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Critiques de Doug Peacock (47)
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Mes années grizzly

"Doug Peacock a écrit sur ses grizzlis avec passion et conviction. Son livre est une histoire d'amour, celle d'un homme qui a retrouvé son âme au contact du plus grand prédateur de la planète". Voilà, c'est l'avis de Jim HARRISON, que je reprends à mon compte (mais il le dit tellement mieux que moi).



Alors ça, si c'est pas du Nature Writing, franchement...



Ce magnifique récit a été également préfacé par William Kittredge, que les amateurs de littérature américaine doivent déjà connaître.

Doug Peacock est un ardent défenseur des grizzlis et un naturaliste depuis plus de 25 ans. Aux USA et ailleurs, c'est une légende, un mythe, et ce livre constitue une référence pour tous ceux que passionnent les grizzlis. Mais c'est bien plus que cela encore.

Ancien vétéran du Viet-Nam, Peacock a failli sombrer dans la folie en rentrant aux Etats-Unis. Devenu inadapté à la vie civilisée, paranoïaque et meurtri par une guerre qu'il ne comprenait pas, Peacock fut sauvé par une rencontre fortuite, avec un grizzly, alors qu'il campait dans les rocheuses. En guise de reconnaissance, l'homme va se consacrer à leur protection. Au fil des pages, Peacock se détend, s'apprivoise, exorcise ses démons. Il cesse peu à peu de parler du Viet-nam, se fait des amis (le légendaire Edward Abbey à qui l'on doit "Désert solitaire" et qui prendra Peacock comme modèle pour le protagoniste principal de son superbe roman "Le gang de la clé à molette", l'écrivain Rick Bass, des biologistes...), tombe amoureux... et se passionne pour la bonne cuisine (un point commun de plus avec Harrison). Son approche de l'écologie et de la protection animale est désintéressée, passionnée, logique et sensée. Il égratigne et dénonce au passage le mode de vie de ses compatriotes, le tourisme de masse, la bureaucratie qui étouffe l'administration des parcs nationaux, la lutte de pouvoir entre les organismes de protection de la vie sauvage.



A l'instar des grizzlis qu'il aime contempler, Doug Peacock ne se complait que dans la nature, loin des hommes. Les ours l'ont sauvé, l'écriture fut sa thérapie. En le lisant, je songeais à Norman McLean, à Rick Bass.

J'avoue que c'est un de mes livres favoris, et j'ai une réelle admiration pour ce grand bonhomme. A plusieurs reprises, il croise ours noirs et grizzlis mais ce sera toujours lui qui se montrera humble et qui préférera quitter les lieux. J'ai retrouvé ce respect de la nature dans ses réflexions relatives aux tribus indiennes.
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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Mes années grizzly

Ce livre, je l’avais symboliquement gardé pour mes vacances parce que j’avais envie de prendre le temps de rencontrer Doug Peacock. Je le connaissais déjà, un peu : c’est lui que le grand Edward Abbey avait pris comme source d’inspiration dans Le gang de la clef à molette (livre que je ne saurai trop recommander). Il sera question de son ami Ed dans le livre. Il sera question de bien d’autres amis aussi.

Ce livre est double, et sa couverture est particulièrement réussie : Doug Peacock a été un béret vert pendant la guerre du Vietnam. Il est revenu convaincu de l’inutilité de cette guerre. Mes années grizzly est le récit écrit pour tenter de redonner un sens à sa vie. Il raconte à la fois les mois passés, chaque année, à observer les grizzlis et les années passées au Vietnam, les combats qu’il a menés, les attaques subis, les blessés, les morts.

Il n’est pas le seul à tenter de reconstruire sa vie, pas de la façon dont l’Amérique pourrait s’y attendre. Mais qu’a fait l’Amérique, pour ses vétérans ? Les statistiques parlent d’eux mêmes. Peacock, ceux qu’il croise et qui vivent avec leur pension d’invalidité demandent surtout qu’on leur fiche la paix, pendant que l’Amérique, elle, continue sa course à la modernisation, à l’argent, et au pouvoir. Pour le respect de la nature et des hommes qui ont choisi d’y vivre, vous repasserez, sauf à compter sur une poignée d’activiste et quelques sabotages.

Un peu plus, et je ne vous parlais pas des grizzlis que Peacock observe, ceux qu’il retrouve tous les ans, ceux qui sont devenus mythiques. Je ne vous parlai pas non plus des familles qu’il peut observer, de ses jeunes qui jouent parfois. Je ne vous parlai pas non plus des dangers, bien réels et des difficultés pour mener à bien ses observations.

Je vous dirai simplement : si vous avez aimé Edward Abbey ou Rick Bass, découvrez Doug Peacock !
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Mes années grizzly

Doug Peacock, l'ours des bois ! Un vrai, pur jus.

Dans Mes années grizzly , il raconte simplement ses mois d'observation de ces ours : des semaines à suivre, seul, au milieu des bois, avec ses peurs, ses souvenirs difficiles, ses espoirs et désillusions.

Il raconte les ours et il se raconte un peu, sans édulcorant, sans se mettre en avant.

Juste qui il est.

Juste pourquoi il pense qu'il faut protéger ces ours, si peu attachants, si effrayants et imprévisibles.

Il montre ce qu'est la vie sauvage, la vraie, sans aventuriers durs à cuir.

Il rêve d'un lieu, où l'homme n'interviendrait plus, et laisserait toute la place à cette nature sauvage qui nous fait tant rêvé.

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Mes années grizzly

Doug Peacock est né en 1942 dans le Michigan. Son passage chez les Bérets verts durant la guerre du Vietnam le marque à tout jamais. De retour en Amérique, il consacre plusieurs années à l’observation des grizzlys dont il est à ce jour l’un des plus grands spécialistes au monde et à l’exploration des déserts de l’Ouest. Il est depuis devenu une personnalité légendaire du combat écologiste et vit à Livingston, dans le Montana. Mes années grizzly date de 1987 avec une première parution en France en 1997.

Comme son titre l’indique, le bouquin est consacré aux grizzlys, l’ours emblématique des Etats-Unis. Tout au long de ces quatre-cents pages nous suivons Doug Peacock dans ces crapahutages à travers l’Amérique sur les traces de l’ursidé. Principalement dans le Yellowstone, le fameux parc national au nord-ouest du Wyoming et surtout à la recherche du « Griz de Bitter Creek – le grizzly de Yellowstone que je préfère » à la démarche particulière et caractéristique, le pied tourné vers l’intérieur. On en apprend beaucoup sur les mœurs de l’animal, ses conditions de vie ainsi, et c’est le but de cet ouvrage, que ce qu’il doit endurer pour survivre au milieu d’une nature sauvage qui rétrécit comme peau de chagrin, sillonnée par les randonneurs, survolée par les avions, mise en pièce par les compagnies de forage.

Manifeste à la gloire de l’ours dont il a fait son totem, Peacock fait de l’animal le symbole de la résistance pour la sauvegarde de la Nature à l’état sauvage et par là, de la liberté. Les critiques pleuvent, l’Administration et le grand capital en prennent pour leur grade, ce qui n’étonne pas venant de cet anarchiste sabotant les puits de forage ou détruisant une cabine téléphonique quand une standardiste finit par lui taper sur les nerfs. On comprend vite qu’il ne faut pas trop énerver ce Rambo au bout du rouleau, par ailleurs grand copain d’Edward Abbey (Le Gang de la clé à molette) ce qui en dit beaucoup...

Mais à la vérité, ce bouquin n’est pas consacré au grizzly exclusivement, au cœur de ces récits, entre les lignes parfois, apparaît le portrait d’un autre ours, Doug Peacock lui-même, fréquentant peu les humains, leur préférant la solitude des grands espaces, sac de couchage et canne à pêche sous le bras. L’évolution est frappante au fil de la lecture. Au début, les scènes de randonnée dans l’Ouest sont ponctuées des souvenirs cauchemardesques du Vietnam, mettant en parallèle expédition dans la nature et guérilla dans la jungle. Puis quand les traces du traumatisme s’estomperont timidement, une certaine Lisa sera mentionnée de-ci de-là, ensuite viendra le temps de la paternité avant que le mariage ne batte de l’aile. Le cycle de la vie reprend, au terme de ce récit relatant une véritable psychanalyse pour l’auteur.

Un troisième niveau de lecture se dégage de cet ouvrage à mon sens. Outre l’ours et l’auteur, il nous permet à nous européens, de mieux appréhender à travers des remarques distillées au long du texte, l’esprit d’une certaine Amérique, celle de ces hommes et de ces femmes dont l’horizon est fait de plaines et montagnes sauvages, où croiser un loup comme un ours est le quotidien ou presque et pour qui la notion de liberté individuelle n’est guère éloignée de celle des pionniers, leurs ancêtres proches. Toutes choses enfouies bien profond, voire oubliées, dans les gènes de nos compatriotes sur le Vieux Continent. Je n’en tire aucun jugement de valeur, ce n’est pas mon propos ici, mais ce livre nous facilite l’accès aux raisonnements de certains Américains.

L’éditeur ne nous donne aucune explication sur la genèse de cet ouvrage et c’est bien dommage car elle pourrait excuser certaines de ses faiblesses. A priori, séries de récits tirés du journal de l’écrivain se déroulant sur plusieurs années, on regrettera les répétitions et une construction mal élaborée laissant un sentiment d’éparpillement. Par conséquence le bouquin paraît un peu long parfois alors qu’il aurait tant gagné à être plus ramassé.

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Mes années grizzly

La compagnie des grizzlys va me manquer, ainsi que celle de Peacock narrant du fond des bois et du haut des montagnes ses aventures, ses rencontres avec l'ours, ses anecdotes – tout ce bagage d'histoires que trimballe ce sacré personnages qui a embrassé la nature sauvage comme son salut, et y a voué sa vie de vétéran de guerre.



Pour faire encore un bout de route sur la trace de l'homme et des ours, deux interviews sur Democracy Now!



==> http://www.democracynow.org/2009/5/12/doug_peacock_on_walking_it_off



==> http://www.democracynow.org/2009/4/23/doug_andrea_peacock_on_montanas_grizzly
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Une guerre dans la tête (Marcher vers l'horiz..

Un bon vieux Gallmeister niché au fin fond du 'magasin' de la bibli : il me le fallait. Parce que Doug Peacock, c'est quand même un vieil ami d'Edward Abbey, lequel l'a immortalisé dans ses romans du gang à la clé à molette sous le nom de Hayduke. De lui j'ai lu déjà Mes années grizzli, chez Gallmeister bien sûr. Du brave bon vieux nature writing, du vrai du costaud.



Pour ceux qui sont encore là (les autres sont sans doute partis à la recherche des œuvres d'Abbey, hum?)(ou Mes années Grizzli), sachez que ce bouquin vous baladera dans des coins sauvages, certains interdits. Par exemple une zone de tir située juste au nord de la frontière mexicaine. A pied. D'un rare point d'eau à l'autre. Dont l'un bloqué par un couvercle muni d'un cadenas. Scandaleux! Mais des migrants désespérés passent par là!



Crapahutage au nord du Mexique chez les Tarahumaras, dans divers parcs américains, observation précise de la faune et la flore (on n'est pas obligé de tout connaître, pas de souci), des chapitres dans le Népal, et un retour en terre grizzli, histoire de constater que le grizzli noir, mâle alpha rencontré il y a une dizaine d'années est toujours là, et pas content si on le dérange...



Ce livre est composé de courts chapitres, formant un tout et assez autobiographique. La rencontre avec Ed Abbey, leurs virées ensemble, sa mort et son ensevelissement en pleine nature (c'est interdit), des randonnées en sa mémoire, et des souvenirs précis et choquants de la guerre du Vietnam, à laquelle il a participé en tant qu'infirmier. Doug Peacock souffre de stress post traumatique, et les pages où il relate ses sensations sont fort intéressantes et effrayantes. Sa vie familiale en subira les contrecoups, et l'on comprend que la nature sauvage est une échappatoire et un bienfait.
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Mes années grizzly

De retour de l’enfer du Vietnam, Doug Peacock choisit de s’isoler dans les montagnes de l’Ouest américain. Le Yellowstone, le Montana mais aussi le désert d’Arizona. En compagnie d’amis, comme Edward Abbey ou Ed Cage. Ou de Lisa. Seul le plus souvent.



La nature, la vraie. Loin des hommes, au milieu des animaux. Doug Peacok observe les grizzlys. Et ce n’est pas sans danger. Le grizzly est le plus grand prédateur des Etats-Unis, à par l’homme.

Entre ses rencontres avec les ours, Doug Peacock cauchemarde sur ces mois passés au Vietnam. L’observation des ours le calme et ses cauchemars s’estompent. Une thérapie.



J’ai beaucoup aimé cette balade en milieu sauvage à suivre les animaux, pas seulement les ours : les élans, les oiseaux… Leur comportement, dont le plus important, éviter les hommes au maximum.

Seul un chapitre m’a paru être là comme un cheveu sur la soupe : le récit d’un séjour sur une île au large de la Californie.



J’ai passé un très bon moment de lecture que je vous recommande.

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Mes années grizzly

C’est en écrivant cette critique dans un parc montréalais, avec en fond sonore le doux bruit des voitures, un œil sur mon téléphone et les doigts sur le clavier de mon ordinateur, que je me dis : WOW, n’y a-t-il rien de plus sain que de vivre à l’état sauvage, utiliser ses 5 sens pour s’orienter, pour apprécier le monde qui nous entoure et en déceler les dangers ? (Je suis tout de même entourée de nombreux écureuils en ce moment…)

Notre monde est devenu fou et ce n’est pas un scoop, nous sommes de plus en plus déconnectés du monde sauvage et cela n’apporte rien de bon. Doug Peacock a soigné ses blessures de guerre en parcourant les endroits les plus reculés des parcs naturels américains, au plus loin des routes et des sentiers de randonnée. Vivre cette expérience en pays Grizzly apporte une dimension supplémentaire : ce sont les très rares endroits sur Terre où l’homme n’a pas le dessus, il est dominé par un adversaire de taille. C’est ce sentiment qui fait sentir Doug Peacock vivant : « J’ai besoin d’être confronté à de grands animaux féroces capables de réduire un homme en bouillie pour retrouver la concentration totale propre au chasseur ». D’ailleurs il n’a pas peur de la mort et l’idée de finir dans l’estomac d’un Grizzly ne lui déplait pas.

Mr Peacock ne nous incite pas à vivre la même vie que lui, surtout pas. Il nous fait frissonner à l’idée de rester immobile face à un Grizzly qui charge. Il nous fait rêver par la description de ces beaux espaces où nous n’irons probablement jamais, et nous fait prendre conscience que la vie que l’on mène aujourd’hui tend à faire disparaitre ces paradis sur terre.

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Mes années grizzly

Admiratif du récit « Une guerre dans la tête » (réédité récemment en poche sous le titre « Marcher vers l’horizon » qui sied mieux à son contenu) de Doug PEACOCK, il s’avérait nécessaire de découvrir au plus vite l’autre de ses écrits traduits en français : « Mes années grizzly ». L’effort ne fut pas vain.



Paru aux Etats-Unis en 1987 puis en France une première fois en 1997, ce livre fut réédité dans la collection Totem (poche) de chez Gallmeister en 2012. Si l’on peut remarquer de nombreuses redites par rapport à « Marcher vers l’horizon », le message est cependant plus ciblé du côté des longues observations de PEACOCK sur les populations des ours grizzly.



Pendant de nombreuses années, environ six mois par an, PEACOCK a bravé tous les dangers pour être au plus près de la vie des grizzlys aux Etats-Unis. Au fil des ans, il est devenu un spécialiste en la matière, observant avec minutie et passion, photographiant, filmant même la vie de ces ours fascinants.



Recevoir des leçons de vie est une autre résultante de cette expérience hors normes : « Les ours sentent l’arrivée des tempêtes hivernales plusieurs jours à l’avance ». Les observer afin d’anticiper. PEACOCK décrit leur hibernation, les querelles d’individus voire de familles. Il s’insurge avec véhémence (n’oublions pas qu’il est avant tout anarchiste) contre les massacres dont les ours sont les victimes. Ils ont failli disparaître de la surface du globe, pourtant l’Homme continue à s’acharner sur eux, sans vergogne.



PEACOCK, c’est de la graine de révolté, alors il explique qu’il sabote, qu’il entre en scène, jouant avec sa vie, celle qui ne valait plus grand-chose à son retour de la guerre du Vietnam. « Il ne restait plus de grizzlys dans ces montagnes, et c’était bien dommage. Ils avaient été abattus des dizaines d’années plus tôt, ou empoisonnés. Même un endroit aussi vaste et sauvage que celui-ci s’était avéré trop petit pour eux. Les grizzlys ont besoin d’immenses habitats : dans une région comme celle-ci, un mâle occupe de 500 à 750 km2, et une femelle moitié moins. Au printemps, les grands ours descendaient des montagnes vers les ranchs, et ils étaient immanquablement abattus ».



Ces massacres eurent lieu en partie dans les années 1960/1970, même s’ils avaient commencé dès le XIXe siècle, avant que certaines lois protègent en partie les ours et les grizzlys. Mais la cupidité de l’Homme est sans limites et même indirectement il menace la survie même des ours : « Le premier prédateur du Sud-Ouest n’était ni le loup ni le grizzly, mais le bétail, qui dévorait toutes les herbes succulentes qui constituaient l’essentiel du régime alimentaire des ours ».



PEACOCK connaît son dossier sur le bout des doigts et sait le faire partager à son lectorat. Dans chaque phrase, chaque expression, la passion est palpable. PEACOCK est un acharné de la défense de la nature sauvage, un militant se dressant tant et plus contre l’injustice, celle des hommes bien entendu. « Les droits des animaux sont bafoués – et nous nous comportons envers eux comme nous l’avons fait envers les indiens ». Car PEACOCK est admirateur du mode de vie des Autochtones, de leur rapport à la nature, de leur respect, leur dévotion même. Il s’empare du sujet afin de compléter ses pensées. Il reste un contestataire de premier ordre et ne s’en cache pas : « J’étais tiraillé entre la nécessité de protéger la nature et ma tendance innée à refuser toute discipline excessive et à favoriser l’illégalité ». Toujours cette réflexion libertaire, pure et entière.



Un chapitre le ramène du côté de la mer de Cortés, où il prend la plume pour y décrire la faune sous-marine, et là non plus il n’est pas maladroit. PEACOCK est l’un de ces hommes rares et précieux qui vous mettent le nez dans votre caca, qui vous secouent la tête en vous expliquant que tout n’est pas perdu à condition de se révolter, encore faut-il braver le danger. Ouvrage passionnant de bout en bout, écrit avec une main sûre et pourtant questionnant sans arrêt, du travail de maître rédigé en grande partie dans les années 80. Auteur à lire d’urgence.



https://deslivresrances.blogspot.com/


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Mes années grizzly

Mes années grizzly.

Doug PEACOCK



Doug Peacock aime la nature sauvage et indomptée, les ours aussi mais il aime surtout les grizzlis et un tout particulièrement.

Pendant des années il va aller les observer (parfois de trèès longues heures) à des fins personnelles (vérifier qu’ils vont tous bien, s’il y a eu des naissances…) ou professionnelles (les filmer et photographier pour divers projets).

Parfois accompagné mais seul la plupart du temps.

Dans des conditions climatiques quasiment toujours extrêmes entre neige, froid et vent.

Et avec des rations alimentaires très frugales.

Ces observations nous racontent comment vivent les ours, comment ils se déplacent, ce qu’ils font, ce qu’ils mangent et comment se comporter face à eux si par mégarde nous nous retrouvons à proximité d’eux.

Un pur roman de nature writing qui alterne au début avec des passages sur le passé de l’auteur en pleine guerre du Vietnam puis des descriptions végétales et animales très poussées des montagnes de Yellowstone et ses ursidés.

Trop peut-être…

C’est technique, c’est froid et sans sentiments.

J’ai regretté tout au long de cette lecture que Doug Peacock ne m’ai pas touchée par cette écriture trop distanciée.

J’ai appris des choses mais j’aurais préféré être émue.

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Mes années grizzly

Comment préserver le monde.

Peacock apparaît, de manière marquante, dans le livre de Rick Bass : Les derniers grizzlis, je ne pouvais donc pas faire l'impasse sur la lecture de ces chroniques. A son retour du Vietnam, il éprouve un besoin viscéral : partir en pleine nature et observer le mode de vie des grizzlis. Ce besoin est vitale, il fuit la compagnie des hommes, allant même jusqu'à se cacher quand il repère la moindre trace humaine, il devient un peu lui-même un animal sauvage. Il a un respect profond pour ces grands ours dont le massacre a été organisé au fil du temps, comme celui des bisons et même des indiens, et c'est l'observation, et parfois la rencontre dangereuse, avec cet animal, qu'il va le guérir. Son approche de ce que pourrait être la protection de ces grands ours va même à l'encontre de la politique des parcs nationaux et de celles de certains militants écologistes, car ce qu'il recherche ce n'est pas le respect de la nature qui sous-entend toujours une domestication et une réglementation, il rêve d'un espace où la nature puisse être laissée à sa propre sauvagerie, inviolée. Il cite Thoreau : "Dans la nature sauvage réside la préservation du monde". Une nature sans rien, sans gestion ou "développement" humain ; en créant des infrastructures, en balisant des sentiers de randonnées, l'homme s'est coupé de plus en plus de la nature, il a muté en une créature de plus en plus citadine et déconnectée de ses origines, mettant en péril sa propre capacité à survivre.
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Mes années grizzly

Lorsqu'il revient du Vietnam en 1968 où il servait comme médecin, Doug Peacock est un homme en lambeaux, tant physiquement que psychologiquement, ayant côtoyé la mort et les horreurs de la guerre plus qu'à son tour. Cherchant à exorciser ce mal insidieux qui le ronge, celui qu'on appelle pudiquement "syndrome post-traumatique", Peacock va pendant une vingtaine d'années parcourir l'ouest des Etats-Unis à la recherche d'un des plus majestueux prédateur de la planète : Le grizzly.

J'ai souvent évoqué ici l'exceptionnelle qualité des ouvrages édités par la maison Gallmeister, et je dois dire que celui ne déroge pas à la règle. Vibrant plaidoyer contre l'absurdité de la guerre et la destruction aveugle de la nature et de sa faune, le livre de Peacock, que j'avais découvert via l'excellent les derniers grizzlys de Rick Bass est un condensé de colère qui confine parfois à la rage sur la connerie humaine et ses tragiques conséquences, mais également une captivante étude sur les grizzlys, leur mode de vie, leurs moeurs et leur incroyable intelligence. J'ai parfois le sentiment d'une proximité d'âme avec mes auteurs favoris, que ce soit dans leurs luttes, leurs émotions, les lieux qu'ils arpentent et leur sensibilité. Ce n'est donc pas un hasard que Peacock cultive une indéfectible amitié avec Rick Bass et Jim Harrison, pas plus que ce n'est pas un hasard si il entre désormais avec fracas dans mon petit monde littéraire...
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Une guerre dans la tête (Marcher vers l'horiz..

J'ai apris dans ce livre que Doug Peacock avait servi demodèle Edward Abey pour son personnage de George W. Hayduke, l'inénarrable activiste du "Gang de la clé molette" et le plus bizarre des vétérans de la Guerre du Vietnam, très friand de bière et de dynamite.

C'est dire que le personnage est unique, tout comme l'est son attachement à la nature, sa phobie du monde moderne et sa manière de raconter ses pérégrinations dansles endroits les plus reculés d'Amérique. Ce livre, comme beaucoup d'autres de cette magnifique collection Gallmeister est ue ode à la nature, il regorge de réflexions philosophiques sur le sens qu'il faut donner à la vie, et entraîne le lecteur dans des contrées reculées et propices à la méditation.

C'est superbe.
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Mes années grizzly

Doug Peacock, vétéran du Viêtnam, trouve réconfort et force dans un monde à la hauteur de ses traumatismes,  qui ne lui laisse aucune chance s'il relâche sa vigilance: le pays Grizzly.

De Yellowstone au Montana, des mesas du Nouveau-Mexique à l'Alaska, il mène une vie rude, avec un objectif : observer les grizllys pour mieux les comprendre, et lancer un cri d'alarme sur leur menace d'extinction....



Un livre très bien documenté,  qui nous apprend mille choses sur la vie des ursidés, mais, sur la longueur,  il m'a réellement lassée. En effet, les périodes de flash-backs sur son rôle au Vietnam se raréfient au fil du récit,  et on se contente de crapahuter avec l'auteur dans des paysages aux descriptions très complètes...mais tout nous est livré sans un réel émerveillement face à la nature, il n'y a pas eu assez d'émotions pour moi....

Une lecture qui a été un peu adoucie par la présence de Sab Trublet, avec qui j'ai pu me morfondre du manque de sympathie que j'ai ressenti pour le personnage.

Pour information, Doug Peacock est toujours vivant, a continué tout au long de sa vie à défendre les ours, et a même créé une fondation :

"savetheyellowstonegrizzly"


Lien : https://instagram.com/danygi..
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Une guerre dans la tête (Marcher vers l'horiz..

Ayant fait la connaissance de Doug Peacock au travers du livre de Rick Bass “Les derniers Grizzlys”, et étant un ami d'Edward Abbey dont j'ai découvert les récits assez récemment, j'ai eu envie de faire plus ample connaissance.

Il s'agit donc ici d'un recueil de courts récits autobiographiques, avec en fil conducteur celui d'une expédition au Népal où l'auteur a bien cru voir les derniers jours de sa vie.

On retrouvera notamment dans ce recueil, pas mal de textes relatant son amitié avec Ed Abbey, avec le récit de la fin de vie de ce dernier en 1989, et de la virée épique où Doug et trois autres personnes se sont enfuis avec le corps de l'écrivain défenseur de la nature sauvage de l'ouest américain, pour l'enterrer illégalement au milieu du désert en Arizona afin de respecter ses dernières volontés.

Il parle aussi de la brouille qu'il y a eu entre lui et l'écrivain, quand celui-ci avoua s'être inspiré de lui pour le personnage de Hayduke, dans le Gang de la clé à molette, car évidemment, une autre partie de ses récits évoquent avec une certaine force, son expérience comme béret vert en 1967 et 1968 au Vietnam, période pleine de violence qui changera à jamais son avenir et sa vision du monde.

Parmi tant d'autres sujets, on y retrouvera bien sûr quelques rencontres avec les grizzlys, qu'il considérera comme son remède pour affronter le monde, et aussi divers témoignages de son amour pour la nature sauvage, à l'image d'Abbey, par la descente d'une rivière, ou sa traversée en solitaire d'un désert en Arizona servant aussi de champs de tir pour l'aviation américaine.

Au final, une lecture captivante de la vie de ce personnage entier menant une vie en quête de sens, et sur sa difficulté d'entretenir ses relations amoureuses et familiales, alors que le Vietnam déclenche encore une guerre dans sa tête 20 ou 30 ans après l'avoir vécue.
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Mes années grizzly

C'est mon premier billet.



C'est un grand plaisir pour moi de le faire avec cet éloquent témoignage de Doug Peacock.



Amoureux(ses) du nature writing, suivez les pas de Doug, dans le Wind River Range du Wyoming, le Glacier Park du Montana, le Plateau du Yellowstone, le Parc national du Canada Waterton Lakes. Vous allez découvrir ces magnifiques endroits (et bien d’autres surprises) avec le regard et l'expérience d'un des plus grands spécialistes au monde des grizzlis. On comprend mieux pourquoi Jean-Jacques Annaud l'a choisi comme expert pour l'épauler sur le tournage du film « L’ours ».



Le fameux Wilderness des grands espaces de l’Ouest américain, se cache dans les lignes de ce beau récit.



Grâce à la sensibilité de naturaliste de Doug, son incroyable endurance et son courage, vous allez être emporté dans des élans de contemplation, vous allez frissonner et découvrir avec émerveillement le monde secret des grizzlis au fil des saisons.

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Une guerre dans la tête (Marcher vers l'horiz..

Doug PEACOCK est une figure hors norme qui, après une expérience traumatisante à la guerre du Vietnam, est parti explorer les grands espaces – Etats-uniens surtout – méconnus de l’humain. Proche ami de Edward ABBEY, il fut son compagnon de randonnées longues et éprouvantes. Dans ce livre à multi facettes, il se dévoile sans fard.



Infirmier au Vietnam durant la guerre tristement célèbre, engagé volontaire dans les Bérets verts fin 1966 pour un an et demi (il restera écorché vif et hanté par cette période), il décide à son retour de se consacrer à la nature sauvage. En 1969, un an après son retour de l’enfer, il rencontre Edward ABBEY, militant éco-saboteur anarchiste lui aussi, de quinze ans son aîné, un ABBEY pour qui « Chacun de nous doit donner un sens à sa vie ».



PEACOCK va voir mourir ABBEY, il va même l’aider en ce sens, il fera partie de l’équipe de très proches qui l’enterreront, illégalement, en plein désert. Il pousse la pudeur jusqu’à ne pas dévoiler le lieu exact de l’inhumation, un vœu de son ami. ABBEY est en quelque sorte le héros malheureux de ce récit de vie, par ailleurs riche en thèmes et en réflexions. ABBEY a marqué PEACOCK à tout jamais, aussi ce dernier lui rend un hommage appuyé, en esquissant une biographie militante de l’écrivain révolutionnaire.



L’intelligence de PEACKOCK l’amène à ne pas tourner en rond, il glisse d’habiles et nombreux éléments autobiographiques. En outre, il connaît parfaitement la Nature, alors autant nous en faire profiter : longues tirades sur la faune, la flore, les espèces d’oiseaux qu’il observe, seul ou avec Edward, lors de ses longs périples, le voyage vire à l’encyclopédie, nécessaire pour comprendre le comportement humain. Comme ABBEY, PEACOCK se sent anarchiste, mais pas de cette image appartenant à l’imaginaire collectif. Lui, il est anar par son individualisme, son isolement, sa volonté de solitude, par son refus du progrès à tout prix, par son autonomie, par sa fusion avec la nature sauvage, à laquelle il s’identifie en la respectant au-delà du possible.



L’Histoire des Etats-Unis est abordée, notamment par le biais d’ancestrales tribus « indiennes », car PEACOCK est passionné par le mode de vie des Autochtones, il en dresse ici un portrait tendre, documenté. Et puis ce roman d’ABBEY, le premier, qu’il voit d’un mauvais œil, ce « Gang de la clé à molette », où le héros, Hayduke, est le double un poil maladroit et naïf d’un certain PEACOCK Doug jeune. Par ce livre, il découvre des traits de sa personnalité qu’il ignorait, même s’il sait pertinemment que ABBEY l’a volontairement forci, ce trait. Hayduke représente d’ailleurs pour PEACOCK le parfait crétin.



Miné par la vie, désillusionné, PEACOCK entreprend de longues marches pour combattre cet « état de stress post-traumatique officiellement reconnu, syndrome du vétéran, syndrome de déficit d’attention, syndrome de la Tourette marginal, tendance à la dépression, trouble de la personnalité borderline, plus un lourd passé d’alcoolique. Les types dans mon genre ne deviennent pas des maîtres zen ». Pour s’en persuader, il se rend au Népal. Plusieurs chapitres disséminés ici et là en font foi.



ABBEY, malade, et PEACOCK, le camarade à l’oreille attentive mais pas toujours en harmonie, dissertent sur le suicide. Bref moment intense : « Songer au suicide n’est pas la même chose que s’apprêter à le commettre. Ed avait les idées claires sur la question : il approuvait le suicide, même s’il déplorait les dommages collatéraux infligés au survivants ». C’est lorsqu’il se sent au plus mal que PEACOCK convoque la mémoire de ABBEY dans son esprit, c’est ABBEY qui, par sa force colossale, le fait avancer.



Descriptions des animaux (PEACOCK est un spécialiste hors compétition des grizzlys, voir son œuvre « Mes années grizzly »), des paysages à couper le souffle dans tous les sens du terme, de la flore, détails minéralogiques, point archéologiques (car PEACOCK, en athlète complet, est aussi archéologue à ses heures perdues). Ce bouquin est d’une variété et d’une force redoutables. Retour aux atrocités de la guerre, celles qui ont construit un PEACOCK à la fois combatif et fébrile, radical et sombre, qui ne parvient pas toujours à assumer sa vie de famille (dans ce livre, il revient sur son divorce). C’est un homme cabossé qui se présente devant les paysages majestueux de l’Utah, de l’Arizona, les canyons prodigieux, la terre non souillée par la présence humaine. Mieux que quiconque, il sait décrire ces paysages, une autre immense qualité de ce récit. Nous nous surprenons à chercher sur la toile les photos des montagnes, des canyons dont il nous entretient. Arrêt aux Roches rouges de l’Utah (alors qu’il est recherché par la police), à l’endroit même où ABBEY a rédigé « Désert solitaire ».



Il est évident que, pour la partie biographique de ABBEY, PEACOCK a voulu affiner particulièrement les derniers jours de son pote. Il les évoque avec tendresse et émotion, lui qui l’a suivi jusqu’à son dernier souffle, avant de l’enterrer (avec la dernière lettre qu’il lui a adressé). PEACOCK réalise l’amitié débordante et inestimable qu’il avait pour ABBEY une fois ce dernier mort. Dur avec lui-même, PEACOCK se veut lucide, sans violons ni guimauve. Il ne passe pas sous silence la maladie de son cher Ed, qui se savait condamné à court terme, et qui est allé jusqu’au bout de ses forces, dans un combat inégal et ô combien acharné, avant de s’éteindre au milieu du désert en 1989.



« Le gang de la clé à molette » de ABBEY (1975) fut un tournant dans la littérature engagée, se vendant à des dizaines de milliers d’exemplaires et influençant grandement la pensée écologiste (toujours vivante et active aujourd’hui), à la base de la création de l’association Earth First !



Ce texte époustouflant, vrai, est teinté de spiritualité, notamment lorsque PEACOCK découvre les pétroglyphes laissés par de lointains Autochtones, doté d’une puissante introspective et mâtiné de philosophie de vie centrée sur l’essentiel, totalement débarrassée du superflu. L’humilité tient une place prépondérante dans ce texte : « On est ici au cœur des terres sauvages et de la nature, on y est de tout son être. On n’a pas d’autre choix, en ce royaume, que de se fondre dans le flux ancestral de la vie. Ce n’est pas le genre d’endroit où l’on tient à loisir le journal de ses aventures et de son retour aux sources ».



En fin d’ouvrage, PEACOCK entreprend une longue marche en guise d’hommage, une randonnée que ABBEY n’a jadis jamais pu terminer. Il se remémore une fois de plus leur amitié indéfectible, ces deux rebelles évoluant presque main dans la main, ABBEY divorcé trois fois et grognon, ronchon, parvenu au bout du voyage. PEACOCK tourne les pages des carnets d’un ABBEY en fin de vie. Séquence émotion. Car son ami se dévoile, évoque la souffrance physique et la mort prochaine, plusieurs années avant qu’elle le terrasse.



Parallèlement, PEACOCK entreprend la lecture du dernier roman écrit par son vieil ami : « Le retour du gang », dans lequel réapparaît Hayduke, son double détesté. Il n’en confie pas un mot, comme pour pudiquement faire comprendre qu’il n’adhère pas à ce personnage.



Publié originellement chez Gallmeister en 2008 dans la somptueuse et malheureusement défunte collection « Nature writing » (à coup sûr l’une des plus belles et savoureuses collections jamais parues en France), ce récit s’intitulait « Une guerre dans la tête », titre peut-être pas si judicieux, vu que la guerre n’est pas si présente en ses pages, n’étant là que pour expliquer la suite, les troubles de la personnalité notamment. Cette réédition, en poche cette fois-ci dans la collection Totem, fraîchement sortie des presses, se nomme plus justement « Marcher vers l’horizon ». Inspiration directe à aller chercher du côté des carnets d’un certain Edward ABBEY qui écrivait : « TRISTE… CONDAMNÉ. Consumé dans l’autoflagellation. Amertume. Dégoût face au monde littéraire, politique, artistique. Ça me donne envie de marcher jusqu’à l’horizon, de trouver un canyon confortable, de m’allonger, de me recroqueviller, de disparaître… ».



À 80 ans, Doug PEACOCK continue à célébrer le souvenir de son vieux pote, son frangin. Deux personnages incontournables du nature writing Etats-Unien, deux esprits libres de cette nature. Ce témoignage possède une force quasi surhumaine, fait partie de ces récits de vie puissants et inoubliables, il est le porte-parole de deux vies de combats, parallèles et complémentaires. Et il nous fait regretter amèrement une fois de plus la disparition de cette collection incontournable de chez Gallmeister. Il est traduit par Camille FORT-CANTONI et se révèle un chef d’œuvre du genre. À découvrir entre deux livres de Edward ABBEY par exemple, par souci de complémentarité, il est à coup sûr l’une des rééditions fleuve de 2022.



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Mes années grizzly

Après quelques lectures un peu denses, je voulais un livre léger et rafraîchissant. Ce n’était peut-être pas une bonne idée de prendre un livre écrit par un vétéran du Vietnam pour avoir du léger et rafraîchissant. Bon j’ai eu du rafraîchissant avec les tombées de neige en plein mois d’avril, un peu moins de léger avec les centaines de kilo que peut peser un grizzly ! Et surtout, je me suis plongée dans un chouette livre de souvenirs de randonnées dans les coins les plus inaccessibles des 49 états contigus. Chouette, parce que cela fait longtemps que je n’ai pas lu avec autant de plaisir un récit de voyage.

Plaisir, c’est compliqué parce que ce livre est écrit par un vétéran du Vietnam qui, même s’il aimait déjà les randonnées un peu extrêmes avant, n’a pas trouvé d’autre solution pour continuer à vivre que de fuir ses semblables pour se retrouver seul dans la nature, à la merci des éléments, ne pouvant compter pour sa survie que sur lui-même et un peu sur la chance. Une sorte de roulette russe en plus naturel.

Plaisir tout de même car j’ai apprécié cette balade en compagnie de Doug Peacock. Il ne doit pas être facile à vivre au quotidien, mais par pages interposées, j’ai fait une belle randonnée, avec une personne humble qui, malgré l’immense expérience accumulée, ne passe pas son temps à se vanter et à prétendre être le seul qui a tout compris à tout, comme cela arrive hélas trop souvent dans ces récits de voyage ou de randonnée (travers qui m’a fait un peu m’éloigner du genre ces dernières années, moi qui en était si friande avant…). Non, Peacock sait rendre naturel et simple des choix de vie qui ne le sont pas, il sait raconter ses rencontres avec ces grands grizzlys sans se mettre en avant, et c’est très agréable.

Et, en particulier dans la première moitié du livre, l’alternance entre les souvenirs de guerre et les expériences dans la nature est saisissante. Sans beaucoup en dire, en restant toujours très pudique sur ses états d’âme, il montre comment le fait d’aller plusieurs mois par an à la rencontre de ses bêtes qui symbolisent une nature non domptée a été pour lui la seule façon de survivre après son retour de la guerre.

Alors bien sûr, il y a quelques imperfections à ce livre, notamment quelques répétitions, et la sensation sur la fin, que l’on a plus affaire à des entrées de journal de bord ou à une mise bout à bout d’articles de presse (sans progression narrative, donc, et avec quelques répétitions), comme si la fin du livre avait été un peu bâclée du fait d’une date buttoir fixée par un éditeur ou, plus prosaïquement, par un réfrigérateur vide, mais j’ai aimé ce livre que j’ai savouré par petits bouts, sur plus semaines. J’ai découvert un bout d’Amérique que je ne connaissais pas, des endroits sauvages qui se font rares et où il neige une grande partie de l’année, j’ai découvert une fascination pour le « Great Divide », la ligne de partage des eaux (c’est moins lyrique en français…) entre le bassin versant de l’Océan Pacifique et celui de l’Océan Atlantique, j’ai exploré la différence entre les Ours bruns et les grizzlys, et j’ai embarqué pour un voyage sauvage sans avoir besoin d’aller au bout du monde.

Ce fut un beau voyage, douloureux parfois, mais un beau voyage, tant pour ses paysages, que pour sa faune, que pour l’âme humaine qui tente de se réparer cahin caha et qui conservera toujours les marques des fêlures indélébiles que lui ont infligées une guerre qui n’était pas la sienne.
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Mes années grizzly

Une immersion dans la nature sauvage des États Unis en compagnie de ce grand monsieur spécialiste des grizzlis, qui a tout à nous apprendre ou à nous rappeler l’essentiel de la vie sur terre, l’interdépendance de la faune et de la flore, être humain compris. Plus qu’un roman mais de la veine de Jack Londonien. Passionnant
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Une guerre dans la tête (Marcher vers l'horiz..

Ces souvenirs qu’il distille chapitre après chapitre sont autant d’occasions de découvrir l’homme qui marche, l’homme debout, l’homme qui fait, au cours de ces randonnées solitaires parfois exposées [...], des digressions nombreuses sur sa vie.
Lien : https://actualitte.com/artic..
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