E.L. Todd

Il me serra dans ses bras et je me blottis contre son torse. Il avait une odeur vraiment particulière : un brin d'eau de Cologne qui se mêlait à son odeur naturelle. J'avais l'impression de prendre appui sur un mur de brique qui ne s'effondrait jamais.

Sean jouait avec ma bague de fiançailles et regardait les diamants étinceler au soleil. J'adorais cette bague, pas seulement parce qu'elle était belle, mais aussi parce que toute ma famille l'avait choisie ensemble.

Janice compta jusqu'à trois et, lorsqu'elle arriva au dernier chiffre, Ryan hurla:
- Je ne partage pas mes produits laitiers!
J'éclatai de rire, pliée en deux, une main sur la bouche. Sean rejeta la tête en arrière et se tapa le genou, hilare. Cortland fit un high-five à Ryan juste au moment où l'employé prenait la photo. Janice ne savait plus où se mettre.

Je dormais à poings fermés quand Trinity m’a réveillé.
– Slade ?
J’ai immédiatement ouvert les yeux et je l’ai vue recroquevillée contre la tête de lit. Ses cheveux étaient ramenés d’un côté et mon t-shirt trop grand lui découvrait l’épaule.
– Hmm ?

Trinity et moi étions derrière la vitre de la pouponnière. Nous pouvions voir la couveuse transparente et le petit Cédric à l’intérieur. Skye était assise tout près, maman vigilante surveillant son enfant. Cayson se trouvait sur la chaise à côté d’elle, l’air épuisé et anxieux.

Une fois vidé, je suis resté allongé sur le dos, mort de honte. J’ai fixé le plafond, incapable de la regarder dans les yeux. Trinity savait que c’était inhabituel. Je n’avais jamais eu d’éjaculation précoce. Parfois, il me fallait plus longtemps pour la faire jouir, mais j’étais toujours prêt à relever le défi.

La porte d’entrée s’est ouverte et fermée, annonçant l’arrivée de Cayson après sa journée de travail.
– C’est moi, bébé.
J’adorais entendre ces mots quand il rentrait à la maison. J’aimais préparer le dîner pour deux au lieu d’un. La maison était de nouveau pleine de notre amour, et la chaleur de notre flamme rayonnait jusqu’aux pièces les plus éloignées. Je suis sortie de la cuisine pour me rendre dans l’entrée, me dandinant lourdement.

- Quand quelqu'un vous fait tomber, relevez-vous. Restez au sol aussi longtemps que nécessaire, mais quand vous êtes prête, relevez-vous. Sinon, vous serez à terre toute votre vie. Et personne ne mérite ça.

Je veux qu'on partage ce moment ensemble. Ce morceau parle de toi. Tout mon album parle de toi. Le monde verra la femme qui fait de moi l'homme que je suis aujourd'hui. Nos souvenirs de cette journée seront immortalisés par la caméra. Allez. Tu peux le faire.

- Tu dérapes grave.
- Je dérape ? Répétai-je. Qu'est-ce que tu racontes ?
- Tu bois ton café avec du rhum, t'es toujours en retard au boulot, et tu fais la fête jusqu'au petit matin.
- Ouais... J'ai fêté hier. Ca fait de moi un con ?
Aux dernières nouvelles, ça veut seulement dire que j'ai une vie.
- Tu le fais pour les mauvaises raisons.
- Je m'éclate, c'est tout. Depuis quand t'es aussi chiant ?
Ses yeux ont brasillé de rage.
- Et si tu te mêlais de tes oignons ? Continuai-je. Je m'éclate et je suis heureux.
- Tu n'es pas heureux. Loin de là. T'essaies de faire semblant qu'il ne s'est rien passé, mais c'est faux. Tu refoules tes émotions. Et ça ne marchera pas, Conrad.

Je ne sais pas... J'aime oncle Sean, mais ce qu'il a fait était dégueulasse.
On fait tous des erreurs, déclara immédiatement Skye. Si on les retenait à vie contre nous, on n'aurait plus personne autour de soi.

Arrivé à l’étage de Cayson, j’ai contourné le bureau de sa secrétaire.
– Excusez-moi, m’interpella-t-elle. Vous avez un rendez-vous ?
Je portais le pistolet de plastique sur mon épaule.
– On peut dire ça, répondis-je en ouvrant la porte du bureau de Cayson.
– Attendez, vous ne pouvez pas…
J’ai refermé la porte derrière moi.
Il était en pleine conversation téléphonique. Il a froncé les sourcils en voyant le jouet que j’avais apporté.
Je l’ai pointé sur lui en m’approchant.
– Ne me cherche pas aujourd’hui.
Il a fini sa conversation, puis raccroché.
– C’est quoi ça, bordel ?
– Bah, un flingue en plastoc.
J’ai tiré un projectile sur sa fenêtre. Il a fait un bruit sec en rebondissant.
– Waouh…
Cayson semblait impressionné.
La femme a ouvert la porte.
– Je suis désolée, M. Thompson. Je lui ai demandé de partir et…
– Ça va, la coupa Cayson. Je le connais.
Je me suis tourné et j’ai pointé le fusil sur elle.
Elle est immédiatement sortie du bureau en refermant la porte derrière elle.

La dernière femme à qui j'ai fait l'amour, c'est toi. La dernière femme que j'ai embrassée, c'est toi. La dernière femme à qui j'ai dit je t'aime, c'est toi, déclarai-je en la regardant dans les yeux, sans ciller.

Je me suis réveillé et j’ai regardé Silke. Elle dormait paisiblement à côté de moi, les lèvres entrouvertes et les cheveux étalés sur l’oreiller. Ses traits étaient détendus et elle paraissait encore plus belle.
Me réveiller avec elle tous les matins était un rêve devenu réalité. Techniquement, nous ne vivions pas ensemble, mais elle était chez moi tout le temps. J’adorais partager mon lit avec elle. Je n’avais jamais aussi bien dormi de toute ma vie.
Comme si elle pouvait sentir mon attention, elle s’est étirée comme un chat et a tourné la tête vers moi. Quand elle m’a regardé dans les yeux, un sourire s’est dessiné sur ses lèvres. On aurait dit qu’elle se réveillait d’un rêve agréable pour en vivre un encore meilleur.
– Ma Belle.
Je me suis penché vers elle et j’ai posé un baiser humide dans la vallée entre ses jolis seins.
Elle a enfoncé une main dans mes cheveux.
– Ma Bête.
– Bien dormi ? demandai-je en continuant de l’embrasser, ma bouche remontant vers son cou et sa mâchoire.
– Magnifiquement bien, comme toujours.

Je préfère parfois la solitude a la déception des relations humaines.

Quand Slade est entré dans mon bureau, il s’est immédiatement approché de moi, et m’a levé le menton. Il a examiné mon œil, cherchant les traces bleues sous mon maquillage.
– Ça te fait mal ?
– Non, plus maintenant.
– Ça se voit à peine. Au moins, ça guérit.
Il avait l’air préoccupé. Cela faisait des jours qu’il s’inquiétait pour moi. Il vérifiait constamment mon visage comme s’il avait peur qu’il se brise en morceaux.
– Ça va disparaître en un rien de temps, le rassurai-je.
Il s’est penché vers moi et m’a embrassée.
– Alors, pourquoi tu m’as fait venir ici ?
J’ai tripoté mon stylo.
– Tu te souviens que ma photographe t’a recommandé comme mannequin ?
– Oui…
Son sourire s’est élargi.
– Eh bien, on pourrait avoir besoin de toi. Enfin, si t’es d’accord. Si tu ne veux pas le faire, rien ne t’y oblige.
– Pourquoi je ne voudrais pas ? demanda-t-il en pointant son visage du doigt. Cette belle gueule mérite d’être admirée par le monde entier.
J’ai levé les yeux au ciel.

Personne ne me ramène chez moi sauf moi. T'as perdu ce privilège. Ecoute, tu voulais te débarrasser de moi, eh bien, t'as réussi. J'en ai marre de te dire que t'es plus que ce que tu projettes. J'en ai marre d'essayer de te convaincre que t'es capable d'une relation sérieuse. C'est fini entre nous. Maintenant, t'as ton célibat. Alors retourne à tes conneries.

J'ai traversé la rue, puis je me suis dirigée vers un petit café non loin. Je me suis arrêtée net quand j'ai aperçu un visage familier. Cayson était assis à une table près de la fenêtre, les mains à plat devant lui. Une autre main était posée sur la sienne. Mes yeux se sont posés sur la personne en question.
C'était Jasmine.
Ils se tenaient par la main.
Et ils se regardaient dans les yeux.
Mon cœur a cessé de battre pendant plusieurs secondes.

Il s'est frotté les yeux, puis il m'a prise dans ses bras Il m'a tenue en silence, se contentant de me serrer contre lui
J'ai posé mon visage contre sa poitrine
- Merci d'être venu.
Il m'a embrassée à la naissance des cheveux, puis s'est dirigé vers le canapé. Il s'est allongé et a tapoté sa poitrine, me faisant signe de prendre ma place habituelle. En pyjama, je me suis allongée sur lui, confortablement.

- Trinity, dis-je durement, attendant qu'elle me regarde pour continuer. Slade est un mec tendre et compréhensif. Mais il est un peu lent quand il s'agit de trucs comme ça. On le sait toutes les deux. Je parie que si tu lui expliquais comment tu te sens, il serait désolé et il s'excuserait. Et je suis sûre qu'il te dirait qu'il veut passer le restant de ses jours avec toi.