Citations de Don Winslow (816)
Vous êtes coupables de meurtres, vous êtes coupables de tortures, vous êtes coupables de viols, d'enlèvements, d'esclavagisme et d'oppression, mais surtout, j'affirme que vous êtes coupables d'indifférence. Vous ne voyez pas les gens que vous écrasez sous votre talon. Vous ne voyez pas leur souffrance, vous n'entendez pas leurs cris, ils sont sans voix et invisibles à vos yeux, ce sont les victimes de cette guerre que vous perpétuez pour demeurer au-dessus d'eux.
Ce coffret Don Willow réunit deux chef d'oeuvre de notre auteur : La griffe du chien ;traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Freddy Michalski et
Cartel ; traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jean Esch. C
Ces deux super polar forme un diptyque inoubliable.
Dans le premier ouvrage, l'agent de la DEA (Drug Enforcement Agency) Art Keller est chargé de mettre un terme au trafic de drogue et d'armes par tous les moyens possibles, légaux et illégaux. Dans le second, Keller s'est retiré dans un monastère lorsque le baron de la drogue Adan Barrera s'échappe d'une prison fédérale de Californie et met sa tête à prix pour deux millions de dollars.
La Griffe du chien illumine une réalité atroce : la Guerre contre la Drogue, menée et perdue par les États-Unis, entre 1975 et l'an 2000.
Cartel qui fait suite à "La griffe du chien" et 10 ans après le Mexique saigne encore.
Ces deux romans réunis sont sans doute les plus grands romans sur la drogue jamais écrit.
Nul n'a intérêt à gagner cette guerre ; ils ont intérêt à ce qu'elle continue. Vous ne pouvez pas être naïf à ce point. Des dizaines de milliards dépensés chaque année pour les forces de police, le matériel, les prisons... c'est un commerce. La guerre contre la drogue c'est du business. Et ça veut dire "acheter de l'influence au plus haut niveau du gouvernement des États-Unis", depuis toujours. Vous croyez que vous allez arrêter ça ? Soyez adulte.
L'armée doit prendre possession de la ville, car tous les policiers ont démissionné ou se sont enfuis.
Le Mexique, patrie des pyramides et des palais, des déserts et des jungles, des montagnes et des plages, des marchés et des jardins, des boulevards et des rues pavées, des immenses esplanades et des cours cachées, est devenu un gigantesque abattoir.
Si on peut admirer une chose chez les américains, se dit Adan, c'est leur constance.
Ils ne retiennent jamais les leçons.
Oscar parvient à descendre l'escalier de secours.
Les pieds meurtris, fracturés, il claudique vers le fleuve.
Cinquante-huit flics ouvrent le feu, illuminant la nuit de la Nouvelle-Orléans.
Jimmy McNabb est toujours sur la terrasse quand les urgentistes allongent Angelo sur une civière.
D'après eux, il va probablement s'en tirer.
Mais pas Harold. Ni Wilmer.
Ils sont morts, comme Danny, et Jimmy se demande si ça en valait la peine. Il se détourne et contemple sa ville.
Même baigné par le clair de lune, le fleuve paraît sale.
- Les temps changent, le coupe Bernie. On doit s'adapter. Sinon, on est des dinosaures...
Liam lui demande :
- Qu'est-ce que tu reproches aux dinosaures ?
- Tu en vois autour de toi ? réplique-t-il.
Dix dollars changent de main dans une cité, vous allez en prison. Vous blanchissez trois cents millions à Wall Street, vous êtes invité à dîner à la Maison-Blanche.
[...] l'informateur vous excite ; il vous laisse voir un bout de cuisse, un bout de sein sous un chemisier déboutonné, en vous promettant plus. Un informateur est le roi des allumeurs, et il sait qu'il perdra de la valeur dès qu'il aura donné tout ce qu'il possède. Alors, il joue les timides, les insaisissables.
C'était un emmerdeur de première, une grande gueule, un m'as-tu-vu, un petit merdeux qui aboyait comme ces mini-clebs que les femmes amènent dans les restaurants de nos jours, pour énerver tout le monde.
- Laisse-moi t'apprendre ce que ma mère m'a enseigné : si tu gardes la bouche fermée, personne ne peut y fourrer sa bite.
Apprendre à vivre avec ses déceptions, c'est apprendre en partie à devenir un homme.
Entrer chez les autres n’est pas un problème, corrigea Tim. Le problème, c’est, une fois entré, d’arriver à sortir.
- Je suis avec l'agent Christopher Shea devant le musée de l'Homme à Balboa Park, où un chimpanzé armé d'un revolver a escaladé le bâtiment, énonce le journaliste. Agent Shea, que se passe-t-il au juste ici ?
- Vous venez de le dire, répond Chris. ( p 192 )
Les théologiensont raison, se dit ce dernier, nous devenons ce que nous haïssons.
- Tes résultats ne sont pas à la hauteur.
- Vous êtes un vrai casse-couilles, vous le savez, ça ?
- Je le sais, c'est un fait. Mais toi, le sais tu ?
Si vous demandez à un Américain lambda que est la guerre la plus longue menée par son pays, il répondra probablement le Vietnam, avant de se reprendre aussitôt pour citer l’Afghanistan, mais la bonne réponse est : la guerre contre la drogue.
Cinquante ans déjà, et ça continue.
Des dizaines de milliards de dollars – l’argent de la drogue – affluent au Mexique chaque année. Cela représente une telle somme en liquide qu’ils ne peuvent même pas la compter, ils la pèsent. Cet argent doit bien aller quelque part ensuite, les narcos ne peuvent pas le cacher sous leur oreiller ou l’enterrer dans le jardin. Une part importante est investie au Mexique, et on estime que l’argent de la drogue représente entre 7 et 12 % du PIB du pays.
Mais une grosse partie revient aux États-Unis, dans l’immobilier et d’autres placements.
Dans les banques, puis dans des commerces légaux.
C’est le secret honteux de la guerre contre la drogue : chaque fois qu’un camé se plante une aiguille dans le bras, tout le monde gagne de l’argent.
Quelle est la différence entre un directeur de fonds spéculatif et le chef d’un cartel ? La Wharton Business School.