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Citations de Dominique Douay (33)


Aux confins de la galaxie dérive une planète artificielle, Le Livre, dont la fonction est de conserver, tout au long de ses interminables galeries que parcourent les marques-pages, l’histoire de toutes les Terre qui composent la Protée. Ces déplacements ne sont cependant pas sans risques : en témoignent les fantômes errant dans les profondeurs du Livre, voyageurs imprudents ou intelligences artificielles. Je m’appelle Gabriel Goggelaye et je vis bien longtemps avant qu’on ne découvre Le Livre. Pour moi, il y a une Terre et une seule. Des personnages fantomatiques, il m’arrive d’en voir. Certains obéissent à la Voix, d’autre pas. En face de mon bureau, il y a une fenêtre, et derrière cette fenêtre, il n’y a rien. Un jour, je briserai l’une des vitres et je pénétrerai dans ce lieu qui n’existe pas.
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Allons, Très-Haut, vous l’imaginez bien, construire le cours d’une vie à partir de rien, falsifier de vieux registres poussiéreux ou rajouter quelques anecdotes aux souvenirs d’une poignée d’humains, tout ceci n’est qu’un jeu pour celui qui conserve dans le vif de sa chair la mémoire de toutes les Terre qui composent la Protée…
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Vous, vous êtes là, campés sur vos tas de merde, avec vos visages gris, vos yeux délavés, vos membres si grêles qu’on se demande parfois s’il y a autre chose que les os, vos guenilles estampillées Calvin Klein ou Chanel parce que quand même, si vos tee-shirts vous les trouvez dans les poubelles des grands hôtels, vous aussi vous avez le droit de vous faire arnaquer par Les Grandes Marques, entre un tee-shirt Trouduc et un autre portant le label Sonya Rickel, c’est normal que, dans les tas de saloperie que laissent les touristes, vous choisissiez le second, même si vous ne savez pas lire, d’autres vous le diront […].
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Attention, petit Blanc, petit crétin, plus tu te méprises, plus tu es vulnérable. Si tu te méprises, il doit bien y avoir une raison. Au fond de toi, il y a des doutes, des petits trucs pas propres. Toi, tu ne le sais peut-être pas, mais celui qui te veut du mal –celui qui a le pouvoir et qui te veut du mal, il le saura, lui.
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Chemin faisant, une constatation s'impose à moi. En refusant à la fois le récit pour éviter le piège de la chronologie et le journal pour conserver la possibilité de choisir entre l'essentiel et le contingent, ce témoignage obéit à une autre logique, celle des associations d'idées. Etant le seul à pouvoir remarquer cet enchaînement, j'aurais pu m'épargner cet aveu, mais je pense le devoir à d'éventuels lecteurs.
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Non, tout le monde n’est pas contre moi. Je ne suis pas paranoïaque, enfin, pas plus que n’importe qui. C’est ici que tout le monde est contre moi. Au-dehors, personne n’est contre moi : tout le monde m’ignore. C’est pire, je trouve. Même si je suis maintenant le principal artisan de cette indifférence.
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Les symboles. Mais les symboles recouvrent des êtres à trois dimensions. L'Echiquier se limitera donc à ces trois dimensions et obéira aux mêmes lois temporelles que nos créatures.
Page 64
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Hier, je m'appelais Léo le Lion et j'avais trente-trois ans.
Aujourd'hui - aujourd'hui, j'en ai encore trente-trois, et je m'appelle toujours Léo le Lion. Étrange, non ? (page 9)
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Il se colla contre elle, frotta son bas-ventre contre ses fesses, saisit son sexe raidi afin de le guider.
Mais quelque chose –quelqu’un- bougeait, à l’autre bout de la pièce. L’un des fantômes habituels. Toujours là pour essayer de le faire débander, ceux-là.
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Le sida, bien sûr. Sortez couverts : en fin de compte, Gabriel préfère la poésie de son vieux colonial éthylique aux slogans scientifiquement élaborés par des officines publicitaires grassement rétribuées. Ses collègues du contrôle financier sont loin de s’en douter, le latex dont tout un chacun est tenu de se munir lorsqu’il part pour l’Afrique ne lui a jamais servi.
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J’adore la viande froide. Et quoi de mieux qu’un film plastique, question hygiène ?
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A mon avis, l’âme humaine était infiniment moins compliquée que les récits censés décrire les tourments qui l’agitent… Une forme d’orgueil, je pense.
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L’expérience lui a appris à considérer certains phénomènes apparemment anormaux comme relevant d’aberrations mentales liées à un état amoureux ou à une excitation sexuelle.
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Dans ses rêves, il retrouve le cadavre démantibulé. Jamais de sang, jamais, seulement des plaies béantes, étrangement nettes. Au fond des plaies, point de chair palpitante, mais quelque chose comme une matière inorganique, froide et luisante. Et puis ces yeux, mobiles et si vides…
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Passe encore que cette danse de Saint-Guy affecte une oreille interne demeurée dans ma cellule de la Bibliothèque, mais comment le cerveau fait-il pour déceler une anomalie entre les informations, données par le système vestibulaire, et celles, envoyées par des yeux, qui n’ont aucune existence réelle ?
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Ursula est couchée en travers du lit et ce n’est pas son visage qu’il voit, mais la grande baie placée derrière elle, tout ça à cause d’un rayon de soleil qui attire son regard comme un aimant.
Il est donc encore en elle lorsque cela se produit. Comme une aspiration exercée sur son sexe soudain rabougri. Une aspiration si puissante qu’il se sent se vider en elle. Toute sa substance jaillit par cet appendice prisonnier d’un autre corps. Il se retourne, s’engouffre tout entier dans le ventre de la jeune femme…
S’ensuit une course effrénée à l’intérieur d’Ursula, comme une rame de métro privée de conducteur et de freins. Sans doute exagérément triviale, cette métaphore s’impose immédiatement. Pour lui, il ne s’agit d’ailleurs pas d’une métaphore, mais de la réalité. […]
Et puis tout s’arrête. A cause d’un truc moche, mais alors vraiment moche. Hideux. Niché au creux de ce corps dans lequel il vient de pénétrer. Si moche, si hideux… Il désire une seule chose : que cette horreur disparaisse. Toutes ses forces sont mobilisées dans cet unique but.
Et l’horreur disparaît.
Il se trouve de nouveau emporté par un puissant courant, en sens contraire. Cette fois, il n’est plus aspiré mais expulsé. Il réintègre son enveloppe corporelle. […]
Une maladie, se dit-il. C’est cela, oui, une maladie. Par la seule force de ma volonté, j’ai réussi à faire disparaître une maladie. Je t’ai guérie, Ursula, et toi, tu ignorais que tu étais malade.
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Quelqu’un, peu importe qui, a un jour estimé malin d’affirmer que tout enfant est un génie potentiel. Ce postulat est, de l’avis de Gabriel Goggelaye, l’œuvre d’un parfait imbécile. Que serait une société exclusivement composée de génies ? Soumise à une trop forte pression, elle finirait par exploser si elle n’était munie d’un mécanisme de sécurité. Au fil du temps de vie imparti à chacun de ses composants, elle se charge donc de juguler les risques, de repérer les talents pour empêcher leur éclosion, ceci afin de protéger sa propre existence.
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Les naines brunes sont des sortes d’étoiles ratées : elles ont une masse trop faible pour démarrer ou maintenir les réactions de fusion nucléaire qui ont lieu dans les vraies étoiles. A fortiori, il serait impossible de se mettre en orbite autour de l’une d’elles.
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Le sentiment de toute-puissance amène à commettre des erreurs. Moi, c'était toujours la même erreur que je commettais, en l'amplifiant à chaque fois.
De l'ostentation. Oui, je pense que ce terme convient.
Au début, j'avais souffert de ne pas avoir de public. Puis j'en avais trouvé un. A présent, il me fallait l'étonner, le tenir constamment en haleine.
Du cabotinage, plutôt.
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Des flics, il y en avait aussi sur les quais. Mais pas dans le Mistral, ou alors des flics en civil. Je m'installai dans un compartiment vide et fis repartir le temps - mais en conservant le briquet en main afin d'être sûr de pouvoir réagir immédiatement en cas de danger.
Mais j'avais tort de m'inquiéter : le convoi s'ébranla à l'heure prévue. Le Mistral est un train d'hommes d'affaires. Et les hommes d'affaires, selon les instructions que la police avait reçues, étaient censés être au-dessus de tout soupçon.
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