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Citations de Didier Dumas (16)


Didier Dumas
La passion tend un piège qui réside avant tout dans l' impossibilité de se perdre; pour cela elle idéalise la personne aimée .
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Les enfants ont un pressant besoin de savoir comment leurs parents les ont attendus et désirés. (...) entendre parler de cette époque où ils n'existaient pas mais où leurs parents les attendaient est, pour eux, l'un des événements les plus importants de l'enfance, puisque c'est celui qui leur permet, tout à la fois, d'admettre l'existence de la mort et d'intégrer cette dimension du temps.(...)
Comprendre que le temps d'une vie est limité, qu'il est assujetti à la succession des générations, et qu'en conséquence, l'amour et la sexualité sont les seuls outils que possède l'espèce humaine pour s'opposer à la mort.
C'est pourquoi découvrir qu'à l'époque où l'on n'existait pas dans son corps, on existait déjà dans le désir et les pensées de ses parents, est un événement capital. (...) l'enfant découvre que l'on peut exister dans le désir sans pour autant exister dans un corps.
(...)
Il en conclut que les morts poursuivent leur existence sur ce mode. Puisque ceux qu'il a connus, ses grands-parents par exemple, continuent en effet à exister de cette façon dans les pensées et les propos de ceux qui les ont aimés. Et dès lors, il commence à pouvoir admettre que sa propre vie est assujettie à la succession des générations.
Cette prise de conscience lui permet non seulement de considérer la mort comme un état acceptable, mais elle élargit considérablement son espace mental.
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(notes de lecture)
page 34 :
si les mères font des enfants c'est aux pères d'en faire des adultes

page 50 : a propos des reproches qu'on peut adresser à sa propre mère, ou des rancœurs qu'on peut avoir et vouloir les cacher a son enfant de peur d'entacher sa relation avec ses grands-parents
mais une grand mère n'est pas une mère l'enfant est tout à fait capable de faire la différence entre celle qui a été votre mère et celle qu'est aujourd'hui sa grand-mère
parler : aide a affronter les problèmes, qui n'encombrent pas les enfants et leur permet d comprendre que la vie bouge et évolue énormément d'une génération à l'autre

page 52 : que se passe t-il dans les familles ou les pères brillent par leur absence ? au père absent se substitue peu à peu une mère omniprésente d'autant plus étouffante que l'enfant ne peut se plaindre de sa toute bonté et qu'elle même en est d'autant mieux persuadée que le mari se montre imparfait

page 58 : le drame de maintenir la position de bébé

page 67 : Grèce antique - filiation matrilinéaire les groupes sociaux ignorent le rapport entre activité sexuelle et la fertilité des femmes - cf. aussi population des Iles Trobiand (nouvelle guinée)


page 70 : dans notre société structurée technicité économie rentabilité valeurs matérialistes, ces hommes assument présence de l'enfant , travaillent pour lui le nourrissent dans n'ayant pas la moindre idée du rôle qu'ils ont à jouer dans sa construction psychique et spirituelle ils ignorent qu'être père est être garant de sa santé mentale.

page 79 : dimension transgénérationnelle de l'inconscient
page 85 et 86 : construction mentale par cycle de 7/14/21 ans

page 80 : langage - telle est l'une des premières difficultés que l'on rencontre avec les parents des enfants psychotiques . Ils ne savent pas se parler (...) l'idée que l'enfant puisse aussi se concevoir et se construire dans le langage leur [est ]complètement étrangère.
(...) ces couples qui n'ont jamais songé à confronter leurs enfances dans une analyse critique de leurs propres parents.

page 93 : notions : transmission générationnelle - construction transgénérationnelle
folie de l'enfant : produit d'une carence de transmissions mentales impliquant les relations des mères à leurs filles sur 3 générations
cf. Dolto : les mères des enfants fous ont elles mêmes été insidieusement privée par la leur de toute structuration œdipienne normale

page 94 :
la psychose de l'enfant est comme toutes les maladies mentales une pathologie du verbe, de la parole et du langage

page 108 : out of body experience ; en état coma ;

page 118 : hérédité mentale et spirituelle

page 122 : schizophrénie quand l'instance mentale n'est pas totalement assujettie au corps physique - idem autisme sommeil comas -cf. Dolto image inconsciente du corps (au plafond lors du coma)

page 130 c'est la parole qui est magique !
[il] était dans cet état d'émotion extrême car il venait de découvrir que parler résout la douleur

page 133 : la vie affective émotionnelle et érotique échappe à la raison(...)
nos structures mentales ont une tendance à amplifier en + ou en - les qualités de ceux qu'on aime [...]

page 180 : couvade : notre société semble ignorer que devenir père est un acte mental impliquant obligatoirement l'homme dans son statut affectif et pensant contrairement aux peuples qui pratiquent la couvade : mais la paternité ne peut être affrontée sans préparation ni précautions...

page 191 : relations mère-enfant étouffantes

page 193 :éducation du petit garçon de 3 ans

page 194 : lorsque les pères limitent leur rôle à celui du soutien de la mère, ils confondent la leur et celle de leurs enfants.

page 198 : rôle du père restreint au grand frère ou au baby-sitter (...)
page 199 ils ne s'attribuent plus aucun rôle dans la santé ou l'évolution de l'enfant ...

page 206 : notion : transmissions-fantômes
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...Ce métier impossible qu'on appelle celui de psychanalyste, Didier Dumas en fait comprendre la douloureuse et parfois pathétique difficulté, mais aussi les joies. On y perçoit les moments éprouvants du détachement nécessaire par rapport à la réalité du destin de ces patients dont avec nous,quant à l'inconscient,le travail a ses limites - parfois ,hélas,les nôtres - ,limites qu'en aucun cas nous n'avons à transgresser pour jouer un rôle de fait dans leur réalité. Didier Dumas fait comprendre la difficulté de se détacher de ses analysants - le moment pour eux venu - alors que bien des épreuves sont devant eux,dans la réalité .Certains psychanalystes n'y arrivent pas,sinon avec tous,au moins avec quelques-uns des patients qui dans leur travail ont fait avec eux une remontée de gouffre.C'est difficile également parce que nos patients sont aussi nos maîtres,un peu comme qui dirait des parents initiateurs pour un enfant,et leur enfant pour ses parents,bref des compagnons par lesquels se continue notre propre analyse.Depuis Freud,ce problème s'est posé à beaucoup d'analystes,mais on en parle peu.

(Préface de Françoise Dolto )
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L'homme et la femme transmettent tous deux autant le corps que l'esprit. L'enfant est autant le produit du sperme de son père que des pensées avec lesquelles sa mère a accueilli cette semence. Mais s'il doit autant à l'utérus de sa mère qu'au désir de son père, ce dernier est plus particulièrement responsable de sa construction psychique. L'homme ne peut porter l'enfant dans son ventre. Il n'a que la tête où l'attendre. Il est donc théoriquement mieux placé que la femme pour le concevoir comme le produit d'échanges et de transmissions mentales.
Ce point de vue est, en fait, comme nous le verrons à propos des rituels de couvade, défendu par toutes les traditions. Mais dans une société profondément structurée par la technicité, l'économie, la rentabilité et la primauté des valeurs matérialistes, la plupart des hommes oublient, s'ils ne l'ignorent, qu'être père est avant tout un acte de pensée. Libérant quelques centaines de millions de spermatozoïdes à chaque orgasme, il leur est difficile de vivre l'éjaculation comme un don de corps. Ce faisant, ils privilégient le rôle de leur compagne au détriment du leur et ne savent plus ce que les hommes grecs ne pouvaient ignorer: qu'être porté et attendu dans la tête d'un père est tout aussi important que d'avoir une mère. Ces hommes assument la présence de l'enfant, travaillent pour lui, le nourrissent, mais n'ayant pas la moindre idée du rôle qu'ils ont à jouer dans sa construction psychique et spirituelle, ils ignorent qu'être père c'est être garant de sa santé mentale.

Le nom que l'on donne à porter à l'enfant est le pivot de sa structure mentale. L'accueillir dans son nom, c'est l'accueillir dans le langage et assumer d'être pour lui une instance constructive se démarquant de sa mère. Accueillant l'homme et sa semence, la mère accueille l'enfant dans son corps pour qu'il y construise le sien. Reconnaissant le bébé qu'elle met au monde, le père l'accueille dans ses structures mentales pour qu'il y enracine les siennes. Voilà la principale raison qui justifie que les pères donnent leur nom aux enfants. Se reconnaître père, c'est assumer d'être une instance responsable de l'enfant, mais c'est surtout se positionner face à lui de façon radicalement différente de celle qui le relie à sa mère. L'accueillir dans son nom, c'est le reconnaître comme le fruit de son désir, mais aussi et surtout le considérer comme le fruit d'une pensée antérieur à sa conception matérielle.

Chez les êtres parlants que nous sommes, éjaculer n'est que la conséquence d'un acte de pensée. Reconnaître un enfant est , de ce fait, l'accueillir dans les pensées, les affects, les sentiments et les propos, qui ont décidé de sa venue. Un père ne fait pas connaissance avec son bébé. Il le reconnaît. Or que reconnaît-il en son enfant, si ce n'est le désir lui ayant permis de le faire! Il n'existe pas d'autre raison à l'emploi de ce mot. Voilà ce que représente le "nom du père". Il représente la somme d'affects, de plaisirs, d'échanges et de pensées qui ont permis à deux cellules de se rencontrer dans le corps d'une femme.

(P69)
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Si la cure a pour visée une mise en mots de l'inconscient, c'est bien parce que celui-ci utilise une autre symbolique que celle des mots.Point central dans ce qu'à découvert Freud,le symptôme est l'absence du mot et,si l'analyste habituellement se tait,s'il peut opter pour le silence,c'est pour mieux laisser revenir le mot qui s'est enfui,laissant place au symptôme. Mais l'analyste travaille également avec son inconscient. Qu'il doive savoir supporter aussi en lui autre chose que la seule symbolique des mots,voilà un paradoxe qui mérite qu'on s'y arrête.Certains clients s'enferment dans un mutisme total,d'autres y sont plongés depuis toujours,ce sont les enfants autistes.Travailler avec son inconscient risque alors de renvoyer l'analyste aux limites les plus reculées de l'innommé en lui-même.
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L'inconscient n'est pas plus "individuel" que la langue. Il se perpétue des parents à l'enfant et se transmet dans la succession des générations. Une psychanalyse qui ne prend pas en compte la construction transgénérationnelle de l'être n'a, tout me le confirme en vieillissant, aucune efficacité sérieuse dans la clinique de l'enfant et de sa famille. L'enfance est un âge où l'esprit se construit. Or comment se construit-il?
L'enfant n'apprend pas à parler. Il duplique la langue de ses parents et sa construction psychique suit un mouvement semblable. Ses structures mentales se construisent en commençant par décalquer celles de ceux qui lui parlent. Il reproduit leur façon de s'exprimer, en dupliquant leurs fonctionnements conscients, mais aussi leurs fonctionnements mentaux inconscients.

(P92)
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Les maladies de la paternité ont toutes la même origine. Elles reposent sur une fétichisation occulte de son propre père qui engendre des catastrophes d'autant plus destructrices que l'on méconnaît -ou que l'on ne veut pas voir- en quoi celui-ci nous a fait défaut. Ni Freud ni Lacan ne pouvaient voir les choses ainsi, puisque l'inconscient sur lequel ils se sont penchés est un inconscient défini comme "individuel". Or, l'inconscient paternel ne l'est pas. Il dépend avant tout de la présence ou de l'absence, en soi même, de celui ou de ceux qui nous ont servi de père. L'inconscient paternel n'est pas individuel, mais transgénérationnel. Il se construit sur la présence interne d'un père antérieur, ayant à charge de cautionner celui que l'on devient. Ce "père imaginaire" est d'autant plus fortement rêvé, idéalisé ou halluciné, que l'on ne veut savoir en quoi le nôtre nous a manqué. Et c'est ainsi que le père antérieur enrobe de bonne conscience les comportements destructeurs que les papas adoptent alors, en toute fierté, avec leur enfants.

(P48)
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Ce livre permettra aux parents qui ont de jeunes enfants de ne pas reproduire l'erreur des générations passées, en leur expliquant la sexualité entre trois et six ans. Il sera également utile aux parents qui, comme moi, ont des adolescents appartenant à la même génération que ces jeunes interviewés par David.
A ce sujet, je dois avouer que les récits de ces adolescents m'ont bouleversé. Ma génération a connu et initié les mouvements de libération sexuelle des années 1970. Elle a obtenu que l’éducation sexuelle soit instaurée à l'école. Découvrir ainsi que le statut sexuel des adolescents a empiré depuis ma propre jeunesse a donc été un véritable choc.
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Être parent implique autant la reproduction du corps que la reproduction de ses structures psychiques, la transmission et la pérennité de sa langue, de sa culture et de ses traditions. La psyché se construit de la même façon que le corps, en puisant des matériaux à l'extérieur de soi. C'est ce que fait l'enfant en s'identifiant à ses parents. Or si la construction mentale ne dépend que d'une seule personne, privé du droit de puiser les matériaux qui lui sont nécessaires ailleurs qu'en sa mère, il risque de se structurer, comme le font les enfants psychotiques, en se construisant comme une marionnette, répondant plus ou moins parfaitement au désir de sa maman, mais incapable d'assumer la moindre indépendance.
Que les êtres humains en soient conscients ou qu'ils le dénient, la mise au monde d'un enfant sans père est toujours un drame pour la psyché humaine. La construction matérielle et physique de l'enfant peut s'effectuer sans autre tuteurage que celui de la mère. Élevé par une seule personne, il n'en grandit pas moins. Il n'en va, par contre, pas du tout de même au niveau de son développement mental. Dépourvu de la possibilité de s'identifier à une autre personne que sa mère, l'enfant ne peut comprendre qu'il sera, un jour, en droit et en devoir de la quitter. Au mieux, il ne pourra plus à l'adolescence la voir autrement que comme une prison. Au pire, il restera à tout jamais son bébé, comme les adolescents psychotiques.

(P72)
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Dès 14 ans, il leur [adolescent] faut à tous deux rejeter la fonction maternelle. La fonction et non la personne.
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Si les parents ne veulent pas que l'adolescence soit automatiquement un drame, il faut qu'ils comprennent que la bande est alors un substitut du corps de la mère et non de celui du père. Les problèmes qui surgissent à cet âge sont en effet toujours liés au fait que le père continue à se positionner en gardien de la loi maternelle et non de la sienne propre.
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...l'activité mentale originaire (...) est une activité mentale inconsciente qui continue, tout au long de la vie, à gérer l'identification de l'être humain à ses semblables et qui, de cette façon, prend quotidiennement en charge sa croissance psychique.
(...)
Nous continuons ainsi à nous "auto produire"' dans le rapport aux autres tout au long de la vie.
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L'opposition entre l'indien hopi qui, attendant un enfant, s'empresse d'y penser jour et nuit, et l'homme d'affaire européen qui, dans la même situation, demande à l'accoucheur de sa femme de déclencher l'heureux événement le jour de son passage à Paris, est quelque peu effrayante.
L'absence de pensée sur le devenir père est, dans nos sociétés dites avancées, criante. L'arrivée d'un enfant est pour l'homme autant que pour la femme, un événement qui demande qu'on s'y prépare. Et plutôt que de continuer à considérer les rituels de couvade comme de charmants archaïsmes, nous devrions nous dire que nous avons, dans ce domaine, tout à apprendre de ces peuples que nous avons longtemps considérés comme des sauvages.

(P181)
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Il n'existe, en français, aucun terme pour nommer l'état de celui qui attend un enfant. On dit de la femme qu'elle est enceinte. De l'homme, on ne dit rien! De même en ce qui concerne les rapports du père à son petit enfant. Alors même que l'instinct maternel y figure en bonne place, "Le Larousse ne connaît pas l'instinct paternel" et le mot "paterner" n'existe pas dans notre langue.

(P178)
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Un jour, je décidai de poser à tout ceux que je recevais les deux mêmes questions: "Comment ta maman t'a-elle fait?" et "Quel rôle y a joué ton père?". A la première, la plupart des enfants me répondirent: "A l'hôpital!" et quelques-uns: "A l'église". A la seconde, ils répondirent tous: "Il gagne de l'argent".

(P100)
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