Ce thriller est la préquelle de Savages, c’est à dire qu’il a été rédigé après, mais l’histoire se déroule avant sur le plan chronologique.
Nous assistons au début du trio composé de Ben, Chon et O. Chon est un GI qui a ramené des graines de cannabis d’Afganistan. Ben les a cultivées, croisées et améliorées jusqu’à en faire l’herbe la plus chargée en THC du marché. Ils pratiquent la culture hors sol d’un cannabis pratiquement pur. Cela leur a demandé de grands investissements de départ, mais s’est vite avéré plus que rentable. Le trio commence à se faire sa place dans le trafic de drogue, ce qui ne plaît pas aux autres acteurs du marché. Nous assistons à leur démêlés avec les autres trafiquants, les racketteurs et la police. Ambiance drogue, sexe et violence extrême en Californie. Ils vivent au début des années deux mille.
On assiste aussi à jeunesse de leur parents, à la fin des années soixante et septante, qui eux aussi pratiquaient le trafic de cannabis. On passe d’une époque à l’autre et souvent on ne sait plus où l’on en est. Le rapport à la drogue était tout différent à cette époque hippie.
Il y a une foule impressionnante de personnages dans ce roman et parfois on se demande ce qu’ils font là. Heureusement dans la deuxième moitié du livre, les choses s’éclaircissent peu à peu et l’intrigue se met en place. Toutefois, il ne s’agit pas d’une intrigue avec un début, un milieu et une fin, mais plutôt d’une succession d’évènements discontinus reliés de façon aléatoire.
Le traducteur a fourni un travail admirable de documentation et les notes en bas de pages éclairent ce texte obscur en expliquant les références à la culture pop américaine dont les lecteurs européens ne sont pas forcément familiers.
Pour moi cette lecture a été une vraie corvée du début à la fin. Je suis totalement allergique au style de cet auteur. J’ignore s’il écrit toujours comme cela, mais ce livre est rédigé dans un style complètement hâché, avec des phrases coupées n’importe comment, des sauts de ligne qui n’ont aucun sens grammatical. Le langage est très parlé, avec des acronymes désignant tout et n’importe quoi. L’humour de l’auteur tombe à plat. Ce style est censé nous faire entrer dans le mode de vie et de pensée du trio de héros, mais je trouve qu’il rend juste la lecture très désagréable et n’apporte rien. C’est un livre que j’aurais abandonné après une centaine de pages, voire moins si je n’avais pas été obligée de le lire, l’ayant demandé sans savoir à quoi je m’attelais. Ce sera le premier et le dernier livre de Don Winslow que je lirai.
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