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Critiques de Denis Brillet (41)
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Trois jours

« Parce que la faiblesse des autres peut vous détruire tout autant que leur force. Les gens faibles ne sont pas inoffensifs. Leur faiblesse peut justement être leur force… » Philippe Roth, Indignation.

Trois jours et tout change à jamais. Ce roman est une destinée. Lire « Trois jours » c'est atteindre les profondeurs infinies. Apprendre l'alphabet essentialiste. La force de l'invisibilité, le pouvoir intrinsèque des merveilleuses vertus. Chaque mot de Denis Brillet enclenche un processus, un signe. Ici, c'est la double lecture qui lève le voile sur l'advenir d'un roman hors pair. L'errance pour sac à dos, l'endurance aux souffrances d'une saison hivernale glacé, rude et sauvage. Un jeune homme dont on ignore le nom arrive dans un village en plein midi de février. D'aucuns s'étonnent. Tous observent sournoisement cet étrange (er). Dans un hors champ ordinaire, ce jeune homme devient non pas un dérivatif aux habitus, mais le point d'appui d'une hostilité. Dans ce lieu emblématique, sa toile de tente gorgée de vent et de méprises, il est dans une attitude hédoniste, olympienne. Un magicien théologal qui va de par son stoïcisme et sa discrétion bousculer chacun (e) dans leurs convictions les plus ancrées. La solitude encerclée sur chacune de ses prouesses. le magnétisme de ses capacités qui oeuvre en silence. Ce jeune homme est la baguette du magicien. Il contre les vents contraires, la faim, le froid, la fragilité de son corps frêle comme un roseau et sa vulnérabilité qui est juste une écorce. L'apparence physique d'une faiblesse qui n'est pas le Rocher de Sisyphe. Il déambule dans le village, trois jours de quête résiliente, l'altruisme en porte-voix dans l'invisibilité de ses bravoures. Qui est ce jeune homme ? Trois jours et le village va s'éveiller, s'offusquer, craindre et comprendre le dépassement de tout entendement. L'énigme qui dévore subrepticement ce jeune être en mission. Il va tel un mage donner un souffle rédempteur à ses élus, choisir ses destinations symboliques et fédératrices. Nous sommes dans l'Ére des Petits Riens à l'instar d'Amélie Poulain ou de Philippe Delerm.

« La vie m'avait appris à me tenir debout, à regarder devant, sans orgueil et sans modestie. Ma place était ici, ailleurs, n'importe où bon me semblait, nul ne pouvait me dénier ce droit… Je vivais à rebours des autres et où l'on ne me cherchât, on ne me trouvait pas. »

Trois jours, et rien ne sera plus comme avant la dernière aurore. Il va tel le Petit Poucet semer des cailloux dans un labyrinthe à bout de souffle. Trois jours et l'énigme bascule. La crainte n'est plus. le mystère reste dévorant, signifiant. le secret des oeuvres souterraines de ce jeune inconnu qui ne sortira jamais de terre.

Ce roman magistral, salvateur est une chance. Un outil spéculatif pour chacun un jour ou l'autre il sera le mot de passe des existences réalisées dans le charme des suprêmes. Ce livre est une pépite d'or, sac à dos, et destinée. Bienfaisant, thérapeutique et grave. Trois jours pour retourner le sablier et vous verrez comme tout change. En lice pour le prix Hors Concours des Éditions indépendantes 2021. Publié par les Éditions de La Rémanence.

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Trois jours

#Troisjours

#NetGalleyFrance



Excellent roman que j'ai dévoré, je remercie l'auteur Denis Brillet pour m'avoir autant divertie.

Nous suivons un adolescent, dont nous ne savons absolument rien, pendant les trois jours où il décide de s'installer dans un petit village pour y planter sa tente.

Il sait qu'il ne restera que 3 jours, pas un de plus, ni un de moins, pourquoi ? nous ne le savons pas. Pendant ces trois jours, il va faire la connaissance de Rémy, Rose, Gaëtan, Joe, Madame Clément, Jean, Camille, le maire et peut-être d'autres que j'ai oublié, il va soit troubler, soit ravir, soit agacer, mais quoi qu'il en soit, il ne laissera personne indifférent.

J'ai beaucoup aimé l'écriture de l'auteur, j'ai trouvé les personnages rencontrés très crédibles et pour la plupart très touchants, l'histoire se tient bien et l'auteur a su mettre du suspense dans cette histoire, ce qui fait que l'on a envie de tourner les pages rapidement afin de connaître la fin de l'histoire.

Grande amatrice de thriller, policier, roman noir, j'ai passé un excellent moment de lecture qui m'a fait sortir de mes sentiers battus pour découvrir d'autres livres tout aussi passionnants.
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Trois jours

j'ai adoré :

Un ado décide d’aller camper dans un village en plein hiver.

D’où vient-il qui est-il ?

Sa présence est vraiment singulière. Il est inclassable et… dérange…

Pendant cette histoire qui se déroule sur trois jours,

Nous allons faire la connaissance

- Du Maire

- Du Beuillot qui devient ensuite Rémi

- De Camille la mère de Rémi

- De Rose l’épicière et de son mari Gaëtan

- De Joe le barman

- De Jean

- Il y aura aussi les « deux petites vielles »

Notre ado, cherche à nettoyer son âme… son corps doit devenir simplement une enveloppe pour son âme.

Il le nourrit mais juste au minimum…

Les rencontres qu’il va faire n’est pas un aboutissement de sa recherche.

Cela peut entrainer une réflexion sur soi, une réflexion sur les autres.



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Trois jours

J'ai reçu ce roman lors d'un envoi en service de presse, et à peine découvert, je dois dire que je n'avais pas une envie folle de le débuter. Mais bon, un livre offert, ça ne se refuse pas et ça se lit, ça se commence a minima. Et là, je dois dire que la surprise fut plus que bonne. Mis à part quelques petits passages -ceux en italique- que je trouve superflus, le reste est tout simplement excellent. A noter qu'il faut s'affranchir du fait que le niveau de langage ne correspond pas à un jeune de 17 ans, mais l'on sait que l'écrit est toujours plus châtié que l'oral. Ce jeune homme est atypique et particulièrement mystérieux et donc pourquoi n'userait-il pas d'une belle langue, recherchée, travaillée ? De ce point de vue là, rien à dire, Denis Brillet sans être pédant aime glisser des mots rarement utilisés, de belles tournures. Son écriture est élégante et limpide. Il décrit la vie d'un petit village reculé en quasi hibernation en ce rude hiver -les nombreuses descriptions des vents, du froid mordant, piquant sont admirables. Peu de personnages, car beaucoup se cachent, mais ceux qui sont présents sont très intimement décrits, dans leurs plus profonds questionnements. Encore une fois, c'est épatant.



Ce roman est envoûtant, il va très lentement dans une ambiance ouatée, glaciale et il m'a été impossible de m'en défaire. On ne sait pas où le jeune héros veut en venir ni même si lui le sait. On le suit, se demandant ce qu'il va faire, fasciné comme les rares personnes, qui, au sein du village, l'accueillent. Il y est question de la solitude, de l'ascèse jusqu'à l'excès, de la mort, d'amour, de peur d'autrui, de haine... Ce n'est pas un roman léger, il est plutôt sombre mais avec pas mal de touches de lumière. Le genre de livre qui reste longtemps en tête et que l'on aime offrir, car à la fois original et quasi sûr de plaire.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Trois jours

Un roman inclassable et atypique. Un jeune homme arrive dans un village perdu, en plein mois de février. Il veut planter sa tente dans le camping municipal alors qu'il est fermé. Le maire accepte car notre héros promet de ne rester que 3 jours. En 3 jours, il peut s'en passer des choses. Peu d'informations sur notre personnage principal : il est jeune, semble être dans une quête de se retrouver soi-même, d'habituer son corps à la faim, au froid et à la fatigue comme une forme de purification. Il va faire des rencontres et sans le vouloir changer la vie de cette petite bourgade et de ses habitants. Un roman très bien écrit qui amène une réflexion sur le quotidien des gens habitant en milieu rural. Des personnages "vrais" bien décrits et une énigme : que recherche ce héros ou peut-être même anti-héros ? Une belle découverte. #Troisjours #NetGalleyFrance
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Trois jours

Une personne avec un regard extérieur peut parfois bien changer des choses...



Un jeune homme arrive dans un village. Un jeune homme que personne ne connaît. Enfin si, certain(e)s auront l'impression de le connaître. Et puis que viendrait faire un inconnu dans un tel village ? Y'a rien à voir ! Et en plus, il va dormir dans une tente ! En pleine hiver ! Alors qu'il gèle à pierre fendre. Non vraiment ce garçon est bien étrange.



Il a prévu de rester trois jours. Ce n'est qu'une étape. Il continuera son chemin.

Qu'il ne s'éternise pas ! Ça arrange bien le maire. Trois jours c'est déjà presque trop.



Et en effet, il va s'en passer des choses en trois jours.

Comment un étranger peut-il bien chambouler la vie de villageois en si peu de temps ?



Nous entrons dans la tête de ce jeune homme, qui a une vision de la vie et de l'amour bien à lui. Il mange peu, s'inflige le froid... Il veut que son esprit soit purifié des obligations corporelles.

Malgré la brièveté de son passage, il rencontre quelques personnes, et souhaite garder du recul sur ces furtives relations. Mais il intrigue tellement qu'il entrera (malgré lui ?) dans la vie de certain(e)s et l'influencera par ses mots, sa présence, et la rapide analyse de leur vie.



Que va-t-il se passer dans ce village ?

Qui est ce jeune homme ?

Des questions qui n'auront peut-être pas toutes de réponses, mais n'est-ce pas tout simplement la réalité de la vie ?



Une belle lecture, atypique, comme le jeune homme...un roman fortement ancré dans la psychologie.
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Trois jours

Un jeune homme de moins de 20 ans, dont on ne saura pratiquement rien, pas même le nom, viendra camper dans un village en plein hiver, par des températures sous le zéro, avec pour seule compagnie, une tente et un duvet.



Non sans avoir négocier avec le Maire qui ne comprend pas la lubie de cet étranger, il séjournera dans ce camping municipal, 3 jours, pas un de plus.



Ce jeune homme très mystérieux, noue difficilement des relations.. Il aime sa solitude, est un peu « froid » au premier abord, cause peu, d’une pâleur extrême.



Il entame un jeûne spirituel et se nourrit de rares aliments méticuleusement sélectionnés, de périodes de méditations profondes pour purifier son âme et son corps.. Jusqu’à la fin, on croirait même qu’il veut en finir avec la vie.



Si les habitants du village se montrent particulièrement réfractaires à cet intrus, allant jusqu’à des actes de haine, le jeune homme arrive à lier une timide relation de politesse avec 2 ou 3 villageois, auprès desquels se déroulent des évènements oscillants entre le hasard et le miracle.. à chacun ses croyances.



J’ai bien du mal à faire un retour de lecture : « Trois jours » est un court roman particulier, mélange de sombre, psychologique et initiatique, teinté de fantastique si l’on en croit les évènements de ces jours passés. L’écriture est soignée, le vocabulaire est riche, pas soutenu mais recherché, l’auteur à choisi et pesé chaque mot pour le mettre à sa place. Tout au long de ces 3 jours, l’ambiance y a été brumeuse de crachin, grise et austère.. glaciale parfois.



Je me faisais une joie de lire ce roman.. mais j’en ressors mitigée. Rien de négatif à en dire, car la qualité littéraire est là mais je suis restée contemplative de cette morosité ambiante, j’étais spectatrice et il n’a pas fait l’écho que j’espérais.



A la fin de son séjour, le jeune homme repart comme il est venu, discrètement, dans un autre village, vers le sud, vers la lumière. Nous n’aurons pas d’autres réponses.



Je reste sur ma faim.
Lien : https://felicielitaussi.word..
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Trois jours

C’est l’histoire de l’arrivée d’un étranger dans un petit village. Il va y séjourner 3 jours, puis repartir.

Adolescent, nous dit la quatrième de couverture. Son âge reste relativement indéterminé. Il est jeune, certes.

L’époque n’est pas très précise non plus. On fume dans le café, mais il semble qu’on soit à l’époque des téléphones portables. On ne se situe pas précisément dans une époque.

Un récit quelque peu intemporel, des personnages aux contours flous, le sentiment durant le récit qu’on ignore l’essentiel : il y a une grande part de mystère dans ce roman.

On le traverse plein de questionnements. Ce roman serait-il l’histoire d’une tentative de vie ascétique ? Clairement, le héros, qui n’est pas nommé, s’y essaie. Ceux dont il croise le chemin sont renvoyés face à eux-mêmes : Rémi, le simplet ; Rose, l’épicière ; Gaétan, l’accidenté ; Jean, l’employé municipal ; Joe, le cafetier ; Stéphane, le Maire : Mme Clément, la bibliothécaire.

Et on referme ce livre avec des questionnements, l’imagination balançant entre métaphores et fantastique. C’est un récit assez inclassable, surprenant. J’ai très envie de lire d’autres avis sur cette lecture. Je pense que j’y reviendrai.

Merci à l’édition Masse critique de Babelio et l’éditeur Rémanence pour cet envoi. J’avais déjà lu L’entaille du même auteur. Asylum, que je possède également était descendu dans ma pile, il remonte : Denis Brillet est un auteur qui mérite qu’on y retourne.
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Trois jours

Tout d'abord merci à Masse critique & Babelio pour cette opportunité de lire et découvrir de nouveaux auteurs.

Et c'est non pas 3 jours mais un seul jour qu'il m'a fallu pour dévorer les 300 pages de l'histoire étrange de cet adolescent solitaire qui déchaine la curiosité, la passion et parfois la haine des habitants d'un village perdu du Berry.

L'écriture est ciselée et le rendu superbe, une vraie découverte, préparez vous à un très bon moment de lecture !
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Trois jours

Quelle idée de planter sa tente au mois de février au cœur d'un village? Eh oui, quelle idée saugrenue! un jeune homme dont on ignorera le prénom tout au long du récit bouscule les habitudes de cette petite bourgade bien isolée. Il fait un froid de canard, et voilà notre héros en train de sa geler sous la tente. Il cultive sa solitude, entraine son corps à endurer la faim et la soif. Que fait-il là? En fait, on se pose cette question tout au long du récit. Il m'a fait penser au héros de Paul Auster dans Moon Palace: Marco Stanley Fogg. Notre homme se retrouve stigmatisé par une population qui voit d'un mauvais œil l'arrivée d'un étranger, qui plus est en plein hiver. Personne de normal ne fait du camping au mois de février.

L'écriture de Denis Brillet est belle et poétique, on vit avec le jeune homme dans ce bled paumé, on a froid, on a chaud, on aime et on déteste les personnages, ils sont là, ils sont vivants. Tout es résumé dans ce roman sur ce que peut-être le comportement humain face à l'intrus. La communauté se resserre autour de l'étranger, le noyau dur cherche à l'expulser en lui trouvant tous les défauts de la terre. Même si les questions restent entières concernant ce mystérieux jeune homme, j'ai passé de bons moments en sa compagnie.
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Trois jours

Le commentaire de Martine :

Un roman qui sort de l’ordinaire, qui se passe du côté psychologique. Un jeune homme arrive dans un village avec un regard d'introspection, une communauté qui semble aussi froide que l’hiver dans laquelle la nature est, en ce mois de février. Il va passer trois jours au sein de ces gens, et repartir comme il est arrivé. Un jeune homme mystérieux, que personne ne connaît.

Ce séjour de trois jours, on comprend qu’il est dans une quête pour se trouver ou la vie va l’amener, il réfléchit sur des sujets très importants pour lui, l’amour, la confiance, la vie, l’âme, les croyances, tout en rencontrant des personnages spéciaux et étranges. Au cours de son séjour, il va se produire des événements assez bizarres, nous entrons dans la tête de cet adolescent qui vit dans un état assez difficile, il mange peu, il souffre, il cherche une purification de son corps, de son esprit et de son âme.

Un roman surprenant, qui est hors normes, une belle lecture !
Lien : https://lesmilleetunlivreslm..
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Trois jours

Un seul mot me vient à l'esprit en refermant ce roman : WOUAH !

En lisant le résumé, je m'attendais à tort, à une sorte de "policier" mais pas du tout. Je ne saurai qualifier ce genre de littérature... Blanche ? Psychologique ? Du terroir ? Peu importe, ce livre est mystérieux, tout comme ses personnages...



Cet adolescent de 17 ans décide de monter sa tente dans un camping municipal en plein hiver, dans un petit village totalement perdu, quasiment à l'abandon durant 3 jours où les quelques habitants qu'il va côtoyer semblent l'avoir attendu pour déverser colère, haine et autres ressentiments déroutants.

Un adolescent mystérieux dont on ignore tout de sa vie d'avant, présente et future mais qui fait office de "bienfaiteur" voire "d'ange-gardien" pour certains villageois dont on fait la connaissance.

Un adolescent atypique qui livre au fur et à mesure ses pensées dans un langage riche, travaillé, châtié. Maltraitant son corps afin de "purifier son âme" de voyage en voyage, jusqu'à frôler la mort.



Un roman sombre mais envoûtant. L'auteur décrit et retranscrit parfaitement l'ambiance, l'atmosphère glaciale et la dureté de l'hiver et des personnages.

Une écriture riche, un franc parler dans un langage principalement soutenu.



C'est un livre qui aborde la solitude, la peur, l'abnégation, la pénitence, la mort... Des sujets forts, sombres mais dans lesquels on entrevoit un peu de "lumière et d'espoir".

Un roman qui ne nous laisse pas indifférent et nous pousse à nous questionner.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Trois jours

Une très bonne surprise que ce roman de Denis Brillet, qui écrit un récit plutôt inclassable, entre roman psychologique et histoire à suspense, cette caractéristique étant pour moi un compliment, car j'aime bien ne pas savoir où vont me conduire mes pas. Ici, on est servi avec l'arrivée de ce jeune homme dans un village perdu, campant en plein hiver dans un pré municipal, pour un court séjour de trois jours où ses contacts avec les villageois semblent réveiller des drames prêts à éclore... Lui-même transpire le mystère et les paradoxes : jeune homme de 17 ans dont on ignore tout, et qui nous livre peu à peu ses pensées et sa volonté de "purifier son âme" en malmenant son corps, s'exprimant dans un langage riche et châtié, vivant au rythme de ses voyages sans but. Il faudra qu'il frôle la mort pour nous paraitre plus humain, mais nous n'apprendrons rien de plus de ce personnage, si ce n'est qu'il peut être, malgré son aspect rigide et glacé, une sorte de bienfaiteur pour les protagonistes qu'il rencontre. Un roman qui pose plus de questions qu'il ne donne de réponses : j'aime bien !
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Trois jours

Cet adolescent va hanter la vie et la mémoire des villageois. Les vôtres aussi !

Denis Brillet, après mille raisons d'aimer Lilo et l'entaille, renoue avec son sujet de prédilection : l'enfance.

Une grande réussite !
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Zone sensible

Une cité, ses habitants: jeunes, moins jeunes.

Entre espoirs et désoeuvrements.

Entre indépendance et entrelacs des histoires.

Entre confusion et cohérence.

Shaker tout ça et vous êtes en zone sensible.

Une écriture bluffante et terriblement efficace.

C'est en terminant le dernier chapitre que je suis revenue au premier pour comprendre le fil rouge qui lie ces habitants les uns aux autres, dans l'indifférence apparente de cette vie de cité.

Denis Brillet un auteur à découvrir qui m'a scotchée par le réalisme de ces personnages dans leur quotidien et surtout dans la manière très fluide de les relier les uns aux autres.

Une belle surprise en ce qui me concerne sur l'art de manier l'intrigue sans y paraître.

Un très beau recueil et je remercie sincèrement Babelio et les éditions In octavo, de m'avoir permis de faire cette superbe découverte et qui donne envie de découvrir l'oeuvre de cet ancien professeur.

Bravo !
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Zone sensible

C'est plutôt bien écrit. le livre est présenté comme un recueil de nouvelles et il commence effectivement comme cela avec un 1er récit qui, comme toute nouvelle qui se respecte, a une chute bien trouvée qui fait le lecteur revisiter ce qu'il vient de lire. Ensuite les récits - du "un peu triste" au franchement glauque" - braquent leur attention sur différents personnages parfois croisés auparavant. L'ensemble construit donc peu à peu un portrait fort morose de ce carré de 4 immeubles "enfermant", qui est comme isolé du monde ainsi que les personnes y vivant (qui ne s'échappent pas au-delà de 2 boulevards et ne vont jamais à Paris tout proche) et difficile à situer dans le temps (c'est après la construction de ces tristes "ensembles" - donc après les années 1950 - et ça peut aller jusque dans les années 1990 je dirais, quand tout ça a mal vieilli), le livre bouclant une boucle au final assez déprimante et malheureusement assez exacte ( le livre m'attirait car je vis dans un "décor" assez proche). L'écriture est juste, l'auteur discret. C'est un triste constat et quasi un procès des "grands ensembles".

Le livre commence et finit fort mais ma note est limitée car je m'attendais à mieux (l'auteur a reçu plusieurs prix) , à être plus touché, ému et à mieux comprendre les raisons de cet échec.
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Zone sensible

Une cité, des immeubles en vis en vis, comme des récifs où viennent s’échouer, s’agglutiner des êtres en quête de survie, d’un ailleurs, d’une altérité.

En une douzaine de courtes nouvelles, Denis Brillet construit la chronique de cet espace commun où tous s’épient, et où pourtant les secrets sont légion. Les époques, les possibles, les individus et les destins s’y entremêlent pour composer un réseau fatal, image en abîme de la toile d’araignée dans laquelle tous sont venus, sciemment ou non, s’engluer. D’une histoire à l’autre, les personnages se croisent, les époques changent, les visions de la cité évoluent selon les regards. Jeune hommes inquiétants, enfants rêvant de devenir des caïds, filles rebelles promises à la soumission, vieilles femmes acariâtres ou résignées, tous s’affrontent, se surveillent, se craignent ou bâtissent des rêves inutiles, car chaque récit les renvoie méthodiquement à leur propre enfermement. La cité, entité au départ bienveillante, loin de les abriter, les possède, et elle constitue le véritable personnage principal de ce recueil, implacable, imparable, jungle urbaine faisant régner la loi du même nom et broyant peu à peu les individus qui ne désiraient rien tant que de la dominer.

Denis Brillet décrit fort bien les introspections, les ressentis, les situations des personnages. L’écriture est précise, parfois volontiers précieuse, avec une élégance qui tranche sur les situations décrites dans cet univers glauque et dangereux. Tous les récits s’enchâssent les uns dans les autres, le tableau ne devenant complet qu’à la fin de la dernière nouvelle où se clôt une magistrale boucle temporelle.

On ne peut que recommander la lecture de ce recueil qui, à partir d’un sujet que l’on pouvait craindre rebattu ou convenu, a l’intelligence de créer, au moyen d’un style rigoureux et précis, une vivante image d’un entrelacs de destins qui tisse la trame de ce fragment du monde où nous voyons se débattre une incertaine humanité.
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Zone sensible

C’est un square au milieu de 4 tours, en banlieue.

Sous forme de nouvelles, Denis Brillet nous raconte la vie de ces habitants en banlieue.

C’est piquant, vif, tendre, triste. Il y a un peu de vocabulaire qui montre que Denis a cherché le mot juste.

On y voit des jeunes, des travailleurs, des femmes, des frères, des sœurs, des amis, le chef et le bloc 3C…

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Zone sensible

On ressort bluffée de la lecture de ce recueil de nouvelles court (130 pages) mais si dense, par sa vision d'un monde et par son écriture. Un recueil, certes, mais que je conseille de lire d'une traite, presque comme le petit roman de la vie de la Cité, personnage central du livre, tant sa construction et sa cohérence sont impeccables : les histoires s'y répondent, on retrouve des personnages, à différents stades ou âges de leur parcours (qui pourraient parfois être celui d'autres), comme des chapitres d'une seule Vie.

On pénètre en plein dans cette zone sensible, ce quartier HLM, on entre dans les appartements, dans le fonctionnement des corps et des esprits de celles et ceux qui la composent, personne n'est oublié : jeunes, moins jeunes, ouvriers, femmes, hommes, d'origine étrangère ou non. Avec un sens de l'observation très juste, fin, remarquable, Denis Brillet décrypte leur quotidien, des états d'âme, des gestes, des attitudes, presque des symptômes d'une vie subie, et voit chez chacun le bout de fenêtre ouvert vers un ailleurs, le doigt pointé vers un coin de rêve illusoire, l'envie d'une parenthèse loin de la routine et de la galère. Une rêverie, douce ou plus rebelle, pour échapper à un sort tout tracé, par une famille, une tradition, un déterminisme social, un lieu peut-être, où tout le monde épie, où certains cherchent à imposer leur loi. Denis Brillet ne fait pas dans l'angélisme, ne juge pas, ne moralise pas. Il fait le constat de vies, au plus près de la réalité, et on ne saurait pas dire finalement (et c'est très bien) quels sont ses sentiments à l'égard de personnages auxquels, comme à son habitude, il donne beaucoup d'humanité et une vraie consistance, et ce malgré le format court de la nouvelle. Et là même est le tour de force : savoir construire de vrais personnages en quelques lignes, grâce à la contrainte parfaitement maîtrisée de la brièveté. La phrase est ciselée, de manière à dire beaucoup, par un agencement travaillé de mots justes, précis, un foisonnement de détails sans impression de surcharge. Bravo Denis !

Un portrait de la Cité sans complaisance, avec humanité, dans une langue admirable, et une belle construction du recueil. Quand la beauté de l'écriture vient habiller la réalité nue, difficile, sans la maquiller, j'adore !

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Zone sensible

Il y a des livres qui marquent… Je sais déjà, au moment de refermer ce Zone sensible, que je relirai ce livre.

Zone sensible m’a laissée KO. Genre « Uppercut littéraire ».

Ce recueil de nouvelles fait partie de ces ouvrages dont je me dis secrètement que j’aurais aimé l’écrire. Une cité, ses tours, ses squares, et ses habitants, qui vivent, s’aiment, se haïssent, souffrent, rient… Des jeunes, des moins jeunes mais une seule respiration, un souffle. Quelle idée géniale ! Ces destins qui se croisent, ces personnages tellement vrais, tellement humains, désespérément humains… je les entends, je les connais, je les reconnais, je les ressens.



J’y retrouve une Mebrat en devenir, jeune fille qui s’élève contre une réalité qui la révolte.



Oui, bravo Denis. Cet ouvrage est d’une extraordinaire humanité, sans concession, sans carricature, sans excès. Riche et sobre, l’écriture est précise ; chaque mot est à sa place. Mes élèves liront une de ces nouvelles, parce que cet ouvrage, quelque part, est une leçon de vie.



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