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Critiques de Davide Enia (103)
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Sur cette terre comme au ciel

SUR CETTE TERRE COMME AU CIEL de Davide Enia



Je considère ce roman comme un chef-d'œuvre. On pourrait croire, à prime abord, qu'il s'agit d'une histoire de boxe mais, ça va bien au-delà car Davide Enia nous livre un livre sur la vie, les valeurs morales et sur une amitié improbable. Bien sûr, il faut faire l'effort de se rappeler qui est qui ...



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La loi de la mer

Le récit est très bien documenté et nous emmène à la rencontre de différents acteurs des sauvetages ayant lieu à Lampedusa et de quelques survivants en mettant en exergue l'histoire de l'auteur avec son père et son oncle.



Le livre est agréable à lire et poignant, tout en permettant de s'interroger sur les drames qui se jouent sans cesse à nos portes et notre rôle à tenir.
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Sur cette terre comme au ciel

Parfois on me demande de lire des choses.



Et parfois c’est le coup de foudre !



J’ai adore ce roman à la fois personnel et universel.



On passe d’un petit garçon qui apprend la boxe, les filles, bref la vie, à son grand père sur le front d’une obscure guerre coloniale. Les souffrances se reflètent du père à l’oncle, les échecs et les remords passent entre les générations comme dans toutes les familles. On retrouve cette évidence fluide du quotidien, entre les entraînements, les études (contrairement au cliché notre jeune boxeur est brillant) et les femmes. Elles ont vraiment leur rôle, chacune dans sa profondeur. Accompagner ce monde d’hommes sous entendant un autre univers, bien plus vaste où elles dominent. Leurs destins s’entremêlent avec ceux de ceux qu’elles aiment, ou qui les aiment ; les amitiés se tissent et se renforcent au fil des années. Le personnage de l’oncle est presque caricatural de bienveillance familiale italienne et pourtant on le sent moins angélique qu’il en a l’air, plus dynamique et plus vivant que cela.



Cette famille étendue nous dit le passage à l’âge adulte et la force de ces gens « ordinaires ».



Le lien entre Davidù (notre héros) et Gerruso son ami d’enfance, plus ou moins forcé au départ, est magnifique : par la découverte de la base, par le soutien indéfectible de cet autre, hors du cercle familial et la porte qu’il lui ouvre sur le monde féminin (et amoureux).



Plus encore les paysages habitent cette œuvre par leur chaleur, les falaises et la mer comme cadre omniprésent et idyllique.



Tout est fort et brut dans ce texte, tout y est vrai.
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La loi de la mer

Je suis désolée pour ma bibliothécaire préférée, je n ai pas réussi à aimer ce roman, je l’ai en grande partie parcouru en sautant les passages qui m’arrachaient des larmes. Non pas qu’il ne soit pas bien mais il est trop dur . Tous ces êtres humains par milliers que des passeurs entassent dans des embarcations en sachant fort bien que la plupart périront mer c’est absolument insupportable. Mais pourquoi pourquoi des gens se laissent-ils conduire à cette mort plus que probable ? Ce n’est pas le sujet du livre. Le sujet c’est cette île dont le nom à te donner à nos oreilles, pendant de longues années : » Lampedusa » .Comment vivent tous les habitants de cette île ? C’est vrai que c’est un point de vue que l’on n’a peu entendu et c’est pour cette raison qu’il a été choisi pour être lu à notre club. Qu’est ce qu’il se passe quand des cadavres viennent s’échouer sur vos plages ? et bien quelles que soient vos opinions politiques, vous ferez tout pour sauver un maximum de personnes.L’auteur a choisi de passer trois ans à Lampedusa , il y rencontre le maximum d’habitants de cette île, tous habités par des récits qui sont aussi horribles que ce que vous pouvez imaginer et plus encore. L’auteur parle aussi de son père médecin et de son oncle atteint d’un cancer dont il ne guérira pas. Les histoires de naufrages sont tellement atroces que je lisais avec soulagement la descente vers la mort de son oncle bien aimé. Comme son père le dit un moment, je me suis demandé à quoi sert ce genre de témoignages, puisque visiblement rien ne peut arrêter ceux qui fuient leur pays, et des tortionnaires Libyens avides d’argent faciles seront toujours là pour les pousser sur des bateaux de fortune après les avoir torturés, rançonnés et violés pour les femmes. Je ne mets aucun coquillages à ce livre à vous de juger si vous voulez le lire .
Lien : http://luocine.fr/?p=10477
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La loi de la mer

Premier auteur italien à figurer sur le blog, Davide Enia nous propose ici un récit entre témoignage et autobiographie. Affranchi du filtre des médias, il donne d'abord la parole aux habitants, aux soignants, ou encore aux marins sans cesse confrontés au drame des migrants échoués sur l'île italienne de Lampedusa. Ils sont souvent oubliés malgré leur aide si précieuse. L'auteur leur permet d’épancher leur désarroi, leur impuissance mais aussi les quelques joies vécues pendant les sauvetages. C'est aussi le récit des fantômes qui vont et viennent comme le ressac incessant de la mer.



Cette expérience plus que marquante à Lampedusa a profondément changé Davide Enia. Cela se ressent fortement au fil des pages où la vie en général est remise en perspective. Ainsi l'auteur nous parle de son enfance, de sa famille mais aussi de l'Italie. Il est souvent question de son père et de son oncle. Ils forment un trio taiseux mais émouvant et attachant. L'amitié, les liens, la maladie, la perte, la parole, le déracinement forment les grandes lignes de ce livre. Les interrogations et les états d'âme de l'écrivain questionnent également les lecteurs que nous sommes.



Ce livre ne m'a pas laissée insensible. Pour le moment, le sujet des migrants semble relégué au second plan des médias mais divise toujours autant. Pourtant, ces drames quotidiens sont bel et bien une réalité pour des milliers de personnes. Les témoignages recueillis par Davide Enia devraient passer entre les mains du plus grand nombre. Je retiendrai également tous les très beaux passages autobiographiques.
Lien : https://danslemanoirauxlivre..
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La loi de la mer

Récemment je vous ai beaucoup parlé du très beau et très émouvant roman illustré « Une prière à la mer » de Khaled Hosseini.

Aujourd’hui, je viens vous parler d’un ouvrage qui pour moi lui fait écho.

Un livre qui évoque cette même brutalité, cette même peur. « La loi de la mer », cette loi terrible qui amène ses prières qu’on lui fait.

Une même histoire, chacun d’un côté de cette étendue d’eau symbole de liberté, d’un espoir perdu depuis trop longtemps, de rêves d’une vie meilleure.

Mais cette mer colérique, chimérique, qui se transforme en prison.

Retenant, prenant, avalant, recrachant.

Davide Enia prend le parti de nous raconter cette île que nous ne connaissons, malheureusement, que trop bien : Lampedusa. 🛶🌊



Par sa plume, il donne la parole à ses habitants, ces sauveteurs, ces bénévoles.

A ceux qui voient, qui côtoient.

Tous concernés, tous impuissants, tous témoins de cette misère humaine qui arrive chaque jour sur ces embarcations chaque fois plus effrayantes. 🛶🌊



À ces moments de vie sur l’île, se mêle des moments de vie personnelle de l’auteur. Il évoque son oncle, sa maladie. Il oserait presque cette comparaison, et cette pensée : finalement, ne luttons pas tous pour notre survie ?

Récit émouvant, dur, et déchirant, Davide Enia nous fait ressentir cette douleur, cette urgence et ce besoin d’agir qui se mêle aux frustrations et à la honte de ne pouvoir le faire correctement.

Engagé ce livre l’est, c’est un texte qui se lit facilement évitant les pièges de morale ou donneur de leçons dans lesquels il aurait pu tomber. 🛶🌊



À lire pour cet éveil de l’urgence d’une situation trop vite oublié. 🛶🌊



Il est publié aux éditions @editionsalbinmichel et en lice pour le Grand Prix des Lectrices Elle dans la catégorie document. 🛶🌊



Vous connaissiez ?
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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La loi de la mer

Peu accrochée par ce mélange de récit/essai et d’autobiographie même si l’écriture est belle et poétique.

Un père photographe, ancien médecin et son fils écrivain sont les témoins de la loi de la mer à Lampedusa, qui règne à la fois sur les habitants et sur les migrants qui arrivent à la recherche d’espoir et d’une vie meilleure.

Davide Enia nous plonge dans l’actualité sordide des migrants, ceux qui débarquent mais aussi ceux qui périssent en mer ; il le fait à travers les voix de quelques habitants (médecin, pilote de vedette, ses amis qui habitent en face de la mer, un plongeur sauveteur, des pêcheurs) mais jamais celles des migrants. Il veut ainsi donner une profondeur humaine à la tragédie. Mais le récit est pétri de bons sentiments, certainement loin de refléter la multiplicité des réactions face à cette thématique des migrants et de leur accueil comme le montre la montée des nationalismes en Europe, alimentés en grande partie par cette problématique.

En revanche, la partie autobiographique déclenche l’émotion que ce soient les relations difficiles d’un fils avec son père avec lequel il n’a pas réussi à communiquer jusqu’à ce séjour cathartique à Lampedusa, son amour pour son oncle qui se meurt d’un cancer. Les souvenirs affluent, mêlés à ce qu’il voit et vit.

Davide Enia donne une place centrale à la mer dans sa vie, dans celle des habitants de Lampedusa et des migrants. Tous doivent respecter sa loi ; ce n’est certainement pas pour rien que le mot loi porte une majuscule dans le titre : c’est une règle intangible qui s’applique à tous et qui n’admet pas d’être remise en question.

La Sicile est aussi très présente à travers Palerme, Lampedusa, les nombreuses expressions en sicilien qui émaillent le texte ; l’auteur est très attaché à cette région d’Italie et il en parle avec le cœur.

Enfin la mort est partout dans le texte : celle des migrants bien sûr mais aussi celle de l’ami Toto, de sa grand-tante Nunzia et celle de son oncle Beppe pour lequel il a écrit ce livre avant qu’il décède.









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La loi de la mer

Lampedusa, à l'extrême sud de l'Europe, est devenue tristement célèbre depuis le naufrage d'octobre 2013. Depuis les insulaires et les bénévoles accueillent comme il le peuvent les rescapés, que la mer ramène morts ou vifs. L'auteur part à la rencontre de ceux qui vivent sur ce paradis qui se métamorphose en enfer à chaque nouveau naufrage, à chaque "débarquement". Son père, cardiologue à la retraite et photographe amateur, l'accompagne dans ce voyage.



Entre les deux hommes qui ne savent plus comment se parler et les témoignages des divers acteurs de cette tragédie à répétition (médecins, plongeurs, gardes-côte), la figure de l'oncle, condamné par un cancer, plane. Un livre qui mêle reportage et introspection, qui questionne les relations filiales mais aussi le désir d'une vie meilleure. Un récit sincère qui met en lumière les liens invisibles entre ceux qui partent en quête d'avenir et ceux qui remontent le fil de leurs souvenirs, pour comprendre leur passé.
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La loi de la mer

Ce livre m'a profondément marquée.

Davide Enia nous fait imaginer le voyage périlleux que font face ces personnes qui quittent leur pays dû aux conflits qui y sont présents. Ces hommes, femmes et enfants n'ont qu'un objectif : pouvoir vivre dans un pays où règne paix et prospérité mais avant cela, il y a la mer -ou le désert- cet endroit à la fois magnifique et hostile pour l'Homme où il n'y a plus de règles à part survivre.

La loi de la mer nous fait part de ces témoignages, tous poignants les uns des autres, de ces personnes qui se dévouent à accueillir de la meilleure des façons ces personnes en détresse. Comme quoi, il y a aussi du bon en l'humanité.

Je n'hésiterais pas à le relire !
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Sur cette terre comme au ciel

Un livre sur l'enfance qui se vit dans une forme de violence sur une île gangrénée par la mafia. Une histoire de famille avec ses fêlures, ses silences et sa structure de valeur et de codes propres à chacun. Une belle histoire sur le devenir d'un petit garçon qui va devenir un homme et laisser parler ses sentiments..
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Sur cette terre comme au ciel

Immersion dans un roman puissant et prenant. Cosi in terra (le titre italien est mieux que le titre français) raconte l'histoire de Davidù, à Palerme, entre le moment où il choisit qu'il sera boxeur, et le moment où il livre le match de sa vie. Le roman suit les fils de plusieurs histoires qui se racontent, se dénouent, s'entrelacent, on apprend comment chacun va au bout de sa propre logique. Un chant choral agencé autour de Davidù, nourri de l'histoire et de la personnalité de ceux qui l'entourent : son grand-père, le taiseux Rosario, son père disparu, son oncle et entraîneur. Il y a aussi de fortes figures féminines : la mère, la grand-mère, le premier amour, les femmes. Son histoire est irriguée d'expériences, d'images, de souvenirs, de références, de changements de perspectives. Le roman est assené avec puissance, avec des directs, des upercuts, des coups droits et des coups bas, des emballements, des rémissions. Car ce roman fait aussi découvrir la boxe et sa rigueur, la précision des gestes, des enchaînements, des esquives, l'esthétique de la tactique et de la technique, où chaque boxeur injecte son style et sa personnalité.

Davide Enia donne texture et densité aux personnages et aux situations, son roman a le goût de la terre, le goût de la sueur et du soleil dans les yeux, le goût de la mer, le goût d'un baiser, le goût du sang dans la bouche, le goût de la victoire et de la défaite... Tout ce qu'il raconte a la saveur et l'intensité d'une première fois tout en racontant l'amour, la filiation, la transmission, l'héritage des valeurs et des expériences qui construisent un homme.

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Sur cette terre comme au ciel

Pour son premier roman, l'écrivain transalpin Davide Enia livre un véritable uppercut, qui vous fait d'abord vaciller avant de vous mettre complètement KO. Pourtant, arrivé à la fin de cet ouvrage qui prend la boxe comme fil conducteur afin de livrer une saga familiale sur trois générations, tout en dressant le portrait d'une Sicile déchirée par des rixes mafieuses, vous vous relèverez avec l'impression d'avoir gagné en humanité.



Tout débute en compagnie de Davidù, neuf ans. Comme la plupart des garçons de son âge, il fait l'apprentissage de la vie dans les rues de Palerme. Dans ce quartier où règnent violence et machisme, il rêve de Nina, une fillette aux yeux noirs qui sent le citron et le sel, et d'une carrière de boxeur… comme celle de ce père qu'il n'a jamais connu.



« La boxe ce n'est pas juste donner des coups de poing et en recevoir, c'est une discipline qui apprend le respect et le sacrifice. »



Puis, passant des rues de Palerme gangrenées par la mafia à un camp de prisonniers en Afrique durant la seconde guerre mondiale, l'auteur entremêle les histoires du grand-père, de l'oncle et du père de Davidù, permettant ainsi de mieux comprendre l'héritage familial qui pèse sur ses épaules et qui le façonne au fil des années. Dans cette famille où la boxe fait office de religion, la transmission des armes qui lui permettront de s'en sortir dans la vie, s'effectue aussi à travers les conseils avisés de la grand-mère institutrice, qui lui enseigne également la force des mots dans ce monde où tout ne se résout pas forcément avec les poings.



« le tempérament d'un boxeur ne s'exprime pas dans la furie de ses frappes mais dans la sagesse de l'attente, sa manière d'affronter l'adversaire, la distance qu'il crée et qu'il annule par sa seule volonté. le chaos traduit seulement l'angoisse. Pendant la phase d'étude, c'est lui-même que le boxeur teste, pas son adversaire. Mon poing peut-il atteindre sa cible ? »



S'il faut un peu de temps pour s'habituer aux allers-retours incessants entre ces différentes histoires qui se font écho, le lecteur n'a besoin que de quelques pages pour s'attacher aux différents personnages qui se construisent au fil des pages et des époques. En entremêlant leurs histoires avec grande finesse, l'auteur livre non seulement une saga familiale forte, mais également une histoire d'amour poignante entre Davidù et la petite Nina. Sans oublier l'amitié bouleversante qui se tisse progressivement entre le personnage principal et le cousin de Nina, ainsi que le portrait vibrant que l'auteur dresse de sa terre natale.



« Dans la rue derrière la place, des cris, des ambulances et des sirènes de police. La bande son de Palerme. »



Le style direct et percutant de Davide Enia fait immédiatement mouche et colle parfaitement à cette Sicile violente et débordante de testostérone. Si ses mots frappent comme des coups de poings, ses phrases sont néanmoins emplies de poésie, de chaleur humaine et de cette innocence attendrissante qu'offre inévitablement le regard d'un enfant de neuf ans quel que soit la dureté de son environnement. Soulignons d'ailleurs à ce titre l'excellent travail de traduction de Françoise Brun.



Je lui ai dit : « Barbarella, je t'aime. »

Elle me fait : « Comme les grands? »

Moi : « Non, je t'aime pour de vrai. »



Un roman coup de poing que je classe parmi mes coups de coeur !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Sur cette terre comme au ciel

Une histoire qui nous plonge au cœur de la Sicile, une histoire d’hommes, virils mais au cœur tendre. Du grand-père au petit fils, on découvre les destins croisés de ces hommes qui donnent des coups et en reçoivent, dans la vie comme sur un ring. Car dans la famille de Davidù, la boxe est une deuxième religion. Au gré de la vie et des combats, Davide grandit. Un roman sensible, puissant et rythmé comme un combat de boxe.

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Sur cette terre comme au ciel

Davide Enia livre un récit initiatique dense et rythmé, d’une puissance poétique magistrale.
Lien : http://www.lalibre.be/cultur..
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Mai 43

Dans le cadre d’une opération masse critique de Babelio, aujourd’hui, je prends la direction de la Sicile avec Maggio ʻ43 de Davide Enia traduit par Eugenia Fano paru aux Presses Universitaires du Midi en 2020.



Le texte s’ouvre quelque temps après le bombardement du 9 mai 1943. Gioacchino se rend sur la tombe de son frère Rosario et se met à lui faire le récit des jours du bombardement. Accompagné par la comptine du Roi Béfè Biscotte et Miné, Gioacchino avance dans le souvenir de ses aventures en même temps qu’il récite la comptine.

Entre parties de cartes, pillages, bombardements et histoires de famille, Maggio ʻ43 est un récit de guerre dans un théâtre de narration maîtrisé par un fier représentant de la deuxième génération, Davide Enia.



Maggio ʻ43 est porté par Gioacchino, un enfant de 12 ans et c’est ce qui fait toute la spécificité de ce texte. Orphelin, il vit avec ses oncles et ses tantes. Quand Palerme est bombardée, sa famille doit fuir dans le village d’à côté. Maggio ʻ43 est le récit de la guerre vue à travers les yeux d’un enfant. Un récit à la fois naïf, sincère et bouleversant. Gioacchino assiste aux violences faites par les milices fascistes, il doit également apprendre à se cacher et à voler pour survivre. Gioacchino grandit tout au long du récit. Dans un quotidien terrifiant, mais à la fois banal car devenu habituel, Gioacchino livre un récit innocent teinté de situations comiques et légères.



Je n’avais jamais lu de théâtre de narration et j’ai été bluffée, scotchée et subjuguée. J’ai lu d’une traite cette version bilingue de Maggio ʻ43. Comment peut-on faire autrement tant le récit est captivant ? Davide Enia réussit à nous emporter dans la vie de cette famille sicilienne. On s’attache aux personnages et en particulier à Gioacchino. J’ai été touchée par l’authenticité et la maturité dont fait preuve ce garçon tout au long du récit. J’ai aimé découvrir ce pan de l’histoire palermitaine à travers le récit de Gioacchino.

Une introduction au texte et une note sur la traduction précèdent le récit. Ces explications permettent de nous immiscer et de nous imprégner complètement et de savoir comment lire ce type de théâtre si particulier.



Merci à Babelio et aux Presses Universitaires du Midi pour cette opération masse critique. Maggio ʻ43 m’a donnée envie d’en découvrir plus sur Davide Enia.
Lien : https://juliegorsky.wordpres..
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Mai 43

Teatro de narrazione? Mais encore? Ne connaissant pas du tout ce type d'écrit j'ai pu profiter de la dernière opération masse critique pour découvrir ce genre littéraire .Ce qui m'a attiré ici est la thématique seconde guerre mondiale que j'apprécie particulièrement et le coté "Italien" que je n'ai jusqu'à présent jamais exploré. J'ai été très sceptique sur l'introduction du livre : cette dernière est longue , technique et assez complexe par moment.Les propos sont illustrés par des citations du récit que l'on n'a pas encore lu?Cela m'a vraiment dérouté : quel est le but? Je ne l'ai compris que plus tard : cette introduction permet de nous familiariser et de comprendre comment il faut lire le récit. Plus que nécessaire a mon sens car il s'agit d'un long monologue , sans annotations , sans rythmes , sans informations pour guider le lecteur .Voila toute la subtilité de ce type littéraire : nous devons lui donner vie à travers notre imaginaire : personnages , intonations ,..... tout! Prise par le récit ,j'ai tout lu d'une traite à ma grande surprise ! Du coup j'aimerais bien voir ce que cela pourrait donner mis en scène ! ( qu'est ce que cela doit être dur pour l'acteur !). Plutôt sceptique au début , je termine agréablement surprise et assez curieuse de ce teatro di narrazione , avec l'envie de réitérer l'expérience.
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Sur cette terre comme au ciel

Magnifique récit, qui est poignant, émouvant. J'ai aimé, le long de ces pages, suivre la vie de ces hommes. Derrière leur dureté, se cache un coeur immense.
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La loi de la mer

La loi de la mer raconte le quotidien de Lampedusa, l’accueil dans une extrême urgence des exilés sur ce petit bout d’île de la Méditerranée. L’accent est mis presque plus sur les hommes et femmes qui accueillent que sur les migrants eux-mêmes. Davide Enia est allé à la rencontre de ces pécheurs, plongeurs, secouristes, médecins et ils se sont ouverts à lui avec souvent beaucoup d’émotion pour raconter ce qui ne peut pas l’être et tenter de mettre des mots sur des moments qu’il ne faudrait pas avoir à vivre : les bateaux trop petits, trop pleins, l’urgence, la violence de la mer, la mort, les corps. Impossible de ne pas être remuée, émue par ces témoignages.

Mais Davide Enia ne s’en tient pas à ce seul sujet. Parce que son père l’accompagne lors de deux voyages à Lampedusa, régulièrement dans le récit il évoque les relations difficiles qu’il a toujours entretenues avec lui. Il raconte aussi son oncle, malade. Et je cherche toujours, après avoir fermé ce livre, à comprendre pourquoi et ce que cela peut apporter à son témoignage. Plus le récit avance, plus cela m’a semblé agaçant, inapproprié.

Ce livre est réussi en cela qu’il témoigne, alerte sur un drame humain aux proportions démesurées. Mais il aurait pu être deux fois moins long.

Enfin, la traductrice a choisi de laisser beaucoup de mots ou d’expressions en italien. Une langue fort belle certes mais pourquoi ce choix ?

Bref, impossible de dire de ce livre qu’il est mauvais, mais cet excès de posture dans l’écriture, plus l’histoire personnelle de l’auteur pour moi sans intérêt, m’ont gênés
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La loi de la mer

« Ici on sauve des vies. En mer, toutes les vies sont sacrées. Si quelqu’un a besoin d’aide, on lui porte secours. Il n’y a ni couleur de peau, ni ethnie, ni religion. C’est la loi de la mer »

Durant plus de trois ans, Davide Enia a recueilli des témoignages à Lampedusa, cette île méditerranéenne posée plus près des côtes africaines que de la Sicile qui a été le théâtre de drames humains : les naufrages de centaines de migrants.

L’auteur s’est rendu sur place, a assisté à des « débarquements ». Son récit est construit autour de témoignages d’habitants, de secouristes, d’exilés et de survivants, témoignages poignants qui nous rappellent que derrière chacun des personnages (migrant, habitant, secouriste) il y a un être de chair avec une histoire, une expérience, des rêves, des renoncements.

Ce récit, mélange réussi entre essai et autobiographie est poétique, bien écrit et fait preuve de beaucoup d’humanité. Il est à la fois désespérant et empli d’espoir.

L’histoire collective croise l’histoire individuelle de l’auteur, celle de sa famille, de ses rapports avec son père, son oncle malade dans des allers-retours qui rendent ce livre lumineux et terriblement vivant (n’est-ce pas notre quotidien que de recevoir chaque jour des informations extérieures qui se télescopent avec notre vie, qui nous font mesurer avec plus d’acuité l’importance d’une vie ?)

Une lecture dont je ne sors pas indemne et qui me donne l’envie d’apporter ma goutte d’eau….

« On sait ce qui se passe mais on fait semblant de ne pas savoir. Si j’accepte de vous parler c’est parce que si toutes les voix s’unissent, on peut sensibiliser les gens. Nous sommes des gouttes mais ces gouttes, toutes ensemble, font un océan »

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La loi de la mer

Avec La Loi de la mer, le Sicilien Davide Enia signe un récit aussi personnel que littéraire sur la tragédie des migrants.
Lien : https://www.lexpress.fr/cult..
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