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Citations de Dominique Barbéris (164)


C'était comme s'il y avait en elle une autre femme que nous ne connaissions pas. Peut-être qu'elle se disait que le silence efface les choses, qu'il les annule. Vois-tu, c'est une question que je me pose aujourd'hui: si on ne parle pas, s'il ne reste aucune trace, est-ce qu'on ne peut pas douter de ce qu'on a vécu?
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L'allée des Cocotiers existe toujours; le boulevard du général Leclerc qui longe le port date évidemment de la présence française : Leclerc a débarqué à Douala le 26 août; le lendemain, il obtenait le ralliement du Cameroun à la France libre; mais il y a des avenues du Général-Leclerc dans toutes les villes; ce sont toujours de grandes percées larges, sans caractère, qui évoquent l'avancée de chars ennemis.
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Une jeune mère, un peu absente. Ne cherchant pas à se faire remarquer, à l'opposé de tant de femmes. Mais élégante. Elle a des yeux très clairs, la petite a les yeux noirs. Il s'est souvenu: elle travaille dans un dispensaire. Nantaise. Il s'est dit: c'est curieux, elle transporte ça jusqu'ici. L'atmosphère de province.
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_Je voulais te montrer ça : c'est un ensemble de papiers qui appartenait à ma mère. Je l'ai trouvé en faisant du tri. Il y a des coupures de journaux et pas mal de photos prises là-bas, quand ils étaient aux colonies.
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« Ils habitent à proximité de New Bell, pas très loin du quartier africain, près de chez les Prieur. Son mari a une belle situation à Douala, c’est un type très sérieux. Des Nantais. Petit milieu à l’origine. Lui travaille à la société des bois du Cameroun. Ils sont très méritants. Quand il l’a ramenée ici, ils étaient tout juste mariés. Je les invite quelquefois. Elle vous a plu? » page 116
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A Paris, quand on vient de province, on a toujours quelque chose à cacher.
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Les bruits de la nature, je les ai entendus toute ma vie; je les écoute et je crois que c'est devenu ma manière de prier. On peut prier de toutes sortes de manières : en lisant, en écoutant de la musique. Nous avons des disques ici, le père aumônier m'en apporte.
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Il s'était levé, il avait fait le tour de la table:
- Ils ont une théorie selon laquelle on resterait toujours influencé par la première image qu'on a du monde. Votre petite fille est née à la tombée de la nuit, n'est-ce-pas? Je me rappelle très bien. En tout cas, c'est une hypothèse: le soir serait pour cette jeune demoiselle en quelque sorte son pays natal, vous croyez au pays natal? (Il tapota la joue de Sophie.) En tout cas, elle n'a pas besoin de médicaments.
Il pensait certainement : C'est vous, chère madame, qui avez besoin de médicaments. Mais il n'y en a pas pour votre maladie.
«Il s'est moqué de moi, écrit Madeleine. Tout le monde, ici, le prend pour un excellent médecin, mais c'est un charlatan.»
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Si c'est à cause des événements, vous avez tort, vous savez, tout sera - comment dire? - absorbé. Il y aura certainement des secousses après l'indépendance, mais la vie reprendra son cours. Ici, on apprend la patience et le fatalisme. J'ai beaucoup travaillé en brousse et j'ai beau être un scientifique, j'ai fini par relativiser une partie de ce que j'ai appris. Il y a des guérisseurs dans les villages. J'en connais quelques-uns. Ils ne soignent pas le corps aussi bien que nous, mais ils ont certains résultats dans des domaines bizarres, dans ceux qui ne sont pas de notre compétence, justement. Je l'ai vu. Je ne sais pas sur quoi ils se fondent, la nature, les étoiles, toutes ces influences si complexes qui s'exercent sur un corps humain, qui orientent notre chance ou notre malchance car c'est ainsi, dans le fond, la vie. Nous avons de la chance ou de la malchance. Leur médecine est une forme, non pas de résistance à ce qui arrive, mais d'accompagnement et d'acceptation. Je ne dis pas qu'ils ont tison. Quelquefois, je pense que je ne sais pas grand-chose.
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Quelquefois, dans la vie, à un certain moment de la vie, on a envie de recommencer, qu'en pensez-vous? Ça arrive. De tout laisser tomber et de recommencer à zéro.
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Elle venait du Midi, quelque part dans la région de Nimes, ou de Nice. Elle disait que les nuits à Douala lui rappelaient le bruit des cigales.
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J'ai oublié les trois quarts de l'intrigue, mais pas la scène où Fortunati examine sœur Luc atteinte de tuberculose, et ils sont tous deux - elle, de dos, penchée, dégageant à peine son épaule, lui, l'auscultant - terriblement concentrés, silencieux, attentifs, aux aguets, à l'écoute des manifestations invisibles d'un sentiment auquel ils renonceront, qui ne sera jamais dit. Partisans du silence.
Je n'ai pas oublié non plus les mises en garde de la mère supérieure : « Méfiez-vous, seur Luc, c'est un génie, c'est le diable; c'est un homme, c'est un célibataire. »
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Ces promenades en silence le long de la mer, c’est un de mes souvenirs. Peut-être que le silence est une façon d’aimer – c’est une phrase que j’ai lue, ou que j’ai entendue. Je ne sais plus.
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Peut-être qu’elle se disait que le silence efface les choses, qu’il les annule. Vois-tu, c’est une question que je me pose aujourd’hui : si on ne parle pas, s’il ne reste aucune trace, est-ce qu’on ne peut pas douter de ce qu’on a vécu ?
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Il ne parlait pas ; elle non plus ne trouvait rien à dire ; ils traversèrent le square Nachtigal, et elle entendait tout ce soir-là avec une extrême acuité, tout ce qui était semblable aux « premières fois » : les bruits d’eau, de voix dispersées venues de la plage, le concert des oiseaux, la musique qui montait par moments du bar du Parallèle 4, une de ces chansons tendres et désinvoltes. Et pendant qu’elle marchait à côté de lui, passive, démunie, inquiète, ne sachant comment sortir du silence, tête baissée, il fredonnait distraitement : Whatever be true
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Dominique Barbéris
un mariage, c'est comme la mort : on ne peut pas en parler puisqu'on le voit toujours de l'extérieur
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En réalité, sur certains points, Claire Marie me fait penser à ces canards qui ont l’air de glisser sur l’eau (un glissement d’objets immobiles) mais leurs pattes remuent sous la surface à toute allure. Il y a quelque chose en eux d’un trompe-l’œil.
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-"Je pensais aux clôtures sécurisées , aux interphones avec système de surveillance, aux caméras qui permettaient de surveiller la rue, de voir qui sonnait au portail, de limiter les imprévus. Mais on ne peut pas tout supprimer, tous les hasards, tous les possibles. (...) il y a toujours du jeu dans l'espace et le temps. Des angles morts."
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Je me souviens même d’une conversation que nous avons eue il y a des années. Claire Marie s’est tournée vers moi brusquement et m’a demandé à sa façon directe, un peu candide ; Est-ce qu’il t’arrive, à toi, de rêver d’autre chose ?
- Comment ça ? autre chose ?
- Je ne sais pas, moi, avait soufflé ma sœur. Est-ce que ta vie te satisfait ?
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Qui nous connait vraiment? Nous disons si peu de choses, et nous mentons sur presque tout.
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