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La nuit étoilée" est l'histoire d'un trio, deux hommes et une femme, mais pas vraiment un triangle amoureux. Elle est contée alternativement par deux des protagonistes : Victor et Claire.
Le personnage central est Marcile, un professeur d'histoire de l'Art sexagénaire, intello, érudit, snobinard, que l'auteur veut faire passer pour mystérieux et incompris, en décalage avec le siècle. A ses côtés, on trouve Claire où l'idéal féminin vu par
Denis Tillinac. Elle est amie, amante, vierge, dévote, parfaite en tous points.
Enfin vient Victor, ami de Marcile, qui vit dans l'ombre, la dévotion et l'admiration pour son mentor.
J'ai été agacée par le sentiment d'élitisme intellectuel qui se dégage des personnages, leur suffisance, leurs mondanités, bien qu'ils s'en défendent.
Tout au long du récit, on sent un certain mépris pour le peuple ordinaire, ceux qui se rendent au travail tous les jours et ne passent pas leur temps en vagabondages culturels : conférences, musées, concerts, grands restaurants,
Bien entendu, on dédaigne l'argent mais on en a suffisamment pour qu'il ne pose jamais problème, entre
Saint Germain des Prés et Lubéron.
Mon impression est que l'auteur a mis beaucoup de lui-même dans le personnage de Victor, son double, alors que Marcile représente l'homme qu'il rêve d'être.
Quant à Claire, la vestale, elle est excessivement idéalisée et son mysticisme détonne assez dans ce contexte.
Le roman est divertissant, le style maitrisé mais quelque chose cloche dans cette histoire d'amour et d'amitié. de même que l'alchimie ne prend pour parler des peintres et de la peinture.