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Critiques de Deborah Levy (200)
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La Position de la cuillère et autres bonheurs..

Chère Déborah Levy,



J’espère que la peur va me quitter, le temps de vous écrire cette lettre. Parce qu’il ne faudrait pas que l’engourdissement s’installe dans le corps ou l’esprit, je laisse remonter à la surface, les petites mesures de bonheurs pour que ça pétille audacieusement, sur la toile…

Donc, voilà, j’en suis là, entre hésitation et exaltation, à laisser glisser le stylo, le regard perdu en inspiration, le cœur au palpitant. Avec vos livres, vous m’apprenez le bonheur. Le bonheur à l’état brut, le bonheur en fleurs, le bonheur à pieds nus, le bonheur encabané, le bonheur partout, le bonheur en nous. L’art du bonheur. Vous m’apprenez à compter le bonheur, en mesure de cuillère à café et pages tournées, et j’aime cela. J’aime l’idée que je vais le débusquer comme vous, au détour d’une ligne, dans un poème, dans un alphabet itinérant, dans une discussion entre amies, sur une photographie. Je deviens attentive, fringante, vigilante et receptionneuse de ces autres bonheurs impertinents que vous laissez dans ces pages. Je me prépare selon vos critères et pérégrinations à me faire à cette notion du bonheur. J’ouvre la porte pour qu’il rentre, comme vous, vous ouvrez votre bibliothèque pour qu’on y puise à la source…

Je ne me lasse de votre trait d’esprit, de votre regard sur le monde, des grands et petits détails que vous relevez dans l’âme des artistes, de vos lectures éclairées, des odeurs que vous percevez au travers d’un texte, des couleurs émotionnelles que vous attrapez dans les poèmes, de la chaleur qui se dégage de votre plume. Je ne m’en lasse pas de vos questionnements, de la littérature, de la création. Et chaque référant, chaque auteur.ice que j’ai reconnu, je voulais les relire à la lumière de votre ressenti, pour voir les concordances ou dissonances, car l’art parle et bouscule en chacun, de sa manière propre. Et puis je veux connaître les autres, ceux et celles qui m’ont échappé, je voudrais les rentrer dans la bibliothèque de mes données personnelles. Je veux les lire accompagnée de café et d’une petite cuillère, qui lierai le sucre et le bonheur. Je veux les lire avec mes plus grands yeux, pour absorber tout ce qui donne de la valeur et les principes des chefs-d’œuvres. J’ai peur du renfrongnement. Je veux toujours être en capacité de m’émerveiller. Et à vous lire, chère Déborah je sais que cela arrivera toujours, parce qu’en donnant La position de la cuillère, vous donnez aussi, l’insufflement d’une pensée libre triomphante…

Peut-être que je vais sortir du cadre. Comme je suis femme, de toute manière, je veux évidemment, m’en échapper. Je quitte le vouvoiement comme on se défait d’un spectre.

Laisse-moi te dire, que c’est un coup de cœur.

Laisse-moi te dire, que ce livre va rester longtemps sur ma table de chevet. Laisse-moi te dire merci, comme on remercie une amie, qui prodigue ses meilleurs conseils.



Laisse-moi te dire au revoir et au plaisir

Bien féeriquement,



Stelphique&#xNaN🧚
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Etat des lieux



Je ne suis préparée à rien. Je prend ce qu’on veut bien me transmettre. La délicatesse d’une rose comme un État des lieux. Je regarde tout suffisamment longtemps, pour m’imprégner. M’imprégner d’un monde, d’un mode d’écriture, d’une fleur, de la recherche minutieuse de donner corps à un personnage féminin, d’un lieu, des vibrations, ou encore d’un rêve de maison. J’aime l’imprégnation. C’est quelque chose ensuite, qui t’appartient un peu: une légère trace dans le sillage de mes pensées. Je suis avec délectation les pérégrinations de Déborah Lévy et le bonheur de rentrer chez elle…

Je ne suis préparée à rien. Je ne connais pas encore le départ d’un enfant vers son nid, je ne connais pas les joies d’une sorbetière, je ne connais pas tou.te.s les écrivain.e.s qu’elle invite à son souvenir. Je n’ai que des chemins qu’elle a défriché pour que je m’y sente à l’aise et que j’apprenne l’art de vivre, et l’immense plaisir d’être une femme. Je n’avais qu’une joie, rentrer chez moi, pour lire ses pensées, juste à côté de mon rosier. J’ai l’envie folle, aujourd’hui, d’un bananier, sur les rebords de ma baignoire. À voir si un jour, on le comptera avec mon État des lieux…

Je ne suis préparée à rien. Je n’ai que des doutes et des désirs d’écriture, mais les pensées hyperactives ne veulent pas rester dans une demeure, ne veulent pas se mettre en lignes. Elles veulent l’eau, le vent, l’intérieur intime d’une fleur, la quintessence de la féminité. Mais je veux y entendre en sagesse, je veux les questionnements existentiels de Déborah, je veux les voyages, je veux le cabanon, je veux une chambre à moi, tout ce qui fait une propriété et l’Etat des lieux de nos foyers…

Je ne suis préparée à rien. Mais j’imagine très bien. Les portes et les fenêtres qu’on ouvre ou qu’on referme, les murs qu’on casse et qu’on reconstruit, les lieux et les états qui nous habitent, je les imagine dans le temps et l’espace. J’étudie auprès de mes aînées leur façon de vivre, leur façon de redessiner le bonheur, de compter leurs biens. Et puisque le personnel est politique, Deborah Lévy avec cette autobiographie en mouvement, m’initie à l’élévation. Je rénove mes rêves et mes enseignements, suite à cela. Je déconstruis et réinvente ma liberté.

Je n’étais préparée à rien, mais je fais état d’un coup de coeur pour cette lecture. Je suis riche, maintenant, d’écrits puissants que je pourrai lire et relire, parce que Ce que je (ne) veux (pas) savoir c’est Le coût de la vie et l’État des lieux, et d’autres bonheurs impertinents, et je ne suis que gratitude pour ceux que Déborah Lévy nous transmet avec tant d’intelligence et de soin, pour qu’ils résonnent dans le réel…
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Ce que je ne veux pas savoir

👠Chronique👠



« Mais, de toute façon, quel intérêt y a-t-il à mettre des choses par écrit? »



Parce que, de toute façon, il y a des choses qui ne s’écrive qu’avec le cœur et le recul de la maturité. Ce que je veux bien savoir, en revanche, c’est qu’est-ce que disent les écrits de nous, qu’est-ce que ça va chercher dans la mémoire et dans les oublis, vers quoi on tend à aller ainsi, vers soi?

Peut-être que ce soir, en relisant pour la enieme fois, Déborah Levy, je me dis que c’est quelque chose de l’entre-deux, entre rage et calme, entre authentique et illusion, entre deux âges et deux continents, entre appartenance et exil. Au point exact de l’hésitation. Le désir d’écrire prenant le dessus sur les pensées limitantes, la femme se révèle au moment, précisément, de poser le stylo sur la feuille et de faire appel à sa réflexion…Et donc, ce soir, j’essaie de comprendre ce qu’elle ne veut pas savoir, alors que moi je brûle d’apprendre…

Certes, être témoin et vivre, la dépression, le racisme, la violence, l’oiseau en cage, le sexisme, ça laisse des traces sur le papier, le corps et l’esprit…Mais c’est « rudement bath » de lire aussi de l’émancipation, de la liberté, de la culture, et le cheminement personnel d’une autrice et d’une femme, en particulier…Invoquer les souvenirs, les plus grand.e.s écrivain.e.s, le désir, la transcendance de la lecture et de l’écriture, les questionnements muets, alors qu’elle n’a qu’une envie, celle de hurler. Parler fort pour se faire entendre dans ce monde de brutes. Parler fort parce qu’elle est assignee-femme, et qu’elle sait que ça change tout. Parler fort et créer des mots, des vérités qui s’écrivent au féminin et ne pas avoir à s’égosiller de le faire, ici ou ailleurs, c’était sans doute, le but de cette introspection…

Depuis toujours, je recherche, dans mes lectures, la féminité et la liberté. Avec cette trilogie, je peux déjà vous confier, sans la moindre hésitation que j’ai adhéré à la pétillance de Déborah Levy. Elle est vivifiante, solaire et affirmée. J’ai adoré la sensibilité, l’énergie, tous ses éclats. Ça se lit comme la confidence espiègle d’une amie chère, sans filtre et à cœur ouvert. Je ne saurai pas plus m’arrêter qu’elle, alors je vais peut-être vous laisser juger de l’intérêt à découvrir urgemment toute l’intelligence de sa plume et son engagement au travers de ces pages qui m’ont paru d’une brillance exquise!
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Le Coût de la vie

À moitié récit autobiographique et essai sur la féminité, ce livre surprend.

L'auteure nous parle de son divorce arrivée à la cinquantaine. De la difficulté de refaire sa vie et de tout concilier.

Récit poétique, parfois difficile.

Je suis contente de l'avoir lu mais cela ne m'a pas motivée à découvrir le reste de son œuvre. Je suis peut-être passé à côté.

À vous de vous faire votre avis

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Etat des lieux



Troisième et dernier volet de la trilogie

Ses deux filles viennent de quitter le domicile familial et Deborah Levy évoque la place de la femme dans la société, au fil des idées et de réflexions "dans le temps compressé de sa mémoire ".

Elle garde sa vie , légèrment à la marge , son univers un peu fantaisiste Avec des pensées et citations essentielles:



" Je crois que ce que je valorise le plus sont les vraies relations humaines et l'imagination.

Peut-être qu'il est impossible d'obtenir les premières sans la seconde. J'ai mis du temps à me débarrasser de l'envie de plaire à ceux qui n'agissent pas dans mon intérêt et sont incapables de m'entourer de leur affection.

Je possède les livres que j'ai écrits et transmets mes droits d'auteur à mes filles. En ce sens, mes livres sont ma propriété.

Une propriété qui n'est pas privée. Il n'y a ni chien méchant ni vigile à l'entrée ni panneau qui interdit aux gens quels qu'ils soient de plonger, d'éclabousser, de s'embrasser, d'échouer, d'être furieux ou effrayés, d'être tendres ou tristes, de tomber amoureux de la mauvaise personne, de sombrer dans la folie, de devenir célèbres ou de jouer dans l'herbe."



Que dire de plus ?
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Etat des lieux

"Ce n'était peut-être pas la maison mais le désir qui me faisait me sentir plus vivante ".



Dans ce troisième volet de son autobiographie en mouvement, Deborah Levy fait l'inventaire, réel ou rêvé, de ses possessions.

Une maison idéale, fantasmée, dans divers lieux,où elle nous conte,à sa façon très personnelle, sa vision de la vie.

Cet état des lieux clôt sa longue méditation sur la place de la femme dans la société, au moment précis où ses filles prennent leur envol.Elle convoque les idées et replace ses réflexions "dans le temps compressé de sa mémoire ".

Je me la représente comme un petit bout de femme à l'humour salvateur, originale et spontanée.

La poésie dont elle entoure son quotidien et son univers un peu foutraque offrent un regard unique sur nos interrogations existentielles.



" Je crois que ce que je valorise le plus sont les vraies relations humaines et l'imagination.

Peut-être qu'il est impossible d'obtenir les premières sans la seconde. J'ai mis du temps à me débarrasser de l'envie de plaire à ceux qui n'agissent pas dans mon intérêt et sont incapables de m'entourer de leur affection.

Je possède les livres que j'ai écrits et transmets mes droits d'auteur à mes filles. En ce sens, mes livres sont ma propriété.

Une propriété qui n'est pas privée. Il n'y a ni chien méchant ni vigile à l'entrée ni panneau qui interdit aux gens quels qu'ils soient de plonger, d'éclabousser, de s'embrasser, d'échouer, d'être furieux ou effrayés, d'être tendres ou tristes, de tomber amoureux de la mauvaise personne, de sombrer dans la folie, de devenir célèbres ou de jouer dans l'herbe."



Belle philosophie de vie.
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Le Coût de la vie

A cinquante ans, une femme écrivain, un divorce, des factures à payer, des filles à élever, changement de statut... et un livre brillant, sans apitoiements.

L’auteur, depuis sa cabane d’ecriture, à Londres, aborde poétiquement, avec optimiste et réalisme sa nouvelle vie.
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Ce que je ne veux pas savoir

Chevauchant son vélo électrique pour gagner les hauteurs de son appartement londonien qu’elle habite avec ses filles, Levy réfléchit l’Afrique, la vie, les femmes, tout en rêvant de dénicher le parfait cabanon d’écriture pour travailler en paix.
Lien : https://www.journaldequebec...
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Sous l'eau

Difficile de résumer ce livre qui n'a pas du tout fonctionné sur moi.

Des vacances, une belle maison, une invitée inconnue au comportement étrange qui se baigne nue dans la piscine, bref, difficile de vous dire où va réellement ce roman parce que je ne lui ai trouvé aucune direction particulière.

Je pensais y trouver du mystère mais pas aussi épais au point de n'y rien comprendre. Ce roman est court, ses chapitres aussi, avec différents personnages, alors on pourrait croire à quelque chose d'incisif, qui va droit au but mais non, on se perd dans des pensées éparpillées, des détails incongrus. Je l'ai trouvé très long malgré le peu de pages qu'il contient.

Je n'ai pas du tout été séduite !
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Etat des lieux

Bonsoir,

La découverte d’une auteure contemporaine ce soir Déborah Levy pour son livre « état des lieux » aux Éditions du sous-sol. Elle a été lauréate du prix fémina étranger en 2020. Là aussi nous sommes dans un mode de femmes, un livre sur la place d’une femme auteure de près de 60 ans, tous ces questionnements sur son rapport à sa famille, à la sexualité, à son âge, à son métier, à la reconnaissance du public et le succès. Elle s’interroge sur elle mais nous renvoie aussi les questions qu’elle se pose. Alors même si vous n’avez pas 60 ans vous pouvez le lire car elle reprend des questions existentielles que beaucoup de femmes se posent. Une belle écriture, une plongée à l’intérieur de soi. Il s’agit normalement d’une autobiographie dont c’est le troisième volet, je n’ai pas encore lu les deux autres mais cela ne m’a absolument pas dérangée.

Quatrième de couv. Nous avions quitté Deborah Levy gravissant sur son vélo électrique les collines de Londres et écrivant dans une cabane au fond d’un jardin. Nous la retrouvons, plus impertinente et drôle que jamais, prête à réinventer une nouvelle page de sa vie. Tandis que ses filles prennent leur envol, elle nous

emmène aux quatre coins du monde, de New York aux îles Saroniques en passant par Mumbai, Paris ou Berlin, tissant une méditation exaltante et follement intime sur le sens d’une maison et les fantômes qui la hantent.

Entremêlant le passé et le présent, le personnel et le politique, la philosophie et l’histoire littéraire, convoquant Marguerite Duras ou Céline Sciamma, elle interroge avec acidité et humour le sens de la féminité et de la propriété.

Par l’inventaire de ses biens, réels ou imaginaires, elle nous questionne sur notre propre compréhension du patrimoine et de la possession, et sur notre façon de considérer la valeur de la vie intellectuelle et personnelle d’une femme.

Pour être romancière, une femme a besoin d’une chambre à soi, nous disait Virginia Woolf. Deborah Levy complète ce tableau par l’étude d’une demeure pour soi.

Avec État des lieux, qui fait suite à Ce que je ne veux pas savoir et Le Coût de la vie, prix Femina étranger 2020, Deborah Levy clôt son projet d’“autobiographie en mouvement”, ou comment écrire sa vie sans mode d'emploi.
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Sous l'eau

Lire un livre en se demandant pourquoi on le lit et qu'est ce qui fait qu'on ne stoppe pas sa lecture , est le sentiment qui m'a suivit tout le long de ces 188 pages. ... j'ai frisé l'ennui mais les 20 dernières pages ont su redonner du souffle à cet ouvrage...et j'ai compris alors la lente mise en scène du scénario.

Par contre, j'aimerais savoir ce qui vaut tant d'éloges à cette auteure. Peut-être que la traduction n'est pas à la hauteur? Peut être est ce trop subtil pour moi et que l'essence de ce livre m'a échappé. Perso, je ne le recommande pas et in finé, je me suis ennuyée....seule la curiosité m'a faite tenir afin de savoir où Déborah Levy voulait m'emmener. C'est peut-être là que ce situe l'intérêt ?
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Le Coût de la vie

Choisi le 2 septembre 2022- Librairie Périple2- Boulogne- Billancourt



Grand plaisir de lecture !



Un récit tonique, vivant, mêlant avec brio, le récit d' une période de vie douloureuse et l'éveil joyeux d'une reconstruction… La Renaissance d'une femme de cinquante ans, l'auteure, devenant jubilatoire, mêlant L Histoire des femmes, celle de l'évolution des mentalités, la Littérature, la philosophie, la psychologie…ainsi que des anecdotes vécues, pittoresques , ou plus sombres…!



Même enthousiasme que le premier livre lu de Déborah Lévy, « Ce que je ne savais pas ».

L'auteure , la cinquantaine, décide courageusement de recommencer, changer l'orientation de sa vie, assumant une séparation définitive d'avec son mari, et le père de ses deux filles…

Toutefois, à 50 ans, la Liberté se paye : la solitude, les factures, assumer les études de ses filles, l'intendance du quotidien, et ECRIRE afin de vivre de sa plume…



Combien... La charge est lourde , mais aussi il y a à l'horizon, la promesse d'une indépendance et d'une vie personnelle reconquise... !



Il est bien sûr beaucoup question de la complexité des rapports amoureux, et des relations , en général, entre les hommes et les femmes

[ *de longs passages sur le parcours singulier, à l'époque, de l'écrivaine- philosophe, Simone de Beauvoir ].



Déborah Lévy revient également à plusieurs reprises, avec d'ailleurs des anecdotes savoureuses, sur la rareté du "Savoir écouter "!...



Ainsi l'auteure reconstruit son existence autrement, « avec pour tout bagage, un vélo électrique et une plume d'écrivain » !!

Un récit intime, personnel, interpellant les femmes, pour qui, les normes sociales pèsent plus lourdement que pour les hommes, depuis la nuit des temps… !

Combien , même aujourd'hui, avec heureusement une évolution certaine des mentalités, il n'est toujours pas aussi aisé que cela pour une femme , d'avoir une vraie vie à elle !



Ce récit , tout en racontant les difficultés et douleurs d'une Existence à « repenser » et à « ré-imaginer », nous laisse toujours le sourire au bord des lèvres, car le style de Déborah Lévy est pétri d'humour, d'ironie, et d'autodérision…

Pas l'ombre d'une jérémiade ou de complaisance quelconque… Une femme énergique, lumineuse, positive… qui « donne la pêche » !!!



J'achève ce "billet" par un des passages soulignés que je préfère !



« La tempête



Au début, je n'étais pas sûre de pouvoir rejoindre le navire et puis je me suis rendu compte que je n'avais pas envie de le rejoindre. A priori, le chaos représente notre pire crainte, mais j'en suis venue à croire que c'est peut-être ce que nous désirons le plus. Si nous ne croyons pas à l'avenir que nous planifions, à la maison que nous payons avec un emprunt, à la personne qui dort à nos côtés, alors peut-être qu'une tempête ( longtemps tapie dans les nuages) pourrait nous rapprocher de ce nous voulons être au monde.”
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Etat des lieux

comment dire; les deux tiers du livre , je me suis sentie comme dans mon jeans fétiche ou ma robe fleurie noire. Ces deux vêtements où je suis si alèse que je pourrais avoir des restes de dentifrice sur le coin de la bouche que j'en aurais que faire. L'énergie qui habite cette femme à la recherche de son être, son image de femme sans le reflet le regard de l'homme m'a transportée sur presque tout le récit parfois décousu comme peuvent l'être les pensées.

Sur les 100 dernières pages cette course m'a un peu essoufflée mais m'a réjoui de cet amour filiale avec ses filles.

Bons moments
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Le Coût de la vie

Par moments, je me demande s'il suffit de glisser régulièrement dans un texte des mots comme patriarcat, soumission, féminité pour en faire un objet digne d'attention ? Puis d'assaisonner le récit d'un certain nombre de citations (Dickinson, Beauvoir, Baldwin, Brontë, Bourgeois, Proust…) pour lui donner un semblant de consistance. Enfin, de glisser quelques pensées définitives et absconses pour emballer le lecteur telles que « la féminité n'étant de toute façon qu'un déguisement » ou encore « les seuls foyers sont ceux où l'on s'aime et ceux où l'on ne s'aime pas » avant de conclure par « la liberté n'est jamais libre ».

Pour être juste, Deborah Levy est capable de dire de belles choses sur la plomberie (on sait qu'il s'agit d'un point faible chez les Anglais), le vélo électrique, les poêles à gaz et, surtout, de bien les développer. Elle est moins volubile sur l'Eurostar, dommage, j'aurais aimé qu'elle approfondisse le sujet.

Bon, plus que le prix Femina étranger 2020, il s'agit du prix de la cinquantaine revisitée, une pâtisserie indigeste.
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Le Coût de la vie

Qu’est-ce qu’une femme qui se détache du rôle que lui impose la société patriarcale ? Qu’est-ce qu’une femme si elle n’est plus épouse, tout juste mère ? C’est ce que questionne ici Deborah Levy avec ce texte autobiographique où elle raconte son parcours vers la liberté, une liberté loin d’être idyllique, mais qui a au moins le mérite d’avoir été choisie. A cinquante ans, Deborah Levy choisit de quitter son mari, de laisser derrière elle son mariage qui bat de l’aile, ce « navire » qu’elle n’est pas sûre de pouvoir rejoindre ni d’avoir envie de le rejoindre. Elle part, avec ses filles sous le bras, s’installer dans un immeuble délabré en haut d’une colline et se force à écrire, beaucoup, pour subvenir aux besoins de sa petite famille tronquée. Ses vieux rêves d’amour durables avaient pris l’eau, et sa liberté avait un prix – en valait-elle le coût ?



Tout en nous proposant des réflexions sur le système patriarcal et la place de la femme dans la famille nucléaire traditionnelle, Deborah Levy nous parle également de son processus d’écriture, elle qui est dramaturge, poétesse et romancière. Elle montre comment l’écriture l’a aidée pendant cette période de transition compliquée, comme la maîtrise des mots et le confort de certains textes a été un refuge en ces temps incertains. Elle se trouve une petite place dans la cabane au fond du jardin d’une amie bienveillante, s’y créé un refuge pour mettre des mots sur son quotidien, et pour se retrouver en tête à tête avec cette page blanche dont dépend la subsistance de sa famille.



Je ne connaissais pas Deborah Levy mais ce texte m’a donné très envie de découvrir ses romans, de voir son style sensible appliqué à la fiction, de retrouver ses phrases pleines de sagesse et sa lucidité sur le monde et sur elle-même. Elle raconte son quotidien de mère, d’autrice, de femme de cinquante ans, et pourtant, moi qui ne suis rien de tout ça, je me retrouve dans ses mots, dans sa pensée et dans son appréhension de notre société. J’apprécie sa façon de voir ces petits rien qui font le sel de la vie, de chérir ses amitiés et de laisser libre court à ses fantaisies. J’apprécie la force qui se dégage d’elle, et des phrases qu’elle pose sur le papier pour lui donner corps. Un très beau livre, que je relirais.
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Ce que je ne veux pas savoir

j’attends de lire les deux livres suivant celui ci pour me créer un avis mais ce dernier était tellement rapide à lire que je n’ai même pas eu le temps de me questionner dessus, d’essayer de le comprendre et de l’analyser. C’est bien écrit mais je reste réellement sur ma faim, je verrai après ma lecture finie.
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Le Coût de la vie

Cette histoire est intemporelle, toujours là même qu'elle que soit l'époque : une femme quittée, déclassée, qui a vécu plus de la moitié de sa vie dans l'illusion que ce que l'on a construit pour que la famille soit un refuge, un lieu de retrouvaille, un endroit où l'on dépose ses problèmes sur la table de la cuisine pour que maman fasse le tri et trouve la solution, car elle a la solution !

Mais la femme de 50 ans qui se retrouve seule et par nécessité retrousse ses manches pour faire vivre ce qu'il reste du foyer, est assez peu valorisé.

Femme quittée, fille en deuil, mère esseulée, mais guerrière à la plume vivace, il y a chez ce personnage largement autobiographique la fougue du désespoir et la vie qu'elle sait ramener dans un foyer autre, un foyer où des éclopés sont là, solidaires et soutenant.

Il y a de l'humour et une écriture forte et sans pathos.
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Ce que je ne veux pas savoir

Un jour la narratrice (l’auteure) réalise, alors qu’elle est sur un escalator qui monte, qu’elle ne peut réprimer ses larmes. Sans la nommer c’est la dépression qui laisse paraître ses marques. Elle prend un billet pour Majorque, fuit sa vie pour retrouver un lieu calme et sécurisant, loin du monde, loin des autres, comme George Sand le fit avec Chopin. Une fuite qui va la replonger dans ses souvenirs. Perdue entre passé et présent elle se cherche un avenir. Les souvenirs d’enfance affluent : l’Afrique du Sud natale, l’arrestation de son père, militant de l’ANC, ses 5 ans d’absence alors qu’elle n’est qu’une enfant qui ne comprend pas le monde des adultes, puis la fuite et l’exil en Angleterre.



« Ce que je ne veux pas savoir » est le premier volume d’une trilogie autobiographique de Déborah Levy. Publié en 2013 au Royaume-Uni, il n’est traduit en français qu’en 2020. Avec le deuxième volume, « Le coût de la vie », il obtient le prix Femina Étranger 2020. Le troisième opus est « État des lieux » publié en 2021.



Ce premier volet a pour sous-titre « réponse à George Orwell », et plus précisément à son texte où il expose les 4 raisons d’écrire pour un écrivain. Cette réponse, formulée une fois brièvement, on la devine au fil du récit. On découvre l’univers d’une enfant qui évolue dans un monde traversé par le racisme, la séparation des blancs et des noirs. Un monde cruel et injuste qui la privera de son père pendant cinq ans. Elle est témoin d’une société inégalitaire et tente de se construire. L’arrestation de son père la rend quasi muette. Les mots finiront par sortir, mais sur le papier. Et c’est avec les mots de l’enfance que l’auteure nous livre sa passion pour la littérature. Le livre se termine sur les premières années de l’exil en Angleterre, cette nouvelle terre qu’elle souhaite faire sienne mais où elle se sent étrangère, et sur l’adolescence d’une fille solitaire qui trouve refuge dans les mots qu’elle jette sur des serviettes en papier dans un pub de Londres.



L’écriture de Déborah Levy est fine, sensible, parfois sensuelle, toujours lumineuse. Elle a un don pour trouver le détail qui va matérialiser pour le lecteur les lieux qui ont fait ce qu’elle est devenue : un bonhomme de neige réalisé avec son père, le perroquet de sa tante, une marque sur le front d’un écolier, la coiffure d’une cousine.



Une jolie découverte qui donne envie de découvrir la suite.

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Ce que je ne veux pas savoir

💬Le Pitch dans ta potch

L'autrice débarque à Majorque pendant une période difficile de sa vie et revient sur son enfance en Afrique du Sud et son adolescence en Angleterre. Elle tente de s'affirmer en tant que femme et autrice.



Noooon ne t'arrête pas au pitch. Il ne fait pas envie, je te l'accorde !



🙆‍♀️Mon humble avis

C'est un petit bonbon, un ovni littéraire. Est-ce un essai, une autobiographie, si court ? Who cares ?

Deborah Levy cite Marguerite Duras ou Nietzsche, part dans tous les sens mais comme moi finalement ! (Nietzsche en moins)

Une lecture agréable malgré le thème de la dépression, drôle et instructive.

Il existe une suite en 2 tomes que j'aurais plaisir à retrouver.

Les avez-vous lu ?

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Etat des lieux

Dernier volet de la trilogie savoureuse de Deborah Levy, « Etat des lieux » raconte le cheminement de l'écrivaine et de la femme qu'elle est devenue après le départ de ses enfants. Dans ce livre, elle s'interroge sur le lieu idéal habitable, elle qui a « passé un temps fou à scruter les vitrines d'agents immobiliers en quête d'un domaine » à elle. Convoquant toujours les figures littéraires tutélaires qui l'accompagnent, Duras, Dickinson, Woolf, l'auteur explore dans chaque chapitre un lieu géographique qu'elle a occupé : NY, Londres, Paris, Mumbai, l'île d'Hydra, avec des retours sur sa terre d'origine en Afrique du Sud. Elle passe du registre existentiel au registre professionnel, en passant par la case géographique et les objets qui l'accompagnent avec une grande agilité d'esprit. En une page elle se questionne sur la reconnaissance de son travail « Se faire un tant soit peu voir et entendre est un combat, alors qu'est ce qu'une autrice peut faire pour changer ça ? Si elle invente des histoires dont les protagonistes sont vus et entendus, est-ce que ça sera crédible ? », sur le chemin à parcourir pour rejoindre son foyer, sur la difficulté de trouver sa chambre à soi dans un soucis de vérité.



« La vérité vous libérera mais d'abord elle vous emmerdera. » Gloria Steinem.



Deborah Levy nous raconte, toujours avec son humour caustique et son féminisme subtil et éclairé, ce qui la constitue aujourd'hui, comment elle a écouté ses désirs, comment elle est devenue maîtresse de son foyer. Elle dresse les fondations du foyer imaginaire, de son « espace où vivre » qui lui permet de traverser cette nouvelle phase d'âge mur. Son questionnement existentiel est incessant mais jamais elle ne rentre dans des considérations théoriques froides. Elle a l'art de s'adresser à nous comme une amie qui nous raconte une histoire, nous interroge, nous écoute entre les blancs des pages. Elle s'attable autour d'un Spritz, et d'une assiette de pâtes aux anchois (après s'être retrouvée nez à nez avec un poulet rôti mort deux fois dans le volet précédent), nous rappelle que la mère de Jane Birkin a donné le conseil suivant à sa fille : « Quand tu auras tout perdu… mets des sous-vêtements en soie et lis Proust. » le plus petit détail, le plus simple bananier (son dernier enfant) acheté dans un marché dilate son regard, confère une valeur symbolique à son récit. Elle nous plonge dans son monde fourmillant d'intelligence et de détails sensuels (même si j'ai trouvé ce volet un peu moins dense que les deux précédents).



Deborah Levy à n'en pas douter est une écrivaine qui compte dans le paysage actuel. Son ton est le ton de la confidence, son regard est un regard universel. Elle englobe dans sa voix, la voix de quantité de femmes en drainant les voix des femmes fortes qui l'ont précédée, en écrivant un récit de femme, en s'assurant qu'elle a bien décrypté ses désirs propres, tracé la circonférence de son monde avec ses références à elle, en dehors de toute influence et pression patriarcale. La traductrice Céline Leroy a extrait de cette histoire de foyers au sens large une matière chantante, nourrissante, sensuelle et rythmée. Deborah Levy est une écrivaine solide avec une plume solide et une production succincte et profonde, une de mes écrivaines contemporaine préférée.

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