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Critiques de Denis Thériault (59)
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Le facteur émotif

Les amateurs de haïkus devraient se régaler en lisant ce petit livre.



L’histoire est celle d’un jeune facteur, Bilodo, célibataire, vivant une vie tranquille et aseptisée. Sauf que Bilodo ne recevant jamais de lettres décide de subtiliser les lettres qu’il doit poster, oh, à peine 24h, le temps d’une photocopie puis hop, il remet la lettre à son destinataire. Sa vie bascule quand il découvre les haïkus que s’adressent Ségolène, une guadeloupéenne et Gaston Grandpré, un écrivain en mal de notoriété.



Bilodo tombe fou d’amour pour Ségolène et décide de devenir poète à ses heures. S’en suit une progressive métamorphose où les haïkus viendront enflammer l’esprit de ce facteur émotif.



Un roman assez étrange, surtout par sa fin qui me laisse pantoise, un style contemporain avec comme une envie de le modeler à la sauce asiatique.

J’ai certes passé un bon moment avec ce livre qui nous donnerait bien envie d’échanger des haïkus à gauche à droite, de devenir poète pour charmer celui où celle que l’on convoite.

Juste un chouïa désarçonnée par cette confusion de style et par cette fin abrupte que je n’ai pas cernée, car un peu trop tirée par les cheveux ou sortie d’une formule perlimpinpin.
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Le facteur émotif

À 27 ans, Bilodo est facteur. Employé assidu, il sait accomplir l'ensemble de ses tâches avec diligence et non sans un certain sentiment d'être utile aux gens du quartier. Depuis 5 ans il parcourt le même circuit, dans Saint-Janvier-des-âmes. Il déjeune tous les midis au Madelinot, sort très peu, sauf lorsque son meilleur ami, Robert, assiste pour qu'il l'accompagne, et s'adonne à la calligraphie, une pratique que ses collègues ne comprennent guère. Sa vie routinière lui plait ainsi. Facteur indiscret, Bilodo s'amuse à lire parfois le courrier de ses clients. Il décolle l'enveloppe le soir chez lui, lit la lettre qu'il dépose ni vu ni connu dans la boite aux lettres le lendemain. C'est ainsi qu'il fait la connaissance de Ségolène. Celle-ci envoie régulièrement, de Pointe-à-Pitre, du courrier à l'un de ses clients, un certain Gaston Grandpré. Un courrier ne contenant qu'un haïku et rien d'autre. Au fil de ses lectures, le facteur est tombé amoureux de Ségolène. Un événement aussi incroyable qu'improbable va alors changer le cours de sa vie...



Voilà un conte tout à fait contemporain qui nous plonge malgré tout dans une ambiance d'un autre temps... Bilodo, facteur de profession, va voir sa vie, jusqu'ici tranquille, bouleversée par l'arrivée de Ségolène. S'immisçant dans les échanges entre elle et Gaston Grandpré, il va se passionner pour la poésie japonaise, la calligraphie et se métamorphoser jusqu'à devenir un autre. Subtil, poétique, ce court roman surprend (notamment de par sa fin inattendue) tout autant qu'il émeut et nous plonge dans une atmosphère ouateuse, pleine de fraîcheur et de sensibilité. Délicieux, ce conte est servi par une plume délicate et aérienne.
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Le facteur émotif

Bilodo a vingt-sept ans, il est facteur et encore célibataire. Depuis que les gens communiquent par mails les lettres sont devenues rares, Bilodo en éprouve de la nostalgie aussi lorsqu'il y a des lettres à délivrer dans sa tournée de facteur, il les met de côté. Le soir, chez lui, il les ouvre à la vapeur et, après lecture le lendemain il les dépose dans la boîte aux lettres du destinataire. Il sait que c'est une faute grave mais il ne peut s'en empêcher. C'est ainsi qu'un jour, il découvre un échange de correspondance entre une guadeloupéenne, Ségolène, et Gaston Grandpré. Au fil des jours des lectures des lettres de Ségolène, il en devient amoureux. Chaque missive renferme un haïku, dès lors il se renseigne à la bibliothèque sur ces étranges petits poèmes inconnus de lui.

Denis Thériault raconte une histoire qui révèle bien des surprises. Le facteur émotif a remporté le Prix littéraire Canada-Japon 2006.

Un auteur à suivre.

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Le facteur émotif



"Je n'étais qu'hiver

vos mots furent mon printemps

votre amour l'été

Que nous prépare l'automne

avec ses roux et ses ocres ?" (p. 151)



Deux dernières lectures épatantes, émouvantes, pleines d'espoir, de bienveillance, de poésie, de fantaisie: "Les oubliés du dimanche" et "Le Facteur émotif" sur lequel je vais tenter d'écrire quelques lignes.



La fiction d'un auteur québeccois que je lis pour la première fois. Les thèmes m'attiraient et je l'avais noté dans mes envies de découvertes !



Un jeune facteur de 27 ans, célibataire, lors de ses journées de travail, regrette que de trop rares personnes s'écrivent désormais de vraies lettres. Alors quand il en trouve lors du tri et de ses tournées... il les met de côté, les décachète délicatement le soir, en rentrant , et se transporte dans d'autres vies, d'autres histoires dont celle de Ségolène... qui va envahir, capter son existence, ses rêves d'amour.



Ségolène qui écrit régulièrement de beaux haïkus à un certain Gaston Grandpré. Un évènement brutal va permettre à notre jeune facteur de rentrer plus directement dans son existence, et se passionner pour la poésie , et la poésie japonaise , en particulier. Il se met par passion pour les mots, l'écriture mais aussi par amour fou pour cette femme "lointaine, ", à travailler, s'exercer pour lui rédiger des haïkus...



Nous le voyons par étapes souffrir sur la page blanche... Et par cette incursion de ce personnage prédominant, qui est la Poésie... j'ai appris de nombreux éléments sur les haïkus, les poètes japonais les plus significatifs dans le genre, et les différences avec une autre forme de poème, le "tanka"...



"Le -tanka" était-il vraiment le meilleur outil lorsqu'il s'agissait de ciseler le désir , cette forme qui avait si bien servi Bilodo lorsqu'il était question d'expliciter les sentiments commençait maintenant à lui peser, lui semblait trop cérébrale. Cherchant un moyen de délester sa plume, il décida de revenir à la simplicité fondamentale du haïku, mieux apte, croyait-il, à faire sourdre les pulsions artésiennes. (...)

L'histoire de la naissance du haïku se trouvait ainsi répétée: dépouillée des mots en trop comme de vêtements abandonnés sur le chemin de la chambre, la poésie se révélait dans son essentielle nudité."

(p.143)





"L'écriture de Ségolène, c'était un parfum pour l'œil, un élixir, une ode, c'était une symphonie graphique, une apothéose, c'était beau à pleurer. Ayant lu quelque part que l'écriture était le reflet de l'âme, Bilodo concluait volontiers que celle de Ségolène devait être d'une pureté sans pareille. Si les anges écrivaient, c'était sûrement ainsi." (p.28)



"Etrangement lucide, Bilodo sut qu'il ne pourrait continué d'exister sans Ségolène, qu'il ne survivrait pas, que rien n'aurait plus d'intérêt ni de sens, qu'il n'y aurait plus jamais de beauté ni de désir, que la sérénité deviendrait un concept abstrait dérivant au large des sentiments improbables, et que lui-même ne serait plus qu'un vaisseau fantôme sans propulsion ni personne à la barre (...) (p. 52)



" Ne devait-il pas saisir cette chance unique d'accueillir Ségolène ? Ne désirait-il pas communier avec elle par la chair autant que par les mots ? Ne voulait-il pas l'aimer autrement qu'en songe, fût-ce dans la peau d'un autre,

l'aimer réellement comme elle le méritait, comme ils le méritaient tous deux, et commencer enfin à vivre pour de vrai ? (p.167)...



et là , suspens, je n'en dirai pas plus...la chute sera des plus inattendues et insolites.



Initialement désarçonnée, un peu déroutée, je dois admettre que le choix de la "fin" convient on ne peut mieux à cette fiction aussi romantique que fantaisiste...prodigue pour tous les amoureux de poésie, des mots, de la belle écriture(calligraphie), du Japon, et de ce trésor de la Correspondance, qui rassemble tant d'émotions et d'échanges uniques entre les personnes !... sans omettre la quête de l'amour , universelle !



Je ne peux résister à cette ultime transcription:

" Il n'est aucun lieu

ni nulle minute

où vous ne m'accompagniez

Avant votre poésie

j'ignorais que j'étais seule" (p.149)



Une fiction jubilatoire, amoureuse, poétique qui est une vraie pépite...



© Soazic Boucard- Tous droits réservés- 9 août 2015
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Le facteur émotif

« Tourbillonnant comme l'eau

contre le rocher

le temps fait des boucles »



Le facteur émotif fait sa tournée à vélo, toujours la même, il tourne en rond.

Dans sa sacoche, parfois une lettre manuscrite que précieusement il dérobe, avant de la remettre à son destinataire.

Un jour il rencontre la poésie, trois petits vers et puis… une image. Le haïku entre dans son univers avec tout ce qu'il représente d'esprit zen.

Pureté, simplicité, nudité de l'instant. Rassemblant dans un ensemble à la fois l'immuable et l'éphémère, l'infini et le grain de sable.

Un facteur pas comme les autres, amoureux de calligraphie, ensorcelé du parfum des mots, pour une histoire étonnante, un instant magique, un instant troublant.

Du début à la fin cette poésie, si timide par sa brièveté, si pure dans sa simplicité, nous invite à entrer dans la ronde.

On découvre, on redécouvre, l'envie de se poser, de regarder, de prendre note, d'épurer chaque instant de ce qui nous tourmente, de n'en garder qu'une couleur.

Et la boucle se referme à peine, nous laissant voir l'invisible, l'harmonie, l'équilibre. Le cercle Enso. L'éternel recommencement.



« Tourbillonnant comme l'eau

contre le rocher

le temps fait des boucles »

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Le facteur émotif

Petit livre que j'ai envie de qualifier de mignon et charmant. Pas un feel-book non.... Un livre mignon et charmant, j'insiste !

Une critique tentante de sabine59, tellement tentante que je commande ledit bouquin et je me retrouve avec un petit livre jaune orné d'un vélo, d'un facteur et de lettres qui s'envolent.... Notre héros est en effet facteur et a un vice : ouvrir les "vraies" lettres, les déclarations d'amour, les récits de vie, les insultes.... les lire et les refermer discrètement avant de les remettre à leur destinataire.... Ainsi il va découvrir un étrange échange postal : de courts poèmes de 3 vers, des haïkus.

Le livre nous fait alors découvrir les principes du haïku et c'est passionnant. Notre héros est alors embarqué dans une étrange histoire....

.

Un roman léger mais instructif, un personnage charmant, un livre court et dépaysant !

Un petit bémol : j'ai été un peu décontenancée par la toute fin.....
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Le facteur émotif

Oh oh oh!🎶 Voilà un petit livre parfait à offrir à Noël! Surtout aux amoureux d'haikus, de contes surprenants, d'échanges épistolaires...



Notre facteur émotif est canadien, comme son auteur. Il a un petit vice: il ouvre à la vapeur les lettres lui semblant personnelles (qui se font rares), afin de vivre d'autres vies, à travers elles. Très solitaire, il trouve ainsi un peu de paillettes pour faire scintiller son quotidien morne. Et une étoile en particulier illumine son coeur: Ségolène, qui habite en Guadeloupe et envoie de curieux poèmes à un habitant du quartier.



Bilodo , le facteur, découvre qu'il s'agit d'haikus. Et un jour, c'est l'accident pour le destinataire de ces poèmes...Et peut-être l'occasion inespérée pour Bilodo de transformer son existence....



Inutile d'en dire plus. Ce livre se déguste à son rythme, doucement, comme un calisson ou une truffe, le parcours de Bilodo est parsemé de magnifiques haikus et tankas, de plus en plus sensuels....et vous emmène vers une fin inattendue, et somme toute bien trouvée, en clin d'oeil.
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Le facteur émotif

Un petit plaisir

Vent frais dans ma balançoire


Des mots sur une page



Un court roman qui est petit plaisir, plaisir des mots, plaisir de poésie, de culture japonaise, de haïkus et de tanka.



Le roman d’un facteur, une espèce en voie de disparition chez nous où ces hommes de lettres sont remplacés par d’affreuses boites anonymes aux coins des rues.



Un roman d’amours épistolaires où le rêve poétique se substitue à la réalité.



Un auteur que je découvre même si le roman date de 2005 (et que son héros est mon homonyme !)



Un petit plaisir recommandé par une amie, un joli moment de lecture que je suis contente de partager avec vous.

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Le facteur émotif

J'ai passé un bon moment avec ce court roman, lu d'une traite hier soir. On y fait la rencontre de Bilodo, un facteur peu ordinaire. Il est plutôt seul, sans ami et son seul plaisir et d'intercepter des lettres de sa tournée pour les lire et finalement les remettre a leur destinataire le lendemain. "À une époque, il s'était envoyé des lettres, mais l'expérience l'avait déçu. Il avait cessé de s'écrire peu à peu, et ça ne lui manquait pas ; il ne s'ennuyait pas de lui-même."

C'est comme ça qu'il fait la "connaissance" de Ségolène qui écrit très régulièrement des haïkus à Grandpré. "[...] mais surtout il y avait des lettres d'amour. Car même en dehors de la Saint-Valentin, l'amour restait les plus commun des dénominateurs, le sujet qui ralliait la majorité des plumes."

Très vite Ségolène devient une obsession et le destin va lui offrir la chance de quitter sa petite vie tranquille. "L'écriture de Ségolène, c'était un parfum pour l'œil, un élixir, une ode, c'était une symphonie graphique, une apothéose, c'était beau à pleurer. Ayant lu quelque part que l'écriture était le reflet de l'âme, Bilodo concluait volontiers que celle de Ségolène devait être d'une pureté sans pareille. Si les anges écrivaient, c'était sûrement ainsi."



C'est un roman habillement construit, avec une fin surprenant. Le français du canada est un dépaysement total, certains mots ou expressions font voyager. Bilodo est un antihéros, difficile de s'y attacher car il a des réactions parfois un peu extrêmes et pourtant, on lui souhaite un peu de bonheur. Le roman est court et se dévore d'autant que l'on a qu'une envie, c'est de connaître la fin.
Lien : https://missmolko1.blogspot...
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La fiancée du facteur

J’ai connu le facteur, « Le facteur émotif », qui lisait le courrier des autres et composaient des haïkus pour une belle Guadeloupéenne.



Dans ce nouveau roman, il sera question d’une serveuse de restaurant, celle à qui le collègue du facteur avait joué un mauvais tour en lui donnant un message d’amour que le facteur avait écrit pour une autre.



On apprendra peu à peu à connaître cette pauvre Tania, sa solitude et son grand coeur. On retiendra surtout combien elle est amoureuse, totalement éprise de son facteur. Elle est prête à tout pour lui plaire. Elle sera capable d’apprendre l’origami, de servir des sushis, elle ira même jusqu’à composer des haïkus et des tankas et à former un renku



Mais rien n’est simple dans les histoires de Denis Thériault. Dans la dentelle poétique de ses mots se dessinent des intrigues plus complexes qu’elles ne paraissent de prime abord.



Sans aucun doute un facteur à considérer pour une addition dans votre PAL de romans québécois…

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La fille qui n'existait pas

Une belle découverte que ce roman difficile à catégoriser, mélange d’imaginaire, de psychologie et de suspens.



L’histoire commence dans un squat où vit une étrange tribu, une brochettes de personnages plus pittoresques les uns que les autres : une jeune femme qui rêve d’aller voir la mer, un artiste qui orne les murs de fresques, une muette qui a peur du noir, un nain exhibitionniste, etc.



À travers les tribulations du groupe, on découvrira les séquelles de graves traumatismes subis dans l’enfance et des crimes horribles, mais aussi des désirs de soleil et de légendes, des amours et des résiliences.



Parfois inquiétant, parfois émouvant, un texte qui nous amène ailleurs…

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Le facteur émotif

Voilà ce que j'appelle une lecture sympa! Une petite histoire anodine de facteur qui lit les courriers en douce, et nous voilà transportés dans l'univers de la création. Et pas n'importe quelle création : celle du haïku et du tanka! L'idée est ingénieuse, car il n'était pas gagné d'avance d'intéresser les lecteurs à cette forme poétique brève venue du Japon. Le roman tient ses promesses, non seulement grâce au récit, qui sait jouer sur l'attente, surprendre, faire rire parfois; mais aussi par sa forme cyclique, qui trouve à illustrer le fameux "enso" dont vous découvrirez le sens au cours de votre lecture.

Merci amis babeliens, grâce à qui j'ai découvert ce sympathique roman!
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Le facteur émotif

Bilodo est facteur. Il aime passionnément son métier, surtout parce qu’il subtilise certaines lettres personnelles pour les lire avant de les remettre à leurs destinataires. Parmi elles, il y a les missives que Ségolène envoie depuis la Guadeloupe à Gaston Granpré. Entre eux, ce ne sont qu’échange d’haïkus, ces courts et énigmatiques poèmes japonais. Bilodo est fasciné par la jeune femme. « Ayant lu quelque part que l’écriture était le reflet de l’âme, Bilodo conclurait volontiers que celle de Ségolène devait être d’une pureté sans pareille. Si les anges écrivaient, c’était assurément ainsi. » (p. 26) À la triste faveur d’un accident, le facteur indiscret reprend la correspondance avec la belle Guadeloupéenne. Il découvre les merveilles et la délicatesse de la poésie japonaise. Enveloppé dans un kimono rouge, il s’adonne à un badinage poétique, véritable escalade épistolaire et érotique. Mais que faire quand la vérité réclame ses droits ? Confronté à son mensonge, Bilodo est acculé.



Ce court roman est d’une poésie et d’une inventivité folle ! J’apprécie depuis longtemps les haïkus qui saisissent l’instantané d’un moment, la beauté d’une seconde. Ce texte en propose beaucoup et certains sont époustouflants de désir contenu et vibrant. La conclusion du roman est logique sans être téléphonée : c’est un juste retour des choses, une boucle qui ne cesse jamais de se refermer.

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Le facteur émotif

Bilodo a 27 ans c'est un facteur indiscret. A l'ère des mails, il n’écrit que très peu de lettres personnelles, mais il aime la calligraphie, alors lorsqu'il tombe sur une enveloppe manuscrite, il l'ouvre en secret... Son petit vice le conduit à découvrir des échanges de haïkus qui éveillent en lui des sentiments amoureux…un roman à l’écriture subtile à savourer tel un carré de chocolat.
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Le facteur émotif

Chère lectrice, Cher lecteur,



En ce temps de confinement, quoi de mieux que de plonger dans des romans se retrouvant dans nos bibliothèques. C’est ce que j’ai décidé de faire pour me divertir. Alors, j’ai sorti d’une étagère Le facteur émotif de Denis Thériault.



Que raconte ce livre?



Il s’agit de l’histoire du facteur Bilodo, un homme de 27 ans aimant la routine. À tous les jours, il fait sa tournée et il mange au Madelinot. Il sait qu’il rend service aux gens de Saint-Janvier-des-âmes en parcourant le même trajet jour après jour pour leur livrer leur courrier. Cependant, Bilodo s’avère assez indiscret puisqu’il lit les missives destinées aux autres. Pour lui, c’est comme s’il se retrouvait devant un téléroman. Chaque correspondance l’entraîne sur des voies qu’il trouve divertissantes. Pour ce faire, il apporte les lettres chez lui et il les ouvre grâce à la vapeur. Ensuite, il les referme et il les dépose aux bons destinataires. Ce qu’il aime le plus, ce sont les lettres d’amour. Ainsi, en lisant un échange épistolaire basé sur des haïkus entre Gaston Grandpré et une belle Guadeloupéenne prénommée Ségolène pendant de nombreux mois, il finit par tomber amoureux de la dame. Un jour d’orage, Bilodo se retrouve devant un drame l’amenant à changer d’identité. Son destin bascule et il vivra par procuration et à distance son histoire d’amour avec la Guadeloupéenne. Il va également s’intéresser à la poésie japonaise. D’autres seront témoins de son changement dont Tania, la serveuse du Madelinot. Tania est amoureuse de Bilodo, mais elle en souffrira.



Ce que j’ai pensé de cette lecture



Tout d’abord, je voulais découvrir la plume de Denis Thériault depuis un bon bout de temps. Ce dernier a gagné, entre autres, les prix suivants pour L’iguane :

Prix France-Québec

Prix Anne-Hébert

Prix Odyssée

Lauréat au combat des livres 2007 de Radio-Canada



Pour Le facteur émotif, il a remporté le Prix littéraire Canada-Japon 2006.



J’estime que Denis Thériault possède un talent de conteur remarquable. Je trouve son histoire amusante, divertissante, folle, absurde, mais aussi triste. Elle fait réfléchir sur la solitude moderne, sur les relations de quartier, sur le pouvoir des mots. Ce n’est pas un grand roman dont on ne peut oublier la trame et les personnages principaux. C’est un livre pour passer un agréable moment, un livre pour oublier la folie qui nous emprisonne en ce moment, un livre pour avoir un sourire accroché en lisant. En ce sens, ce bouquin m’a fait du bien et j’ai été très surprise par la fin. Je ne suis pas déçue de cette lecture. Au contraire, c’est un conte moderne faisant du bien à l’âme grâce à la plume de Thériault qui voltige avec les mots. C’est doux pour les yeux et c’est un baume pour le cœur. Une fiction où l’amour et la poésie animent le texte.



Je n’étais qu’hiver

vos mots furent mon printemps

votre amour l’été

Que nous prépare l’automne

avec ses roux et ses ocres ? (p. 116)



De plus, j’ai beaucoup aimé les haïkus se retrouvant au fil des pages du roman. Je ne connaissais rien de cette forme d’art. Ces derniers s’adressent aux sens, ce que je ne savais pas. À cet égard, c’est une petite intrusion pour moi dans la culture japonaise.



https://madamelit.ca/2020/04/22/madame-lit-le-facteur-emotif/
Lien : https://madamelit.ca/2020/04..
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Le facteur émotif

La 4e de couverture avait tout pour me plaire, le style d'écriture également, le choix du sujet aussi : les haïkus !



Ce que je n'ai pas apprécié sera indiqué en texte masqué...et révèle des éléments de l'intrigue...ne cliquez surtout pas si vous pensez lire cette histoire.



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Le facteur émotif

Etonnant petit livre, exercice de style épuré, une sorte de roman/haïku... Bilodo, jeune facteur québecois mène une existence bien terne. Elle se résume essentiellement à sa tournée, à la distribution de courriers entre autres dans la rue des Hêtres. Il mange le midi au Madelinot, un restaurant proche du Centre de tri postal et après le dessert, pratique la calligraphie sous le regard énamouré de la serveuse Tania.



Mais derrière cette apparence lisse, il cache un secret. Il ouvre discrètement les lettres qu'il devine personnelles et suit ainsi, à l'insu des destinaires, la vie de parfaits inconnus.Ceux-ci lui deviennent peu à peu familiers, comme les héros d'un feuilleton qu'il suivrait à la télévision. Cette habitude montre sa grande solitude. Et puis un jour, il tombe sur une lettre sortant de l'ordinaire, Ségolène, une jeune institutrice guadeloupéenne, écrit à un certain Grandpré, rue des Hêtres. Sur le papier qu'il sort avec beaucoup de précaution, se trouvent juste quelques mots, un haïku.



Bilobo va tomber amoureux de la jeune femme mais aussi de la poésie. Il va s'initier à l'art de la poésie japonaise, apprendre à saisir sur le vif des instants de vie où se mêlent l'éternel et l'éphémère. A un moment, va surgir l'opportunité d'intervenir dans cette correspondance entre Ségolène et Grandpré. Le jeune facteur s'en empare, délaissant la raison pour l'émotion.



Je n'en dirai pas plus sur ce roman à la construction subtile, il faut le découvrir, le savourer lentement pour faire durer le plaisir de la lecture.



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Le facteur émotif

A l’ère des mails et des portables, rue des Hêtres,

Bilodo est un jeune facteur pas comme les autres. A notre époque il n’a presque plus l’occasion de transmettre des lettres personnelles. De ce fait dès qu’il en trouve une il l’emmène chez lui l’ouvre et la lit avant de la céler et de la distribuer le lendemain. Ce petit vice va lui faire découvrir une correspondance ente Ségolène et G. Grandpré, cette correspondance particulière est faite que de haïkus (poèmes japonais). Bilodo va tomber amoureux de cette inconnue et la vie va lui offrir l’opportunité de lui écrire à son tour.

Cette petite histoire est toute mignonne, sans prise de tête. J’ai notamment apprécié de pouvoir lire les haïkus que les deux personnages vont s’écrire. On découvre pas mal de choses sur les haïkus, comment les écrire, la technique…

Un seul point négatif : la fin je n’ai accroché à la fin de l’histoire c’est dommage car c’est une très jolie histoire.
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Le facteur émotif

Bilodo est un facteur tout ce qu'il y a de plus banal. Enfin, pas tout à fait. Il a tout de même un petit vice caché : il aime les lettres, les vraies, celles que des correspondants écrivent sur du papier. Quoi de plus normal pour un facteur, me direz-vous . Sauf que notre Bilodo les ouvre à la vapeur, les lit, les photocopie, les archive avant de remettre les orignaux à leurs destinataires.

C'est ainsi qu'il découvre l'existence d'une jolie Guadeloupéenne.

Le courrier postal, moi, j'adore. Nous nous écrivons tout le temps, ma sœur et moi. Aussi ma journée commence-t-elle bien si une missive m'attend dans ma boîte. Il est donc évident que je recherche les livres (« Le porteur de destins ») ou les bandes dessinées (« Facteur pour femmes ») qui mettent à l'honneur ce moyen de communication.

Qui donc m'avait conseillé « Le facteur émotif » ? Je ne sais plus, mais je m'étais empressée de l'acheter et il patientait dans ma PAL. Mais là, j'ai rendez-vous. Je devrai peut-être attendre (brrr) ? Je n'ai plus rien à lire ? Quelle horreur ! Je tends la main vers le volume au sommet de mon Everest. Je le jette dans mon sac. Voilà. Je me plonge dans les premières pages. Eh bien, maintenant que je l'ai commencé, plus moyen d'arrêter.

Ce Bilodo, quel indiscret de glisser son nez dans des correspondances qui ne lui sont pas destinées ! Je serais bien fâchée si cela m'arrivait. Mais bon, tant pis. Puisqu'il a décacheté l'enveloppe, je me penche par-dessus son épaule. Et j'ai raison. Notre homme se laisse embarquer dans un échange très particulier. Gaston Grandpré et Ségolène vivent aux antipodes l'un de l'autre, lui au Canada, elle à Pointe-à-Pitre. Se sont-ils déjà rencontrés ? Non, sans doute pas. Mais ils s'écrivent des haïkus (NB pour ceux qui ne les connaissent pas, ce sont de courts poèmes japonais en trois vers et dix-sept syllabes). Justement, j'aime beaucoup ce genre de texte. Mais n'allez pas croire que ce livre soit un recueil de poésie. C'est bien un roman. Bilodo en est le centre. Et notre curieux a mis le doigt dans un dangereux engrenage. Il va vivre de nombreuses aventures. Et nous, lecteurs, en les parcourant, nous passerons du rire à l'attendrissement, de l'appréhension à l'angoisse, de la curiosité à l'effroi. Certains passages sont mystérieux, magiques, peut-être. D'autres, tragiques ou tout bonnement révoltants.

Le style est très imagé. Par exemple, une fabuleuse description de la Guadeloupe donne l'impression de contempler ce merveilleux paysage « avec ses champs de canne à sucre, ses jungles aux sentes escarpées plantées de fougères géantes et constellées d'orchidées, ses monts aux tempes vertes et aux fronts embrumés, aux joues moussues parcourues de chutes et de cascades. »

Les personnages ne sont pas banals. Robert me paraît détestable. Mieux vaudrait un ennemi qu'un ami comme lui. Son humour et d'un goût douteux. Il prétend absolument doter Bilodo (qu'il surnomme « Libido ») d'une maîtresse. Il l'inscrit contre son gré sur des sites de rencontres graveleux. Il se moque des ses calligraphies. Il l'espionne. Il fouille dans ses affaires. Je ne comprends pas comment on peut le supporter.

En revanche, j'aimais beaucoup Tania. J'aurais voulu que l'auteur lui offre un rôle plus important. Ce qui lui arrive (par la faute de l'affreux Robert) m'a serré le cœur.

Enfin, Denis Thériault a choisi un type de construction qui me plaît et la fin m'a surprise.

C'est une lecture que j'ai appréciée et que je recommanderais volontiers.
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Le facteur émotif

Un roman facile à lire, mais plein de surprises. J'ai bien aimé les oppositions entre l'ambiance ordinaire québécoise, la passion du facteur pour la poésie Japonaise, ses fantasmes de voyages...

On vibre avec le jeune facteur (va-t-il être démasqué, que va-t-il faire de ce qu'il découvre) comment ça va finir ? on se prend au jeu et on avale le livre jusqu'au bout !
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