Lors de l'édition 2001 des Rendez-vous de l'histoire sur le thème "L'homme et l'environnement", le sociologue et philosophe Edgar Morin dressait un panorama historique de l'apparition de cet "agrégat de détritus cosmiques" qu'est la planète Terre, avant d'examiner son peuplement progressif par l'humanité, "partie intégrante et désintégrante de la biosphère".
Conférence inaugurale de l'édition 2001 des Rendez-vous de l'histoire sur le thème "L'homme et l'environnement, quelle histoire ?".
0:00 Générique
0:33 Conférence
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© Edgar Morin, 2001.
Voix du générique : Michel Hagnerelle (2006), Michaelle Jean (2016), Michelle Perrot (2002)
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A force de sacrifier l'essentiel à l'urgence, on finit par oublier l'urgence de l'essentiel.
Je sens présente en moi l'humanité dont je fais partie. Non seulement, je suis une une petite partie dans le tout, mais le tout est à l'intérieur de moi-même. C'est peut-être cela qui me donne l'énergie de continuer sur la voie qui est la mienne. Et à un moment donné, sans que vous ne sachiez pourquoi, c'est comme une catalyse, quelque chose qui se passe, se transforme, bascule... C'est cela l'espoir.
Ce qui anime cette recherche, c'est l'horreur de la pensée mutilée/mutilante, c'est le refus de la connaissance atomisée, parcellaire et réductrice, c'est la revendication vitale du droit à la réflexion. C'est la conscience que ce qui nous fait le plus défaut est, non la connaissance de ce que nous ignorons, mais l'aptitude à penser ce que nous savons. C'est enfin et surtout la volonté de substituer à l'euphorie d'une connaissance incapable de se connaitre elle-même la recherche inquiète de la connaissance de la connaissance.
C'est la surprise, l'étonnement qui nous oblige à évoluer.
La pensée complexe n'est pas inscrite dans l'éducation. On continue à enseigner une façon de penser compartimentée et réductrice.
Un amour naissant inonde le monde de poésie, un amour qui dure irrigue de poésie la vie quotidienne, la fin d'un amour nous rejette dans la prose.
Une société s'autoproduit sans cesse parce qu'elle s'autodétruit sans cesse.
Les gens pensent souvent de manière binaire, dichotomique.
La mort ne supprime pas seulement une vie individuelle. Elle anéantit tous les passés, présents, futurs. Elle se supprime elle-même en supprimant la suppression. C'est l'anéantissement absolu pour l'infime détail de l'univers qu'est chacun d'entre nous.
Le génie surgit dans la brèche de l'incontrôlable, justement là où rode la folie.