Don Winslow

Je ne suis pas une femmelette. Je suis une montagnarde un peu vieux jeu élevée à la dure. J’ai fait des vêlages, j’ai castré des chevaux, j’ai recousu les plaies de plus d’un cow-boy ivre. J’ai réconforté des enfants battus, j’ai enfoncé le canon de carabines dans l’entrejambe de leurs pères indignes, j’ai même écouté Neal Carey essayer de chanter, tout ça, sans jamais chialer. Je n’ai pas la larme facile.

C’étaient des hommes forts et courageux, des hommes de savoir. Comme ils étaient aimés du Soleil, il leur donna des cheveux couleur de l’aube et du crépuscule et des yeux couleur du ciel. Car il comptait les unir à lui dans les cieux et, en effet, un beau jour les géants blancs disparurent. Mais les légendes annonçaient qu’ils reviendraient à la fin des temps, qu’ils reviendraient régner sur la terre pour la sauver des nouveaux blancs, ceux qui étaient partout, mais pas vraiment des hommes. Car les nouveaux blancs étaient venus avec leurs machines, leurs fusils et leurs maladies ; ils avaient détruit la terre et exterminé presque tout son peuple. Les autres, qui s’étaient enfuis pour se cacher dans les montagnes, avaient découvert les canyons et les grottes et attendu le retour des géants blancs, le retour annoncé de l’enfant du Soleil au lieu sacré.

Quand on tente de négocier en mettant sa vie dans la balance, il n’y a pas de petit plaisir.

Le mensonge, c’est la base de toute mission secrète. On commence par cacher qui on est au point qu’on devient bientôt quelqu’un d’autre, et quand on veut récupérer son identité, impossible de remettre la main dessus. C’est comme un objet auquel on tient qu’on cache par sécurité, et plus tard, on a oublié où on l’a mis.

Par là-bas, à mille kilomètres, un cri perçant résonna dans les champs d’armoise. De prime abord, on aurait cru un coyote blessé. Mais les coyotes ne hurlent jamais en plein jour. C’était le cri d’un homme, un cri de douleur qui s’éleva dans les airs puis s’évanouit dans l’infinie tranquillité des Hautes Solitudes.

De nos jours, c’est aussi difficile de trouver un bon chien qu’un bon ouvrier.

Ici, on aime pas les Pakis. On aime pas qu’i’nous piquent nos boulots, nos appart’, nos boutiques, nos parcs. On aime pas qu’ils se regroupent dans notre ville avec leur ribambelle de mioches et leurs femmes qui ont des gueules de rat. On aime pas leur teint merdeux, leur bouffe qui pue, leurs cheveux gras, leur mauvaise haleine et leurs têtes de cons. La seule chose à quoi ils sont bon, c’est qu’ils procurent une distraction à des pauvres gars comme nous. Une adaptation du tir aux pigeons : le tire-toi-le-Paki.

Il se servait de toutes les ombres et de tous les masques, et autres subtiles conneries que lui avait enseignées Graham, sans s’en remettre à la « protection de l’obscurité ». L’obscurité protégeait tout le monde.

La lecture, c’était super. La lecture, c’était génial. Il ne se sentait jamais seul quand il lisait ; il n’avait jamais froid, jamais peur, jamais le blues dans l’appart’.

Quand nous étions petites, nos parents nouaient mes cheveux avec des rubans bleus et les siens avec des rubans rouges pour nous différencier.Des jumelles.

Hong était furieuse et a dit qu’ils devraient plutôt l’aider à faire la révolution en réglant leur compte aux « Quatre Vieilles » : vieilles coutumes, vieilles habitudes, vieille culture, vieilles opinions.

Donc Hong Kong est surpeuplée. Bon, l’arithmétique vous dira que cinq millions d’individus dans mille mètres carrés, ce n’est pas si mal, mais la division à décimales ne vous dit pas que la plupart de ces mille mètres carrés sont des montagnes russes. La-plus grande partie de Hong Kong consiste en collines abruptes, dont beaucoup sont inhabitables, et donc la population s’entasse dans des portions de territoire relativement peu étendues. Quand on a beaucoup de gens dans une petite superficie où beaucoup de fric change de mains, on trouve de grandes inégalités en matière de répartition des richesses, car les doigts de certaines de ces mains sont plutôt poisseux.

Si les chiffres ne mentent jamais, ceux qui les écrivent parfois – et c’est exactement ce que firent les cadres du Parti. Craignant d’être taxés de « défaitisme », ils crièrent victoire. Ils ordonnèrent que des champs soient mis en jachère pour éviter un surplus de céréales. Ils retirèrent les paysans des champs pour leur faire construire des entrepôts destinés à abriter tout ce blé qui serait moissonné. Sur le papier.

C’est étonnant comme la chance sourit à celui qui travaille dur. Mais les vieux dictons n’étaient pas son truc. Sa métaphore de prédilection était le jeu d’échec occidental, et il savait que pour prendre la reine ennemie, il fallait avancer un pion.

Européen en apparence, Asiatique en substance, conclut Haverford.

La sanglante conséquence de Noel fut le massacre des Innocents ordonné par Hérode.Joseph et Marie exfiltrèrent le vrai bébé en le faisant passer en douce de l autre côté de la frontière ennemie,puis le ramèrent de la même manière une fois que les choses se furent tassées et en firent un agent dormant pendant trente ans.En utilisant comme couverture le métier de charpentier.Il y eut bien quelques gaffes de temps à autres: l eau en vin.....mais dans l ensemble tout se déroula comme prévu jusqu à ce que Dieu eut besoin de ses services, et hop, l agent dormant sortit de son sommeil et le voilà parti pour une campagne révolutionnaire de trois ans qui se termina comme toujours dans ces cas là:procès truqué,torture,exécution et corps qui reste introuvable....

"Ben y va de son vieil adage: "fais ce que tu aimes vraiment et tu ne feras pas une seule journée de boulot de toute ta vie."
Une maxime qui leur convient parfaitement.
Bon, d'accord, qu'est ce que nous aimons vraiment?
Le sexe.
Le volley.
La bière.
La dope."

Le Presidente nouvellement élu a pris ses fonctions et s’est mis en devoir de nationaliser les banques, les industries de télécommunication et les champs pétrolifères, lesquels ont aussitôt été racheté à des prix inférieurs au marché par les convives de son dîner électoral de collecte de fonds.

Chacun a laissé, en guise de pourboire, vingt-cinq millions de dollars sur la table.

A l'origine, l'Opération Condor était destinée à extirper le cancer sinaloan du Mexique, au lieu de quoi elle l'a disséminé dans le corps tout entier.

Il faut reconnaître ce mérite aux Sinaloans : leur réaction à leur petite diaspora a été du pur génie.

Elle lui montre une belle Asiatique du Sud aux cheveux noirs et soyeux qui mettent en valeur sa robe de plage blanche.
- Elle.
- Éliminée, répond Chon. Pas mon type.
- Et c'est quoi ton type ? demande O, frustrée
- Bronzée, répond Chon, mince, le visage doux, de grands yeux marron, avec de longs cils.
O se tourne vers Ben.
- Ben, Chon veut baiser Bambi. (p.14)