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EAN : 9782818501665
224 pages
Fayard (30/05/2011)
4.31/5   13 notes
Résumé :
Où sont passés les pères ? Les bouleversements de mai 1968, le mouvement féministe des années soixante-dix, une justice qui privilégie la mère dans la garde de l'enfant et une médecine qui, avec la procréation assistée, tend à se substituer au père, tels sont les jalons d'une évolution des moeurs sans précédent. Au cours de ces trente dernières années, la figure paternelle s'est peu à peu lézardée. Les conséquences en sont lourdes. Un nombre impressionnant d'enfants... >Voir plus
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
(notes de lecture)
page 34 :
si les mères font des enfants c'est aux pères d'en faire des adultes

page 50 : a propos des reproches qu'on peut adresser à sa propre mère, ou des rancœurs qu'on peut avoir et vouloir les cacher a son enfant de peur d'entacher sa relation avec ses grands-parents
mais une grand mère n'est pas une mère l'enfant est tout à fait capable de faire la différence entre celle qui a été votre mère et celle qu'est aujourd'hui sa grand-mère
parler : aide a affronter les problèmes, qui n'encombrent pas les enfants et leur permet d comprendre que la vie bouge et évolue énormément d'une génération à l'autre

page 52 : que se passe t-il dans les familles ou les pères brillent par leur absence ? au père absent se substitue peu à peu une mère omniprésente d'autant plus étouffante que l'enfant ne peut se plaindre de sa toute bonté et qu'elle même en est d'autant mieux persuadée que le mari se montre imparfait

page 58 : le drame de maintenir la position de bébé

page 67 : Grèce antique - filiation matrilinéaire les groupes sociaux ignorent le rapport entre activité sexuelle et la fertilité des femmes - cf. aussi population des Iles Trobiand (nouvelle guinée)


page 70 : dans notre société structurée technicité économie rentabilité valeurs matérialistes, ces hommes assument présence de l'enfant , travaillent pour lui le nourrissent dans n'ayant pas la moindre idée du rôle qu'ils ont à jouer dans sa construction psychique et spirituelle ils ignorent qu'être père est être garant de sa santé mentale.

page 79 : dimension transgénérationnelle de l'inconscient
page 85 et 86 : construction mentale par cycle de 7/14/21 ans

page 80 : langage - telle est l'une des premières difficultés que l'on rencontre avec les parents des enfants psychotiques . Ils ne savent pas se parler (...) l'idée que l'enfant puisse aussi se concevoir et se construire dans le langage leur [est ]complètement étrangère.
(...) ces couples qui n'ont jamais songé à confronter leurs enfances dans une analyse critique de leurs propres parents.

page 93 : notions : transmission générationnelle - construction transgénérationnelle
folie de l'enfant : produit d'une carence de transmissions mentales impliquant les relations des mères à leurs filles sur 3 générations
cf. Dolto : les mères des enfants fous ont elles mêmes été insidieusement privée par la leur de toute structuration œdipienne normale

page 94 :
la psychose de l'enfant est comme toutes les maladies mentales une pathologie du verbe, de la parole et du langage

page 108 : out of body experience ; en état coma ;

page 118 : hérédité mentale et spirituelle

page 122 : schizophrénie quand l'instance mentale n'est pas totalement assujettie au corps physique - idem autisme sommeil comas -cf. Dolto image inconsciente du corps (au plafond lors du coma)

page 130 c'est la parole qui est magique !
[il] était dans cet état d'émotion extrême car il venait de découvrir que parler résout la douleur

page 133 : la vie affective émotionnelle et érotique échappe à la raison(...)
nos structures mentales ont une tendance à amplifier en + ou en - les qualités de ceux qu'on aime [...]

page 180 : couvade : notre société semble ignorer que devenir père est un acte mental impliquant obligatoirement l'homme dans son statut affectif et pensant contrairement aux peuples qui pratiquent la couvade : mais la paternité ne peut être affrontée sans préparation ni précautions...

page 191 : relations mère-enfant étouffantes

page 193 :éducation du petit garçon de 3 ans

page 194 : lorsque les pères limitent leur rôle à celui du soutien de la mère, ils confondent la leur et celle de leurs enfants.

page 198 : rôle du père restreint au grand frère ou au baby-sitter (...)
page 199 ils ne s'attribuent plus aucun rôle dans la santé ou l'évolution de l'enfant ...

page 206 : notion : transmissions-fantômes
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L'homme et la femme transmettent tous deux autant le corps que l'esprit. L'enfant est autant le produit du sperme de son père que des pensées avec lesquelles sa mère a accueilli cette semence. Mais s'il doit autant à l'utérus de sa mère qu'au désir de son père, ce dernier est plus particulièrement responsable de sa construction psychique. L'homme ne peut porter l'enfant dans son ventre. Il n'a que la tête où l'attendre. Il est donc théoriquement mieux placé que la femme pour le concevoir comme le produit d'échanges et de transmissions mentales.
Ce point de vue est, en fait, comme nous le verrons à propos des rituels de couvade, défendu par toutes les traditions. Mais dans une société profondément structurée par la technicité, l'économie, la rentabilité et la primauté des valeurs matérialistes, la plupart des hommes oublient, s'ils ne l'ignorent, qu'être père est avant tout un acte de pensée. Libérant quelques centaines de millions de spermatozoïdes à chaque orgasme, il leur est difficile de vivre l'éjaculation comme un don de corps. Ce faisant, ils privilégient le rôle de leur compagne au détriment du leur et ne savent plus ce que les hommes grecs ne pouvaient ignorer: qu'être porté et attendu dans la tête d'un père est tout aussi important que d'avoir une mère. Ces hommes assument la présence de l'enfant, travaillent pour lui, le nourrissent, mais n'ayant pas la moindre idée du rôle qu'ils ont à jouer dans sa construction psychique et spirituelle, ils ignorent qu'être père c'est être garant de sa santé mentale.

Le nom que l'on donne à porter à l'enfant est le pivot de sa structure mentale. L'accueillir dans son nom, c'est l'accueillir dans le langage et assumer d'être pour lui une instance constructive se démarquant de sa mère. Accueillant l'homme et sa semence, la mère accueille l'enfant dans son corps pour qu'il y construise le sien. Reconnaissant le bébé qu'elle met au monde, le père l'accueille dans ses structures mentales pour qu'il y enracine les siennes. Voilà la principale raison qui justifie que les pères donnent leur nom aux enfants. Se reconnaître père, c'est assumer d'être une instance responsable de l'enfant, mais c'est surtout se positionner face à lui de façon radicalement différente de celle qui le relie à sa mère. L'accueillir dans son nom, c'est le reconnaître comme le fruit de son désir, mais aussi et surtout le considérer comme le fruit d'une pensée antérieur à sa conception matérielle.

Chez les êtres parlants que nous sommes, éjaculer n'est que la conséquence d'un acte de pensée. Reconnaître un enfant est , de ce fait, l'accueillir dans les pensées, les affects, les sentiments et les propos, qui ont décidé de sa venue. Un père ne fait pas connaissance avec son bébé. Il le reconnaît. Or que reconnaît-il en son enfant, si ce n'est le désir lui ayant permis de le faire! Il n'existe pas d'autre raison à l'emploi de ce mot. Voilà ce que représente le "nom du père". Il représente la somme d'affects, de plaisirs, d'échanges et de pensées qui ont permis à deux cellules de se rencontrer dans le corps d'une femme.

(P69)
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Les maladies de la paternité ont toutes la même origine. Elles reposent sur une fétichisation occulte de son propre père qui engendre des catastrophes d'autant plus destructrices que l'on méconnaît -ou que l'on ne veut pas voir- en quoi celui-ci nous a fait défaut. Ni Freud ni Lacan ne pouvaient voir les choses ainsi, puisque l'inconscient sur lequel ils se sont penchés est un inconscient défini comme "individuel". Or, l'inconscient paternel ne l'est pas. Il dépend avant tout de la présence ou de l'absence, en soi même, de celui ou de ceux qui nous ont servi de père. L'inconscient paternel n'est pas individuel, mais transgénérationnel. Il se construit sur la présence interne d'un père antérieur, ayant à charge de cautionner celui que l'on devient. Ce "père imaginaire" est d'autant plus fortement rêvé, idéalisé ou halluciné, que l'on ne veut savoir en quoi le nôtre nous a manqué. Et c'est ainsi que le père antérieur enrobe de bonne conscience les comportements destructeurs que les papas adoptent alors, en toute fierté, avec leur enfants.

(P48)
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Être parent implique autant la reproduction du corps que la reproduction de ses structures psychiques, la transmission et la pérennité de sa langue, de sa culture et de ses traditions. La psyché se construit de la même façon que le corps, en puisant des matériaux à l'extérieur de soi. C'est ce que fait l'enfant en s'identifiant à ses parents. Or si la construction mentale ne dépend que d'une seule personne, privé du droit de puiser les matériaux qui lui sont nécessaires ailleurs qu'en sa mère, il risque de se structurer, comme le font les enfants psychotiques, en se construisant comme une marionnette, répondant plus ou moins parfaitement au désir de sa maman, mais incapable d'assumer la moindre indépendance.
Que les êtres humains en soient conscients ou qu'ils le dénient, la mise au monde d'un enfant sans père est toujours un drame pour la psyché humaine. La construction matérielle et physique de l'enfant peut s'effectuer sans autre tuteurage que celui de la mère. Élevé par une seule personne, il n'en grandit pas moins. Il n'en va, par contre, pas du tout de même au niveau de son développement mental. Dépourvu de la possibilité de s'identifier à une autre personne que sa mère, l'enfant ne peut comprendre qu'il sera, un jour, en droit et en devoir de la quitter. Au mieux, il ne pourra plus à l'adolescence la voir autrement que comme une prison. Au pire, il restera à tout jamais son bébé, comme les adolescents psychotiques.

(P72)
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L'inconscient n'est pas plus "individuel" que la langue. Il se perpétue des parents à l'enfant et se transmet dans la succession des générations. Une psychanalyse qui ne prend pas en compte la construction transgénérationnelle de l'être n'a, tout me le confirme en vieillissant, aucune efficacité sérieuse dans la clinique de l'enfant et de sa famille. L'enfance est un âge où l'esprit se construit. Or comment se construit-il?
L'enfant n'apprend pas à parler. Il duplique la langue de ses parents et sa construction psychique suit un mouvement semblable. Ses structures mentales se construisent en commençant par décalquer celles de ceux qui lui parlent. Il reproduit leur façon de s'exprimer, en dupliquant leurs fonctionnements conscients, mais aussi leurs fonctionnements mentaux inconscients.

(P92)
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