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Citations de Daniel Pennac (2585)


Par la baie vitrée, je plonge mon regard dans le maelström du magasin. Un coeur impitoyable pulse des globules supplémentaires dans les artères bouchées. L'humanité entière me paraît ramper sous un gigantesque paquet cadeau. De jolis ballons translucides montent sans discontinuer du rayon des jouets pour s'agglutiner là-haut, contre la verrière dépolie. La lumière du jour filtre à travers ces grappes multicolores. C'est beau.
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Nous insistons, nous insistons. Bon Dieu, il n'est pas pensable que ce gosse n'ait pas compris le contenu de ces quinze lignes ! Ce n'est tout de même pas la mer à boire, quinze lignes !
Nous étions son conteur, nous sommes devenus son comptable.
- Puisque c'est comme ça, pas de télévision tout à l'heure !
Eh ! oui. ..
Oui... La télévision élevée à la dignité de récompense... et, par corollaire, la lecture ravalée au rang de corvée... c'est de nous, cette trouvaille...
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Le gosse est d'accord avec Flaubert, le gosse et ses copains, et ses copines, tous d'accord : "Flaubert avait raison !" Une unanimité de trente-cinq copies : il faut lire, il faut lire pour vivre, et c'est mème - cette absolue nécessité de la lecture - ce qui nous distingue de la bête, du barbare, de la brute ignorante, du sectaire hystérique, du dictateur triomphant, du matérialiste boulimique, i faut lire ! il faut lire !
- Pour apprendre.
- Pour réussir nos études.
- Pour nous informer.
- Pour savoir d'où l'on vient.
- Pour savoir qui l'on est.
- Pour mieux connaître les autres
- Pour savoir où l'on va.
- Pour conserver la mémoire du passé.
- Pour éclairer notre présent.
- Pour profiter des expériences antérieures.
- Pour ne pas refaire les bêtises de nos aïeux.
- Pour gagner du temps.
- Pour nous évader.
- Pour chercher un sens à la vie.
- Pour comprendre les fondements de notre civilisation.
- Pour entretenir notre curiosité.
- Pour nous distraire.
- Pour nous cultiver.
- Pour communiquer.
- Pour exercer notre esprit critique.
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Et c'est bien sûr, l'aveu de Montesquieu dont le détournement pédagogique donna à noircir tant de dissertations : "L'étude a été pour moi le souverain remède contre les dégoûts, n'ayant jamais eu de chagrin qu'une heure de lecture ne m'ait ôté. "
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Pour assouvir cette fringale, on s'était remis depuis longtemps au petit écran, qui faisait son boulot à la chaîne, enfilant dessins animés, séries, feuilletons et thrillers en un collier sans fin de stéréotypes interchangeables : notre ration de fiction. Ça remplit la tête comme on se bourré le vente, ça rassasié, mais ça ne tient pas au corps. Digestion immédiate. On se sent aussi seul après qu'avant.
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Comptez vos pages, les enfants, comptez... les romancier en font autant. Il faut les voir quand ils atteignent la page 100 ! C'est le cap Horn du romancier, la page cent ! Il y débouche une petite bouteille intérieure, danse une discrète gigue, s'ébroue comme un cheval de Kaboul, et, allons-y, replonge dans son encrier pour s'attaquer à la page 101. (Un cheval de labour plongeant dans un encrier, puissante image !)
137 La lecture ne relève pas de l'organisation du temps social, elle est, comme l'amour, une manière d'être.
La question n'est pas de savoir si j'ai le temps de lire ou pas (temps que personne, d'ailleurs, ne me donnera), mais si je m'offre ou non le bonheur d'être lecteur.
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....plus tragique encore : Alberto Moravia et Elsa Morante, contraints de se réfugier pendant plusieurs mois dans une cabane de berger, n'avaient pu sauver que deux livres La Bible et Les Frères Karamazov. D'où un affreux dilemme : lequel de ces deux monuments utiliser comme papier hygiénique ? Si cruel qu'il soit, un choix est un choix. La mort dans l'âme, ils choisirent.
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Moi, je faisais le jardin avec Jean : Rien que des bonzaïs! La maison paraîtra plus grande.
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Mais c’est cela enseigner : c’est recommencer jusqu’à notre nécessaire disparition de professeur.
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Bon dieu, il n’est pas pensable que ce gosse n’ait pas compris le contenu de ces quinze lignes! Ce n’est tout de même pas la mer à boire, quinze lignes!
Nous étions son conteur, nous sommes devenu son comptable.
- Puisque c’est comme ça, pas de télévision tout à l’heure!
Eh oui...
Oui... La télévision élevée à la dignité de récompense ... et, par corollaire, la lecture ravalée au rang de corvée... c’est de nous, cette trouvaille...
P. 58
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On va penser pour moi. Ne le dites à personne, je vais consommer de la pensée aussi paresseusement que si je m'envoyais le premier feuilleton venu.
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Mon fils, tu n’es pas fou, tu joues avec tes sensations, comme tous les enfants de ton âge. Tu les interroges. Tu n’en finiras pas de les interroger. Même adulte. Même quand tu seras très vieux. Retiens bien ça : Toute notre vie, il faut faire un effort pour en croire nos sens.
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Or, dans la société où nous vivons, un adolescent installé dans la conviction de sa nullité -voilà au moins une chose que l’expérience vécue nous aura apprise- est une proie.
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Oui, les vieux meurent souvent trop vite; ils n'attendent pas l'arrivée de notre amour.
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Il n'y a pas si longtemps, la forêt s'étendait jusqu'à l'horizon.
Aujourd'hui on a coupé tous les arbres. Et quand il n'y a plus d'arbres, il ne pleut plus. Tu vois, rien ne pousse. La terre est si dure que le chien ne peut même plus y enterrer son os.

[p60]
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Moi, Benjamin Malaussène, je voudrais qu'on m'apprenne à dégueuler de l'humain, quelque chose d'aussi sûr que deux doigts au fond de la gorge, qu'on m'apprenne le mépris, ou la grosse haine bestiale, celle qui massacre les yeux fermés, je voudrais que quelqu'un se pointe un jour, me désigne quelqu'un d'autre et me dise : celui-là est le salaud intégral ; chie lui sur la tête Benjamin, fais-lui bouffer ta merde, tue-le et massacre ses semblables. Et je voudrais pouvoir le faire, sans blague. (...) Je voudrais appartenir à la grande, belle Âme Humaine, celle qui croit dur comme fer à l'exemplarité de la peine, celle qui sait où sont les bons, où sont les méchants, je voudrais être l'heureux proprio d'une conviction intime, putain que j'aimerais ça ! Bon Dieu, comme ça simplifierait ma vie !
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Drôle de gueule, ce garçon. Sa raie le partage vraiment comme une motte de beurre. Elle est prolongée par la droite ligne d'un nez tranchant qui achève de couper ce visage en deux en tombant comme un point d'exclamation sur la fossette d'un menton plutôt gras. Le fait un drôle de mélange. Mollesse implacable. Une couenne douillette protégeant la musculature d'un sportif mondain. Bon tennisman, sans doute. Et bridgeur, aussi, spécialiste des contrats vicelards. Je n'aime pas Arnaud Le Capelier, voilà. Je ne l'aime pas.
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- En espagnol, aimer se dit « comer ».
Un sein s'échappe de sa robe dans la brusquerie du geste. Et ma foi, puisqu'en espagnol aimer c'est manger...
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Les uns et les autres ont l'éternité dans la tête, ils baisent au présent de l'indicatif, comme si cela devait durer toujours.
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Si vous voulez vraiment rêver, réveillez-vous...
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