un tableau. Il faut donc s'entendre sur le terme de vulgarisation lorsqu'on parle de ce livre : il s'adresse à des amateurs d'histoire de l'art qui possèdent déjà des connaissances solides sur le sujet. En tant que premier bouquin concernant cette discipline, il n'est pas du tout adapté - non pas qu'il ne soit pas compréhensible, mais il risque de se révéler rapidement assez lassant. Un exemple très simple: Piero della Francesca est toujours nommé Piero, ce qui suppose du lecteur qu'il sache déjà qui est ce fameux Piero sans-nom-de-famille (car oui, dans le milieu, on l'appelle le plus souvent par son petit nom). Bref, ce n'est pas un livre sur la pédagogie du regard, c'est un livre où Daniel Arasse interprète des tableaux et règle ses comptes avec ses collègues historiens de l'art, dont les iconographes, qu'il déteste tout particulièrement.



Mais ce n'est pas tout. Je ne vais pas débattre des questions d'interprétation/surinterprétation des tableaux présentés par Daniel Arasse ; bien qu'il qu'il me paraisse parfois aller un peu loin, je ne suis pas une spécialiste renommée de l'histoire de l'art des XIVème et XVème siècles, donc je peux difficilement approuver ou, au contraire, aller complètement à l'encontre de ses démonstrations. Démonstrations d'ailleurs complexes, bien qu'assez clairement exposées, pas inintéressantes, mais qui ne sont peut-être pas aussi nouvelles, aussi originales que le prétend son auteur. On se rend très vite compte que si Arasse reproche à ses confrères de ne pouvoir se passer des textes, il utilise exactement les mêmes méthodes qu'eux et qu'il s'appuie beaucoup sur les travaux de ces fameux confrères qu'il dénonce. Bon.



Et la forme, mon Dieu, la forme ! Je comprends bien que Daniel Arasse ait cherché à rendre le contenu avenant, un peu fantaisiste... Mais où, où est l'humour annoncé à grands cris dès le premier chapitre ? le résultat, pour ma part, c'est déjà que je me suis retrouvée avec un bouquin à l'écriture finalement très académique, et certainement pas drôle pour un sou. Alors oui, Arasse cherche à varier les formes, en écrivant un chapitre sous la forme d'une lettre adressée à une consoeur (qui ne sait pas regarder les tableaux), en donnant à un autre la forme d'une invective jetée à la face d'autres historiens de l'art (qui ne savent pas regarder un tableau), il se met en scène dans un dialogue où il parle avec lui-même, ou encore il parle de lui-même à la troisième personne (quand même)... Toutes ces tentatives m'ont parues ennuyeuses, stylistiquement ratées, et relevant d'un ego très légèrement surdimensionné.



Et pour finir : « Je ne prétends pas que les oeuvres n'auraient qu'un seul sens et qu'il n'y en aurait donc qu'une seule « bonne » interprétation. Ça, c'est Gombrich qui le dit, et tu sais ce que j'en pense. », écrit Arasse. Seulement, voilà, il passe son temps à nous répéter que son analyse à lui est la bonne... du coup, malgré ses interprétations de tableaux qui m'auraient certainement intéressées sans toutes ces fioritures et forfanteries, Daniel Arasse a trouvé moyen de m'agacer prodigieusement avec, en sus, son narcissisme un peu indigeste et ses règlements de comptes dont je me fous royalement.
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Histoires de peintures

D’abord un avertissement : je n’ai absolument aucune connaissance en art ni en histoire de l’art. Vous trouverez donc ci-dessous l’avis d’une ignorante de base.



Voilà un autre livre qui trainait dans ma bibliothèque, pensez donc : je l’ai reçu à la naissance de mon deuxième fils, qui est désormais adulte … Un livre donc qui sommeillait sur les étagères car il m’impressionnait : vais-je seulement y comprendre quelque chose ? Certes j’aime beaucoup visiter les musées de temps à autre, je pousse des ah et des oh d’admiration devant certaines œuvres, j’en ressors parfois émue, mais de là à dire que j’y comprends quelque chose, il y a un monde.



Et donc j’ai franchi le pas, décidement la vieillesse m’autorise beaucoup de choses, beaucoup de transgressions (euh enfin à mon niveau bien sûr), allez expliquer ça, Messieurs les psy (même si j’ai ma petite idée). Et donc j’ai saisi ce livre qui me snobait depuis des années et je m’y suis plongée. Enfin.



Bien sûr, il fallait s’y attendre, j’ai appris beaucoup de choses : la première moitié du bouquin est consacrée à la perspective italienne et à la Renaissance italienne. J’en retiendrai qu’il faut avoir une sérieuse connaissance de la religion (et là aussi je n’y connais que dalle) pour vraiment apprécier ces tableaux. Sinon l’auteur replace bien les œuvres dans le contexte historique (c’est son métier, me direz-vous) et c’est très intéressant de voir que les chef-d’œuvres sont en fait des enfants de leur temps et des œuvres qui les précédent. Dans l’autre moitié du bouquin Daniel Arasse nous parle de l’anachronisme, du détail en peinture, de la restauration …



Énormément d’informations donc … et je referme ce livre, un peu sonnée, un peu naze (comme dirait Michel Jonaz), avec ces questions qui me taraudent : qu’est-ce que je vais en retenir ? que va-t-il en rester d’ici un mois, d’ici un an ?

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Histoires de peintures

Daniel Arase, je l'ai écouté et réécouté, lu et relu à chaque fois avec un bonheur tout neuf qui venait s'ajouter à la découverte, l'émerveillement, la connaissance et la richesse dont l'historien faisait cadeau à ses lecteurs et auditeurs. Passion, érudition, honnêteté intellectuelle, curiosité, humour, générosité et transmission, un regard et une voix, inoubliables, sans pareil, c'était Daniel Arasse.

Vingt-cinq émissions sur France Culture en 2003, vingt-cinq regards qui traversent l'histoire de l'art depuis l'invention de la perspective jusqu'à la disparition de la figure.

Guide, compagnon et complice, Daniel Arasse accompagne le lecteur-auditeur, lui fait découvrir quelques secrets et paradoxes des peintres, l'emmène vers une compréhension des époques et de la création.

Devant la peinture, l'historien nous fait part de sa double émotion : "l'émotion choc devant le coloris et l'émotion de la densité de pensée qui est confiée à la peinture. Et c'est d'ailleurs ce qui me gêne dans la peinture : à travers ses matières, ses formes, il y a quelque chose qui pense et je n'ai que des mots pour en rendre compte, en sachant pertinemment que mes mots ne couvrent pas l'émotion dégagée. Donc c'est le tonneau des Danaïdes. Je pourrai toujours remplir par des mots et des mots, je n'atteindrai jamais la qualité spécifique de l'émotion d'un tableau de peinture. Même quand un tableau, ou une fresque, a été compris, y revenir c'est affronter de nouveau le silence de la peinture."

Dans les 25 émissions/chapitres Daniel Arasse invite au rendez-vous les siècles témoins de la Joconde, d'une petite Dentellière ou d'une Jeune fille à la perle de Vermeer, ou d'un Verrou immortalisé par Fragonard, témoins des Ménines, de Manet, de Titien, et aussi des artistes majeurs des XXe et XXIe siècles comme Rothko, Anselm Kiefer, Andres Serrano. Il se demande "dans quelle mesure les concepts classiques d'imitation, d'expression et de style sont encore opératoires dans la pratique d'aujourd'hui", comment joue cet anachronisme, et aussi "sur le processus de disparition de la figure dans l'abstraction.

Les précisions autant amusantes que très intéressantes abondent, sur l'accrochage et certaines expositions, sur une thèse volée, la sienne, sur les détails de quelques peintures qui l'ont attiré et lui ont parlé.

Les propres mots de Daniel Arasse expriment mieux que tout autre commentaire ce que c'est un historien d'art : "Un passeur sans prétention, une deuxième main qui passe après l'artiste. Tenter d'être un passeur entre le travail de l'artiste et les contemporains. Car la contemporanéité n'est pas la simultanéité... Pour qu'il y ait contemporanéité, il faut qu'il y ait interaction entre ces deux choses. Je veux dire que dans l'art contemporain, tout n'est pas contemporain, et pour qu'il y ait contemporanéité, il faut qu'il y ait partage des temps entre l'oeuvre et ceux qui la regardent."

Regarder un tableau, l'observer, de près et de loin, y revenir pour saisir son mystère, s'en imprégner, et après, de ces moments d'étonnement de surprise et d'émerveillement, Daniel Arasse a fait des analyses, des commentaires, des recherches où le dogmatisme n'a jamais trouvé sa place.

Le livre, dense et riche est un énorme plaisir de lecture, le don de Daniel Arasse, héritage pour des générations à venir.

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L'Annonciation italienne : Une histoire de ..

Au départ, l'Annonciation est un récit :

celui du dialogue par lequel, pour les chrétiens, l'archange Gabriel annonce à Marie, jeune vierge juive, qu'elle a été choisie, entre toutes les femmes, pour concevoir un enfant du Seigneur ; après avoir manifesté une légitime surprise, Marie accepte et autorise du même coup l'Incarnation divine.



Ce texte qui va jouer un rôle central dans l'ouvrage de Daniel Arasse est rapporté intégralement, tel qu'il apparaît dans l'Évangile de saint Luc (I, 26-38), le seul qui fasse une allusion précise à cet événement fondateur : « Le sixième mois, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, du nom de Nazareth, à une vierge fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David ; et le nom de la vierge était Marie. Il entra et lui dit : "Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi." À cette parole elle fut toute troublée, et elle se demandait ce que signifiait cette salutation. Et l'Ange lui dit : "Sois sans crainte, Marie; car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu concevras dans ton sein et enfanteras un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus. Il sera grand, et sera appelé Fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père ; il régnera sur la maison de Jacob pour les siècles et son règne n'aura pas de fin." Mais Marie dit à l'Ange : "Comment cela sera-t-il, puisque je ne connais pas d'homme ?" L'Ange lui répondit : "L'Esprit saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c'est pourquoi l'être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu. Et voici qu'Élisabeth, ta parente, vient, elle aussi, de concevoir un fils dans sa vieillesse, et elle en est à son sixième mois, elle qu'on appelait la stérile; car rien ne sera impossible à Dieu qui est tout Verbe." Marie dit alors : "Je suis la servante du Seigneur ; qu'il m'advienne selon ton Verbe!" Et l'Ange la quitta . »



Pur dialogue, récit d'un échange verbal, ce texte se présente comme une épure narrative, dépourvue de toute précision sur les circonstances de l'événement. Ce laconisme descriptif, appuyé par les enrichissements narratifs dont cette version originelle fera l'objet, laissera d'ailleurs aux peintres une grande liberté dans l'invention de ces circonstances, qu'il s'agisse du cadre dans lequel a lieu l'Annonciation, la maison de Marie, de l'activité de cette dernière au moment où Gabriel entre (par où chez elle, de l'apparence des personnages, etc. — et les autorités religieuses se montreront parfois attentives à contrôler cette liberté d'invention.

Daniel Arrasse explique que son livre est né d'une intuition à savoir qu'entre le Trecento et le Cinquecento il a existé une relation entre les différentes représentations de l'Annonciation et l'évolution de la perspective.



Deux peintres ressortent au début de l'ouvrage :

Ambrogio Lorenzetti qui aurait été le premier en 1344 à utiliser la perpective pour une Annonciation ;

et Domenico Veneziano qui instaure le premier une nouvelle configuration spatiale suscitée par une perspective régulière dans son Annonciation de 1445, symbiose de l'ancienne iconographie et de la nouvelle esthétique.



C'est de ce postulat de départ que Daniel Arasse a construit son ouvrage agrémenté des plus belles représentations de cette scène avec pour point de départ le point de vue de Masaccio, puis la logique d'Ambrogio Lorenzetti, pour ensuite nous faire découvrir les évolutions de la perspective en conviant sous nos yeux et pour notre plus grand plaisir ce que l'Italie a fait de mieux en génies de la peinture qu'ils soient connus (Lippi, Fra Angelico, Raphael, Leonard de Vinci, Botticelli,...) ou de moins connus (Braccesco, Di Giovanni,Fra Bartolomeo, Vecchietta,...) et enfin conclure son ouvrage par le traitement de ce thème à Venise avec les tableaux de Titien, Veronese ou Tintoret....



Et l'on voit sous nos yeux se transformer les interprétation et représentations de ce dialogue très simple entre Marie et l'Archange Gabriel.



Les éditions Hazan démontrent une nouvelle fois qu'elles sont une référence (et c'est un euphémisme) en termes de Livres d'Art. L'ouvrage est sublimé par les 220 illustrations et une écriture simple, fluide, imagée, érudit au service des peintres et de leurs tableaux.

Lors d'un hommage à sa mort en 2003 il a été écrit «Avec lui, le savoir devenait un cadeau permanent» et ce livre est un magnifique cadeau.
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Histoires de peintures

Au sommaire de Histoires de peintures, qui se compose de vingt-cinq propositions, se tient en position vingt-quatre "Le rien est l'objet du désir". L'historien d'art, Daniel Arasse, éclaire le tableau de Fragonard, Le Verrou.



"Le tableau est de dimension moyenne. Sur la droite, le jeune homme enlace la jeune femme, et de la main droite pousse le verrou du bout du doigt, ce qui est assez irréaliste. La jeune femme serrée contre lui se pâme et le repousse. Toute la partie gauche du tableau est occupée par un lit dans un extraordinaire désordre : les oreillers épars, les draps défaits, le baldaquin qui pend..."



Arasse s'amuse des propos d’un des spécialistes du peintre, qui dit : "À droite le couple, et à gauche, rien" !... " Or, remarque Arasse, « ce rien représente quand même la moitié du tableau" !

La proposition vingt-quatre illustre particulièrement finement l'ensemble des analyses rassemblées dans ce livre. Devant chaque œuvre, on est invité à regarder. À regarder plus. Plus en détail, plus en profondeur, plus en soi-même.

Grâce à ce regard accru, augmenté si je puis dire, nous sommes surpris des mutations de notre propre perception, quand le secret de telle ou telle œuvre se révèle à nous. Le secret de l’auteur, quant à lui, consiste à faire parler sa pensée en mouvement, laquelle semble aussi illimitée que son extraordinaire érudition, comme si nous nous trouvions en face à face avec lui, dans une conversation entre amis.

« Ce rien représente quand même la moitié du tableau », dit-il, espiègle… « mais ce spécialiste avait tout à fait raison, car ce rien correspond au « res » que j’évoquais il y a quelques temps, et qui est la chose elle-même. Effectivement, il n’y a pas de sujet dans cette partie du tableau, juste des drapés, des plis, donc finalement de la peinture. »



Ce livre, qui traverse six siècles de peinture, est la transcription de vingt-cinq émissions proposées par l’auteur sur France Culture en 2003. On peut toujours les écouter sur le site.

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On n'y voit rien : Descriptions

Paru aux Éditions Denoël dans la collection Folio Essais, « On n'y voit rien - Descriptions » est un petit ouvrage (216 pages) consacré à l'analyse de tableaux souvent connus du public.



Que voit-on quand on se présente innocemment devant un tableau ? Exceptée l'évidence du visible, saisit-on exactement le sens de tous les détails de la peinture qu'on a devant soi ? A-t-on la certitude de pénétrer suffisamment dans l’œuvre jusqu'à en percevoir les intentions cachées, les géométries secrètes mises le cas échéant en place par l'artiste ? Si oui, quelle est -dans cette certitude- la part de l'imaginaire, de l'auto-conviction et de la déduction ? A-t-on besoin pour conforter cette certitude de se référer à des écrits ou à des analyses savantes, voire ennuyeuses ? Est-ce qu'un tableau ne se suffit pas à lui-même ? Faut-il absolument chercher à interpréter nos émotions lorsque nous sommes en présence d'un tableau ? Si oui, il y aura pléthore d'interprétations pour un même tableau ; alors que faire de l'interprétation officielle -ou de référence- de ce même tableau ? Voici quelques questions qui sous-tendent l'ouvrage de Daniel Arasse, normalien, ancien membre de l’École française de Rome, ancien directeur d'études au Centre d'Histoire et de Théorie des Arts, auteur de « On n'y voit rien - Descriptions » et auteur de plusieurs livres consacrés à la peinture, sa passion. A ces questions, Daniel Arasse apporte une réponse lapidaire : on n'y voit rien, et comme on n'y voit rien, un brin d'aide devient nécessaire, sinon le spectateur passerait à côté de l'essentiel ...



Six tableaux de maître et, par conséquent, six analyses servent de toile de fond à ce débat. Le ton de Daniel Arasse est vif, libre, ironique, familier et drôle, voire cocasse. L'humour et l'intelligence artistique sont présents partout. La forme est variée : dialogue passionné entre des protagonistes (dans La Femme Dans Le Coffre), interpellation directe du lecteur (dans Le Regard De L'escargot), recours à une correspondance épistolaire (dans Cara Giulia), exposé magistral (dans Un Œil Noir), auto-analyse de conscience (dans L’œil Du Maître). Globalement, l'ouvrage n'est ni barbant, ni inutilement compliqué, le « professeur » sachant s'effacer derrière le conteur ou le candide. Notre plaisir se maintient donc tout au long de l'ouvrage et, au fur et à mesure, nous percevons l'importance de détails qui nous avaient échappé, des détails essentiels à la compréhension du sens du tableau. Le « professeur » distille son savoir avec efficacité : nous pouvons donc comprendre l'importance du choix des formats, des dispositions, des couleurs, des éclairages, des relations entre les éléments du tableau, de la composition et de la structure du tableau, des symboles attachés à certains éléments incorporés dans le tableau .... Le lecteur, débutant ou connaisseur, qui voit ainsi les œuvres revivre sous ses yeux, en sort ragaillardi et puis, grâce à ce patient et méticuleux travail de pédagogue, tout lui parait lumineux, simple et accessible : dans un musée ou lors d'une exposition, il ne regardera plus un tableau comme il le faisait jusqu'alors. Bref, nous avons ici un livre passionnant en forme d'enquête.



Mais il y a un mais. Cet ouvrage présente quelques faiblesses : des phrases parfois très longues (plus d'une page), une langue inutilement complexe (avec des mots rares, des expressions latines et italiennes), une base d'analyse des tableaux supposant une solide culture (arts, histoire et philosophie), un discours déstabilisant de la part de l'auteur (pour lui, le sens d'un objet ne serait jamais clair, univoque, incontestable), une part de sur-interprétation de sa part qui frise la devinette avec, en filigrane, le risque qu'il aille jusqu'à interpréter ce qui n'est même pas peint, pour céder au démon de la déduction, faisant ainsi preuve de haute voltige, voire de masturbation intellectuelle (ce que lui reproche d'ailleurs un des protagonistes). Compte tenu de tout cela, je ne mets que quatre étoiles.
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On n'y voit rien : Descriptions



Daniel Arasse examine six peintures et ce faisant en évoque quelques autres.

Le sujet pouvant être ardu, il a choisi pour chaque une présentation distrayante.

La forme allège un peu mais ne rend pas le fond plus simple. En particulier pour le dernier Les menines il part de l’analyse de Foucault et franchement j’ai eu bien du mal à suivre et je doute d’en garder quelque chose.

Peut-être y avait-il aussi un peu de lassitude car il me semble que l'escargot de l'Annonciation me restera plus en mémoire.

J’étais habituée aux analyses de l'émission Palettes, ou à celles de la collection Bibliotheca Universalis chez Taschen, lâ on est dans une autre dimension. J’en retiens que j’ai tout à apprendre mais dois-je persévérer avec Arasse ou chercher des ouvrages plus simples, je ne sais pas.

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On n'y voit rien : Descriptions

Vous aurez sans doute remarqué, le contraire me surprendrait, l’atmosphère quasi religieuse qui règne dans les musées (de ce point de vue les cimetières sont parfois plus gais)…. Certes, ce recueillement est justifié par le respect que les visiteurs se doivent mutuellement afin d’admirer les œuvres exposées, les musées après tout ne sont pas des lieux de communication n’est-ce pas ? d’évasion peut-être à la rigueur… recueillement donc afin de ne pas troubler l’intense concentration qui se lit sur les visages, … intense concentration, mais le plus souvent aussi perplexité, interrogation, réflexion… diable la peinture est une affaire sérieuse, un plaisir certes, mais on veut pas passer pour plus bête qu’un autre, et tout comprendre dans la mesure où il y a quelque chose à comprendre…



Mais c’est que comme dit l’art n’est pas toujours d’un abord facile et évident, et comprendre l’art justement n’est pas toujours l’enfance de l’art… Si vous allez voir une expo d’un peintre botaniste, de marines, de paysages… jusque là ça peut aller … mais pour peu qu’un escargot aux dimensions surréalistes se balade fièrement sur une annonciation, là ça se corse un peu ! Qu’est-ce qu’il fabrique là ce bougre de gastéropode ?



Ne vous tracassez plus, et apprenez à voir avec Daniel Arasse qui vole à votre secours dans son livre « On n’y voit rien ! ».C’ est un court recueil de six fictions presque des enquêtes même, interrogeant chacune sur la ou les significations de 6 tableaux et pas n’importe lesquels, parmi les plus célèbres s’il vous plaît : "Mars et Vénus surpris par Vulcain" de Tintoret, "L'annonciation" de Cossa, "L'adoration des mages" de Bruegel, "La Vénus d'Urbin" de Titien et "Les Ménines" de Velázquez.



Un livre pour comprendre la peinture c’est sûrement barbant, compliqué !

Je sais, je sais, vous voulez des explications limpides, divertissantes, accessibles tout en étant pertinentes et savantes tant qu’à faire… et bien justement ce livre est tout ça à la fois, et même en plus il est drôle, je dirais même plus encore, on a l’impression que l’auteur discute avec vous au troquet du coin en sirotant une bière bien fraîche ! Une ironie un peu « lourde » parfois, mais qu’importe puisque c’est efficace et nous emporte, laissez-vous tenter vous allez être surpris.



En plus je vous le dis, c’est drôle, et sans façon, jugez plutôt, voici commence l’intrigue des Ménines de Velázquez : « Les Ménines ! Encore ? Non ! Non ! Par pitié ! Ça suffit, avec les Ménines ! On a tout dit sur elles ! tout et rien ? D’accord, mais quand même, maintenant, ça commence à bien faire ! »



Et puis vous en connaissez beaucoup vous des historiens d’art qui ont le toupet de se demander si la Vénus d’Urbin est une pin-up ?!!



Enfin bon, moi je vous dis que cette promenade dans ces 6 tableaux vaut le détour, que ce livre ou plutôt Daniel Arasse, vous ouvrira les chakras et vous permettra d’aiguiser votre regard, et vous donnera un peu plus de confiance en votre imagination propre la prochaine fois que vous irez au musée, mais bon vous faites comme vous voulez, moi je sais ce que je vais faire : lire « Le détail » de cet auteur, je pense que je vais me régaler.

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On n'y voit rien : Descriptions

Petit livre intelligent et plein d'humour sur ce que l'on peut voir et comprendre de la peinture, autour de quelques tableaux choisis du 16ème siècle.

En forme de lettre, conversation, ou interpellation du lecteur, l'auteur, grand critique d'art, nous met le nez sur les détails de chaque tableau et convoque tout l'historique du peintre, de son commanditaire, ainsi que le contexte et les règles de l'époque ! Un véritable cours d'histoire de l'art.

On ressort de chaque tableau avec un point de vue complètement changé et une sensation de nouveauté où l'humain a repris sa place.

Pour le néophyte que je suis c'est intéressant, même si l'auteur se perd parfois dans des digressions et des argumentaires alambiqués, surtout dans les deux derniers chapitres où il frise même parfois l'arrogance !

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Anselm Kiefer

Une très belle monographie consacrée à l'œuvre de l'artiste allemand Anselm Kiefer,dont on peut voir une magnifique exposition en ce moment à Londres.L'oeuvre de A.Kiefer est complexe mais profondément cohérent.Comme dit Arasse"l'œuvre de Kiefer ne correspond pas a la somme de ses parties:elle constitue une totalité en gestation dont le principe d'unité se trouve dans la seule démarche de son auteur".La temporalité de son œuvre n'est pas linéaire.Arasse dans ce livre reprend l'œuvre de Kiefer a partir de 1980 où le travail de l'artiste suscite simultanément un echo(international) et un scandal(national).Un livre conseillé à tous les curieux d'Art contemporain.
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On n'y voit rien : Descriptions

"On n'y voit rien" est un précis d'histoire de l'art, jusque là, pas de surprise !

Mon étonnement s'est logé là, où l'humour se conjugue à la "savance".

La lecture de ce livre, qui décrit six œuvres notables dans leurs moindres détails et qui nous permet d'aller encore plus loin dans notre perception de l'art, est véritablement exquise.

Arasse a ce quelque chose de simple qui fait les grands hommes.

Si l'art vous intéresse et qu'un style léger mais juste vous séduit, jetez vous dès que vous le pouvez dans ce livre très court et savoureux que j'ai, personnellement, lu à voix haute pour le plaisir !
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L'Annonciation italienne : Une histoire de ..

Pour les passionnés d'iconographie, de peinture italienne et de problèmes esthétiques, pour les amants de la beauté, voici un miracle éditorial.

J'avais acheté ce livre en grand format, il y a longtemps, et c'est sa réédition en petit format entrevue sur les tables d'un libraire qui m'y a reconduite. Si vous avez déjà vu les tableaux reproduits ici, vous constaterez à quel point le grand format et la qualité des couleurs vous offre des images somptueuses. Vous pouvez décider de vous arrêter là. Certains méditent, moi j'admire. On m'a dit que c'était la même chose. Je n'en sais rien.

Toujours est-il que si vous aimez les spéculations savantes, le texte de Daniel Arasse (auquel un numéro d' "Une vie, une œuvre" a été consacré sur France-Culture), ce texte donc est un régal. A consommer lorsque le ciel est gris et que les vagues dévastes l'âme.
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Histoires de peintures

Avant de le lire, il m'a été offert de l'entendre, puis de l'écouter avec une passion dont je ne me lasse pas. De la voix de Daniel Arasse on sent une énergie et une passion perceptibles à l'intensité de son discours, imaginant la lumière de son regard. Découvert sur France Culture, un livre a été édité, reprenant le contenu de ces émissions, et enrichi d'un DVD, qu'on peut savourer en regardant les planches des tableaux évoqués." Histoires de peintures" raconte en 25 chapitres l'histoire de la peinture sur 6 siècles, de l'invention de la perspective à la disparition de la figure, ce qu'est le maniérisme, le Vermeer fin et flou, la peinture du détail... Passionnant parce que son enthousiasme et son érudition rendent accessibles des œuvres plus ou moins connues, mettant en valeur ce qui est visible par tous.







Ses châpitres sur l'invention, et non la découverte, de la perspective, furent pour moi une révélation. Daniel Arasse explique comment et pourquoi elle fut inventée à la Renaissance en Italie, en utilisant comme exemples des tableaux représentant l'Annonciation, dont Saint Bernardin disait qu'elle était l'instant où l'infini vient dans le fini, l'incommensurable dans la mesure. Ses explications sont tellement bien faites qu'elles en sont évidentes, reprenant la construction du tableau dans chaque détail, nous montrant ce qu'on avait pas vu, et qui pourtant est là depuis toujours.



Les chapitres suivants parlent de l'apparition du maniérisme, de l'importance de l'anachronisme, du mystère de Vermeer, des Ménines, et de tant d'autres choses, qu'il est presque déplacé d'énumérer, si l'on veut éviter de rompre la continuité de son discours.

"Il n'allait jamais voir un tableau, mais le revoir" disait un peintre de lui. Il avait cette obsession du détail, dont il a fait un livre d'ailleurs. Cette attention au détail et au fonctionnement figuratif des images jouait en contrepoint avec sa connaissance de la culture artistique et religieuse, littéraire et philosophique. J'insiste sur l'accessibilité de ce livre, pourtant écrit par un homme, dont les connaissances sont inépuisables. On pourrait passer des heures à l'écouter ou le lire tant cet homme passionné déborde de cette générosité, propre aux gens brillants. De ces textes "on sort grandi et comme lavé des bêtises de la journée".

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Coffret 2 volumes : Histoires de peintures;..

Histoires de peintures.

Daniel Arasse est tout d’abord pour moi une voix sur France Culture. Une voix qui capte immédiatement l’attention tant le propos vous donne l’impression d’être soudain devenu intelligent.

Je me souviens, l’oreille collée à la radio, un petit carnet de notes à portée de main, du plaisir que j’avais à suivre son cheminement dans la description des oeuvres qu’il nous donnait à voir. La maison aurait pu brûler que je ne m’en serais pas aperçue. Travail, famille, chien, chat, factures attendaient patiemment que j’émerge, le sourire aux lèvres, de cette traversée au long cours de l’histoire de la peinture.

Ce livre est la transcription de ces émissions.

On peut toujours, comme certains l’ont fait, émettre des doutes sur l'interprétation des oeuvres de Daniel Arasse. Quant à moi, son souci du détail, le sérieux de ses recherches, sa curiosité, me font dire qu’il s’agit là de tristes sires.

Après avoir lu ces «histoires de peintures», «on n’y voit rien» ou «Le détail : pour une histoire rapprochée de la peinture» (difficile de faire un choix) vous ne regarderez plus la peinture de la même façon. C’est avec confiance que vous aborderez une oeuvre d’art, aussi difficile d’accès soit-elle, en osant émettre vos impressions qui vous pousseront à vous interroger, à y regarder d’un peu plus près.

À mettre entre toutes les mains.



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On n'y voit rien : Descriptions

Etudiante en master d'arts plastqiues, ce livre m'a été conseillé lors de ma première année d'étude. En manque de références théoriques, je me sentais un peu perdue, seule au milieu de toutes ces oeuvres compliquées.

Daniel Arasse signe ici un livre absolument merveilleux, qui m'a réconciliée avec les tableaux classiques. Il explicite bien, rendsq clair les données, est aisément citable dans les dissertations. Son style ne manque pas d'humour, les anecdotes citées sont géniales...

un livre que je conseille à tous, même (surtout!) à ceux qui ne s'intéressent à l'histoire de l'art que pour le loisir.

Un grand coup de coeur.
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Le détail

Arasse Daniel – "Le détail : pour une histoire rapprochée de la peinture" – Flammarion, 2008 (cop 1992) (ISBN 978-2-0812-1740-9) – Format 30x23cm, 384p. relié, jaquette illustrée – Ouvrage abondamment illustré – Nombreuses références bibliographiques au fil des pages – Un seul index par noms d'artiste en fin de volume.



Un ouvrage magistral, qui renouvelle – à mes modestes yeux tout au moins – la façon de regarder une œuvre.

Mais pour commencer par le commencement, il convient de souligner combien l'aspect "plaisir" est indispensable pour avaler une œuvre aussi dense. A commencer par le plaisir du livre lui-même, en tant qu'objet, qui m'amène à saluer la performance des éditions Flammarion et de son comité éditorial pour cette solide reliure, ce beau papier, cette belle typographie, cette qualité extra-ordinaire des innombrables reproductions, ce légendage sans faute, bref, tout ce qui contribue à éprouver un plaisir quasi physique au contact de cet ouvrage.



Ce qui ne serait rien sans doute, si ne s'y ajoutaient d'une part la qualité de l'écriture de l'auteur, limpide, précise, claire, dénuée de tout vocabulaire technicisant rébarbatif, d'autre part l'aptitude à partager sans arrogance un immense savoir esthétique, permettant une constante et pertinente mise en relation d’œuvres qui pourraient parfois sembler fort éloignées les unes des autres : il y a un côté chasse au trésor pleine d'imprévus qui entraîne le lecteur de rebondissements en rebondissements....



Le cœur du raisonnement réside dans l'examen attentif du rapport entre ce qui fait l'ensemble d'un tableau et ce qui en constitue un (ou plusieurs) détails : à partir de quoi, de quand, un tableau est-il plus qu'une accumulation de détails bien rendus ? Comment un peintre se manifeste-t-il à travers de minuscules ajouts plus ou moins dissimulés ? Comment ces "détails" peuvent s'interpréter, jusqu'à permettre de comprendre la posture profonde de l'artiste par-delà les conventions qu'il se doit de respecter (en fonction de son époque, de ses commanditaires etc) ? Le spectateur est-il "autorisé" à s'approcher pour contempler tel détail de (très ou trop) près ?

Ce ne sont là que quelques-unes des questions abordées par l'auteur.



Et pour ce qui concerne le lecteur ? Il est certainement ravi de constater qu'un érudit faisant autorité s'est – enfin – penché sur des détails que le néophyte remarque mais que les autres puits de science (supposés) ou guide de toute espèce n'abordent quasiment jamais...



Que l'on soit ou non d'accord avec les interprétations proposées, on tient là un ouvrage indispensable dans la bibliothèque d'un amateur d'art...

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On n'y voit rien : Descriptions

Daniel Arasse reprend ici une série de chroniques radiophoniques sur la peinture et nous initie avec un réel talent de conteur à l'art de faire parler les peintures. On le soupçonne parfois de se cacher derrière son érudition pour forcer les oeuvres à dialoguer, mais s'en défendrait-il lui même?
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La guillotine et l'imaginaire de la Terreur

La Révolution française selon le prêtre « enragé »

Walter Markov (1909-1993), historien est-allemand de la Révolution française, a consacré plusieurs livres à Jacques Roux (1752-1794), dont la biographie traduite ici pour la première fois. Elle offre une étude rigoureuse de cette figure radicale, qui occupe le point le plus extrême de l’évolution des prêtres ralliés à la Révolution, – passés de la charité à l’exigence de justice, de la fraternité chrétienne à la revendication d’égalité. Le « curé rouge » prononça, le 25 juin 1793, un discours que l’histoire a retenu comme le « manifeste des enragés », violente charge contre les abus « des riches, c’est-à-dire des méchants » écrasant le peuple comme le faisait la monarchie – par la hausse des prix, en l’occurrence. D’un tyran à abattre, l’autre. « Ne craignez pas de rendre le peuple trop heureux », ajoutait ce prêtre sans-culotte, précurseur, selon Marx lui-même, du communisme.



Florent Georgesco, Le Monde des livres, 22 décembre 2017.
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Histoires de peintures

Histoires de peintures: ce sont effectivement des histoires auxquelles nous convie Daniel Arasse, à travers cette retranscription d'une série d'émissions radio.



Cela commence par un questionnement: qu'est ce qui me touche dans un tableau? Réponse: " je dirais que c'est le sentiment que dans cette œuvre là, il y a quelque chose qui pense, et qui pense sans mots".

Il précise peu après l'émotion provoquée par une œuvre: "j'ai constaté que l'émotion pouvait se produire de deux façons:

- le choc, la surprise, un choc visuel colorisé...

- l'émotion de la densité de la pensée qui est confiée à la peinture" qui apparaît avec le temps, qui permet d'accumuler des "couches de sens"



L'inverse d'une approche ésotérique, et de ce fait une invitation à se plonger dans les chapitres suivants.



En fait, les thèmes choisis sont des prétextes à décliner cette "manière de voir" la peinture, à travers quelques exemples:  recherche de la cause de l'émotion soulevée par le sourire de la Joconde via Ovide et ses Métamorphoses, du trouble et du plaisir gourmand de relier le rouge d'une annonciation aux débats du XVII ème siècle quant à la Vierge,  joie d'identifier un détail d'une œuvre pourtant vue maintes fois auparavant, qui va susciter recherches, hypothèses...et progression dans l'intimité du peintre, dans l'appréhension du sens de sa peinture.



Le ton alerte d'une retranscription littérale en fait un texte un peu décousu. Mais il a l'avantage de restituer une approche simple mais profonde, d'être en phase avec des partis pris affirmés et assumés comme tels comme par exemple sa fascination pour le maniérisme: " une forme d'apothéose de la renaissance".

Un bonbon pour conclure (sous forme du titre d'un chapitre: "la peinture comme pensée non verbale"...
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On n'y voit rien : Descriptions

J'ai acheté ce livre après avoir vu une conférence sur les femmes dans les tableaux du Musée des beaux Arts à Nantes. Il nous avait été conseillé par la conférencière. C'est étonnant et drôle, il y a là une approche de la peinture légère et assez facile. mais je ne l'ai pas lu comme un roman, cela m'a demandé tout de même un effort.
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