Citations de David Hume (122)
Tant qu’il y aura des acheteurs de livres, on ne manquera pas de libraires ; mais souvent il y a des lecteurs, et il n’y a rien qui soit digne d’être lu.
DE LA NAISSANCE ET DU PROGRÈS DES ARTS ET DES SCIENCES.
Quels arguments me donnez-vous pour qu'il soit plus rationnel de croire ce que vous dites plutôt que de supposer que vous vous trompez ou vous me trompez ?
La beauté des choses existe dans l’esprit de celui qui les contemple.
Il n'est pas contraire à la raison de préférer la destruction du monde entier à une égratignure de mon doigt.
Les tyrans, nous le savons, produisent les rebelles et toute l’histoire nous apprend que les rebelles, dès qu’ils l’emportent, deviennent volontiers des tyrans à leur tour.
En général, il y a un degré de doute, de prudence et de modestie qui, dans les enquêtes et les décisions de tout genre, doit toujours accompagner l’homme qui raisonne correctement.
La beauté des choses existe dans l’esprit de celui qui les contemple.
Faites donc, philosophes, que vos dieux s'accordent avec les apparences présentes de la nature ; osez ne pas altérer ces apparences par des suppositions arbitraires pour les rendre conformes aux attributs que vous accordez si amoureusement à vos dieux.
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L'histoire n'est pas moins fertile en instructions qu'en amusements : elle est même la plus instructive de toutes nos connaissances.
« Soyez philosophe; mais , au milieu de toute votre philosophie , soyez toujours un homme » ..
La beauté n’est pas une qualité inhérente aux choses elles-mêmes, elle existe seulement dans l’esprit qui la contemple, et chaque esprit perçoit une beauté différente.
Les horloges les plus communes et les plus grossières marquent les heures, il n'y a que celles qui sont travaillées avec plus d'art qui marquent les minutes.
De même les esprits ordinaires sentent bien la différence d'une simple vraisemblance à une certitude entière; mais il n'y a que les esprits fins qui sentent le plus ou le moins de certitude ou de vraisemblance, et qui en marquent, pour ainsi dire, les minutes par leur sentiment.
« L’objet propre de la religion est de régler l’esprit des hommes, d’adoucir leurs mœurs, d’inspirer l’esprit de tempérance, d’ordre et d’obéissance. » Or l’expérience prouve le contraire. L’intransigeance, si naturelle aux dévots, les engage dans des querelles et des guerres où le fanatisme justifie toutes les persécutions.
L’imagination de l’homme est naturellement sublime, elle se plaît à tout ce qui est lointain et extraordinaire ; et elle court, sans contrôle, s’enfoncer dans les parties les plus éloignées de l’espace et du temps pour éviter les objets que l’accoutumance lui as rendus plus familiers.
Quand, persuadé de ces principes, nous parcourons les bibliothèques, que nous faut-il détruire ? Si nous prenons en main un volume quelconque, de théologie ou de métaphysique scolastique, par exemple, demandons-nous : Contient-il des raisonnements abstraits sur la quantité ou le nombre ? Non. Contient-il des raisonnements expérimentaux sur des questions de fait et d'existence ? Non. Alors, mettez-leu au feu, car il ne contient que sophismes et illusions.
Le monde est contingent (non nécessaire) : il ne porte pas en lui la raison ou la cause de son existence. Chaque chose créée requiert une cause extérieure qui la fait exister telle qu’elle est. Par conséquent, ou bien on remonte la série infinie des causes et des effets sans jamais parvenir à un terme ultime, ou bien on rattache l’ensemble de la chaîne à un principe premier et incréé dont l’existence est nécessaire. La première hypothèse doit être écartée, car elle reviendrait à admettre que l ensemble du système est sans cause. Il ne reste donc que la seconde.
La volonté de plaire par la nouveauté entraîne les hommes loin de la simplicité et de la nature et remplit leurs écrits d’affectations et de traits d’esprit.
L’homme, faute d’un meilleur moyen, rêve qu’en faisant du tort il fait du bien à Dieu ; il croit au moins prouver de cette manière la sincérité des sentiments d’amour et d’adoration dont il est animé ; et c’est ainsi que notre dévotion mercenaire se flatte de tromper Dieu après s’être trompée elle-même.
Les philosophes se sont efforcés de rendre le bonheur entièrement indépendant de toute chose extérieure. Il est impossible d’atteindre à ce degré de perfection mais tout homme sage s’efforcera de placer son bonheur surtout dans des objets qui dépendent de lui, et ce qui ne peut être atteint par aucun autre moyen le sera par la délicatesse de sentiment.
Quand un homme possède ce talent, il est plus heureux par ce qui plaît à son goût que par ce qui satisfait ses appétits et il reçoit plus de joie d’un poème ou d’un raisonnement que du luxe le plus coûteux.
Les philosophes, qui se donnent des airs de sagesse supérieure et de suffisance, ont une rude tâche quand ils rencontrent des personnes d'humeur à enquêter qui les poussent hors de tous les coins où ils se retirent et qui sont sûres de les entraîner à la fin en quelque dangereuse alternative. Le meilleur expédient pour prévenir cette confusion est de rester modeste dans nos prétentions, et même de découvrir nous-mêmes la difficulté avant qu'on nous l'objecte. De cette manière, nous pouvons faire une sorte de mérite de notre ignorance même.