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Critiques de Daruma Matsuura (257)
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La danse du soleil et de la lune, tome 1

Tout d'abord, j'ai été attirée par la magnifique couverture de ce livre et ensuite par le sujet.

Dans un monde où les légendes règnent en maîtres, le destin d'un samouraï sans sabre, maudit par le destin et dont l'honneur compte plus que tout, même plus que sa propre vie.

Un récit mélancolique et surnaturel, qui prend vie, teinté d'amour et de poésie, nimbé de mystères pour en sublimer l'intrigue.

Un début d'histoire que j'ai aimé, avec cette femme qui va tout donner pour sauver son mari. J'ai hâte de lire le tome 2 qui doit sortir en mai.
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Kasane - La voleuse de visage, tome 2

Même ambiance d'inquiétante étrangeté dans ce tome. Avec ici un pacte maléfique qui se noue. La beauté ou le talent, l'amour et la gloire, personne ne saurait tout avoir. La pauvre Kasane ne le sais que trop bien. Alors, tant pis si au fond on se sert d'elle tant qu'elle peut goûter un peu de la gloire en emprunter le visage de la belle Nina. Mais le risque de tout vouloir boire jusqu'à la lie guette...



Beaucoup de références dans ce second tome : de l'univers des contes à la pièce la Mouette de Tchekov, cette intertextualité met en valeur les traits caricaturaux voir grossiers des personnages. Mais qu'on ne s'y trompe pas, dans ce seinen - comme dans les autres! - personne n'est jamais tout blanc ou tout noir...



Une fois de plus j'ai été frappée par les jeux de regards exceptionnels (l'oeil n'est-il pas le miroir de l'âme ?) qui ne limite pas tout l'enjeu de l'histoire à la beauté, bien que celle-ci est indéniablement la clé essentielle du succès et permet à Kasane de sortir de son enfermement social.



Déroutant, inquiétant et fascinant : tout y est pour être subjugée !
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Kasane - La voleuse de visage, tome 1

Une fois de plus, les bons avis sur la toile m’ont motivée à tester une nouvelle série manga. Cette fois-ci, il s’agit de Kasane, un titre éponyme mettant en scène une demoiselle au visage laid, capable d’emprunter le visage d’autrui grâce à un rouge à lèvres magique. On est sur une ambiance horrifique, glauque, cruelle, surnaturelle et insolite qui met en lumière tout un aspect psychologique des personnages. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le récit intrigue et donne envie d’en savoir plus ! J’ai dévoré ces trois premiers tomes qui présentent vraiment bien l’univers, les protagonistes ainsi que les objectifs de chacun.



Le premier volet met en avant l’enfance de Kasane. Aux côtés de la fillette, on va découvrir cet étrange don ainsi que les problèmes qui peuvent en découler. Très vite, on réalise que l’atmosphère est réellement dérangeante… La thématique du harcèlement est assez bien développée, si bien que l’on ne peut que compatir à la souffrance de cette petite demoiselle talentueuse, mais tellement complexée par son physique disgracieux… Mais les choses ne sont pas si simples : au fil des chapitres, on se rend finalement compte que Kasane n’est pas qu’un simple souffre-douleur. Le rejet, le dégoût ainsi que la haine des autres ont modifié son caractère. L’enfant est devenu une personne cruelle, rancunière, tordue et mauvaise… Et si elle pouvait briller sur scène, elle aussi ? Pourrait-elle changer ? J’ai grandement apprécié la complexité de cette anti-héroïne que l’on suit évoluer petit à petit.



Pour moi, cette mise en bouche fut intrigante et intéressante, au point que j’ai directement plongé dans la suite ! Le seul bémol (et pas des moindres !) porte sur les graphismes. Ces derniers sont assez simples. Comme Tachan à travers sa chronique, j’espérais que les planches contiendraient plus de détails ou qu’elles seraient aussi belles que la couverture. Il n’en est rien… Cela dit, on finit par s’y habituer ! Comme elle, je me suis surtout concentrée sur l’intrigue… Et nous avons bien fait !
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Kasane - La voleuse de visage, tome 3

La suite sera dans la lignée du tome précédent. Ainsi, c’est avec émoi que j’ai découvert le développement de cette anti-héroïne ambiguë, complètement perdue par ses envies, sa personnalité, celle de son hôte, le succès et sa relation avec autrui. Le résultat est particulièrement sombre, déroutant et malsain. Pourtant, c’est toujours aussi addictif ! Daruma Matsuura a un certain talent pour les moments dramatiques ou les émotions de ses protagonistes. Pour l’heure, je n’ai pas la suite sous le coude toutefois, il faudra que je regarde si le réseau de bibliothèques auquel j’appartiens possède la suite de cette saga. Je l’espère et, si jamais, je ferai passer le message quand je restituerai ces trois volumes !
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Izana, la voleuse de visage

« C’est pas juste ! Le manga que je veux lire, Kasane, il n’est pas trouvable en bibliothèque ! C’est Dégueulasse.



-C’est pas grave, Dédé, regarde, tu as un roman abordable et disponible facilement: Izana, la voleuse de visages.



-Chouette alors ! je vais m’en vais le lire de ce pas. »



Et quelle ne fut pas ma déception.



Izana, née l’année du cheval de feu, aurait dû mourir dès la naissance : sa laideur fait d’elle un monstre capable de provoquer la destruction de son village. Elle échappe à la mort, recueillie et cachée par une femme au cœur bon et tendre, Chigusa. Voilà.



Je commençai par trébucher sur les fautes, puis je me cognai plus durement aux changements de personnages. J’adore les romans à plusieurs voix, que l’on passe à un autre point de vue ne me gêne pas, mais était-il vraiment nécessaire de ne pas le signaler par une petite séparation, quelque chose de visuel qui permettrait de voir tout de suite chez qui on est ?



Je continuai malgré tout, et, si je trouvais l’absence de niaiserie intéressante, je ne tardai pas à me sentir irritée par des maladresses de traduction.



Encore un peu plus loin, Izana découvre comment voler un visage (je ne vous spoile pas, c’est dans le titre). Je n’éprouvai aucune conviction. Dommage.



L’intrigue suit son cours, flirte dangereusement avec l’invraissemblable et en rajoute dans la noirceur la plus vile avec l’attitude d’un homme envers un personnage secondaire. Je me perdis définitivement dans le désappointement: y avait-il besoin d’en faire autant ?



Ce texte contient pourtant de bonnes idées, il dénonce clairement l’injustice que l’on fait aux enfants quand on les punit d’exister. Ce n’est pas la malédiction qui nourrit la haine d’Izana, c’est son exclusion. D’autres passages sont poignants, notamment ceux consacrés à Chigusa. Hélas, ce ne fut pas suffisant et je m’ennuyai trop souvent, déçue par l’écriture trop approximative et par les ressorts improbables du scénario. »

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La danse du soleil et de la lune, tome 4

Je suis scotchée par ce tome ! Les révélations sur l'ennemi de Konosuke sont primordiales, car l'ennemi a enfin un visage. Daruma Matsuura dresse un portrait psychologique complexe et chaque détail compte. Au début, l'ennemi paraît inoffensif, mais rapidement le doute s'instille et laisse place à un sentiment étrange. Les questions à propos de l'ennemi s'accumulent : pourquoi a-t-il besoin des pouvoirs de Tsuki ? Pourquoi Tsuki a-t-elle épousé Konosuke ? Le don d'Aki pourrait-il se révéler utile ? Même si l'intrigue principale n'avance pas beaucoup, les révélations sur l'ennemi sont passionnantes. Tsuki réapparaît et laisse le lecteur pantois, ce qui nous oblige à attendre la sortie du prochain tome qui risque de n'arriver que fin d'année. Les dessins et les planches sont magnifiques et je ne pouvais pas m'empêcher de les partager avec mon entourage. Les planches entièrement dédiées aux dessins viennent casser le rythme et entretenir le suspense. En bref, ce tome a été une réussite autant d'un point de vue artistique que scénaristique. Je suis plus sur ma faim au niveau émotion dans ce tome, difficile d'avoir de l'empathie pour l'ennemi, mais j'ai adoré cette lecture. J'ai hâte de découvrir la suite !

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La danse du soleil et de la lune, tome 3

Je suis ravie de me replonger dans l'univers de Daruma Matsuura avec le troisième tome de la série. J’étais impatiente de retrouver les personnages d'Aki et de Konosuke, et découvrir s'ils vont réussir à retrouver Tsuki, la prêtresse itinérante enlevée. J'espèrais que Konosuke sera prêt à accepter l'aide d'Aki, car leur duo improbable est explosif et leur quête est emplie d'espoir.

Cependant, les ravisseurs de Tsuki ne sont pas prêts à la laisser partir si facilement, et la présence de Madara, une femme en haillons dangereuse et manipulatrice, ne fait qu’acroitre leur complexité. Les scènes de combat sont captivantes, même si j'aurais aimé avoir plus de détails sur certaines d'entre elles. L'univers surnaturel se dévoile peu à peu, mais les questions restent nombreuses et je suis impatiente de découvrir les réponses. Bien que l'intrigue principale avance lentement, je suis persuadée que Daruma Matsuura met en place les fondations pour la suite de la série, et j'ai hâte de lire le prochain tome.

En somme, ce tome est à la fois frustrant et addictif, avec suffisamment de mystère pour me garder en haleine.

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La danse du soleil et de la lune, tome 1

Après Kasane, me revoilà auprès de Daruma Matsuura. Quel changement de style et que c'est bien ! La thématique est totalement différente et je la préfère largement. Univers de samouraï mêlé à la différence avec une touche de mystère. Il y a bien trop d'éléments intéressants pour ne pas conquérir mon âme de lectrice et cocher les cases de mes goûts personnels ! J'ai littéralement dévoré le tome et j'ai hâte d'en savoir plus. C'est étrangement envoûtant et beaucoup moins malaisant que la voleuse de visages.
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Kasane - La voleuse de visage, tome 2

Le second opus continue de développer avec brio les thématiques du talent, de la célébrité, du travail, du paraître, de la beauté ainsi que de la notion du bien et du mal. Pour moi, c’est le meilleur tome des trois, notamment grâce à sa construction ! J’ai été fascinée par la relation entre Kasane et celle avec qui elle va s’associer pour montrer peu à peu les échelons vers la gloire. Ce lien est fort, malsain, compliqué et bien dépeint. On passe rapidement de la complicité, à la jalousie, à l’envie, à la neutralité et à la colère. Suivre ces deux personnages, et plus particulièrement l’évolution de l’héroïne, fut véritablement palpitant ! Honnêtement, cette saga ne laisse pas le lecteur indifférent…
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La Danse du soleil et de la lune, tome 5

L'intrigue oscille entre passé et présent, offrant une pause calme avant de plonger à nouveau dans l'action du tome précédent. Ce changement de rythme a captivé mon attention, ravivant mon intérêt pour l'univers de Daruma Matsuura, peuplé de légendes et de mythes fascinants. Malgré mon attachement aux personnages et l'admiration pour les illustrations qui m'ont émerveillée, je reste consciente des petits défauts, notamment la longue attente et le manque d'explications sur le folklore japonais pour les novices.



L'intrigue reste enveloppée de mystères, surtout après la rencontre désastreuse de Konosuke avec les ravisseurs de Tsuki. Les révélations captivantes surviennent lorsque le mystérieux bienfaiteur, Bokutake, et le maître du tengu guérissent Konosuke. Les liens entre les personnages se révèlent, mais des questions persistent, notamment sur la mission de Katsuma Takayama auprès de la famille d'Haratake.



Le tome offre une avalanche de réponses, bien que le fil conducteur demeure parfois complexe. Konosuke poursuit sa quête, dévoilant les secrets de sa femme qui semblent la rendre toujours plus énigmatique. Haratake dévoile son vrai visage, terrifiant par le pouvoir qu'il détient. Tsuki, quant à elle, semble être une pièce maîtresse, bien que le mystère persiste quant à son rôle exact. Ce tome continue de captiver et d'immerger, laissant une impatience palpable en attendant la suite. 📚✨

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La danse du soleil et de la lune, tome 3

Première incursion de l'autrice dans la fiction historique et on sent à quel point cela la passionne et la fascine à chaque page. Elle nous transmet cela à merveille avec une intrigue puissante, poignante et parfaitement rythmée qui passionne également dans ce Japon des samouraïs et des miséreux.



Konosuke poursuit sa quête avec la prêtresse Aki qui l'a rejoint pour retrouver sa femme Tsuki qui a été enlevée. A leurs côtés, à chaque chapitre nous échappons à un danger, danger souvent puisé dans les récits historiques de ce Japon lointain. C'est extrêmement bien fait et raconté grâce au trait singulier de l'autrice et à son verbe puissant. Tout comme dans Kasane, sa précédente série, nous sommes dans quelque chose s'approchant du drame shakespearien qui bouleverse vraiment le lecteur.



Après la figure du ronin, puis celle de la prêtresse, c'est au tour de celle de la "sorcière" d'apparaître dans ce tome. L'autrice semble puiser dans le folklore humain de l'Histoire japonaise pour mettre en scène à chaque fois une figure historique populaire. Encore une fois, avec la femme aux insectes, nous sommes avec un personnage douloureusement plein de nuances. Pas de vraie méchante ni de gentille cachée, juste une femme meurtrie par la vie et les hommes qui l'ont entouré depuis toujours la transformant en cette caricature d'elle-même qui dévoie son "don". Elle m'a attendrie et fascinée, me rappelant Kasane, justement, l'héroïne de sa précédente série éponyme. C'était tragique de suivre son destin.



Konnosuke continue d'évoluer, lui, aux côté d'Aki et à force de devoir se défendre, il en apprend plus sur son don. Bien qu'accidentellement, il découvre une nouvelle façon encore plus puissante et surtout bien plus utile d'en user. L'autrice met cela en scène avec une certaine maladresse touchante rappelant son héros. C'est heurté, c'est vif, c'est suppurant mais c'est bien là et ça lui permettra peut-être d'atteindre son but : retrouver sa femme. C'est fou comme toute la puissance de cet amour pourtant singulier, né de moments assez brefs, transpire de toutes les pages et démontre combien la solitude, quand elle est comblée, peut pousser au plus vif et profond des sentiments.



J'ai à nouveau beaucoup aimé retrouver le décor historique de cette série, enrichi à chaque tournant de chapitre pour une petite fiche explicative sur un type de personnage : domestiques des samouraïs, musiciennes aveugles, manzai, prêtresses itinérantes, ou sur un lieu, comme celui des exécutions où l'on est passé. L'autrice nous gâte associant ses recherches, la passion qu'elles ont fait naître en lui, et le besoin de les partager avec nous à travers son récit. Ainsi jusque dans son trait il rend hommage à cette ambiance des récits des samouraïs, des récits du Japon d'autrefois, avec ses décors pauvre et miséreux, avec ses personnages populaires et âpres, avec sa tragédie à tous les coins de pistes. Ça me touche énormément et m'immerge totalement dans l'histoire, tel un acteur de théâtre m'entraînant dans son univers.  Daruma Matsuura est vraiment un excellent conteur !



Avec toujours la même puissance graphique immersive et le même génie dans la composition de pages et éléments graphiques impactant, Darmu Matsuura conduit son récit tragique de mains de maître, faisant poursuivre de manière toujours aussi forte la quête de son héros. C'est lent, immersif et âpre, mais tellement beau et déchirant. Les rencontres que l'ont fait sont marquantes et pleines de nuances, nous faisant le portrait d'un Japon d'autrefois décidément rude, où la misère peut aussi bien faire succomber que transcender les hommes et femmes. Une superbe façon de raconter cette époque en y associant un conte tragique à la Shakespeare !
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Le Son des morts

Daruma Matsuura est une autrice que j'aime beaucoup suivre depuis ma découverte de Kasane, ce qui s'est renforcé avec son titre actuel La danse du soleil et de la lune. Elle a une grande puissance évocatrice, de vrais angles de vues et des ambiances marquantes. Avec cette oeuvre en un seul tome, elle semble faire la liaison entre ses univers passés et futurs.



Cette mangaka est vraiment une force de la nature pour moi. Avec Kasane, elle m'avait percuté grâce au discours sans concession qu'elle portait sur notre société d'apparence et de rejet envers ceux qui ne collent pas à nos critères de beauté. Dans La danse du soleil et de la lune, elle en remet une couche avec en prime une teinte historico-fantastique des plus savoureuses. Le oneshot dont je vais vous parler Le son des morts est également une histoire où le fantastique occupe une place non négligeable mais où ce n'est pas une critique à charge contre notre société mais plutôt une oeuvre introspective sur nous-même et notre rapport aux autres et à la mort.



De plus en plus de titres mettent en scène le deuil dans le domaine des mangas et j'en suis ravie, car c’est un sujet propice à l'émotion qui me plaît énormément. Les mangakas parlent tour à tour de comment l'accepter, se relever ensuite, avancer. Ils mettent en scène les enfants ou les conjoints des personnes disparues mais rarement comme ici un élève disparu tragiquement. Ça change.



L'autrice cependant se perd un peu dans ses ambitions. Elle nous offre tout d'abord une histoire poignante qui se serait suffit à elle-même sur un professeur en art dont la compagne, elle-même artiste, est disparue tragiquement. Puis dans un second temps, c'est une seconde histoire avec une seconde disparition autour du même professeur, mais cette fois avec l'un de ses élèves, qu'elle relate. Ça fait un peu trop. La première histoire suffisait amplement, la seconde aussi en soi. J'aurais préféré qu'elle fasse un choix ou ne lie pas les deux car cela n'a pas vraiment d'intérêt, si ce n'est celui d'exploiter la particularité dont elle a doté son héros.



Car en effet, Daruma Matsuura ne compte pas parler du deuil comme tout le monde. Elle focalise ce moment tragique de la vie à travers le prisme du regret et celui-ci se matérialise ici à travers les pouvoirs extraordinaires de certains personnages : un professeur voyant des vestiges passés dans les lieux, une collégienne entendant des sons fantômes, et... Je vous laisse découvrir le dernier. Je ne vais pas mentir, j'ai beaucoup aimé cette teinte fantastique qui apporte un vrai plus et souligne le poids du deuil sur nos esprits. Ça va en plus à merveille avec la philosophie bouddhiste et shintoïste des Japonais, leur rapport aux morts et aux esprits. Et l'ambiance que cela confère au récit est sombre, poignante et un tantinet tragique, un mélange que j'aime beaucoup.



Cependant, le récit va également parfois un peu vite, notamment dans ses dénouements. Les personnages sont assez archétypaux en soi, avec le fait qu'ils cachent leur particularité et que certains le voient même comme une tare ou un mensonge. On se retrouve ainsi avec une collégienne déscolarisée en mode "c'est sa faute, elle doit faire des efforts..." Bof. Il y a aussi, la classique fille ultra lumineuse avec le looser de service, ou encore le jeune doué qui ne supporte pas la pression qu'il se met et finit mal. Ce sont des schémas qui manquent de finesse. Ainsi, si j'ai aimé le questionnement sur le deuil, les regrets qu'on a des derniers instants, des dernières paroles, de ce qu'on n'a pas fait pour aider, il y a quand même pas mal de grosses ficelles pour nous tirer quelques larmes (qui ne sont pas venues chez moi...).



Enfin, connaissant l'autrice et son travail précédent sur Kasane, j'attendais un travail graphique de plus haute volée que ce que j'ai eu ici. Il y a certes des compositions intéressantes autour du rapport à l'art, au cadrage des tableaux, aux intentions qu'on y met, à l'inspiration qu'on puise, ainsi qu'autour de ces vestiges fantômes qui accompagnent le héros, mais l'ensemble est un peu fade. L'autrice est capable de bien plus percutant et saisissant. J'ai trouvé le dessin des personnages assez maladroits, surtout au vu de ses autres travaux.



Titre qui a étrangement atterri chez D/T alors que les autres sont chez Ki-Oon, ce oneshot de Daruma Matsuura fait la transition entre deux sagas fantastiques dingues de l'autrice sur le thème du rejet des personnes différentes dans nos sociétés. Il y est ici question de deuil et le goût de l'autrice pour le fantastique le teinte d'une belle atmosphère poignante où la question des regrets est centrale. Quelques maladresses d'exécution, notamment dues au format, le rende moins marquant que ses copains mais l'intention est là et fait mouche.
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La danse du soleil et de la lune, tome 1

C’est un coup de cœur, merci, les blabla de Tachan et l’Apprenti Otaku pour leur article dithyrambique sur cette nouvelle œuvre de Daruma Matsuura. Un gros reproche fait sur sa saga Kasane était une couverture magnifique, mais les dessins à l’intérieur étaient en dessous. Elles en jetaient, augmentant les attentes du lectorat. Cette déception pour ma part a été vite balayée par le magnétisme de Kasane quand elle monte sur les planches. Elle est lumineuse.





La danse du soleil et de la lune n’a pas ce défaut. La couverture est le reflet de la qualité des dessins à l’intérieur. Effectivement, Daruma Matsuura et son équipe ont fait un bond en avant. Leur dessin et leur trait gagnent en finesse, donc aussi en nuance. Konosuke ressemble à Kasane au niveau du dessin, car c’est un personnage plus brut. Sa femme quant à elle est sublime, vaporeuse, légère et rayonnante. Le contraste est saisissant. Cette différence de trait vient renforcer l’aura de mystère qui entoure sa femme. Comment une créature comme elle, qui pourrait avoir tous les hommes à ses pieds, peut-elle choisir un pauvre bougre comme Konosuke ? Elle est tellement belle qu’elle ne semble pas humaine. Peut-être ne l’est-elle pas ?

La suite de ma chronique :
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La danse du soleil et de la lune, tome 2

C’est toujours aussi bon, prenant, captivant

Certaines planches sont époustouflantes.

Nous mêlons le folklore, l’époque, les légendes, les sentiments des hommes, les mystères avec brio et style.



La couverture a un côté fascinant et déconcertant, mais on est encore loin d’une telle expression sur le visage de ce personnage. Présage du futur ?

Et n’oubliez pas de bien regarder la jaquette pour voir l’autre personnage, c’est pareil sur chaque couverture.



Nous retrouvons donc notre cher Konosuke, c’est un personnage attachant, en tout cas moi je l’aime bien. Malgré qu’il puisse parfois être comme un grand enfant.

Un seul être vous manque est tout est dépeuplé ? Konosuke est seul, seul face à lui même, mais sa mémoire semble lui jouer des tours. Quelque chose décidemment ne tourne pas rond et il cherche quoi.



D’un autre côté, nous voyons la société changée, les artistes ne sont plus tellement les bienvenus en ville. Pourquoi ? Que vont-ils devenir ? Quelles conséquences ?



Puis nous suivons des moments, des situations, nous voyons une jeune prêtresse, Aki. Nous passons du temps avec elle, là aussi on s’attache à nouveau. On se demande par contre quel lien elle a dans notre histoire, si c’est quelque chose à part. Elle nous touche par sa façon de réconforter les âmes, même si (à vous de découvrir), pourtant plusieurs fois nous sommes surpris à son sujet, puis finalement oui il y a un lien.



Daruma Matsuura nous offre une excellente suite, brillante, intelligente, surprenante. Le scénario et les personnages s’étoffent. La mangaka joue délicieusement avec nous, et nous amène sur bien des plans. Nous sommes touchés par les rencontres, nous nous interrogeons sur les changements dans le monde, l’époque Edo amène aussi tout ce qui va avec elle, nous fleurtons entre le réel et le fantastique, sans oublier une dose de légendes. Nous ne savons jamais vraiment à quoi nous attendre. Nous revenons parfois sur certains points qui permettront d’affiner notre compréhension du reste.

Certaines planches sont magnifiques, hors du temps, nous ne pouvons relâcher nos yeux.

Il y a également des chants captivants.

C’est un peu comme si le karma rentrait en jeu aussi, et une des questions fatales peut on sauver une personne ?



Une série à suivre de très près.
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Izana, la voleuse de visage

> https://booksandrap.wordpress.com/2017/05/31/izana-la-voleuse-de-visage-daruma-matsuura/





La légende raconte qu’autrefois, une ogresse et une grande prêtresse se seraient affrontées. L’une d’une grande laideur, l’autre d’une grande beauté. Ce serait la première qui aurait vaincu et pour assouvir sa vengeance, aurait volé le visage de la seconde. Depuis ce jour, chaque enfant né l’année du cheval de feu et porteuse d’un visage disgracieux est tué sur le champ par crainte que l’ogresse ne se réincarne en elle. Superstition, infanticide caché, peur, croyances… C’est dans cette atmosphère trouble et mystérieuse que l’on va suivre Chigusa, une infirmière qui ne va pas avoir le coeur de tuer Izana à sa naissance et va la cacher au yeux de tous… Car si avoir un enfant n’est pas interdit, protéger une petite fille au visage monstrueux née cette fameuse année maudite, l’est…





Je ne savais pas dans quoi je me lançais, ce fût totalement la surprise.

Quand on débute cette histoire on ne sait pas du tout où l’auteur veut nous emmener, ce qu’on va y trouver, ce que l’on va nous proposer. On a une vague idée en lisant le résumé des thèmes généraux, mais rien de bien précis. Et je dois dire que je n’ai pas été déçue. Je trouve que ça reste tout de même assez simple, on ne se prends pas la tête, les choses se mettent en place et se développent doucement c’est plutôt agréable. L’intrigue était vraiment un gros point d’interrogation. Et cette énigme se révèle être une jolie surprise et une histoire beaucoup moins noire que je ne l’avais imaginé, ce qui ne m’a pas dérangé du tout.

Alors même s’il ne se passe pas énormément de choses, ce bouquin vaut le coup pour l’ambiance mise en place.

Une ambiance mystique, étrange, troublante. Une atmosphère bercée par les légendes, que j’ai trouvé absolument géniale. Même si l’action n’est pas toujours au rendez-vous, le lecteur est totalement immergé dès les premières minutes dans des superstitions et des influences japonaises hyper prononcées. Tout tourne vraiment autour de ces légendes anciennes, de cette ogresse et de cette prêtresse qui à engendré énormément de pertes et de terreur chez les villageois. On ressent très bien cette crainte chez certains personnages, mais surtout et avant tout, la puissance que cette légende peut avoir, malgré les siècles passés. Tout est régi autour de ces textes anciens. On sent presque la paranoïa dans l’air et le besoin de respecter ces règles à tout prix au risque de voir l’hideuse ogresse réapparaitre et les punir.

Ce qui est dommage c’est que ce soit quand même assez prévisible. Ca reste un récit un peu fou, rempli de folklore et de magie noire, bien écrit mais moins addictif que je ne l’espérais.





J’ai eu énormément d’empathie pour le personnage d’Izana.

Tout de suite, on ne peut que s’attacher à elle et la prendre en pitié pour ce qu’elle vit. Elle n’a rien demandé, elle ne connaît rien de sa condition et vit recluse dans cette maison en pensant qu’elle à fait quelque chose de mal pour ne pas avoir le droit de découvrir le monde extérieur, alors que son seul crime et d’être née cette fameuse année du cheval de feu. J’ai trouvé bien fait et intéressant de pouvoir découvrir les paysages et l’extérieur à travers les yeux d’Izana qui ne connaissait rien de tout ça. Il y a dans cette jeune fille beaucoup de simplicité et de naïveté qui font qu’on l’apprécie tout de suite. Et à la fois quand on connaît toute l’histoire et qu’on referme le roman on ne peut s’empêcher d’être un peu paumée et de ne pas savoir où vraiment se placer.





J’ai adoré le côté atypique du roman.

Bien que le bouquin traite essentiellement de cette fable ancestrale et de tout ce qui en découle, on se concentre durant la majeure partie du roman sur Izana, sur sa vie et son apparence. On aborde tout ce côté acceptation de soi qui peut-être difficile, ses complexes et sa manière de se voir, mais aussi son ressenti vis à vis de son visage qui a changé en grandissant. De princesse à monstre. On a vraiment ce côté propre à l’adolescence où le regard qu’on porte sur soi est beaucoup plus dur et intransigeant. C’était vraiment bien fait, le rôle de l’apparence, c’était acéré et à la fois très juste.

Ce qui est regrettable dans ce roman, c’est qu’il n’est pas très long mais qu’au final il ne se passe pas grand chose, excepté dans les 50 dernières pages où là enfin tout bouge et se débloque pour nous servir une conclusion explosive et mordante, bien qu’ouverte. C’est dommage car le rythme est assez lent et aurait pu être peut-être un peu plus énergique si l’histoire ne se résumait pas à suivre Izana durant 18 ans de sa vie. Autant le début est intéréssant quand elle est enfant, autant le milieu du livre stagne un peu et traine en longueurs.

Je garde tout de même en tête que c’est un premier roman, et pour un premier roman c’est une jolie réussite. L’auteur à réussi à me faire ressentir pleins de choses, de l’empathie, de la colère, de la frustration, mais plus encore la force des superstitions et le pouvoir qu’elles peuvent avoir sur un peuple entier qui vit en fonction des légendes. Je vous le recommande si vous êtes intrigués, ce n’est pas un coup de coeur, mais c’est une jolie découverte que je suis contente d’avoir tentée !




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La danse du soleil et de la lune, tome 1

Ki-Oon frappe un grand coup en ce début d'année avec le retour de Dramu Matsuura, autrice de Kasane chez je retrouve plusieurs de mes obsessions réunies dans sa nouvelle série toujours en cours au Japon : La Danse du soleil et de la Lune.



Avec sa précédente oeuvre que l'éditeur publiait déjà, j'avais eu des débuts difficiles, un premier tome que j'avais d'abord abandonné avant d'y revenir sur les bons conseils d'une amie qui avait su voir plus loin et me conseiller. Elle avait totalement raison. Ici, pas besoin de conseil, j'ai été soufflée dès les premières pages.



En effet, l'art de la mise en scène que Daruma Matsuura a affûté tout au long des 14 tomes de Kasane, elle en fait usage dès les toutes premières cases avec un découpage sobre et dramatique tout droit sorti des meilleures tragédies shakespearienne, ma référence ! Et la suite de ce premier tome n'est qu'une confirmation. J'ai rarement été aussi emballée par la narration d'un premier tome, en tout cas, pas depuis un moment avec les nouveautés que nous sortent les éditeurs.



Pourquoi ai-je tant aimé ? Parce que la mangaka propose un mélange détonnant entre Japon d'autrefois avec ses codes autour du port du sabre et de l'honneur, comme dans les séries historiques que j'affectionne tant (L'Habitant de l'infini, Le chef de Nobunaga ou encore le Pavillon des hommes) et questions intimes et actuelles sur le fait de vivre dans une société qui peine à nous correspondre quand on est différent. Comme dans les oeuvres que j'ai citées, on ressent ici les mêmes vibrations autour d'un Japon des samouraïs en fin de règne, sur le point de disparaître ou en tout cas ayant la nécessité d'évoluer, et j'ai adoré cela. On ressent aussi, comme dans sa précédente oeuvre, Kasane, le même malaise face à une société si peu inclusive et la même colère bouillonnante de celui vivant ces injustices et souhaitant s'en sortir. C'est magique !



Tout cela est conté de main de maître pour une autrice pénétrante qui met en scène un héros qui a tout du looser au début, tant il fait sale et négligé. C'est l'image même du pauvre type sans emploi comme on pourrait, à tort, se la faire même actuellement. Puis, une rencontre brutale et inattendue va le pousser à évoluer : celle d'une femme mystérieuse qui va vouloir l'épouser. C'est un rebondissement un peu grossier mais l'autrice le fait rapidement oublier face aux enjeux qu'elle introduit autour des codes de la vie du samouraï, du port du sabre, de la vie de couple et des mystères de cette jeune femme. Mélangeant tout du long scènes d'un quotidien d'autrefois daté avec questionnements actuels sur la différence, elle surprend. Et quand en plus vient se mêler subrepticement une touche de fantastique sans qu'on s'y attente, c'est le jackpot !



J'ai vraiment adoré cette construction tellement efficace qui nous attrape dès le début pour ne plus nous lâcher, qui nous emmène de voies classiques vers d'autres plus inattendues, le tout dans un dessin vraiment superbe. J'avais eu des doutes lors de ma lecture de Kasane où les couvertures étaient souvent plus belles que le trait proposé à l'intérieur. Ici, ce n'est pas le cas, tout se tient, tout est de qualité égale. Si vous êtes subjugué par cette sublime mariée en couverture, vous le serez également par celle qui peuple les pages et happe le regard du lecteur par son aura mystérieuse. L'autrice maîtrise à merveille le décalage entre le look débraillé de son héros et celui plus évanescent de sa compagne. Elle sait aussi bien proposer un ton humoristique, qu'un ton sérieux, un décor historique, qu'un décor fantastique. Que dire de plus si ce n'est que j'ai été totalement conquise et que je n'ai pas vu la moindre brèche.



Alors, je remercie grandement Ki-Oon d'avoir sorti ce titre, de me l'avoir envoyé, et Billy Batmobile avec qui j'ai fait cette lecture commune, ce qui m'a poussée à me jeter encore plus rapidement dessus, car si j'avais aimé Kasane, la fin m'avait laissée mitigée et j'avais quelques appréhensions. Mais ici, nous sommes face à un début parfait pour moi. L'autrice concilie tout ce que j'aime : drame, poésie, mystère, fantastique et thématiques de société qui sont transposables à notre époque. Je suis totalement sous le charme et au vu des ultimes pages et de l'accélération de tempo choisi par Matsuura, je suis plus qu'impatiente de lire la suite. En fait, le seul bémol de la série : c'est qu'elle n'a que 3 tomes au Japon, on va donc rapidement la rattraper et l'attente va être longue...
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Kasane - La voleuse de visage, tome 1

Au début de l'histoire, Kasane est une écolière de CM1 endeuillée par la mort de sa mort, une actrice magnifique et talentueuse. Malheureusement Kasane a un visage ingrat, et sa laideur lui vaut des brimades de la part de ses camarades de classe qui peinent à croire que ce vilain petit canard de Kasane puisse être la fille d'une femme aussi belle.

Tout comme sa mère, Kasane rêve de monter sur les planches et d'être la tête d'affiche, mais comment l'espérer avec sa laideur... Le talent ne suffit malheureusement pas, son manque de confiance l'éclipse.

Puis un jour, elle se souvient d'un conseil de sa mère qui lui avait parlé d'un rouge à lèvre qui pourrait exhausser ses vœux les plus chers...



Un premier tome avec un scénario et un graphisme assez bien maîtrisés. Les ellipses et les jeux d'ombres et de lumière donnent une atmosphère assez lourde et un suspense qui donne l'envie de tourner les pages.

Le thème du harcèlement est exposé de manière bien plus cruelle que dans A Silent Voice, d'autant plus qu'ici, le personnage qui est est victime est bien plus torturée (intérieurement) et vindicative que la petite sourde dans la série de Yoshitoki Oima.



J'ai beaucoup aimé les thèmes abordés avec ce thème de la métamorphose vu aussi bien par le théâtre que par le vol du visage. Les questionnements et remords - ou non - de Kasane ainsi que la fin avec l'arrivée d'un personnage qui connaissait sa mère m'intriguent beaucoup. Vivement la suite !
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La danse du soleil et de la lune, tome 6

Couverture sublime, histoire poignante, je pourrais le dire à chaque volume mais c’est encore plus le cas ici, avec une très belle utilisation d’un fait de l’Histoire japonaise pour extrapoler et imaginer l’histoire d’une vie bouleversante. Coup de coeur !



J’ai d’abord été surprise dans un premier temps, au vu des personnages de la couverture, d’être face à une intrigue prenant autant de place au tripot, alors que je pensais voir celle-ci rapidement évacuée pour repartir sur les routes à la suite de Tsuki. Mais comme toujours avec Daruma Matsuura les détours ne sont pas là pour rien et ils valent le détour !



Ainsi, nous avons été plongés avec bonheur dans le drame que fut la vie de Tenroku, ce petit mafieux à la chance insolente que Konosuke affronte aux dés. Dans une explosion de pouvoirs, l’autrice raconte ce dont chacun est capable mais également ce que chacun a vécu et c’est à la fois magique et bouleversant. On découvre un Bokutake assez cruel dans sa manière de soigner les âmes, un Tenroku plus suicidaire que méchant et un Konosuke qui a encore bien des choses à dévoiler. Je suis vraiment très fan de cette gestion des mystères et du fantastique dans une ambiance historique et ésotérique traditionnelle renouvelée.



Chaque tome depuis le début met en lumière une sorte de « gueule cassée », un marginal, quelqu’un que la vie n’a pas épargnée et qui a appris à détourner, utiliser son don pour se relever. C’est poignant. L’histoire de Tenroku se pose là d’ailleurs. Se basant sur la vraie famine qui a couru au Japon entre 1833 et 1838, l’autrice met en scène un jeune garçon différent, qui a un oeil étrange, dont les parents et voisins, qui cultivent le ver à soie, vont dépérir dans ce contexte et faire un choix des plus cruels qui va durement l’impacter. Il y a de l’horreur et du désespoir sourd dans cette histoire. Il y a un chemin de vie qui prend aux tripes et bouleverse. Il y a des sentiments puissants et bouleversants, ceux de parents aimant désespérément leurs enfants. Tout y est. J’ai adoré !



Et l’autrice de mettre en scène sous forme de chute inéluctable ce destin tragique avec que Konosuke apparaisse comme le chemin de la rédemption, quelle superbe métaphore ! Notre héros solitaire, notre samouraï ostracisé devient la lanterne dans la nuit, éclairant le chemin des âmes perdues. Superbe ! Et l’autrice nous réserve encore bien des surprises avec lui et sa belle Tsuki, si je décode bien les derniers éléments, totalement inattendus, donnés dans les ultimes pages. Que j’aime cette façon d’écrire une histoire fantastique qui sans cesse renouvelle ses promesses pour aller de plus en plus loin.



L’ambiance entêtante me happe à chaque fois, les dessins me subjuguent, les destins des personnages me frappent. C’est une magnifique écriture du fantastique historico-ésotérique entre émotion, récit de vie et mysticisme guérisseur. L’âme tourmentée de Tenroku m’a bouleversée ici. J’ai adoré la tragique utilisation de cet épisode de famine. Et je suis encore toute émoustillée des promesses quant aux destinées de Konosuke et la belle Tsuki. Quel tome ! Il n’y a pas que la couverture qui est belle ❤
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La danse du soleil et de la lune, tome 2

Après un premier tome ocup de coeur dont j'avais tout aimé de l'ambiance, à la composition des pages, à l'histoire tragique, j'attendais beaucoup de la suite. Celle-ci bien qu'étant un cran en-dessous, il faut l'avouer, fut tout de même une lecture surprenante car nous amenant dans les méandres de la vie des pauvres bougres japonais pendant l'époque des samouraïs.



Je dois commencer par les bémols. J'ai été surprise de ne pas recevoir la même claque graphique que lors du premier tome. J'ai trouvé l'autrice plus discrète, plus conventionnelle aussi dans son écriture graphique de l'histoire avec moins d'envolées lyriques dans ses compositions. Alors je vous arrête de suite, je ne dis pas que ce n'est pas beau, loin de là, j'aime toujours son style mais je n'ai pas trouvé les fulgurances, avec ces pages s'imprimant longtemps dans la rétine, qu'il y avait eu dans le premier tome.



On quitte également la dynamique installée dans le premier tome avec ce samouraï ne pouvant se servir du moindre métal et son épouse mystérieuse, esprit issu des légendes anciennes japonaises, pour se retrouver avec une histoire moins fantastique dans l'ensemble et plus concrète. Là où le premier tome nous faisait lentement basculer dans le fantastique, ce deuxième tome ne nous l'apporte que par quelques touches discrètes. C'est différent.



Enfin, on ne suit plus le couple, désormais séparé par le destin, mais plutôt chaque membre de son côté et encore assez chichement pour moi, car l'autrice a fait le choix d'introduire un nouveau personnage féminin : Aki, une voyante aveugle. Ce sera elle qu'on retiendra dans ce tome et c'est son histoire qui est mise en avant tout comme sa figure sur la couverture, en rouge. Avec elle, nous plongeons dans la vie plus réaliste des mendiants dans l'ancien temps au Japon, on voit les métiers de saltimbanques qu'ils pratiquent, on apprend comment fonctionnent ces prescripteurs de divinations dont on entend souvent parler. Tout comme cela avait été le cas dans le premier tome avec le héros, l'autrice s'attarde également longuement sur la vie de misère de toute une frange de la population et des drames auxquels cela peut les conduire. C'est poignant.



Cependant, il est légitime au bout d'un moment de se poser la question du lien entre ces différentes histoires car nous suivons Kinnosuke d'un côté, qui a oublié dans un premier temps la femme qu'il aimait, Tsuki de l'autre, sa femme qui a été enlevée on ne sait trop à quel dessein, et enfin la petite nouvelle Aki, prêtresse itinérante. Quel lien entre ces trois histoires ? C'est ce que va lentement et minutieusement mettre en place l'autrice au fil des chapitres, l'air de rien, de manière insidieuse mais tout à fait fascinante et dramatique, notamment dans les dernières pages.



Ainsi bien que différent du premier tome et de son huis clos, du premier tome et de son fantastique plus prégnant, ce deuxième tome passionne et fascine également. Il n'a pas la puissance graphique évocatrice du premier car il n'a pas sa puissance romantico-dramatique, cependant il développe l'univers de manière toujours aussi sombre et tragique, et avec beaucoup de finesse et d'astuce de la part de l'autrice pour nous garder captif de ce récit sensible, humain et mystérieux à la fois. Je reste conquise.
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Kasane - La voleuse de visage, tome 13

Quelle intensité dramatique dans cet avant-dernier tome. Daruma Matsuura renverse complètement l'histoire que l'on connaissait jusqu'à présent pour mettre Habuta au coeur de tout, cet homme qui a toujours été là dans l'ombre près d'Izana puis près de Kasane. C'est bouleversant de voir combien sa vie tourne autour de ces deux femmes et combien ça va le marquer.



Ainsi on voit pendant de longs passages le montage de SA pièce et c'est clairement le point culminant de l'histoire. J'ai beaucoup aimé la légende qu'il y met en scène. Elle est belle et forte. J'ai aimé le rôle qu'il a attribué au début à Kasane et Iku, ça correspond tellement bien à l'image qu'il a d'elles. Mais je n'ai pas été surprise par le retournement les concernant à la fin, c'était une évidence pour moi et ça annonce une dernier tome dantesque avec la nouvelle mise en scène de cette pièce. J'attends ça avec beaucoup d'impatience.



En parallèle, le mystère autour du rouge à lèvres et de la mère de Kasane se dévoile non sans surprise. Je n'avais pas vu venir les révélations de Kasane ni la découverte d'Habuta, mais c'est assez logique finalement. C'est intense, c'est dramatique, c'est triste et ça nous touche, nous lecteur, la vie tellement dure qu'a vécue cette femme.



Dans cet avant-dernier tome, Daruma Matsuura rassemble donc les derniers éléments de son histoire nécessaires à un final très intense et riche en émotion j'en suis sûre. Il nous livre une histoire dramatiquement belle et cruelle à la fois, qui a tout d'un conte de Grimm. Magnifique !
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