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Citations de Dominique Scali (134)


Tout serait si simple si nous n'avions pas le choix, si la vie pouvait être réduite à une quête unique, soliloqua-t-il. Un combat qui se répéterait au nom d'une même visée. C'est la multiplicité des désirs qui nous étourdit. Qui rend la nécessité partielle et l'échec, incontournable, continuait-il sans réaliser qu'il égarait son auditoire.
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La peur était une saison qui n'avait jamais été inscrite dans le calendrier.
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"La mer parle, il faut savoir l'écouter. Ce n'est pas un langage comme le nôtre, construit de syllabes et de voyelles qui se succèdent. Ses sons se superposent et s'agencent comme les éléments d'un orchestre. Il faut être sensible au tableau qu'elle créé, à l'harmonie de sa cacophonie. Elle a plus de dimensions que nous autres, qui ne connaissons que bâbord et tribord, nord et sud. Ce qui fait que la mer est mer, c'est que toutes ses contradictions y existent en même temps."
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Depuis le Massacre des Premiers Hommes, le nombre de fusiliers ne cessait de grimper et celui des canonniers, de diminuer. On pointait de moins en moins les bouches à feu sur l'océan et de plus en plus sur la ville. Les élus savaient qu'à Ys comme ailleurs, la menace qui grondait n'était plus celle de l'invasion extérieure mais celle de l'émotion.
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La folie, c'était de croire à la chaleur d'un soleil d'hiver juste parce qu'il brille.
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L'ironie voulait que ceux qui possédaient un miroir rêvassent d'enfiler un masque.
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qu'est ce qui poussait l'abeille à piquer au prix de sa vie, sinon un sens de l'honneur incompatible avec ce qu'on attend d'un insecte? Qu'est ce qui poussait les humains à aimer, sinon une force autodestructrice inconciliable avec le fait d'être doté de raison?
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Nous sommes une race qui se perpétue à coups de brouillard. Un jour, on croit voir que ´que chose en quelqu’un, puis neuf mois plus tard, on éjecte un nouveau quelqu’un. Et qu’est ce qu’il reste de l’autre, une fois le brouillard dissipé ? Si y avait point de brumasse sur c’te côte, y aurait plus âme qui vive sur c’t’île.
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Il faut aller en mer pour comprendre combien petits nous sommes. Et après, les démesures sont des mesures comme les autres.
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Même les sirènes doivent apprendre à nager
Nous vivions sur une île où tous dépendaient de la mer, où même les terriens se vantaient d’être marins. Et pourtant personne ne savait nager.
Pour les Grecs de l’Antiquité, la capacité de nager était une vertu militaire et civique. Les gamins étaient bercés de récits de batailles gagnées ou d’échappées réussies grâce aux talents des guerriers-nageurs de leur cité. Pour les Romains, la natation devait figurer sur tout curriculum au même titre que l’écriture et la lecture. Un citoyen digne de ce nom ne craignait ni de plonger ni de se mettre à nu face à des adversaires perses ou barbares qui refusaient de se démunir de leur plastron et restaient enchaînés à la côte.
À Ys, ceux qu’on appelait les Premiers hommes furent les premiers à renouer avec cette idée. Leurs poupons étaient baignés dans l’eau si jeunes qu’ils n’oubliaient jamais ce qu’ils avaient appris dans le ventre de leur mère. Ils avaient l’instinct de bloquer leur respiration lors de l’immersion. Avec un peu de pratique, ils se retournaient sur le dos ou pataugeaient vers une cible pour l’agripper. Ainsi, leurs petits entraient dans le métier avec une aptitude que peu de gens possédaient.
Ce don, Danaé Berrubé-Portanguen dite Poussin le possédait. Selon nos archives, elle est née cinq ans avant le Massacre des Premiers hommes et décédée quatre ans avant la Grande Rotation. On nous dit qu’elle a été enfant du rivage, naufrageuse sans scrupules, secoureuse sans limites, fille de pilotes, mère d’orphelins, héritière d’une arme dont elle ne sut jamais se servir à temps.
Nous sommes réunis ce jour à la demande du citoyen Augustin Joybert afin d’examiner la valeur de cette grande nageuse. Qui était Danaé Poussin ? Quel rôle at-elle joué dans les événements qui ont permis d’abolir le régime des Saines Rotations, de libérer Ys de la tyrannie du mouvement ? Car il ne suffit pas de savoir se mouiller pour être issois ni d’avoir vu le jour du bon côté de la muraille. Encore faut-il se tenir du bon côté de l’Histoire.
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C'est ça le propre du silence, on lui fait dire ce qu'on veut.
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Elle resta assise aux côtés des culs-de jatte et des doyens souffrant de la goutte à contempler le défilé de masque, les sourcils peinturés pour former le froncement de la cruauté, les joues moulées pour imiter l'affaissement de la terreur. Les bouches pincées, les bouches béantes, les bouches absentes. Les grimaces figées, les paroles prononcées sans qu'aucune lèvre remuât. Des masques pour cacher une difformité repoussante, pour cacher une beauté encombrante, pour cacher le trop-plein comme l'absence d'émotions.
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Il serait facile de nos jours de se moquer de ces sans- miroirs gravant leurs illusions jusque sur leur épiderme. Mais qui sommes-nous pour juger les fantaisies de ces gens soumis à l'instabilité d'une d'une époque révolue ? Il fallait être téméraire pour se faire entailler la chair à l'aide d'un peigne en arêtes ou d'une coquille d'huîtres dans un monde ou une simple écharde se transformait en gangrène. Il fallait être hardi pour s'orner de symboles permanents dans un monde où rien ne durait.
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Les grandes puissances monarchiques étaient dirigées par des imbéciles à l'incompétence de droit divin ou par une gérontocratie au népotisme convenu. À Ys point de complaisance : l'incessant brassage de l'élite faisait en sorte que la crème restât sur le dessus, se plaisait-on à imager.
Les adeptes de cette mouvement perpétuel avaient réussi à faire croire à la plèbe que les iliens grandis dans l'eau avait autant de chance d'être admis citoyen que ceux éduquer au sec.
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Mais la mer veut de toi, Danaé. C'est le don que tu as reçu et avec les dons viennent les devoirs.
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(les enfants) Toujours eux-mêmes et jamais pareils. Il y en a qui grandissent pour réaliser combien ils sont mauvais et d’autres pour découvrir combien le monde est mauvais.

(La Peuplade, p.93)
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Il serait facile de nos jours de se moquer de ces sans-miroir gravant leurs illusions jusque sur leur épiderme. Mais qui sommes-nous pour juger les fantaisies de ces gens soumis à l'instabilité d'une époque révolue ? Il fallait être téméraire pour se faire entailler la chair à l'aide d'un peigne en arêtes ou d'une coquille d'huître dans un monde où une simple écharde se transformait en gangrène. Il fallait être hardi pour s'orner de symboles permanents dans un monde où rien ne durait.
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La vie est si importante qu'il faut être prêt à mourir pour elle
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À Ys, ceux qu’on appelait les Premiers hommes furent les premiers à renouer avec cette idée. Leurs poupons étaient baignés dans l’eau si jeunes qu’ils n’oubliaient jamais ce qu’ils avaient appris dans le ventre de leur mère. Ils avaient l’instinct de bloquer leur respiration lors de l’immersion. Avec un peu de pratique, ils se retournaient sur le dos ou pataugeaient vers une cible pour l’agripper. Ainsi, leurs petits entraient dans le métier avec une aptitude que peu de gens possédaient.
Ce don, Danaé Berrubé-Portanguen dite Poussin le possédait. Selon nos archives, elle est née cinq ans avant le Massacre des Premiers hommes et décédée quatre ans avant la Grande Rotation. On nous dit qu’elle a été enfant du rivage, naufrageuse sans scrupules, secoureuse sans limites, fille de pilotes, mère d’orphelins, héritière d’une arme dont elle ne sut jamais se servir à temps.
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Avec la mi-septembre venait la fin de la saison. Les chaloupes qui abondaient sur la grève, quille en l’air, avaient pour lors disparu du paysage. On les avait empilées à bord de la goélette de l’avitailleur en même temps que les derniers quintaux de morue. On démantelait quais et chafauds. On barricadait les lucarnes, les ouvertures. On ne savait jamais dans quel état on allait retrouver les chaumières après l’équinoxe. Elles avaient été construites en pierres pour faire face au vent du large et à l’invasion des flots. Les murs résistaient assez bien. La dévastation venait en général des toitures de varech, arrachées par les rafales ou défoncées par les trombes.
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