Alerte petite merveille ! J’ai acheté « Un Noël d’enfant au Pays de Galles » sur un coup de tête en le croisant dans une toute petite librairie indépendante au fin fond du Limousin. En un seul coup d’œil, j’ai été charmée par le titre et surtout les illustrations.
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Dans ce petit livre, Dylan Thomas, poète et écrivain gallois (que je ne connaissais pas) se remémore ses souvenirs des Noëls de son enfance, le tout magnifiquement illustré par Peter Bailey.
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Ce sont des petites bouts de souvenirs, de journées classiques, ordinaires que chaque enfant de l’époque pouvait vivre. Mais sa hume bon Noël, ses traditions, et puis toute cette neige, c’est merveilleux.
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L’écriture est poétique et malicieuse, un brin nostalgique. C’est parfait à lire quelques jours avant Noël, cela va très clairement devenir un de mes classiques de l’époque. Si vous aimez les albums illustrés et la littérature britannique, je ne peux que vous conseiller ce petit bijou. Je n’en avais jamais entendu parler, j’ai maintenant envie de le faire découvrir à tout le monde !
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Ceci était une tentative de créer un Ulysse gallois, ai-je lu dans la postface de mon édition. Et je comprends d'où cela vient : la puissance littéraire, la morne ville galloise, et surtout les petites gens qui sont mis en scène. Dans d'autres, j'ai lu que ce serait une version galloise plus accessible de Finnegan's Wake, illisible sans notes de bas de page. En tout cas, le lien avec Joyce est évident, bien que Thomas lui ait certainement donné sa propre tournure. Surtout si vous écoutez la version orale, vous serez ému par la puissance expressive de ce texte, et surtout l'alternance de bravade et de parties plus intimes. Mais je dois avouer que je ne suis pas très porté sur ce genre de chose. Je suis désolé pour les fans.
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Traduire des poèmes restera toujours une gageure, cette traduction en est un bel exemple. Conseille néanmoins de les lire en version originale, une belle façon d’apprivoiser au cœur des mots, au détour d’une virgule, la musique intime du poète qui, on le sait, a toujours raison. Quand à Dylan Thomas, c’est un enchantement (flatterie sincère)
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Certains poètes traversent leur siècle comme des météores et meurent trop jeunes. Natif du pays de Galles, Dylan Thomas est l'un d'eux mais il a su laisser sa trace, malgré sa disparition à 39 ans, en 1953, après une vie agitée.
Extrêmement précoce et sensible à la musique des mots dès son plus jeune âge, il avait déjà écrit des dizaines de poèmes à l'adolescence et c'est en 1940, à 26 ans, qu'il publia ses souvenirs d'enfance et de jeunesse, intitulés, dans un clin d'oeil à Joyce, "Portrait of the artist as a young dog".
Comme un jeune chien, il est joueur, en quête de bêtises, débordant de vie, mais aussi émotif, sensible, la truffe au vent et l'oreille aux aguets. Qu'il évoque des atmosphères familiales marquées par des oncles ou grands-pères portés sur la boisson, mi effrayants, mi fascinants, la demeure bohème pleine d'animation et de surprises de son copain Dan, où les deux complices du jour essaient de réactiver - par jeu - les pulsions suicidaires de l'épouse déséquilibrée d'un vieux barbon, ou encore les rivalités entre garçons adolescents dont les plus délurés martyrisent les timides et séduisent les filles, tout est dit entre les lignes par allusions, raccourcis, clins d’œil ou traits d'humour. Ces récits impressionnistes trouvent leur vraie portée dans la chute des nouvelles, entre le rire, le désarroi, la douleur, le drame de vies stupidement ratées, condamnées par des coups du sort. Premières expériences de l'apprenti écrivain ou journaliste, solitude, quête de l'amour, séduction trouble des nuits alcoolisées en étrange compagnie, toutes les émotions d'un jeune être sur la piste de l'âge adulte sont retracées par petites touches sensibles.
"On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans", le vers de Rimbaud s'applique à merveille à Dylan Thomas. Malheureusement la traduction française, datant de 1947 et parfois inexacte, n'est plus rééditée : il ne reste donc qu'à lire l'auteur en anglais et à goûter la fraîcheur, la poésie et l'humour du texte original.
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En souvenir d'un stage de théâtre à Pezenas l'été 86, souvenir d'un foisonnement de scènes souvent poétiques et vaguement étranges, souvenir de la voix si particulière de Raphaëline Goupilleau dans le rôle de Polly, souvenir de la surprise de découvrir un auteur si différent de mes habitudes ...
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Initialement prévue pour la BBC, cette pièce SONORE traduit la vie collective et secrète du petit port gallois de Longharne, cher au cœur du poète. Deux voix principales - qui font office de chœur, relaient - et aident à formuler, les rêves, désirs et frustrations des habitants, notamment du Capitaine Cat, aveugle, et par suite au contact des âmes du passé comme des voix réelles de son entourage.
Les dialogues sont vifs, de tons différents, allant des réparties humoristiques aux secrets cruels de couples etc. L'ensemble déborde de vie, avec la verve et l'acidité des « cancans », des confidences osées, avec des sources sonores : voix d'enfants, instruments populaires, alliant berceuses, jeux de mots, couplets satiriques et folkloriques (le Gallois y tient une grande place par son accent et ses rythmes populaires).
Si bien que le lecteur français risque de ne pas saisir la richesse sonore et langagière de « Au bois lacté ».Il faudrait donc assister à une représentation ou à une dramatique radiophonique.
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Bonsoir,
Grâce à la masse critique Babelio.com, j’ai découvert « Lettres d’amour à quelques unes » de Dylan Thomas. Un livre poétique de diverses lettres d’amour envoyées par l’auteur à des femmes qui ont compté pour lui et en particulier Caitlin. Alors certes l’auteur, grand poète du 20eme siècle ne se montre pas sous son meilleur jour, il est infidèle, maladroit, gauche mais ses textes sont remplis de tendresse, de poésie. Nous découvrons son quotidien, durant quelques dizaines d’années et cela dans une très belle édition des Éditions Les Belles Lettres. Une très belle découverte.
Quatrième de couv. Et venir & être avec moi quelque part, ne serait-ce pour je ne sais combien de temps.
S’il te plaît, Caitlin, ma chère. Dylan Thomas
« Ces mots ne sont pas les mots qui expriment ce que je veux exprimer, mais ce sont les seuls que je trouve qui disent la moitié de ce que je veux exprimer. Et ça ne va pas. Je ne suis qu’un grotesque usager des mots, pas un poète. Voilà la vérité. Inutile de s’apitoyer sur moi. »
Dylan Thomas (1914-1953), Lettre à Pamela Johnson, 8 mai 1934
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J’ai été attiré par ce livre d’une très belle édition «Les Belles Lettres »
Dans ce recueil, l’auteur nous fait partager des correspondances personnelles à des femmes qui ont comptées pour lui. On y découvre un Dylan Thomas naturel avec ses qualités et ses défauts.
Les lettres sont très touchantes, brutes de décoffrage aussi parfois
Une bien belle découverte ou l’on se laisse transporter au fil des lettres durant une grande partie de sa vie
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Lettres d'amour à quelques unes est un recueil des lettres adressées par le poète gallois DylanThomas (né à Swansea, en 1914) à quelques femmes dont il est tombé amoureux dont son épouse Caitlin Macnamara.
Dans ces lettres d'amour, il parle de son quotidien, de ses états d'âme, de son travail d'écriture. Elles ont été écrites de sa jeunesse dans les années 30 à son décès en 1953, à New-York, à l'âge de 39 ans.
Dylan Thomas est considéré comme l'un des plus brillants poètes du XXe siècle, de langue anglaise.
Dans ces lettres, il exprime avec passion ses émotions et sa grande sensibilité (« Il est horriblement facile d'être blessé. Je le suis toute la journée et par les choses les plus infimes et les plus subtiles. Revêtu de l'armure quotidienne, le moi, même blessé, demeure caché à la masse des regards » ; « Moi aussi, je suis labyrinthique et difficile »). Il y confie la souffrance qu'inflige parfois la création, l'écriture ; la souffrance éprouvée lorsque les mots s'avèrent imparfaits à exprimer ce que l'on ressent « Ce ne sont pas les mots qui expriment ce que je veux exprimer, mais ce sont les seuls que je trouve qui disent la moitié de ce que je veux exprimer. Et ça ne va pas. Je ne suis qu'un grotesque usager des mots, pas un poète. ».
Les lettres sont adressées à Pamela Hansford Johnson, sa première petite amie, à Emily Holmes Coleman, une américaine, à Wyn Anderson, Ruth Wynn Owen et à Caitlin, son épouse, rencontrée à l'âge de 21 ans.
Les plus intenses sont celles qui sont adressées à Caitlin. « Je ne te laisserai jamais t'assagir, et moi non plus tu ne me laisseras jamais mûrir, et nous serons toujours jeunes, prêts à faire des folies ensemble ». « Pour toi chaque parcelle de mon amour, sa substance et son ombre, chaque regard, chaque pensée et chaque mot ».
Ce recueil est aussi un témoignage de la difficulté de vivre de son art, de vivre d'une manière jugée non conventionnelle, d'être un artiste, au sein d'une société où argent, respectabilité et traditions sont les valeurs qui priment.
Dylan Thomas, séducteur, excessif dans sa consommation d'alcool, amoureux infidèle, précédé par sa réputation, on fait parfois référence à une rock star, lorsqu'on l'évoque - mais avant tout poète, c'est ce qui a certainement séduit ses amoureuses.
J'ai eu un peu de mal à rentrer dans la lecture de ce recueil puis j'ai apprécié la découverte de « l'envers du décor ».
Merci à Masse Critique, merci à la maison d'édition « Les Belles Lettres ». « Lettres d'amour à quelques unes » est le deuxième titre lu de la collection « Poésie Magique ». C'est également un très bel objet-livre (conception de la couverture, choix du papier).
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Ce petit recueil de lettres est un regard sur les coulisses d'un poète amoureux. L'auteur n' y gagne pas grand chose, il s'y montre infidèle, maladroit, gaffeur, répétitif, Mais au regard de son œuvre, on ne lui lancera certainement pas le moindre caillou.
Rappelons nous plutôt ses poèmes en version originale : Dylan Thomas Poems - Poems by Dylan Thomas (https://cutt.ly/DOT5I2v ) ou dans une bonne traduction française (https://cutt.ly/UOT6h01).
Les premières lettres mettent en garde contre les clichés trop souvent présents dans des vers de mirliton car Dylan Thomas n'aime pas les facilités, et on lui en sait gré.
Amoureux, il se plaint de sa solitude, quémande des lettres d'amour et/ou de réconciliation, s'accuse de ses défauts trop visibles, met en cause son expression déficiente. Il fait parfois son mea culpa : « « je ne comprends pas comment il est possible que je me conduise envers toi de façon aussi absurde, aussi grossière, aussi brutale comme si tu n'étais pas la plus belle personne sur terre et celle que j'aime pour toujours »
Hors du terrain sentimental, on lui doit des pages éclairantes et lucides sur l’Amérique New York est une « Babylone cancéreuse », mais il adore San Francisco :
« il semble impossible qu'un endroit comme San Francisco puisse exister. Le soleil merveilleux, les collines, les ponts immenses, le pacifique à vos pieds, un beau quartier chinois, toutes les races du monde. Les flottilles de pêche à la sardine appareillant. »
j'ai donc eu du plaisir (merci « les belles lettres », merci Babelio !) à recevoir ce livre bien présenté, avec une belle page de couverture, et des illustrations de l'auteur.
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Dylan Thomas, poète majeur gallois, poète du siècle outre manche, est ici représenté par la traduction de ses collected poems publiés en 1952. L’influence romantique est encore très palpable dans sa poésie, avec de nombreux textes sur la mort mais là où il se détache de l’influence romantique c’est par le thème du dépouillement. Nulle grandeur dans la mort, nulle idéalisation de la charogne comme chez un Baudelaire, c’est véritablement un anéantissement, un renoncement, l’aveu sordide d’un épuisement et d’une déchéance physique, l’appel d’un gouffre. Mais sans le côté épique d’un Victor Hugo. La mort est ici une extinction. Il y a quelque chose de très apaisant, malgré ce côté franchement déprimant. Déprimant, mais pas dépressif.
Dylan Thomas a du verbe et de la mesure. Il manie les figures de style avec justesse, sans les excès des romantiques. Ses parallèles sont plus subtils, à la limite de l’intangible.
Tout ne tourne pas autour de la mort même si elle introduit, cerne et clôt l’ouvrage. Il y a aussi un hymne à la vie, mais c’est un hymne joué sur l’orgue paroissial d’une vieille église de campagne délabrée cernée de lierres et d’oiseaux. Les oiseaux sont très présents par leur fragile liberté, les végétaux par leur immanence. C’est un écosystème. La partie intitulée vision et prière qui donne son titre à l’ouvrage est constitué de textes posés en pyramides qui s’ouvrent et se closent comme une fenêtre entrouverte et en même temps fermée par epanadiplose. Le soleil y fait son apparition Comme une force de vie, jamais trop exaltée mais pleine de force. Rien dans la vie qui jaillit pleine de sève ne laisse entrevoir cette finitude destinée à la mort si ce n’est cet enfermement du vivant dans un circuit fermé qui s’entre dévore. A méditer, mais pas forcément un jour de dépression ! A méditer pour revenir à une écriture plus incarnée dans un présent qui n’est pas sublimé mais qui entretient sa force d’être.
Vie. Mort. Et puis c’est tout
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Dans ce recueil de nouvelles, l’auteur gallois emblématique écrit sur le pays de Galles, quoi de plus naturel ? Voici quelques lignes dans un style télégraphique, bribes d’une lecture ancienne, « fichée » (c’était avant que je ne m’inscrive sur babelio) comme toujours, sous forme de mots-clés :
*ALCOOL : Dylan Thomas était assez porté sur la chose, son grand-père aussi semble-t-il, comme d'autres personnages d'ailleurs.
* PETITES GENS : ces Gaulois pauvres, miséreux, toujours perdants pour lesquels le cœur de Thomas bat. Lui-même un perdant magnifique.
* RÉVOLTE : celle contre une certaine forme d'establishment, une société oppressante et normative.
* BAS-FONDS : ceux qui échappent, sont « parallèles » à la société, comme le sont plus ou moins les lois de l'enfance.
*PARODIE : celle de James Joyce, bien entendu, sans doute trop religieux à son goût. Des accents shakespeariens, mais on ne peut pas parodier Shakespeare.
*SUICIDE : Mrs. Bevan et Harry, deux suicidaires bien différents. L’art détourne du suicide.
* CHIEN : l'artiste comme un chien battu au milieu d’autres chiens battus. Des consolations, heureusement : on ne se prend pas trop au sérieux.
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Encore un écrivain dont j’ignorais tout. La collection Poésie Gallimard a consacré un volume à Dylan Thomas (1914 -1953), qui était un poète gallois. On me dit qu’il est considéré outre-Manche comme un auteur majeur. J’ai parcouru "Vision et Prière" et je dois avouer qu’aucune des pièces lues ne m’a inspiré si peu que ce soit. Je l’ai laissé tomber.
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Nouvelles poétiques, pleines de charme et de nostalgie, mais de style un peu "filandreux" à mon goût.
Nécessiteraient sans doute lectures et relectures pour donner tout leur suc.
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Un chef d'oeuvre ! Genre mêlant poésie et pièce de théâtre la structure me fit penser à un concert joué par un orchestre. Plusieurs voix, plusieurs narrateurs annoncent les dialogues entre les différents habitants comme un chef d'orchestre guidant les musiciens.
Le langage et le style sont simplement éblouissants, ce n'est rien de plus qu'une sublime poésie en prose, bien qu'y soient inclus quelques poèmes, avec un vocabulaire simple mais ciselé et une harmonie esthétique nous berçant dans la sonorité délicate des mots savamment choisis.
Tout ceci accompagné de toute la richesse de la culture galloise injustement méconnue.
On y découvre une insolence romantique chez l'auteur, un goût pour l'absurde aussi, mais également une dénonciation du simulacre des relations entre les gens. Il y a quelque chose de désespérément beau mais également une beauté désespérée qui s'exprime. Quelques jours que la lecture est finie et je suis toujours sous le choc. Un mes ouvrages préférés.
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Poète extraordinaire, dans la lignée des maudits, alcoolique et désespéré. Sa femme disait, je crois que les hommes sobres l'effrayait. J'aime en particulier: et la mort n'aura pas d'empire et je vois les gars de l'été dans leur ruine.
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