E.L. Todd

C’était une peur pour laquelle elle était préparée. Soit ses parents ne voulaient pas revenir la chercher, soit ils ne pouvaient pas le faire parce qu’ils n’étaient plus en vie. Les deux possibilités la dévastaient.

Elle avait honte de l’admettre, mais elle souffrait toujours du fait qu’on n’ait pas voulu d’elle. Dorian l’avait adoptée et avait été un tuteur merveilleux, mais ce n’était pas son père. Elle voyait les familles assister aux assemblées du village, et elle était triste à l’idée de savoir qu’elle n’en avait jamais eu une.

Tes traits sont plus doux que ceux des humains. Tes yeux sont fendus et en forme d’amande comme celles qu’on trouve dans ta forêt. Ta lèvre supérieure me fait penser à un arc. La peau claire de ton cou et de ton visage est incroyablement lisse et douce. Tu n’as aucune marque sur le visage, car ta peau est impénétrable. Tu es petite, bien plus petite que la moyenne des femmes de la race humaine. Tu es forte, capable de courir de longues distances et de soulever des objets lourds, car ton corps est composé principalement de muscles maigres, sans graisse corporelle. Mais je vois aussi les aspects humains, comme tes épaules larges et tes mouvements peu gracieux. Sans parler de ton intelligence limitée.

Son regard s’aventura plus haut le long de son cou fin jusqu’au visage, véritable cauchemar de tous les enfants. Des iris couleur tournesol la fixaient avec hostilité. Sans cligner une seule fois, ses yeux imprimèrent tous ses traits. La bouche de la créature était la partie la plus intéressante. Elle était fermée, et il n’avait pas de lèvres. Mais il était évident que derrière le museau se trouvaient d’interminables rangées de dents acérées comme des rasoirs, capables de broyer un rocher.

Elle était jeune à l’époque, mais ce souvenir était indélébile. Dorian lui avait appris toutes les compétences requises pour subvenir à ses besoins. Sans lui, elle aurait dû recourir à des mesures plus draconiennes. Il incarnait ce qui s’apparentait le plus à la figure paternelle.

Aujourd’hui, nous vivons dans un monde cruel dominé par l’homme.

Choisir de fusionner avec un être humain est le geste le plus important qu’un dragon peut commettre. On dit que les paires peuvent communiquer par télépathie et ressentir les émotions l’un de l’autre. L’être uni est constitué de deux cœurs, et à n’importe quel moment, sa version humaine peut se manifester avant de retrouver sa forme de dragon. Un humain qui fusionne avec un dragon devient doté d’une vie dépassant largement l’espérance de vie de son espèce. Il devient presque immortel, mais pas invincible ; une blessure physique peut quand même lui être fatale. Un tel don ne doit pas être pris à la légère.

Miss Fitz racontait toujours les meilleures histoires.
Qu’elles soient vraies ou fausses n’avait pas d’importance. Elles étaient tout simplement captivantes. Les jeunes comme les vieux se rassemblaient autour du feu de joie pour l’entendre tisser le récit d’un temps révolu ou encore prophétiser un avenir lointain.

La vanité des dragons, leur seul défaut, était connue de tous. Si un humain tombait sur un dragon hostile, il lui suffisait de complimenter l’éclat de ses écailles, et en général le dragon lui épargnait la vie. Les dragons auraient pu simplement tuer les humains et mettre fin à leur infiltration, mais comme ils étaient des créatures de ce monde, ils savaient intrinsèquement que la terre ne pouvait appartenir à une seule espèce ; ils savaient que tout être vivant était poussière et redeviendrait poussière. Les dragons étaient sages, mais ils ignoraient encore l’ampleur de leur erreur.

Les dragons étaient des êtres sages et puissants. Ils se méfiaient des humains qui mirent le pied sur leur terre, et ils les surveillèrent attentivement pour s’assurer qu’ils ne représentaient pas un danger.

Et tu es belle sans être vaniteuse. Mais ces qualités ne signifient pas grand-chose si tu ne t’en sers pas. Épouse un homme bien et fais le sacrifice. Tu pourras continuer à faire tout ce que tu aimes sans regret. Je sais que tu as écouté mes conseils dans le passé, alors écoute-les aujourd’hui aussi.

Le mariage la répugnait. Être légalement liée à un homme qu’elle n’aimait pas serait une torture.

Les règles de la société ne sont pas des lois. Ce sont des opinions. Et j’ai la mienne.

Les armes étaient sa seule passion. Façonner le métal et amener les forges à la bonne température lui donnait le sentiment d’être vivante. L’amour, le mariage et les bébés… ce n’était tout simplement pas son truc.

Je ne suis pas ton chou. On m’a donné un nom pour une bonne raison, alors utilise-le.

L’argent avilit les gens, et finit par détruire leur vie au lieu de l’embellir. C’est la mère de tous les vices, si tu veux mon avis. Alors, je ne veux honnêtement rien avoir à faire avec le sien.

Elle savait qu’elle voulait être avec moi, quitter sa zone de confort avec Charlie et commencer une vie avec moi. C’était comme vivre dans un rêve, aimer la seule femme que l’on voulait et en être aimé en retour.

Quand j’ai dit que je voulais que tu sois ma femme, j’étais sérieux. Je ne veux pas que ma femme soit en danger. Et je veux des enfants avec toi. On n’en a pas encore parlé, et je sais qu’il est encore tôt pour ça, mais c’est ce que je veux. Alors…

Elle était la femme que je voulais plus que tout au monde, et mon argent ne signifiait rien pour elle. Je ne craignais plus que le passé se répète. Tout ce que je voulais, c’était être heureux, et elle me rendait vraiment heureux. Je n’étais pas prêt au début, mais aujourd’hui, j’étais prêt pour une histoire sérieuse.

Certes, elle est butée, mais elle est aussi réaliste. Et je sais à quel point elle t’aime, alors si tu t’engages envers elle, je suis sûre qu’elle réévaluera ses choix. Qui renoncerait à l’amour de sa vie pour poursuivre un métier dangereux ?