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Critiques de Didier Le Fur (42)
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Diane de Poitiers

Quel était le caractère de la mystérieuse Diane de Poitiers, duchesse de Valentinois ?

Diane de Poitiers ( 1500-1566 ), fut la maîtresse du roi Henri II ( 1519-1559 ).

Elle est issue d'une famille noble proche de Louis XII, les Saint-Vallier.

« Poitiers » vient de Peytieula, Saint-Vallier, dans le Valentinois, le Dauphiné.

Sa mère meurt alors qu'elle est en bas âge, et son père l'éduque comme un garçon : équitation et chasse. Puis il la place à cour d'Anne de Beaujeu, fille très cultivée de Louis XI. Elle y apprend les belles lettres. Puis elle est demoiselle d'honneur de la reine Claude, femme de François Premier. Anne de Beaujeu la marie au sénéchal Louis de Brézé, très en faveur à la Cour. Elle a deux filles. A la Cour d'Eléonor, puis de Catherine de Médicis, elle est préceptrice des enfants de François premier, dont le futur Henri II, puis elle s'occupe des enfants d'Henri II. Elle est là pour les accouchements des reines.

En 1531, elle est veuve, et c'est là que cela devient intéressant... Mais je vous laisse découvrir !

.

Le style de Didier le Fur est celui d'un historien pur et dur : il est très calé en généalogie et en apanages, ou terres acquises, en " faveurs"... Mais il raconte moins bien, à mon avis, le contexte des guerres et conquêtes que JC Petitfils.

Cependant, l'auteur rend bien l'ambiance de l'époque : on a, par exemple, l'obstination de François Premier à conquérir le Milanais ( trois fois, trois échecs ). Pourquoi ? On n'est pas bien chez soi ? Ces guerres contre Charles Quint impliquent viols, famines, impôts plus élevés et destructions !



L'intérêt du livre, comme celui de JC Petitfils pour Louis XIII, est de réhabiliter la mémoire de Diane, traitée par les ambassadeurs vénitiens et par des pamphlets anonymes, à l'époque du règne d'Henri II, de vieille lubrique, de cause de la mort du roi, de putain manipulée ou manipulatrice, c'est selon !

Ce traitement a duré plusieurs siècles.

Qu'un roi soit amoureux d'une femme de 20 ans plus âgée semble aux pamphlétaires et aux historiens anciens impossible ; ils disent donc que c'est de la magie : elle a ensorcelé Henri !

Enfin, au XXè siècle, des historiens posent l'hypothèse que la jeunesse de sa peau est due à son régime d'hydrothérapie.



Loin de se fier aux avis des ambassadeurs, Didier le Fur prend à témoin les rares "premières mains", car Diane est discrète : il y a peu de correspondance entre elle, le roi et Anne de Montmorency, le principal ministre, mais elle est affectueuse ; l'historien convoque aussi sa correspondance avec D Humières, qui est gouverneur des enfants royaux, conjointement à elle.

Et l'on s'aperçoit, dans les lettres, qu'elle est humaine, serviable, dévouée, et belle ( poèmes de Clément Marot et Du Bellay ).

Dans son testament, on s'aperçoit que son principal soucis est la gestion de ses biens pour les donner à ses deux filles qu'elle a mariées à des ducs.



Quand on voit la beauté d'Isabelle Adjani qui a joué ce rôle à 67 ans, on s'émerveille de la façon dont certaines personnes ne sont pas marquées par le temps !



Nota : Dans mon conte « Panurge », il y aura Diane de Poitiers ou bien Agnès Sorel :)

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Henri II

Après Louis XII et Charles VIII, Didier le Fur nous propose ici sa troisième biographie d’un roi de France de la Renaissance. Il a fait des progrès : c’est la plus agréable à lire.



« Henri II, roi faible, gentil mais sans envergure, aveuglé par sa maîtresse Diane de Poitiers, manipulé par les Guise, des étrangers qui le pousseront à mener des exactions contre les réformés » ; c’est ce portrait peu flatteur que l’auteur souhaite redresser ; « esquisser un autre portrait, celui que Henri souhaita se donner, et saisir les arguments qu’il choisit pour expliquer son action politique à ses sujets » (cf. l’introduction). De fait Henri II étant mort à 40 ans et n’ayant régné que 12 ans, une bonne partie de l’ouvrage présente le règne de son père François 1er et de ses permanentes bisbilles avec sa Némésis l’empereur Charles Quint. Henri étant un cadet, il n’était pas destiné à régner et était peu magnifié pas la propagande royale. C’est la mort inattendue de François son ainé qui le mettra en avant. Henri II vouera lui aussi une haine féroce à Charles (surtout à cause de son passage en Espagne en tant qu’otage) et poursuivra la guerre durant tout son règne. Quatrième roi à tenter l’aventure de la conquête en Italie, il ne s’en sortira pas mieux et enterrera une fois pour toutes les fameuses Guerres d’Italie. Cependant il parviendra à s’emparer des trois évêchés lorrains, à reprendre Boulogne et surtout Calais aux Anglais et à donner des sueurs froides à l’empereur aux Pays-Bas. Les aventures amoureuses du roi sont quasiment absentes. La part donnée à la montée de la Réforme et à sa répression est très réduite (trop à mon goût) mais il est vrai que sur ce point les choses se gâtent après Henri II.



Didier le Fur n’est pas le genre à écrire un ouvrage historique « qui-se-lit-comme-un-roman ». Très exhaustif dans la présentation des faits et évènements (la liste de références en fait foi) il aime avant tout montrer comment la propagande royale et les poètes de cour s’attachaient à valoriser le roi, à justifier ses actes auprès de ce qui n’est pas encore son « opinion publique ». Ses deux précédentes bios étaient donc divisées en deux grandes parties ; la première consacrée au récit, la seconde à l’exposition et l’analyse de la propagande royale, aux majestueuses entrées dans les villes du royaume, aux livres écrits pour la gloire du roi. Inutile de vous dire à quel point la 2eme partie était indigeste, laborieuse, souvent ennuyeuse.

Ici l’auteur innove et construit un ouvrage d’un seul tenant sans renoncer à ses marottes préférées. Les descriptions de propagande, les entrées sont inclues dans le récit. Elles sont encore trop nombreuses et longues à mon avis – les entrées dans Lyon puis Paris se succèdent sur 40 pages d’affilée, avec les descriptions et analyses de chaque spectacle, chaque défilé, chaque monument – mais elles ont l’avantage de séparer dans l’espace et le temps les sempiternelles guerres France / Empire / Angleterre qui sans cela se mêleraient les unes dans les autres dans un flou artistique au fond de ma mémoire.



Didier le Fur parsème le récit d’anecdotes amusantes et de descriptions prenantes ; l’histoire du « coup de Jarnac » qui fut le dernier duel judiciaire est du premier genre, la résistance française lors du siège de Metz du deuxième. Il renforce l’analyse de la propagande royale avec des extraits de poèmes de cour dithyrambiques, dont certains des bien connus Joachim du Bellay et Pierre Ronsard. Il fait œuvre d’abondantes références reportées à la fin du livre ; mais celles-ci n’étant que des références bibliographiques et pas des explications supplémentaires on peut se passer de les consulter et ne pas couper sa lecture par des aller-retours constants. Il est en revanche chiche en cartes (seulement deux) qui manquent cruellement lors du récit des conflits en Italie. En compensation, on a droit au centre de l’ouvrage à un livret d’illustrations de peintures, gravures et médailles utiles pour éclairer la propagande royale (le Fur avait déjà employé cette approche dans ces deux bios précédentes).



En conclusion, un livre où l’on apprend beaucoup, où l’on est parfois vraiment pris par l’action mais où l’on s’ennuie parfois aussi.

Que ce soit parce qu’il en avait assez ou parce qu’il n’est plus « bankable », Didier le Fur a arrêté là ses biographies des rois de France. J’irai donc voir vers d’autres cieux. Une biographie de Catherine de Médicis m’attend gentiment dans ma bibliothèque. Elle devrait me permettre de survoler les trois règnes suivants. Cependant je ne sais pas ce qu’elle me réserve au niveau de la description de la période noire et essentielle qui porte le nom des guerres de religion.

Si d’aventure vous avez un ouvrage précis et magnifique à me conseiller sur le sujet, je suis preneur.

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L'Inquisition

Spécialiste de la Renaissance, l’historien Didier Le Fur fait ici une incursion au Moyen Âge avec ce petit essai consacré à l’Inquisition pontificale. Le sous-titre délimite avec soin le cadre de l’enquête : la France jusqu’au XVe siècle.



Autrement dit, il n’est question ici que de l’institution judiciaire créée par la papauté au XIIIe siècle en vue d’éradiquer les hérésies et en particulier les dissidences cathares et vaudoises qui menaçaient l’unité de l’Église.



Cette première inquisition, conduite par des dominicains expérimentés et d’âge mûr, n’avait de compte à rendre qu’au Saint-Siège. De ce fait, elle se trouvait souvent en conflit avec les évêques et les seigneurs féodaux, lesquels auraient souvent aimé agir à leur guise face aux présumés hérétiques… et s’approprier leurs biens chaque fois que possible.



Les inquisiteurs, qui disposaient d’une très grande liberté d’appréciation, pouvaient être tentés d’en abuser mais devaient répondre de leurs actes devant le Saint-Siège.



Ce fut le cas de Robert le Bougre, un ancien hérétique devenu grand Inquisiteur, qui se rendit coupable de nombreux excès et finit sa vie en prison après que le roi Saint Louis l'eut dénoncé au pape.



Ces inquisiteurs pouvaient en dernier recours utiliser la torture. Ils pouvaient aussi livrer leurs victimes au bras séculier afin qu’elles soient brûlées mais ces mises à mort, qui avaient surtout valeur d’exemple, demeurèrent relativement rares.



Entre légende noire et histoire



Ainsi que le rappelle Didier Le Fur, l’image noire que l’on prête à ce tribunal vient des falsifications d’un prétendu érudit du début du XIXe siècle qui en fit la description sur la base d’archives imaginaires. Il a fallu attendre les années 1970 pour que des historiens scrupuleux mettent à jour la supercherie et fassent le tri entre faits et légendes.



L’Inquisition pontificale a pâti aussi de l’assimilation avec la deuxième Inquisition, celle qui fut fondée en Espagne en 1479 par Isabelle la Catholique et Ferdinand d’Aragon. Indépendante du Saint-Siège et placée d’abord sous l’autorité du célèbre Torquemada, elle avait vocation à sévir contre toutes les déviances dans l’empire hispanique. Elle ne fut abolie qu’en 1820.



André Larané

www.herodote.net
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Je couche toute nue

Si pas mal de lettres se retrouvent dans les autres ouvrages lus relatifs à Rodin et Camille Claudel, certaines sont inédites et permettent de comprendre plus avant la personnalité des deux amants et leurs relations.

En tête des correspondances et articles, l'identité des rédacteurs est indiquée j'aurais aimé retrouvé en fin de livre une synthèse sur chacun d'eux.
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Et ils mirent Dieu à la retraite

Il s’agit de voir quels sont les ressorts de l’historiographie à différentes époques. Dieu ? La providence ? Le progrès ?



On sait que Guizot avait la volonté de trouver et rassembler les faits vérifiés mais qu’il les mettait en relation dans une perspective de développement social et moral (page 164). Ce sont les historiens positivistes, tels Gabriel Monod ou Lavisse, qui allèrent le plus loin dans la volonté « de démontrer le progrès parcouru, par le biais d’un règne ou d’un temps précis, d’une ou de civilisations » (page 200).



« Cette autre histoire devait devenir une science, structurée par des lois qui la rendraient irréfutable, et conduire l’homme vers son avenir, après avoir éclairé son présent ». (page 212).

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Je couche toute nue

Mais pourquoi ai-je attendu si longtemps avant d’ouvrir cet ouvrage qui regroupe des dizaines de lettres dont Camille Claudel et Auguste Rodin sont soit les auteurs, soit les destinataires, soit évoqués par des personnes de leur entourage, qui ne peuvent s’empêcher de les admirer, mais également des coupures de presse, des extraits de biographie. Les historiens Isabelle Mons et Didier le Fur réunissent ici des trésors. Bien que l’histoire d’amour entre les deux artistes ait fait l’objet d’une multitude de publications, de gorges chaudes ou bien même de films, ici Isabelle Mons et Didier le Fur ont pris le parti de nous faire découvrir ces deux artistes à la fois d’une façon intimiste mais également au travers de leur personnage publique.



Certaines lettres sont extrêmement bouleversantes, elles transpirent tantôt l’amour, tantôt la haine. Elles ne font que refléter la complexité de la relation amoureuse entre Rodin et Claudel. Le lecteur comprend à demi-mot qu’entre eux c’est explosif, tout feu tout flamme, qu’il n’y aura jamais de juste milieu. C’est touchant et passionnant, impossible à lâcher, on est constamment tiraillé entre un sentiment de voyeurisme et d’espoir pour cette histoire d’amour.



Si la relation entre les deux artistes reste l’objet central de cet ouvrage, ici, le lecteur découvrira aussi, en filigrane, les conditions de vies de ces artistes de la fin du XIXème qui se résument bien souvent à un manque évident d’argent, à cette « bohème » que certaines ont chantée.



Amateurs d’art mais également d’histoire, si vous osez vous aussi entrer dans l’intimité de l’histoire de Camille Claudel et Auguste Rodin, vous en sortirez probablement bouleversés mais assurément avec un œil totalement différent sur le monde qui vous entoure…
Lien : https://ogrimoire.com/2022/1..
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Les Guerres d'Italie

On a tous entendu parler dans nos manuels d'histoire de "La guerre de Cent Ans", peut-être un peu moins "des Guerres d’Italie ".

Il s'agit d'une période de soixante-cinq ans, qui débute en 1494, lorsque le roi de France Charles VIII engage son armée contre les forces d’Alphonse d’Aragon, roi de Naples, pour s’arroger son royaume.

Et qui se termine au printemps 1559, par la paix du Cateau-Cambrésis, qui obligea ces mêmes rois de France à renoncer à leur visée impérialiste dans la péninsule

Mais que revêt cette expression? ,

C'est ce que vient Magistralement, nous exposer cet ouvrage qui sera, à mon sens, amené à faire date. Et ce au moins pour 2 raisons :

Tout d'abord, il existe très peu d'ouvrages traitants à proprement parler des Guerres d'Italie. Alors certes, elles sont abordées dans des biographies des Rois, Reines, Princes ayant régnés à cette époque, où dans des livres qui englobent plus généralement l'histoire de tel ou tel pays ;



Ensuite un jeu sémantique car les textes contemporains parlent de "voyage" , "d’expédition", d’"entreprise", de "conquête" ou de "reconquête" pour qualifier les interventions militaires des rois de France sur les territoires qu’ils souhaitaient dominer dans la péninsule.



Enfin ce furent des guerres protéiformes, car ce fut par la France que tout arriva, et d’autres puissances telles que l’Espagne, Venise, la papauté et les cantons suisses tentèrent elles aussi de s’emparer, seules ou avec des alliés, de territoires situés dans la péninsule, alors véritable conglomérat d’États sous différentes suzerainetés. Parallèlement, ces mêmes puissances, poussées par leurs désirs expansionnistes, cherchèrent à se détruire mutuellement pour mieux préserver leurs acquis et leur indépendance, imposer davantage leur autorité ou poursuivre plus facilement leurs ambitions.

Ces multiples conflits eurent pour conséquence de transformer cette identité géographique qu’était alors l’Italie en principal champ de bataille de l’Europe pendant plusieurs décennies, causant outre des bouleversements politiques, des dizaines de milliers de morts, sans même évoquer les destructions des villes et des campagnes.



Ce temps, qui permit en premier lieu à la France de devenir la principale puissance européenne, s’acheva par l’incontestable domination de la monarchie hispano-impériale sur cette même Europe. Les guerres d’Italie furent le révélateur de ces mutations.



Alors qui dit guerres protéiformes, dit livre protéiforme. Ça ne tombe pas sous le sens car on aurait pu avoir, à l'instar d'autres livres historiques, une succession de faits et de dates qui s'enchaînent jusqu'à saturation...

Ici le choix est de confier à une ou un et/ou des historiennes et historiens, la rédaction d'une partie du livre, au nombre de 14 :



Vue de France : prendre pied en Italie pour bâtir un empire ;

Les Suisses dans les guerres d’Italie : l’épreuve du feu des « faiseurs des rois » comme le dit si bien Francesco Guicciardini dans son Histoire d’Italie, vers 1540 « Dans cette guerre la gloire n’était pas destinée aux Français, ni aux fantassins allemands, ni aux armes espagnoles ou vénitiennes, mais aux Suisses seulement. » ;         

Le duché de Savoie ou la tentation d’un impossible entre-deux ;

Janua Janua Italiae : du déclin au siècle d’or (consacré à Gênes) ;

La Lombardie, champ de bataille de l’Europe ;

Venise ou l’occasion manquée d’une hégémonie italienne ;

Ferrare et Mantoue, ou faire la guerre en ne s’appartenant pas ;

Florence, la République bouleversée par la guerre ;

La fin tragique de la république de Sienne ;

La papauté dans les guerres d’Italie ;

L’impossible lac ottoman, ou le Turc en Italie ;

Posséder Naples pour dominer l’Italie ;

Maximilien Ier et le Saint Empire romain germanique dans les guerres d’Italie, avec une somptueuse analyse du tombeau de "l’empereur élu Maximilien Ier (1459-1519) qui déclara à la fin de sa vie qu’il avait mené trop de guerres. Au su de la multitude de conflits dans lesquels il fut impliqué, tout au long de son existence, cela n’est que trop compréhensible. Pour autant, c’est bien une image de prince guerrier qu’il souhaita laisser à la postérité. Une image que ses successeurs firent perdurer en faisant achever le monument qui devait lui servir de sépulture, vraie ode à ses actions politiques et militaires." ;

Charles Quint, l’Italie et l’Europe.



Didier Le Fur l'explique très bien : "Quant au choix de l’ouvrage collectif, il s’imposa comme une évidence, pour cultiver justement cette multiplicité et maintenir la diversité des regards. Ainsi, inexorablement, s’esquisse un autre monde aux échelles de valeurs multiples dans lequel les ambitions sans modérateur, les prétentions sans juges communs sont autant de causes de guerres et où les particularités de chacun se révèlent par l’effet des contraires. Le tout aidant, nous souhaitons le croire, à une meilleure compréhension de ce temps, où la guerre fut, il ne faut jamais l’oublier, un état quasi normal de la vie de l’Europe."



Grâce à ce livre les Guerres d'Italie sortent du décor de l'histoire pour reprendre la place qu'il leur revient de droit dans l'Histoire.
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Diane de Poitiers

Didier le Fur nous présente au travers de cet ouvrage un angle de vue très intéressant sur le personnage de Diane de Poitiers.

Après un exposé des documents dont nous disposons réellement et pouvant nous permettre d'établir une biographie de Diane de Poitiers, documents dont on s'aperçoit qu'ils sont en quantité très peu abondante, Didier le Fur, nous raconte dans une deuxième partie, le personnage de Diane de Poitiers, tel qu'il est décrit au fil des époques dans la littérature mais également par les historiens. On constate très vite le fossé qui existe entre ce dont nous disposons et ce qui est raconté avec abondance de détails dans ces différents ouvrages. A partir de bien peu de matière, on en arrive à des histoires très précises, des théories sont échafaudées, on trouve différentes fins à ce personnage selon le regard que l'on porte sur elle.

Il est très intéressant de voir également la manière ce personnage historique a pu évoluer selon les époques, d'abord vue comme une vieille et laide catin, Diane devient finalement le symbole de la liberté, une femme belle et cultivée, maîtresse des arts et des lettres.

Mais force est de constater que finalement, on connaît bien peu de choses de cette femme qui fut peut-être la maîtresse d'Henri II ou peut-être celle de François 1er, a-t-elle eu une influence politique ou était-elle simplement une courtisane. Toujours est-il que cette femme a évolué dans le sillage des rois de France, après quant-à savoir son rôle exact et son influence, cela reste difficile à dire.

Cet ouvrage, fruit d'un travail très sérieux et documenté, nous invite à réfléchir sur la part de réel et la part de fiction dans les différentes biographies qui ont été écrites sur Diane de Poitiers et plus largement sur l'histoire en général.
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Diane de Poitiers

Chacun sait aujourd'hui que le portrait de Richelieu brossé par Alexandre Dumas dans « Les Trois Mousquetaires » n'a rien à voir avec le personnage historique. Les méthodes de recherche s'appuient à présent sur des sources objectives – correspondances, archives, témoignages – et non des rumeurs, des approximations et des interprétations compilées et reproduites à travers les siècles. Cela tombe bien car Didier le Fur, spécialiste du XVIème siècle, s'attache depuis une quinzaine d'années à dynamiter les clichés et à déconstruire les mythes qui entourent la Renaissance française : après François Ier, Louis XII, Anne de Bretagne, Marignan, l'Inquisition et Henri II, il s'attache à dévoiler la vérité de Diane de Poitiers, favorite de ce roi pendant plus de vingt ans alors qu'elle était son aînée de vingt ans …

Les éléments factuels portant sur sa vie pourtant longue – elle est morte à 65 ans et l'on dit qu'elle fut belle jusqu'à la fin de sa vie – restent en effet relativement rares. Cette fille d'une famille de haute noblesse frayant dans le tout premier cercle de la Cour conserva en effet une grande discrétion dans sa vie privée, source de multiples interprétations, non seulement de la part de ses contemporains mais surtout dans les siècles suivants, où son image a été maintes fois instrumentalisée.

Cette biographie de Diane de Poitiers commence donc par un chapitre : « Il était une fois .. », qui occupe seulement 52 des 382 pages. Ensuite, l'auteur explique les différentes thèses des uns et des autres, servant à plusieurs objectifs qui, tous, visent à diaboliser l'influence de cette figure de l'histoire de France. La plus grande question qui taraude les chroniqueurs est la différence d'âge entre Henri et Diane. Elle est née en janvier 1500, lui en mars 1519. On les dit amants depuis 1538. On interprète cette inclination hors norme comme le résultat d'un ensorcellement, de magie… Pourtant Henri II restera fidèle à sa douce amie, jusqu'à sa mort accidentelle à 40 ans. Alors que de nos jours, nous connaissons tous le phénomène des cougars … et Diane de Poitiers pratiquait une hygiène de vie exceptionnelle pour une femme de son temps (équitation, utilisation de l'eau glacée, etc …)

Autre explication : la personne du roi étant sacrée, les mesures jugées funestes qu'il prend ne peuvent être que dictées par sa favorite. Très catholique, Diane de Poitiers est haïe des Protestants, et rendue responsable des persécutions qu'ils subissent. Elle est le mauvais génie d'Henri II et avec elle le parti catholique : Anne de Montmorency, les Guise … Si elle se préoccupe de consolider son héritage familial et l'avenir de ses deux filles, on la dit avide et suceuse du sang du peuple …

Cependant, l'image de Diane de Poitiers évolue à travers le temps, selon les modes et les préoccupations de l'heure. Sans se fonder sur une chronologie réelle, les auteurs des siècles suivants échafaudent des thèses sur sa vie, parfois totalement aberrantes. La seule réalité mise en lumière par Didier le Fur est le constat que les sources sont rares. Diane de Poitiers apparaît peu dans les relations de ses contemporains, sauf dans les archives judiciaires car elle argumentait beaucoup pour la sauvegarde de ses droits et de ceux de sa famille et, de façon le plus souvent très orientée, dans les relations qu'en font les ambassadeurs des états italiens au retour de leur mission en France.

Même son influence en tant que mécène – elle a employé Philibert Delorme, soutenu Joachim du Bellay, le Primatice et bien d'autres – est amplifiée dans certains écrits. Et son image, à l'exception de quelques dessins de l'atelier de François Clouet, reste à peu près floue.

Cet ouvrage extrêmement documenté constitue donc une biographie « en creux » où l'auteur livre une matière plus abondante sur les erreurs historiographiques de ses prédécesseurs que sur la légende dorée (ou noire) d'une femme de pouvoir et, très certainement d'esprit  - et en tous cas d'une très grande beauté - qui fascina son époque.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Je couche toute nue

Je couche toute nue, voilà un titre bien intrigant. Il s’agit en fait de quelques mots écrits par Camille Claudel dans une des lettres adressées à son amant Auguste Rodin, à la fin du XIXe siècle. La relation entre ces deux grands artistes est assez fascinante et j’étais donc très heureuse de pouvoir découvrir leurs correspondances respectives…



A part les grandes lignes de cette histoire malheureuse, je ne savais pas grand chose de la relation entretenue par Camille et Auguste. Je pensais tout apprendre grâce à ce recueil de lettres présentées de façon chronologique avec de grosses failles à certaines époques (peu de correspondances écrites ou peu ont été conservées ?)… Oui et non.

Oui car les correspondances offertes sont nombreuses. Non seulement celles échangées entre les deux amants mais celles que chacun d’eux entretient avec les membres de son entourage respectif. Ajoutez à cela de nombreux extraits d’articles de journaux et de compte-rendu d’expositions d’art et vous voilà tout à fait plongés dans le quotidien des deux artistes.

Malgré tout, je suis un petit peu « déçue » par la teneur des courriers. Camille et Auguste ne s’écrivent que peu et lorsqu’ils le font, les lettres sont remplies de non-dits. C’est à la fois très intime (Camille nous décrit son quotidien sans détour) et très pudique (aucun des deux n’écrit ce qu’il ressent à l’autre, il y a très peu de témoignages de leurs émotions et sentiments amoureux). A part une ou deux phrases détournées et une ou deux envolées qui peuvent s’apparenter à des déclarations passionnelles (« Je couche toute nue pour me faire croire que vous êtes là… »), bien peu d’éléments laissent à penser que ces deux-là étaient amants.



De toute façon, avant d’aimer l’autre, ils aimaient surtout leur art : la sculpture. On découvre donc les échanges de Camille et Auguste autour de leur passion commune. Chacun écrivant à d’autres protagonistes, tantôt pour demander de l’argent (autre très grand sujet d’échanges), tantôt pour proposer bustes, moules ou autres marbres au plus offrant. L’étudiante en histoire de l’art que j’ai pu être il y a quelques années a été assez passionnée par tous ces détails « professionnels » (et ils sont nombreux !), mais l’amoureuse passionnée que je suis est légèrement restée sur sa faim.



Si je pensais sortir de cette lecture avec une vision globale de l’histoire de Camille Claudel et Auguste Rodin, je me suis trompée, il m’a fallu trouver les informations ailleurs. En revanche, ce recueil de correspondances offre une grande intimité du quotidien et une certaine humanité à ces deux artistes de génie (surtout du côté de Camille que l’on découvre davantage, notamment après son internement).
Lien : http://bazardelalitterature...
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Diane de Poitiers

Si l’on se réfère aux documentaires historiques que diffusent nos chaînes de télévision c’était une femme de pouvoir qui avait conservé sa féminité et ses préoccupations maternelles, tout en s’affirmant dans un monde d’hommes : « La première cougar de l’histoire ».

Didier Le Fur a divisé son livre en trois parties :

1- Il était une fois : une vieille femme s’était penchée sur son berceau prédisant qu’elle serait plus que reine. Enfant préférée de son père Jean de Poitiers, ce dernier s’occupa lui-même de son éducation et lui apprit à monter à cheval et à chasser. Quelques années plus tard, il la plaça auprès d’Anne de Beaujeu qui avait initié déjà d’autres femmes de pouvoir. D’une beauté et d’un esprit parfait, elle épouse Louis de Brézé. Charmé François Ier la protégea des perfidies de la cour. Quelques années plus tard, elle devint la maîtresse du Dauphin, le future Henri II. Ils ont 19 ans d’écart. Machiavel en jupon, elle oriente la politique d’Henri II qui ne peut pas lui résister….

2- Ce que l’on peut savoir : dans ce chapitre, l’auteur mentionne les documents de cette époque qui ont toujours été accessibles aux historiens. Dès les premières lignes, il nous avertit de la rareté des sources. Hiératiques, elles ne confirment en rien ce qu’on nous raconte habituellement. Nous n’avons aucun témoignage confirmant une éducation à la garçonne. De toute façon, « les activités physiques étaient malvenue pour les demoiselles… l’équitation était un sport masculin et les filles ne l’apprenaient pas. »

Il est impossible de savoir si à plus 50 ans, elle était toujours la maîtresse d’Henri II. « Cet âge était dans l’imaginaire du temps déjà canonique pour une femme, un âge qui pouvait supposer qu’elle était ménopausée. Or, selon la morale de l’époque, ce passage physiologique interdisait à la femme tout rapport sexuel ; n’étant plus destiné à la procréation, il devenait ignoble ».

3- La construction du roman : il va se développer au fil des siècles. Son écriture commence dès l’année 1576, quand les protestants qui ont obtenu l’édit de Beaulieu décident que le temps est à la réconciliation. En voulant innocenter Catherine de Médicis, ils s’attaquent à Diane de Poitiers.

Cette biographie est passionnante et facile d’accès même si on n’est pas un historien dans l’âme. Il est toujours fascinant de voir la construction et la déconstruction d’un mythe qui est souvent révélateur de la société qui l’utilise.

Ce mythe va certainement perdurer. En effet, les populations des pays occidentaux s’avèrent en partie vieillissantes et ce mythe de l’éternel beauté fait rêver.


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Louis XII, un autre César

Livre intéressant. Il m'a fait découvrir un roi méconnu, obnubilé par sa quête de l'Italie, terrassé trop tôt pour laisser une trace visible dans l'histoire de France. J'ai cependant trouvé la deuxième partie - focalisée sur l'image de l'homme dessinée par sa propagande - un peu trop longue et académique. Elle manque de passion. Loin derrière la verve épique d'un Jacques Benoist-Mechin, Georges Minois ou Lucien Jerphagnon.
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François Ier

Bon et bien je n'en suis qu' à la moitié du livre et je suis presque déjà soulé....J'aime finir ce que je commence et je lutte pour enchainer les pages de ce bouquin ...

Premièrement , je déteste les historien qui crache sur les autres historiens pour vendre leur pavé , tout au long de cvre didier le fur dénigre les autres historiens à croire que seul à la science infuse !

Deuxièmement , il passe des pages et des pages à nous parler des décors des entrées de villes de François 1er ...On s'en fout ! mais royalement j'ai envie de dire ! et il passe des plombe à nous parler des plébiscites , pareil on s'en fout complet ....

Voila la moitié du bouquin est consacré à cela , il parle un peu de marignan , vite fait de son fils , et de l'avènement de charles quint.....

Bref pour l'instant je suis un peu dégouté ...
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Je couche toute nue

Cet ouvrage regroupe des lettres d’époque, échangées entre les différents personnages qui ont gravité autour d’Auguste Rodin et de Camille Claudel. On trouve également des extraits de biographies, d’articles de presse ou de journaux intimes. Les correspondances et les articles se succèdent, bruts, et nous permettent peu à peu d’imaginer la vie des artistes à la fin du 19ème et au début du 20ème siècle.

Tout se centralise autour d’Auguste Rodin, puis, peu à peu, vient s’ajouter le visage de Camille Claudel, qui fut son élève, son amante, un amour passionnel, mais aussi une personne fragile qu’il protégera malgré la folie qui la ronge.



Certaines lettres sont bouleversantes de beauté, de souffrance, d’amour, de haine. Elles témoignent de toute la complexité et de l’intensité de la relation entre ces deux génies de la sculpture.



J’ai adoré cette lecture, en tous points passionnante ! Cet ouvrage nous en apprend énormément ! Sur la condition des artistes, et le combat qu’ils menaient au jour le jour pour faire valoir leur talent et arriver à en vivre. Sur la complexité des personnages de Rodin et de Camille Claudel (pour ma part, c’est le personnage de Camille qui m’a particulièrement passionnée, au fil des années on lit sa descente aux enfers, la paranoïa qui s’installe, ses années de solitude avant l’internement…).



J’ai aussi trouvé particulièrement intéressant de voir à quel point le réseau des artistes et des amitiés était solide autour de Rodin et de Claudel. La fidélité de leurs entourages qui ont accompagnés l’un et l’autre dans leurs épreuves.



Je recommande vivement cette lecture à tous les amateurs d’art, aux amateurs d’Histoire également. Il n’est pas nécessaire d’être un connaisseur pour apprécier ces lettres. Par contre je vous conseille de vous accompagner de votre meilleur ami, Google, pour enrichir cette lecture en faisant une ou deux recherches sur les personnages qui apparaissent dans l’ouvrage, et surtout pour observer les œuvres nombreuses dont il est question tout au long du livre.
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Je couche toute nue

Tout m’avait intriguée dans ce livre : le titre, le sujet, et ce que je m’imaginais y découvrir…



Etant donné que je m’attendais à n’avoir principalement accès qu’à des correspondances entre Camille Claudel et Auguste Rodin, j’ai eu, au départ, beaucoup de mal à me concentrer et rester assidue à cette lecture. En effet, en ouvrant cet ouvrage, le lecteur a accès à une quantité de données diverses : des correspondances, des extraits d’articles de journaux et de carnets intimes… Ce qui m’a alors déroutée, puis intriguée et enfin fascinée !



Suivant mon expérience de lecture, je pense alors qu’il s’agit d’une forme à laquelle le lecteur met du temps à s’adapter, temps précieux puisqu’il nous délivre ensuite un contenu d’une incroyable richesse !



Il est intéressant de découvrir par ces traces du passé plusieurs images: celle de la société de l’époque, celle de la vie des artistes, celles des mœurs mais aussi celle la femme (et notamment ses conditions de vie en tant que femme mais aussi en tant qu’artiste).







En somme, Je couche toute nue est d’une grande richesse, à l’image du travail de recherche, d’étude et de rassemblement qu’ont fait Isabelle Mons et Didier Le Fur pour arriver à ce résultat !
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Diane de Poitiers

(...) Le livre est composé de 3 parties: la 1e résume chronologiquement ce qui est généralement admis concernant l’histoire de Diane de Poitiers; la 2e est une biographie basée uniquement sur les documents d’époque fiables qui sont parvenus jusqu’à nous; la 3e décrit comment à partir de rumeurs, d’écrits diffamatoires et de déductions basées sur les préjugés de l’époque, les historiens ont créé un personnage presque de toutes pièces.



Le point négatif de cette façon de faire, c’est que c’est un peu répétitif. Les mêmes évènements et personnages sont repris et décortiqués plusieurs fois. Cependant, le procédé permet de comprendre comment une personne de chair devient une figure historique figée dans une image plus ou moins faussée.



J’ignore qui, de Didier Le Fur ou de ceux qui l’ont précédé dans l’étude de Diane de Poitiers, est le plus proche de la vérité historique. Je connais un peu cette période, mais pas assez pour démêler le vrai du faux, le possible du fantasme d’historien. Toutefois la démarche est intéressante; on y entrevoit le travail de recherche et la difficulté à discerner parmi les documents conservés ce qui relève du témoignage ou de la diffamation pure et simple. Le fait qu’à l’époque de Diane de Poitiers l’Histoire était écrite par des hommes et que les femmes étaient pour eux soit mères, soit putains n’a sûrement pas aidé à ce que l’image d’une favorite royale, de 20 ans plus âgée que son amant, soit abordée de façon positive jusqu’à une date relativement récente. Ici l’auteur tente de faire la part des choses entre la sorcière et l’héroïne. Ce n’est pas une tâche aisée…



Cette biographie permet au lecteur lambda de (re)découvrir une époque et des figures historiques que l’on connaît peu et surtout par le biais de romans (qui a dit La Reine Margot?), c’est-à-dire très mal en général. On en sait un peu plus sur l’avant (le règne de François 1er) et l’après (Catherine de Médicis et la Saint-Barthélémy), mais le règne d’Henri II est sans doute éclipsé par les périodes riches en évènements qui l’entourent. Ici l’occasion nous est donnée non seulement d’en apprendre plus sur une femme qui a marqué son époque, mais aussi sur l’époque en question.



Pour finir, un mot du style. Il n’est pas désagréable, mais le récit est parfois un peu fastidieux, du fait que l’auteur cite beaucoup de personnages et des sources variées. Il revient aussi régulièrement sur certains points, ce qui accentue encore l’impression de répétition. Et parfois, j’ai eu la sensation qu’on insistait sur des détails qui n’en valaient pas forcément la peine. Le texte est dense et les chapitres plutôt longs pour la plupart, ce qui ralentit également la lecture.



A noter également que le texte est émaillé de notes qui renvoient à la fin du livre. La très grande majorité de ces notes concernent des références bibliographiques et n’éclairent pas le propos, ce qui aurait pourtant été parfois utile.



Dans l’ensemble, une lecture instructive, avec un sujet abordé sous un angle intéressant, mais parfois un peu fastidieuse. Un livre qui serait utile pour les étudiants, tant pour le sujet que pour la méthodologie adoptée par l’auteur. Un peu aride si on n’est pas au moins un amateur éclairé, par contre.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Une autre histoire de la Renaissance

Etrange, l'introduction, la quatrième de couverture et les entretiens radio de Didier le Fur, laissaient entendre que le livre parlerais des clichés que l'on à tous sur la renaissance, qu'il pourfendrais les idées reçus sur un siècle fait exclusivement d'art de raffinement et d'humanisme.



Au lieu de cela on à un (bon) livre d'histoire à la facture très classique. Les trois quart son consacré aux guerres d'Italie de Charles VIII à Henri II. Suit une partie sur les rapports entre la chrétienté et le monde musulmans et enfin une dernière partie sur le mythe du dernière empereur que devait incarner les rois de France.



Ainsi nous avons affaire à un ouvrage sur la renaissance qui n'est pas généraliste mais qui se concentre sur les trois thèmes précédemment cité.

La vitrine était alléchante, mais le magasin mal achalandé diront les mauvaises langues dont je suis.

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Une autre histoire de la Renaissance

J'ai lu de très larges passages de l'ouvrage et c'est très intéressant. Très (trop) classique peut-être. L'auteur veut montrer que la belle image que nous avons de cette période est en fait une construction héritée du XIXe siècle. Le mot même de Renaissance remonterait seulement au XIVe siècle. Aujourd'hui, si cette période continue d'avoir bonne presse dans l'opinion publique, elle est de plus en plus remise en cause par les historiens. Car le XVIe siècle est surtout celui de la démesure et parfois de la régression, avant d'être celui des arts et des lettres.
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Une autre histoire de la Renaissance

« La destruction pour la renaissance, non pas d’un nouveau monde, mais de celui de l’âge d’or. » Ne nous le cachons pas, la Renaissance, pour la plupart d’entre nous se résume en trois noms propres : François Ier, Léonard de Vinci et Chambord. En insistant un peu, on y ajoutera Florence.



En gros, la Renaissance est synonyme d’âge d’or artistique. Et de fait, Botticelli, Michel-Ange, Titien, Caravage, Jan van Eyck ont bien existé, certes, de là à oublier qu’il y a eu des artistes avant et après… Didier Le Fur, éminent historien spécialiste des XVe et XVIe siècles français, souhaite tordre le cou aux idées reçues en publiant chez Perrin, Une autre histoire de la Renaissance.



La suite sur : www.actualitte.com
Lien : https://www.actualitte.com/a..
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Peindre l'histoire

Notre découverte de Didier Le Fur s’est produite, il y a quelques mois, en lisant son ouvrage « Et ils mirent Dieu à la retraite », que nous avions grandement apprécié. Avec ce nouvel opus intitulé « Peindre L’Histoire », l’historien, éditeur et essayiste revient sur les rapports étroits qui existent entre ces admirables disciplines que sont la peinture et l’Histoire. Nous constatons que nous sommes en présence d’un livre magnifique, à mettre dans les mains du plus grand nombre, spécialement des adolescents. En effet, il convient d’habituer les plus jeunes au Beau car nous vivons dans un monde ou la laideur et le médiocre sont, hélas, souvent mis en avant.







Traditionnellement, beaucoup considèrent que « l’Histoire se lit dans les livres », et nous sommes bien placés pour le savoir : nous aimons lire encore et toujours. Cependant, la visite de musées, de châteaux pour regarder, admirer les belles peintures - et les merveilleuses sculptures - constitue également l’une de nos activités favorites. En conséquence, et à la suite d’un auteur particulièrement intéressant sur le plan de ses recherches historiques, nous répétons que « l’Histoire peut se vivre par les images ».







Dans sa très pertinente introduction, Le Fur explique, avec la pédagogie que nous lui connaissons, les liens très forts qui perdurent à travers les âges entre les arts et l’Histoire, en précisant que tous les régimes politiques, récents ou anciens, se sont toujours servis des arts pour défendre leur légitimité ou pour parler aux peuples. L’auteur énonce sobrement et à raison que « l’Eglise utilisa la représentation iconographique pour enseigner à ses fidèles les Evangiles et la vie des saints. Le pouvoir royal l’imita ».







Il prend le soin d’ajouter qu’au « XIXème siècle, le genre faisait toujours fureur : la peinture d’histoire contribuait alors à la glorification d’un passé que l’on voulait commun aux Français ». Après plusieurs révolutions - 1789, 1830, 1848 - divisant profondément les Français, il devenait nécessaire et surtout urgent de sauvegarder l’unité nationale, plus encore après la défaite de Sedan.







Cette brillante étude de Le Fur explore exclusivement différentes peintures du XIXème siècle. Elles mettent en scène huit personnages historiques - Clovis, Vercingétorix, Geneviève Charlemagne, Saint Louis, Jeanne d’Arc, Henri IV, François Ier - et racontent des événements importants ou fondateurs de notre plaisante et longue histoire, comme le baptême de Clovis, la reddition de Vercingétorix, ou la justice rendue par Saint Louis sous le chêne de Vincennes.







L’observation des tableaux pour comprendre l’Histoire la dévoile d’une autre manière, non moins captivante que le plaisir de la lecture. Les œuvres analysées sont, malheureusement, pour la plupart oubliées ou méconnues. Nous soutenons l’auteur dans sa volonté louable de les rendre accessibles à tous.







Pour chaque tableau, Le Fur explique le contexte de sa création et ses principales caractéristiques artistiques. Il s’avère en outre fondamental, surtout en histoire, de ne jamais oublier le contexte et de ne pas commettre le crime de l’anachronisme. Nous voyons cependant que souvent les peintres, tout comme certains historiens ou des romanciers chez qui cela semble moins répréhensible, prennent des libertés avec la réalité historique.







Effectivement, certaines peintures montrent des choses surprenantes, indépendamment de la beauté qu’elles expriment. Par exemple, pour le tableau de François-Louis Dejuinne intitulé Baptême de Clovis à Reims le 25 décembre 496, Le Fur rappelle « que les incohérences sont nombreuses : Clovis porte une armure romaine, une cotte de maille du XIIème siècle et un casque romain, sans parler de l’accoutrement de l’évêque et de ses attributs, qui n’étaient pas encore inventés ».







Ce livre ouvre donc des perspectives intellectuelles intéressantes. Elles permettent de bien saisir que très souvent - nous pouvons véritablement le déplorer mais c’est ainsi - l’étude historique peut se définir comme une (re)construction des périodes précédentes. C’est d’autant plus frappant quand des peintres de la même époque peignent exactement le même événement avec des résultats différents, aussi bien sur la forme que sur le fond, notamment au sujet du message véhiculé. C’est particulièrement vrai pour les tableaux évoquant le baptême de Clovis ou pour les portraits de Jeanne d’Arc.







Nous remarquons le même phénomène pour François Ier armé chevalier par Bayard. Jean-Louis Ducis et Alexandre-Evariste Fragonard déploient leur virtuosité pour peindre cette scène mémorable de l’histoire de France, tout en la rendant de façon extrêmement différente. Le premier insiste sur le côté guerrier du vainqueur de Marignan, alors que le deuxième révèle en priorité un roi lettré et empli de sagesse. D’un côté, le roi est à genoux, en armure, épée à la main, de l’autre, il apparaît debout, habillé en civil, la main droite posée sur un livre ouvert…







Toutefois, cette véritable mise en scène théâtrale des événements ne nous éloigne nullement de l’Histoire, pas plus qu’elle n’éprouve ou ne renforce la naïveté. Nous savons pertinemment que les personnages « sont réduits à des acteurs auxquels on prête des émotions qu’ils n’avaient sans doute jamais éprouvées, ils prenaient dans ces compositions des rôles déterminants qu’ils n’avaient parfois pas tenus ». Tout l’art de la présentation que propose Le Fur est justement de démêler le vrai du faux dans les créations picturales, et de comprendre comment les évènements étaient perçus à certaines époques. C’est réellement passionnant et enthousiasmant !







En conclusion, nous estimons que les toiles proposées parlent à l’âme et au cœur. Il est certain que nous rouvrirons régulièrement cet ouvrage, pour à la fois admirer l’art et revisiter avec délectation des faits marquants pour notre pays. Ces belles et agréables peintures nous donnent également le droit rêver et de penser à un passé glorieux que certains prennent plaisir à occulter…















Franck ABED
Lien : http://franckabed.unblog.fr/..
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