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Critiques de Denis Tillinac (57)
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Retiens ma nuit

Médecin de campagne, François, la soixantaine, fils de bonne famille à la vie bien rangée, marié à Claire " parfaite , discrète ....irréprochable épouse....s'ennuie à l'ombre du château de Chaumont sur les rives indolentes de la Loire...

Il tombe amoureux fou d'Hélène , la soixantaine, mére et grand- mére, mariée à Franck. Elle tient une galerie d'art et fait partie des " nouveaux riches".

L'amour les surprend comme une douce et tremblante averse printanière, caressante ,dans le huit- clos de la bourgeoisie de province à l'ombre des châteaux de la Loire....dans une clandestinité qui les ravit , les angoisse délicieusement et les protège tout en les emprisonnant.....

On traverse la France d'un autre temps en écoutant Les Platters, Franck Sinatra, les débuts de Johnny.....Paris et la province hypocrite et endormie avec ses rites immuables.....( dîners , expos, rencontres...)

Une plume attachante, malicieuse , fluide, pétrie de souvenirs,.

Un écrit suranné et nostalgique qui porte malgré tout un message d'espoir touchant et universel ,









"Retiens ma nuit "ou l'amour n'a pas D' ÂGE .......

Un roman au charme désuet , je connais Denis-Tillinac qui appartient à l'école de Brive , c'est la première fois que je lis un de ses ouvrages que l'on m'a prêté par hasard.....









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Dictionnaire amoureux de la France

Denis Tillinac est né en 1947. Moi en 56...

Certes dix ans, ça compte, surtout vers la fin... Malgré tout, cette petite différence d'âge me permet de partager quelques points communs avec l'auteur :

1 : je n'aime pas mon époque

2 : j'aime l'odeur de sous bois après la pluie

3 : j'aime le plat qui glougloute au coin du feu et que ma grand-mère ne renierait pas

4 : la nouvelle cuisine me rend (parfois) perplexe (pour le moins)

5 : j'aime la diversité des paysages français et des accents

6 : les bobos ? Bof... (Ou beauf, comme on voudra...)

Et pour finir, j'aime le train...

Dans son "Dictionnaire amoureux de la France", Denis Tillinac nous livre des impressions, à la manière du chroniqueur qu'il est parfois. Un régal de se promener au fil des pages aux quatre coins de la France ; et surtout aux quatre coins de cette France rurale qu'il apprécie tout particulièrement. Paris n'est pas en reste, que Tillinac connaît dans beaucoup de ses recoins...

On entend dans tous les village l'angelus qui s'égrenne au clocher de l'église ; et les bobos que ça dérange ne sont pas encore levés.

Beaucoup de plaisir à lire cette belle prose dans laquelle transparaît la voix rocailleuse de l'auteur, particulièrement dans ses coups de griffe, voire ses coups de gueule... si, si... Il est capable de s'emporter, l'auteur... Mais ça, ce n'est pas nouveau. Heureusement, d'ailleurs... il n'aurait sans doute pas aimé...

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Retiens ma nuit

François est un médecin de campagne en fin de carrière avec tout ce que cela implique: les visites à domicile, les jérémiades des patients à supporter, la fin de ceux qu'il appréciait. Marié à Claire, ils forment un couple phare de la communauté.



Hélène est malheureuse dans son mariage et rompt sa solitude et son ennui en travaillant dans une galerie d'art de Blois.



La soixantaine est là. L'heure du bilan pour certains, l'heure de l'amour pour eux.



Les deux parties de ce récit, le journal de François et la lettre d'Hélène, nous permettent de suivre le cheminement de chacun d'entre eux ainsi que leur passion.



Le rythme est lent, teinté d'une certaine nostalgie. L'on suit les années d'études, Paris, l'enfance, la famille dans une tentative de construction de ce que sont les personnages. Leurs considérations, leurs réflexions pointent. Comment affronter cet amour fou, cette jalousie ? Comment penser au futur lorsqu'on devrait se concentrer sur le passé ?



J'aurais pu rester en dehors de ce récit si je n'y avais pas trouvé des repères. Tous ces lieux évoqués me sont familiers, j'ai habité à quelques kilomètres d'eux. J'ai eu l'impression au fil des lignes de découvrir ce qui ce cachait derrière les portes de cette bourgeoisie blésoise, la gare d'onzain, Chaumont. Et cela a donné une véracité bienvenue à ce récit sans laquelle je me serais peut-être ennuyée.



François et Hélène sont touchants. L'amour n'a pas d'âge, l'amour-passion non plus. François aime sa femme et ce qu'il ressent pour Helène complète cet amour bien plus complexe qu'une tromperie. Hélène est une femme seule, désabusée, qui réapprend à vivre avec cet amour qu'elle n'espérait plus. Elle se sent femme pour la première fois.



Une lecture qui suit le cours de la vie portée par une plume agréable.
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Le patio bleu

Des adultes déjà vieillissants se retrouvent régulièrement dans le Gers.

Le personnage central est Anne-Marie.

Elle est très liée au narrateur, ancien homme politique.

Passé et présent se mêlent, offrant une vision assez réaliste de la société, et particulièrement du monde politique.

A part à la fin, qui a réveillé mon intérêt, je me suis plutôt ennuyée à cette lecture.

C'est pas mal écrit pourtant, les personnages sont bien dans leurs rôles, l'auteur a une connaissance certaine du monde du pouvoir, il y a certainement une part d'autobiographie dans tout cela, mais ça manque de relief et j'ai parfois trouvé le temps long.
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Retiens ma nuit

Denis Tillinac n'a jamais été un écrivain à la mode. Même dans les années 80, sa décennie la plus féconde, on parlait davantage de ses cadets, héritiers de Roger Nimier, les Patrick Besson, Eric Neuhoff, Didier van Cauwelaert ... Peut-être parce qu'il a toujours été plus provincial que parisien et à l'écart du tumulte littéraire. Membre de l'Ecole de Brive, Tillinac a chanté la Corrèze, le rugby et des valeurs dites conservatrices. Retiens ma nuit, son dernier roman, a été délocalisée sur les rives de la Loire, à Blois et dans les environs, dans ce département du Loir-et-Cher qui symbolise une certaine image rustique et assoupie de la France. Et où le spleen se mêle bien aux paysages ligériens ? Les deux narrateurs du livre, la soixantaine, ont en tous cas étaient surpris par une attraction amoureuse qui a quelque chose d'adolescente et les dépasse quelque peu. De là à remettre leur existence rangée en cause (conjoints, descendance), non, mais de lui donner un nouveau sens, oui. Bien que cette passion soit obligatoirement clandestine, ils ne pourront désormais plus s'en passer. Mensonges, culpabilité, adultère : certes, ces mots là sont prononcés mais ne constituent pas l'essence de leur relation. A partir du moment où ils évitent de faire du mal à leurs proches et où ils connaissent un nouveau printemps ensemble, pas aussi souvent qu'ils le voudraient mais la frustration est compensée par le bonheur de s'être trouvés, même s'il est déjà très tard dans leur vie. Retiens la nuit est un peu suranné dans sa forme et dans son récit, somme toute assez statique et pauvre en dramatisation. Le charme en est désuet, avec un arrière-plan social qui rappelle les atmosphères chabroliennes, voire balzaciennes. Pas de quoi se relever la nuit mais on ne s'endort pas non plus en lisant ce roman qui poursuit son cours tranquillement comme la Loire. Certains disent que la vie commence à 60 ans, c'est possible. Mais ce qui est certain c'est que l'amour, lui, n'a pas d'âge pour faire s'emballer les coeurs.
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Rugby Blues

Comment ce livre avec une dédicace à Pierre Salviac - Monsieur rugby à la télévision - a pu atterrir dans ce vide grenier où je l'ai déniché ? Toutes les hypothèses sont envisageables...

Dans sa dédicace, l'auteur présente son ouvrage comme un accès de nostalgie.

C'est bien de cela qu'il s'agit, un accès de fièvre qui vous prend le dimanche après-midi, quand sur tous les stades du sud de la France, le ballon ovale passe de main en main.

Un seul objectif pour les deux camps : le poser dans l'en but adverse.

Denis Tillinac évoque le temps de sa jeunesse, les années 60, quand il était étudiant à Bordeaux. Sous un maillot universitaire il a sans doute rêvé d'être un Jo Maso ou un Claude Dourthe. Il devra se satisfaire à n'être qu'un honnête pratiquant.

Il se console en enfourchant son solex et n'hésite pas à faire de longs périples pour s'asseoir dans les tribunes d'Armandie en pays agenais ou faire une virée du coté de Mont-de-Marsan pour déguster le rugby "champagne".

Plus tard, mieux motorisé, il poussera ses escapades jusqu'à La Voulte où Béziers pour encourager le géant Alain Estève qui dominait la mêlée de ses deux mètres zéro deux.

Nostalgie aussi car le rugby est entré dans l'ère de la mondialisation dans laquelle il faut toujours plus d'argent pour tutoyer les sommets. Il est loin le temps où le bouclier de Brennus faisait vibrer Carmaux, Lourdes ou Montauban. Le rugby de clocher a disparu. À l'instar de Jean-Paul Rey, Denis Tillinac peut s'écrier : qu'ont-ils fait de notre rugby ?

Il est possible que pour un néophyte la lecture apparaisse parfois fastidieuse devant l'accumulation de noms de joueurs et de lieux.

Mais c'est aussi l'occasion pour celui-ci de découvrir une autre facette du rugby et apprécier la langue de Denis Tillinac qui donne le meilleur de lui-même sur un sujet qui a l'évidence le passionne.

Je découvrais l'auteur qui m'a totalement convaincu avec ce livre. Il est vrai qu'il avait l'avantage d'aborder un sujet séduisant et qu'il avait dès le départ toute mon attention. Remercions le pour avoir su la garder jusqu'à la fin.

Essai transformé !
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Maisons de famille

Je crois que c’est le rêve de toute personne arrivée dans une impasse de sa vie…Pouvoir fuir, faire le point, retrouver sa solitude. Pour cela il faut une maison de campagne ou maison de famille. Déjeuner en paix, marcher, errer, penser, bref le bonheur retrouvé ou presque. Pierre le fait très bien. C’est un artiste, né dans une famille aisée, il peut mettre sa vie entre parenthèse. Il décrit parfaitement le monde de la campagne aussi bien que sa relation charnelle et destructrice qu’il entretient avec sa maitresse. Une histoire de famille agréable.
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Retiens ma nuit

Homme médecin de campagne et fils de bonne famille plus femme ayant une galerie d’arts et faisant partie des nouveaux riches. Ces deux-là vont pratiquer l’adultère. Banal ? A part qu’ils ont la soixantaine et sont papi et mamie. Roman en deux parties. La première racontée par Monsieur, la deuxième par Madame (plus prenante). Rien d’extraordinaire à part que cette histoire se passe à Blois, ville que je connais bien. Belle prose, malgré quelques répétitions. L’écriture coule aussi bien que la Loire qu’il décrit et qui, comme l’amour n’a pas d’âge.
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Le patio bleu

le Patio bleu

De Denis Tillinac



La sortie d'un livre attendu prend parfois une tournure inédite, éprouve notre sensibilité plus qu'à l'accoutumée, comme la vue d'un chien perdu, sans maître. Après le si bel essai littéraire Elle, l'auteur revient cette fois avec un roman ; il revient : façon de parler, non il ne revient pas, malheureusement, il nous laisse juste avec ce qu'il a toujours voulu faire partager à ses lecteurs son coeur, sa pensée, à travers un nouveau livre, mais cette fois sans lui. Merci l'artiste pour cette suprême élégance.



Bon, près de deux mois ont passé, j'ai maintenant le livre entre les mains. Je le mets pour la lecture directement au dessus de la pile d'attente. Je me souviens encore du premier livre que j'avais lu de lui : le Bar des palmistes, ça fait bien trente ans. Il y avait un style Tillinac. C'était un authentique écrivain qui faisait de la politique avec le courage de ses opinions. Son discours était vraiment de qualité, j'avais plaisir à l'écouter, c'était un homme qui avait une grande culture, il ne mâchait pas ses mots, il était fidèle en amitié .. Il n'y a pas très longtemps je l'ai vu malmené en croisant le fer avec je ne sais plus quel tricard qui n'avait aucun respect pour lui, pour l'artiste qu'il était, comme un combat de trop. Ca m'avait fait d e la peine pour lui, je l'ai vu passer à côté de sa joute médiatique et arriver à la fin en se demandant encore ce qu'il lui arrivait et ce qu'il était venu faire dans cette galère, non seulement il n'avait pu en placer une, mais surtout il se retrouva avec le sentiment étrange qu'il n'était plus lui-même, que ses belles armes l'abandonnaient. Ce jour là, le bretteur remarquable qu'il était ne fut que l'ombre de lui-même .. Du genre à rendre l'âme avec les armes à la main, notre ami Denis Tillinac.
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La nuit étoilée

Un trio qui s'enivre de plaisirs désuets, étrangers et déphasés vis à vis de l'époque. Ils se sentent et se revendiquent "inactuels". Rien de ce qu'aiment les protagonistes de La nuit étoilée n'est à la mode. Et ils s'en fichent bien. Ils sont passéistes et nostalgiques, sans illusion sur l'air du temps qu'ils jugent superficiel et artificiel. Une attitude qui est celle de l'auteur du roman, Denis Tillinac, membre de la "célèbre" école de Brive, qui semble ne plus intéresser personne, peut-être victime de ses engagements politiques. Ceux-ci n'ont pourtant rien à voir avec la plume de l'écrivain qui a toujours eu l'élégance et le panache du désespoir discret. Sans doute n'est-il pas né au bon siècle, lui qui fustige, et ses personnages avec, la médiocrité des temps présents. La nuit étoilée, placée sous le signe de l'art en général, et de van Gogh, en particulier, est le récit d'un presque triangle amoureux dominé par la figure centrale d'un écrivain esthète et érudit qui fuit la laideur d'aujourd'hui en recherchant les beautés d'hier. Son meilleur ami puis sa compagne, laquelle l'a élu unique homme de sa vie, racontent tour à tour les pérégrinations de ce trio lié par les mêmes engouements. Un roman plus en chuchotements qu'en cris, hymne à l'amitié, à l'amour absolu, au silence et à la connivence. Dans un ton automnal où la quête du bonheur semble une course effrénée, perdue d'avance. Toucher à la sérénité est déjà une première conquête.
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Retiens ma nuit

Denis Tillinac, né en 1947 à Paris, est un écrivain, éditeur et journaliste français. Diplômé de l'Institut d'études politiques de Bordeaux, il a travaillé comme journaliste à La Montagne, en Corrèze, à Figaro Madame et à La Dépêche du Midi, dans les années 1970. Il a dirigé la maison d'édition La Table Ronde de 1992 à 2007. Auteur d’une quarantaine de livres, Retiens ma nuit, son dernier roman, vient de paraître.

François est médecin de campagne, Hélène trompe son ennui en travaillant dans une galerie d’art de Blois, tous deux sont mariés chacun de leur côté, des enfants adultes vivant leur vie ailleurs. Ils ont atteint la soixantaine, l’âge où certains pensent que tout est dit et qu’il est trop tard pour retenir les dés jetés. François et Hélène, eux, découvrent le grand amour.

Denis Tillinac continue de creuser son sillon habituel, la nostalgie et son amour de la France. La nostalgie, ce sont les souvenirs de jeunesse des années soixante, les scènes de familles et le temps des études, les premières amours. L’amour de la France, ce sont les descriptions des petites villes de province, les rappels historiques, les (trop) nombreux noms de bleds typiquement provinciaux autour de Blois ou de Toulouse.

Dans ce décor vieillot, l’écrivain tente de nous intéresser aux amours pures et romantiques de deux amants plus très jeunes qui après avoir vécu des vies faites de faux-semblants, prennent conscience qu’il ne reste plus qu’une cartouche dans le fusil et que ce dernier coup ne doit pas être raté. Il y a quelques belles pages, l’écriture est soignée mais souvent trop appuyée, ce qui gâte le plaisir. Quant aux amours de François et Hélène, dignes des romans d’amour courtois remis aux goûts du jour, on peine à les suivre quand on lit des extravagances comme : « Je n’ai pensé qu’à toi, je n’ai rêvé qu’à toi. Je suis même allée à la messe de minuit à la basilique de la Trinité pour être encore plus près de toi. Il y a Dieu, et toi, ça se confond. »

Ces différents défauts empêchent la mayonnaise de prendre et cela est dommage, car ce charmant roman (un autre jour, moins bien luné, j’aurais dit « nunuche ») reste mineur. Reste le message, il n’y a pas d’âge pour s’aimer… charmant lui aussi !

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La nuit étoilée

"La nuit étoilée" est l'histoire d'un trio, deux hommes et une femme, mais pas vraiment un triangle amoureux. Elle est contée alternativement par deux des protagonistes : Victor et Claire.

Le personnage central est Marcile, un professeur d'histoire de l'Art sexagénaire, intello, érudit, snobinard, que l'auteur veut faire passer pour mystérieux et incompris, en décalage avec le siècle. A ses côtés, on trouve Claire où l'idéal féminin vu par Denis Tillinac. Elle est amie, amante, vierge, dévote, parfaite en tous points.

Enfin vient Victor, ami de Marcile, qui vit dans l'ombre, la dévotion et l'admiration pour son mentor.

J'ai été agacée par le sentiment d'élitisme intellectuel qui se dégage des personnages, leur suffisance, leurs mondanités, bien qu'ils s'en défendent.

Tout au long du récit, on sent un certain mépris pour le peuple ordinaire, ceux qui se rendent au travail tous les jours et ne passent pas leur temps en vagabondages culturels : conférences, musées, concerts, grands restaurants,

Bien entendu, on dédaigne l'argent mais on en a suffisamment pour qu'il ne pose jamais problème, entre Saint Germain des Prés et Lubéron.

Mon impression est que l'auteur a mis beaucoup de lui-même dans le personnage de Victor, son double, alors que Marcile représente l'homme qu'il rêve d'être.

Quant à Claire, la vestale, elle est excessivement idéalisée et son mysticisme détonne assez dans ce contexte.

Le roman est divertissant, le style maitrisé mais quelque chose cloche dans cette histoire d'amour et d'amitié. De même que l'alchimie ne prend pour parler des peintres et de la peinture.
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L'âme française

Avec L’âme française, Denis Tillinac, excellent chroniqueur, entre autres, à Valeurs actuelles, ajoute sa pierre à l’édifice de réappropriation de l’identité française dans ce qu’elle a de plus noble – nostalgiques du pétainisme, ceci ne vous concerne pas !

Après Eric Zemmour, Alain Finkielkraut ou Philippe de Villiers, le voilà qui s’avance sur les sentiers de notre histoire pour en « pomper le miel » (Balzac). Mais Denis Tillinac, pour autant qu’il soit sincère dans sa geste d’une France de droite ancrée dans le passé et l’histoire, ne saurait ignorer que l’actuelle droite transpire un libéralisme qui n’a pas peu contribué à mettre à genoux la Nation. Alors de quelle droite parle-t-on ? Car, d’emblée, on ne peut s’empêcher d’avoir peur en lisant des phrases comme celle-ci : « Peu d’impôts, peu de lois, empiètements aussi restreints que possible dans les domaines de l’éducation, de l’économie, de la culture et même de la santé publique. » Un rêve américain en somme, le même à qui l’on doit la descente aux enfers de notre pays, mondialisme oblige !

Au-delà du bonheur esthétique – autrement dit parfaitement gratuit s’agissant d’un essai politique – de lire une prose qui ne manque pas de titiller mes papilles littéraires, la droite dont Tillinac se fait le thuriféraire reste toutefois à mon sens un fantasme, particulièrement de nos jours où ses ténors se sont vautrés dans la fange ultra mondialiste qui ne jure plus par la chevalerie ou l’âme aventurière mais bel et bien le fric, si possible gagné vite, peu importent les moyens !

Ces gens-là ne font, à dire vrai, que singer une gauche si bien portraiturée par l’auteur : « Dans les marges de l’ordre social, des insoumis se cherchent des complices pour détruire la norme en vue d’instaurer un autre ordre social. Ceux-là sont de gauche. »

Effectivement, la gauche n’a qu’un idéal matérialiste à opposer au romanesque d’un de Gaulle, par exemple. Idéal menteur, de surcroît : « Quoiqu’il en ait, le socialisme “ multiculturel ” est le complice objectif du mercantilisme multinational. » CQFD ! Or, si c’est « dans les cœurs bien équipés en idéal que se forgent les victoires », nous comprenons pourquoi la France s’effondre lentement mais sûrement depuis que règne le souvenir – jouisseur et sans retenue spirituelle ou simplement morale – de Mai 68 !

Heureusement, au fil des pages, se dessine un autre concept de droite, ni financier ni totalitaire. Un concept d’enracinement culturel, de mémoire et de traditions, toutes choses qui effraient autant une actuelle droite, craignant d’être traitée de réactionnaire en y souscrivant, qu’une gauche pétrie de détestation du passé : « La gauche n’aime pas les racines, elle n’y voit qu’une crispation identitaire. »

Oui, la droite, pourvu qu’elle se décide à renaître de ses cendres, peut être un roman là où la gauche n’est qu’un mode d’emploi terne prétendant nous imposer un bien-être artificieux, jusque dans les rapports homme-femme, souligne Tillinac, omettant que chaque représentante du beau sexe « sera toujours en instance d’évasion dans un ailleurs insaisissable », ajoute-t-il. Non, la femme ne sera jamais l’exacte semblable de l’homme, malgré les théories fumeuses de certaine ministre de l’Education nationale. Heureusement : qu’aurions-nous à aimer follement si la femme ne l’était plus en tant que telle ?!

Tillinac, dans ces pages, nous repose aussi de l’inanité intellectuelle des gloseurs sans consistance qui nous assènent leur pitoyable prose comme parole d’Evangile ! Comme il est plaisant de lire les noms de Chateaubriand et Barbey d’Aurevilly, ces pierres de l’immense et indéboulonnable cathédrale littéraire française ! Mais il est aussi plaisant d’entendre teinter notre histoire, laquelle n’a pas débuté par intermittence entre 1789 et 1981 ! Malgré la légende persistante, avant la Gauche ce n’était déjà plus la préhistoire !

Cette histoire-là, que la droite a lâchement abandonnée pour être dans l’air du temps, perdure dans les consciences. Et c’est moins la place de la Bastille que Versailles, le Louvre ou Notre-Dame de Paris que les touristes viennent contempler ; ces témoins d’un passé dont, à moins d’exhiber une fois de plus son opportunisme, la gauche ne saurait se proclamer l’héritière. Voilà où Tillinac veut peut-être en venir : il existe encore une droite qui frissonne au son des cloches de village !

De la crypte de Saint-Denis au féminin si sacré à nos yeux d’hommes français, Tillinac égrène ainsi une mythologie érudite et non moins entraînante d’une sincère et authentique droite. Hélas, à l’heure où j’écris, celle-ci est une arlésienne…



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Considérations inactuelles

« Considérations inactuelles ». Un titre emprunté à Nietzsche, une référence affichée en toute modestie aux « Nourritures terrestres » d’André Gide. Il n’en fallait pas plus pour m’attirer dans cet opuscule constitué de brillantes réflexions sur notre époque, de petites chroniques moralistes au sens noble du terme, voire d’aphorismes…



On parle ici de l’art d’être, de l’engagement, de l’adhésion moutonnière aux pensées et aux modes … mais toujours à contre courant, « hors du champ clos et miné des idées convenues ».



Denis Tillinac est reconnu pour sa plume efficace et élégante. Confirmé !

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Petit Dictionnaire amoureux de la France

Il y a de belles, de très belles pages dans ce dictionnaire amoureux ; l'auteur y donne libre cours à sa truculence parfois terre à terre mais aussi à sa mystique gaullienne. Je me sens en phase avec lui, sauf lorsqu'il assimile le coup de tête de Zidane au coup de chapeau d'un Mousquetaire, à la tirade de Cyrano ou au mot de Cambronne !
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Maisons de famille

Si l'écriture est belle et la description de la campagne corrézienne bien rendue, l'histoire est sans intérêt.

Don Juan est en crise du milieu de vie dans sa maison familiale. Suspens qui va t il choisir ? Sa compagne qu'il ne supporte plus, sa maîtresse bien atteinte du ciboulot, sa première petite amie devenue une bien ennuyeuse employée de banque, une des copines de ses nièces qui le regardent avec intérêt ou bien une femme amusante que sa famille plébiscite après délibérations ?

Peut être que Don Juan gagnerait à prendre de la distance avec une famille castratrice et plutôt malsaine, dominée par des femmes superficielles et méprisantes, et que là peut être nous pourrions avoir une histoire...

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Dictionnaire amoureux de la France

Ce livre m'a été envoyé par Babelio dans le cadre de leur opération Masse critique et je les en remercie



Il était initialement destiné à mon mari, je lui laisse donc faire le commentaire



"Je dois dire que, bien que le thème me plaise beaucoup, j'avais un a-priori négatif sur l'auteur. Tillinac on le connait pour ses amitiés chiraquiennes et ses prises de position politiques résolument à droite. Mais je connaissais sans doute mal le bonhomme car dans ce livre point de politique, ni de droite ni de gauche. L'héroïne c'est la France et il en parle drôlement bien !



En fait il AIME la France, Tillinac, et il nous la fait parcourir sous différents angles. Des paysages bien sûr, toujours reliés à des émotions littéraires : Arsène Lupin à Etretat, Balzac en Touraine. Des lieux : les gares , qu'il aime passionnément et qu'il fréquente comme on visite les églises ; les routes départementales, qu'il ne se lasse pas de sillonner et de découvrir ; des villes qu'il associe toujours aux premières sensations qui lui avaient permis de les découvrir (souvent des images de livres d'histoire). Des personnages historiques également, Jeanne d'Arc, le général Leclerc, des événements aussi hétéroclites que le serment de Koufra, la coupe du monde 98....



L'écriture est agréable et on est heureux de s'y plonger pour en lire quelques chroniques. Il faut dire que je partage avec Tillinac cet amour pour la France, ses paysages, ses clochers, ses contrastes. Il nous fait ressentir de facon charnelle sa relation avec ce pays singulier, "cette princesse" qu'est la France, selon De Gaulle... Bref, un livre à picorer, et pas forcément par ordre alphabétique ! "



http://les-routes-de-l-imaginaire.blogspirit.com/archive/2008/05/14/dictionnaire-amoureux-de-la-france-tillinac-plon-2008.html



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Retiens ma nuit

Retiens ma nuit, dernier roman de Denis TILLINAC, se déroule sur les rives de la Loire, à Blois et dans les environs, dans ce département du Loir-et-Cher dont ma famille est issue et qui symbolise une certaine image rustique de la France.



Les deux narrateurs du livre, la soixantaine, ont en tous cas été surpris par une attirance amoureuse qui a le charme et la pureté d'une jeunesse perdue qui les dépasse quelque peu. Non au point de remettre en cause de manière fondamentale leurs existences aux côtés de leurs proches mais suffisamment pour leurs donner un sens nouveau.



Bien que cette passion soit obligatoirement clandestine, ils ne pourront désormais plus s'en passer. Mensonges, culpabilité, adultère : certes, ces mots là sont prononcés mais ne constituent pas l'essence de leur relation. A partir du moment où ils évitent de faire du mal à leurs proches et où ils connaissent un nouveau printemps ensemble, pas aussi souvent qu'ils le voudraient mais la frustration est compensée par le bonheur de s'être trouvés, même s'il est déjà très tard dans leur vie.



Retiens la nuit ne m'a pas du tout paru suranné dans sa forme, ni dans son fond. Le charme en est délicieusement désuet, avec un arrière-plan social qui rappelle les atmosphères balzaciennes. Mais j'ai adoré.
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Retiens ma nuit

Blois, sur les bords de Loire, comme le fleuve, la vie coule, tranquille. Comme un espace-temps figé dans cette France provinciale, pas vraiment ringarde, mais pas vraiment avant-gardiste non plus.



C'est là que vivent François et Hélène. Devrais-je dire François et Claire d'un côté et Hélène et Franck de l'autre.



François est médecin, assez peu conventionnel en termes de mode de vie "bourgeois", même s'il a épousé le meilleur parti de la ville. Hélène tient une galerie d'art, c'est surtout l'épouse de Franck, un homme d'affaires arriviste et pressé.



La soixantaine, la vie est bien rangée et certainement ennuyeuse, des enfants, des petits enfants ...



Mais l'amour dans tout ça ?



Peut-on à 60 ans s'affranchir des codes et entamer une aventure passionnée sans pour autant vouloir renverser la table des conventions sociales ?



A travers le double récit de cet amour, d'un côté le journal de François et de l'autre les lettres d'Hélène, Denis Tillinac nous refait traverser la France dans le temps (depuis les années '60 le temps de la jeunesse, la France de Johnny, des premières amours), dans l'espace (Paris et la province, les châteaux de la Loire) et dans les mœurs (scènes de vie familiale, oligarchie politique provinciale, études, ascension sociale ...).



Mais le texte a du mal à accrocher. C'est lourd, un peu emphatique et fastidieux à la lecture.Un charme désuet jusque dans l'écriture.



Reste cette belle histoire d'amour portée par ce message d'espoir universel.
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Retiens ma nuit

Une même histoire, deux plumes, deux points de vue ; c’est ainsi que se construit le récit de l’amour de ces deux sexagénaires.



D’abord, le journal intime de ce médecin de campagne qui écrit pour exorciser sa peur, sa culpabilité, qui écrit surtout pour ignorer l’absence. Est-ce parce que je suis une femme ? J’ai trouvé cette partie un peu lourde. En effet, le personnage de François se plaît à écrire de longues phrases pleines d’emphase et de passion. Si ce style poétique et métaphorique peut plaire un temps, il finit par fatiguer doucement le lecteur qui finit par penser que ce personnage qu’il trouvait romantique est en fait un peu ridicule. D’autant, qu’il faut l’avouer il est un peu de mauvaise foi cet homme qui balance entre déni, jalousie et hypocrisie facile.



Heureusement, au moment où le lecteur commence à décrocher, lassé de tourner autour du pot, la seconde partie du récit commence. Une nouvelle plume plus simple, plus véritable fait son apparition à travers une lettre écrite par le second personnage du récit : Hélène. Son amour à elle est plus naturel, plus tendre. Il se passe des discours presque pédants de son amoureux. J’ai beaucoup aimé cette seconde partie parce que c’est un amour plus terre-à-terre, plus réaliste et donc plus humain qu’Hélène décrit.



Grâce à cette dernière, le récit qui commençait être ennuyeux prend un nouvel élan.
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