Citations de David Brin (135)
Et voici que le vaisseau des Rothens revient de sa mission mystérieuse ,d'un sondage de l'espace proche dont les raisons nous dépassent.
Il vient récupérer la station et l'équipe de prospection.
Il vient prendre possession d'un trésor de gènes dérobés .
il vient effacer les traces de ce crime.
Les bruits tous les bruits
sont réponses
sont réponses
Les faits tous les faits
font du bruit
font du bruit
Le Devoir Seul Appelle
En Silence
En Silence
Creideiki
p473
Des gouttelettes, des milliards de minuscules lentilles liquides, miroitaient dans les rayons de soleil qui lacéraient le voile de nuages. Le murmure qui les avaient attirés pendant une heure venait de se changer en un grondement assourdissant qui ébranlait le sol, secouait les arbres, et faisait vibrer leur squelette après s'être réverbéré sur les rochers. Devant eux, les flots d'une cascade démesurée bondissaient sur des roches polies comme du verre avant de se ruer sous forme d'écume dans la gorge qu'ils avaient creusée au fil des millénaires.
Ce torrent, une extravagance de la nature, se donnant en spectacle avec moins de retenue que le plus éhonté des amuseurs terriens, plus de fierté qu'aucun poète.
Nous n’avons toujours pas décidé ce que nous allons faire de cette maudite chose. La pousser encore jusqu’à ce que son orbite l’écarte du champ de la Terre, je suppose ? Et quoi, ensuite ? Nous allons laisser cette singularité vieillir, à tourner sans cesse en brûlant à des millions de degrés, jusqu’à ce qu’elle finisse par se dissiper dans un énorme dégagement de rayons gamma ?
Oncle Jeremey racontait comment l'ancienne Bureaucratie avait décrété que toute personne vivante serait soumise à des tests de détection des «tendances violentes», et que toutes celles qui ne passeraient pas ces tests avec succès seraient dès lors placées sous surveillance constante.
«... Ils déployèrent tous leurs efforts pour convaincre le peuple », dit Jeremey d'une voix basse et grondante, « que les lois réduiraient la criminalité. Et elles eurent effectivement ce résultat. Des individus munis d'émetteurs dans le postérieur réfléchissent à deux fois avant de porter préjudice à leurs prochains.
Alors, tout comme maintenant, les Citoyens approuvèrent les Lois de Surveillance. Ils n'eurent aucun mal à oublier le fait qu'elles allaient à l'encontre de toutes les garanties traditionnelles de la Constitution, assurant aux prévenus un procès en bonne et due forme.
Sur un vaisseau, au centre d’une flotte entière de vaisseaux, se déroulait un processus négateur.
De gigantesques croiseurs se répandaient par une déchirure de l’espace et se laissaient choir vers la minuscule brillance d’un soleil rouge non répertorié. Un par un, ils sourdaient de la lumineuse larme et, avec eux, s’immisçait la lumière diffractée d’étoiles assistant à leur départ, à des centaines de parsecs de là.
Il existait des lois qui auraient dû interdire de telles choses. Ce tunnel constituait un moyen anormal de passer d’un lieu dans un autre. Nier l’ordre naturel et appeler à l’existence pareille brèche dans l’espace réclamait une volonté extraordinairement puissante.
L’Episiarche, dans son radical rejet de Ce Qui Est, avait suscité pour ses maîtres tandus ce passage qui restait ouvert par l’indéfectible pouvoir de son ego – par son refus de faire la moindre concession à la Réalité.
Après le passage du dernier astronef, l’Episiarche fut distrait à dessein, et le trou s’affaissa sur lui-même dans la violence d’un fracas inaudible. En l’espace de quelques secondes, il devint impossible en l’absence d’instrument précis de détecter qu’il avait jamais existé. L’outrage aux lois de la physique avait été gommé.
L’Episiarche venait pourtant de permettre aux Tandus de transférer leur armada aux abords de l’étoile constituant leur objectif, avec une nette longueur d’avance sur les autres flottes qui se disputaient le droit de capturer le vaisseau terrien. Des impulsions de louange furent émises vers les centres de plaisir de l’Episiarche, et la créature hurla de gratitude en faisant onduler l’épaisse fourrure de sa grosse tête.
La plupart des Galactiques acceptaient de fermer les yeux sur le triste bilan de l'humanité d'avant le Contact. Le massacre des mammouths, des grands lémuriens et des lamantins était aisément pardonné à l'homme à la lumière de son statut d'orphelin. Le blâme retombait sur l'hypothétique patron d'Homo sapiens, cette mystérieuse race dont personne ne savait rien mais dont tout le monde disait qu'elle avait abandonné l'humanité au beau milieu de son processus d'Élévation, quelques milliers d'années auparavant.
p.184
"Il existe des limites à ce que peuvent enseigner les parents, sembla lui dire une petite voix. Au-delà d'un certain stade, la destinée d'un enfant lui appartient."
p.538
Bientôt, la sélection naturelle n'importera que peu à côté de la sélection volontaire. L'homme se civilise et évolue de façon à correspondre à sa conception de ce qu'il peut devenir. D'ici à un siècle, nous aurons changé au point d'être devenus méconnaissables.
GREG BEAR
p.361
"Néoténie", pensa-t-il. Rien n'était venu invalider cette vieille théorie classique d'avant le Contact. Selon elle, le secret de l'intelligence consistait à garder le plus longtemps possible une mentalité d'enfant. Certains humains conservaient par exemple les mimiques, l'adaptabilité et - lorsque cela n'était pas étouffé par l'éducation - la curiosité insatiable des jeunes anthropoïdes jusqu'à un âge avancé.
p.445
[...] S'arranger pour qu'aucun robot ne passe le test de Turing, afin que nous soyons toujours en mesure de différencier les humains de la machine, et d'éliminer les traîtres potentiels même s'ils pleurent - virtuellement - des larmes de crocodile. Néanmoins, cela ressemblerait beaucoup à ces vieilles lois qui interdisaient aux esclaves d'apprendre à lire et à écrire.
[...]
La bonne nouvelle ? Nous ne sommes pas programmés pour nous autodétruire. Nous ne sommes pas prédestinés à déclencher un jour ou l'autre la guerre ultime. Nous avons le choix. La mauvaise nouvelle ? C'est la même. Nous avons le choix.
Et il siffla une strophe qui ne résonna qu'à l'intérieur de son propre crâne.
Ceux qui vibrent
Vibrent tous
Tous,
Et participent
Au chant du monde
p.187
Du haut du niveau supérieur de l’Arche de Vie, Nelson regardait la Terre tourner lentement sur le fond de la Voie lactée. C’était la seule tache de couleur véritable dans un cosmos terne. Et, à cette distance, nul n’aurait pu imaginer que le chaos s’était déchaîné sur ce globe d’apparence si paisible.
Le conflit avait pris fin… Et la paix était garantie comme jamais elle ne l’avait encore été par aucun traité. Dans le monde entier, des hommes et des femmes discutaient encore de l’assurance qu’ils pouvaient avoir. Mais bien peu doutaient qu’une présence s’était manifestée, et qu’à partir de maintenant, rien ne serait plus pareil.
Un trait de reflets gris fusa au-dessus de lui, et il prit la corde à deux mains tout en ramassant les genoux sous son menton. Il savait que Keepiru allait faire demi-tour en plongeant et remonter de l’autre côté du traîneau. À la première pointe de gris qu’il vit réapparaître, ses jambes se détendirent et il bondit de son engin.
Dans un violent réflexe de panique, le corps fuselé du dauphin s’arqua pour tenter d’éviter la collision, et Toshio poussa un cri lorsque la queue du cétacé lui heurta la poitrine. Mais c’était plus un cri de joie que de souffrance. Il avait parfaitement bien calculé son coup !
Alors que le dauphin s’arquait en sens inverse, Toshio se rejeta en arrière afin de laisser le fin passer dans le cerceau que formaient la corde et ses bras, puis il noua ses jambes autour de la queue de Keepiru et tira sur la corde.
— Je t’ai eu ! s’écria-t-il.
Et, à cet instant, la vague frappa.
Postface
La société n’a pas pour but exprès de les opprimer, mais seulement de mettre un point final à la domination et à la violence qui vont toujours de pair avec le patriarcat.
— Docteur Kepler, il se pourrait que je trouve le temps de vous venir en aide… peut-être. (Jacob haussa les épaules.) Mais d’abord je serais content de savoir de quoi il retourne !
Le visage de Kepler s’illumina.
— Oh, se peut-il que je ne vous l’aie pas expliqué ? Je suppose que j’évite d’y penser ces jours-ci… Je ne fais que tourner autour du sujet, pour ainsi dire. (Il se redressa et prit une profonde inspiration.) Monsieur Demwa, déclara-t-il, il semble que le Soleil soit hanté.
Culla et Jeffrey apparurent sur le seuil, la face mi-simiesque, mi-humaine du chimpanzé contorsionnée par une grimace dédaigneuse.
Il tapota son clavier.
LR MALADE. A VOMI EN TRAVERSANT LA RAMPE. SALOPARD DE CHEMISE !
Culla parla au chimpanzé à voix basse. C’est à peine si Jacob put distinguer ses paroles.
— Ekchprimez-vous avec rechpect, ami Jeff. M. LaRoque est humain.
Indigné, Jeffrey lui fit savoir, avec force fautes d’orthographe, qu’il était aussi respectueux que n’importe quel chimpanzé, mais qu’il n’allait pas lécher les bottes des humains, et surtout pas d’un humain qui n’avait pas contribué à l’Élévation de sa race.
DOIS-TU VRAIMENT TE LAISSER EMMERDER PAR BUBBACUB SIMPLEMENT PARCE QUE SES ANSÊTRES ONT RANDU SERVISSE AUX TIENS IL Y A UN DEMI-MILLION D’ANNÉES ?
Les yeux du Pring s’enflammèrent. Un éclair blanc fulgura derrière ses lèvres épaisses.
— Je vouch en prie, ami Jeff, je chais que vous voulez mon bien, mais Bubbacub est mon patron. Les humains ont accordé la liberté à votre rache, La mienne doit chervir. Ain-chi va le monde.
Jeffrey renifla.
— Nous verrons, croassa-t-il.
Nos chers dieux n’ont jamais été très doués pour la réflexion à long terme.
Pendant ce qui avait paru durer une éternité , son cerveau écorché était resté ouvert sur l'espace E .C'était un terrain assez fertile pour que des mémétiques parasitaires y prolifèrent .