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Critiques de Dave Gibbons (148)
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Aliens Salvation

Ce tome contient un récit complet, mettant en scène des Aliens, tels que créés par H Ridder Haggard, et filmé par Ridley Scott en 1979. Cette histoire de 47 pages de bande dessinée, est initialement parue en 1993, avec un scénario de Dave Gibbons, des dessins de Mike Mignola, un encrage de Kevin Nowlan, et une mise en couleurs de Matt Hollingsworth.



Sur une planète éloignée, avec une proportion d'eau, une capsule de secours du vaisseau spatial Nova Maru a atterri dans une eau peu profonde, en bordure de plage. À son bord se trouvent 2 rescapés : le capitaine Foss, et l'enseigne Selkirk. Ce dernier est un homme pieu qui se morigène pour avoir péché. Le capitaine Foss est sérieusement blessé à l'œil droit, et au bras droit. Il dispose d'une arme et de munition, ainsi que d'un kit médical, avec des antidouleurs.



Le Nova Maru était affrété par la Compagnie, et transportait un cargo de nature inconnue pour l'équipage, mais bien connu du capitaine (et des lecteurs). Le séjour sur cette planète ne s'annonce pas de tout repos. L'eau n'est pas tout à fait potable. Les oiseaux ne sont pas vraiment comestibles. En plus le capitaine Foss est un peu paranoïaque sur les bords (et un peu au milieu aussi).



À l'évidence, Dave Gibbons est plutôt connu pour être le dessinateur de Watchmen d'Alan Moore, que pour être un grand scénariste. Néanmoins, il a réussi quelques récits sympathiques comme l'excellent Superman et Batman : L'Etoffe des Héros (dessiné par Steve Rude), ou encore le sympathique premier crossover entre Batman et Predator. Il se livre à un exercice un peu piégé : raconter une histoire dont le lecteur devine aisément le déroulement, à un ou deux détails près. Les pauvres survivants vont être confrontés à des Aliens bien baveux et acides, et tout à leur obsession d'assurer leur reproduction, sans beaucoup d'espoir de s'en sortir ou alors de justesse, et pas forcément en bon état. À partir de là, comment intéresser le lecteur ?



Le suspense se trouve réduit à se demander quand les survivants vont affronter les horribles bestioles, et comment ils vont finir dans d'atroces souffrances. Le scénariste doit donc soit se montrer très imaginatif dans la construction de sa course-poursuite, soit créer des personnages attachants, soit donner une dimension métaphorique à l'extermination. Le plus simple est bien sûr de mettre en scène les Aliens comme l'ultime manifestation de l'élan vital, une espèce toute entière dévouée à sa perpétuation, sans notion d'individualité, sans autre occupation qui pourrait divertir leur énergie vitale. Et en plus ils sont coriaces.



Dave Gibbons opte pour la mise en scène d'un individu à la personnalité particulière. Selkirk est un croyant, dans une foi qui n'est pas nommée, mais qui reprend à gros trait l'idée d'un Dieu unique ayant défini un code moral assorti de péchés. Le lecteur a accès aux pensées de Selkirk par le biais de petites cellules de texte. Il constate rapidement que la foi de Selkirk est basique : une déité omnisciente, un Dieu de colère proche de celui de l'Ancien Testament. Selkirk doit respecter les commandements sous peine de se retrouver en Enfer.



Le scénariste a le bon goût de ne pas transformer Selkirk en un fanatique, mais il force un peu sur l'autocritique, et sur la propension à assimiler tout comportement à un péché. Il a aussi le bon goût d'éviter le rapprochement simpliste entre Aliens et Diable. Le lecteur assiste donc aux bévues commises par Selkirk cherchant à survivre, et transgressant les interdits. Au départ, le lecteur se dit que Gibbons se montrera plus subtil avec la question de la survie sur une planète non adaptée à la vie humaine. Selkirk et Foss ne sont pas bien sûr de la composition de l'air qu'ils respirent, l'eau contient des trucs nocifs, et les animaux ont une chair incompatibles avec les estomacs humains. Mais cet aspect-là de la narration est vite oublié au profit de la course-poursuite.



À l'évidence, le lecteur intéressé par cette histoire l'est surtout parce qu'elle a été dessinée par Mike Mignola. C'est l'un des derniers récits qu'il a réalisé avant de lancer sa série Hellboy en 1994. Juste avant il avait collaboré avec Howard Chaykin sur Le Cycle des épées (1991, encré par Al Williamson), puis Ironwolf : (1992, encré par P. Craig Russell). Ici il bénéficie de l'encrage très respectueux de Kevin Nowlan qui ne cherche pas à arrondir ses aplats de noir, qui ne cherche pas à rajouter des détails, là où Mignola a opté pour une simplification. Il n'y a que quelques traits parfois un peu plus fins que ceux qu'auraient utilisés Mignola qui peuvent trahir le fait qu'il ne s'est pas encré lui-même.



Tout au long de ce récit, le lecteur constate que la transition entre des dessins descriptifs de Mignola, et une approche plus expressionnistes est déjà proche d'aboutir au stade final. Les visages sont soient mangés par des gros traits figurant une ombre portée exagérée, soit plus esquissés que finalisés quand ils se retrouvent en pleine lumière, en particulier pour ce qui est des lèvres (2 gros boudins) ou des yeux représentés avec des gros traits, sans pupille visible. Les silhouettes sont assez massives, et taillées à grands coups de serpe. Tous les personnages n'ont pas encore les épaules tombantes, comme ça sera le cas par la suite chez cet artiste. Par contre, les ombres portées conduisent à des morphologies bizarres, à commencer par Selkirk qui semble avoir une poitrine un peu surdéveloppée, une fois sa chemise déchirée. Les petits traits qui marquent la peau de Dean neutralisent tout voyeurisme ou forme de séduction. Elle ne peut pas être réduite à un objet du désir, dans la mesure où Mignola la représente sans grâce (même la case où elle apparaît avec un marcel mouillé).



Par rapport à la série Hellboy, le lecteur constate que la densité d'informations visuelles reste élevée. Mike Mignola n'a pas encore pris le parti d'une épuration graphique systématique. Il représente les arrière-plans, soit avec des détails concrets, soit avec des formes tirant vers l'abstraction. Ce compromis dans les images assure un bon niveau d'immersion pour le lecteur, ce qui est plutôt agréable dans le cadre d'un récit de science-fiction.



Et les vraies vedettes de l'histoire ? Mike Mignola fait des merveilles pour leur rendre toute leur étrangeté, et leur dangerosité. Dans le cadre des comics, l'une des difficultés auxquelles se heurtent les dessinateurs, est de trouver comment conserver leur part d'horreur aux Aliens. Avec une bande dessinée, il n'est pas possible de jouer sur la fugacité de leur apparition, ou sur la soudaineté de leur attaque. Le dessin reste sous les yeux du lecteur qui peut le regarder aussi longtemps qu'il le souhaite. C'est lui qui maîtrise le rythme de la lecture, par opposition au cinéma. La deuxième difficulté à laquelle le dessinateur est confronté, c'est l'apparence qu'il donne à l'Alien. Au vu du nombre d'images, il n'est pas possible d'aboutir à un niveau de détails similaire à celui d'Hans Rudolf Giger (l'artiste qui les a créés), et même si l'artiste disposait du temps nécessaire le résultat serait trop figé. Il reste la possibilité de jouer sur les textures comme le fit Richard Corben (voir Aliens: Alchemy), mais là encore trop de détails finit par banaliser ces créatures.



L'approche graphique de Mike Mignla constitue le juste milieu. Il peut représenter des Aliens à découvert, tout en leur conservant leur part de mystère, par l'usage d'aplats de noir mangeant une partie de leur silhouette ou le détail exact de leur morphologie. Il peut choisir de ne faire ressortir que quelques traits saillants évoquant leur silhouette. Il sait aussi tirer les surfaces noires de leur peau, vers l'abstraction pour leur donner une apparence conceptuelle. Avec cette histoire, Mike Mignola se révèle être un des artistes parfaits pour mettre en scène les Aliens sans rien perdre de leur horreur et de leur fugacité.



Dans ce court récit (47 pages), Dave Gibbons fait l'effort d'inclure des éléments particuliers pour éviter l'effet d'une histoire générique avec des Aliens. Il ne développe leur rôle comme incarnation pure de la perpétuation d'une espèce, les cantonnant au rôle de monstres horrifiques. Il choisit un personnage principal aux convictions religieuses bien ancrées, obligé de transgresser plusieurs interdits pour assurer sa survie. Son récit correct mais pas inoubliable bénéficie de la mise en images très personnelle de Mike Mignola. Cet artiste n'a pas complètement achevé sa mutation vers l'abstraction à base d'aplats de noir rocailleux, mais ses choix graphiques permettent de conserver tout le mystère des Aliens, et toute leur horreur souvent suggérée.
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Originals

L'histoire se déroule dans une Angleterre alternative, quelque part entre la fin des 50's et le milieu des 60's. Elle renvoie au conflit qui opposa, au sein de la jeunesse londonienne de l'époque, les Mods (plutôt jazz, costard et Vespa) aux Rockers (plutôt rock, Perfecto et Triumph). Nous suivons ici le parcourt de Lel et Bok, des gamins prêts à tout pour se payer un glisseur - sorte de scooter vintage sur coussin d'air - et intégrer le gang des Originals (les Mods...). Malheureusement des tensions toujours plus violentes avec la bande rivale des Rockers (les « Dirt » en v.o.) vont bientôt leur faire prendre conscience qu'à vouloir jouer les durs, on finit par ruiner bien plus que son imper à col roulé ! Pour la forme, rien à redire, l'objet est aussi beau que le carénage d'un Lambretta ! Pour le fond en revanche… Hormis une petite tentative de lorgner vers la tragédie shakespearienne (oui quand même), le récit ne parvient jamais à captiver l'attention, la faute à une intrigue par trop linéaire et à des personnages sans aucune aspérité. Première, et me semble-t-il unique, tentative du co-créateur des Watchmen de s'essayer en solo à une bande dessinée, Originals est donc la preuve que les grands dessinateurs ne font pas forcément les grands scénaristes. Une petite B.O pour aller avec: http://bobd.over-blog.com/2015/09/comics-parade-originals-vs-quadrophenia.html?utm_source=_ob_share&utm_medium=_ob_facebook&utm_campaign=_ob_share_auto
Lien : http://bobd.over-blog.com/20..
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Watchmen (Intégrale)

Il ne sert à rien d'epiloguer sur la trame tant il y a à dire et tant l'encre à déjà coulé. J'insiste lourdement sur le fait que les couleurs peuvent rebuter les non initiés et qu'il peut être difficile de se plonger dans ce pavé monumental même pour un bedephile amateur. Aussi je conseil de lire cette oeuvre chez l'éditeur Urban Comics où les couleurs mats sont moins criardes et la traduction du sieur Manchete tout bonhement littéraire...Apres quoi et seulement après un petit tour du côté de Before Watchmen s'impose pour rehausser le contemporain avec les histoires de Rorschak et Ozymandias.
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Watchmen (Intégrale)

Une des BD que j'emporterais sur une ile déserte... Graphiquement, c'est déjà beau. Mais l'histoire! Des super héros déprimés et paranoïaques, un monde qui court l'extinction dans le stupre et la luxure... Un complot aussi improbable que machiavélique....Et en filigrane, "tales of the black freighter", récit macabre d'un naufrage et de la survie d'un matelot... Tout, absolument tout est à lire dans ce monument littéraire.
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Watchmen (Intégrale)

Classique parmi les classiques, la lecture fut un peu pénible je dois l’avouer (surtout en sortant d’une lecture qui, graphiquement, m’en a mis plein les yeux), mais pour de « bonnes » raisons.



C’est un peu le soucis des classiques : tu comprends pourquoi c’est novateur (le scénario est dingue, c’est une vision hyper sombre et politique du monde qui sort du lot), mais le statut culte fait que tu connais déjà les twists et que ça a tellement été repris par tout le monde que l’élément novateur n’a rien de nouveau, tout le monde essaye de faire pareil depuis. Du coup, placé dans son contexte, tu comprends très bien le statut d’œuvre culte… mais le facteur « divertissement » de ta lecture n’est pas forcément présent. Si j’ajoute le dessin qui n’est pas forcément ma tasse de thé, et la traduction qui fait visiblement perdre des niveaux de lecture (watchmen / watch tout ça tout ça), je dirais que je suis contente d’avoir lu Watchmen mais que je n’ai pas été emportée comme je l’aurais aimé.



C’est une œuvre culte, remarquable, mais c’est plus une expérience de lecture à intellectualiser avant tout.
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Green Lantern Corps, tome 1 : Recharge

En pleine lecture des intégrales de Geoff Johns présente Green Lantern, je pose mon tome 2 (qui comprend les épisodes 14 à 18 de Green Lantern Corps) pour lire ce volume qui lui comprend les épisodes 1 à 13 (entre autres).



Certes ces épisodes ne sont en rien nécessaires à la compréhension de l'intégrale 2 de GJ présente GL, mais autant tout lire dans l'ordre ?



Et si ces épisodes ne sont pas nécessaires, ils sont bien sympa donc pas de raison de se priver !



Et donc Green Lantern Corps, qu'est ce que c'est ?

Green Lantern Corps se passe en parallèle du run de Geoff Johns pré New 52, on va y suivre les aventures des Green Lanterns autres que Hal Jordan, avec en tête Guy Garder pour le côté fun et Soranik Natu pour plus de profondeur.



Une série vraiment sympa, qui mérite de se faire une place dans votre collection consacrée à la lanterne verte.
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Watchmen (Intégrale)

Watchmen est une œuvre ayant une excellente réputation dans le monde du comic book. Considérée comme étant l’une des meilleures histoires, j’avais énormément d’attentes, mais aussi quelques craintes avant de commencer la lecture. J’accorde énormément d’importance à la partie graphique d’un comics (aussi bien le style de dessins que la colorimétrie). Ma première surprise fut donc d’apprécier la qualité des dessins et le travail de la couleur que je trouve impressionnant pour un récit datant de 1986-1987.



J’ai été très facilement plongé dans l’histoire, il faut dire que le scénario aide à rentrer rapidement dans le vif du sujet. La qualité d’écriture des personnages est sensationnelle. De nombreux flash-back permettent d’approfondir les protagonistes et de mettre en place des éléments qui donneront de la consistance aux relations qui les unissent. Je me suis surpris à ressentir de l’attachement pour des personnages et même une profonde empathie pour certains d’entre eux. Je pourrais écrire des pages entières sur ce comics tellement il y a de choses à en dire…



Cette œuvre est absolument indispensable et constitue l’une des meilleures histoires que j’ai pu lire dans ma vie. Je ne le conseillerais pas à tout le monde pour autant car le ton général est très mature et conviendra davantage à un public adulte, ou à un lectorat ayant un certain nombre de lectures de comics à son actif.
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Futura, Tome 1 : La suite des aventures de ..

Les dessins couverture de JY Mitton sont magnifique, la qualité et l'esthétique du comics sont superbes. On est heureux de voir des titres malheureusement disparus renaitre, bravo à Organic Comix.

Par contre le contenu est moyen , parfois faible.

C'est dommage avec une si belle couverture....
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DC Comics - Anthologie

J’y ai trouvé dans ce volume quelque chose qui m’a énormément plue dans le sens où il parvient à nous faire comprendre en profondeur ce qui peut motiver les personnages. On ressent une empathie certaine pour eux. Même si les histoires peuvent paraître manichéennes pour certaines, selon l’époque où elles ont été écrites, on ressent une volonté de plausible, de complexité. Traduit pour les personnages, cela signifie des origines plus réalistes. On s’identifie plus facilement aux héros. Ils ne sont plus inaccessibles. Je pense notamment à l’histoire Différents univers mettant en scène Superman et Wonderwoman. Les scénaristes ont préféré accentuer leur côté humain et même si l’histoire baigne complètement dans un contexte mettant en scène leurs pouvoirs, on en fait fi pour se concentrer sur les interactions entre les personnages.



[Avis complet sur mon blog]
Lien : https://lesentierdesmots.wor..
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ALIENS Absolution

Ce tome contient un récit complet, mettant en scène des Aliens, tels que créés par H Ridder Haggard, et filmé par Ridley Scott en 1979. Cette histoire de 47 pages de bande dessinée, est initialement parue en 1993, avec un scénario de Dave Gibbons, des dessins de Mike Mignola, un encrage de Kevin Nowlan, et une mise en couleurs de Matt Hollingsworth.



Sur une planète éloignée, avec une proportion d'eau, une capsule de secours du vaisseau spatial Nova Maru a atterri dans une eau peu profonde, en bordure de plage. À son bord se trouvent 2 rescapés : le capitaine Foss, et l'enseigne Selkirk. Ce dernier est un homme pieu qui se morigène pour avoir péché. Le capitaine Foss est sérieusement blessé à l'œil droit, et au bras droit. Il dispose d'une arme et de munition, ainsi que d'un kit médical, avec des antidouleurs.



Le Nova Maru était affrété par la Compagnie, et transportait un cargo de nature inconnue pour l'équipage, mais bien connu du capitaine (et des lecteurs). Le séjour sur cette planète ne s'annonce pas de tout repos. L'eau n'est pas tout à fait potable. Les oiseaux ne sont pas vraiment comestibles. En plus le capitaine Foss est un peu paranoïaque sur les bords (et un peu au milieu aussi).



À l'évidence, Dave Gibbons est plutôt connu pour être le dessinateur de Watchmen d'Alan Moore, que pour être un grand scénariste. Néanmoins, il a réussi quelques récits sympathiques comme l'excellent Superman et Batman : L'Etoffe des Héros (dessiné par Steve Rude), ou encore le sympathique premier crossover entre Batman et Predator. Il se livre à un exercice un peu piégé : raconter une histoire dont le lecteur devine aisément le déroulement, à un ou deux détails près. Les pauvres survivants vont être confrontés à des Aliens bien baveux et acides, et tout à leur obsession d'assurer leur reproduction, sans beaucoup d'espoir de s'en sortir ou alors de justesse, et pas forcément en bon état. À partir de là, comment intéresser le lecteur ?



Le suspense se trouve réduit à se demander quand les survivants vont affronter les horribles bestioles, et comment ils vont finir dans d'atroces souffrances. Le scénariste doit donc soit se montrer très imaginatif dans la construction de sa course-poursuite, soit créer des personnages attachants, soit donner une dimension métaphorique à l'extermination. Le plus simple est bien sûr de mettre en scène les Aliens comme l'ultime manifestation de l'élan vital, une espèce toute entière dévouée à sa perpétuation, sans notion d'individualité, sans autre occupation qui pourrait divertir leur énergie vitale. Et en plus ils sont coriaces.



Dave Gibbons opte pour la mise en scène d'un individu à la personnalité particulière. Selkirk est un croyant, dans une foi qui n'est pas nommée, mais qui reprend à gros trait l'idée d'un Dieu unique ayant défini un code moral assorti de péchés. Le lecteur a accès aux pensées de Selkirk par le biais de petites cellules de texte. Il constate rapidement que la foi de Selkirk est basique : une déité omnisciente, un Dieu de colère proche de celui de l'Ancien Testament. Selkirk doit respecter les commandements sous peine de se retrouver en Enfer.



Le scénariste a le bon goût de ne pas transformer Selkirk en un fanatique, mais il force un peu sur l'autocritique, et sur la propension à assimiler tout comportement à un péché. Il a aussi le bon goût d'éviter le rapprochement simpliste entre Aliens et Diable. Le lecteur assiste donc aux bévues commises par Selkirk cherchant à survivre, et transgressant les interdits. Au départ, le lecteur se dit que Gibbons se montrera plus subtil avec la question de la survie sur une planète non adaptée à la vie humaine. Selkirk et Foss ne sont pas bien sûr de la composition de l'air qu'ils respirent, l'eau contient des trucs nocifs, et les animaux ont une chair incompatibles avec les estomacs humains. Mais cet aspect-là de la narration est vite oublié au profit de la course-poursuite.



À l'évidence, le lecteur intéressé par cette histoire l'est surtout parce qu'elle a été dessinée par Mike Mignola. C'est l'un des derniers récits qu'il a réalisé avant de lancer sa série Hellboy en 1994. Juste avant il avait collaboré avec Howard Chaykin sur Le Cycle des épées (1991, encré par Al Williamson), puis Ironwolf : (1992, encré par P. Craig Russell). Ici il bénéficie de l'encrage très respectueux de Kevin Nowlan qui ne cherche pas à arrondir ses aplats de noir, qui ne cherche pas à rajouter des détails, là où Mignola a opté pour une simplification. Il n'y a que quelques traits parfois un peu plus fins que ceux qu'auraient utilisés Mignola qui peuvent trahir le fait qu'il ne s'est pas encré lui-même.



Tout au long de ce récit, le lecteur constate que la transition entre des dessins descriptifs de Mignola, et une approche plus expressionnistes est déjà proche d'aboutir au stade final. Les visages sont soient mangés par des gros traits figurant une ombre portée exagérée, soit plus esquissés que finalisés quand ils se retrouvent en pleine lumière, en particulier pour ce qui est des lèvres (2 gros boudins) ou des yeux représentés avec des gros traits, sans pupille visible. Les silhouettes sont assez massives, et taillées à grands coups de serpe. Tous les personnages n'ont pas encore les épaules tombantes, comme ça sera le cas par la suite chez cet artiste. Par contre, les ombres portées conduisent à des morphologies bizarres, à commencer par Selkirk qui semble avoir une poitrine un peu surdéveloppée, une fois sa chemise déchirée. Les petits traits qui marquent la peau de Dean neutralisent tout voyeurisme ou forme de séduction. Elle ne peut pas être réduite à un objet du désir, dans la mesure où Mignola la représente sans grâce (même la case où elle apparaît avec un marcel mouillé).



Par rapport à la série Hellboy, le lecteur constate que la densité d'informations visuelles reste élevée. Mike Mignola n'a pas encore pris le parti d'une épuration graphique systématique. Il représente les arrière-plans, soit avec des détails concrets, soit avec des formes tirant vers l'abstraction. Ce compromis dans les images assure un bon niveau d'immersion pour le lecteur, ce qui est plutôt agréable dans le cadre d'un récit de science-fiction.



Et les vraies vedettes de l'histoire ? Mike Mignola fait des merveilles pour leur rendre toute leur étrangeté, et leur dangerosité. Dans le cadre des comics, l'une des difficultés auxquelles se heurtent les dessinateurs, est de trouver comment conserver leur part d'horreur aux Aliens. Avec une bande dessinée, il n'est pas possible de jouer sur la fugacité de leur apparition, ou sur la soudaineté de leur attaque. Le dessin reste sous les yeux du lecteur qui peut le regarder aussi longtemps qu'il le souhaite. C'est lui qui maîtrise le rythme de la lecture, par opposition au cinéma. La deuxième difficulté à laquelle le dessinateur est confronté, c'est l'apparence qu'il donne à l'Alien. Au vu du nombre d'images, il n'est pas possible d'aboutir à un niveau de détails similaire à celui d'Hans Rudolf Giger (l'artiste qui les a créés), et même si l'artiste disposait du temps nécessaire le résultat serait trop figé. Il reste la possibilité de jouer sur les textures comme le fit Richard Corben (voir Aliens: Alchemy), mais là encore trop de détails finit par banaliser ces créatures.



L'approche graphique de Mike Mignla constitue le juste milieu. Il peut représenter des Aliens à découvert, tout en leur conservant leur part de mystère, par l'usage d'aplats de noir mangeant une partie de leur silhouette ou le détail exact de leur morphologie. Il peut choisir de ne faire ressortir que quelques traits saillants évoquant leur silhouette. Il sait aussi tirer les surfaces noires de leur peau, vers l'abstraction pour leur donner une apparence conceptuelle. Avec cette histoire, Mike Mignola se révèle être un des artistes parfaits pour mettre en scène les Aliens sans rien perdre de leur horreur et de leur fugacité.



Dans ce court récit (47 pages), Dave Gibbons fait l'effort d'inclure des éléments particuliers pour éviter l'effet d'une histoire générique avec des Aliens. Il ne développe leur rôle comme incarnation pure de la perpétuation d'une espèce, les cantonnant au rôle de monstres horrifiques. Il choisit un personnage principal aux convictions religieuses bien ancrées, obligé de transgresser plusieurs interdits pour assurer sa survie. Son récit correct mais pas inoubliable bénéficie de la mise en images très personnelle de Mike Mignola. Cet artiste n'a pas complètement achevé sa mutation vers l'abstraction à base d'aplats de noir rocailleux, mais ses choix graphiques permettent de conserver tout le mystère des Aliens, et toute leur horreur souvent suggérée.
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Aliens Salvation

Un très bon récit sur le thème de la survie. L'intrigue de Gibbons est vraiment angoissante et passionnante.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Watchmen (Intégrale)

Beaucoup de choses positives ont déjà été dites, j'abonde. Il est à noter que Watchmen repousse les limites de l'expressivité en BD et ouvre de nouveau champs d'expérimentation narratif. On pourra trouver la virtuosité de la construction gratuite, un peu comme une étude transcendantale de Liszt. Je crois qu'il faut y voir un manifeste. Moore nous dit qu'il est possible d'exprimer des idées (esthétiques, psychologiques, politiques...) par le médium de la BD d'une façon que ni la littérature, ni le cinéma ne pourraient assumer. Une déclaration d'amour pour les comics. Les deux auteurs magnifient un genre populaire pour en faire une œuvre à l'égal des chefs d'œuvres issus des arts savants. Et ils le font de la seul manière qui vaille, comme les Beatles avec la pop, comme Kubrick avec le film de genre, en respectant infiniment la tradition qui les nourrit, en misant sur l'intelligence et l'ouverture du lecteur, en regardant loin devant pour faire une œuvre unique.
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Batman versus Predator

Roh LA LA. Un affrontement d'anthologie. Ce crossover-là tient TOUTES ses promesses. On le voit en librairie, on devine le duel monumental qui doit avoir lieu. Et bien on devine juste!! Les capacités de chacun sont exploitées au maximum et à très bon escient, et c'est juste épique quand on est fan des deux. Les répliques enregistrées et décalées du Predator sont la cerise de ce combat entre monstres sacrés.
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Watchmen (Intégrale)

Ouf ! j'en suis venu à bout !!!

Mais quel ennui ! Salmigondis de "pensées", rêves naïfs.

Seul le graphisme est intéressant . C'est bien la seule justification aux deux étoiles.
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Watchmen (Intégrale)

Voilà LE comics qui permet de faire taire ceux qui pensent que les histoires de supers-héros sont débiles et sans fond.

Il n'est de toute façon plus à prouver à quel point Watchmen a été une œuvre marquante amenant une révolution dans la façon d'aborder les héros en collant.

Se basant sur le principe simple de "who watches the watchmen" - qui surveille les gardiens - l'histoire explore les dérives d'un système où des héros auto-proclamés (dont un seul a des supers-pouvoirs) font justices. Ils ne sont cependant pas défaut : tentative de viol, meurtre, folie, mégalomanie... Bref, le monde en a eu assez d'eux, désormais interdits. Un soir, un ancien membre des Watchmen est assassiné. Un de ses anciens "amis" décident, contre l'avis des autres, de mener l'enquête. Car cet acte n'est pas isolé, et la menace risque de grandir.



Dans un monde où les USA seraient les vainqueurs du Vietnam, où Richard Nixon entamerait son troisième mandat, le tout sous fond de guerre froide où la menace nucléaire est plus que présente, Alan Moore a réinventé un genre méprisé à l'époque. Créant un background solide, avec un premier groupe de justicier dans les années 40 dont les dérives ont permis à la succession de se corriger, ou pas, l'histoire en elle-même n'est pas simple. Il serait déconseillé de s'attaquer à cette histoire si l'on est pas un brin familier avec ce genre de comics ou avec les héros en général. Bien qu'ici, il ne s'agit pas de fierté, de patriotisme manichéen ou autre stéréotype de ce genre. On y retrouve également une fausse biographie, des interviews et reportages, etc. ponctuant les chapitres et permettant d'apporter certaines petites explications et de grossir la psychologie des personnages.

Bien que bavard, jamais cela ne devient inintéressant jusqu'à la fin où le lecteur pourra à sa guise prendre parti lorsque viendra l'explication finale à ces événements.

A voir aussi, le film de Zack Snyder qui adapte fidèlement (et le pari était trèès loin d'être gagné) cette histoire en se permettant une petite modification quant à cette fin sans pour autant la dénaturer. Préférez-lui toutefois la version ultime proposant le film en version longue qui propose à la fois des scènes en plus, le comics lu dans la BD qui apparait ici sous forme de dessin animé en plusieurs segments, ainsi que quelques faux documentaires filmés. Cette version n'étant cependant pas sortie en Europe, l'import et la version originale sous-titrée restera inévitable...
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Geoff Johns présente Green Lantern - Intégrale,..

Si le premier intégral était déjà très sympa, on était encore que dans les prémices de ce que Geoff Johns a à nous offrir et on passe un cap avec ce tome consacré à la Sinestro War.



Montée de niveau palpable, la Sinestro War est tout simplement un des moments préférés des fans du run de Geoff Johns.



La Sinestro War qu'est ce que c'est ?

Depuis quelques temps, Sinestro, en voulant au corps des Green Lantern et principalement à Hal Jordan, recrute des membres pour créer son propre corps qui cette fois ne s'appuie pas sur la volonté mais sur la peur.

Et la, c'est la bagarre !

Le corps des Green Lantern qui vient à peine de renaitre après les évènements liés à Parallax va être confronté à une guerre à laquelle il n'était pas prêt à faire face.



Du blockbuster qui tape de partout, mais pas que.
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Watchmen (Intégrale)

Entrez dans un comics avec vue sur les coulisses, le ridicule et l’impuissance des super-héros ! Les « super » héros de Moore sont vieux, fatigués, alcooliques, bedonnants, psychopathes, corrompus, et j’en passe !



A l’aide d’un scénario complexe et intelligent, cette parodie profonde sur les super-héros place un miroir devant les héros américains.



Le Comédien, le Hibou, Ozymandias, Dr. Manhattan et le fantastiquement névrosé Rorschach parviendront-ils à éviter une guerre nucléaire alors que minuit, l’heure fatidique, approche ? Moore vous le fera découvrir en temps réel pour vous mettre KO à la fin de ce chef-d’œuvre !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Martha Washington, Tome 3 : La paix retrouvée

[Cette critique concerne l'ensemble de la série]

Comment le mythique duo de Watchmen pouvait envisager une nouvelle collaboration à la hauteur de leur oeuvre culte ? J'étais assez curieux de lire ce Martha Washington pour voir comment ils avaient relevé le défi. Le ton est différent et même si de nombreuses questions politiques constituent l'arrière plan narratif, il s'agit plutôt d'une série d'aventures d'une héroïne forte et increvable. Le portrait que Miller et Gibbons dresse des Etats-Unis dans un futur proche est à mi-chemin entre délire et critique acerbe. On y croise toutes les figures et archétypes associés aux Etats-Unis, du complexe militaro-industriel aux communautés indiennes en passant par les gangs de motards (certes, ils sont mutants) et des environnements urbains au bord de l'explosion (dans tous les sens du terme). Au milieu de ce décor violent, Martha Washington va apprendre à survivre, sauver sa peau, se construire, se venger, penser, sauver le monde (je ne révèle rien, c'est le titre d'un des chapitres), guider. Par moment, le côté "aventures" prend le dessus mais la progression psychologique du personnage n'est jamais oubliée. En lisant les préfaces et postfaces rédigées par les auteurs, on apprend que Martha Washington a constitué l'une des figures de prou de la maison d'édition américaine Dark Horse, aux côtés de Sin City ou Hellboy. Même si elle est moins renommée que ces deux dernières séries, Martha Washington gagne à être connue !
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Watchmen (Intégrale)

Watchmen est considéré par certains comme le plus grand des comics jamais écrit. Son auteur, Alan Moore, accompagné ici de Dave Gibbons aux dessins, est pour sa part considéré comme le plus grand des scénaristes anglais. Même mon libraire en est fan, c'est pour dire! Ces raisons m'ont poussé à emprunter ce gros pavé à la médiathèque de mon quartier.

Watchmen est sorti à la fin des années 80, donc bien sûr, à cette époque, pas d'Internet, et pas de téléphones portables ou autres tablettes. Depuis, il est vrai que notre monde a bien changé. La question est de savoir comment a vieilli cette BD, bien ou mal ? Graphiquement, en survolant les pages, on est à la ramasse. Ces planches qui manquent de détails en ont pris un sacré coup, sauf au niveau du lettrage, qui a inspiré le créateur de la police de caractères Comics Sans MS de Microsoft, pas moins. Depuis, les illustrations des BD ont beaucoup évolué, peut-être aussi avec l'aide des logiciel informatiques genre Illustrator ou Photoshop. Maintenant, il s'agit d'apprécier ou non le charme des anciens comics. Personnellement, ça ne me gêne pas, j'attache plus d'importance aux scénarios qu'à ces dessins old school. Se priver d'un comics à cause des graphismes, c'est un peu comme se priver d'un film parce qu'il est en noir et blanc. le seul ouvrage que j'ai lu pour le moment et dans lequel Alan Moore apparaît est le 1er tome de Miracleman, et je n'ai vraiment pas aimé, j'avoue. Je me suis également plongé dans son gros volume Jérusalem, et pareil, je n'accroche pas, en tout cas, pas pour le moment.

Watchmen se passe au moment du début de la guerre en Afghanistan. Tout commence par une scène de crime, où deux enquêteurs blasés se retrouvent pour l'enquête. Un type bien balèze a été balancé par la fenêtre d'un gratte-ciel. Ils cherchent le mobile. Quelqu'un d'autre cherche à savoir qui a tué, et pourquoi. Il s'appelle Rorschach, comme le test psychologique du même nom. Il porte un masque tacheté, parle un peu comme un robot, et porte un imper style Inspecteur Gadget. Donc le comédien Eddie Blake est mort. Vient une histoire sur Hollis Mason, Sous le Masque, qui, comme un cheveu sur la soupe, raconte sous une forme romanesque autobiographique, une aventure de Moe Vernon, un cocu qui porte des faux seins, écoute du Wagner, et collectionne des objets érotiques. Celui-ci s'est fait plaqué par sa femme, et se suicide. le narrateur nous raconte le comment du pourquoi lui a voulu devenir flic dans un 1er temps, et s'est costumé en hibou pour faire régner l'ordre, tel un « Juge Masqué ».

Une dame un peu âgée et sa fille parlent de l'enterrement du comédien, les souvenirs refont surface. Watchmen, c'est un peu ça, on passe du coq à l'âne, ce qui peut dérouter le lecteur. On apprend que ce salop d'Eddie Blake a violé cette bonne dame il y a 40 ans. Depuis, elle a pardonné. Il a aussi tué une femme enceinte jusqu'au cou, parce qu'elle lui avait griffé le visage dans une querelle. En fait, le comédien est, (était), une vraie ordure.

Après l'enterrement, retour sur l'enquête, avec Rorschach, qui interroge un type de façon musclée. Rorschach finit par tomber dans un piège et se fait arrêter par la police, puis incarcéré. On apprend son vrai nom alors, Walter Joseph Kovacks. Détesté autant par les flics que par la pègre, menacé de mort douloureuse en prison, son enfance fut un enfer. On comprend son masque, suite au viol et à l'assassinat d'une femme devant ses voisins qui n'ont pas bronché. Il s'en suit une expertise psychiatrique, et une phrase importante : « ce n'est pas moi qui suis enfermé avec vous, c'est vous qui êtes enfermés avec moi ». Un psychiatre tente d'analyser sa personnalité complexe, lui fait subir divers tests, et note même ses rêves.

On en vient au Dr. Manhattan, (Jonathan Osterman), l'homme devenu bleu, accusé d'avoir refilé le cancer à ses compagnes et son entourage. Las, il quitte la Terre en se téléportant sur Mars. Qui n'a pas rêvé un jour de migrer, même sur une autre planète ? Donc deux d'entre eux, parmi les super-héros disparaissent en une semaine. On voit comment, dans ses propres souvenirs, cet homme est devenu bleu, après un accident dans une cabine de test radioactive, et comment ensuite, il a été considéré comme un surhomme, voire un Dieu. Viennent une suite de questions métaphysiques, de regrets. Dieu existe, le surhomme existe, il est américain, est-il pour autant force de dissuasion, surtout face aux russes ? Pourtant, la 3ème guerre mondiale reste en suspens, comme une épée de Damoclès. Au point qu'un type extermine sa famille et s'égorge ensuite, de crainte de la voir arriver.

Puis une nouvelle tentative de meurtre sur Veidt, autre héros masqué, se produit. Donc ces sur-hommes sont bel et bien menacés, mais par qui, et pourquoi ?

MAIS STOP LE SPOIL !!!

On ne lit pas Watchmen comme une BD ordinaire. Déjà, vu le pavé, ça peut intimider. Et aussi, la subtilité de l'écriture. Tout finira-t-il par s'imbriquer ? Des flashback's, c'est ça Watchmen. Les histoires s'entrecroisent : on peut lire dans Sous le Masque, un roman dans le comics, celle des Minutemen, qui les dépeint limite comme des fachos. de par son scénario, c'est incroyablement contemporain, complètement avant-gardiste, bien plus que certaines BD que l'on peut lire aujourd'hui. Alan Moore fut le 1er auteur à présenter les super-héros avant tout comme des personnes qui ont leurs failles. Ça se lit comme une succession de couches : journal local, roman, comics, journal de Rorschach, on peut vraiment parler de roman graphique. Et cet homme à la dérive sur son radeau en pleine mer, comme dans le vieil Homme et la Mer d'Hemingway. S'ajoutent des réflexions sur la guerre, la bombe atomique, Hiroshima. le crime et la violence sont davantage suggérés que montrés. Et l'évocation du groupe punk-rock Devo, de son look. Qui se souvient de nos jours des deux premiers albums de Devo ? C'est un comics pour initiés : sur la connerie humaine, les émeutes, la 3ème guerre mondiale, et la crainte, vieille comme le monde que c'est bientôt la fin des temps. L'enquête de départ devient une traque en milieu hostile. Riche en rebondissements, tout droit sorti de l'imaginaire foisonnant d'Alan Moore, c'est juste génial. Il est difficile de bien en parler, car on ne peut pas vraiment décrire un tel chef d'oeuvre, même en utilisant des superlatifs. Est-ce qu'une bonne guerre, comme peuvent le penser certains, détruisant une grande part de l'Humanité, engendrerait une paix durable ?

Pour ma part, il y aura un avant et un après Watchmen. J'ai eu un choc très agréable avec le tome I du Sandman de Neil Gaiman, j'ai adoré Maus, ou encore Daytripper, j'ai le même sentiment aujourd'hui pour Watchmen, que j'ai fini par rendre à la médiathèque et que je me suis empressé d'acheter.
Lien : https://artpunkrock.wordpres..
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Watchmen (Intégrale)

Watchmen c’est une uchronie qui met en scène des super-héros qui sont des hommes ordinaires, dans un univers parallèle de ceux traditionnels de DC Comics. Le scénario se base sur des événements et faits réel. Les super héros sont sans pouvoir. Il n’y a pas d’un côté les bons et de l’autre les méchants, les personnages sont en contrastes avec la place du choix qui est essentielle.

C’est également une dénonciation du pouvoir absolu et du fétichisme religieux qui s’incarne dans le personnage du Dr Manhattan, le seul possédant de vrais pouvoirs, un être omniscient et omnipotent, une sorte d’icône de dieu vivant qui, mal utilisé, devient une arme de destruction massive et la preuve que lorsque humanité se prend pour dieu elle se perd elle-même.

Les dessins sont crus et violents et les chapitres se concluent sur de longs passages littéraires, ce qui était assez révolutionnaire dans le monde de la BD à l’époque.

Watchmen propose de nombreuses pistes de réflexion au lectorat : que serait notre monde s’il était peuplé d’êtres avec des pouvoirs pour nous protéger ? Quelle serait réellement leur place vis-à-vis de nous ? Aurait-il une quelconque responsabilité dans nos travers humains ? Les héros patriotes sont-ils nécessairement des « gentils » ? Faut-il sacrifier des vies pour sauver toute une population ou chaque vie compte-t-elle au détriment de la paix collective ? Et finalement, Qu’est-ce que le Bien et le Mal ?



Outre mon blog, je viens de me lancer dans une chaîne YouTube qui compare les œuvres littéraires et leur adaptation cinématographique. la première vidéo étant consacrée à Watchmen, je vous mets le lien ci-dessous.
Lien : https://www.youtube.com/watc..
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