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Citations de Edogawa Ranpo (84)


Je me demande bien ce qu'on éprouve au moment d'être exécuté.
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Parcourant ce monde de ténèbres tel un démon, Saburô espionnait les pensionnaires du premier étage de la "Gloire de l'Orient", soit près de vingt personnes, surprenant l'un après l'autre leurs petits secrets, ce qui suffisait en soi à le plonger dans les délices. Pour la première fois depuis des lustres, il y puisa même une raison de vivre.
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Quand il entendait Akechi les raconter avec éloquence, ces histoires criminelles se déroulaient devant ses yeux comme s'il y était, revêtues d'un charme insondable, telles des peintures en rouleau richement colorées de couleurs criardes.
Deux ou trois mois après avoir fait la connaissance d'Akechi, Saburô semblait presque avoir oublié l'insipidité de ce monde. Faisant l'acquisition d'une foule d'ouvrages traitant de crimes divers, il passait ses journées plongé dans leur lecture.
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"Plutôt mourir que de continuer à vivre dans un monde si inintéressant." Telle était la pensée à laquelle il inclinait.
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Le sceau de la mort ne se révélait d'ordinaire à lui que sous son aspect le plus effroyable, dépouilles ensanglantées, horribles plaies, abominable odeur de putréfaction. Si bien que le terme de "meurtre" avait fini par évoquer systématiquement pour lui quelque chose d'apparence malpropre.
Mais ce qu'il avait à présent devant les yeux, ces victimes qui se tenaient debout sur leurs jambes en une pose mimant la souffrance, prises dans l'arc-en-ciel d'une colonne de glace, n'apparaissait-il pas d'une beauté merveilleuse, telle une sorte d'oeuvre d'art bien au-delà des notions de "crime", de "meurtre" ou encore de "cadavre" ?
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Shizuko poussa un cri à glacer le sang, qui se répercuta en échos dans la vaste salle de bains.
Ils l'avaient vu. Derrière la petite fenêtre qui donnait sur la rivière, même si ce ne fut que durant un bref instant, ils avaient aperçu cette face horrible impossible à décrire.
Un monstre comme ils n'en avaient encore jamais vu, avec une tignasse blanche hirsute, d'étranges lunettes noires sous lesquelles il n'y avait pas de nez ; la partie inférieure de son visage n'était qu'un trou rouge sang d'où pointaient à nu des dents blanches acérées.
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Shundei Oe lui-même l'avait dit dans un de ses livres : quand les indices sont trop nombreux, l'enquêteur doit redoubler de vigilance.
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Le célèbre juge Ooka appliquait déjà au XVIII ème siècle, sans le savoir, les découvertes les plus récentes de la psychologie. "Prendre les criminels au piège, disait-il, ce n'est pas si compliqué. L'important est de savoir leur poser les bonnes questions".
Le test psychologique p143.
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Je crois, qu'au fond, il existe deux types d'auteurs de romans policiers : ceux qui sont du côté du "criminel" et ceux qui sont du côté de l'enquêteur. Les premiers, même s'ils sont capables de mener une intrigue serrée, ne trouvent leur bonheur que dans la description de la cruauté pathologique du criminel, tandis que les seconds, au contraire, n'y attachent aucune importance : seule compte à leurs yeux la finesse de la démarche intellectuelle de l'enquêteur.
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J'eus la bonne surprise de constater qu'elle était aussi amateur de romans policiers et tout particulièrement lectrice de mes propres romans (j'étais ivre de joie en l'écoutant !).
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Tu n'as qu'à t'asseoir sur le livre qui te paraîtra confortable.
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Quand la peur du crime excède un certain degré, il se passe exactement le même phénomène que lorsqu'on se bouche les oreilles et qu'on n'entend plus rien, c'est-à-dire qu'on devient sourd à sa conscience, tandis que l'intelligence du crime, devenant aussi aiguë qu'une lame de rasoir effilée, se met à agir mécaniquement avec calme et sang-froid, sans négliger aucun détail.
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L'art, selon lui, pouvait être considéré comme une révolte de l'homme contre la nature, et aussi comme l'expression d'un désir de lui imprimer sa propre personnalité, puisqu'elle ne le satisfaisait pas telle qu'elle était.
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De la même façon que le musicien s'exprime avec des sons, le peintre sur la toile avec des couleurs, le poète avec des mots, il rêvait d'inventer un art nouveau reposant sur la contemplation de la nature dans son immense variété : montagnes, rivières, forêts ou herbes, et dans laquelle il prendrait une pierre, un arbre, une fleur, un oiseau ou un animal sauvage, ou même un insecte, tout ce qui est vivant sur la terre et qui se transforme constamment. Il voulait modifier cette nature oeuvre de Dieu, qu'il trouvait imparfaite, l'embellir à son idée, pour exprimer à travers elle un idéal artistique extravagant. En d'autres termes, son ambition était de recréer la nature à la place de Dieu.
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Il faut dire que Hitomi Hirosuke ne croyait pas que le travail puisse servir à gagner sa vie. En fait, il en avait déjà assez de ce monde avant même de le connaître.
Cela tenait sans doute à sa constitution maladive, ou alors peut-être à la neurasthénie dont il souffrait depuis l'adolescence. Il avait envie de ne rien faire. Il lui suffisait de vivre en imagination. Rien n'était véritablement《important》. Il se contentait de rêvasser à longueur d'année, vautré dans la chambre d'une pension sordide. Bref, c'était un rêveur solitaire.
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Ce n'était pas la première fois que j'entendais parler de ces étranges jumeaux que l'on désigne communément sous le nom de "frères siamois". [...]
Mais ce genre de phénomène étant rarissime, même ailleurs dans le monde, j'étais loin d'imaginer qu'une telle créature répugnante à deux têtes puisse exister dans​ notre pays. Et jusque dans mes pires cauchemars, je n'avais jamais vu d'enfer comparable à cette situation incroyablement étrange, où l'un des jumeaux est un homme, et l'autre une femme, et où le premier éprouve une passion obsessionnelle à l'égard de sa sœur, qui elle le déteste à mort.
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Et pourtant, cher lecteur, le diable n’avait en aucun cas failli à sa promesse. Il avait déjà assassiné quelqu’un dans une maison hermétiquement close, et à présent, sur cette plage qui s’étendait à perte de vue, au beau milieu de plusieurs centaines de personnes et sans qu’une seule ne s’alarme, sans laisser aucune trace il était bel et bien parvenu à tuer un homme. Même pour un démon, son habileté n’était-elle pas extraordinaire ?
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Les deux ou trois jours qui suivirent le meurtre, je n’allai pas travailler et m’enfermai chez moi, causant du souci à ma mère et au couple de mon frère aîné et de son épouse. Hormis la seule fois où je m’étais rendu aux obsèques de Hatsuyo, je ne mis pas le pied dehors.

À mesure que les jours passaient, je commençais à ressentir clairement ce qu’était la vraie tristesse. Ma relation avec Hatsuyo n’avait duré que neuf mois, mais la profondeur et l’intensité de l’amour ne se mesurent pas avec la durée. En trente ans de vie, j’avais éprouvé toutes sortes de tristesses, mais jamais une affliction aussi profonde que lorsque j’ai perdu Hatsuyo. L’année de mes dix-neuf ans, mon père était mort, et l’année suivante une de mes petites sœurs ; moi qui avais un tempérament faible de nature, je m’étais senti très triste, mais ce n’était rien comparé au cas de Hatsuyo. L’amour est une chose curieuse. Il peut vous donner des joies sans équivalent dans ce monde, mais s’accompagne parfois, en échange, de la plus grande tristesse de toute une vie. Par chance ou par malheur, je n’ai jamais connu la tristesse d’une déception sentimentale, mais, quelle qu’elle soit, on peut sûrement la supporter. Lorsqu’on subit un échec amoureux, l’autre n’est encore qu’un étranger. Mais dans notre cas, nous aimant mutuellement et profondément, faisant fi de tous les obstacles – oui, comme j’aimais à le dire, enveloppés d’un nuage rose venu de je ne sais quels cieux –, nous étions unis corps et âme et ne faisions plus qu’un. Je ne pouvais me sentir aussi lié à aucun parent proche ; Hatsuyo était ma moitié, que je n’avais rencontrée qu’une seule fois dans ma vie. Et cette Hatsuyo avait disparu. Si elle était morte de maladie, j’aurais encore eu le temps de la soigner, mais, après m’avoir quitté de bonne humeur, en à peine dix heures de temps elle s’était changée en une triste et muette poupée de cire qui gisait devant moi. De plus, elle avait été cruellement assassinée, son pauvre cœur déchiré de manière atroce par un inconnu surgi du néant.

Je pleurais en relisant ses nombreuses lettres ; je pleurais en ouvrant le registre généalogique de ses véritables ancêtres qu’elle m’avait offert ; je pleurais en contemplant la vue sur la plage qu’elle voyait en rêve, que j’avais dessinée à l’hôtel et gardée précieusement. Je ne voulais parler à personne. Je ne voulais voir personne. Je voulais seulement m’enfermer dans mon bureau étroit, fermer les yeux et voir Hatsuyo, qui à présent n’était plus de ce monde. Dans mon cœur, je ne voulais parler qu’avec elle.

Le lendemain de ses obsèques, au matin, il me vint une idée et je me préparai à sortir. Ma belle-sœur me demanda si je partais au travail, mais je sortis sans même lui répondre. Ce n’était évidemment pas pour aller travailler. Ce n’était pas non plus pour aller consoler la mère de Hatsuyo. Je savais que, ce matin-là, avaient lieu la crémation et le recueil des os de la défunte. Ah ! Pour voir les tristes cendres de mon ancienne fiancée, je me rendais en un lieu abominable.

J’arrivai juste à temps, alors que la mère de Hatsuyo et les membres de sa famille, armés de longues baguettes, participaient à la cérémonie de recueil des os. De façon peu conforme aux usages, je présentai à la mère mes condoléances et demeurai distraitement debout en face du four. Personne ne parut s’offusquer de mon inconduite. Je vis l’employé briser avec violence un agglomérat de cendres en le frappant avec ses baguettes métalliques. Et, pareil à un métallurgiste en quête de quelque métal parmi les rouilles d’un creuset, il cherchait habilement les dents de la défunte pour les réunir dans un petit récipient. Éprouvant une douleur presque physique, j’observais ma fiancée traitée comme une « chose ». Mais je ne regrettais point d’être venu. Car, dès le départ, j’avais un but précis quoique puéril.

Je profitai d’une occasion, à l’insu des autres, pour dérober sur la plaque de fer une poignée de cendres, une partie de ma fiancée dont l’apparence avait tragiquement changé. (Ah ! Comme j’ai honte de ce que je suis en train d’écrire !) Puis je m’échappai jusqu’à un vaste champ des alentours et, tel un fou, hurlant toutes sortes de paroles d’amour, j’introduisis ces cendres, j’introduisis ma fiancée dans mon estomac...
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Kôkichi Miyamagi était un habile interlocuteur. Je n’avais pas besoin de mettre mon histoire en bon ordre pour la lui raconter. Il me suffisait de répondre à ses questions l’une après l’autre. Finalement, je lui racontai tout, depuis la première fois où j’avais adressé la parole à Hatsuyo Kizaki jusqu’à sa mort suspecte. Miyamagi voulut examiner le croquis de la plage apparue à Hatsuyo en rêve, ainsi que le registre généalogique qu’elle m’avait confié ; comme ceux-ci se trouvaient justement dans la poche intérieure de ma veste, je les lui montrai. Il sembla les étudier pendant un long moment, mais je regardais ailleurs pour cacher mes larmes et ne prêtai pas attention à ses expressions…
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Je me précipitai vers la tête de Miyamagi et la secouai à deux mains mais, pareille à celle d'une poupée, elle ne fit qu'osciller d'un côte à l'autre. Je me hâtai de creuser au niveau de la tache sur sa poitrine ; apparut dans l'épaisse couche de sable le manche blanc d'un petit poignard. Le sable tout autour était devenu visqueux, mêlé de sang coagulé. Je creusai davantage : le poignard était profondément planté en plein coeur.
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