Citations de David Ruiz Martin (81)
Le vent se lève.
Il est froid .Viscéral .
Il m'arrache à ce fragile équilibre et, en traître, me pousse à la chute .
Le vide m'accueille comme il l'a toujours fait :muni de sa gueule immonde.
Ses crocs se referment sur mon âme, la déchiquettent et la reduisent à néant.
Pour intéresser un éditeur, il fallait soit être un escroc, soit un prisonnier en cavale ou un ancien politicien aux mœurs obscures.
Je ne suis qu’un type qui écrit des histoires. Je ne crée rien de concret, seulement de l’imaginaire. Je ne changerai pas le monde avec ça.
Certaines femmes deviennent encore plus belles lorsqu'elles se mettent en colère. Leur regard perfore les murailles, et sous la chameur, leurs joues s'empourprent, réhaussant un charme déjà étourdissant.
Il arrive quelquefois que la détresse soit si grande pour les adultes qu’ils en oublient celle des enfants qui gravitent autour d’eux, suppliant des explications qui parfois ne viennent pas. L’effet est souvent désastreux. Les mensonges détruisent l’être, mais l’ignorance torture l’esprit. Elle est plus vile, car invisible, elle s’implante dans la tête, provoque des idées noires et à terme, la pousse dans les méandres de la folie.
« Elliot, pourquoi as-tu apporté cette arme dans mon cabinet ? »
Son regard se voile soudain.
« Parce qu’à mes yeux vous êtes en grande partie fautif.
– De… sa mort ?
– De son suicide ! »
Je suis pris de court. J’ignorais ce détail. Et je n’ai pas l’habitude que les rôles soient ainsi inversés. Puis, je suis pris d’un doute. Un furieux doute qui me noue le ventre et me sèche la gorge. Un doute qui va au-delà de tout ce que j’avais pu imaginer.
« Qui est-ce ? Quel est le nom de ton frère ?
– Quel était son nom ! » me reprend-il.
Dans un geste de folie, Elliot retourne soudain l’arme contre lui, et j’imagine déjà l’horreur. Il va se faire sauter la cervelle ici, devant moi. Il va se loger une balle en pleine tête et souiller mon cabinet d’éclats d’os et de morceaux de cervelle, et contaminer la pièce entière de l’odeur de la mort ! Et je n’aurais rien pu faire pour l’éviter !
Le gosse se fiche alors le canon du revolver dans la bouche, ferme les yeux et imite le geste du tir. Il bascule sa tête en arrière et émet un son rauque, un son totalement absurde et incohérent, un son sorti tout
droit de ces mauvais films de série B qui tentent d’approcher avec un minimum de professionnalisme l’agonie d’un mourant.
La tension est palpable au bout de mes doigts rongés par l’angoisse.
Car je connais mes faiblesses.
Je devais la revoir, quitte à passer pour un resquilleur de sentiments.
On avale tous n'importe quoi devant cette foutue télé : biscuits industriels gonflés à l'huile de palme, yaourts saturés d'exhausteurs de goût ou encore reste de pizza, le tout accompagné de soda. Comme si la malbouffe avait le pouvoir de raviver un cœur meurtri.
On se dit que le temps pansera les plaies immondes, même si l'on sait qu'au fond, une fois seul et égaré dans la pénombre, plus rien ne sera jamais pareil .
La folie est partout, tout le temps. Elle ne vous lâche pas...
Mais la haine est un assassin qui tue les sentiments humains.
La peur rend les gens fous. Elle pervertit les esprits et leur fait inventer m'importe quoi pour sauver leur vie en sacrifiant celles d'innocents.
Il est parfois plus sage d’abandonner l’indicible dans les confins de sa mémoire et que ce n’était peut être qu’un mauvais rêve, après tout.
"Pour moi, tout ce qui touchait à la voyance, à l'occulte ou à toute forme de poltergeist était aussi extravagant que de croire que les petits hommes verts nous épiaient du ciel. "
Lorsque le destin frappe, de la pire des manières et que la peur profonde des lendemains s’installe, ne redevenons-nous pas tous des enfants ?
Avec le temps, j’ai fini par considérer mes patients et mon travail comme un simple revenu nécessaire afin d’assouvir mes plaisirs futiles. J’ai balayé d’un revers de la main tout le côté humain, le travail de fond, l’implication, oublié à quoi je m’engageais, lorsqu’un patient pénétrait dans mon cabinet, affublé de ses tourments. J’ai sombré dans un matérialisme à outrance dans lequel j’ai commencé à me noyer.
« Je m’appelle Elliot. J’ai 15 ans aujourd’hui. Mon nom de famille ? Il n’a aucune importance. En tout cas pas maintenant, à l’instant où je vous parle. L’important ici, en ce moment précis, c’est que j’ai apporté un flingue. Il reste quelques balles dedans. Et je m’apprête à tuer un homme… »
On n’échappe pas à son passé. C’est une certitude. Il finit toujours par nous rattraper. Et si on l’ignore, si par malheur on lui tourne le dos, il nous surprend et nous dévore .
Il était bel homme, athlétique, dans les un mètres quatre-vingt, cheveux châtains et yeux d’un marron des plus sombres qui lui attirait souvent les regards de la gent féminine. Conscient de son potentiel et du charme qu’il dégageait, il en usait et abusait pour attirer les femmes là où il voulait, quand et comment il voulait. Rares étaient celles qui ne succombaient pas à lui et si cela arrivait (car, quelques fois tout même, ça arrivait), il en trouvait toujours une autre pour la remplacer.