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Critiques de David Ebershoff (25)
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Danish girl

Einar Wegener est un peintre danois reconnu, marié à Gerda Wegener également peintre. En l’absence de ses sujets, Gerda demande à Einar de poser pour elle en vêtements féminins. De là, Einar commence à s’interroger sur son identité. Après plusieurs recherches, il trouve la personne qui libère Lili Elbe de Einar. Il subit alors une des premières chirurgie afin de devenir la femme nommée Lili Elbe. Pendant une période de plus ou moins deux ans, on croit qu’elle est opérée de quatre à cinq fois. La première opération a lieu à Berlin en 1930, par Dr. Magnus Hirschfeld. Les autres opérations ont lieu à Dresden sous la supervision du docteur Kurt Warnekros. En juin 1931, elle subit sa dernière opération, la transplantation d'un utérus et la construction d'un canal de naissance. Malheureusement, après la chirurgie, Lili développe une infection et décède d'un arrêt cardiaque le 13 septembre 1931. Sa femme Gerda est restée aux côté de Lili pendant presque toute sa transformation. Ce roman raconte cette histoire qui a bien eu lieu. Le film “The Danish Girl” sorti en 2015 s’inspire de cette histoire.

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Danish girl

J’ai refermé ce roman il y a seulement quelques minutes et j’ai vraiment eu envie de le partager avec vous, car il s’agit l’un d’une petite perle, un truc assez rare que pour qu’on ait envie de le montrer au monde entier, et comme je me vois mal porter le bouquin de 370 pages autour du cou, je préfère vous en parler ici.



Einar Wegener est un peintre danois qui a épousé une de ses étudiantes, Greta Wauld héritière californienne passionnée par la peinture. Ce couple atypique fait son petit bout de chemin, sans enfant, et sans encombre. Un jour alors qu’une de ses modèles lui pose un lapin, Greta demande à Einar d’enfiler des bas et des hauts talons afin que son épouse puisse terminer le portait en cours. Mal à l’aise dans les premières minutes, Einar fini par se prendre au jeu et ne s’offusque pas lorsque sa compagne l’appelle Lili. A partir de ce jour-là, tout bascule dans la vie du jeune peintre, et les questions sur son identité profonde voient le jour.



Lili et Einar partagent un seul corps, l’auteur présente cette relation intérieure très conflictuelle par le biais d’une schizophrénie mal assumée. On suit le parcours de ces deux moitiés d’identité perdues au milieu de ce corps parfois encombrant. Mais le lecteur, lui, ne s’y perd pas, on sait toujours très exactement à qui on a à faire, Einar ne s’exprime pas comme Lili, qui elle n’adopte pas le même comportement ni la même gestuelle que son pendant masculin. Je ne rentrerai pas dans les détails de l’histoire, je pense que chaque lecteur aura une lecture très particulière, très personnelle de « Danish Girl ».



Ce roman est très bien écrit (traduit ?) l’auteur trouve les bonne descriptions, les bons termes pour nous emmener à travers une histoire délicate, et un petit peu parfumée. Je me suis sentie comme dans un musée, à observer un tableau sur la complexité de l’être humain, ses relations, et les mœurs d’une époque que je n’ai pas connue. L’écriture m’a permis de visualiser les lieux, sentir l’étoffe des vêtements et l’ambiance des rues de villes que je n’ai jamais vues, et tout cela était sacrément joli.

J’ai refermé ce roman il y a quelques minutes et je l’ai tenu simplement dans mes mains parce que je savourais l’instant présent.
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Danish girl

« Danish girl » de David Ebershoff (544p)

Ed. Libretto



Bonjour les fous de lectures ....



Ce roman est inspiré de la vie d’Einar wegender, artiste peintre danois et devenu Lili Elbe



Copenhague, 1925, Einar et son épouse Greta, sont deux peintres différents autant que possible.

Lui, petit, réservé, délicat et montrant un talent certain.

Elle, grande américaine fortunée et sûre d’elle, à plus de mal à se faire reconnaître par ses paires et les amateurs d’art.

Ce couple étrange est cependant fusionnel.

Un jour Greta demande à son époux d’endosser ses vêtements féminins pour terminer une de ses toiles, dont modèle lui a fait faux bond.

Cette demande anodine va tout déclencher et révéler le double d’Einar

Lili est née.

Greta et Einar vont tout mettre en œuvre pour que celui-ci s’épanouisse et retrouve une certaine sérénité.

Nous suivons cet étrange couple à Copenhague, ensuite à Paris où le talent de Greta se révèle pendant qu’Einar, le peintre,s’endort et Lili se révèle de plus en plus.

Einar se rendra ensuite à Dresde pour y subir différentes opérations le transformant en femme

Après force leur sera de retrouver un semblant de vie «normale »



L’auteur non seulement retrace la vie du premier transgenre connu ayant subit une métamorphose physique:

Il évoque ses sentiments, ses espoirs, ses doutes, sa quête d’identité.

Considéré pas les uns comme homosexuel, par d’autres comme schizophrène,il n’est pas facile de s’imposer transgenre à une époque où ce terme n’est même pas connu,

Mais il nous parle également de Greta, cette épouse plus que présente, dotée d’une empathie sans borne et qui n’aura de cesse que d’aider son époux à trouver sa voie, son épanouissement mettant son bonheur entre parenthèses.



Récit passionnant à l’écriture fluide.

Belle découverte non seulement de la vie hors norme de ce couple mais de leurs toiles



Il a été adapté un film de la vie du couple wegender



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Danish girl

J'ai lu ce livre alors que j'avais la tête à autre chose, je pensais que le lire serait distrayant sans réelle prise de tête. Généralement, une biographie est sans prise de tête. Je devrais peut-être mettre ce mot entre guillemets car je veux juste dire que je n'étais pas d'humeur pour certains passages.



J'ai trouvé que ce roman avait une certaine longueur d'un côté, mais il était aussi très rapide d'un autre côté. On s'attarde énormément sur des détails qui, pour moi, n'aide pas à avancer. Le début du livre où l'on passe du "présent", puis le passé pour retourner au présent, ça me parait lourd, je ne suis pas une grande fan, je m'y perd facilement.



On a aussi l'impression que le monde extérieur n'existe pas, tout se passe dans une époque un peu trouble mais on n'en parle pas vraiment.



J'aurais aimé un approfondissement du personnage de Lili mais aussi de Greta, j'ai cette impression que les deux personnages principaux étaient plus effacés.



Lili devait être une personne remarquable et aussi très forte pour faire ce qu'elle a fait à une période où tout cela n'était qu'au tout début, le changement de sexe dans ces années-là, ne devait pas être la chose la plus aisée.
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Danish girl

Je viens de finir Danish Girl, je l'ai beaucoup aimé mais il y a quelques points qui m'ont dérangé.

Tout d'abord, le livre est basé sur des faits réels mais seulement en partie. Les dates, les lieux et l'histoire générale sont plutôt fidèles à ce qui s'est réellement passé. Mais certaines choses, que je trouve personnellement cruciales, ont été changé comme notamment le nom et la nationalité de Gerda Wegener (né Gottlieb), danoise qui est devenue Greta Wegener (né Waud), américaine. Surtout que les chapitres du point de vue de Greta quand elle se souvient de sa vie en Californie sont ceux qui m'ont le plus ennuyé surtout les descriptions de Pasadena, de sa vie de fille de bonne famille qui n'ont pas grand intérêt.

En revanche, j'ai aimé découvrir et apprendre à connaître Einar, le timide peintre, qui deviendra Lili après avoir posé habillé d'une robe pour Greta, peintre elle aussi, pour remplacer son modèle absente. Lili s'épanouie dans l'esprit d'Einar, faisant des apparitions dans l'appartement du couple à Copenhague, puis dans les jardins de la ville avant de définitivement s'installer. S'en suit alors des doutes et des épreuves pour Einar plus que pour Lili mais épaulé par Greta et transporté par sa volonté de nouvelle vie, il va enfin devenir celle qu'il a toujours été et participer à la première opération de réattribution sexuelle.

Un très bon roman, élégant et délicat sur l'amour et l'acceptation de soi.
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Danish girl

J'avais l'impression de regarder une oeuvre impressionniste d'un artiste qui a voulu traiter le sujet du transgenre, c'est sublime.



J'étais très curieuse de découvrir une partie de la vie de Lili Elbe, étant la première personne transsexuelle a s'être faite opérer, je suis demander comment elle avait vécue ces changements et comment cette amour qui l'unissait à sa femme avait tenu malgré les épreuves.



C'est sûrement l'aspect romanesque qui m'a le plus bouleversée dans ce roman. Ce lien unique et tellement beau qui unit Greta à son mari, et le "comment" elle l'a laissée s'en aller, sont très dur à lire. C'est une perte finalement pour Greta parce qu'elle doit dire adieu à l'homme qu'elle aime pour lui permettre d'éclore.



J'étais admirative devant la force de caractère de cette femme, qui chamboule les conventions de l'époque et qui choisit d'aimer sans limite et sans préjugés. C'était très difficile comme lecture car j'étais attrister pour Greta mais en même temps j'avais envie de voir Einar s'accomplir et devenir la femme qu'il a toujours été.



Beaucoup de description des matières, des odeurs et des couleurs qui provoque les même sensations chez le lecteur que chez Einar, qui apprend à côtoyer ce corps et cet esprit qui ne corresponde pas mais qui vont finir par se rejoindre pour que l'un devienne à l'image de l'autre.



Un amour doux, profond et au-delà des mots, un récit tout en poésie et en subtilité qui dévoile chaque nuance de la connexion entre Greta et Einar. Le fait que sa femme l'épaule à chaque étape de sa transformation physique m'a beaucoup émue même si cette émotion a était perturbée par un choix d'écriture.



En effet l'auteur a pris le partie de traiter de cette transformation comme une schizophrénie, ce qui m'a mise très mal à l'aise tout du long. Cet décision de l'auteur peut-être intéressante mais cela a seulement créé un décalage, et donner un aspect un peu malsain à l'histoire qui n'aide pas vraiment comprendre ce personnage.



Et même si je connaissait l'issu finale du roman (puisque j'avais lu une brève biographie de Lili Elbe) j'ai eu le coeur brisée pour ces deux femmes qui se cherchent dans leur corps mais aussi dans leur coeur.



Enfin bref... Une lecture très intense et difficile, qui ébranlera certainement votre regard sur le genre mais qui apportera la preuve (s'il en fallait une) que l'amour s'affranchit de tout même de ce que la raison ignore.
Lien : http://bookymary.blogspot.fr..
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Danish girl

Danish Girl est un titre de film murmurant un passé lointain où l’acteur Eddie Redmayne, éclabousse par son talent le rôle de Lili Elbe, cette artiste danoise du siècle dernier, avec beaucoup de pudeur et de tendresse, nous sommes bercés par la vie romanesque et tragique de ce couple oxymoron, j’en garde un doux souvenir, j’aimerais pouvoir retrouver cette émotion avec le roman dont le film est inspiré, lui l’est d’une autobiographie pas encore traduite en France, Man Into Woman : The First Sex Change, publié en janvier 1931, à titre posthume, de Lili Elbe et de Niels Hoyer.



David Ebershoff tente avec ce roman d’aciduler, dans une romance personnelle, la vie de Lili Elbe, la première femme à devenir femme par une opération chirurgicale, étant né dans corps d’homme, un peintre danois apprécié sous le patronyme Einar Magnus Andreas, par le professeur Magnus Hirschfeld, fondateur des mouvements de libération homosexuelle en Allemagne. Au-delà de la réalité historique de cette histoire, l’auteur a décidé de s’autoriser quelques retouches personnelles et inventer certains personnages pour un intérêt purement romanesque, délaissant la réalité pour une fiction en créant deux personnages comme Hans et Henrik.



Pour être franc, le roman fût un chemin de croix interminable, sans fin, une écriture laborieuse, des comparaisons usantes et excessives, des retours en arrière comme les roulis d’une mer agitée, essorant la substance des émotions.



Ce roman commence par l’événement déclencheur qui va bouleverser ce couple, Einar et Greta vivent à Copenhague dans l’appartement de la maison des Veuves, lui discret, assez distant, une forme de timidité maladive, elle plus entreprenante, d’origine américaine, assez grande, tous deux artistes peintres, Einar peint des reproductions de paysages pittoresques, celle de son enfance, des teintes sombres, au contraire de sa femme, aimant faire des portraits de taille assez grande, lui expose et a une certaine notoriété, elle n’a pas encore cette reconnaissance de ces pères, lors d’une séance Greta demande à son mari de remplacer son modèle et d’enfiler des bas, de cette demande, Lili va naitre du contact à fleur de peau de ce collant sur la peau sensible Einar, cet instant précis sera la chute d’Einar en tant qu’homme, Lili lui prendra sa place et au fil du livre David Ebershoff créera un monde chloroformé autour l’enfantement de Lili et se permettra d’inventer une histoire édulcorée en inventant certains personnages et évitant l’approche sexuelle et le parcours chirurgical que subira Einar pour devenir physiquement Lili et devenir une future mère, une femme pouvant enfanter, le Graal ultime de Lili.



Le roman est fade, laissant le lecteur prisonnier d’un romanesque voulu par l’auteur, Greta va flirter entre son mari et la vie que va lui inventer David Ebershoff, délaissant Einar et Lili dans ce jeu de miroir où la réalité s’évapore dans un prisme où la lumière ne se diffracte pas tel un trou noir.



Laissez-vous tenter par les tableaux de Greta, pour découvrir Lili sous le regard de sa femme, et chercher ces peintures comme un baume apaisant et fidèle à la réalité.

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Danish girl

"Danish girl" est un roman inspiré (assez vaguement) de la vie de Lili Elbe, une des premières femmes trans à subir des opérations de réassignement sexuel dans les années 1930.

C'est une belle histoire d'amour entre Einar et son épouse Greta, deux peintres de pays différents qui se soutiennent dans la pratique artistique. Le rôle de Greta est important dans la transition vécue par son mari, jusqu'à la réalisation finale que leur mariage est terminé quand l'identité féminine de Lili devient officielle après les premières opérations.

L'expérience de Lili est particulière, l'auteur s'est inspiré des entretiens qu'elle a donnés après la médiatisation de ses opérations pour décrire sa perception d'Einar comme un membre de sa famille distinct d'elle-même. Elle n'est pas forcément représentative des trans d'aujourd'hui, mais les barrières sociales à franchir restent aussi fortes qu'à l'époque... Je souhaite à tous ceux qui se lancent dans cette aventure d'avoir le soutien d'amis aussi fidèles que ceux de Lili.
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Danish girl

Ce qu’il faut savoir avant tout c’est que David Ebershoff, qui s’est imprégné de l’histoire d’Einar Wegener/Lili Elbe entre autres grâce au livre « Man into woman » ( regroupant les écrits personnels du peintre – malheureusement non traduit en français ), nous livre avec « Danish Girl » une vision romancée des faits. Il n’a à aucun moment la prétention de se poser en biographe. En note de fin de livre il précise d’ailleurs qu’il n’a fait qu’imaginer ce qui avait pu se passer en arrière-plan de l’aspect médiatique des choses; il s’est intéressé à la psychologie des personnes impliquées, Greta et Einar en tête bien sûr, et à la perception très personnelle qu’elles ont pu avoir de tout ces évènements.

Il pénètre au cœur de l’histoire du couple par le biais d’une plume précise et subtile à la fois, livrant à son lecteur les pensées les plus intimes de ses personnages sans pour autant se montrer intrusif, avec beaucoup de douceur et de pudeur, beaucoup de tact aussi.

Le livre se divise en 4 parties, chacune étant consacrée à une période chronologique marquant une étape importante dans le cheminement d’Einar vers la liberté: on le découvre d’abord à Copenhague dans les années 20, peintre reconnu et époux à la fois présent et distant qui prend conscience par accident de sa vraie nature, puis à Paris à la toute fin de la décennie, ayant fui le Danemark sur les conseils de sa femme pour donner à Lili la possibilité d’être elle-même, en Allemagne ensuite, en 1930, après avoir pris la décision de donner corps à son intime conviction et, pour finir, de retour à Copenhague, en 1931, pour débuter une nouvelle vie faite de promesses et d’espoirs.



Einar et Greta, tous deux peintres, forment un couple à la fois fusionnel et improbable. Elle est issue d’une famille riche, expatriée aux Etats-Unis, lui a grandi dans un marais danois inhospitalier et, quand ils se rencontrent à l’école d’Art de Copenhague, c’est elle qui prend les devants pour que leur histoire voit le jour. Elle est aussi grande et solide qu’il est mince, petit et d’une constitution fragile, mais c’est lui qu’elle veut pour mari.

En 1925, ils sont mariés depuis plusieurs années déjà et leur couple fonctionne bien malgré l’absence d’enfant et le désintérêt grandissant d’Einar pour les choses de l’amour. Ils peignent ensemble dans leur appartement baigné de lumière, chacun dans son atelier, lui des paysages mornes, elle des portraits, et coulent des jours heureux.

Un jour où son amie et modèle lui fait faux bond, Greta demande à son mari d’enfiler une paire de bas et des chaussures de femme pour qu’elle puisse finir son tableau. Bien que frileux au départ, il finit par accepter devant l’insistance de sa moitié. Cet acte, anodin en apparence, marque le début d’une nouvelle vie qu’aucun d’eux n’aurait pu imaginer.

Bien que des indices aient été disséminés de-ci de-là sur leur chemin, ni l’un ni l’autre n’avait envisager qu’un tel raz-de-marée puisse s’abattre sur leur couple. Cette séance de pose réveille en effet en Einar des sensations enfouies au plus profond de lui, étouffées depuis longtemps, depuis toujours, et amorce en lui un changement contre lequel il ne peut pas lutter. Saisi par le contact des vêtements féminins contre sa peau, il lui semble retrouver enfin ce qu’il n’avait pas vraiment conscience d’avoir perdu. Ses jours se partagent désormais entre les moments où, habillé en homme, il est Einar et passe le plus clair de son temps à peindre et où, habillée en femme, il est Lili et flâne dans l’appartement .

Et là où n’importe quelle femme aurait pris peur, Greta, qui a indirectement et involontairement participé à l’émergence de cette nouvelle facette de son mari, entre de plein pied dans le « jeu » et l’alimente. Fascinée par la femme qu’elle découvre dans l’homme avec lequel elle vit depuis presque 10 ans déjà, elle trouve en elle, désormais troisième composante de leur couple, la muse parfaite. Sa peinture évolue et elle devient enfin l’artiste qu’elle a toujours rêvé d’être. Prise dans un piège qu’elle a contribué malgré elle à construire, elle se retrouve l’otage consentante d’une relation à trois qui la rend tout à la fois heureuse et inquiète. Ne sachant comment réagit à la présence de plus en plus pressante de Lili au sein de son foyer, ne voulant pas non plus brusquer Einar et le blesser ( souhaitant plus que tout au monde son bonheur), elle cache ses angoisses et devient pleinement actrice de l’épanouissement de la nouvelle venue. C’est notamment elle qui lui offre son entrée dans le monde, sans s’imaginer un seul instant qu’en gagnant une amie elle perd peu à peu son mari.

Greta accompagne donc Einar à chaque étape de sa transformation, des premières sorties en ville aux opérations décisives, c’est elle qui présente Lili à la société danoise puis parisienne, elle encore qui la conseille dans ses tenues et lui offre des bijoux… elle est sa meilleure alliée.

A partir du moment où Einar prend conscience de sa différence, les changements s’opèrent finalement assez vite. De quelques heures passées en femme au tout début il en vient rapidement à passer l’essentiel de sa journée, de ses nuits même, en Lili. Elle prend de plus en plus de place dans sa vie et passer d’une identité à l’autre devient rapidement épuisant moralement pour lui. Bientôt, en quelques années, il n’a plus d’autre choix que de tirer définitivement un trait sur celui qu’il a été pour être enfin celle qui a finalement toujours voulu être.



On se fait donc le témoin de ce cheminement semé d’embûches et on comprend assez vite que Lili apporte autant à Einar qu’à Greta. Bien loin de ne traiter que de la métamorphose d’une seule personne, « Danish Girl » est le récit de la transformation d’un couple.

On est évidemment curieux de savoir comment les choses s’enchaînent et comment un homme, peintre respecté et mari aimant et aimé, en vient à s’appeler Lili et à adopter officiellement son identité, mais le plus intéressant ne sont pas les détails techniques de l’histoire mais bien le cheminement psychologique de chacun des personnages.

Il est touchant de voir qu’Einar, qui en fait savait depuis toujours, a posé un voile épais sur tout ce qui lui disait, qui lui hurlait même, qu’il était une femme. Il a refoulé ses souvenirs d’enfance, ses premières impressions et sensations féminines, au point que ceux-ci sont absents de la mémoire de Lili. Lui et elle ne sont qu’une seule et même personne mais c’est tellement violent à admettre, même et surtout pour lui, que son esprit les dissocie.

Il est également émouvant de constater que, malgré ses peurs, ses tâtonnements et son envie de rester la femme d’Einar, Greta plonge tête la première dans la transformation de son mari. Elle n’essaie à aucun moment de le stopper dans sa course vers la liberté et le bonheur et devient au contraire son aide la plus précieuse. Elle l’accompagne dans ses premiers pas en ville, prend pour lui la décision d’aller vivre à Paris, où Lili peut vivre sans le poids du regard des gens, l’écoute, le soutient, s’inquiète de sa santé ( de ses mystérieux saignements notamment ) et l’emmène voir des médecins dans le seul but de trouver une solution à son mal-être – et le rassure quand certains mettent en doute sa santé mentale, mettant son propre intérêt au second plan. C’est elle encore qui le convainc de rencontrer le chirurgien capable de faire de lui une « vraie » femme ( je mets des guillemets parce qu’être une femme ne tient évidemment pas qu’à l’apparence ) et qui reste à ses côté lors de ses premières opérations. Et c’est elle enfin qui coupe le lien qui les unissait pour donner à Lili sa liberté et reprendre la sienne.



C’est donc bien sûr un roman sur l’identité, mais c’est surtout un roman sur l’amour et l’acceptation de l’autre.

C’est un livre riche et qui, même s’il est en très grande partie une fiction, nous permet d’avoir un petit aperçu de ce qu’à peu être le destin de celui qui a subi la toute première opération de réattribution sexuelle. Décédée des suites d’une tentative de greffe d’utérus, Lili, qui voulait plus que tout être mère pour se sentir enfin et définitivement femme, n’a malheureusement pas pu vivre la vie à laquelle elle aspirait et pour laquelle elle s’est battue.

« Danish Girl » est, pour finir, un roman qui marque par son humanité. Le point de vue de l’auteur n’est à aucun moment voyeuriste ou sensationnel mais pétri de respect et d’humilité. Je n’ai aucun mal à comprendre qu’on ai voulu en faire un film, et je ne peux que m’en réjouir dans le sens où il y a des chances qu’il soit vu par le plus grand nombre et qu’il concourt à faire avancer les mentalités.
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Danish girl

J’ai découvert l’histoire d’Einar Wegener et de Greta Wauld à travers l’adaptation cinématographique de ce roman.

C’est l’un de mes films préférés❤️ Il peux être déconcertant pour certaines personnes donc je pense qu’il faut être assez 𝑜𝑝𝑒𝑛 𝑚𝑖𝑛𝑑𝑒𝑑 pour l’apprécier à sa juste valeur.



Revenons à nos moutons ! 🐑

L’auteur peint ici un sujet tout aussi délicat que complexe dans un décor Danois des années 20 🎨.

En effet, cette œuvre fiction raconte le bouleversement du mariage des peintres Einar/Greta par la métamorphose progressive d’Einar en Lili Elbe. Celle-ci étant connue comme la première personne à avoir subi une chirurgie de réattribution sexuelle 🩺.



C’est par un concours de circonstances, qu’Einar reconnait malaisément une dualité qui a toujours été présente en lui.

S’ensuit une improbable relation à 3 dans laquelle Greta fera preuve d’une grande tolérance et d’acceptation pour le bonheur de son mari✊🏼.



Je suis admirative du courage d’Einar mais surtout de la force dont fait preuve Greta qui ira jusqu’à perdre celui qu’elle aime pour laisser la place à Lili.


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Danish girl

L'auteur s'attaque ici à un sujet délicat: la transsexualité. Inspiré de l'histoire vraie d'Einar Wegener/Lili Elbe, David Ebershoff a imaginé le ressenti d'Einar quand il a découvert qu'au fond de lui, il sentait qu'il était "une fille née dans un corps de garçon". Et ce roman est un bijou de tendresse, de pudeur, de compréhension, d'humanité... L'auteur parvient à nous faire ressentir la souffrance d'Einar, sa lutte perpétuelle, sa dualité, mais aussi ses espoirs, ses sentiments... Véritable hymne à la tolérance, le roman nous emmène au cœur de ce couple improbable où l'amour est plus fort que toutes les barrières, passe au-delà des préjugés (n'oublions pas que nous sommes en 1925 et qu'à l'époque, on "soigne" ce genre de "maladie" par des électrochocs).

Et s'il y a bien un personnage phare dans ce roman, c'est celui de Greta! Cette femme qui, par amour, soutiendra son mari contre vents et marées, lui permettra de devenir la femme qu'il rêve d'être, le comprendra au-delà de toute attente... cette femme-là m'a vraiment touchée!

Si les 382 pages du roman vous font peur, il reste le film de Tom Hooper où Eddie Redmayne interprète avec une infinie délicatesse le personnage d'Einar/Lili.
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Danish girl

Hello !

Vous avez tous certainement déjà entendu parler du film The Danish Girl, sorti en janvier 2016 : je suis allée voir ce film au cinéma à sa sortie et, comment dire… J’ai été totalement bouleversée, j’étais en larmes quand les lumières se sont rallumées dans la salle, ce film a été une véritable claque ! Je l’ai d’ailleurs revu au moins 3 fois depuis, et je pense pouvoir dire qu’il s’agit de mon film préféré !

J’ai donc été très contente quand Priscila m’a offert le livre en VO dans notre swap « D’art D’art » à Noël dernier, et comme elle ne l’avait pas encore lu non plus, nous avions convenu d’une lecture commune, qui s’insérait très bien dans la catégorie « Fall in love » du « Pumpkin Autumn Challenge ».

Cependant avant toutes choses, j’aimerais revenir sur le résumé de ce livre : personnellement je trouve qu’il ne convient pas du tout au livre (tant la version VO que la version VF) ! Les deux versions présentent le moment où Greta demande à Einar de poser pour elle avec une robe de danseuse, comme le « déclencheur » de la transformation de ce dernier… Comme s’il s’était toujours senti homme, et que le fait de porter des vêtements de femme l’aurait changé… Je ne suis pas d’accord ! Cela peut être une ambiguïté dans le film, j’en conviens, mais dans le livre il est dit clairement à plusieurs reprises qu’Einar avait toujours senti Lili en lui, qu’il portait cela comme un secret. Et l’épisode de la robe de danseuse constitue plutôt le moment où Greta voit son mari sous une allure plus féminine, ce qui va la conduire à l’encourager à recommencer, et ce sont ces encouragements qui vont « réveiller/révéler » Lili ! Voilà, j’avais juste envie de faire le point là-dessus xD



Concernant le livre donc : j’avais peur que passer du film au livre me fasse perdre les émotions ressenties (le pouvoir des images et de la musique, etc)… Mais pas du tout ! Sans pour autant m’émouvoir aux larmes, ce livre m’a beaucoup émue, j’ai trouvé la façon d’écrire de David Ebershoff très poétique et douce, ce qui convient très bien à l’histoire ! La focalisation interne nous permet d’ailleurs d’avoir complètement accès aux pensées, doutes, peurs d’Einar/Lili, ce qui est très touchant.

Concernant d’ailleurs les pensées des personnages : la psychologie des personnages est vraiment très travaillée ! Il s’agit moins de raconter l’histoire de la première opération transgenre de l’histoire, que de donner à voir le vécu de ces personnages : comme je l’ai dit la transition d’Einar, mais aussi – et surtout – la manière dont Greta vit ce changement ! Dans le film, Greta reste un personnage secondaire, on voit qu’elle souffre de la situation tout en encourageant Lili, mais l’accent n’est pas mis sur son vécu de la situation ; alors qu’ici un grand travail est effectué sur son personnage et sa manière de se reconstruire également. On s’attache beaucoup plus à elle, on comprend mieux ce qu’elle vit et tout le chemin qu’elle a dû parcourir !

J’ai également apprécié le fait qu’on en apprenne plus sur le passé des personnages que dans le film : pareil, surtout pour Greta dont on ne sait finalement rien de la vie passée dans le film !



Pour le style, comme je vous l’ai dit, je l’ai trouvée très doux et poétique ! Mais je l’ai lu en VO, et donc ça a été moins facile pour moi de faire attention au style d’écriture. Toutefois, j’ai trouvé très pertinent de la part de l’auteur de jouer avec les noms Einar/Lili (quand le personnage se sent Einar, ses actions sont décrites avec « Einar » comme sujet de la phrase ; et quand il se sent Lili, ses actions sont décrites avec « Lili » comme sujet de la phrase) : on sent alors bien la personnalité trouble du personnage, la manière dont il lutte avec ses deux identités, mais aussi comment peu à peu Lili prend le pas sur Einar, au fil du livre…



Juste petit point négatif pour terminer : comme je connaissais déjà très bien l’histoire, il faut dire que je me suis parfois un peu ennuyée dans ma lecture… Mais ce n’est pas un problème interne au livre : il ne se serait pas posé si je n’avais pas vu le film !

Bref, une excellente lecture, douce et émouvante, que je conseille à tous !


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« Mais à l’intérieur du crâne, c’était comme s’il y avait deux cerveaux, deux moitié de noix : elle et lui. »

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« À Copenhague en 1925 Einar Wegener et Greta Wauld, son épouse, forment un couple original. Lui est petit, discret, peintre délicat et reconnu. Elle, peintre également mais de moindre talent, est une grande Américaine, blonde fortunée que l'on remarque. Tous deux mènent une vie confortable jusqu'au jour où Greta, en manque de son modèle féminin, demande à Einar de bien vouloir enfiler une paire de bas et d'escarpins pour qu'elle finisse son tableau. »

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Je ne saurais par où commencer pour ce livre à part peut être par un waouh. Il fait partie de ces livres qu’on ne peut pas fermer, j’ai à nouveau lu en marchant, dans les transports, en remarchant, en mangeant, en me brossant les dents... Cette lecture m’a chamboulée. C’est une histoire vraie, bien plus détaillée que le film qui est tout de même excellent et proche du livre. Je ne peux que vous recommander l’histoire de cet homme qui se sent et se sait femme, au début du 20è siècle à Copenhague. C’est l’histoire de ses découvertes sur son corps, son âme, la quête de qui i.e.l est vraiment. C’est aussi son parcours pour se faire accepter et reconnaitre en tant que femme dans une société ou la transidentié n’est pas encore reconnue comparée à aujourd’hui (je ne dis pas qu’elle l’est assez aujourd'hui pour autant...). Je ne peux que vous recommander la lecture ce livre qui reste et je pense restera un de mes plus gros et grand coup de coeur littéraire. ❤️
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Danish girl

Il y a bientôt 20 ans déjà, David Ebershoff racontait pour la première fois la vie de Einar Wegener, artiste reconnu à Copenhague et un des premiers hommes à subir un changement total de sexe. Epaulé par sa femme, il va se transformer en Lili et peu à peu s'épanouir. L'action se déroule lentement mais permet au lecteur de vraiment se plonger dans cette histoire bouleversante et tragiquement vraie.
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Danish girl

Entre Copenhague, Paris et Dresde, David Ebershoff nous raconte une histoire inspirée de la vie de Lili Elbe, première femme transsexuelle connue qui eut accès aux opérations chirurgicales de réattribution sexuelle. Je dis inspirée parce qu’il ne faut surtout pas y voir une biographie même si certains éléments sont historiques. Toute l’essence du roman tient dans les sensations et les pensées de deux femmes, Lili et Greta, et d’un homme, Einar, que l’auteur a imaginées et réinventées avec une vraie délicatesse qui m’a touchée dès les premiers mots.



L’auteur s’attache à l’intimité de ce couple atypique bientôt rejoint par une troisième personne qui se faisait attendre depuis toujours. Lorsque la discrète Lili apparait, c’est Einar qui s’évapore peu à peu. J’ai beaucoup aimé la façon dont l’auteur nous raconte ses personnages. Le soulagement de Lili qui peut enfin apparaitre et qui a soif de vivre, chaque jour un peu plus, comme la femme qu’elle est. La force de caractère de Greta, sa fameuse « échine de pionnier », sa prévenance, sa douceur et en même temps la douleur de voir son mariage disparaitre en même temps qu’Einar. La sensibilité rare des hommes qui gravitent autour de ce foyer… C’est un livre qui se lit comme on reçoit une caresse, même dans les passages les plus difficiles, dans ces villes qui sont de véritables écrins mais aussi des personnages du roman (et ça, c’est ma passion). J’ai adoré suivre Lili dans ses déambulations dans les boutiques parisiennes ou dans les grandes avenues de Copenhague, la nuit… de petites échappées qui la conduisent inexorablement vers son indépendance.



Difficile d’imaginer la souffrance liée à la dysphorie ou le soulagement de pouvoir vivre enfin tel.le qu’on a toujours été, mais David Ebershoff nous offre un récit tout en justesse et sans aucun sensationnalisme, comme s’il s’était contenté de donner enfin une voix à des personnages qui ne demandaient qu’à se faire entendre.
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Danish girl

Comme prévu, je me suis offert le roman Danish Girl et je ne regrette pas du tout mon achat ! Ceci est l’histoire librement inspirée de Lili Elbe, artiste danoise et l’une des premières transgenres dans une époque d’entre-deux guerres où les différences étaient encore moins acceptées que maintenant. Le roman nous présente donc Einar et Greta Wegener, couple de peintres mariés et complices malgré la timidité et la pudeur d’Einar ; un jour, Greta est en retard pour une commande et, son modèle féminin étant absent, elle demande à son mari gracile de porter ses bas, ses chaussures et sa robe pour terminer le tableau dans les temps. Cette séance de pose anodine provoque un déclic chez Einar et éveille Lili, la femme qu’il a toujours voulu être. Nous suivons donc cette éclosion et ce que cela provoque dans son entourage. Ce que j’ai aimé dans ce roman, en plus du thème sensible qu’est la transsexualité, ce sont les descriptions : on est vite immergé dans les lieux que traversent les personnages, on visualise les décors, l’ambiance et même les senteurs. C’était beau et poétique à lire. Par contre, j’ai eu un peu de mal avec Einar/Lili : je ne m’y connais pas beaucoup dans le sujet mais, par moments, j’ai eu la sensation que le personnage avait un dédoublement de la personnalité avant de comprendre qu’il était en pleine crise d’identité et avait besoin de comprendre qui il était. Cependant, c’est l’un des rares cas où j’ai préféré le film au livre : la musique est sublime, les décors aussi, et l’essence du roman, les meilleures parties même, a été gardée malgré les différences. Mais c’est peut-être la présence d’Eddie Redmayne dans le rôle d’Einar/Lili qui me fait perdre toute objectivité : j’aime tellement cet acteur ! 💙
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Danish girl

Dans ce livre nous allons suivre Einar et Greta, deux peintres mariés depuis 10 ans. Un jour le modèle de Greta ne peut pas venir et elle demande à son mari de poser pour elle avec des bas et des chaussures féminines. Einar va se prêter à l'exercice et ainsi naîtra Lili. Après avoir posé pour Greta, Einar et elle n'en parle plus. Jusqu'au jour où Lili va venir de plus en plus souvent visiter le couple.



J'ai lu ce livre dans le cadre du Club de lecture organisée par Moody pour le mois de Février. Je pensais lire une biographie d'Einar Wegener, et après l'avoir lu j'ai apprécié mais sans plus. C'est une belle histoire mais je suis un peu déçue que ce soit beaucoup romancé.



Le style est assez fluide et nous voyons les transformations de Einar par les yeux de Greta qui par amour pour lui va le laisser vivre et comprendre cette transformation.



La transformation d'Einar se passe début 1930, il se fait opérer en Allemagne. C'est une époque trouble, avec la montée du nazisme et dans l'histoire ça ne se ressent pas. de plus qu'Einar veuille devenir une fille ne choque et n'embête personne. Je pense qu'en 1930, la transformation du sexe devait être mal vu comme le fait d'être homosexuel.



De plus, l'histoire se termine et j'ai à mon avis il manque un chapitre, une explication, une vrai fin.



J'ai lu des avis comme quoi beaucoup de personne avait préféré le film au livre donc je n'ai plus qu'à regarder le film.
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Danish girl

Dans ce roman, David Ebershoff a réussi à parler d’un sujet délicat et complexe avec justesse et pudeur. Sans voyeurisme aucun, sans sensationnalisme, il nous présente le parcours d’un homme qui réalise sa dualité. C’est son épouse, lors d’une séance de pose innocente (elle a besoin d’un modèle pour terminer son tableau et demande à son mari de mettre des bas) qui va lui permettre de faire naître Lili, cette femme qui sommeille en lui et qui remontera de plus en plus souvent à la surface jusqu’à occuper complètement le devant de la scène.



D’emblée, je peux vous dire que ce roman est vraiment bien écrit, avec beaucoup de descriptions qui permettent d’imaginer chaque scène, chaque lieu, chaque robe de Lili. C’est parfois très lent. Danish Girl est un roman d’ambiance, un roman coupé en quatre parties qui nous permet de passer du Danemark à la France puis à l’Allemagne dans des milieux et des contextes très différents les uns des autres.



Greta est certainement le personnage qui m’a le plus touchée (et d’ailleurs, c’est aussi elle qui m’avait le plus interpelée dans le film). Pourquoi ? Et bien tout simplement pour sa gentillesse, pour sa tolérance et aussi pour l’amour profond qu’elle éprouve pour Einar, un amour qui lui permet de passer au-delà de tout le reste. Ce qu’elle fait pour lui… C’est quand même fort. Et en retour j’ai souvent trouvé Einar/Lili égoïste et injuste. Comme s’il/si elle ne prenait pas la juste mesure du dévouement dont fait preuve Greta.



Dans le film, j’avais été frustrée d’en savoir peu sur elle et l’auteur a réussi à combler mes frustrations (même s’il a fait de Greta, un personnage un peu différent de la vraie Gerda Wegener (oui parce qu’il a aussi légèrement modifié son prénom). Il en a fait une femme pleine de caractère et surtout, terriblement en avance sur son temps. Une vraie pionnière, un vrai esprit libre qui entend bien se libérer de tous les carcans imposés par la société, par sa famille… Une femme moderne dans les années 30 qui accepte de perdre celui qu’elle aime pour qu’il puisse enfin accéder au bonheur. Autant d’informations sur un personnage qui nous permettent de mieux comprendre ses démarches et la liberté et l’abnégation dont elle fait preuve en toutes circonstances.



J’ai bien aimé ma lecture, vraiment et j’en garderai un bon souvenir mais j’ai fermé le livre avec beaucoup de tristesse et surtout, en étant terriblement mal à l’aise. Non pas à cause du sujet (bien que cela soit forcément lié) mais surtout à cause du personnage d’Einar/Lili.



La question de la transsexualité m’a toujours beaucoup intéressée. Non pas que je considère ces hommes et ces femmes comme des phénomènes de foire à étudier comme des cobayes, loin de là, mais j’ai toujours été fascinée par ces parcours chaotiques et si compliqués tout en me disant que ce devait sans doute être l’une des choses les plus traumatisantes par lesquelles on puisse passer. Se sentir homme dans le corps d’une femme ou inversement est quelque chose que je ne peux évidemment pas comprendre, j’en suis parfaitement consciente, mais je me suis toujours dit que je pouvais l’imaginer. Oui, j’ai cette prétention. Je conçois qu’on puisse se sentir en décalage avec le sexe que la nature nous a attribué. Mais il faut croire qu’en réalité, je ne suis pas aussi compréhensive que je le pensais…

Car le personnage d’Einar a fini par me perdre.



Tout au long du roman, j’ai essayé de le comprendre. J’ai compris son besoin de s’habiller en femme, j’ai compris son besoin de s’affirmer en tant que telle. J’ai même compris sa première opération, mais moins son acharnement à multiplier les interventions pour obtenir tout l’attirail de l’appareil reproducteur féminin. A bien des reprises, j’avais juste envie de lui dire « Ma petite Lili, tout se passe bien pour toi, ta femme t’as soutenue dans ta volonté de changer de sexe (ce qui n’aurait pas été donné à tout le monde, crois moi), tu bénéficies d’un cercle d’amis qui te soutient sans te juger, tu as changé tes papiers, tu es reconnue comme femme à part entière alors pourquoi vouloir faire une greffe d’utérus ? On est en 1931 bordel ! Tu vas te faire charcuter ! ». L’opération m’a semblé d’autant plus folle qu’au moment de sa greffe d’utérus, la vraie Lili (qui, comme le personnage d’Ebershoff, voulait apparemment avoir des enfants), avait déjà… 49 ans ! C’était pas un peu tard pour ça, sérieux ?



Il n’y a rien de plus beau que de voir des personnages en souffrance atteindre enfin le bonheur et obtenir ce qu’il leur manque. Malheureusement, je n’ai pas été heureuse pour Lili car j’ai trouvé que sa quête la poussait toujours plus loin en avant alors qu’elle aurait dû se contenter de ce qu’elle avait et savourer ses premières victoires que je trouve déjà stupéfiantes, surtout pour l’époque. Et c’est là où je me rends compte que mon empathie et ma compréhension du sujet a ses limites. J’imagine que Lili, malgré ses premiers changements, considérait qu’elle était encore incomplète. Et que ce qui prend des airs d’acharnement à mes yeux (repartir pour une opération alors qu’elle souffre tellement des séquelles des précédentes, c’est de la folie), n’était en réalité qu’une suite logique pour elle. N’empêche qu’à cause de la distance qui s’est peu à peu établie entre Lili et moi, je n’ai pas pu voir son parcours comme une quête de liberté mais comme une course vers la mort. Mais évidemment, ce sentiment étrange tient certainement au fait que je savais que Lili Elbe était morte d’une infection suite à sa dernière opération. Dans les derniers chapitres, je la voyais donc partir pour la mort quand elle partait juste pour clore le chapitre de son ancienne vie… et commencer une nouvelle.



Je ne sais pas si je me fais bien comprendre mais la dernière partie, pour moi, est ceinte d’une auréole morbide et triste, avec les scènes à l’hôpital, ce qui m’a plongée dans un état désagréable.
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Danish girl

Mon histoire avec ce livre date de la sortie du film, je suis allée le voir au cinéma parce que l'histoire était vraiment intéressante et tentante, et après l'avoir vu, avoir été charmée, m'être émue bien plus que je ne le pensais (j'ai jamais autant pleuré au cinéma je crois), j'ai voulu acheter et lire le livre.

Je l'ai donc acheté moins d'un mois après la sortie du film mais l'histoire était encore trop fraîche dans mon esprit et j'avais un peu de mal à me faire au style pour le lire à ce moment là. Ma PAL grandissant, l'envie et l'humeur pour le lire n'étant pas présente, il est resté dans ma bibliothèque un long moment.



Encore une fois, j'ai eu un peu de mal à me lancer dans cette lecture, un je ne sais quoi qui me freinait et ce n'était plus le style qui au final n'a rien d'extravagant ou de difficile, il est même très bon au contraire ! Je pense que c'est parce que j'avais du mal à m'attacher à Einar, son personnage est fort, très fort, c'est un homme qui n'a jamais vraiment réussi à "exister" en tant quel tel, à s'accepter, il a refoulé au plus profond de lui la personne qu'il pensait, voulait être: une femme. Ne vous méprenez pas, je n'ai aucun préjugé bien au contraire, je trouve ça génial (dans le sens où on aborde afin le transgenre sans tabou, je suis une fervente partisane de la communauté LGBT) et j'ai trouvé qu'on avait enfin une représentation intéressante d'une personne qui n'accepte pas son sexe et souhaite en changer !

Et c'est néanmoins difficile dans un sens de s'attacher à ce personnage, à s'y identifier surtout quand on sait qui on est, du moins c'est le ressenti que j'avais. Car c'est le dilemme du début, on balance entre les deux personnalités, on chemine dans les pensés de l'un ou de l'autre, on est face aux doutes, faces aux choix. C'est décisif et prenant.



D'un autre côté, je me suis sentie beaucoup plus proche de Greta et c'est ce que j'ai aimé dans le livre. On est un peu plus fixé sur ses pensés, ses motivations. Je n'avais pas compris à l'époque pourquoi Alicia Vikander (Greta Wegener dans le film) avait remporté l'oscar de la meilleure actrice pour un second rôle alors qu'Eddie Redmayne qui signe une performance incoryable et époustouflante dans le rôle de Einar/Lili n'avait quant à lui pas remporté l'Oscar... Mais le livre vient vraiment étoffer le personnage et j'ai envie de dire - bien qu'il s'agisse d'une oeuvre en partie fictive - que Greta Waud aurait mérité de façon symbolique une grande distinction (pas un Oscar, elle ne jouait pas avec Einar), elle a été vraie, touchante, compréhensive au delà de ce qu'on pouvait espérer pour l'époque et ça c'est la force de cette histoire !



Contrairement au film par contre, j'ai été beaucoup moins touchée, beaucoup moins émue, l'histoire qui m'avait arraché un torrent de larmes n'a pas réussi à me faire pleurer ici mais c'est tout de même une très très belle histoire que j'ai découvert ici. C'était intéressant, les personnages avaient une psychologie bien définie, approfondie, étoffée. L'auteur a vraiment bien travaillé, des décors aux personnages en passant par les faits !



Le style est bon, ça se lit finalement très bien une fois qu'on est rentré dedans. Et c'est bien dommage que l'auteur n'est écrit que si peu d'ouvrage.

Une très bonne lecture et une histoire que je vous recommande fortement, pour s'émouvoir et garder l'esprit ouvert ;)
Lien : http://leboudoirbibliotheque..
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Danish girl

Danish Girl relate de façon très romancée la vie du peintre Einar Wegener/Lili Elbe, qui a subi l'une des premières opérations de réaffectation sexuelle, et de son épouse Gerda (rebaptisée pour l'occasion Greta Waud).



Comme l'auteur le précise lui-même, ce livre n'est pas une autobiographie. Même si certains faits respectent la réalité, d'autres sont complètement fictifs, comme les origines californiennes de Greta ou l'existence de certains personnages secondaires. Par conséquent, il est important de ne pas prendre pour argent comptant ce qui est évoqué au fil des pages.



Le début est long, très long. On s'enlise dans le passé des personnages, qu'il s'agisse de la jeunesse de Greta en Californie ou de l'enfance d'Einar dans les marais et on n'a qu'une hâte, celle de revenir au présent. À raison, d'ailleurs, car il est bien plus passionnant.



Il est intéressant de suivre dans ce livre la psychologie des différents personnages, et pas seulement celle d'Einar. On partage son malaise, le rejet de ce corps d'homme qui est le sien et la sérénité qu'il acquiert peu à peu grâce à Lili, mais aussi ce que cette métamorphose inspire à son entourage.



J'ai beaucoup apprécié les doutes de Greta et les sentiments paradoxaux qu'éveille en elle cette évolution. Elle veut le meilleur pour son mari, tout en ayant peur de le perdre, et elle tient à Einar, mais elle est aussi très proche de Lili, qui devient d'ailleurs sa muse. Son affection pour elle va jusqu'à l'inciter à s'effacer en présence de Hans, considérant que Lili serait mieux avec lui.



Sa tolérance est touchante, tout comme celle de Hans et de Carlisle. Ce dernier est un personnage particulièrement important, car venu en France pour soutenir sa soeur dans la situation complexe qu'elle traverse, il s'avère être aussi un soutien de poids pour Einar, qu'il accompagnera jusqu'à sa dernière opération.



Le fait que Greta préfère quitter l'Europe pour retourner aux États-Unis m'a un peu déçue, car j'aurais aimé qu'elle demeure auprès de Lili jusqu'au bout, après tout ce qu'elle a déjà fait pour elle (et ce en dépit de sa désapprobation finale).



La fin est un peu trouble. Quand on connaît l'histoire de Lili Elbe ou que l'on a vu le film adapté de ce roman, on devine aisément comment elle se conclut, mais sans cela, je ne dois avouer que je n'aurais probablement pas compris que l'oeuvre se clôturait par le décès de Lili. Cela n'en demeure pas moins très poétique.



En dépit de son début assez longuet, qui nécessite de prendre son mal en patience, ce roman est captivant. C'est un hymne à la tolérance, la différence et l'acceptation, des notions qui font encore cruellement défaut des décennies après la période à laquelle se déroule ce livre. C'est d'ailleurs l'une des principales raisons pour lesquelles je le recommande.
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