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Critiques de Davide Enia (103)
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La loi de la mer

Extrait:



&#xNaN”Il y aura une épopée de Lampedusa.

Des centaines de milliers de personnes ont transité par cette île.

Il manque encore une pièce dans la mosaïque, aujourd’hui: l’histoire de ceux qui migrent.

Nous n’avons pas les paroles pour dire la vérité. Nous pouvons nommer la frontière, le moment de la rencontre, montrer des documentaires sur les corps des vivants et des morts. Raconter les mains qui soignent, et celles qui érigent des barbelés. Mais l’histoire de cette migration, c’est eux qui nous la raconteront, ceux qui sont partis pour aborder sur nos rivages, à un prix qu’on n’imagine même pas. (…) c’est eux qui auront les mots pour décrire ce que veut dire aborder sur la terre ferme après avoir échappé à la guerre et à la misère, pour suivre leur rêve d’une vie meilleure. Qui nous expliqueront ce que l’Europe est devenue, qui nous montreront, comme dans un miroir, ce que nous sommes devenus.”



&#xNaN Quel terrible et puissant livre que signe là Davide Enia: au cœur de l’universel et de l’intime, il livre un récit singulier au cœur de la tragédie de Lampedusa : il y a recueilli la parole « d’êtres qui portent en eux tout un cimetière ».

Il redonne leur humanité aux hommes, femmes et enfants qui échouent leur rêve d’une vie meilleure sur cette île, trait d’union entre deux plaques africaine et eurasienne et dont le destin est de se rapprocher inexorablement.

Un récit qui nous rappelle qu’au fond, c’est toujours la même histoire et que nous sommes tous les enfants d’une traversée sur l’eau.



Enfin un très bel et émouvant hommage intime de l’auteur à son père, auteur de la très belle photo de couverture du livre, et à son oncle, atteint d’un cancer.

Par l’écrit, créer une passerelle, poursuivre un dialogue avec eux et ainsi combler l’absence de paroles qui marque les relations entre hommes du Sud, car on apprend dès l’enfance aux garçons du sud, l’art de se taire.



Magnifique &#xNaN🙏
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La loi de la mer

Un récit qui nous plonge dans l’actualité des migrants sur l’Ile de Lampedusa, une terre à mi-chemin entre les terres africaines et les terres européennes, une île comme terre d’accueil, ou de dernier voyage. Pendant 3 ans, Davide Enia, dramaturge et écrivain, est allé recueillir les témoignages des hommes et des femmes qui œuvrent pour sauver les vies de ces migrants. Loin des clichés racistes, des jugements, des chiffres, des positions politiques, ce récit nous emporte dans l’humanité, où seule la mer méditerranée fait sa loi. Les témoignages des sauveteurs de ces migrants sont poignants. Leur courage les met aussi parfois en danger. Psychologiquement chacun témoigne de la difficulté de ne pas réussir à sauver ceux qui fuient leur terre d’origine. En parallèle, Davide Enia raconte sa famille, son lien avec son père qu’il embarque avec lui à Lampedusa tandis que son oncle Beppe, atteint d’un cancer (c’est une récidive), s’accroche à la vie, sa force jusqu’à la fin est bouleversante. Les deux récits sont touchants car ils sont les symboles d’un combat sur la vie. Cette histoire c’est aussi l’Italie, les vacances à Lampedusa de l’auteur et plus tard, son retour sur cette île pour ce projet d’écriture. J’ai été émue par ces témoignages, par son histoire personnelle, c’est un homme à l’écoute des autres, de ses sentiments, de son cœur. Une très belle découverte qui aide à se dépasser, à tendre la main à son prochain.
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Sur cette terre comme au ciel

Palerme, années 1980’



Dans cette famille sicilienne, il y a d’abord Rosario, le sage grand-père avare de mots ; puis, le fils Paladin, boxeur prometteur tragiquement disparu dans un accident de moto ; enfin, Umbertino, l’oncle, entraineur de boxe, débrouillard et sur qui tout le monde compte. Trois générations d’hommes peuplées de douleurs, d’ambitions et d’espoirs que le jeune Davidù, le petit-fils de Rosario, vient incarné.



Mêlant leurs histoires avec beaucoup de talent, l’auteur dresse le portrait d’une sage familiale vibrante d’espoirs. Entres les rings de boxe, les sirènes de police et des ambulances, la plume transparait de justesse et de passion pour Palerme et ses habitants. Un quotidien grouillant de vie, de mots et celui plus sombre des assassinats et des règlements de compte.



Qui aurait pu se douter du plaisir que j’aurai à lire un roman sur la boxe empli de tant de précisions techniques…



Un beau roman pour cet auteur que je lis pour la première fois et qui parvient à faire suinter dans ses mots tout son amour pour la Sicile.



A découvrir si ce n’est déjà fait…
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La loi de la mer

Avec les sauveteurs en mer, professionnels et bénévoles, à Lampedusa.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/06/05/note-de-lecture-la-loi-de-la-mer-davide-enia/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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La loi de la mer

Davide Enia, écrivain, et son père, photographe amateur, regardent pantois la tragédie se jouer dans l’immensité de la Méditerranée, regardent l’Histoire couler sous leurs yeux. En arrière-plan, l’auteur pense aussi à la fin prochaine et inexorable de son oncle Beppe, atteint d’un terrible cancer. Deux histoires, deux parcours, mais un point commun : une frénétique course contre la mort et une soif de vivre.



Pendant plus de trois ans, Davide ne cesse de se rendre à Lampedusa, devenant dès lors le témoin privilégié du drame qui se joue en ce lieu, le témoin de toutes ces vies humaines qui viennent s’échouer (dans le meilleur des cas) sur les rives de la désormais tristement célèbre Lampedusa. En effet, le nom de cette île italienne est connu de tous. Non pas pour le côté soleil, dolce vita, sable chaud, Méditerranée, … mais pour le triste sort de tous ces migrants qui y voient l’espoir d’un avenir meilleur, une première étape vers la liberté.



Dans son livre, Davide Enia observe, découvre, et donne la parole à toutes ces personnes qui sont touchées de près ou de loin par ces événements : habitants, secouristes, exilés, survivants, … autant de personnes plongées dans cet enfer quotidien. Par tous ces témoignages, Davide Enia parvient à brosser le portrait d’une île brisée, d’Hommes à jamais marqués.



L’auteur décrit avec beaucoup de précision la violence qui accompagne chaque migrant, le vécu inimaginable et insoutenable de toutes ces personnes qui risquent leur vie afin de s’en sortir. Le récit est poignant, sans verser dans le pathos, jamais.



Malgré tout, La loi de la mer est une ode à la vie, une ode à la fraternité. Aucun discours politique sous-jacent, aucune volonté de juger, mais juste cette volonté de comprendre, de témoigner, de tirer la sonnette d’alarme. Un récit poignant, tragique, émouvant, révoltant, violent, qui ne laissera personne indemne.
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La loi de la mer

"Ici on sauve des vies. En mer toutes les vies sont sacrées. Si quelqu'un a besoin d'aide, on lui porte secours. Il n'y a ni couleur de peau, ni ethnie, ni religion. C'est la Loi de la mer"



Ce n'est pas un roman. C'est un récit. Ce n'est pas un témoignage sur les débarquements et les sauvetages. C'est beaucoup plus que cela. Davide Enia passe quelques jours à Lampedusa en compagnie de son père. Davide Enia, écrivain, rencontre des gens et écrit. Son père fait des photographies.



"Il y aura une épopée de Lampedusa. Des centaines de milliers de personnes ont transité par cet île. Il manque encore une pièce dans la mosaïque, aujourd'hui : l'histoire de ceux qui migrent. Nous n'avons pas les paroles pour dire leur vérité. Nous pouvons nommer la frontière, le moment de la rencontre,montrer des documentaires sur les corps des vivants et des morts. Raconter les mains qui soignent et celles qui érigent des barbelés. Mais l'histoire de cette migration, c'est eux qui la raconteront, ceux qui sont partis pour aborder sur nos rivages à un prix qu'on n'imagine même pas. il faudra des années. Ce n'est qu'une question de temps mais c'est eux qui nous expliqueront leurs itinéraires et leurs désirs, qui nous dirontde ceux que les trafiquants d'êtres humains ont massacré dans le désert...'



Dans le récit, j'ai lu des pages terribles sur des naufrages, quelques pages joyeuses sur les arrivées de ceux qu'on a sauvés. Assez peu de rencontres avec les arrivants. Des dialogues avec les îliens et ceux qui s'investissent dans le sauvetage et l'accueil. Comme Franco, le menuisier qui fait des croix pour les tombes des inconnus, morts en mer ou échoués sur les plages. Comme ce plongeur de métier envoyé à Lampedusa pour les opérations de secours. Paola et Melo qui logent des touristes mais qui vont sur la jetée accueillir les arrivants. Vito, et son bateau. le fossoyeur qui fleurit les tombes....Il y a la mer avec ses naufrages mais aussi le plaisir de la baignade.



Ce n'est pas un reportage journalistique comme nous en avons lus beaucoup. C'est un livre personnel sur la relation entre un père et son fils. Relation entre un homme et son frère, Beppe atteint d'un lymphome. Les deux sont médecins. Ils sont donc très conscients de ce qui arrive. La mort est très présente, dans les naufrages, mais aussi dans la maladie de Beppe, le deuil de Toto, mort récemment d'un cancer. Et pourtant ce n'est pas une lecture pesante. Il y a beaucoup de tendresse et de joie de vivre.



C'est aussi le livre d'un Sicilien très attaché à son île, à sa langue ; nombreux sont les mots siciliens que je n'aurais jamais compris sans la traduction. Attaché aussi aux caractères et aux traditions de ces hommes taiseux pour qui le langage des corps est presque plus bavard que les rares paroles.



"Le Sud souffre d'une difficulté à communiquer venue d'une culture où se taire est une preuve de virilité"



Le thème de la photographie est abordé. Cela me parle parce que c'est le troisième dans cette rentrée littéraire 2018. La photographie est aussi une manière entre le père et le fils de communiquer mais là, c'est avec le grand-père...



Un livre court (236 pages) mais très riche, en émotions et en thèmes abordés. Un livre personnel d'un auteur qui m'avait déjà scotchée Sur la terre comme au ciel, une histoire de boxeurs alors que la boxe et le sport en général m'indiffèrent. Alors que dans celui-ci, larrivée des migrants à Lampedusa m'interpelle depuis longtemps



"On n'échappe pas à la guerre en montant dans un avion. on s'enfuit à pied et sans visa puisque personne n'en délivre plus. Quand la terre finit, on monte dans un bateau. Et cela revient à remonter à nos origines, à la source d'où jaillit encore l'eau qui nous abreuve. C'est toujours la même histoire. Une jeune Phénicienne s'échappe de la ville de Tyr, elle traverse le désert tout entier, et puis ses pieds n'avancent plus parce qu'elle est devant la mer. Là elle rencontre un taureau blanc qui baisse le tête et la prend sur son dos, et devient la barque qui sillonnera la mer pour l'amener en Crète. Cette jeune fille s'appelle Europe. C'est de là que nous venons. Nous sommes les enfants d'une traversée sur l'eau."


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La loi de la mer

= Un récit bouleversant. =



Davide dont les relations avec son père peuvent être qualifiées de mutiques, va l’inviter à venir avec lui à Lampedusa et à sa grande surprise ce dernier lui répond par l’affirmative.

Ils résideront chez Paola et Melo, des anciens amis.

Davide est écrivain et son père ancien chirurgien cardiaque à la retraite qui l'accompagne sur l'île durant quelques jours. Le père va faire découvrir à son fils sa passion pour la photographie.

Durant cette période, les deux personnages vont se rapprocher et chacun va apprendre plus de l’autre que ceux qu’ils ont appris avant durant toute leur vie. Deux hommes bien différents, mais qui ont aussi de par les liens du sang énormément de ressemblance que ce soit dans leurs comportements ou dans leurs gestuels.



L’auteur aborde avec élégance et tendresse ce rapprochement entre deux humains devenus des étranges, mais aussi une tout autre thématique tout aussi bouleversante, il s’agit de celle de la situation des migrants échoués sur l’île Lampedusa.



Lampedusa en Italie, situé à 240 km de la Lybie est comme un croisement migratoire de la voie maritime.

L’auteur va recueilli pendant plus de trois ans les récits des amis, des médecins, des bénévoles et des plongeurs qui sont et seront toujours présents pour essayer de sauver et d'apporter un sourire et un petit réconfort aux personnes rescapées. Et aussi le sentiment des autres personnes qui apeurer se cache chez eux et ferme tout pour ne pas les laisser entrer.



Et puis il y a aussi ce fameux trois octobre 2013, un événement qui dépassa les pires cauchemars, l’horreur absolue. Une embarcation va se retourner à quelques centaines de mètres des côtes, les eaux vont se couvrirent de cadavres et Lampedusa va être envahie par les télévisions et les cercueils.

Mais très loin de la réalité des médias, l’horreur est à chaque fois totale, inhumaine, très souvent insoutenable pour les sauveteurs dont les médias n’ont pas vraiment parlé.

Voici le récit de Bartolo, le docteur qui devait vérifier la cause des naufragés décédés :

‘‘Bartolo raconta que, vu l’énorme quantité de cadavres repêche en mer, il avait fallu utiliser le hangar de l’ancien aéroport pour y accueillir les morts. Il y avait des sacs noirs partout. Ce jour-là, il pria : « Mon dieu, s’il te plaît, fait que dans ce premier sac que je vais ouvrir il n’y ait pas un enfant Je t’en supplie » Bartolo revivait la douleur de ce passé terrible Ses mains s’étaient posées d’instinct sur sa bouche, comme pour ne pas crier.’’



Un récit qui m’a énormément touché et bouleversé, voir la face cachée de l’histoire à travers des récits réels m’a brisé le cœur. Comment des passeurs peuvent envoyer dans des conditions abominables des gens dans une traversée qui leur assure une mort très probable juste pour de l’argent !



Un récit que je recommande et dont vous ne sortirez pas sans les images d’horreur que l’humain et la mer peuvent infliger à d’autres êtres humains. Mais aussi le tendre rapprochement d’un père et de son fils.


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La loi de la mer

Je vais être honnête, il m'a fallu beaucoup de temps pour lire et terminer ce roman. Plusieurs raisons à cela :



Tout d'abord, le sujet principal du roman qui n'est autre que l'arrivée des migrants sur l'île de Lampedusa et tout ce qu'il y a autour. C'est à dire pour commencer l'enfer qu'on vécu ces gens pour prendre le risque d'un tel voyage, le voyage horrible en lui même, et puis la vie des habitants de l'île qui doivent faire face, seuls, aux survivants comme aux morts (enterrer les morts, sauver les survivants, les prendre en charge, les rassurer, faire en sorte que l'enfer s'arrête...). Ce sujet là est censé être bouleversant. Quand on en parle, ou qu'on en entend parler, on ne peut pas ne rien ressentir (sauf si on est totalement dépourvu d'empathie, mais avoue le, c'est rare). Or là, je n'ai pas ressenti grand chose en lise ce roman. Alors oui, 1 ou 2 fois, j'ai eu une boule dans la gorge ou les larmes au bord des yeux, mais c'est si peu face à tout ce qui est raconté !



Pourquoi est-ce que ça m'a si peu touchée ? Je ne suis pourtant pas une personne insensible, bien au contraire... Je ne peux pas dire que ça vient du style de l'auteur, qui ne sais pas véhiculer les émotions. Ni dire que je suis réfractaire à ce style et qu'il n'a aucune emprise sur moi, car j'ai été touché (profondément touché même) par le sujet secondaire du roman qui concerne le lymphome de l'oncle de l'auteur.



Et là on en vient à la deuxième raison qui a fait que ce livre a été long à lire. Je sais ce que c'est que de perdre quelqu'un à cause d'une maladie. C'est un sujet que j'ai beaucoup de difficulté à aborder, sur lequel je suis très sensible. Et ça a donc été dur pour moi, de vivre cette expérience à travers les yeux de l'auteur. Et pour continuer dans l'hônneteté, si j'avais su avant que le sujet serait abordé dans le roman, jamais je ne l'aurais lu et jamais je n'aurais accepté le SP.



Si je dois parler d'un point négatif durant la lecture, c'est la mise en page. Il y a eu des moments où je me suis retrouvée perdue au milieu du roman à cause des changements temporels. Un coup l'auteur nous parle du présent (ou du moins qu'on croit être le présent), sauf qu'après il nous parle d'une période qui arrive après ce présent. Pour ensuite revenir en arrière. Pour changer encore et nous raconter des souvenirs d'enfance ou d'adolescence... Il m'a parfois fallu 1/2 pages pour arriver à comprend où on en était, à quelle période de sa vie.. Et parfois même il faut un peu de temps pour savoir avec qui il parle.



Et ce que je reproche à la mise en page, c'est de ne rien faire pour nous aider à nous y retrouver.. Résultat j'étais perdue. Et avouons le, ça ne m'a pas aidé à rentrer dans le roman et à ressentir toutes les émotions que j'aurais dû avoir...



Et je compte finir sur le point positif (parce que oui, il y en a ^^) : la diversité des témoignages. Même si ce ne sont que des témoignages bienveillant (ils sont tous pour le soutien des migrants, et aucun n'étais en mode "saleté de migrants, qu'ils aillent voir ailleurs si on y est") on y trouvé des témoignages d'habitants de l'île, des sauveteurs, des pêcheurs ou même des plaisancier qui se sont retrouvé présent lors d'un naufrage, et qui sont intervenu que ce soit en mer, ou sur terre.



Et il faut aussi dire que le ton du roman n'est jamais moralisateur, ni "implorant". Il se contente simplement de relater les faits, de rappeler que les migrants ce ne sont pas des chiffres, ce sont avant tout des humains et qu'ils ont besoin d'aide comme n'importe qui d'autre. Je pense que ce roman peut tout de même permettre d'ouvrir les yeux à certaines personnes !
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La loi de la mer

Je remercie les Éditions Albin-Michel et Babelio pour m’avoir fait bénéficier via la masse critique du livre de Davide Enia pour la rentrée littéraire 2018.



Je découvre à la fois un écrivain, celui qui rédige, qui met en mot les faits et les sentiments, mais aussi, au travers de ce récit, un quasi journaliste, tant il est attaché à rapporter les événements.



Lampedusa, « l’île d’une île », la Sicile, est au coeur de l’ouvrage. « Lampedusa, un bouton sur la mer pour attacher deux continents ».

Voilà, tout est presque dit. La poésie qui se dégage de l’écriture permet une respiration dans l’horreur qui y est parfois décrite. Parce que c’est en effet la situation géographique exceptionnelle de Lampedusa qui en fait un carrefour migratoire, à 240 km de la Lybie. Et que Davide Enia, a recueilli pendant plus de trois ans la parole des amis, des médecins, des bénévoles, des plongeurs qui n’ont de cesse de sauver et d’apporter un sourire aux personnes rescapées des naufrages parce que « après ce qu’elles ont vécu, le minimum, c’est de les accueillir par un sourire, non? » et qu’il s’est attaché à les mettre sur papier.



J’entends déjà les mauvais coucheurs dire que certains de ces migrants ne fuient pas la guerre, ils veulent gagner l’Europe aussi pour des raisons économiques. Certes. Il n’en reste pas moins que quand on en est réduit à se retrouver sur la mer dans des conditions extrêmement précaires et qu’on y risque sa vie, c’est sans doute aussi parce qu’on n’a plus grand-chose à perdre, à part cette vie, justement.

Et c’est ce que j’aime dans ce livre : il n’y a aucun jugement, juste la relation des faits.

Le lecteur-spectateur voit surgir de vraies destinées dans ces migrants qui paraissent si semblables dans les reportages télévisés. « Ces gens qu’on avait devant les yeux, c’étaient des gens en chair et en os, pas des statistiques dans le journal ou des chiffres assénés à la télévision ».



J’ai été frappée par la répétition qui est faite des réactions face à un premier débarquement : pour plusieurs habitants de l´île, qui se pensaient très altruistes en général, le premier mouvement a été de s’enfermer, de se barricader. Et la honte immédiatement ressentie de cette réaction finalement humaine face à une situation inédite, qui a ensuite fait place à l’action. Cela donne tout de même à réfléchir... Et c’est aussi le propre de ce livre, d’amener le lecteur dans ses retranchements, tout en douceur.



Parce que ce n’est pas qu’un document sur l’étape migratoire qu’est devenue Lampedusa. Il s’agit ici aussi de la relation « mutique » entre Davide, écrivain, et son père, chirurgien cardiaque à la retraite qui l’accompagne sur l’île durant quelques jours, à deux reprises. Ils en apprennent sans doute plus l’un sur l’autre à cette occasion que toute leur vie.

Semés ici et là, ce sont aussi quelques souvenirs de l’enfance de Davide, des informations sur la culture sicilienne et italienne. Et en filigrane, le cancer de l’oncle de Davide, Beppe, auquel son père compare le triste destin des migrants « je ne sais pas si j’arriverai à t’expliquer... ces situations où n’importe qui dirait « Qu’est-ce que je vais faire? » sans recevoir de réponse. » »



On s’émeut, on pleure, on sourit (merci pour la blague racontée par le Kurde), on pleure à nouveau, on est horrifié face aux terribles naufrages. Mais l’écriture de Davide Enia nous enveloppe de douceur, de tendresse et de poésie. Il y a peu de commentaires de sa part, avec la difficulté qui est la sienne d’évoquer son ressenti.



Alors oui La loi de la mer est un livre dur, douloureux, mais il raconte aussi les rapprochements possibles, au sein des familles et entre les peuples.



Un superbe récit.

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La loi de la mer

"Ici on sauve des vies. En mer, toutes les vies sont sacrées. Si quelqu’un a besoin d’aide, on lui porte secours. Il n’y a ni couleur de peau, ni ethnie, ni religion. C’est la loi de la mer."



La personne qui tient ces propos sur la loi de la mer se situe sur le versant le plus à droite du spectre politique. Plongeur sauveteur de quasi deux mètres, ce colosse le déclare lui même : "je ne suis pas du tout de gauche, je suis même à l'opposé". Simplement, la loi de la mer ne souffre aucune exception ou ne devrait...

Peu de livres se heurtent aussi frontalement à une actualité sordide que celui, lumineux, de Davide Unia. Il y narre les témoignages poignants des sauveteurs de Lampedusa. Cette île sicilienne, à la beauté aride, est en première ligne pour accueillir, repêcher les migrants fuyant la guerre. Comme le souligne Davide Enia, on ne fuit pas la guerre en prenant l'avion. Tassés sur des bateaux de fortunes, il frôlent la mort, à la dérive, en panne sèche le plus souvent, les cadavres se putréfiant à leur côtés ; ces femmes, hommes et enfants sont d'un courage invraisemblable...

Croit-on vraiment qu'ils, elles vont tenir compte des rodomontades pathétiques et criminelles d'un ministre de l'intérieur fasciste nouvellement nommé ou des mesquins calculs politiques d'une Union Européenne en perdition ?

Davide Enia se tient à une distance scrupuleuse de toute polémique crapoteuse. Il se fait passeur de la trajectoire de ses secouristes professionnels ou non, ces belles âmes. La citation de Edmund Burke est ici mise en défaut, vous savez, celle qui proclame que le mal triomphe par l'inaction des gens de bien. Des gens de bien, Lampedusa n'en manque pas, Davide Enia les a rencontrés.

La mort et la mer ont une sonorité proche. La faucheuse n'est jamais loin dans LA LOI DE LA MER. Enia entrelace l'intime et le drame extérieur, la petite et la grande histoire. Le crabe qui consume son oncle, l'amour que se porte un père et son fils se mêlent aux deuils incessants de la Méditerranée qui engloutit les miséreux qui tentent de gagner les rivages d'un éden européen. Une sorte de récit autobiographique à la manière d'un Emmanuel Carrère, mais en y infusant une pudeur toute palermitaine, celle de ces hommes taiseux, qui laissent le silence s'installer, qui doivent forcer leur nature profonde pour le briser.

Ainsi, loin d'une exhibition qui serait malvenue, Davide Enia, par la grâce de sa plume précise, frugale et poétique, touche à l'universel.

Un très beau livre.

L'un de ces sauveteurs en mer dit, à la fin du livre :

"Nous à Lampedusa, tu sais, on fait rien de spécial. C'est normal. Tu vois quelqu'un à l'eau , tu te penches pour le repêcher. N'importe qui, s'il voit quelqu'un en train de se noyer, fait tout pour le sauver. Davidù, on n'est pas des héros."

Par les temps qui courent, je crois bien que si...



Je remercie Babélio et Albin Michel pour m'avoir fait découvrir en avance ce livre dans le cadre de Masse critique
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La loi de la mer

Plusieurs jours ont été nécessaires pour digérer une telle lecture. Les premières lignes pourraient faire penser à un roman. On se situe plutôt quelque part entre le récit et le documentaire, au milieu de la mer Méditerranée.



Le cadre de ce récit était idyllique : Lampedusa, une île sicilienne bercée par la mer et de radieux couchers de soleil. Pourtant cet îlot est devenu tristement célèbre. Chaque jour des centaines de personnes s’échouent, vivantes ou mortes, sur ses plages aux portes de l’Europe…



L’écriture de Davide Enia est incisive, à bout de souffle pour décrire le drame qui se joue quotidiennement à Lampedusa. Il n’y a pas assez de mots pour raconter l’état de ces hommes, femmes et enfants qui débarquent après plusieurs jours en mer, déshydratés et sans forces. Il y a bien sur les survivants qu’il faut accueillir mais il y a aussi tous ces cadavres qui ont rendu la mort omniprésente.



Davide Enia a reçu un prix pour ce récit difficile et pourtant poétique qu’il fait de Lampedusa à travers les témoignages des habitants, pêcheurs, volontaires humanitaires, médecins et gardes-côtes qu’il rencontre. Pourquoi raconter tout cela et pourquoi lire cet ouvrage ?



Parce que "En réalité, le nom de Lampedusa est un fourre-tout : les migrations, les frontières, les naufrages, la solidarité, le tourisme, la haute-saison, la marginalité, les miracles, l’héroïsme, le désespoir, la souffrance, les morts, la renaissance, l’accueil. Tout ça dans le même mot, un amalgame qui reste encore sans interprétation claire ni forme identifiable."



"On sait ce qui se passe, mais on fait semblant de ne pas savoir. Si j’accepte de vous parler, c’est parce que si toutes les voix s’unissent, on peut sensibiliser les gens. Nous sommes des gouttes mais ces gouttes, toutes ensemble, font un océan. "



Cette grande histoire collective croise une histoire individuelle, celle de la famille sicilienne de l’auteur, elle aussi traversée par un drame imminent. L’écriture se fait alors plus lente pour saisir l’âme italienne de Lampedusa et de ses habitants. J’ai beaucoup aimé les passages décrivant la mer, les paysages de l’île et chaleur de la Sicile.



Cette lecture puissante m’a ouvert les yeux sur les drames de la mer Méditerranée qui parviennent à nos oreilles de temps à autre par les médias. L’auteur nous raconte cette île avec beaucoup d’humanité et sans voyeurisme. Il rappelle que ce sont avant tout des hommes avec une sensibilité, des rêves, une âme qui débarquent, et non de pures statistiques. Ce sont des êtres humains guidés par l’espoir sans faille d’une vie meilleure et par un désespoir immense pour oser monter à 150 personnes sur un canot pneumatique et braver la mer au péril de leur vie.



C’est à Lampedusa, aux portes de l’Europe, que ça se passe. Ne fermons pas les yeux sur ce drame méditerranéen. A découvrir en rentrée littéraire, dans la collection Grandes traductions d’Albin Michel, éditeur que je remercie pour cette lecture.
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Sur cette terre comme au ciel

Un livre traitant de l'apprentissage de la vie, de la découverte de 3 générations avec la boxe en trame de fond.

Très beau livre, très poétique finalement même si j'ai parfois eu du mal à suivre l'auteur qui saute d'une histoire à une autre quasiment dans le même paragraphe.
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Sur cette terre comme au ciel

"Sur cette terre comme au ciel" de davide Enia.

Roman d'apprentissage d'une grande force.C'est l'histoire d'une famille de boxeur Sicilienne sur 3 générations, on y parle beaucoup de la boxe mais aussi de la guerre, de l'amour , de l'amitié, de la vie et de la mort.

C'est un peu Rocky Balboa qui rencontre forrest Gump. On transpire comme si on était sur le ring et on savoure lesm souvenirs de tous les protagonistes comme si c’était nos grands parents qui nous les racontaient en été pendant les vacances.il y a des passages durs notamment sur la guerre mais on sourit aussi beaucoup.

Un bouquin qui se vit, une bonne bouffée d'air qui fait du bien.

J'ai jamais été en Sicile mais je vous assure que j'avais des odeurs de pasta con le sarde dans le nez et des coups de soleil sur les bras en refermant ce roman.

merci à signore Bennito Minville d'avoir partagé ce coup de coeur.

Forza Italia
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Sur cette terre comme au ciel

Dans ce roman nous découvrons l'histoire de trois générations d'une famille sicilienne à travers celle de Davidù, un jeune garçon qui vit à Palerme dans les années 80. Un bon moment de lecture mais sans plus : j'ai aimé le style de l'auteur, un peu moins les personnages. De plus, je n'ai pas toujours réussi à suivre les allers et retours dans le temps.
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Sur cette terre comme au ciel

Davide Enia nous emmène à la rencontre d’une famille palermitaine des années 1980, et nous fait remonter son histoire sur trois générations par le biais de portraits croisés, et essentiellement masculins.



Davidù a 9 ans au début du roman et nous le suivons durant une petite dizaine d’années.



Orphelin de père, élevé par sa mère (Zina) infirmière, ses grands-parents paternels et son grand-oncle, on le voit grandir, s’affermir, se chercher, tomber amoureux, éclore…



Bien qu’il s’en défende, il devient l’ami de Gerruso, souffre-douleur de la bande d’alors. La Principale qualité de ce dernier étant qu’il est le cousin de la belle et indépendante Nina, cheveux roux, yeux noirs, une odeur de citron et de sel... Et dont il tombe amoureux dès le premier regard. Ces deux-là n’auront de cesse de se retrouver de manière décousue, mais prégnante, tout au long du roman.



De son grand-père Rosario, de son grand-oncle Umbertino et de son père, Francesco surnommé le Paladin, il a hérité le goût, et le don, de la boxe.



Lui-même appelé Poète (merci Nina !) sur le ring, il évolue rapidement, enchaîne les entraînements et les matchs en vue de la finale.



Une finale qui cristallise tous les espoirs et rêves de ces hommes, un titre qui leur a toujours échappé.



Mais loin de l’étouffer, cela le porte, l’enrichit et le galvanise. Il est leur continuité.



Car il connaît les parcours de ses aînés, leurs expériences avec et sans les gants, les âpretés et vicissitudes de leurs vies. Il apprend la valeur de la persévérance et du courage.



Le rapport au corps est très présent dans ce roman, tant par les efforts (pour le sport notamment) que les privations.



En trois parties non chapitrées, au gré d’une chronologie bouleversée, faite d’allers-retours entre le présent et un passé plus ou moins lointain (deuxième guerre mondiale) et de passages d’un personnage à un autre avec juste un saut de ligne, l’histoire de chacun nous est contée. Ce puzzle, d'abord déconcertant, m'a happée et donné envie d’en savoir toujours plus.



Par exemple, l’issue d’un match nous est dévoilée avant son déroulement, lui-même décrit par petits bouts. C'est haletant, intense. Moi qui aime la boxe, j'ai adoré les nombreuses descriptions relatives à ce sport.



Le parallèle avec le cheminement de Davidù se fait alors tout en subtilités.



Ce bouillonnant premier roman (mais pas premier écrit de l’auteur) est un pari osé, audacieux, et brillamment relevé.



Sa thématique et sa narration, empreinte de dialecte sicilien, m’ont totalement immergée!

A lire!
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Sur cette terre comme au ciel

le thème de la boxe... pas vraiment mon univers!

Je n'aurais jamais parié être tenue en haleine et saisie par l'émotion à la description d'un combat de boxe... comme quoi, il faut toujours rester ouvert à la bonne surprise, et ce roman en est une.



Trois générations de siciliens, entre la guerre, les camps de prisonniers en Afrique, la découverte de l'amour, mais aussi la mafia, trois histoires initiatiques se répondent et s'entremêlent (un peu trop à mon goût, j'aurais parfois aimé une narration plus linéaire autour d'un personnage, ou d'une époque, je me suis un peu perdue au jeu du Qui est qui dans les débuts, dommage! )



A ce bémol narratif près, c'est l'occasion de découvrir Palerme sous un autre angle. Les bruits, la guerre et ses répercussions, une Sicile loin de la carte postale!
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Sur cette terre comme au ciel

L'enfance d'un jeune garçon à Palerme, qui veut devenir boxeur comme son père et son grand-père avant lui. Ce roman d'initiation mélange trois époques et je dois bien avouer que je me suis parfois emmêlé les pinceaux entre les époques et les nombreux personnage. Il n'en demeure pas moins que j'ai beaucoup aimé ce livre dont le héros est très attachant.
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Sur cette terre comme au ciel

"- Et ils écrivent quoi, ces mots de coups de poing et de feintes ?

- L'histoire de ma famille."

On entre dans ce roman comme sur un ring, pour "prendre des coups", sauf qu'ici, par-delà la boxe, il y a l'histoire d'une famille de Palerme, des souvenirs de guerre, de l'amitié (beaucoup) et des amours naissantes.

La narration d'abord déroutante puisqu'elle alterne d'un paragraphe à l'autre différentes époques, tisse un lien fort entre les générations, du grand-père Rosario qui fait la guerre en Afrique, à son fils, "le Paladin", doué pour la boxe mais mort trop tôt, au petit-fils, Davide surnommé "le poète" qui s'entraîne dès l'âge de neuf ans sur le ring de l'oncle Umberto. On croirait se perdre mais tout se tient et entraîne le lecteur dans une fresque à la fois humble et grandiose.

C'est un vrai talent que révèle ce très beau roman, celui qu'à l'auteur pour montrer que Palerme n'est pas qu'une ville minée par la Mafia, mais un endroit sur terre où les hommes vivent et meurent, dans les petits bonheurs et les drames. Une vie pas facile mais où comptent les rapports humains, même les amitiés improbables (attachant Gerruso "Doigt-coupé") et les apprentissages périlleux de l'amour entre putes et virginités perdues.

Une histoire touchante, mais un peu plus que ça, un uppercut au cœur si on se laisse emporter par les sursauts de l'histoire de cette famille !

Un roman pas ordinaire que j'ai vraiment beaucoup, beaucoup, aimé !
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La loi de la mer

Avec ce roman-documentaire, Davide Enia aborde avec beaucoup de sensibilité un sujet très difficile. Il met en avant en toute humilité les émotions avec lesquelles il a reçu les différents témoignages des migrants qui ont débarqué dans ce coin de pays Italien, et des secouristes en tout genre qui ont assisté aux naufrages au travers des années.



Pourtant, la construction du roman m’a empêchée de l’apprécier à sa juste valeur. L’auteur utilise beaucoup de retours en arrière rendant difficile la compréhension. De plus, la partie consacrée à sa relation avec son oncle, à la maladie de celui-ci prend une grande place et, bien que ce sujet soit aussi très difficile pour l’auteur, fait de l’ombre au thème principal.



Il aurait été bénéfique pour le lecteur d’avoir davantage de contexte sur ce phénomène migratoire de masse vers Lampedusa.



Néanmoins, le style de Davide Enia est très appréciable et j’ai apprécié de faire la découverte de ce roman.
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La loi de la mer

Dans ce récit où s’entrelacent deux histoires, David Enia puise dans sa propre vie et son lien avec l’île de Lampedusa. Terre de vacances pendant son enfance, il y revient quand elle est sous le feu des projecteurs des médias et que chaque jour déverse son lot de miséreux, morts ou vifs. 240 km séparent les côtes libyennes et siciliennes, une distance porteuse d’espoir et de terreur.

Enia rencontre des pêcheurs, des éducateurs, des plongeurs, des personnels soignants… celles et ceux qui sont en première ligne quotidiennement et qui se démènent pour accueillir cette marée humaine… ou des corps. Il recueille des témoignages forts, livrés du bout des lèvres ou dégueulés avec colère.

Enia parle aussi de son lien avec son père, quand deux taiseux se côtoient et ont le même langage des émotions à travers leurs gestes. Entre eux, il y a surtout l’amour qu’ils portent à Beppe, oncle et frère, qui fait face à la maladie.

Face à la détresse, à l’indifférence, à la mort, au deuil, à l’injustice s’opposent la solidarité, la générosité, le sens de l’accueil.



Le récit est fort et franc mais il n’est pas une dénonciation ou une extorsion de pathos. Il est surtout la rencontre d’humains dans des situations effroyables. Comment rester debout ?
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